Engrenage piégé de la notion de “liberté religieuse” individuelle

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Abbé Zins
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Engrenage piégé de la notion de “liberté religieuse” individuelle

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3. ACTUALITÉ D0CTRINALE



Engrenage piégé de la notion de “liberté religieuse” individuelle




Le sophisme moderniste “conciliaire” sur la pseudo “liberté religieuse” est fondé sur un inversement de la hiérarchie des valeurs, à partir duquel il se développe en un engrenage piégé visant au renversement luciférien de l’ordre établi par Dieu dans la Création.

Cet inversement luciférien de la hiérarchie des valeurs consiste à s’abstraire de Dieu et de sa loi, comme s’Il n’existait pas (1), à centrer tout sur la notion abstraite d’homme, et à baser la réflexion non pas même sur la communauté ou la société humaine, mais sur l’individu, à la manière de l’égoïste et égocentrique forcené nommé J.J. Rousseau.



(1) « L’homme doit nécessairement rester tout entier dans une dépendance réelle et incessante à l’égard de Dieu, et par conséquent, il est absolument impossible de comprendre la liberté de l’homme sans la soumission à Dieu et l’assujettissement à Sa volonté.

Nier cette souveraineté de Dieu ou refuser de s’y soumettre, ce n’est pas la liberté, c’est l’abus de la liberté et la révolte ; et c’est précisément d’une telle disposition d’âme que se constitue et que naît le vice capital du Libéralisme.»


(Léon XIII, Encyclique Libertas)

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Ainsi, le sensé bien individuel est théoriquement placé au-dessus du bien commun qui n’est considéré que secondairement, et sans remonter au Bien Commun transcendant qu’est Dieu.

Une fois opérée subrepticement de la sorte cette radicale inversion des valeurs et des points de vue et de réflexion, l’engrenage piégé est mis en place pour broyer toute la doctrine sociale de l’Eglise, dont la base comme le sommet est l’ opportet Illum regnare !

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Celui qui accepte de partir de la “liberté religieuse” individuelle et de la tenir comme valeur principale que nulle autre ne peut transcender et contrarier, met dès lors le doigt dans un engrenage broyeur dont son esprit chrétien sortira laminé. Voici en substance comment cet engrenage sophistique est alors développé.

- Vous êtes d’accord, n’est-ce pas, que l’on ne peut convertir quelqu’un par la force, ce qui est le propre des totalitarismes comme l’a historiquement été l’Islam.

- Certes.

- On ne peut donc pas forcer quelqu’un à faire extérieurement des actes de Foi qui ne correspondraient pas à ses convictions intimes, à sa conscience.


De là, on passe à ce qui suit.

- Il est donc normal qu’il lui soit permis non seulement de ne pas agir extérieurement en contradiction avec ses convictions intimes, mais encore qu’il puisse exprimer celles-ci, quelqu’elles soient, et agir en privé comme en public en conformité avec elles. (2)

A ce degré, le discours surtout laïcard est déjà gravement en porte-à-faux avec sa pratique, visant à reléguer au maximum ce qui concerne la religion et la morale à la seule sphère privée.




(2) « Accordez à chacun la liberté illimitée de parler et d’écrire, rien ne demeure sacré et inviolable, rien ne sera épargné, pas même ces vérités premières, ces grands principes naturels...

Tout ce que la licence y gagne, la liberté le perd ; car on verra toujours la liberté grandir et se raffermir à mesure que la licence sentira davantage le frein.»


(Léon XIII, Encyclique Libertas)


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Ce “droit” inavoué comme tel mais ici proclamé de fait au moins implicitement de pouvoir professer y compris l’erreur mensongère et d’en tirer des conséquences pratiques, est ensuite étendu par les modernistes de la sphère individuelle, familiale et privée à la sphère communautaire, sociale et publique. (3)




(3) « « Quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l'erreur ! », disait Saint Augustin.»

(Grégoire XVI, Encyclique Mirari vos)



"Il est libre à chaque homme d’embrasser et de professer la religion qu’à la lumière de la raison, il aura regardée comme vraie." (15ème proposition condamnée par le Syllabus, Pie IX)



« A propos des individus, examinons cette liberté si contraire à la vertu de religion, la liberté des cultes, comme on l’appelle, qui repose sur ce principe qu’il est loisible à chacun de professer telle religion qui lui plaît ou même de n’en professer aucune...

Une liberté de ce genre est ce qui porte le plus de préjudice à la liberté véritable, soit des gouvernants, soit des gouvernés.

C’est pourquoi offrir à l’homme la liberté dont nous parlons, c’est lui donner le pouvoir de dénaturer impunément le plus saint des devoirs, de le déserter, abandonnant le bien immuable pour se tourner vers le mal : ce qui, Nous l’avons dit, n’est plus la liberté, mais une dépravation de la liberté et une servitude de l’âme dans l’abjection du péché



(Léon XIII, Encyclique Libertas)


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Sur un autre plan parallèle, l’engrenage sophistique poursuit ainsi.

Ce que vous revendiquez pour vous-même et les vôtres, il est normal que vous l’accordiez aux autres, à ceux qui sont différents de vous, qui pensent et croient autrement.

D’où le “droit à la différence”, la mise à égalité de la Vérité et de l’erreur, de la morale et de l’immoralité, de toutes les “croyances” et pratiques “religieuses”. (4)

Et, par là, la relativisation de tout, la perte du sens moral, de l’objectivité du vrai et du bien, de la confession de la Foi et de la Foi elle-même, non plus en cette optique viciée, adhésion à la Révélation que Dieu même nous a faite de Lui-même et de sa loi, mais simple opinion, conviction intime, option personnelle.




(4) « Par cela même qu’on établit la liberté de tous les cultes sans distinction, on confond la vérité avec l’erreur et l’on met au rang des sectes hérétiques et même de la perfidie judaïque, l’épouse sainte et immaculée du Christ, l’Eglise hors de laquelle il n’y a pas de salut.

En outre, en promettant faveur et appui aux sectes des hérétiques et à leurs ministres, on tolère et on favorise non seulement leurs personnes, mais encore leurs erreurs.

C’est implicitement la désastreuse et à jamais déplorable hérésie que Saint Augustin mentionne en ces termes :

« Elle affirme que tous les hérétiques sont dans la bonne voie et disent vrai, absurdité si monstrueuse que je ne puis croire qu’une secte la professe réellement.».»


(Pie VII, Encyclique Post tam diuturnas, 29-4-1814)


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Ce qui correspond du reste à l’apostasie du Modernisme condamné par Saint Pie X comme l’égout collecteur de toutes les hérésies. (5)

Le Modernisme, en effet, ne prétend voir dans “le concept de Dieu” que l’idéal que “l’homme” projette de lui-même, sous telle ou telle forme de religiosité. (6)



(5) « 53. (...) Maintenant, embrassant d'un seul regard tout le système, qui pourra s'étonner que Nous le définissions le rendez-vous de toutes les hérésies ?

Si quelqu'un s'était donné la tâche de recueillir toutes les erreurs qui furent jamais contre la foi et d'en concentrer la substance et comme le suc en une seule, véritablement il n'eût pas mieux réussi.

Ce n'est pas encore assez dire : ils ne ruinent pas seulement la Religion Catholique, mais, comme Nous l'avons déjà insinué, toute religion



(Saint Pie X, Encyclique Pascendi)



(6) « 11. Le sentiment religieux, qui jaillit ainsi, par immanence vitale, des profondeurs de la subconscience, est le germe de toute religion, comme il est la raison de tout ce qui a été ou sera jamais, en aucune religion.

Obscur, presque informe, à l'origine, ce sentiment est allé progressant sous l'influence secrète du principe qui lui donna l'être, et de niveau avec la vie humaine, dont on se rappelle qu'il est une forme.

Ainsi naquirent toutes les religions, y compris les religions surnaturelles : elles ne sont toutes que des efflorescences de ce sentiment.

Et que l'on n'attende pas une exception en faveur de la Religion Catholique : elle est mise entièrement sur le pied des autres (...)


16. Combien tout cela est contraire à la Foi Catholique, nous l'avons déjà vu dans un décret du Concile du Vatican ; comment la voie s'en trouve ouverte à l'athéisme, de même que par les autres erreurs déjà exposées, Nous le dirons plus loin.

Ce que Nous voulons observer ici, c'est que la doctrine de l'expérience, jointe à l'autre du symbolisme, consacre comme vraie toute religion, sans en excepter la religion païenne.

Est-ce qu'on ne rencontre pas dans toutes les religions, des expériences de ce genre ? Beaucoup le disent. Or, de quel droit les modernistes dénieraient-ils la vérité aux expériences religieuses qui se font, par exemple, dans la religion mahométane ? Et en vertu de quel principe attribueraient-ils aux seuls catholiques le monopole des expériences vraies ? Ils s'en gardent bien : les uns d'une façon voilée, les autres ouvertement, ils tiennent pour vraies toutes les religions. C'est aussi bien une nécessité de leur système.

Car, posés leurs principes, à quel chef pourraient-ils arguer une religion de fausseté ? Ce ne pourrait être évidemment que pour la fausseté du sentiment, ou pour celle de la formule.

Mais, d'après eux, le sentiment est toujours et partout le même, substantiellement identique ; quant à la formule religieuse, tout ce qu'on lui demande, c'est l'adaptation au croyant - quel que soit par ailleurs son niveau intellectuel - en même temps qu'à sa foi.

Tout au plus, dans cette mêlée des religions, ce qu'ils pourraient revendiquer en faveur de la Religion Catholique, c'est qu'elle est plus vraie, parce qu'elle est plus vivante ; c'est encore qu'elle est plus digne du nom de Chrétienne, parce qu'elle répond mieux que toute autre aux origines du Christianisme.»


(Saint Pie X, Encyclique Pascendi)

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Il n’est donc pas étonnant que les Papes, notamment Pie VII, Léon XIII et Saint Pie X, nous aient averti qu’il n’y avait point de moyen plus efficace pour faire perdre la Foi et conduire à l’apostasie générale que cette licence irréligieuse mettant de fait l’Unique vraie Religion au même niveau que les fausses, que cet athéisme d’Etat cachant sous l’apparence de la neutralité du laïcisme sa volonté de neutraliser la prédication publique de la Royauté sociale et politique universelle du Christ-Seigneur, et de la nécessaire et sage sujétion au Roi des rois tant pour le salut individuel que pour le bon ordre familial, social et politique. (7)




(7) « Vouloir concilier la foi avec l’esprit moderne, cela mène non seulement à l’affaiblissement de la foi, mais à sa perte totale.» (Saint Pie X Encyclique Pascendi)


« Sous cette égale protection de tous les cultes se cache et se déguise la persécution la plus dangereuse, la plus astucieuse qu'il soit possible d'imaginer contre l'Eglise de Jésus-Christ, et malheureusement la mieux concertée pour y jeter la confusion et même la détruire, s'il était possible que la force et les ruses de l'enfer puissent prévaloir contre Elle.» (Pie VII, Encyclique du 22/5/1808)



« Aussi bien, une telle liberté place-t-elle sur la même ligne la vérité et l'erreur, la foi et l'hérésie, l'Eglise de Jésus-Christ et une quelconque institution humaine ; elle établit une déplorable et funeste séparation entre la société humaine et Dieu son Auteur ; elle aboutit enfin aux tristes conséquences que sont l'indifférentisme de l'Etat en matière religieuse, ou ce qui revient au même, son athéisme.

Personne, en effet, ne pourra raisonnablement nier, que la communauté civile, non moins que l'homme pris individuellement, a des devoirs à l'égard de Dieu son Créateur, son suprême législateur et son bienfaiteur attentif.

Rompre tout lien de sujétion et de respect envers l'Etre suprême, refuser d'honorer son pouvoir et son autorité souveraine, méconnaître les bienfaits que la société en reçoit est une attitude condamnée non seulement par la foi, mais par la raison et par le sentiment commun des anciens païens eux-mêmes, qui plaçaient à la base de leur ordre public et de leurs entreprises civiles et militaires, le culte de la divinité dont ils attendaient leur prospérité et leur grandeur. Mais il serait superflu d'insister sur ces réflexions.

A plusieurs reprises déjà, dans des documents officiels adressés au Monde Catholique, Nous avons démontré combien est erronée la doctrine de ceux, qui sous le nom séducteur de liberté du culte, proclament l'apostasie légale de la société, la détournant ainsi de son Auteur divin



(Léon XIII, L. È giunto, 19/7/1889, à l'Empereur du Brésil)


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En outre, la notion même de “liberté religieuse”, - en dehors de ce qui concerne la pratique de l’unique véritable Religion et qui s’énonce alors la liberté de la Religion - (8), est une tromperie tant quant au fond que quant au vocabulaire authentique.

La liberté est en effet seulement relative au choix entre divers moyens bons pour arriver à une fin bonne.

Quand la fin ou le but même, ou le ou les moyens employés ne sont pas bons mais mauvais en eux-mêmes ou dévoyés en leur contexte précis d’application, leur accomplissement est moralement illicite.

Il existe une possibilité de fait d’accomplir ce mal objectif, mais nullement un droit proprement dit, tout au plus une tolérance soit par incapacité de l’empêcher, soit pour éviter un mal plus grand en s’évertuant à le contrecarrer, soit pour en tirer un bien.




(8) « Envisagé au point de vue social, cette même liberté veut que l’Etat ne rende aucun culte à Dieu ou n’autorise aucun culte public ; que nulle religion soit préférée à l’autre, que toutes soient considérées comme ayant les mêmes droits sans même avoir égard au peuple, lors même que ce peuple fait profession de catholicisme.

Mais, pour qu’il en fût ainsi, il faudrait que vraiment la communauté civile n’eût aucun devoir envers Dieu ; ou qu’en ayant, elle put impunément s’en affranchir, ce qui est également et manifestement faux...

C’est pourquoi la société civile, en tant que société, doit nécessairement reconnaître Dieu comme son principe et son auteur, et, par conséquent, rendre à sa puissance et à son autorité l’hommage de son culte...

Puisqu’il est donc nécessaire de professer une religion dans la société, il faut professer celle qui est la seule vraie et que reconnaît sans peine, surtout dans les pays catholiques, aux signes de vérité dont elle porte en elle l’éclatant caractère.

Cette religion, les chefs de l’état doivent donc la conserver et la protéger, s’ils veulent, comme ils en ont l’obligation, pourvoir prudemment et utilement aux intérêts de la communauté.»



(Léon XIII, Encyclique Libertas)


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Pareillement, n’est réellement religieux au sens propre que ce qui nous relie ou est de soi apte à nous relier effectivement à l’unique vrai Dieu, qu’est la Sainte et Auguste Trinité.

Le culte qui a pour objet de faux dieux, ou qui est opéré d’une manière ouvertement contraire à la Volonté signifiée par Dieu en la matière, n’est pas vraiment religieux mais seulement en apparence ou dans l’illusion de ceux qui le pratiquent par ignorance, et n’est pas de soi apte à relier effectivement à l’unique vrai Dieu. (9)



(9) « Relativement à la religion, penser qu’il est indifférent qu’elle ait des formes disparates et contraires équivaut simplement à n’en vouloir ni choisir, ni suivre aucune. C’est l’athéisme moins le nom...

Il n’est donc pas permis de mettre au jour et d’exposer aux yeux des hommes ce qui est contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore de placer cette licence sous la tutelle et la protection des lois



(Léon XIII, Encyclique Immortale Dei)


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Dans le contexte actuel de la grande Apostasie des Etats autrefois Chrétiens et du brassage de toutes les fausses “religions” et vraies “irréligions”, la notion même de “liberté religieuse” est donc doublement un leurre, un mirage, un miroir aux alouettes et un tremplin d’apostasie pratique, faisant abandonner l’objectif du Règne familial, social, communautaire et étatique du Christ-Seigneur Jésus, en dehors duquel nul autre Nom n’a été donné aux humains pour leur salut, leur véritable bonheur en rendant grâce et gloire à leur Créateur, le Dieu Tout-Puissant. (10)



(10) « Ils vont donc, au rebours de la doctrine catholique, vers un idéal condamné. Nous savons bien qu'ils se flattent de relever la dignité humaine... le progrès d'un être consiste à fortifier ses facultés naturelles par des énergies nouvelles et à faciliter le fonctionnement de leur activité dans le cadre et conformément aux lois de sa constitution, mais qu'au contraire, en blessant ses organes essentiels, en brisant le cadre de leur activité, on pousse l'être non pas vers le progrès, mais vers la mort.

C'est cependant ce qu'ils veulent faire de la société humaine ; ils rêvent de changer ses bases naturelles et traditionnelles, et de promettre une cité future édifiée sur d'autres principes, qu'ils osent déclarer plus féconds, plus bienfaisants que les principes sur lesquels repose la cité chrétienne actuelle.

Non, Vénérables Frères, - il faut le rappeler énergiquement dans ces temps d'anarchie sociale et intellectuelle où chacun se pose en docteur et en législateur, - on ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l'a bâtie ; on n'édifiera pas la société, si l'Eglise n'en jette les bases et ne dirige les travaux ; non, la civilisation n'est plus à inventer, ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle est ; c'est la Civilisation Chrétienne, c'est la Cité Catholique.

Il ne s'agit que de l'instaurer et de la restaurer sans cesse sur ces fondements naturels et divins, contre les attaques toujours renaissantes de l'utopie malsaine, de la révolte et de l'impiété : Omnia instaurare in Christo....

Le souffle de la Révolution a passé par là... D'abord son catholicisme ne s'accommode que de la forme du gouvernement démocratique...

Qu'est-ce à dire, sinon qu'il y a deux hommes dans le Silloniste : l'individu qui est catholique ; le Silloniste, l'homme d'action, qui est neutre. Il fut un temps où le Sillon, comme tel, était formellement catholique.

En fait de force morale, il n'en connaissait qu'une, la force catholique, et il allait proclamant que la démocratie serait catholique ou qu'elle ne serait pas. Un moment vint où il se ravisa.

Il laissa à chacun sa religion ou sa philosophie. Il cessa lui-même de se qualifier de catholique et à la formule : " la démocratie sera catholique", il substitua cette autre "la démocratie ne sera pas anticatholique", pas plus d'ailleurs qu'antijuive ou anti-bouddhiste.

Ce fut l'époque du plus grand Sillon. On appela à la construction de la cité future tous les ouvriers de toutes les religions et de toutes les sectes. On ne leur demanda que d'embrasser le même idéal social, de respecter toutes les croyances et d'apporter un certain appoint de forces morales.

Certes, proclamait-on, « les chefs du Sillon mettent leur foi religieuse au-dessus de tout. Mais peuvent-ils ôter aux autres le droit de puiser leur énergie morale là où ils peuvent ?

En revanche, ils veulent que les autres respectent leur droit, à eux, de la puiser dans la foi catholique.

Ils demandent donc à tous ceux qui veulent transformer la société présente dans le sens de la démocratie de ne pas se repousser mutuellement à cause des convictions philosophiques ou religieuses qui peuvent les séparer, mais de marcher la main dans la main, non pas en renonçant à leurs convictions, mais en essayant de faire sur le terrain des réalisations pratiques la preuve de l'excellence de leurs convictions personnelles.

Peut-être sur ce terrain de l'émulation entre âmes attachées à différentes convictions religieuses ou philosophiques l'union pourra se réaliser ».

Et l'on déclara en même temps (comment cela pouvait-il s'accomplir ?) que le petit Sillon catholique serait l'âme du grand Sillon cosmopolite...

Récemment... une nouvelle organisation est intervenue, sans modifier, bien au contraire, l'esprit et le fond des choses...

Et tous les groupements nouveaux, devenus en apparence autonomes : Catholiques, protestants, libres penseurs, sont priés de se mettre à l'oeuvre.

Les camarades catholiques travailleront entre eux dans une organisation spéciale à s'instruire et à s'éduquer.

Les démocrates protestants et libres penseurs en feront autant de leur côté.

Tous, catholiques, protestants et libre penseurs, auront à coeur d'armer la jeunesse, non pas pour une lutte fratricide, mais pour une généreuse émulation sur le terrain des vertus sociales et civiques...

Voici fondée par des catholiques une association inter-confessionnelle, pour travailler à la réforme de la civilisation, oeuvre religieuse au premier chef ; car pas de vraie civilisation sans civilisation morale et pas de vraie civilisation morale sans la vraie religion : c'est une vérité démontrée, c'est un fait d'histoire.

Et maintenant, pénétrés de la plus vive tristesse, nous nous demandons, Vénérables Frères, ce qu'est devenu le Catholicisme du Sillon.

Hélas ! Lui qui donnait autrefois de si belles espérances, ce fleuve limpide et impétueux a été capté dans sa marche par les ennemis modernes de l'Eglise et ne forme plus dorénavant qu'un misérable affluent du grand mouvement d'apostasie, organisé, dans tous les pays, pour l'établissement d'une Eglise universelle qui n'aura ni dogmes, ni hiérarchie, ni règle pour l'esprit, ni frein pour les passions, et qui, sous prétexte de liberté et de dignité humaine, ramènerait dans le monde, si elle pouvait triompher, le règne légal de la ruse et de la force, et l'oppression des faibles, de ceux qui souffrent et qui travaillent.

Nous ne connaissons que trop les sombres officines où l'on élabore ces doctrines délétères, qui ne devraient pas séduire des esprits clairvoyants.»



(Saint Pie X, Encyclique Notre charge apostolique, 25/8/1907)


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