Sermon de S. Vincent de Paul sur la dévotion à la Sainte Vierge.

[Laetitia]

Concluons ce discours, mes Frères, en nous prosternant devant le trône de la sainte Vierge, comme fit autrefois saint Bernard, finissant un sermon en son honneur. Attachons nous, disait-il, à ses pieds sacrés, embrassons-les étroitement comme des enfants bien attendris, et ne les quittons pas qu'elle ne nous ait bénis, puisqu'elle le peut. Personne ne doute de son pouvoir, puisqu'elle est la Mère du Dieu tout-puissant, qui tient entre ses mains toutes les bénédictions du ciel. Il n'est pas possible non plus de douter de la bonne volonté qu'elle a de nous combler de grâces et de faveurs célestes, étant la mère des miséricordes et notre très-tendre mère. Tâchons donc, par l'assiduité de nos devoirs et de notre confiance accompagnée de l'étude et de l'imitation de ses vertus, de nous rendre, comme de pieux enfants, dignes de sa faveur et de son amoureuse protection ; aimons-la de toute l'ardeur de nos affections, et nous éprouverons véritablement l'effet de ces paroles appliquées à la très-sainte Vierge : Ego diligentes me diligo : « J'aime ceux qui m'aiment, » nous dit-elle par les paroles qui ont ouvert ce discours et qui le vont fermer. C'est-à-dire qu'en récompense des services que nous lui aurons rendus, et en reconnaissance de l'amour que nous lui aurons porté, elle nous obtiendra, pendant notre vie, abondance de grâces sur la terre, pour nous procurer après notre mort la gloire éternelle dans le ciel, où nous conduisent le Père, le Fils, et le Saint-Esprit ! ·
Amen.