Le Magistère de l’Eglise et la nouvelle messe (RP Saenz - Mars 1970)

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Abbé Zins
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LE MAGISTÈRE DE L’EGLISE ET LA NOUVELLE MESSE (RP Saenz - Mars 1970)



Les raisons d’alarme et d’angoisse s’accumulent de plus en plus, et paraissent s’aggraver chaque jour.

Le "Novus Ordo Missae", l’organisation progressive d’une Eglise démocratique et communistoïde, très activiste et audacieuse ;

la suppression prochaine des paroisses et, conséquemment, des curés ;

l’élection populaire des Evêques, (c’est-à-dire par les Comités des syndicats, des travailleurs, des campesinos ) ;

la désacralisation des cathédrales et des temples, jusqu’à les transformer en musées, ou leur donner un usage profane ;

les séminaires en décadence, en décomposition (intellectuelle et morale) ;

la volonté que les évêques diocésains prennent part (de fait) au gouvernement de l’Eglise Universelle ;

les fréquentes et inouïes déclarations du Général des Jésuites, le P. Arrupe,

qui est venu à Rio de Janeiro pour organiser la subversion communiste parmi tous les peuples hispano-américains ;

qui identifie la politique avec l’action sacerdotale, exclusivement apostolique,

qui, avec une incroyable audace oeuvre à forger une nouvelle Compagnie de Jésus,

s’écartant de Saint lgnace et de ses Constitutions, de toute la glorieuse tradition de quatre siècles.


Ce ne sont là seulement que quelques symptômes de la crise sans précédent de l’Eglise !


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Abbé Zins
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Avec l’introduction du "Novus Ordo Missae" on a atteint l’apogée (1) de cette révolution religieuse que nous vivons ;

est arrivé le moment de rejeter toute complicité avec l’erreur ;

est arrivé le moment décisif pour définir, devant Dieu et devant notre conscience,

notre position face à l’apostasie générale, en rappelant les paroles de l’Apôtre Saint Jean :

"Omnis qui recedit, et non permanet in doctrina Christi, Deum non habet." :

(Quiconque s’écarte et ne garde pas la doctrine du Christ, n’a point Dieu). (II Jean 9).


(1) Pour ces années-là, sans doute. Depuis, nous avons vu bien pire, avec de publics actes d’apostasie, de participations à des cultes païens, une statue de bouddha sur le tabernacle de l’église S. Pierre prêtée par JP 2, le panthéon d’Assise, etc... et tout récemment des actes d’idolâtrie dans les jardins du Vatican, et l’entrée d’idoles portées en procession en la Basilique Saint Pierre à Rome.
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Abbé Zins
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Avec raison, dans le document que les Cardinaux Ottaviani et Bacci ont fait parvenir à Paul VI, on lit ces paroles atterrantes :

"c’est l’un des moments les plus critiques, peut-être le plus critique de l’histoire de l’Eglise".


Pour marquer le pas avec une réalité clairement définie, Renzo Trionfera a écrit :

"l’Eglise a réalisé des glissements sur le plan politique, a défini des réformes audacieuses sur le plan théologique, mais a retardé et retarde l’adaptation de la société catholique aux exigences de la civilisation moderne".


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Abbé Zins
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"On a dit 'non' à la pilule ; ce qui revient à dire 'non' à la modernisation de l’institut matrimonial et en cela, disent les adversaires, on n’a pas tenu compte que, quand on concède quelque chose d’un côté, (surtout en matières liées à la foi), il est difficile d’appliquer les freins pour le reste.

Pour parler clairement, on s’est précipité aventureusement en des batailles qui, à la fin, ne pourront pas facilement conduire à la victoire".


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Abbé Zins
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Les informés disent que, quand le Pape (1) a reçu la lettre des Cardinaux, "il est demeuré douloureusement impressionné".

L'Osservatore Romano", du 31 octobre (1969), a publié un document de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin, qui permet l’ajournement du nouveau rite jusqu’au 28 novembre 1971.

"Le Saint-Siège concède un délai de deux années 'de transaction et de transition' ".

Pourtant, vingt-quatre heures après cette annonce, la Conférence Episcopale Italienne ordonne que le "Novus Ordo Missae", soit mis en pratique, obligatoirement, en tous les diocèses italiens.

Le président de cette Conférence Episcopale Italienne, le Cardinal Antonio Poma a diffusé la notice par les périodiques.

Et quoiqu’il ait été affirmé en la presse que la décision de l’Épiscopat Italien a été "unanime", de nombreux évêques ont protesté et affirmé qu’ils n’avaient point pris part au vote.

Telles sont les arguties du peu scrupuleux Bugnini, qui décidément prétend promouvoir sa réforme, qui implicitement porte en elle la transformation doctrinale de l’Eglise Catholique !

(1) N’oublions pas que ce texte date de mars 1970. Et que le R.P. A publié son livre : Sede Vacante dès 1973 !!!!
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Abbé Zins
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Je n’ai pas fini de traiter, d’une autre manière, la multiple, répétée et, en vérité, scandaleuse métamorphose de notre liturgie, spécialement de l’Ordo Missae, dont la solidité théologique, les riches fruits, la sublime et impressionnante beauté, la pacifique stabilité parmi le clergé et les fidèles, et les louanges répétées que les Papes et les Saints lui ont constamment prodiguées, garantissent pleinement le plus sacré et l’essentiel du Culte Divin.

Entre la Messe du Sacrifice et la Messe de l’assemblée et du Président, il y a un abîme, l’abîme qu’il y a entre la vérité et l’erreur.

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Cependant, en admettant, en toute l’amplitude que le "progressisme" cherche à lui donner, l’ "aggiornamento" impérieux de l’Eglise, au "monde nouveau", dont l’accouchement douloureux et prolongé n’est pas près de terminer,

je ne vois pas en quel sens l’assemblée, la présidence, les accolades, les mariachis, la danse,

l’élimination des autels et des images, et toute cette étrangère et grotesque liturgie pourraient nous adapter au monde :

faire que le monde vienne à l’Eglise ou que l’Eglise aille au monde.

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Nous ne pouvons pas le nier : la crise actuelle est la plus grave et la plus funeste de l’Eglise.

On ne cherche pas à écouter la voix de la tradition Apostolique, la voix des Pères et Docteurs de l’Eglise, la voix des Saints qui durant tant de siècles ont atteint les sommets de la vertu.

A croire que l’Esprit Saint aurait changé d’avis, et que Lercaro, Bugnini et leurs suiveurs auraient à présent "l’exclusive" de sa divine inspiration.

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Abbé Zins
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Si le "Novus Ordo Missae" s’oppose à la Foi, il perd, ipso facto, sa force de loi.

Les moralistes et canonistes sont unanimes pour affirmer que toute loi qui s’oppose à la foi, à la morale, ou au bien commun, cesse d’être une loi et n’oblige plus.

Le Droit Canon (canon 15) dit : "bien que les lois irritantes et inhabilitantes, n’obligent pas, in dubio iuris".

Et le canon 20 nous enseigne que l’interprétation et aussi l’expression même de la loi, quand celle-ci fait défaut, doit s’inspirer des principes généraux du Droit, du style et de la pratique de la Curie Romaine, de la sentence commune et constante des docteurs.

Et, dans le canon 23, nous lisons : « Dans le doute, la révocation d'une loi préexistante n'est pas présumée, mais les lois postérieures doivent être rapprochées des antérieures et, autant que faire se peut, être conciliées avec.».

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Abbé Zins
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Le document romain, qui nous impose le "Novus Ordo Missae", ne comporte pas la clausule connue :

"Non obstant toutes les coutumes contraires, centenaires et immémoriales".


En vertu du Droit Canon , parfaitement applicable à cette loi liturgique, l’omission de cette clausule laisse force de loi à la coutume antérieure, c.à.d. à l’ "Ordo Missae" de Saint Pie V.

Et, par conséquent, tout prêtre, que le désire ainsi, a juridiquement le droit de célébrer la Messe, comme il l’a célébrée toute sa vie.

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