Des Quatre-temps

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Laetitia
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Re: Des Quatre-temps

Message par Laetitia »

Ce fut donc au temps du pape Grégoire VII que cette parfaite uniformité dans la pratique du jeûne des quatre-temps fut établie dans l'Eglise. Le Concile de Quintilinebourg, en Allemagne (1085), en fit le décret ; le legat de Grégoire VII y présida.

Le décret fut que les quatre-temps du printemps se célébreraient dans la première semaine du Carême, et ceux de l'été dans la semaine de la Pentecôte (1). C'est tout ce qu'il y avait à régler, car les Conciles de Mayence (2) et de Salingestad (3) avaient fixé les deux autres quatre-temps aux mêmes jours que l'Eglise romaine. Le pape Urbain II renouvela ces prescriptions, presque en mêmes termes, dans le Concile de Clermont, en 1095. Ce concile fut tenu en France, et presque toute l'Eglise latine y était assemblée.

Cependant ce décret ne fut pas si tôt universellement reçu partout qu'on pourrait le croire (4). Ce ne furent que les Décrétales Grégoriennes qui consommèrent cette unité des quatre-temps, déclarant sujets aux peines canoniques ceux qui donneraient ou recevraient les ordres sacrés hors de ces temps consacrés au jeûne et à la prière dans l'Eglise universelle, qui fait ces saints et généreux efforts pour se donner de dignes ministres.

(1) Ut vernum jejunium in prima hebdomada Quadragesimæ, æstivum in Pentecoste semper celebretur.
(2) Canon 34.
(3) Canon 27.
(4) V. le P. Thomassin, I. c. sup., p. 433.
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Laetitia
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Re: Des Quatre-temps

Message par Laetitia »

IIe nocturne de l'Office de Matines du XVIe dimanche après la Pentecôte.

Sermon de S. Léon

Certes, mes bien-aimés, je sais la plupart d’entre vous si fidèles aux pratiques de la foi chrétienne qu’ils n'ont pas besoin d'y être excités par nos exhortations. Ni leur intelligence n’ignore, ni leur piété ne néglige ce que depuis longtemps la tradition a établi, et ce que l’usage a confirmé. Néanmoins, comme le ministère sacerdotal doit la même sollicitude à tous les enfants de l'Église, ignorants ou instruits, à ceux que nous aimons d'un même amour nous adressons pareille ex­hortation : d'apporter une fidélité empressée à la mortification de l’esprit et du corps, en observant le jeûne auquel nous oblige le retour du septième mois.

C'est qu’en effet l'observation du jeûne a été fixée aux quatre saisons que ramène périodiquement le cours de l'année, pour que ce constant retour à la même pratique nous fasse connaître notre incessant besoin de purification, et le souci perpétuel que nous devons avoir, au milieu des vicissitudes et des agitations de cette vie, d’effacer, par le jeûne et l’aumône, le péché qu’une chair fragile et la souillure de nos convoitises nous font contracter. Souffrons donc un peu de la faim, mes bien-aimés, et retranchons de notre ordinaire quelque chose qui puisse profiter aux pauvres.

Que les cœurs bienfaisants goûtent les fruits de leur libéralité : en donnant de la joie, tu recevras toi-même de quoi te réjouir. Aimer le prochain, c’est aimer Dieu, qui a fait con­sister la plénitude de la loi et des prophètes dans l’union de ce double amour. En sorte que personne ne peut douter que donner au prochain c’est offrir à Dieu lui-même, puisque le divin Maître et Sauveur a dit, en parlant des pauvres à nour­rir et à soulager : « Ce que vous avez fait à l'un d’eux, c’est à moi que vous l’avez fait ».

Jeûnons donc le mercredi et le vendredi ; et le samedi, assistons aux Vigiles célébrées dans l’église du bienheureux Apôtre Pierre, dont les prières et les mérites, j’en ai la confiance, nous aideront à rendre notre jeûne et notre dévotion agréables à la divine misé­ricorde.
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