Résumé de théologie dogmatique, Livre VII : L'Église et les Sacrements

[chartreux]

Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet, afin qu’il demeure éternellement avec vous

Et cet Évangile du royaume sera prêché dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors viendra la fin.

Le bon blé doit croître avec l'ivraie jusqu'à la moisson, qui est la fin du monde (Matth. 13:24 et suiv.). De plus, comme Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tim. 2:4), et qu'il a institué l'Église sur la terre à cette fin, il suit de là que l'Église continuera d'exister sur la terre tant qu'il y aura des hommes.

[chartreux]

Il ne sera pas nécessaire de citer longuement les Pères, tant leur témoignage est net et abondant.

L'Église n'a pas été instituée pour une brève période, elle doit au contraire durer jusqu'à la fin du monde… l'Église ne sera pas conquise ; elle ne sera pas déracinée ; ni ne cédera à aucune vicissitude que ce soit avant que vienne la fin du monde et que de cette habitation temporelle, nous soyons reçus dans une habitation éternelle

[chartreux]

Les infidèles croient que la religion chrétienne doit durer un certain temps dans le monde, puis disparaître. Elle durera donc autant que le soleil : tant que le soleil continuera à se lever et à se coucher, c'est-à-dire tant que durera le cours même des temps, l'Église de Dieu, c'est à dire le corps du Christ, ne disparaîtra point du monde

L'Église chancellera si son fondement chancelle ; mais comment pourrait chanceler le Christ ? Tant que le Christ ne chancellera point, l'Église ne fléchira jamais jusqu'à la fin des temps. Où sont ceux qui disent : « L'Église a disparu du monde », puisqu'elle ne peut pas même fléchir ?

[chartreux]

Ne te sépare pas de l'Église, car rien n'est plus fort que l'Église. Ton espérance, c'est l'Église ; ton salut, c'est l'Église ; ton refuge, c'est l'Église. Elle est plus haute que le ciel et plus grande que la terre. Elle ne vieillit jamais, mais reste toujours pleine de vigueur. C'est pour cela que la sainte Écriture, exprimant sa force et sa stabilité, l'appelle montagne.

La déclaration de notre Seigneur, "Mais lorsque le Fils de l’homme viendra, pensez-vous qu’il trouve (-ra) la foi sur la terre ?" est interrogative et ne fait aucune affirmation directe ; elle fait allusion à la grande révolte ou chute (ἀποστασία) qui doit précéder les derniers jours (2 Thess. 2:3). Et même alors, les faux Christs et les faux prophètes ne pourront pas tromper les élus.

[chartreux]

Section 241. L'unité de l'Église.

L'affirmation de l'unité de l'Église du Christ est si évidente dans la sainte Écriture qu'aucun chrétien n'oserait la nier ouvertement. Toute la question porte alors sur la nature de cette unité. Comme l'Église est une société visible, l'union doit être visible extérieurement aussi. Et ce doit être une union de croyance, pas seulement sur les points soi-disant plus fondamentaux, mais sur toutes les vérités révélées. Ce ne doit pas être une union vaguement confédérée d'églises différentes, mais une seule Église, un corps et une âme, un Seigneur, une foi, un baptême, un troupeau ; ce doit être une communion en une seule foi et une seule adoration.

[chartreux]

Par son unité, l'Église rentre dans la catégorie des choses qui sont indivisibles par nature, malgré les hérétiques qui s'efforcent de la diviser en beaucoup de parties. Nous disons donc que l'Église Catholique est unique dans son essence, sa doctrine, son origine, son excellence… De plus, l'éminence de l'Église découle de son unité qui est le principe de sa constitution. C'est une unité qui surpasse tout le reste, et qui n'a rien de semblable ou d'égal

[chartreux]

I. La prière de notre Seigneur à la Cène (Jean 17:11-23) n'est pas un souhait non suivi d'effet, mais une cause efficace qui lui a obtenu ce qu'il a demandé. "Tout ce qui est à moi est à vous, et ce qui est à vous est à moi", a-t-il dit à son Père ; et il a affirmé expressément que l'unité de ses disciples serait une preuve de la divinité de sa mission :

Père saint, gardez en votre nom ceux que vous m’avez donnés, afin qu’ils soient un comme nous. (...) 21 afin que tous soient un, comme vous, Père, êtes en moi, et moi en vous, afin qu’ils soient, eux aussi, un en nous, pour que le monde croie que vous m’avez envoyé.

[chartreux]

Le Christ appelle son Église un Royaume (Matth. 16:17 ; cf. Jean 18:36 et suiv.), et a par ailleurs énoncé, "Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister" (Marc 3:24). Il a aussi appelé son Église une seule bergerie sous un seul pasteur (Jean 10:16).S. Pierre appelle l'Église une maison (1 Pierre 2:5), et notre Seigneur a dit, "Et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister" (Marc 3:25).

il [Dieu] l’a donné [le Christ] pour chef à toute l’Église, 23 qui est son corps

[chartreux]

Car comme le corps est un et a beaucoup de membres, et comme tous les membres du corps, quoique nombreux, ne forment néanmoins qu'un seul corps : ainsi en est-il du Christ. 13En effet, nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps

pratiquant la vérité dans la charité, nous croissions à tout égard en celui qui est le chef, le Christ. 16 C’est de lui que le corps entier, bien harmonisé et bien assemblé, par toutes les jointures qui s’assistent mutuellement, suivant une opération bien mesurée pour chaque membre, tire son accroissement et s’édifie (lui-même) dans la charité.

[chartreux]

Car, comme dans un seul corps, nous avons plusieurs membres, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, 5 ainsi, quoique nombreux, nous sommes un seul corps dans le Christ, étant tous en particulier les membres les uns des autres.

On ne saurait imaginer de langage plus net pour exprimer l'union très-étroite entre les membres de l'Église du Christ. Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un vague agglomérat de corps différents est absolument exclu.