Résumé de théologie dogmatique, Livre VII : L'Église et les Sacrements

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I. 1. Dans les passages de l'ancien Testament où l'Église est annoncée et prédite, elle est décrite comme particulièrement visible à tous.

Il arrivera, dans les derniers temps, que la montagne de la maison du Seigneur sera fondée sur le sommet des montagnes, et qu’elle s’élèvera (sera élevée) au-dessus des collines ; et toutes les nations y afflueront, 3 et (beaucoup) des peuples (nombreux) y viendront, et diront : Venez, et montons à la montagne du Seigneur, et à la maison du Dieu de Jacob ; et il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers

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Et voici, dans les derniers temps, la montagne de la maison du Seigneur sera fondée sur le sommet des mont(agne)s et elle s’élèvera au-dessus des collines ; les peuples y afflueront, 2 et les nations accourront en foule, et diront : Venez, montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob ; il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers

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Les expressions employées par Notre Seigneur aussi, désignent une société qui peut être vue et distinguée des autres. Son Église est un Royaume (Matth. 16:19), une bergerie ou un troupeau (Jean 21:15), un tribunal où les méchants sont dénoncés (Matth. 18:17). L'Église est aussi appelée Cité par S. Jean (Apoc. 21:2), maison par S. Pierre (1 Pierre 2:5) et S. Paul (1 Tim 3:15). Enfin, dans les actes des Apôtres, l'histoire de l'Église est narrée comme celle d'une société nettement séparée de toutes les fausses sociétés religieuses.

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I. 2. Si nous nous tournons vers les Pères, cette doctrine est affirmée encore plus explicitement.

Il est plus facile au soleil de s'éteindre qu'à l'Église de devenir invisible (τὴν ἐκκλησίαν ἀφανισθῆναι)

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Il n'y a pas de protection de l'unité en dehors de l'Église rendue publique par les promesses du Christ - une Église qui, puisqu'elle est située sur une montagne, comme il a été dit, ne peut être cachée et est nécessairement visible à tous dans tous les endroits de la terre. Considérons-la donc comme une chose immuable et ferme, dont aucune personne de bien ne peut se séparer. Les personnes de bien, où qu'elles habitent, même si elles ont à supporter des personnes mauvaises qu'elles connaissent bien, ne se sépareront jamais sous l'influence de ces personnes mauvaises des autres personnes de bien qui sont loin et inconnues d'elles, ce qui serait un fol et audacieux sacrilège de schisme.

Cf. aussi, du même auteur, lib. ii., Contra Lit. Petil., n. 74.

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L'Église est remplie de la lumière du Seigneur et rayonne à travers le monde entier ; la lumière s'étend partout, mais l'unité du corps est préservée

Et les Pères enseignent même que ceux qui se séparent de l'Église visible en refusant de croire ce qu'elle enseigne et en refusant de se soumettre à sa loi, ne sont aucunement du Christ et sont exclus du salut. Voyez Faith of Catholics, vol. 1, p. 189 et suiv. La simple raison nous montre qu'il est évident que, si notre Seigneur a fondé une église, s'il lui a donné autorité pour enseigner, gouverner et sanctifier, elle doit nécessairement pouvoir être distinguée des fausses sociétés qui n'ont pas été fondées par lui et qui ne détiennent pas son autorité.

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Quand le Christ a dit aux pharisiens, "Le royaume de Dieu ne vient pas d’une manière apparente (μετὰ παρατηρήσεως)" (Luc 17:20), il voulait dire qu'il n'y avait pas besoin d'une enquête longue et difficile, parce que ce Royaume se trouvait au-dedans d'eux (ἕντος ὑμῶν). De même, quand il a dit à la Samaritaine que "les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité "(Jean 4:23), il oppose ces "vrais adorateurs" d'une part aux Juifs dont l'adoration était constituée de sacrifices charnels, et d'autre part aux Samaritains dont l'adoration était fausse puisqu'ils adoraient ce qu'ils ne connaissaient pas.

Les paroles de S. Paul, "Car vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on pût toucher" (Héb. 12:18) ne peuvent pas non plus être opposées à la visibilité de l'Église ; car le propos de l'Apôtre en ce passage est de montrer l'excellence de la nouvelle Loi, en faisant remarquer que, tandis que l'ancienne avait été donnée depuis une montagne au milieu de signes terribles, la nouvelle est descendue du Ciel et est une alliance de miséricorde et d'amour.

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Pour bien saisir cette propriété de visibilité de l'Église, il faut prendre bien soin de distinguer le corps et l'âme de l'Église. Le premier est constitué de ces éléments concrets et extérieurs qui font une société, comme le ministère des pasteurs et la subordination des brebis, la profession de foi et la participation aux sacrements, tandis que la seconde est constituée des dons internes de la grâce sanctifiante, de la foi et de la charité, et des autres vertus. Les éléments externes sont nécessaires à l'existence sociale de l'Église ; les internes doivent être possédés par ses membres s'ils veulent atteindre la fin pour laquelle ils ont été appelés, à savoir le salut éternel. Ainsi, tous les membres de l'Église ne sont pas nécessairement sauvés, et, d'un autre côté, il y a certaines personnes qui appartiennent seulement à l'âme de l'Église et qui sont sauvées.

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Quand nous tenons, avec S. Ignace, S. Cyprien, S. Augustin et ses contemporains, qu'"hors l'Église, hors la Foi, il n'y a pas de salut" (symbole d'Athanase), nous voulons dire que ceux qui sont en dehors à la fois du corps et de l'âme de l'Église ne sont pas sauvés.

Vous savez comme nous que ceux qui sont dans l'ignorance invincible de notre sainte Religion, et qui, observant avec diligence la loi naturelle et ses préceptes, que Dieu a gravés dans tous les cœurs, qui sont disposés à obéir à Dieu, à mener une vie bonne et droite, peuvent obtenir la vie éternelle par l'opération et le pouvoir de la lumière et de la grâce divine.

Cf. aussi des déclarations semblables dans une allocution antérieure, le 9 décembre 1854.

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II. Que l'Église durera "jusqu'à la consommation du monde (ἕως τῆς συντελείας τοῦ αἰῶνος)", découle évidemment des promesses de notre Seigneur, et découle également de la nature même et du rôle de l'Église. Il a été prédit du Seigneur que "son règne n’aura pas de fin" (Luc 1:32). Il a promis une assistance constante :

Et voici que Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles.

Les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle