Quatrième centenaire de Saint Robert Bellarmin

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Abbé Zins
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Revue Sub Tuum Praesidium, n° 146 (Avril - Mai 2021)


3. A C T U A L I T E D O C T R I N A L E



Saint Robert Bellarmin, Docteur de l’Eglise,
Champion du Catholicisme et de la Papauté



Retard providentiel de la canonisation de Saint Robert Bellarmin :


Dès son vivant, Robert Bellarmin était tenu pour un Saint.

A l’occasion des deux conclaves de mars et mai 1605, le Roi de France Henri IV avait recommandé aux Cardinaux Français de s’appliquer à « donner un Saint pour Chef à l’Eglise en la personne du Cardinal Bellarmin ».

Ce n’est qu’en raison des démarches du Saint en sens opposé que cela ne s’est pas fait.

Aussi n’est-il guère étonnant qu’à peine six ans après la mort de Bellarmin, sa cause ait été introduite (15 janvier 1627) par le Pape Urbain VIII. Mais un décret du même Pape, qui exigeait un délai de cinquante ans pour les procès de béatification, suspendit la procédure entamée.

Sur dispense d’Alexandre VII, la cause fut reprise en 1655, et encore sous Clément X, en 1674.

Les ouvrages furent examinés et approuvés (17 novembre 1674) ; on reconnut qu’il n’y avait eu aucun culte illégitime (3 février 1675) ; on valida les procès de Montepulciano, de Capoue et de Rome (30mars, 6 avril 1675).

Le 7 septembre 1675, après un rapport du cardinal Albizzi, vingt-deux consulteurs furent unanimes à déclarer héroïques les vertus de Bellarmin.

Le promoteur de la Foi, Prosper Bottini, donna, en ce sens, son suffrage. Clément X étant mort (1676), c’est sous Innocent XI son successeur, et en sa présence, qu’eut lieu, le 20 septembre 1677, la congrégation générale en usage avant de porter le décret décisif. Dans cette réunion, l’unanimité de 1675 se rompit ; mais, sur trente-huit votants, vingt-huit affirmèrent encore l’héroïcité des vertus du serviteur de Dieu.

L’heure fixée par la Divine Providence n’était pas encore venue.

Ce ne sera donc qu’au XXe siècle que le Pape Pie XI l’a béatifié (13 mai 1923), puis canonisé (29 juin 1930) et déclaré Docteur de l’Église (17 septembre 1931).

Sa fête liturgique, d’abord établie au 17 septembre, a été fixée au 13 mai.


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2. L ’ É C H O D E L A T R A D I T I O N



Bulle de Canonisation

Elévation du Bienheureux Cardinal Bellarmin,
de la Société de Jésus, aux fastes des Saints


(Traduction : Abbé Zins)

« Pius, Evêque, Serviteur des serviteurs de Dieu, pour perpétuelle mémoire.

Cette lumière, par laquelle brilleront comme des astres en de perpétuelles éternités les docteurs qui auront enseigné un grand nombre en la justice ou sainteté (Dan. 12,3), a été vue resplendir dans le Bienheureux Cardinal Bellarmin, auquel il Nous est donné par la singulière Bonté de Dieu de décerner en ce jour les honneurs célestes des Saints.

Celui-ci, en effet, très efficace propagateur et défenseur de la vérité catholique, a illustré, par l’enseignement de la doctrine et l’exemple des bonnes oeuvres, l’Eglise de Dieu, nourrice des Saints, et l’a défendue avec grand zèle contre les machinations dépravées des hérétiques ; et c’est à bon droit et de façon méritée qu’il apparaît comme la gloire très éclatante tant de l’illustre Société de Jésus, que du Sénat des Cardinaux, et de l’Episcopat Catholique.

Ce Serviteur de Dieu est né le 4 octobre 1542 en la ville de Monte Pulcianio en Etrurie, de la famille patricienne des Bellarmin. Il a eu pour père Vincent, chevalier jouissant d’une grande estime parmi ces concitoyens ; et pour très pieuse mère Cynthia Cervini, soeur du Pape Marcel II, femme très illustre.

Au Baptême, il reçut les prénoms de Robert, François, Romulus ou Romain.

Très bien élevé par ses parents, il brilla dès son enfance par une piété insigne et de très chastes moeurs ; se détournant des jeux puérils, il s’adonnait souvent à la prière et à d’autres pieux exercices, et répétait à ses frères dont il était l’aîné les sermons qu’il avait entendus dans l’église, et avait pour délices d’exposer les premiers rudiments de la Foi aux habitants de la campagne. Entré dans le cursus des études, il s’y adonna aussitôt avec une profonde intelligence et un grand désir de savoir, et apprit rapidement la grammaire.

Il fréquenta ensuite les classes de l’école de la Société de Jésus en sa ville, et, admis parmi les élèves de rhétorique, il s’exerça non sans talent à la poésie. Il apprit à fond les lettres à la fois latines et grecques, et se concilia avec mérite les louanges de ses maîtres et l’affection de ses condisciples.

A l’âge de dix-huit ans, Robert, dédaignant les honneurs du monde, songea à entrer dans la Société de Jésus, et ayant surmonté tous les obstacles avec une virile fermeté, il vint à Rome ; et, une fois accompli son noviciat, il s’adonna durant trois ans aux disciplines philosophiques au Collège Romain ; puis, ayant surmonté avec bonheur l’épreuve publique, il obtint le titre de maître à l’unanimité des suffrages.
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Bulle de Canonisation

Elévation du Bienheureux Cardinal Bellarmin,
de la Société de Jésus, aux fastes des Saints


(Traduction : Abbé Zins)

« Envoyé à Florence pour enseigner les humanités, il tomba gravement malade ; mais ayant guéri contre toute attente, il s’appliqua avec une ardeur plus vive tant à remplir sa fonction de maître qu’à acquérir la perfection de la vie intérieure.

Ensuite, il fut envoyé à Mont Royal dans le Piémont pour enseigner la langue grecque, puis à Padoue pour apprendre la théologie ; et en l’une et l’autre villes comme à Florence puis à Louvain, il remplit admirablement les fonctions de docteur et de prédicateur, alors qu’il n’était pas encore Prêtre.

En outre, à Louvain, il apprit aussi la langue hébraïque ; et en cette très célèbre université, il perfectionna sa théologie, puis, une fois ordonné Prêtre, l’enseigna de telle façon qu’il ramena plusieurs hérétiques à l’unité de l’Eglise et fut tenu par toute l’Europe pour le plus illustre théologien, au point que Saint Charles Boromée, l’Archevêque de Milan, et le collège parisien de la Société de Jésus, désirèrent l’avoir parmi eux.

Mais, selon le désir de notre prédécesseur Grégoire XIII, il fut rappelé à Rome, pour tenir la chaire théologique des controverses en matières de Foi que ce Pontife avait eu soin d’établir au Collège Romain, afin de défendre les dogmes catholiques contre les erreurs des Luthériens, Calvinistes et autres novateurs, qui en ce temps se répandaient en diverses nations de l’Europe ; et là, durant onze années, le Serviteur de Dieu réfuta par des cours très érudits les fausses doctrines des hérétiques, et ces mêmes exposés ayant été imprimés et diffusés à travers toute l’Europe sous le titre de : Controverses sur la Foi Chrétienne, ils conduisirent beaucoup à revenir à la Foi Romaine.

En l’année 1587, afin de pouvoir davantage s’adonner au labeur d’écrire, il cessa de remplir la fonction d’enseigner, et fut établi maître de la vie spirituelle au Collège Romain, puis directeur ; et en cette fonction, il enflamma à la perfection de la vie religieuse et à l’humilité, surtout par son exemple mais aussi par ses conseils, ses étudiants, parmi lesquels se trouvait l’angélique jeune homme Louis de Gonzague, qu’il dirigea dans les voies de la sainteté.

Deux ans après, le Pape Sixte-Quint, qui l’avait eu pour aide auparavant en l’édition des oeuvres de Saint Ambroise l’Evêque de Milan, l’envoya en France avec le Cardinal Gaétan, Légat Pontifical, en tant que théologien, où il fut le très zélé aide et conseiller du Légat Apostolique.

Treize mois plus tard, le Serviteur de Dieu, revenu en la patrie, fut chargé par le Pape Grégoire XIV de la fonction de corriger, avec d’autres doctes hommes, le texte rénové de l’édition Sixtine des Livres Saints ; immense labeur auquel il s’adonna avec ardeur, en sorte qu’il oeuvra magnifiquement pour en venir à bout.

En 1594, il fut appelé au gouvernement de la Province napolitaine de la Société de Jésus, et la dirigea avec grande prudence en l’esprit de Saint Ignace.

Toutefois, il ne demeura pas longtemps en cette fonction. Car environ deux ans s’étant écoulés, le Pape Clément VIII l’appela à Rome, en fit son théologien et le nomma consulteur du Saint-Office ; puis, contre son gré et malgré son infructueuse tentative de le refuser, l’établit parmi les Cardinaux dans le Consistoire du 3 mars 1599, en y faisant ce splendide éloge :

« Nous choisissons celui-ci, car l’Eglise de Dieu n’en a pas de semblable quant à la doctrine ».
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Bulle de Canonisation

Elévation du Bienheureux Cardinal Bellarmin,
de la Société de Jésus, aux fastes des Saints


(Traduction : Abbé Zins)

« Bien qu’élu dans le suprême Sénat de l’Eglise, le Serviteur de Dieu s’appliqua à ne rien changer de la teneur de sa vie religieuse ; et, ayant récusé fermement les belles pensions qui lui étaient offertes par le Roi d’Espagne, il accepta seulement du Pontife Romain la modeste somme d’argent nécessaire à soutenir la dignité cardinalice.

Pourtant, une autre charge redoutable attendait les angéliques épaules du Serviteur de Dieu : en effet, lorsqu’en 1602 l’Eglise Métropolitaine de Capoue devint vacante, ce même Pontife en confia le gouvernement à Bellarmin, et le 20 avril de cette même année, le consacra de sa propre main Archevêque de Capoue.

Aussi, le Serviteur de Dieu se rendit à Capoue, et administra très saintement durant trois ans l’Eglise qui lui avait été confiée, se montrant en tout un très vigilant et prudent Pasteur, jusqu’à ce que les Pontifes Clément VIII, et peu après aussi Léon XI, étant décédés, Paul V, afin d’user de ses très sages conseils, retint Bellarmin en la Curie.

Après avoir démissionné du siège de Capoue, le Familier de Dieu demeura à Rome, et là il remplit avec soin le labeur dont il était chargé dans les Congrégations Apostoliques, et en traitant d’affaires si importantes il donna de multiples exemples de clarté dans la doctrine et de prudence, et cependant en cette période même il s’appliquait à instruire des enfants et des gens simples en la doctrine chrétienne.

En outre, il écrivit beaucoup de textes admirables, ayant le mérite de suivre comme guide et maître Saint Thomas d’Aquin, exposa la théologie à l’encontre des nouvelles erreurs, indiqua la méthode que les principaux docteurs subséquents estimèrent devoir être tenue.

Parmi ses écrits, sont dignes de recommandation plusieurs petits livres pour réchauffer la piété, qu’il composa durant ses exercices spirituels annuels plus en priant qu’en étudiant.

Surtout, son célèbre Catéchisme de la Doctrine Chrétienne est tout spécialement mis avec sagesse à la portée des enfants et des simples, afin de servir de base à la catéchèse.

C’est donc à juste titre qu’un Cardinal de son époque l’a jugé suscité par Dieu pour enseigner les Catholiques, soutenir les pieux, et combattre les hérétiques ; lui que Saint François de Sales a eu pour « source doctrinale » ; et qui a été nommé par Notre Prédécesseur Benoît XIV « le marteau contre les hérétiques ».

Enfin, brisé par les travaux, après en avoir demandé l’autorisation au Souverain Pontife Grégoire XV, il se retira parmi les novices de Sa Société, à Saint-André du Mont Quirinal, afin que, dégagé de toutes les affaires, il se prépare à la mort qu’il pressentait prochaine.
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Bulle de Canonisation

Elévation du Bienheureux Cardinal Bellarmin,
de la Société de Jésus, aux fastes des Saints


(Traduction : Abbé Zins)

« Et de fait, peu après, il tomba gravement malade. « Désirant être dégagé et être avec le Christ », il supporta, l’âme patiente, les douleurs de l’infirmité, et voulut être muni des derniers Sacrements de l’Eglise.

Mourant, le Souverain Pontife lui-même, plusieurs Cardinaux et divers citoyens, soit des plus élevés, soit des plus simples, se tinrent à son chevet, déplorant qu’une telle colonne de l’Eglise leur soit ôtée.


Néanmoins, le 17 septembre de l’année 1621,

au jour où l’on commémore les Stigmates du divin François d’Assise,

célébration étendue partout dont il était à l’origine,

il rendit sa candide âme à Dieu,

honoré par les larmes de tous les bons ;

à la solennelle sépulture duquel toute la Ville se rendit,

l’acclamant Saint d’une seule voix.



Le corps du Vénérable Familier de Dieu fut transféré à la nuit en l’église du Jésus ; là, malgré ce qu’avait écrit en son testament l’humble Serviteur de Dieu que ses funérailles soient faites sans aucune pompe, le Souverain Pontife voulut cependant qu’il soit enseveli avec le solennel apparat qui est employé pour le Chef même des Cardinaux.

A peine les portes de l’église ouvertes, ce fut aussitôt un incroyable flot d’une immense multitude de peuple qui s’engouffra pour voir son cadavre sacré.

La renommée de la sainteté de vie de Robert Bellarmin était telle que tous assurément désiraient toucher la fibre de ses vêtements, baiser avec révérence ses mains et ses pieds, et emporter quelque relique issue soit de la mitre ôtée de la tête du défunt, ou de quelque petit morceau de tissu du bonnet cardinalice.

Les soldats rassemblés autour du tombeau étaient dans l’impossibilité de contenir la foule qui d’une seule voix acclamait Saint Robert.

Une telle cérémonie funéraire ne paraissait pas celle d’un enterrement mais d’un véritable triomphe.


Le corps sacré fut enseveli en l’église du Jésus, comme dit plus haut, d’abord dans le sépulcre commun assigné aux Prêtres de sa Société, ensuite en la crypte funèbre où se trouvaient déjà les restes mortels d’Ignace de Loyola, le fondateur et législateur de la Société de Jésus.

Quant à l’opinion qui existait en l’esprit des hommes de la sainteté de ce Familier de Dieu, alors qu’il vivait encore, après qu’il ait quitté cette vie mortelle, elle se renforça de plus en plus en étant enrichie surtout par les signes et miracles que l’on affirmait accomplis par Dieu de par son intercession.

C’est pourquoi, continuellement en cette Ville Sainte et dans les conseils ecclésiastiques de Naples, Capoue et Monte Pulciano, de par l’autorité de l’Ordinaire sur la renommée de sa vie sainte, non moins que de ses vertus et des miracles, furent accomplies d’opportunes recherches.

Notre Prédécesseur Urbain VIII a engagé le 12 septembre 1626, par sa signature de sa propre main, l’ouverture de la commission de la Cause.

Une fois faite comme de coutume les jugements sur les vertus du Vénérable Serviteur de Dieu, Notre Prédécesseur d’heureuse mémoire Benoît XIV avait fermement prévu de faire éditer le décret d’héroïcité de ses vertus, mais en raison de variées causes extrinsèques, cela a été reporté à un temps plus opportun.
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Elévation du Bienheureux Cardinal Bellarmin,
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(Traduction : Abbé Zins)

« Pourtant, cette très noble cause fut ensuite laissée de côté, jusqu’à ce que, le 10 novembre 1920, sur le mandat du Pape Benoît XV d’heureuse mémoire, en une Assemblée ordinaire de la Sainte Congrégation des Rites, il soit débattu sur cette question : « Est-ce qu’en la relation présentée par le Promoteur de la Foi au sujet de la cause des vertus du Vénérable Robert Bellarmin, ses vertus apparaissent comme assez discutées en sorte que l’on puisse procéder avec sécurité à la Béatification effective ? »

Comme une réponse affirmative fut donnée à cette question, ce même Souverain Pontife fit édicter le 22 décembre de cette même année le solennel décret suivant :

« Il a été constaté la pratique à un degré héroïque des vertus théologales de Foi, Espérance et Charité envers Dieu et le prochain, non moins que des vertus cardinales de Prudence, Justice, Force et Tempérance, et de leurs annexes, par le Vénérable Serviteur de Dieu S.R.E. Cardinal Robert Bellarmin, pour le cas et en vue de l’effet dont il s’agit ici.».

Le jugement des deux miracles qui ont été déclarés faits par Dieu sur l’intercession du Vénérable Bellarmin, fut ensuite établi.

Ceux-ci examinés, avec toute la sévérité requise en ce jugement, une fois entendu le suffrage des experts assermentés, et toutes choses revues avec soin, Nous même, le second Dimanche après Pâques, le 15 avril 1923, se tenant devant Nous l’Em. Cardinal Antoine Vico, l’Evêque de Porto et de Ste Ruffine, le Préfet de la S. Congrégation des Rites, l’EM. Cardinal Gasquet, le Relateur de la Cause, et l’Em. Angelo Mariani, Promoteur général de la Ste Foi, et Notre bien-aimé fils Alexandre Verde, Secrétaire de la même Congrégation, Nous proclamons solennellement :

Avoir constaté de chacun des deux miracles énoncés : du premier, à savoir de la guérison instantanée et complète du jeune Ignace De Lazaris d’une grave commotion cérébrale et d’un profond hématome au bras droit, produits par une chute d’une hauteur sur le sol ; du second, de la guérison instantanée et complète d’Arsila Altissimi, d’une tumeur ulcérée d’hémorrhoïsse.

Après le jugement approuvé du degré héroïque des vertus et des miracles examinés, il restait un point à analyser, si l’on pouvait procéder avec sécurité à la solennelle Béatification du même Vénérable Serviteur de Dieu.

Question à résoudre qui avait été posée par l’EM. Cardinal Gasquet lors du Conseil Général tenu devant Nous en l’Aula Vaticane le 24 avril de cette même année.

Bien que tous les Pères, tant Cardinaux que Consulteurs qui étaient présents, tendaient vers un consensus unanime pour la sentence affirmative, Nous cependant, en cette affaire d’une telle importance, avons différé d’exprimer Notre pensée avant d’avoir imploré du Père des lumières l’aide supérieure de la sagesse céleste.

Puis, tandis que Nous répandions d’abondantes prières, le mardi suivant du mois de Mai, après avoir offert le Sacrifice Eucharistique en la fête de la découverte de la Sainte Croix, alors que les susdits Cardinaux Vico et Gasquet se trouvaient auprès de Nous, ainsi que le Secrétaire de la S. Congrégation des Rites et le Promoteur général de la Foi, Nous avons solennellement déclaré que :

l’on pouvait procéder avec sécurité à la solennelle Béatification du Vénérable Serviteur de Dieu S.R.E. Cardinal Robert Bellarmin.


Les solennités de cette Béatification furent accomplies splendidement en la Patriarcale Basilique Vaticane le 13 Mai de cette même année (1923), avec grande assistance de clercs et de peuple.
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Elévation du Bienheureux Cardinal Bellarmin,
de la Société de Jésus, aux fastes des Saints


(Traduction : Abbé Zins)

« - Peu après, à savoir le 21 Juin, dédié à l’angélique Saint Louis de Gonzague, avec Notre très favorable approbation, les restes sacrés du Bienheureux Cardinal Robert Bellarmin furent portés en très grandes pompes, avec une allégresse répandue dans toute la Ville, de l’église du Nom de Jésus à celle de Saint Ignace.

Ainsi, le pieux désir du Bienheureux Robert que sa dépouille soit placée auprès du tombeau de Saint Louis de Gonzague fut exaucé ; laquelle, placée en un cercueil avec une arche de verre artistement fabriquée, est l’objet d’une assidue vénération des fidèles Chrétiens.

Quant aux grands et nombreux bienfaits que l’on rapporte être obtenus par l’intercession du Bienheureux, ils sont manifestés par de multiples tablettes d’actions de grâces apposées à son cercueil.

Cependant, c’est bien au-delà de la Ville et de l’Italie que le Dieu très Bon S’est plu à faire grandir le nom et le culte du Bienheureux Cardinal Bellarmin par de grands bienfaits et aussi divers miracles, au point d’inciter le désir d’un grand nombre d’obtenir le plus vite possible sa canonisation, et plusieurs hommes de grande renommée Nous ont envoyé des lettres pour l’implorer.


- C’est pourquoi le Postulateur général de la Société Ignatienne, Aurélien Faiella, de pieuse mémoire, à la place duquel a été nommé Notre cher fils Charles Micinelli, très vigilant Postulateur de la même Société, Nous a supplié par d’incessantes prières de daigner signer la réouverture de la Commission de cette Cause.

Le décret de réouverture a été signé par Nous le 25 Novembre de l’année sainte 1925. Ayant concédé l’année suivante par des lettres rémissoires à Nos vénérables frères en l’épiscopat l’Archevêque de Colocens et l’Evêque de Barcelone, le Procès Apostolique sur deux miracles qu’ils affirmaient avoir été opérés par Dieu par la prière adressée au Bienheureux Bellarmin, cela a été porté à l’examen par la S. Congrégation des Rites.

Voici l’histoire du premier de ces deux miracles :

Raymond Agras, fils de Raymond et d’Antoinette, né dans le bourg Alcover en la province de Tarragone, après avoir joui d’une forte et bonne santé jusqu’en 1925, même s’il souffrait parfois de douleurs au ventre, ressentit dans les premiers mois de cette année des douleurs plus vives.

orti de Barcelone le 2 Août pour une excursion vers le bourg de Caralps dans les montagnes d’Illici, il y parvint le sixième jour.

De là, il voulut se rendre le jour même au sanctuaire de la Bienheureuse Vierge Marie à Nuria.

Mais en chemin il fut pris de telles douleurs au ventre qu’il dut se mettre promptement au lit.

Deux jours après, le médecin appelé affirma que Raymond souffrait d’une péritonite aiguë généralisée, et administra au malade les remèdes de son art.

Cependant le mal s’aggravait, et les médicaments pris ne purent procurer aucun soulagement au malade, mais au contraire la gravité empira au point que le médecin renonça aux soins et ne laissa pas d’espoir de guérison à tous ceux qui entouraient le malade.

Tout espoir étant perdu, tant le malade que ceux qui étaient là se mirent à faire de ferventes prières au Bienheureux Bellarmin, que Dieu daigna accueillir avec bonté.

En effet, le 12 août, une fois les derniers Sacrements administrés au mourant, tandis que de plus ferventes prières étaient faites au Bienheureux, les graves symptômes de la maladie disparurent immédiatement, au point que le médecin put aussitôt le déclarer sauvé.

Bientôt, toutes les douleurs et le gonflement du ventre s’estompèrent, et Raymond retrouva une pleine et totale santé durable.
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(Traduction : Abbé Zins)

« - L’autre miracle s’accomplit ainsi :

Albin Benz, fils d’Othon et Hélène Csaki, né en la ville de Cassovia en Hongrie, entra à dix ans pour y faire ses études au collège de la ville de Colocza, dirigé par des Pères de la Société de Jésus.

Il paraissait être d’une moindre santé, issu en outre d’une famille non épargnée par la tuberculose, et lui-même dès son plus jeune âge avait eu plusieurs maladies.

Au mois de juin de l’année 1905 Albin fut affecté par une grave maladie que le médecin déclara malsaine à guérir. Il n’en était pas encore guéri, qu’une nouvelle et plus grave infirmité l’affecta, qui le mit en peu de temps en péril de mort.

Les médecins déclarèrent que cette nouvelle maladie était une véritable et propre phtisie milliaire.

Peu de jours après, la gravité de la maladie progressa tellement et était d’une nature telle que non seulement les médecins mais aussi tous ceux qui connaissaient les vicissitudes de cette maladie perdirent tout espoir de guérison ; et la mère de l’enfant elle-même fit les préparatifs des funérailles et rédigea un billet funéraire et le remit au curé, en vue d’annoncer aux siens et à ses amis la mort de son fils.

Toutefois le directeur du Collège, ayant appris la nature et la gravité de la maladie, fit entamer une neuvaine de prières au Bienheureux Bellarmin ; elle fut commencée en ce collège le 21 Juin, la mère d’Albin y étant présente.

En son quatrième jour, à savoir le 25 Juin, le malade commença à aller bien mieux, et les jours suivants tous les phénomènes de la maladie disparurent, en sorte que le 29 les poumons du malade furent trouvés entièrement délivrés des symptômes de la maladie et que l’enfant retrouva rapidement une parfaite et durable santé.
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(Traduction : Abbé Zins)

« - Quand il eut été débattu plus d’une seule fois selon les normes sévères du droit au sujet de ces deux miracles, les conseillers de la S. Congrégation des Rites étant réunis devant Nous le 29 avril de cette année 1930 , Notre bien-aimé fils Camille Cardinal Laurenti, en lieu et place de Notre pareillement bien-aimé fils Gaétan Cardinal Bisleti, qui remplaçait le défunt Cardinal Adam Gasquet, Relateur ou Promoteur de la Cause, proposa la question suivante :

« Y a-t-il des miracles, et lesquels, qui ont été constatés en la cause et en vue de l’effet dont il est question ? » ; puis les Pères Cardinaux et Consulteurs présents donnèrent leur suffrage à chacun des deux miracles proposés.

Nous, cependant, avons remis à plus tard de proférer Notre jugement afin qu’en une chose si grave Nous puissions implorer la grâce de la lumière supérieure du Dieu Tout-Puissant.

Puis le 4 Mai, Nous avons fait venir devant Nous les susdits Cardinaux Laurenti, Préfet de la S. Congrégation des Rites, et Bisleti, Relateur de la Cause, ainsi que nos bien-aimés fils Alphonse Carinci, des Secrétaires de la même Congrégation, et Charles Salotti, Promoteur général de la S. Foi, et, après l’offrande du Saint Sacrifice, Nous sommes entrés dans l’Aula Vaticane la plus noble, et siégeant sur le Trône Pontifical, Nous avons édicté solennellement la reconnaissance de chacun des deux miracles proposés, à savoir : de l’instantanée et parfaite guérison de Raymond Agras d’une péritonite aiguë répandue ; et de l’instantanée et parfaite guérison d’Albin Benz d’une lésion pulmonaire anatomique inguérissable.

Nous avons ordonné que le décret de ce jugement soit rendu public et inséré dans les actes de la S. Congrégation des Rites.

Ensuite, en la forme susdite, le 18 Mai, étant présents Nos mêmes fils bien-aimés, Nous avons prononcé solennellement que l’on pouvait procédé avec sécurité à la solennelle Canonisation du Bienheureux Robert S.R.E. Cardinal Bellarmin.

- Toutefois, pour respecter en une telle affaire l’ordonnance juridique que Nos prédécesseurs ont établie, Nous avons commandé à Nos vénérables frères S.R.E. Cardinaux d’être présents dans le consistoire secret tenu le 19 Mai, en vue de demander leurs sentences ; lesquels, après la lecture du rapport sur la vie, les vertus et les miracles de ce Bienheureux Robert, faite par Notre bien-aimé fils Camille Cardinal Laurenti, Préfet de la S. Congrégation des Rites, Nous ont encouragé d’une seule voix à la légitime détermination de cette Cause ; et après l’heureux issu de ce consistoire, a eu lieu aussitôt le consistoire public, en lequel le bien-aimé fils François Pacelli, Avocat du Consistoire de l’Aula, l’entama selon la coutume en vue de la Canonisation solennelle de ce même Bienheureux.
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(Traduction : Abbé Zins)

« - Entretemps, Nous avons pris soin que les vénérables frères Patriarches, Archevêques et Evêques, non seulement les plus proches mais aussi les plus éloignés, soient avertis par lettre d’une telle solennité, et, s’ils en avaient la possibilité, Nous adressent quelle serait leur sentence.

Beaucoup d’entre eux vinrent à Rome, et après avoir eu pleine connaissance des actes de la S. Congrégation des Rites, dont Nous avions voulu qu’il soit remis un exemplaire à chacun, rassemblés devant Nous durant le consistoire semi-public du 22 Mai, ils émirent la même sentence que les Pères Cardinaux.

Ce qui a été relaté en un document public rédigé par les chers fils Notaires du Siège Apostolique, et enregistré dans les archives de la S. Congrégation des Rites.

Nous avons fixé la célébration de cette Canonisation au 29 Juin ; et Nous avons exhorté encore et encore tous les fidèles à répandre des prières, surtout dans les églises en lesquelles se font l’adoration publique du Très Auguste Sacrement, par lesquelles ils puissent eux aussi recevoir le fruit d’une telle solennité, et pour que l’Esprit Paraclet Nous assiste à la mener à bien.
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