Résumé de théologie dogmatique, Livre VII : L'Église et les Sacrements

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Observons enfin, avec le cardinal Newman, que

Que la suprématie du Pape n'était pas encore formellement reconnue au IIᵉ siècle est une difficulté moindre que l'absence de définition formelle de la doctrine de la Très-sainte Trinité avant le IVᵉ siècle. Une doctrine n'est définie qu'à partir du moment où elle commence à être attaquée. De même, il était tout naturel pour les chrétiens de se laisser guider par une tradition simplement flottante et omniprésente, pour ainsi dire, quand elle était jeune et robuste. Mais à mesure que cette tradition a reculé et qu'elle a même été brisée en certains endroits, il était devenu nécessaire de se replier sur certains centres particuliers : d'abord les sièges apostoliques, et ensuite le siège de S. Pierre.

De plus, une communion internationale et une autorité commune ne pouvaient se consolider tant que durait la persécution de l'Église. Le pouvoir impérial qui a retardé la tenue des conciles œcuméniques a dans une même mesure freiné et retardé le développement du pouvoir du Pape, et, pendant un temps, privé de définitions le dogme et le droit canon. Dès que l'Empire a relâché sa pression tyrannique sur l'Église, le dogme, le droit canon, la papauté, les conciles œcuméniques ont commencé à se former. Le caractère monarchique de l'Église est tout naturellement devenu visible quand l'Empire est devenu chrétien ; d'autres développements encore de la papauté sont naturellement arrivés à la chute de l'Empire

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III. (2) En ce qui concerne les Papes que l'on accuse d'avoir failli, une réponse générique qui vaut dans la plupart des cas est qu'un tel enseignement erroné n'est pas ex cathedra, autrement dit qu'il ne remplit pas les conditions exigées par la définition du Vatican (cf. §31). Ainsi, par exemple, que Libère ait acheté son retour d'exil en condamnant Athanase et en souscrivant un symbole semi-arien, ne peut être invoqué contre l'infaillibilité. Il n'a pas "défini la doctrine concernant la foi et les mœurs qui doit être tenue par l'Église universelle", mais a agi sous la contrainte et a confirmé le concile orthodoxe d'Alexandrie dès qu'il a pu s'exprimer librement.

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Libère, après avoir été exilé pendant deux ans, a finalement cédé (ὥκλασε) et a souscrit par crainte de la mort dont on le menaçait. Mais cela même montre leurs méthodes violentes et l'aversion de Libère pour l'hérésie, et sa décision concernant Athanase dès que sa volonté n'était plus empêchée. Les actes contraires au jugement libre et faits dans la tourmente, ne doivent pas être attribués aux tourmentés, mais aux tourmenteurs

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Comme le résume Pierre Ballerini :

Liberii lapsus non certus, nec si certus, voluntarius, nec in definitione Fidei

Sur ce sujet, consulter Newman, Arians, pp. 314, 334 ; le Dictionnaire Catholique anglais à l'article LlBERIUS ; et Palmieri, De Rom. Pont. p. 637.

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La condamnation du pape Honorius (625-638) par le sixième concile général (troisième de Constantinople, 680), et sa confirmation par la lettre de Léon II qui anathématise « Honorius qui n’a pas purifié cette Église apostolique par l’enseignement de la tradition apostolique, mais a tenté de subvertir la foi immaculée en une trahison impie (texte grec : a permis que l’Église immaculée soit souillée par une trahison impie) » présente certes quelques difficultés au premier abord. Nous ne pouvons ici étudier la question de façon détaillée ; et nous nous limiterons à résumer ce qui nous semble être la meilleure réponse.

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Premièrement, l'enseignement d'Honorius n'était pas erroné. Il tenait qu'il n'y avait pas deux volontés contraires dans le Christ : l'action de Notre Seigneur était moralement une. S. Maxime, l'adversaire le plus déterminé du monothélitisme, le considère lui et sa formule comme parfaitement orthodoxes. Pourquoi alors Honorius a-t-il été condamné ? Par ce que sa déclaration a servi de bouclier à l'hérésie monothélite, surtout le passage où il affirme qu'il est oiseux de parler d'une ou deux opérations et qu'il vaut mieux laisser de telles subtilités aux grammariens. Léon II en tout cas ne l'a condamné qu'en ce sens-là :

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Serge le Byzantin rusé, mit le Pape [Honorius] sur une fausse piste et soutira de lui une lettre qu'il put utiliser à ses propres fins mauvaises, pour le développement d'une hérésie à laquelle il adhérait, mais qui était à l'époque totalement inconnue du Pontife. Cette machination a été couronnée de succès. Les phrases d'Honorius ne manquèrent pas d'être invoquées par les grecs dans leurs disputes si agitées sur cette question ; et [au concile de Constantinople], les Byzantins à qui la condamnation de tant de leurs patriarches était si pénible et déplaisante, exigèrent comme une sorte de compensation la condamnation d'Honorius, qu'ils obtinrent.

Cf. Franzelin, De Verbo Incarn., p. 396 et suiv. ; Palmieri, De Rom. Pont., p. 655 et suiv.
Pour la primauté du Pape en général, Palmieri, op. cit., 319 et suiv. ; Billot, De Eccl., 586 et suiv. ; Atzberger, op. cit., sect. 343 ; Turmel, op. cit., p. 228 et suiv. ; Histoire du Dogme de la Papauté.

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Chapitre 5. Propriétés et notes de l'Église.

De ce qui a été dit précédemment, il découle déjà que la reconnaissance de la primauté du Pape suffit à elle seule à distinguer la vraie église du Christ de toutes les autres. Cependant, comme dans les discussions entre Catholiques et Protestants, on s'est habitué à faire abstraction de cette preuve, et comme d'autre part il y a certaines notes de la vraie Église qui sont admises des deux côtés, nous allons maintenant parler de ces notes.

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Remarquons tout de suite que l'Église possède bien des propriétés, dont toutes ne sont pas des notes au sens technique du mot. Les notes sont les propriétés ou signes qui la distinguent de toutes les autres sociétés. Elle seule possède les notes ; certaines propriétés peuvent être possédées par d'autres sociétés. Ainsi, l'Église est visible, mais certaines sectes hérétiques peuvent être visibles aussi. L'unicité, la sainteté, la catholicité, l'apostolicité sont les quatre notes de l'Église, que l'on ne trouve qu'en elle.

Pour les sujets traités dans ce chapitre, on pourra consulter Franzelin, De Ecclesia, sect, iv. ; Palmieri, De Ecclesia, p. 27 et suiv.; De Rom. Pont., Append., p. 677 et suiv. ; Murray, De Ecclesia, cap. iv. et suiv. ; Newman, Angl. Diff. I. p. 229 et suiv.; Billot, De Eccl., p. 128 et suiv. ; Turmel, op. cit., p. 117 et suiv. ; Atzberger, op. cit., sect. 331 et suiv.

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Section 240. Visibilité et perpétuité de l'Église.

I. Quand nous parlons de la visibilité de l'Église, nous ne voulons pas dire seulement que les membres, les rites, le ministère de l'Église sont visibles. Nous exprimons aussi qu'ils caractérisent la vraie Église du Christ ; en d'autres termes, nous pouvons montrer du doigt une certaine société et dire, "Là est l'Église du Christ". En règle générale, les Protestants concèdent à l'Église une certaine forme de visibilité, mais ne tiennent pas moins que son essence est invisible, parce que les qualités qui font qu'une personne appartient à l'Église sont elles-mêmes invisibles.