Quelques preuves et causes des lignées thucistes et Lefevbriste

Doumé
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IIIème PARTIE: CEUX QUI ONT DOUTÉ

Introduction à la IIIème partie

Dans la première partie de L’état mental de l’archevêque Thuc, nous avons envisagé la question de la relation existant entre l’état mental du ministre d’un sacrement et la validité de ce sacrement. Nous avons examiné les antécédents de l’archevêque Thuc. Nous avons considéré le fiasco de Palmar de Troya en Espagne. Et nous avons montré, contre les affirmations de quelques-uns, que les décrets du Vatican sur les consécrations de Thuc ne reconnaissaient pas la validité de ces consécrations. Dans la deuxième partie, nous avons tracé la suite des évènements dans la vie de l’archevêque Thuc depuis la fin de 1975 jusqu’à sa mort en 1984. Nous avons présenté l’évidence abondante et constrictive avec laquelle on peut voir que l’archevêque Thuc n’avait réellement pas un contrôle complet de sa raison. Dans la troisième partie, nous envisagerons les doutes émis, au sujet de l’état mental de l’archevêque Thuc, par les défenseurs actuels des consécrations thucistes , ainsi que des questions connexes.

CEUX QUI ONT DOUTÉ

Dans son article de 1983 sur les évêques thucistes, l’abbé Anthony Cekada disait que l’archevêque Thuc était un homme qui avait « une grande expérience pastorale et de brillants antécédents académiques en théologie, philosophie et droit canonique » ( Rev. Anthony Cekada, Two bishops in every garage, THE ROMAN CATHOLIC, January 1983, p.8 ). Et pourtant, malgré sa « grande expérience pastorale » et ses « brillants antécédents académiques », il commença en 1975 à agir d’une façon que l’abbé Sanborn qualifierait plus tard de « bizarre ». Ce comportement bizarre commença en 1975 et dura jusqu’à sa mort en 1984. Ce qu’il fit n’était tout simplement pas compatible avec le comportement d’un évêque catholique, ex-professeur de séminaire titulaire de trois doctorats, et jouissant de tout son bon sens. Ceci était si évident que beaucoup discutèrent sa capacité mentale. Parmi ceux qui discutèrent au sujet de l’état mental de l’archevêque Thuc, il y avait l’abbé Anthony Cekada, l’abbé Donald Sanborn et le P. Noël Barbara.

L’abbé Cekada et l’état mental de l’archevêque Thuc

Dans son article, précédemment cité, sur les évêques thucistes, l’abbé Cekada citait les nombreuses contradictions de l’archevêque Thuc: « … l’affaire de Palmar, les promesses faites au Vatican, puis rompues, ses accointances avec les vieux-catholiques, concélébrer la nouvelle messe tout en affirmant qu’en réalité, il ne le faisait pas, puis consacrer quelqu’un qui pensait que la nouvelle messe est invalide » ( ibid., pp.7-8 ). L’abbé Cekada chercha « une explication » à cette conduite. Il suggéra qu’elle pouvait se trouver dans une combinaison d’âge avancé, de grande tragédie personnelle, de tension psychologique et de complexes mentaux. Il citait une publication pro-Thuc à l’appui de sa thèse: « Un bulletin d’information qui soutient Mgr Ngo-Dinh-Thuc le décrit comme un « timide Asiatique facilement influençable », et il ajoute:

« Une fois de plus, il faut se rendre compte du fait que Mgr Ngo, physiquement et psychologiquement épuisé … ne désire que la paix et la tranquillité… On doit signaler que ce prélat a acquis quelques complexes et que l’âge n’aide pas dans ces cas-là ».
(Ibid., p.8. C’est nous qui soulignons ).

L’abbé Cekada signalait aussi que l’archevêque Lefebvre « … qui connaissait Mgr Ngo, avait remarqué qu’il ne s’était jamais remis de la mort de ses frères ». ( Ibid., p.8 ).

L’abbé Sanborn et l’état mental de l’archevêque Thuc

L’abbé Sanborn alla encore plus loin. Il disait que la conduite de l’archevêque Thuc était « bizarre ». Et dans sa tentative de la comprendre, il conclut qu’il y avait trois explications possibles. Parmi ces trois, deux étaient: l’aliénation mentale et la sénilité. La troisième était la crédulité.

L’aliénation mentale se définit comme « l’état de celui qui est insane; défaut ou désordre de l’esprit, spécialement en ne reconnaissant pas sa propre maladie. Aliénation mentale est un terme plus juridique et social que médical, et qui implique un désordre mental causant une incapacité à traiter ses propres affaires et à s’acquitter de ses obligations sociales. Ce terme recouvre une variété de désordres tels que: la folie maniaco-dépressive, la démence précoce, la paranoïa, la paralysie générale, et la folie alcoolique » ( Webster’s New Collegiate Dictionary, Mass., G&C Merriam Co, Publishers, 1958, p.434 ). La sénilité se définit comme « la qualité de celui qui est sénile; âge ancien ou sa débilité physique et mentale ». ( Ibid., p.770 ).

Aliénation mentale ou sénilité pourraient très bien s’appliquer à la conduite bizarre et anormale de l’archevêque Thuc, tandis que la crédulité, de soi, ne pourrait pas s’appliquer parce qu’il est ici question, comme l’exposait l’abbé Cekada, d’un homme « de grande expérience pastorale et de brillants antécédents académiques en théologie, philosophie et droit canonique ». De tels hommes ne sont pas crédules au point de penser qu’il n’y a rien de mal à consacrer un homosexuel notoire ( Laborie ), chef d’une secte non-catholique. Mais la crédulité en connexion avec quelque désordre mental, pourrait certainement expliquer le comportement de l’archevêque Thuc.

On devrait signaler aussi que d’après un propos de l’abbé Sanborn aux prêtres de la société Saint-Pie V, un prêtre vietnamien, qui avait rencontré l’archevêque Thuc et lui avait parlé, « avait dit que Thuc entrait et sortait de son état de lucidité ».

L’évêque Barthe et l’état mental de l’archevêque Thuc

L’évêque Gilles Barthe était évêque du Novus ordo de Fréjus-Toulon. L’archevêque Thuc s’était établi dans son diocèse quelque temps après le fiasco de Palmar en Espagne. L’évêque Gilles reçut apparemment l’archevêque Thuc avec une certaine bienveillance. Et pendant qu’il était dans le diocèse, l’archevêque Thuc avait l’habitude de concélébrer la nouvelle messe avec Barthe les Jeudis-saints. Thuc assistait aussi régulièrement à la nouvelle messe, parce que, contrairement au mythe créé par les défenseurs des consécrations de Thuc, l’archevêque Thuc était en réalité un évêque très libéral du Novus ordo. Ses interventions lors de Vatican II montrent qu’il était libéral et ses mémoires montrent qu’il était moderniste.

Au concile, il déclara qu’il était très consolé par la présence des protestants. Mais en même temps, il disait que c’était un « scandale devant le monde entier »que « les chefs des religions non-chrétiennes » n’aient pas été invités. Pendant qu’il parlait, l’archevêque de Diamantina lui indiqua que de fait, ils avaient été invités. Alors Thuc s’excusa en disant: « J’ai voulu ouvrir une porte qui était déjà ouverte ». Dans une autre occasion, l’archevêque Thuc mit au défi les pères du Concile de présenter un texte des Saintes Écritures excluant de façon explicite les femmes « des fonctions sacrées ».

Il n’est donc pas surprenant que l’archevêque Thuc ait concélébré la nouvelle messe avec l’évêque Barthe trois semaines avant le sacre du P. Guérard des Lauriers. Cela se passait le Jeudi-saint 15 avril 1981. Il consacrait le P. des Lauriers en mai. Cinq mois plus tard, il consacrait les pères Carmona et Zamora. Après quoi, le 24 janvier 1982, l’évêque Barthe publiait une déclaration où il mettait en question la validité des consécrations de Guérard des Lauriers, de Carmona et de Zamora. Il mentionnait l’état mental de Thuc comme une de ses raisons pour mettre en question la validité des consécrations. Sa déclaration fut publiée dans la Documentation catholique, n° 1824, du 21 février 1982.

Le Vatican et l’état mental de l’archevêque Thuc

Peu après que l’évêque Barthe eut publié sa déclaration, l’archevêque Thuc publia la sienne. Il y affirmait qu’il était lucide lorsqu’il faisait les consécrations de Palmar de Troya en Espagne. Il ne se référait pas aux consécrations de 1981dont parlait l’évêque Barthe. Il était en train de répondre, en revanche, à une « déclaration » antérieure de Paul VI qui, semble-t-il, mettait aussi en question la lucidité de l’archevêque Thuc. Celui-ci déclarait:
« Je certifie avoir fait les ordinations de Palmar en toute lucidité ».
« Je n’ai plus de relations avec Palmar depuis que son chef s’est auto-proclamé pape ».
« Je désapprouve tout ce qu’ils sont en train de faire ».
« La déclaration de Paul VI a été faite sans moi; je n’en ai entendu parler que postérieurement ».
« Donné le 19/12/1981 à Toulon, en complète possession de toutes mes facultés ».
EINSICHT, Munich, Allemagne, mars 1982, p.13.

Cette protestation de lucidité, en réponse à la « déclaration de Paul VI », indique clairement que ce qui était mis en question par Paul VI était la capacité mentale de l’archevêque Thuc.

(A suivre...)
Doumé
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Le P. Noël Barbara et l’état mental de l’archevêque Thuc

Le P. Noël Barbara, de la publication Fortes in fide, est aujourd’hui un défenseur des consécrations de Thuc. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Il fut quelquefois un ferme opposant. Son changement semble être dû à son attitude actuelle de croire, comme il l’a dit, qu’il est nécessaire de rompre le monopole des évêques lefebvristes, et à une sérieuse erreur théologique.

L’erreur théologique, c’est qu’il ne comprend pas que l’on peut devenir hérétique aussi facilement par des actes que par des paroles. Ainsi, il écrit: « … si l’on admet le pire scénario possible par rapport à lui [ Thuc ], à savoir, qu’il a administré le sacrement de l’ordre et la consécration épiscopale à des hérétiques et schismatiques manifestes, dans une connaissance totale du fait, une faute aussi grave ne ferait pas encore de lui un hérétique formel ou un schismatique… » (P. Barbara, Fortes in fide, n° 12, 1er trimestre 1993, 758 Lemay Ferry Rd. St-Louis, Mo 63125, p.43 ).
Ce qui est sûr, c’est que le « pire scénario possible » nous obligerait à considérer l’archevêque Thuc comme un hérétique au for externe. Consacrer des « hérétiques manifestes … dans une totale connaissance » est un acte hérétique. Il est certain que les paroles sont la forme commune du crime d’hérésie. Mais le crime peut également être commis seulement par un acte hérétique. Ainsi l’explique le P. MacKenzie:

« … le délit [ c’est-à-dire le crime ] d’hérésie se commet dans la majorité des cas par des paroles, écrites ou orales. C’est la voie ordinaire pour extérioriser la pensée… Les paroles sont le moyen ordinaire de communiquer, mais pas le seul… La simple réalisation de n’importe quel acte signifiant une hérésie … donne un fondement suffisant à une présomption juridique de dépravation hérétique ».
P. Eric MacKenzie, The delict of heresy, CANON LAW STUDIES, N° 77, Washington, D.C., The Catholic University of America, 1932, pp.34-35 ).

Si l’archevêque Thuc « … a administré le sacrement de l’ordre et la consécration épiscopale à des hérétiques et schismatiques manifestes, dans une connaissance totale du fait … », il y aurait certainement une « présomption juridique de dépravation hérétique ». Nous pouvons être sûrs que si Jean-Paul II faisait quelque chose de semblable, les défenseurs de l’archevêque Thuc ne perdraient pas de temps pour déclarer que ceci prouverait de façon suffisante et constrictive qu’il est hérétique.

La loi est simple à ce sujet. Elle dit que lorsqu’il se produit une violation externe de la loi, on présume une malice au for externe. Selon le canon 2200, « la violation extérieure de la loi étant posée, le dol est présumé au for externe jusqu’à preuve du contraire », parce qu’ordinairement, l’homme agit de façon consciente et libre ( John A. Abbo, J.C.D. & Jerome D. Hannan, J.C.D., THE SACRED CANONS, St-Louis, B. Herder Book Co., 1952, vol. II, p.788 ).
Mais même, outre cela, c’est un fait que le P. Barbara a mis en question l’état mental de Thuc tout comme l’avait fait l’abbé Sanborn.

Les trois réponses possibles du P. Barbara

Le P. Barbara a rencontré l’archevêque Thuc en mars 1981 et récemment en janvier 1982. A la suite de ces entrevues, il a suggéré trois réponses possibles à la question de savoir si l’archevêque Thuc était ou non « en possession de ses facultés ». Il écrivit alors:

« La rechute dans la profanation du sacrement de l’ordre ( la dernière consécration effectuée dans une secte a eu lieu le 24 septembre 1982 ) et le manque de fermeté dans sa promesse récente de ne pas retomber, permettent de se poser une question capitale. Ce vieillard de plus de quatre-vingt-cinq ans était-il en possession de toutes ses facultés? Se rendait-il compte de ce qu’il faisait en imposant les mains si facilement à n’importe qui? Était-il véritablement responsable de ses actes? Il n’y a que trois réponses possibles à cette pénible question.

- Non. Thuc n’était pas en possession de toutes ses facultés; il n’était pas responsable et n’a pas encouru les peines prévues par la loi. Mais dans ce cas, les consécrations conférées ne sont pas valides, puisque le consécrateur n’avait pas les facultés mentales requises pour la réalisation d’un acte responsable.

- Oui. Le consécrateur était en pleine possession de ses facultés. Les consécrations sont valides, mais le consécrateur et le consacré ont encouru toutes les peines prévues par la loi et Thuc est véritablement un évêque scandaleux.

- Nous ne le savons pas avec certitude. Peut-être était-il en possession de ses facultés, et peut-être que non. Cela laisserait planer un doute sur les censures encourues, mais aussi sur la validité de toutes ces ordinations.

P. Noël Barbara ( « WHAT ARE WE TO THINK OF THE BISHOPS CONSECRATED BY NGO DINH THUC, CARMONA, VEZELIS, MUSEY, ETC ? »)

(A suivre...)
Doumé
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Le cardinal Lara et l’état mental de l’archevêque Thuc

Les apologistes des évêques thucistes citent le Vatican pour appuyer leur défense de la validité des consécrations thucistes et de la stabilité mentale de Thuc. Dans la première partie de cette étude, nous avons démontré que le Vatican n’admettait pas la validité des consécrations de Thuc. Il semble que le Vatican aussi se soit posé des questions au sujet de son état mental. Par exemple, le cardinal José Castillo Lara, qui fut président du Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs de 1985 à 1990, et qui occupa d’autres postes élevés au Vatican, metteit récemment en question la capacité mentale de l’archevêque Thuc. Il déclarait très catégoriquement que celui-ci était mentalement déséquilibré et qu’à cause de cela, ses actas n’avaient pas le même caractère que les actes de Monseigneur Lefebvre. Dans une lettre adressée à John Beaumont, datée du 26 mai 1993, sur les consécrations de Monseigneur Lefebvre, le cardinal Lara écrivait:
« Ngo Dinh Thuc paraît être dans une situation pitoyable, parce qu’il y a un certain déséquilibre mental ». Fidelity, March 1994, p.37.

John Weiskittel et l’état mental de l’archevêque Thuc

John Weiskittel écrivait régulièrement pour Catholic restoration sacerdotium. Apparemment, on ne lui demande plus de le faire à cause de son opposition aux consécrations de Thuc et de son opinion qu’elles sont, dans le meilleur des cas, douteusement valides. Il a écrit aussi pour The Athanasian du P. Fenton, et depuis la maladie de ce dernier, a assumé la responsabilité de sa publication.

Dans le numéro du 1er décembre 1993 de The Athanasian, John Weiskittel a écrit un article intitulé Notes sur la « consécration épiscopale » du P. Dolan , où il signalait le fait que les défenseurs des consécrations de Thuc ont « essayé de clore la discussion ouverte » sur l’état mental de l’archevêque Thuc ( John Kenneth Wiskittel, Notes concerning the « episcopal consecration » of Father Dolan, THE ATHANASIAN, vol. XIV, n°8, 01-12-1993, p. 3 ). Ils ont fait cela en tentant de convertir en péché mortel le seul fait de mentionner le sujet. Un éminent apologiste des consécrations thucistes, également principal défenseur de la secte du Mont Saint-Michel, l’a présenté de cette façon:
« … La doctrine catholique interdit d’attaquer l’intention sacramentelle de l’archevêque Thuc. Et à la lumière des déclarations de l’archevêque et de ceux qui l’ont connu, les principes moraux catholiques ordonnent de cesser de répéter la calomnie infondée selon laquelle il était dans l’incapacité de conférer un sacrement valide ».
Abbé Anthony Cekada, The validity of the Thuc consecrations, Catholic restoration, Madison Heights, MI, 1993, p. 24 ).

Et un autre défenseur de Thuc déclarait:
« En un mot, l’accusation des adversaires selon laquelle l’archevêque Thuc n’était pas « lucide » est une calomnie. C’est un péché mortel de continuer à la répéter ».
Abbé Donald Sanborn, The Thuc consecrations: a postscript, Catholic restoration, Madison Heights, MI, 1993, p. 8 ).

La définition de la calomnie est « l’imputation fausse de quelque faute non commise réellement » ( Dominic M. Prummer, O.P., Handbook of moral theology, New York, P. J. Kennedy & Sons, 1957, p. 137 ). Suggérer que l’archevêque Thuc n’avait pas tout son bon sens quand il consacrait des acatholiques n’est pas une calomnie. C’est un acte de charité, parce qu’au lieu de l’inculper, on suggère qu’il n’était pas responsable de ce qu’il faisait.
La question est la suivante: pourquoi les défenseurs de Thuc désirent-ils étouffer le débat sur son état mental? Pourquoi craignent-ils de considérer les faits? La raison en est claire. C’est parce que l’état mental de l’archevêque Thuc est en relation directe avec la validité des consécrations épiscopales qu’il a effectuées. Et l’évidence qu’il y avait, comme l’a exprimé le cardinal Lara, un « certain déséquilibre mental » en lui est assez écrasante pour être virtuellement concluante. Ces deux faits rendent douteusement valides les consécrations thucistes. Et selon l’enseignement de la théologie morale catholique, elles doivent être considérées, dans l’ordre pratique, comme invalides. parce qu’administrer des sacrements douteux est un péché mortel de sacrilège.
Ils veulent étouffer le débat parce que l’évidence d’un « certain déséquilibre mental » chez Thuc ne peut tout simplement pas être réfutée. C’est ainsi, simplement. C’est pourquoi John Weiskittel pose cette question: « Comment se fait-il alors … qu’ils puissent accuser leurs objecteurs, dans cette affaire, de « calomnie » et de « péché mortel »? » ( Weiskittel, op. cit., p. 7 ). Et il poursuit: « Au contraire, ils devraient se demander à eux-mêmes s’ils peuvent continuer à soutenir la validité de sacrements émanés d’un évêque mentalement déficient… Comment, alors, peut-on ne pas même commencer à considérer la validité de la consécration du P. Dolan, si celles réalisées par son « bisaïeul épiscopal » sont discutables? » ( Weiskittel, op. cit., p. 7 ).

Conséquences morales

Quelle est l’obligation pour les catholiques dans l’ordre pratique? La réponse tient en six mots: suivre le chemin le plus sûr. Ce n’est pas une suggestion. C’est un impératif moral. Quand il s’agit de la validité des sacrements, l’Église enseigne que nous devons suivre le chemin le plus sûr. Le P. Davis, moraliste, l’expose en ces termes:

« Au moment de conférer les sacrements ( et aussi pendant la consécration durant la messe ), il n’est jamais permis d’adopter un processus probable d’action en ce qui concerne la validité, en abandonnant la voie la plus sûre. [Abandonner la voie la plus sûre] fut condamné explicitement par le pape Innocent XI » ( cf D. 1151; 1154. NDT ).
Henry Davis, SJ, Moral and pastoral theology, vol. III, THE SACRAMENTS, London, Sheed and Ward, 1938, p. 27.

Cette obligation vaut sous peine de péché mortel. Dans le cas des sacrements nécessaires, elle oblige sous peine de triple péché mortel: un péché mortel de sacrilège, un péché mortel contre la charité et un péché mortel contre la justice. Le P. Davis l’exprime ainsi:
« Faire cela [ c’est-à-dire abandonner la voie la plus sûre relativement aux sacrements ] constituerait un péché grave contre la religion, à savoir, un acte d’irrévérence à l’égard de ce que le Christ Notre-Seigneur a institué; ce serait un péché grave contre la charité, puisque celui qui le reçoit se verrait probablement privé des grâces et de l’effet du sacrement; ce serait un péché grave contre la justice, puisque celui qui le reçoit a droit à des sacrements valides quand le ministre, qu’il le soit de droit ou non, se dispose à conférer un sacrement. Dans les sacrements nécessaires, il n’y a pas de doute au sujet du triple péché; dans les sacrements qui ne sont pas nécessaires, il existera toujours le grave sacrilège contre la religion ». ( Ibid., vol. III, THE SACRAMENTS, p. 27 ).

Une opinion probable ne suffit pas

Ceci signifie qu’une stricte certitude morale est requise. Par conséquent, dans le cas de la validité des sacrements, ce qui importe n’est pas la probabilité, mais la certitude: une certitude morale stricte. C’est pourquoi « au moment de conférer les sacrements … il n’est jamais permis d’adopter un processus probable d’action en ce qui concerne la validité, en abandonnant la voie la plus sûre ». Nous devons, par conséquent, suivre la voie la plus sûre dans la question des consécrations thucistes et les traiter dans l’ordre pratique comme si elles étaient certainement invalides, dès lors qu’elles sont certainement douteuses.
Doumé
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Conclusion

Saint Thomas dit que nous devons « être lents quand nous prenons conseil ». Et il ajoute les paroles de saint Augustin: « A la prudence il appartient de monter la garde et de veiller avec le plus grand soin, de peur que, par l’effet d’une fausse persuasion se glissant peu à peu en nous, nous ne soyons induits en erreur » ( Somme théologique, II-IIae, 47, 9, c ).
Saint Thomas définit « la prudence comme la connaissance correcte au sujet des choses à faire » ( Prummer, op. cit., p. 105 ). C’est la connaissance des choses que nous devrions désirer et des choses que nous devrions éviter. C’est pourquoi « les actes de la vertu de prudence sont au nombre de trois: prendre conseil soigneusement, juger correctement et exécuter » ( ibid. p. 105 ). La vertu de prudence nous meut à chercher conseil soigneusement sur ce qui est correct et bon. Ensuite elle juge correctement. Et finalement elle nous dirige vers notre fin. Dans le cas présent, nous désirons savoir ce qui est correct et bon, et ce que Dieu et sa Sainte Église nous demandent. La prudence nous invite-t-elle à accepter les évêques thucistes ou à les éviter? Je comprends bien que la réponse est évidente après ce qui a été dit. Et elle est évidente du point de vue d’une considération des péchés contre la vertu de prudence, qui sont:
- « la précipitation, qui agit avant d’avoir fait la considération voulue »;
- « le manque de réflexion, qui néglige la nécessaire prise en compte des circonstances »;
- « l’inconstance, qui change les résolutions d’une façon trop rapide »;
- « la négligence, qui ne tient pas suffisamment compte de l’opération de l’intellect »;
- « l’astuce, la tromperie, la fraude, qui préparent et utilisent des moyens mauvais pour atteindre leur objectif »;
- « la sollicitude des choses de ce monde et du futur, qui empêchent l’homme d’atteindre le véritable but de sa vie ».
( Ibid., p. 106 ).

Quand nous considérons les efforts qui se font pour imposer les consécrations thucistes aux catholiques traditionalistes, et que nous étudions les arguments employés pour promouvoir cette cause, il est évident que ce n’est pas la prudence qui dirige ces efforts, mais une imprudence désespérée. Nous voyons de la « précipitation », un « manque de réflexion », de l’ »inconstance », de la « négligence », de l’ »astuce », de la « tromperie » et de la « fraude ». Nous voyons de la « sollicitude des choses de ce monde et du futur, qui empêchent l’homme d’atteindre le véritable but de sa vie ». Nous voyons un grand manque de prudence dans les affirmations désespérées du plus important des apologistes des consécrations thucistes.

« Je dirais que rien, sauf un acte intrinsèquement mauvais, ne serait capable de constituer une raison suffisante pour éviter la réception d’une consécration épiscopale traditionnelle à l’époque actuelle ». ( Souligné dans le texte original ).
( Abbé Sanborn dans une réponse écrite à une personne intéressée ).
« Cette nécessité est si grande que n’importe quel mal circonstanciel peut et doit être toléré s’il permet d’atteindre la fin ». ( Souligné par nous, ibid. ).
« … Le point principal est que, quoiqu’il en soit, ce qu’il faut tolérer dans quelque association, proche ou éloignée, avec Thuc, est justifiable par la raison correspondante qu’il faut survivre ». ( Souligné par nous, ibid. ).
Que les gens soient lents à prendre conseil de ceux qui disent de ces choses. Qu’ils exercent la vertu de prudence par eux-mêmes. Parce que ceux qui disent ces choses ne sont pas des guides fiables dans des matières aussi sérieuses et controversées. Soyons en garde et veillons avec le plus grand soin, de peur que, par l’effet d’une fausse persuasion se glissant peu à peu en nous, nous ne soyons induits en erreur ».

Pour ainsi dire, l’âme du mouvement traditionaliste aux États-Unis est en danger. L’honneur de la religion catholique est en danger. L’intégrité des sacrements est en danger. Le salut des âmes des fidèles est en danger. Le salut des âmes des prêtres est en danger.
Les consécrations thucistes sont semblables au fruit défendu. Pour l’esprit imprudent, ils « paraissent bons à manger et beaux à voir, et d’un aspect délectable » ( Genèse 3, 6 ). Mais ce fruit est mortel. C’est le fruit mauvais du sacrilège et des sacrements douteux. Le manger ne nous obtiendra pas la faveur de Dieu, mais sa colère.

Obtenir l’assistance divine

Nous vivons dans des temps difficiles. Nous vivons dans des temps d’apostasie. Il se peut très bien que ce soit la Grande Apostasie dont parle saint Paul dans sa seconde Épître aux Thessaloniciens. L’apôtre dit que « Dieu enverrait … une puissance d’égarement à ceux qui n’ont pas eu l’amour de la vérité » ( II Thess., 2,10 ). Il leur enverrait cette « puissance d’égarement » pour qu’ils » croient au mensonge ». Et Dieu mettra ainsi en évidence ceux « qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont consenti à l’iniquité » ( II Thess., 2,10-11 ).
Si ces temps sont les derniers, et je suis personnellement convaincu qu’ils le sont; si ce sont les jours dont parlait saint Paul, alors il est clair que nous devons surtout avoir « l’amour de la vérité ». Nous devons être prêts à vivre pour la vérité et à mourir pour elle. Nous devons chasser les convenances et aimer la vérité. Nous ne devons pas sacrifier la vérité sur l’autel des convenances.
Si nous aimons la vérité et si nous nous accrochons fermement aux traditions, Dieu ne nous abandonnera pas. Si nous agissons avec prudence. Il ne sera pas insensible à nos cris, si nous l’appelons à l’aide. Il viendra nous assister. Il nous donnera tout ce dont nous avons besoin pour vivre et mourir en bons catholiques. Il pourvoira au présent et il pourvoira au futur. Nous n’avons pas besoin d’une solution rapide et imprudente à un problème auquel Dieu seul peut donner une solution. Il nous suffit de « demeurer fermes et de garder les traditions » ( II Thess., 2, 14 ). Dieu fera le reste. Nous pouvons en être sûrs.
Soyons donc déterminés à suivre la voie la plus sûre quand il s’agit des sacrements. C’est là le principe qui nous a protégés des réformes de Vatican II. C’est le principe qui nous a fait rejeter les évêques, prêtres et sacrements douteux de la « nouvelle Église ». C’est le même principe qui nous pousse à rejeter les évêques, les prêtres et les sacrements douteux thucistes.
Notre-Seigneur a dit à sainte Marguerite-Marie que son Coeur était un trésor infini d’amour et de grâces. Et la clé qui l’ouvre est notre confiance. Ayons recours au Sacré-Coeur dans notre nécessité, en faisant toujours confiance à l’intercession de sa Mère bénie, qui est aussi notre Mère.

( The Bulletin, April-May 1994 )
Buenos-Aires, 12 août 2002
jbbodinier
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Re: Quelques preuves et causes des lignées thucistes et Lefevbriste

Message par jbbodinier »

Pour compléter ce dossier voici la frise chronologique que j'ai pu corriger grâce aux informations de Si vis Pacem.
Timeline Thuc.jpg
Timeline Thuc.jpg (185.58 Kio) Consulté 173 fois
Voici également l'arbre des lignées Thuc
dernier arbre des sacres schismatiques small.jpg
dernier arbre des sacres schismatiques small.jpg (231.05 Kio) Consulté 173 fois
Fichier source :
arbre-sacres-schismatiques.zip
(43.76 Kio) Téléchargé 28 fois
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