SWS, Livre V, II, C3, A, §192, traduit par le chartreux a écrit :
VI. Tout accroissement de perfection est impossible chez le Christ ; sa perfection a été consummata (c'est-à-dire à son plus haut degré possible) dès le premier instant de l'incarnation. Cf. S. Thomas, IIIa, q. 7 ; sur le passage de Luc 2:52, cf. De Lugo, De Verbo Incarnate, disp. xxi. § 1, et Franzelin, thès. xlii.
Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §193, traduit par le chartreux a écrit :
Section 193. Perfection mentale de l'âme de Christ - Plénitude de la Sagesse et de la Vérité - Vision de Dieu.
I. L'intégrité de la nature humaine du Christ exige des actes cognitifs procédant d'un intellect humain. En un certain sens, l'"homme Jésus-Christ" possède la sagesse de Dieu ; et pourtant "l'humanité du Christ" connaît par son acte mental propre, et non pas par un acte procédant de la nature divine. Tous les théologiens, excepté Hugo de S. Victor, enseignent que l'âme du Christ est élevée à une participation à la Sagesse divine par une infusion de Lumière divine - comme pour les autres créatures.
Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §193, traduit par le chartreux a écrit :
II. La Lumière infusée dans l'âme du Christ a été donnée entière en une seule fois, comme pour Adam et les anges. On comprend alors mieux le passage suivant de l'Écriture : "C'est pourquoi le Christ, entrant dans le monde, dit : Vous n'avez pas voulu de sacrifice ni d'offrande, mais vous m'avez formé un corps (...) 7 Alors, j'ai dit : Voici, je viens, (...), pour faire, ô Dieu, votre volonté." (Héb. 10:5-7).
S. Jérôme explique de manière similaire le passage "Une femme environnera un homme." (Jérém. 31:22). Le Christ a été une création nouvelle, plus encore qu'Adam et les anges ; et comme eux, il a été créé dans un état parfait. L'excellence divine de sa Personne exigeait qu'il fût conscient de sa Dignité éminente dès le début ; et il ne pourrait pas être le chef de toute la création si certaines créatures pouvaient le dépasser en perfection mentale ne serait-ce qu'un instant.
Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §193, traduit par le chartreux a écrit :
La Lumière répandue par le Verbe sur l'intellect du Christ, fait de cet intellect l'image la plus parfaite de la Sagesse et de l'Omniscience divines. Ce savoir embrasse et Dieu, et l'univers et ses lois, le passé, le présent et le futur. Tel est le sens de Jean 3:34 : "Car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que ce n’est pas avec mesure (ἐκ μέτρου) que Dieu donne l’Esprit". Cf. le verset Isaïe 11:2 déjà cité plus haut (au IV de la section précédente) : "Et l’Esprit du Seigneur (se) reposera sur lui ; l’esprit de sagesse", etc. Muni d'une telle connaissance parfaite, le Christ devient le chef de toutes les créatures intellectuelles.
Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §193, traduit par le chartreux a écrit :
Le Christ a manifesté cette sagesse sur la terre en révélant les pensées cachées des hommes et en prédisant des événements futurs (cf. Luc 5:7,8 ; Jean 13:11, 24, 25, etc). La connaissance du Christ exclut toute erreur et toute ignorance de certains faits. Elle n'est cependant pas infinie ; elle est limitée par ce qu'on appelle les possibilia, c'est-à-dire les choses qui sont possibles à la Toute-Puissance de Dieu, mais qui ne sont jamais exécutées ; en revanche toutes les idées divines déjà réalisées ou à être réalisées dans le futur sont nécessairement connues au chef de l'univers. Dans le cas contraire, ce serait une ignorance positive, comme dans le cas d'un juge qui ne connaîtrait pas la loi.
La célèbre difficulté en Marc 13:32 est résoluble. Le Fils ne possède aucune connaissance du jour du Jugement qu'il puisse communiquer à d'autres hommes, ni aucune connaissance ayant sa source dans son intellect humain.
Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §193, traduit par le chartreux a écrit :
IV. Depuis les six derniers siècles au moins, les théologiens sont unanimes à tenir que l'âme du Christ tire la plénitude de sa connaissance de sa vision immédiate et originale de Dieu. La vision de Dieu assimile à Dieu, et "déifie" tous ceux qui en jouissent ; elle déifie l'âme du Christ à un degré bien supérieur que toute autre créature, par ce que la grâce du Christ est supérieure à toutes les autres grâces.
La plénitude de la connaissance, la consommation de la grâce, exigent la possession de la vision de Dieu chez le Christ. Toute connaissance de Dieu inférieure à la vision immédiate est imparfaite et indigne du Christ (1 Cor. 13:9-12). Le Christ est témoin oculaire des choses divines, que les Prophètes ne connaissaient que par révélation (Jean 1:18 et 3:31-32). Le Christ dit de lui-même : "En vérité, en vérité, je te le dis, ce que nous savons, nous le disons, et ce que nous avons vu, nous l’attestons" (Jean 3:1 et suiv.). Il explique qu'il a vu ces choses par ce qu'il est "monté au ciel" et "au ciel", ce qui se réfère à son humanité assumée par sa divinité. De même, l'affirmation fréquente chez le Christ qu'il connaît le Père et est connu de Lui, qu'il connaît ce que le Père connaît, ne peut s'expliquer de façon satisfaisante sans la vision béatifique. L'âme du Christ était certainement consciente de son union avec le Verbe, qu'elle connaissait de manière parfaite, c'est-à-dire intuitive ; et une telle connaissance est au fond identique à la vision béatifique.
Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §193, traduit par le chartreux a écrit :
Il n'est pas facile de concilier les souffrances du Christ sur la terre avec la vision immédiate de Dieu dont il a la jouissance. Cette difficulté n'a cependant aucunement incité les théologiens à abandonner la doctrine en question ; leur unanimité est un argument fort en faveur de cette doctrine, malgré la difficulté. La seule solution proposée est que le plus grand des mystères — l'union du plus haut au plus bas dans une seule personne — produit naturellement d'autres mystères plus mineurs, de façon concomitante.
Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §193, traduit par le chartreux a écrit :
V. Bien que la connaissance que l'âme du Christ tire de vision béatifique comprenne éminemment tous les autres genres et degrés de connaissance, il est presque universellement admis que Dieu y a infusé une connaissance semblable à celle des anges. Le contenu de cette science infuse concerne les choses naturelles et surnaturelles hors de Dieu. Le Christ connaissait ces choses de façon parfaite et intuitive, voire exhaustive d'après certains. L'existence de cette science infuse est cependant moins certaine que celle de la possession ininterrompue dès l'origine de la vision béatifique. Elle n'est attribuée au Christ que par des raisons d'ordre théologique, savoir que l'âme du Christ, qui est la plus parfaite de choses spirituelles créées, ne saurait être privée de perfections dont jouissent des esprits inférieurs.
Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §193, traduit par le chartreux a écrit :
De plus, un intellect créé est parfait purement et simplement quand, en plus de voir les choses en Dieu, il les voit aussi telles qu'elles sont en elles-mêmes. Ainsi Dieu voit toutes choses exhaustivement en Lui-même. Ce n'est pas le cas pour les esprits bienheureux ; il reste encore dans leur intellect de la place pour un autre genre de connaissance, et il semble convenable que le Christ l'ait possédée. En plus de la science divine et de l'angélique, la plupart des théologiens admettent une "science infusée per accidens" semblable à celle donnée à nos premiers parents. Pour un exposé plus complet sur ce point, cf. S. Thomas IIIa, q. 1, art. 2 ; et sur l'ensemble de cette section, IIIa, qq. 8-12 et 15, art. 2.
Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption
SWS, Livre V, II, C3, A, §194, traduit par le chartreux a écrit :
Section 194. Sainteté de la volonté humaine du Christ.
I. La même effusion surabondante de grâce qui a rempli l'intellect humain du Christ de lumière céleste, a également rempli la volonté humaine de Christ de chaleur céleste, c'est-à-dire d'un penchant et d'un pouvoir surnaturel à faire tout ce qui est moralement bon, et particulièrement d'aimer Dieu de la manière la plus sublime et la plus ardente, immensément plus que tous les saints et tous les anges. Sa sainteté a été complète dès l'origine et n'était pas sujette au changement, à l'accroissement ou la diminution, ou à l'interruption. Telle est la perfection de sainteté que les saints atteignent par la vision béatifique ; le plus haut degré de cette perfection est naturel à l'âme du Christ.
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