Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

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Abbé Zins
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Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 15 - 18 (Avril - Octobre 1989)


3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


Conclusion au sujet de toutes les objections :



« En effet, la béatitude éternelle est promise seulement à ceux qui possèdent la charité. Car sans la charité, tout le reste est insuffisant (II Tim. 4,8). ..

En outre, il faut savoir que la différence dans la béatitude est fondée uniquement sur la différence de charité, et non sur celle de quelque autre vertu.

Beaucoup, en effet, auront pratiqué l'abstinence davantage que les Apôtres, mais ceux-ci dépasseront tous les autres dans la béatitude en raison de l'excellence de leur charité.»


(Saint Thomas in 10 C. n° 7 et 8)


La charité, la vraie, qui fait aimer Dieu plus que tout et tout autre pour Dieu, et désirer avant tout la Gloire de l'Epoux :

Car « quiconque désire quelque chose qu'il ne désire pas pour Dieu, en désire moins Dieu » (Saint François de Sales Amour de Dieu 12,3) ;

et « toute la vie des fidèles est méritoire dans la mesure où elle est ordonnée à la Gloire de Dieu, conformément à ce que dit l'Apôtre (I Cor. 10,31).» (Saint Thomas, in Rom. 14,23)





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Abbé Zins
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3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


Conclusion au sujet de toutes les objections :



314. « Le salut est montré à la foi, il est préparé à l'espérance ; mais il n'est donné qu'à la charité.


La foi montre le chemin de la terre promise, comme une colonne de nuée et de feu, c.à.d. claire et obscure ;

l'espérance nous nourrit de la manne de suavité ; mais la charité nous y introduit, comme l'arche de l'alliance, qui nous fait le passage au Jourdain,

c.à.d. au jugement, et qui demeurera au milieu du peuple, en la terre céleste, promise aux vrais Israélites,

en laquelle, ni la colonne de la foi ne sert plus de guide, ni on ne se repaît plus de la manne d'espérance.


Le saint amour fait son séjour sur la plus haute et relevée région de l'esprit,

où il fait ses sacrifices et holocaustes à la divinité, ainsi qu'Abraham fit le sien,

et que Notre Seigneur s'immola sur le coupeau (sommet) du mont Calvaire,

afin que, d'un lieu si relevé, il soit ouï et obéi par son peuple, c.à.d. par toutes les facultés et affections de l'âme,

qu'il gouverne avec une douceur nompareille :

car l'amour n'a point de forçats, ni d'esclaves, mais réduit toutes choses à son obéissance avec une force si délicieuse,

que comme rien n'est si fort que l'amour, aussi rien n'est si aimable que sa force.


Les vertus sont en l'âme pour modérer ses mouvements ;

et la charité, comme première de toutes les vertus, les régit et tempère toutes,

non seulement parce que le premier en chaque espèce sert de règle et mesure à tout le reste,

mais aussi parce que Dieu, ayant créé l'homme à son image et ressemblance,

veut que, comme en lui, tout y soit ordonné par l'amour, et pour l'amour.»



(Saint François de Sales, Amour de Dieu 1,6)





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3. Actualité doctrinale



Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?



RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


Conclusion au sujet de toutes les objections :



315. Ce n'est donc pas le salut qui est la fin de l'Amour de Dieu, mais l'Amour de Dieu ou la Charité qui est la fin du salut :

« Bien que la rédemption du Sauveur nous soit appliquée en autant de différentes façons qu'il y a d'âmes,

néanmoins l'amour est le moyen universel de notre salut, qui se mêle partout,

et sans lequel rien n'est salutaire, ainsi que nous le dirons ailleurs.


Aussi le chérubin fut mis à la porte du paradis terrestre avec son épée flamboyante,

pour nous apprendre que nul n'entrera au paradis céleste, qu'il ne soit transpercé du glaive de l'amour.


Pour cela, le doux Jésus, qui nous a rachetés par son sang,

désire infiniment que nous l'aimions, afin que nous soyons éternellement sauvés ;

et désire que nous soyons sauvés, afin que nous l'aimions éternellement :

son amour tendant à notre salut et notre salut à son amour..»[/i]


(Saint François de Sales, Amour de Dieu 2,8)





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Conclusion au sujet de toutes les objections :



316. « L'homme est la perfection de l'univers ; l'esprit est la perfection de l'homme, l'amour, celle de l'esprit, et la charité celle de l'amour.

C'est pourquoi l'amour de Dieu est la fin, la perfection et l'excellence de l'univers.

En cela consiste la grandeur et la primauté du commandement de l'amour divin, que le Sauveur nomme « le premier et le très grand commandement » (Mt. 22,38).

Ce commandement est comme un soleil qui donne le lustre et la dignité à toutes les lois sacrées, à toutes les ordonnances divines, et à toutes les Saintes Ecritures. Tout est fait pour ce céleste amour, et tout se rapporte à lui.

De l'arbre sacré de ce commandement, dépendent tous les conseils, exhortations, inspirations, et les autres commandements, comme ses fleurs ; et la vie éternelle, comme son fruit : et tout ce qui ne tend point à l'amour éternel, tend à la mort éternelle. Grand commandement, duquel la parfaite pratique dure en la vie éternelle, et même n'est autre chose que la vie éternelle. ..

De sorte que le prix de l'amour que nous portons à Dieu, dépend de l'éminence et excellence du motif pour lequel et selon lequel nous l'aimons, en ce que nous l'aimons pour sa souveraine infinie bonté, comme Dieu et selon qu'il est Dieu.

Or, une goutte de cet amour vaut mieux, a plus de force, et mérite plus d'estime que tous les autres amours qui jamais puissent être dans les coeurs des hommes et parmi les coeurs des anges ; car, tandis que cet amour vit, il règne et tient le sceptre sur toutes affections, faisant préférer Dieu en sa volonté, à toutes choses indifféremment, universellement et sans réserve.»


(Saint François de Sales, Amour de Dieu 10,1 et 10,3)





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SANS MÊME CET ESPOIR MON COEUR EST VOTRE AVOIR :

( L'étrange tourment du jeune François de Sales 1.)


319.

Mon Dieu est-il possible que quoique j'accomplisse
Que je reste impassible ou bien me pervertisse
Que le vice soit ma cible ou je me convertisse
M'attende l'indicible et éternel supplice ?

Ce si étrange tourment soufflé par l'ange qui ment
Par l'immonde Satan comme un nouveau piment
Me brûle fortement rend fades mes aliments
De jour et nuitamment m'attaque hardiment.

Sans cesse il me répète et me crie à tue-tête :
Tu seras à la Bête quoiqu'au bien tu t'entêtes
Bien mieux vaut faire la fête que te casser la tête,
Faire des amourettes que jouer à l’esthète.

A quoi bon la vertu ? m'inspire l'esprit déchu
Puisque tu es perdu, que le feu t'est échu !
Tu cherches ton salut ? Tu seras bien déçu !
Car tu seras vaincu et j'aurai le dessus.

Mais sans vouloir céder, serais-je donc damné ?
Me voilà obsédé, serais-je condamné ?
Me voilà excédé, et pour combien d'années ?
Une fois décédé, serais-je donc damné ?

Il suffit ! Haut les coeurs ! maudit soit ce menteur
Bannissons cette peur, écartons ses senteurs
Chassons notre torpeur, fuyons la pesanteur
Elevons au Seigneur nos pensées sans langueur.

Doux Jésus Votre Gloire est mon meilleur pourboire
Si je ne puis m'asseoir en Votre saint Manoir
Si je ne puis Vous voir durant le Jour sans soir
Sans même cet espoir mon coeur est Votre avoir.

Si en étant damné je ne puis Vous aimer
Dans la félicité pendant l'éternité
Ici-bas sans arrêt je Vous veux honorer 2.
Me croyant bien payé : Vous servir, c'est régner ! 3.

C'est régner ? Vous servir ! Ah ! cesse tes soupirs
Crois-tu pouvoir périr en voulant Dieu chérir !?
Si je devais faillir j'aurais le repentir
Mais plutôt tout souffrir s'il faut jusqu'au Martyre.

Mon Dieu quelle paix soudain !
Me voilà tout serein
Je ne suis plus enclin aux ruses du Malin :
De lui je ne veux point, c'est Vous mon Souverain !
Marie entre Vos mains je remets mon destin.


1. « Je me doute que votre esprit ne soit encore embarrassé de quelque crainte de la mort soudaine et des jugements de Dieu. Hélas ! que c'est un étrange tourment que celui-là ! Mon âme qui l'a enduré six semaines est bien capable de compatir à ceux qui en sont affligés.» (Lettre de saint François de Sales à un gentilhomme : Oeuvres, t. 22 p. 11-14 ; citée par Mgr. Trochu, Vie t. 1 p. 134 ; cf. note 22, p. 18-19)


2. « Si l'on devait être damné, ce serait une consolation que de pouvoir dire : j'ai du moins aimé le Bon Dieu sur cette terre.» (Saint Curé d'Ars, cf. n° 427)

3. Cf. n ̊ 48.



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C'EST POUR TOI SEUL MON DIEU :



320.


Mon Dieu, j'ose t'aimer, moi, ta pauvre servante !
Et ce n'est pas l'espoir de ton saint Paradis,
Et ce n'est pas l'horreur du séjour des maudits
Qui remplissent mon coeur d'amour et d'épouvante !

C'est pour toi seul, mon Dieu, qu'éperdue et tremblante,
A l'autel nuit et jour je prie, et que cent fois
J'embrasse avec transport l'abominable croix
Où la mort a glacé ta dépouille sanglante.

Oui, je n'aime que toi ; mais mon coeur t'aimerait
Si le ciel n'était point ; mais mon coeur te craindrait
Si l'enfer n'avait plus ni flammes ni souffrances.

Je n'attends pas tes dons pour te livrer mon coeur
Tu peux briser d'un mot toutes mes espérances,
Du feu qui brûle en moi rien n'éteindra l'ardeur.



(Mise en versification Française d'un poème de Sainte Thérèse d'Avila, citée dans "Le Christ. Encyclopédie populaire des connaissances christologiques", Ab.Bardy et Tricot, ch. 27 -1931-)



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