Re: Mise en garde contre de dangereuses exagérations &déviat
Publié : jeu. 28 sept. 2017 18:39
« Errare humanum est » :
Reprenons donc la première circulaire là où nous l'avons laissée il y a plus d'un mois.
- Sede vacante, nihil innovetur, entendu dans le sens que sans Pape, plus rien n'est possible, plus rien ne vaut !
- Ainsi, durant chaque vacance du Saint-Siège tout est bloqué !? tout devient illicite !? même pour ceux qui, à l'autre bout du monde, n'en savent encore rien, et ne l'apprendront vraisemblablement qu'en même temps que la réélection d'un nouveau Pontife !? Dans l'intervalle, tous leurs actes de juridiction auraient été nuls et illicites ?
- Mais, non ! gros ignorant, vous n'y entendez rien ! Car, alors, il y a le grand Pénitencier qui "sauve" tout ! Ouf !
- Ah bon ? C'est "par lui" que toute juridiction ordinaire se maintient tout ce temps ? Et s'il meurt à son tour ? Tout est "suspendu" ? Tout est foutu !?
- Ben voui, hein !? Euh.. Du reste, on n'est pas seulement en période de vacance du Saint-Siège, on est en temps d'intrusion d'imposteurs ! Donc là, foin de grand Pénitencier, tout est évidemment "nul" ou "illicite" !
- Même si l'intrusion est quasi universellement inconnue comme telle !?
- Bien sûr ! Dès que Roncalli a extérieurement, mais en réalité faussement, été élu, même si quasi tous ont cru jusqu'au bout qu'il était un Pape légitime sans même imaginer qu'il puisse en être autrement, il n'en était pas moins un intrus ! donc sans la moindre juridiction !
Donc, tout était "nul" quant à la juridiction, ainsi tous les mariages et les confessions, et tout le reste était "illicite" et "illégitime" ! C'est là un fait "objectif", et nul ne pourra rien y changer ! Se dire "una cum", un avec lui, était un objectif "blasphème" et un acte d'adhésion schismatique ! Les Messes ainsi célébrées, les consécrations ainsi effectuées étaient toutes objectivement "souillées", qu'on le veuille ou non !
- Que pensez-vous, alors, de l'adhésion de Saint Vincent Ferrier au pseudo Benoît XIII, et en réalité simplement Pedro de Luna, que l'on sait maintenant avec certitude avoir été de fait un intrus schismatique ?
Comment expliquez-vous cette lettre du 27/7/1412 que ce si célèbre Saint Thaumaturge adresse au "Sanctissimo Domino nostro PP. Benedicto" pour rendre compte audit intrus de la prédication que celui-ci lui a faussement donné mission de faire, en laquelle il écrit entre autres : « J'en réfère donc sincèrement.. à votre Sainteté, qui exerce la fonction du Christ sur la terre et tient le Siège de Pierre..», allant juqu'à faussement ! préciser : « part du peuple Catholique.. sous Notre Seigneur le Pape Benoît XIII, vrai Vicaire de Jésus-Christ..» ; et donc comment expliquez-vous le fait qu'il tienne à tort pour Pape légitime un intrus et comme intrus le Pape légitime Grégoire XII, tout en repoussant un autre intrus dit "Jean XXIII" (Pise) !?
Que dites-vous de ses Messes célébrées "una cum Benedicto" ? de la fondation de la nouvelle branche de l'Ordre des Clarisses approuvée par ledit intrus et faite par.. Sainte Colette de Corbie ? des ordinations et consécrations faites "una cum" le même intrus !? Tout était "illicite", "invalide", "illégitime", n'est-ce pas !?
-.. Euh..
- Est-ce là un fait "objectif", oui ou non ?
- Ben voui, hein !?
- Comment expliquer, dès lors, que Saint Vincent Ferrier, ainsi faussement "envoyé" en "mission" ait malgré tout obtenu tant de miracles qu'il convertissait même des infidèles et des juifs par milliers !?.. allant jusqu'à ressusciter un mort (et 40 autres ! ) pour prouver qu'il était bien l'Ange de l'Apocalypse !?
Faudrait-il imaginer que Dieu Lui-même ait été un instant "trompé" ? ou comprendre qu'Il a bien évidemment tenu compte de l'erreur commune alors généralisée au point qu'Il ait permis comme une épreuve qu'elle englobe de si Saintes et nobles âmes !
- Euh.. Bon, bon.. Mais à quoi bon parler de Roncalli-J 23, alors que, de fait, c'est surtout ce qui a été accompli sous Montini-P 6, qui plus est après les erreurs et hérésies publiques du conciliabule de V 2, qui est davantage en question !?
Dès lors, tout ce qui a été fait après la date fatidique soulignée par le P. Guérard, celle du 7/12/1965, n'a pu évidemment être que "schismatique", "illégitime", "illicite" ou "nul" ! Tous ceux qui ont signé, de quelque manière que ce soit, ont donc adhéré objectivement à l'hérésie et au schisme d'avec toute la Tradition ; de même que tous ceux qui ont adhéré de quelque manière que ce soit à tout signataire ! C'est là un fait "objectif" et public indéniable !
- Comme bien d'autres conciliabules de l'histoire ecclésiastique, V 2 a comporté une minorité très active de trompeurs, une majorité passive de trompés, et une minorité de résistants, d'abord pris au dépourvu, puis ayant oeuvré à circonscrire au maximum les écarts du parti hérétique.
D'où les textes maintes fois revus, remaniés, avec ajouts et retraits de phrases ou de paragraphes, de surprenantes notes explicatives d'un texte doctrinal, des contradictions, des ambiguïtés et équivoques calculées par les uns (aveux explicites de Schillebecchx après coup), gobées ou seulement atténuées par les autres.
Selon vous, être ainsi trompé, signer un texte dont on n'a pas encore perçu la perfidie est toujours coupable et irrémédiablement inexcusable et irréparable ?
- Assurément, les Pères d'un Concile sont des docteurs de la Foi, qui sont donc tenus de connaître à fond la doctrine catholique, et il n'est pas excusable qu'ils se laissent prendre aux sophismes et tromperies des hérétiques !
- Cela est pourtant arrivé à de respectables et saints Evêques..
- Non ! mais, vous plaisantez ?
- Pas du tout. L'Eglise, par le Bréviaire Romain, nous en rappelle chaque année un exemple marquant.
En voici le texte : « Le concile se réunit à Milan l'année suivante. [Saint] Eusèbe [de Verceil] y fut invité par [l'Empereur] Constance, désiré et appelé par les légats [du Pape Saint] Libère. Loin de se laisser entraîné par la synagogue des Ariens malintentionnés et furieux contre Saint Athanase, il déclara lui-même nettement que plusieurs parmi les [évêques] assistants lui étaient connus comme entachés d'hérésie, et leur proposa même de leur faire souscrire la foi de Nicée, avant de traiter toute autre chose. Devant le refus des Ariens vivement irrités, non seulement il n'accepta pas de souscrire contre Athanase, mais il parvint à dégager la simplicité de Saint Denis [de Milan], le Martyr, [le Confesseur de la Foi qui s'était ainsi exposé à être martyrisé], qui s'était laissé circonvenir par eux et avait souscrit.».
Tous deux, ainsi que le vaillant Lucifer de Cagliari et quelques autres soutenus par leur fermeté, après avoir subi de violentes pressions pour briser leur détermination, furent aussitôt envoyés en exil par l'Empereur..
- Mais cela ne vaut pas ! Ici, ce n'est pas pareil ! Il ne s'agit pas d'une tromperie par des calomnies contre un homme, mais de la doctrine même ! Donc, ce n'est pas excusable !
- D'abord, le rejet de Saint Athanase était lié à celui du terme défini à Nicée : consubstantiel, et donc avait une implication doctrinale. Ensuite, le rejet implicite de ce seul terme fut ce qui assura frauduleusement le succès très temporaire, et plus apparent que réel, du parti semi-arien au concile de Rimini.
Laissons Rohbacher nous l'expliquer, avant de citer une importante précision faite par Saint Jérôme :
« Ce concile s'assembla au moi de juin.. 359. La convocation [par l'Empereur Constance, alors encore simple catéchumène].. était absolument irrégulière.. Le Pape Libère n'a aucune part ni à la convocation ni à la célébration ; il n'y est pas même appelé ; lui-même nous l'apprend dans la lettre aux Orientaux, où il représente le concile de Rimini comme une cabale formée par la faction arienne... tant que le concile de Rimini fut libre.. il soutint hautement la vraie foi.. il s'en tint à la profession de foi de Nicée.. Le décret finissait par dix anathèmes contre les erreurs d'Arius, de Photin et de Sabellius..» (III, 631s)
Toutefois, en une seconde session, grâce aux intrigues des évêques semi-ariens Valens et Ursace appuyés par l'Empereur Constance, ceux-ci proposèrent un texte composé par eux, qu'ils prétendirent faussement avoir été approuvé par les Evêques orientaux, et que l'Empereur souhaitait voir souscrit par tous.. « La formule de foi que l'on proposait n'avait rien d'hérétique en apparence.. Les Evêques ne se mettaient pas en peine d'un mot, croyant que le sens catholique était en sûreté.» (p. 635).
Enfin, pour venir à bout de la réticence d'un bon nombre, Valens proposa d'ajouter au texte une série d'anathèmes en lesquels il semblait condamner pleinement l'arianisme et acceptait le terme de semblable en tout au Père. Mais, une fois les signatures ainsi obtenues, ainsi que l'échange de communion avec les Evêques Catholiques présents de loin les plus nombreux (320 sur 400), il leva après coup les ambiguïtés et prétendit avoir amené à sa doctrine l'ensemble des Evêques occidentaux.
D'où la célèbre formule de Saint Jérôme : « Et le monde s'étonna de se réveiller arien..» ..
Pourtant, ce "succès" était plus apparent que réel : « Telle fut la seconde fin du concile de Rimini.. non plus libre, mais violenté par l'Empereur. Les ariens y triomphèrent en un sens par la forme [équivoque, ambiguë], mais en un autre ils y furent vaincus ; car, sauf une équivoque inaperçue sur le moment, jamais peut-être ils ne se virent réduits à condamner l'arianisme d'une manière plus formelle. Les Evêques s'en retournèrent donc avec joie dans leurs Eglises.» (p. 636)
Selon la théorie de certains d'entre vous, ils furent dès lors hérétiques sans le savoir, et tous leurs fidèles ne les ayant pas rejetés aussitôt le furent avec eux !?...
« Ce qui est certain, c'est que le Pape Libère cassa le concile de Rimini à cause de l'abus qu'en faisaient les ariens par leurs sophistiques interprétations ; il régla de plus que, sauf les auteurs de l'hérésie [les trompeurs!] et du scandale, on recevrait à la communion tous les Evêques de Rimini [les trompés!] qui rétracteraient leur signature. Quelques esprits impitoyables [les luciferianos ou disciples de Lucifer de Cagliari contre lesquels Saint Jérôme a écrit] ne voulaient pas qu'on les reçût comme Evêques ; mais le Pape [Saint Libère], ainsi que Saint Hilaire, prit un juste tempérament, et nous verrons cette règle suivie par les conciles et par toute l'Eglise.
Les Evêques du concile de Rimini se montrèrent dignes de cette indulgence. Dès qu'ils apprirent l'interprétation perfide que les ariens donnaient à leur conduite passée, ils accoururent près de leurs collègues et protestèrent.. qu'ils n'avaient rien soupçonné de mauvais dans leur profession de foi. "Nous nous imaginions, disaient-ils, que le sens était d'accord avec les paroles, et nous n'avons pas craint que, dans l'Eglise de Dieu, où doivent être la simplicité et la pure confession, on dît des lèvres autre chose que ce qui était caché dans le coeur."
C'est ce que nous apprend Saint Jérôme dans l'endroit même où il vient de dire, par manière d'hyperbole, que, par suite de l'interprétation frauduleuse donnée par Ursace et Valens à leurs paroles et à leur conduite à Rimini, l'univers gémit et s'étonna d'être arien, non pas en réalité, mais d'après cette interprétation frauduleuse.» (III, 645)