LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

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Message par InHocSignoVinces »

Remarquons aussi que les quatre récits de la Passion chantés durant la Semaine Sainte ne contiennent plus ni l'onction de Béthanie, ni, ce qui est plus grave, la dernière Cène. Notons également la suppression du dernier Evangile le Dimanche des Rameaux, le Jeudi Saint, et à la Messe de la Vigile pascale. Il y a aussi la suppression des prières au bas de l'autel à la veillée pascale. Le célébrant omet de lire ce que le diacre et le sous-diacre chantent ; le diacre seul dit «flectamus genua» et répond «levate». Tout ceci sans parler de la modification de la cérémonie du lucernaire ni surtout de la diminution énergique du nombre des lectures et des répons.


Un dernier coup dans l'ombre permit aussi la disparition de la cérémonie baptismale de la vigile de la Pentecôte. L'aspect positif de cette réforme est encore d'ordre pastoral : l'introduction du lavement des pieds dans la Messe vespérale du Jeudi Saint, la réapparition de la Messe chrismale, et le renouvellement des promesses du Baptême durant la Veillée pascale. Disons donc pour conclure que cet «Ordo Hebdomadæ Sanctæ» a apporté quelques avantages pastoraux, mais au prix d'une refonte plus que contestable des cérémonies les plus antiques et les plus vénérables de la liturgie catholique romaine.


Pie XII a estimé que les avantages étaient plus considérables que les inconvénients, nous ne nous permettrons point de contester son jugement, mais nous rappelons simplement à notre lecteur que, pendant ce temps, le «Mouvement liturgique» dévoyé marquait des points. Citons le P. Chenu : «Le P. Duployé suivait cela avec une lucidité passionnée. Je me souviens, c'était bien plus tard, qu'il me dit un jour : «Si nous parvenons à restaurer dans sa valeur première la vigile pascale, le mouvement liturgique l'aura emporté ; je me donne dix ans pour cela». Dix ans après, c'était fait» 1.


Les rubriques du Missel et du Bréviaire ne furent pas épargnées. Comme déjà dans les cas précédents, «quelques Ordinaires des lieux ont adressé des demandes instantes au Saint-Siège» et, poursuit le Cardinal C. Cicognani, «le Souverain Pontife Pie XII, en raison de sa sollicitude et de sa charge pastorale, a remis l'examen de cette question à une Commission spéciale d'experts à qui a été confiée l'étude d'une réorganisation générale liturgique» 2. Ces travaux aboutirent à la promulgation, le 23 mars 1955, du décret «Cum hac nostra ætate» de la Sacrée Congrégation des Rites. Cette réforme tendait à simplifier les rubriques, dans le but de rendre aux prêtres plus aisée la récitation du Bréviaire. Le Pape Pie XII a voulu un allégement du Bréviaire, et, cette fois encore, les «experts» ont orienté la réforme dans le sens désiré par le «Mouvement liturgique».


Dès 1915, le Rm Dom Cabrol estimait que la réforme de Saint Pie X était insuffisante, que le cycle sanctoral y était encore trop privilégié. Quarante ans plus tard, Rome abondait dans son sens en ramenant toutes les fêtes semi-doubles et simples au rang de commémoraison, et en donnant la possibilité de dire l'Office férial de Carême ou de Passion plutôt que l'Office d'un Saint 3. Le nombre des vigiles fut considérablement diminué, celui des octaves réduit à sa plus simple expression : seuls Noël, Pâques et la Pentecôte furent épargnés. Le bréviaire fut allégé de tous ses Pater, Ave, Credo ; l'antienne finale à la Sainte Vierge ne fut conservée qu'à Complies ; les règles des Preces et des Commémoraisons furent simplifiées ; le credo de Saint Athanase, pourtant si actuel, fut réservé au seul Dimanche de la Trinité.


Pour conclure cette trop rapide étude des réformes liturgiques du Pape Pie XII, nous avons le devoir de rappeler leur parfaite orthodoxie, garantie par celle de celui qui les a promulguées, mais il nous faut reconnaître aussi qu'elles constituent, pour les raisons que nous avons expliquées, les premières étapes de «l'autodémolition» de la liturgie romaine.


A SUIVRE...



1. In Un théologien en liberté, J. Duquesne interroge le P. Chenu, Coll. Les Interviews, le Centurion, 1975, p. 92-93.
2. Décret Cum hac nostra ætate, du 23 mars 1955, in Les Heures du jour, Desclée, 1959, p. 31.
3. Les «Experts» commentaient ainsi : «Si le choix est libre, il reste que pour être dans l'esprit de cette réforme, il vaut mieux choisir assez souvent l'Office férial»
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Message par InHocSignoVinces »

LA MORT DE PIE XII ET LES DEBUTS DU PONTIFICAT DE JEAN XXIII


La nouvelle de la mort du Pasteur Angélique fut accueillie avec une joie presque délirante dans les milieux du «Mouvement liturgique» dévoyé. Les réformes de Pie XII avaient bien donné quelques satisfactions aux «leaders» du Mouvement, mais l'orthodoxie implacable que le Pape y avait maintenue n'était pas pour leur plaire. Il fallait de nouvelles réformes plus hardies, il fallait un pape qui comprît le problème de l'œcuménisme, qui fût partisan du «Mouvement» sans réserve. La disparition de Pie XII allait enfin permettre d'espérer.


Mais écoutons le R.P. Bouyer et le vieux Dom Lambert Beauduin :

«Je me trouvais à Chevetogne, le nouvel Amay, invité à prêcher la retraite aux moines», écrit le P. Bouyer. «La
mort de Pie XII nous fut annoncée inopinément. Avec un zèle qui pourrait paraître intempestif, sur la foi de la radio italienne,
je crois bien même que nous chantâmes une panykhide pour le repos de son âme douze bonnes heures avant
sa mort. Ce soir-là, dans la cellule où était revenu, au bout de son chemin terrestre, le vieux Dom Lambert Beauduin,
nous avons eu avec lui une de ces conversations de la fin qu'entrecoupaient des silences où la torpeur interrompait,
sans jamais l'engourdir, le cours de sa pensée. «S'ils élisaient Roncalli, nous dit-il, tout serait sauvé : il serait capable de CONVOQUER UN CONCILE et de CONSACRER l'ŒCUMENISME...» Le silence retomba, puis la vieille malice revint, dans un éclair de regard : «J'ai confiance, dit-il, nous avons notre chance ; les cardinaux, pour la plupart, ne savent pas ce qu'ils ont à faire. Ils sont capables de voter pour lui»
1. Et le P. Bouyer de conclure : «Il vivrait assez longtemps pour saluer en Jean XXIII les réalisations commençantes de ses plus invincibles espoirs».


Notre lecteur se souvient que Mgr Roncalli et Dom Lambert Beauduin étaient amis depuis 1924. Un épisode de cette
amitié nous permettra de mieux comprendre le bien-fondé des espérances de Dom Beauduin ; écoutons encore le P.
Bouyer :

«Quand Mgr Roncalli écrit-il, avait été bombardé Nonce à Paris, d'une façon passablement inattendue 2, il était allé
lui rendre visite, non sans se demander si Joseph, l'anneau au doigt et la robe purpurine sur le dos, pourrait encore
reconnaître son frère humilié. Il ne resta pas longtemps sur ce doute. A peine sa carte était-elle passée qu'il entendit
de l'antichambre la voix bien connue : «Lamberto L.. Venga ! Venga !» Un instant plus tard, il expérimentait une des
ces chaleureuses embrassades qui deviendraient célèbres. Et avant de savoir ce qui lui arrivait, il entendait le Nonce
lui dire : «Tiens ! Assieds-toi là et raconte-nous tes aventures». Poussé amicalement, il gravissait à reculons un degré
et se trouvait installé sur un siège particulièrement auguste. Son interlocuteur ayant pris place sur une chaise en face
de lui, et riant à perdre haleine, il commençait donc le récit de ses tribulations romaines... en réalisant peu à peu qu'il
le faisait du haut du trône papal qui décore obligatoirement la demeure de tous les légats... Ils n'imaginaient pas alors
ce que cette situation bouffonne pourrait prendre, après coup, de symbolique»
3.


A SUIVRE...


1. Dom Lambert Beauduin, un homme d'Eglise, par L. Bouyer, Castermann, 1964, p. 180-181.
2. Mgr Roncalli exerça les fonctions de Nonce à Paris de 1944 à 1953.
3. Dom Lambert Beauduin, par L. Bouyer, mêmes pages.
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Dom Beauduin connaissait bien Jean XXIII : il savait dès 1958 qu'il consacrerait l'œcuménisme, et qu'il réunirait un concile, concile qui ferait la synthèse de tout son travail, la synthèse du «Mouvement œcuménique» et du «Mouvement liturgique». Mais l'heure du concile n'était pas encore venue, et le nouveau Pape tenait à achever l'œuvre de réforme liturgique commencée par son prédécesseur, et à en étendre les conclusions à toute la liturgie.


Ce fut le Motu Proprio «Rubricarum Instructum» du 25 juillet 1960 ; en voici un passage :

«En 1956, tandis que se poursuivaient les études préparatoires pour la réforme générale de la liturgie, Notre même
Prédécesseur voulut entendre l'avis des évêques au sujet d'une future réforme liturgique du bréviaire romain. Après
avoir donc examiné attentivement les réponses des évêques, il décida que la réforme générale et systématique des
rubriques du Bréviaire et du Missel devait être affrontée et il en confia la tâche à la Commission spéciale d'experts, à
laquelle avait déjà été demandée l'étude de la réforme générale de la liturgie. Ensuite, Nous-même, après avoir décidé,
SUIVANT UNE INSPIRATION DIVINE, de convoquer le Concile Œcuménique, Nous avons pensé plus d'une fois à
ce qu'il convenait de faire au sujet de cette initiative de Notre Prédécesseur. Et, après avoir bien examiné la question,
Nous en sommes arrivé à la décision que l'on devait présenter, aux Pères du futur Concile, les principes fondamentaux
concernant la réforme liturgique, et que l'on ne devait pas différer davantage la réforme des rubriques du Bréviaire et du Missel romain»
1.


Cette réforme liturgique entra en vigueur le janvier 1961. Elle n'est, au fond, que l'extension à toute la liturgie des rubriques «testées» en 1955 et 1956 par les «periti» de la Commission de réforme, et mérite, à ce titre, le même jugement que les réformes de Pie XII. Le Bréviaire est cependant la principale victime de cette réforme trop hâtive, Jean XXIII s'en rendit bien compte puisqu'il écrivit d'une façon un peu naïve : «Aussi, avec un esprit paternel, exhortons-Nous tous ceux qui sont tenus à la récitation de l'Office divin à faire en sorte que ce qui est supprimé dans l'Office divin par les abréviations, soit compensé par une récitation faite avec une diligence et une dévotion accrues. Et comme parfois la lecture des Saints Pères est également un peu réduite, Nous exhortons instamment tous les ecclésiastiques à avoir assidûment entre les mains, comme texte de lecture et de méditation, les volumes des Pères, remplis de sagesse et de piété» 2.


Cette réforme de 1960 constitue donc un peu la synthèse des réformes préconciliaires. Malgré des disparitions douloureuses et des maladresses insignes, la liturgie catholique y demeure substantiellement inchangée. La grande erreur de Jean XXIII sera de confier au Concile la refonte des principes fondamentaux de la liturgie. A partir de ce moment, les réformes seront animées totalement par une conception nouvelle de la liturgie. Certes, cette conception «sourdait» déjà dans les réformes préconciliaires, mais elle était contenue, dominée par l'orthodoxie vigilante de Pie XII.


A SUIVRE...


1 Motu Proprio Rubricarum Instructum, in Liturgie I, de Solesmes, n° 891 à 892.
2 Ibid.
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Message par InHocSignoVinces »

L'INQUIETUDE CROISSANTE DES FIDELES DEVANT TOUS CES CHANGEMENTS


Toutes ces réformes préconciliaires nous paraissent aujourd'hui bien dépassées ; des réformes bien plus considérables sont venues depuis bouleverser de fond en comble la liturgie. Certes, cela est vrai, mais il ne faudrait pas oublier que ces premières réformes causèrent déjà un trouble considérable parmi les fidèles. Témoin de cette inquiétude, un petit livre écrit par le R.P. Roguet : «On nous change la Religion» 1. Ce livre exprime les inquiétudes des catholiques des années 1958-1960 devant les changements intervenus dans la liturgie. Les fidèles sentaient bien que derrière ces détails de rite il y avait dans la volonté des réformateurs - et non du Pontife - une intention de changer le comportement religieux des catholiques, sinon déjà de changer leur foi.


Le R.P. Roguet ne s'en cache pas :

«Ainsi, les gestes que nous faisons, les pratiques culturelles en apparence les plus minimes signifient et nourrissent notre foi. Il n'est donc pas indifférent que nous assistions à la Messe, que nous recevions l'Eucharistie d'une manière plutôt que d'une autre. Ces comportements engagent la foi, et en même temps, ils la forment. Des changements dans l'horaire de la Messe et des Offices, dans la réglementation de la Communion ou la disposition des Autels peuvent donc avoir des conséquences profondes. C'est ce que sentent vivement ceux qui se plaignent qu'on nous change la Religion» 2.


Contentons-nous d'énumérer les titres des chapitres, ils expriment éloquemment les étonnements et les plaintes des
fidèles : On ne peut plus prier ! L'autel à l'envers. O mon âme, adore et tais-toi ! On veut nous faire chanter ! La prière du corps. Une véritable nouveauté : les Messes du soir. La transformation du jeûne eucharistique. La Messe de Minuit... à Pâques. Le plus beau jour de la vie. Le retour à la Bible. Vers une Liturgie en français ? Rajeunissement des églises.


Pour conclure ce paragraphe, contentons-nous de citer le R.P. Roguet. Ce passage est la conclusion de son ouvrage,
il contient tout le programme des néo-liturges :
nous faire revenir à une Eglise primitive, conçue d'une manière très protestante, en niant quinze siècles de vie de l'Eglise ; la dernière phrase présage déjà l'excommunication de fait des catholiques attachés à la Tradition.


«On nous change la Religion», écrit l'auteur. «Non pas. Il s'agit seulement de libérer notre religion de routines qui,
pour être anciennes, ne sont pas pour autant vénérables. Il s'agit de revenir au jaillissement et à la fraîcheur de
l'Evangile. Voilà la véritable enfance : si nous ne savons pas y revenir, nous n'entrerons pas dans le royaume de Dieu»
3.


Ainsi donc, en 1960, le «Mouvement liturgique» dévoyé a déjà gagné de nombreuses batailles, mais il n'a pas encore gagné la guerre. Ses meneurs, protégés en haut lieu, ont profité de la sollicitude pastorale des Papes pour ébranler l'ancienne stabilité de la liturgie catholique, et pour insinuer à travers les rites leur conception nouvelle de la liturgie. Jean XXIII avait annoncé la réunion du Concile œcuménique qui traiterait, entre autres, des principes de la réforme liturgique. Ce concile fut vraiment, selon l'expression du Cardinal Suenens, «1789 dans l'Eglise».


A SUIVRE... LA BATAILLE FINALE


1. On nous change la Religion, par A: M. Roguet, Coll. Tout le monde en parle, Cerf, 1959.
2. Loc. cit., p. 8.
3. Loc. cit., p. 123.
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Message par InHocSignoVinces »

CHAPITRE VII - LA BATAILLE FINALE

L'AVANT-CONCILE, LE CONCILE ET LE CONSILIUM - LA GRANDE VICTOIRE DU «MOUVEMENT»
LES DERNIERS PRÉPARATIFS (SAINT-ANSELME EN 1960) - LES HOMMES SONT MIS EN PLACE
LA MACHINE EST MISE EN BRANLE ET ABOUTIRA AU « NOVUS ORDO»



A la nouvelle de la mort de Pie XII, le vieux Dom Lambert Beauduin confiait au R.P. Bouyer : «S'ils élisaient Roncalli, tout serait sauvé : il serait capable de convoquer un concile et de consacrer l'œcuménisme» 1. Consacrer l'œcuménisme, certes, mais aussi consacrer le « Mouvement liturgique», telle serait la tâche du Concile tant attendu. Depuis plus de quarante ans, les néo-liturges répandaient leurs erreurs, ils avaient réussi à influencer une portion considérable de la hiérarchie catholique, ils avaient obtenu du Saint-Siège des réformes encourageantes : tout ce patient travail de sape allait porter ses fruits. Les révolutionnaires de la liturgie ont profité de la Constitution sur la liturgie pour faire admettre leurs thèses. Nommés ensuite membres du Concilium, ils n'ont plus eu qu'à tirer les conclusions extrêmes des principes de Vatican II.


Il nous reste donc, pour achever cette étude du «Mouvement liturgique», à retracer à grands traits les étapes de l'assaut final des révolutionnaires contre la liturgie catholique. Et nous montrerons enfin que la liturgie conciliaire, promulguée par le "Pape" Paul VI, n'est que la conclusion nécessaire, l'expression et la synthèse de toutes les déviations du «Mouvement liturgique».


A SUIVRE...

1. Dom Lambert Beauduin, un Homme d'Eglise, par L. Bouyer, Castermann, 1964, p. 180-181.
Dernière modification par InHocSignoVinces le lun. 08 févr. 2021 17:32, modifié 1 fois.
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LES DERNIERS PREPARATIFS AVANT L'ASSAUT


Depuis 1960, tout le monde connaissait les projets de Jean XXIII sur la liturgie : «Nous sommes arrivé à la décision, écrivait-il, que l'on devait présenter aux Pères du futur Concile les principes fondamentaux concernant la réforme liturgique» 1. Ainsi le "Pape" ne se contenterait pas d'une réforme de détails, mais il visait à une réforme de fond, dont la discussion des principes serait confiée aux Pères du Concile.

Il fallait donc agir vite, mettre pleinement à profit les quelques mois qui précédaient encore l'ouverture du Concile.
Nous ne retiendrons qu'un exemple, dans le cadre trop limité de cette étude, de l'activité accrue des réformateurs. Notre
néoliturge type sera Dom Adrien Nocent, moine bénédictin de Maredsous, né en 1913. Cet ancien élève de l'Institut de
liturgie de Paris fut nommé en 1961 professeur à l'Institut Pontifical de liturgie Saint-Anselme de Rome. C'est dans cette
vénérable université bénédictine fondée par Léon XIII, où Dom Beauduin avait également enseigné, que Dom Nocent
préparait le Concile.

Son ouvrage, «L'avenir de la liturgie», publié la même année 1961 2, avec l'imprimatur de Mgr Suenens, va nous permettre de juger de l'état d'esprit des néoliturges à la veille de Vatican II. Voici, tout d'abord, un extrait de l'introduction,
nous y trouverons la caricature du bon fidèle, puis la description pleine de charité du catholique progressiste, et
enfin le tracé exact de la voie médiane que prendra le Concile, étape vers des réformes ultérieures,
mais laissons parler
l'auteur :

«Il ne faudrait pas cependant s'imaginer tous les catholiques vibrant d'espoir dans l'attente d'un Concile où seront
étudiées les questions posées par la vie liturgique dans l'Eglise en notre temps. Il en est encore, et plus qu'on ne
pourrait le croire, qui se demandent pourquoi il y a lieu de modifier des usages déjà anciens, bien ancrés dans leurs
vieilles habitudes. Il y a chez eux une opposition farouche à ce qui pourrait troubler une religion qu'ils ont assouplie à
leur propre mesure et dans laquelle ils goûtent un contentement maniaque, comme on se sent paresseusement à
l'aise dans un vieux complet ou des chaussures éculées. Pourquoi troubler des pratiques dont ils se trouvent bien et
dont ils croient tirer un réel profit spirituel ?


«A l'opposé de cet immobilisme, il est une autre attitude, trop impatiente, parfois insuffisamment éclairée, que réjouit à l'avance toute «iconoclastie», et tout incendie des vieilles idoles. Elle confond routine paresseuse avec tradition légitime et véritable, affectionne le changement pour lui-même, comme manifestation suprême de vitalité. Il faut cependant parfois excuser sa violence et l'expliquer par une tenaillante angoisse pastorale...

«Parallèlement aux PROBLEMES ŒCUMENIQUES, on sait qu'à l'ordre du jour du futur Concile est inscrite UNE
REVISION de la LITURGIE et que des commissions d'étude se sont déjà mises au travail. Ce serait cependant aller
au-devant d'une désillusion que de s'attendre à des solutions toutes faites, à un remaniement complet. LE ROLE DU
CONCILE SERA, AUTANT QUE DE PRENDRE DES RESOLUTIONS FERMES, DE DONNER UNE IMPULSION A
TELLE ORIENTATION PRECISE DANS TELLE RECHERCHE D'ADAPTATION, DE BARRER LA ROUTE A TELLE
TENDANCE, LEGITIME PEUT-ETRE, MAIS RECONNUE INOPPORTUNE»
3.



Notre lecteur nous pardonnera cette trop longue citation, mais elle est si révélatrice que nous ne pouvions l'omettre.
Avec deux ans d'avance, Dom Nocent nous révèle le plan des révolutionnaires : l'opposition «traditionaliste» était encore
trop forte, à cette époque, pour que l'on pût songer à un bouleversement immédiat de la liturgie, il faudra se contenter,
dans un premier temps, de principes de réforme acceptables par la tendance «traditionaliste», pour confier ensuite l'application de ces principes à des représentants de la tendance «progressiste». Adrien Nocent sait bien que le Concile ne pourra accepter d'emblée une nouvelle liturgie de la Messe, mais il sait aussi que cette nouvelle liturgie - à laquelle il a travaillé - sera promulguée plus tard au nom du Concile, c'est pourquoi toute la suite de son livre traite de la liturgie de l'avenir.



A SUIVRE...

1. Décret Rubricarum Instructum du 25 juillet 1960. Solesmes, Liturgie I, n) 891 et 892.
2. L'avenir de la Liturgie, par A. Nocent, Ed. Universitaires, 1961.
3. Ibid., p. 9-10-11.
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Arrêtons-nous quelques instants sur la «messe d'Adrien Nocent» ; puisse-t-elle faire comprendre à nos lecteurs qu'en
1961 la nouvelle Messe était déjà conçue... simplement inopportune en 1963, elle sera promulguée en 1969.

Le professeur de Saint-Anselme affirme, tout d'abord, le principe et fondement du culte nouveau : «Une grande variété
de célébration serait donc permise autour du noyau central toujours respecté et qui serait célébré seul aux jours
simples».
L'autel doit être face au peuple, sans nappe en dehors des célébrations, les prières de préparation doivent être
simplifiées, les lectures multipliées, la prière universelle restaurée. L'offertoire, après le Credo récité seulement le dimanche, est très raccourci. Le célébrant ne fait qu'élever les oblats en silence. Le calice est posé à droite de l'hostie, la
pale facultative, l'encensement rapide. Le lavabo n'a lieu que si le célébrant a les mains sales, «il faut éviter ce symbolisme facile et sans intérêt majeur». La patène demeure sur l'autel, l'Orate Fratres est récité à voix haute, la secrète à
haute voix. La Canon est dépouillé de toute prière d'intercession, des «per Christum Dominum nostrum», moins de
signes de croix et de génuflexions, Canon récité à haute voix, même en langue vernaculaire, Pater récité par tous ; on se
serre la main à l'Agnus Dei, pendant lequel a lieu la fraction de l'hostie. La fraction de toutes les hosties a lieu à partir du
même pain ordinaire. Communion sous les deux espèces, debout et dans la main. Bénédiction, Ite Missa est, plus de
dernier Evangile, ni prières de Léon XIII. Notre réformateur passe ensuite en revue tous les Sacrements et propose également des réformes qu'il nous serait trop long de reprendre ici, mais qui sont en substance les sacrements réformés de
l'Eglise conciliaire
1.


En 1961, Adrien Nocent connaissait donc très exactement le plan de la révolution conciliaire. «Barrer la route à
telle tendance, légitime peut-être, mais reconnue inopportune»,
autrement dit le Concile va faire un schéma tel qu'il ouvre
la porte aux novateurs et semble la fermer aux «ultra-réformistes», mais pour un temps seulement. Le plan se déroulera
ainsi :

— tendance réformiste modérée : 1964 ;
— allant progressivement en s'accentuant : 1967 ;
— pour laisser enfin la place aux «ultra-réformistes»: 1969.



A SUIVRE...


1. Pour les détails de la «Messe d'Adrien Nocent», cf. Ibid., p. 119
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LA TOURMENTE REVOLUTIONNAIRE

De tous les schémas préparatoires du Concile, le seul à ne pas être repoussé fut celui sur la liturgie. L'aile progressiste ne pouvait, en effet, qu'être satisfaite d'un texte dont l'auteur principal était le R.P. Bugnini, c.m., secrétaire de la
Commission préparatoire de liturgie. Citons les noms de quelques membres de cette commission : Dom Capelle, Dom
Botte, (il avait soixante-dix ans en 1963), le chanoine Martimort, l'abbé Hängii (actuellement évêque de Bâle, alors professeur à Fribourg en Suisse), le Père Gy, l'abbé Jounel. Le président de cette commission était le vieux Cardinal Gaetano Cicognani, qui s'opposa de toutes ses forces à ce schéma qu'il jugeait très dangereux. Le projet de schéma, pour être présenté dans l'aula conciliaire, devait être revêtu de la signature du Cardinal... Jean XXIII l'obligea à le signer : «plus tard, écrit le P. Wiltgen, un expert de la Commission préconciliaire de liturgie affirma que le vieux Cardinal était au bord
des larmes, qu'il agitait le document en disant : «On veut me faire signer ça, je ne sais que faire». Puis il posa le texte sur
son bureau, prit une plume et signa. Quatre jours plus tard, il était mort»
1.


C'est le 22 octobre 1962 que ce schéma préparatoire fut présenté dans l'aula conciliaire, et c'est le 4 décembre 1963
que le nouveau Pape Paul VI 2 promulgua la Constitution «Sacrosanctum Concilium». Elle avait été approuvée par 2.151
voix contre 4 !

Pour une étude détaillée de cette Constitution, nous renvoyons nos lecteurs aux ouvrages de MM. Pierre Tilloy 3 et
Jean Vaquié 4, nous contentant ici de résumer leur pensée.


Les caractéristiques de cette Constitution

1) Elle est une LOI-CADRE, c'est-à-dire qu'elle énonce seulement les grandes lignes d'une doctrine liturgique dont le
Consilium et les Commissions liturgiques nationales et diocésaines s'inspireront pour élaborer la nouvelle liturgie (a. 44-
45).

2) Elle inaugure une TRANSFORMATION FONDAMENTALE de la liturgie ; en particulier, elle annonce la révision
du rituel de la Messe (a. 50), un nouveau rite de la concélébration (a. 58), la révision des rites du Baptême (a. 66), de la
Confirmation (a. 71), de la Pénitence (a. 72), des Ordinations (a. 76), du Mariage (a. 77), des Sacramentaux (a. 79), etc.

3) Elle constitue un COMPROMIS entre le traditionalisme et le progressisme qu'elle cherche à équilibrer l'un par
l'autre. Pour satisfaire la majorité traditionaliste sans principe ferme, on respectera les principes fondamentaux de la liturgie, mais sans aucune application pratique. Pour la minorité progressiste agissante, on assurera l'évolution ultérieure
dans le sens du progressisme. Cela en particulier pour les questions si importantes des rapports culte-pédagogie dans la
liturgie (a. 33), et de l'emploi du latin (a. 36, 54, 101).

«Une loi-cadre, inaugurant une transformation fondamentale, écrit M. Vaquié 5, et s'inspirant de deux doctrines contradictoires, ainsi se présente la Constitution liturgique du 4 décembre 1963».


Ainsi le vœu de Jean XXIII, émis en 1960 6, était-il réalisé, les Pères du Concile s'étaient prononcés sur «les principes
fondamentaux concernant la réforme liturgique».
La révolution liturgique était virtuellement achevée, les principes constitutifs de la liturgie étaient atteints, la nouvelle liturgie, issue de cette Constitution, allait être DIDACTIQUE, EVOLUTIVE, DEMOCRATIQUE et LIBRE. Restait à mener à bien cette réforme ; le Pape Paul VI allait y consacrer toutes ses énergies, soutenant sans cesse le parti ultra-réformiste contre l'aile traditionaliste dans l'interprétation de la Constitution. Acceptée par une bonne majorité d'Evêques fidèles, mais manquant de convictions ou, tout au moins, de connaissances liturgiques, la Constitution conciliaire sur la liturgie va servir à la destruction de la liturgie catholique. Mais voyons les étapes de cette agonie.


A SUIVRE...


1. Le Rhin se jette dans le Tibre, par Ralph Wiltgen, s.v.d., Ed. du Cèdre, 1975.
2.Jean XXIII était mort le 3 juin 1963, à 19 h 49.
3. De l'Hérésie antiliturgique de nos jours. Etude polycopiée de mai 1965. A notre connaissance, la première et la plus lucide réaction
contre la Constitution conciliaire.
4. La Révolution liturgique, par J. Vaquié, D.P.F., 1971.
5. Ibid., p. 39.
6. Décret Rub. Instruct., loc. cit., cf note 2 supra.
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par InHocSignoVinces »

La machine est mise en branle et aboutira au «Novus Ordo Missæ»

Le 25 janvier 1964, Paul VI, par le Motu Proprio «Sacram liturgiam», met en application immédiate certaines dispositions de la Constitution et annonce la création d'une Commission spéciale chargée de mettre en application cette Constitution.

Le 29 février 1964, le Pape crée le «Consilium ad exsequendam Constitutionem de Sacra Liturgia» ; il en confie les
postes aux éléments les plus avancés du «Mouvement liturgique», en particulier la présidence au Cardinal Lercaro et le
secrétariat au R.P. Bugnini 1.

Le Consilium peut très exactement être comparé au Comité de salut public de la Révolution française ; il va fonctionner jusqu'en 1969, comme une véritable tribunal d'exception, dépossédant la Sacrée Congrégation des Rites de presque tous ses pouvoirs. Paul VI intervient personnellement le 20 octobre 1964 et le 7 janvier 1965 pour soutenir le Consilium alors en conflit avec la Congrégation romaine.

Laissons Dom Botte nous expliquer l'organisation du Consilium : «Le Conseil, écrit-il 2 était constitué de deux groupes différents. Il y avait tout d'abord une quarantaine de membres proprement dits - pour la plupart cardinaux ou évêques -
qui avaient voix délibérative. Ensuite il y avait le groupe des consulteurs, beaucoup plus nombreux, chargés de préparer
le travail. Les séances se tenaient le plus souvent au Palazzo Santa Marta, derrière la basilique Saint Pierre, dans la
grande salle du rez-de-chaussée».


Plusieurs experts étaient groupés et travaillaient ensemble, sous la direction d'un relator. Dom Botte fut chargé de la
révision du 1er tome du Pontifical, et nous lui devons, en grande partie du moins, la disparition des ordres mineurs ainsi
que le nouveau rituel des Ordinations et le nouveau rite de la Confirmation 3.

Monseigneur Wagner, directeur de l'Institut liturgique de Trèves, fut le relator du groupe chargé de la réforme de la
messe, dont les membres les plus actifs furent ; le professeur Fischer, Mgr Schnitzler, le Père Jungmann, le Père Louis
Bouyer, le Père Gy, Dom Vaggagini et Dom Botte.



A SUIVRE...



1 Le R.P. Bugnini a déclaré dans l'Osservatore Romano du 19 mars 1965 que «La prière de l'Eglise ne devait être un motif de malaise
spirituel pour personne»
et qu'il fallait «écarter toute pierre qui pourrait constituer ne serait-ce que l'ombre d'un risque d'achoppement
ou de déplaisir pour nos frères séparés»


2 Le Mouvement liturgique, par Dom Botte, p. 156.

3 Ibid., p. 165 à 188. Nous espérons étudier très bientôt tous les nouveaux rites des Sacrements. La revue «Fideliter» publiera
ces travaux.
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InHocSignoVinces
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par InHocSignoVinces »

Le 26 septembre 1964, le Consilium autorise l'usage facultatif de la langue vulgaire dans tous les rites sauf la préface
et le canon de la Messe ; le psaume «Judica me» et les prières après la Messe disparaissent, de nombreuses rubriques
de la Messe sont modifiées et, enfin, pour la première fois, des pouvoirs liturgiques sont confiés aux Conférences épiscopales. Le décret entra en vigueur le 7 mars 1965.

La révolution se radicalise encore, le 4 mai 1967, avec l'Instruction «Tres abhinc annos», qui autorise la récitation du
canon de la Messe à haute voix et en langue vulgaire.

Mais cela ne suffisait pas aux novateurs, la Messe tridentine, même mutilée et réformée, demeurait un obstacle à
l'œcuménisme, à ce christianisme universel tant désiré. Le Cardinal Lercaro et le P. Bugnini n'avaient pas perdu leur
temps depuis le Concile, ils avaient réussi en trois ans à mettre au point une nouvelle liturgie de la Messe, conforme en
tous points aux desiderata du «Mouvement liturgico-œcuménique». La quintessence de l'hérésie anti-liturgique allait voir
le jour. On baptisa ce culte nouveau «Messe normative», et on le présenta aux Evêques réunis à Rome en Synode le 24
octobre 1967.


Voici la relation que le «Courrier de Rome» donna de l'événement : «Une «première» à la chapelle Sixtine : c'est de la
Messe normative, montée dans les studios de la commission Lercaro-Bugnini, que nous voulons parler. Par une délicate
attention, les producteurs avaient tenu, avant de soumettre leur invention au vote du Synode, à exécuter devant eux une
représentation générale. Il fallait «tester». On avait expliqué, avant de tourner, aux cent quatre-vingt-trois prélats qu'ils
devaient s'imaginer jouer le rôle de paroissiens assistant à la nouvelle messe, active, consciente, communautaire, simplifiée.
Six séminaristes feraient la schola cantorum, un lecteur lirait les deux plus une lectures, et le Père Annibal Bugnini
lui-même se dévouerait pour célébrer et prononcer l'homélie.


«Cette «Normative-Messe» serait appelée à remplacer celle que saint Grégoire le Grand, saint Thomas d'Aquin, saint
Philippe de Néri, Bossuet, le Curé d'Ars, ont célébrée sans jamais se douter qu'ils célébraient une messe passive, inconsciente, individualiste et compliquée.


«La messe normative supprime le Kyrie, le Gloria et l'Offertoire. Elle pulvérise le Confiteor. Elle glisse sur l'intercession des saints, sur le souvenir des âmes du Purgatoire, sur tout ce qui exprime l'offrande personnelle du prêtre humain. Elle propose quatre canons de rechange. Elle corrige les paroles de la Consécration. Et, bien entendu, elle remplace le latin par l'idiome national.

«Afin de lever tout doute dans l'esprit de nos lecteurs, nous devons préciser que cette messe «expérimentale voulait
être une messe véritable, un vrai sacrifice, avec présence réelle de la Victime Sainte du Calvaire»
1.


A SUIVRE...

1. Le Courrier de Rome, n° 19, du 1er novembre 1967.
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