DISSERTATION CRITIQUE ET THEOLOGIQUE DU PERE HOUBIGANT DE L'ORATOIRE SUR LA VENUE D'ELIE

Mercè
Messages : 105
Inscription : ven. 18 avr. 2025 23:11

Re: DISSERTATION CRITIQUE ET THEOLOGIQUE DU PERE HOUBIGANT DE L'ORATOIRE SUR LA VENUE D'ELIE

Message par Mercè »

Thomas de Jorz (14e siècle.)

Thomas de Jorz ou Jorte, anglais, cardinal de l’ordre de saint Dominique, confesseur et conseiller d’Etat du Roi Edouard, vivait au commencement du XIVe siècle. Son commentaire sur l’Apocalypse que je vais citer a été longtemps attribué à saint Thomas. .

« Je donnerai à mes deux témoins. Comme il parle d’Elie et d’Enoch qui seront un grand sujet de consolation pour les fidèles, voici comment il procède. Premièrement il parle de leur prédication; secondement de leur pouvoir, troisièmement de leur récompense. Touchant la prédication, il y a trois choses : 1° la grâce pour prêcher, « je donnerai; » 2° l’acte même de la prédication, ils prophétiseront ; 3° la durée de la prédication, 1260 jours. Il y aura en eux un double martyre ; l’un dans leur chair, l’autre au dedans d’eux-mêmes. Car ils auront le cœur navré de tout ce qu’ils verront et ils auront beaucoup de contradictions à soutenir. »



(à suivre...)
Mercè
Messages : 105
Inscription : ven. 18 avr. 2025 23:11

Re: DISSERTATION CRITIQUE ET THEOLOGIQUE DU PERE HOUBIGANT DE L'ORATOIRE SUR LA VENUE D'ELIE

Message par Mercè »

NICOLAS DE LYRE

Nicolas de Lyre, religieux de l’ordre de saint François, est celui dont on a joint les commentaires à la glose ordinaire. Il mourut vers le milieu du XIVe siècle.

« Je vous enverrai le prophète Elie qui est réservé parmi les vivants avec Enoch, afin qu’ils prêchent tous les deux contre la perfidie de l’Antéchrist; c’est pour cela qu’il est ajouté, avant que vienne le jour ; c’est-à-dire le jour du jugement, qui sera précédé de la persécution de l’Antéchrist. »



(à suivre...)
Mercè
Messages : 105
Inscription : ven. 18 avr. 2025 23:11

Re: DISSERTATION CRITIQUE ET THEOLOGIQUE DU PERE HOUBIGANT DE L'ORATOIRE SUR LA VENUE D'ELIE

Message par Mercè »

Gerson (15e siècle.)

Gerson qui était versé dans l’étude de l’antiquité, regardait la venue d’Elie comme tellement certaine et tellement reconnue de tout le monde, qu’il ne se fait jamais sur cela aucune difficulté, lorsque l’occasion s’en présente.

Dans le second sermon sur le 2e dimanche de l’Avent, parlant des signes qui précéderont le second avènement : « On peut, dit-il, faire ici plusieurs questions curieuses. Quand viendra le Seigneur? Peut-on savoir quand, ou doit-on le chercher ? Viendra-t-il dans l’hiver ? Dans l’été? La nuit ? Le jour ? Enoch, Elie et l’Antéchrist viendront-ils immédiatement avant la fin du monde, ou aura-t-on mille ans pour faire pénitence? Il me paraît que non; mais que tout d’un coup les hommes buvant et mangeant. »

Gerson ne répond qu’en deux mots à ces questions qui paraissent avoir été célèbres de son temps et qui le détournent de son sujet. Mais ce peu de mots nous apprend que le oui ou le non sur la venue d’Elie n’était point alors la matière des questions curieuses et que tous les prédicateurs supposaient comme certain qu’Elie viendra vers la fin des temps, y mêlant seulement d’autres questions curieuses. Gerson croit que la fin du monde suivra tout d’un coup la venue d’Elie, d’Enoch et de l’Antéchrist, ce qui veut dire seulement peu de temps en comparaison des prétendus mille ans des Millénaires.

Voici encore des questions curieuses de ce temps-là :

« Quelques-uns forment ici une question, savoir si Jésus-Christ et saint Jean portaient des souliers, et comment saint Jean dit: Je ne suis pas Elie, ni prophète, puisque le Sauveur paraît dire le contraire. Laissons ces questions aux écoles et revenons à notre sujet. »

Ce n’est pas une question de scolastique que de savoir comment on doit accorder le témoignage de Jésus-Christ avec celui de Jean-Baptiste ; mais Gerson veut apparemment dire qu’il ne prétend pas dans un sermon traiter ces choses en manière de scolastique, comme faisaient les prédicateurs de son temps, ni dire : « Il y a trois choses dans l’homme, la substance, la vertu et l’opération. Jean n’était pas Elie quant à la substance... » Gerson ne juge pas à propos de traiter des ministères qui viennent d’en haut comme des propriétés métaphysiques de l’homme.



(à suivre...)
Mercè
Messages : 105
Inscription : ven. 18 avr. 2025 23:11

Re: DISSERTATION CRITIQUE ET THEOLOGIQUE DU PERE HOUBIGANT DE L'ORATOIRE SUR LA VENUE D'ELIE

Message par Mercè »

DENIS-LE-CHARTREUX

Ce chartreux appelé communément Denis de Rikel, lieu de sa naissance, a vécu 48 ans chez les chartreux de Ruremonde pendant le quinzième siècle. Il a composé un grand nombre d’ouvrages qui étaient admirés du pape Eugène IV.

« Elie doit venir à la fin des siècles pour convertir les Juifs et précéder le second avènement comme Jean a précédé le premier. »

« Elie viendra comme le disent les Scribes parce qu’il précédera mon second avènement, et il rétablira toutes choses.
C’est ainsi que le Sauveur dit : Quand je serai élevé, j’attirerai toutes choses à moi. Or, Elie sera le ministre de ce rétablissement. »



(à suivre...)
Mercè
Messages : 105
Inscription : ven. 18 avr. 2025 23:11

Re: DISSERTATION CRITIQUE ET THEOLOGIQUE DU PERE HOUBIGANT DE L'ORATOIRE SUR LA VENUE D'ELIE

Message par Mercè »

TOLET

Le cardinal Tolet, espagnol, était un des plus grands théologiens du seizième siècle. Le pape Grégoire XIII lui adressa un bref où il le fit juge de ses propres ouvrages. Ce fut lui qui travailla du côté de l’Espagne à réconcilier Henri IV avec le Saint-Siège.

« Il le précédera dans l’esprit etc. Il aura le même emploi qu’Elie, quand il viendra. Car il précédera devant le Seigneur, et il sera précurseur du premier avènement, comme Elie doit être du second. Elie dont Zacharie savait bien que Malachie avait prédit : J'enverrai Elie de Thesbé. »



(à suivre...)
Mercè
Messages : 105
Inscription : ven. 18 avr. 2025 23:11

Re: DISSERTATION CRITIQUE ET THEOLOGIQUE DU PERE HOUBIGANT DE L'ORATOIRE SUR LA VENUE D'ELIE

Message par Mercè »

Je m’arrête ici. Les lecteurs ne m’en sauront pas de mauvais gré ; non plus que moi à ceux qui se contentant des témoignages des premiers siècles, auront passé les derniers. Je leur ai fait grâce de plusieurs témoignages qui ne sont pas moins formels que ceux que j’ai rapportés, depuis le seizième jusqu’à la fin du dix-septième. Il ne s’agit plus tant de la tradition que des théologiens qui ont traité cette matière, et qui sont entre les mains de tout le monde.




(à suivre...)
Mercè
Messages : 105
Inscription : ven. 18 avr. 2025 23:11

Re: DISSERTATION CRITIQUE ET THEOLOGIQUE DU PERE HOUBIGANT DE L'ORATOIRE SUR LA VENUE D'ELIE

Message par Mercè »

§3.
Réflexions sur la tradition et réponse aux difficultés.


Sur ces témoignages des pères et des docteurs de l’Eglise, voici les réflexions qui se présentent : Les pères ont dit unanimement qu’Elie viendra. Ils ont parlé positivement et avec une pleine assurance. Ils ont tous parlé d’après les Ecritures. Il faut développer ces trois réflexions et en tirer des conséquences.


Première réflexion : Les pères ont dit unanimement qu’Elie viendra.

La tradition que j’ai citée n’est pas seulement un recueil des témoignages qui m’étaient favorables. J’ai consulté tous les pères sur cette matière. Je n’en ai pas trouvé un seul qui se soit vu engagé à parler du retour d’Elie, et qui n’ait attesté qu’Elie doit venir. On n’en peut excepter que les deux auteurs du dixième et douzième siècle auxquels je reviendrai bientôt.

L’occasion de parler de la venue d’Elie se présentait naturellement à ceux qui commentaient ou le prophète Malachie, ou les Evangiles, ou l’Apocalypse. Je n’ai pas rencontré un seul père qui ait commenté cette partie des Ecritures, et dont le texte fût sans lacune, qui n’ait dit qu’Elie doit précéder le second avènement. Il y a des pères qui n’ont point fait de commentaires, mais qui ont écrit des livres de controverse. Ceux-là ont examiné avec soin le sens des prophéties et ils ont parlé comme les premiers. Il y en a qui n’ont composé ni commentaires, ni ouvrages de controverse. Leur témoignage sur la venue d’Elie s’est mêlé dans leurs moralités. Ceux qui ont composé et des sermons et des commentaires nous ont souvent témoigné, même dans leurs sermons, ce qu’ils avaient déjà attesté dans leurs commentaires. Et si quelques-uns, en très-petit nombre, dont nous n’avons que des sermons, se sont abstenus de parler du retour d’Elie dans une homélie, je ne crois pas qu’on ait droit de rien conclure de leur silence. Ce n’était pas là l’endroit de nous donner leur témoignage. Tous les pères d’ailleurs n’ont pas parlé de toute vérité. Chacun a choisi ses matières comme il le jugeait à propos, et apparemment qu’on ne conclura pas que les pères ont douté de beaucoup de vérités importantes sur ce qu’ils ne nous en ont rien dit. Car outre que cette induction ferait injure aux plus grands hommes de l’Eglise, elle est démentie par tous ceux d’entre les pères qui, n’ayant rien dit du retour d’Elie dans certains ouvrages, où l’occasion s’en présentait, nous l’ont attesté dans d’autres.

On ne peut pas nous opposer ce prétendu partage de sentiments qu’on a cru voir dans saint Jérôme. Nous avons montré que la différence des commentaires sur Jean et Elie, n'emportait pas avec elle une différence de sentiments sur l’avènement d’Elie, mais seulement une différence de sentiments sur le texte de l’Evangile; et que les deux ressemblances, l'une des mêmes dons et des mêmes grâces du Saint-Esprit, l'autre des mêmes ministères, étaient si peu opposées que saint Jérôme lui-même sur qui on fonde cette prétendue opposition, a mis l’une à la suite de l’autre, et a même fait naître l’une de l’autre, savoir la ressemblance des ministères de la ressemblance des mêmes dons et des mêmes grâces du Saint-Esprit. Ce que nous avons dit de saint Jérôme, nous le pouvions dire de saint Augustin, de saint Chrysostôme, de saint Ambroise et de quelques autres. Plusieurs pères ont appuyé tantôt sur une des deux ressemblances, tantôt sur l’autre : ils ne regardaient donc point ces deux ressemblances comme l’effet d’un partage de sentiments.

Si ce partage était réel touchant l’avènement même du prophète Elie, nous en verrions des traces dans l’antiquité, comme nous en voyons sur les circonstances.

Nous voyons par exemple que les uns ont dit qu’Elie convertira les Juifs; que d’autres ont regardé Elie comme l’apôtre des peuples infidèles et non point seulement des Juifs ; d’autres comme devant rétablir les Eglises, et non point seulement en former de nouvelles; d’autres, comme devant confirmer dans la foi ceux qui croiront déjà, comme étendant généralement sa mission sur les justes comme sur les pécheurs. Que quelques-uns font arriver la résurrection générale d’abord après la mission et le couronnement d’Elie; que d’autres accordent encore quelque durée au monde pour donner le temps aux hommes de faire pénitence ; que ceux-ci associent Moïse à Elie ; ceux-là Jérémie, ou saint Jean l’Evangéliste; d’autres Enoch; que dans ce partage de sentiments il n’y a pas un seul père qui ne mette Elie à la tête de cette grande mission des derniers temps.

Ainsi le partage des sentiments sur les circonstances de la venue d’Elie a paru dès la première antiquité. Mais il paraît dès les premiers siècles une grande unanimité touchant la venue même. Je demande ce qu’il en faut conclure.

Je n’ai point voulu grossir ma tradition des auteurs moins célèbres, ni de ceux dont les ouvrages portent des noms empruntés. J’ai omis des témoignages qu’on trouve dans diverses éditions de saint Justin, de saint Cyprien, de saint Ambroise, de saint Augustin, de saint Grégoire de Nysse, de Jean de Jérusalem, de saint Grégoire le Grand, de saint Thomas. J’ai omis encore presque tous les théologiens et commentateurs des deux derniers siècles, qui ont parlé comme les pères de l’Eglise. Ainsi l’unanimité est telle qu’on n’en peut désirer une plus grande, et que j’aurais pu dire avec Malvenda, et alii inumeri, et une infinité d’autres.




(à suivre...)
Répondre

Revenir à « Prophéties de la Sainte Écriture et Réalisations »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité