Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

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Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

Il n'y a pas de plus grand mal que lorsqu'une communauté pacifique est brisée par la présence d'un individu arrogant et envieux. Sa méchanceté et son poison infecteront tout le monde là-bas à moins qu'il ne soit dénoncé et réprimandé vigoureusement avant qu'il ne soit trop tard. Afin de les aider à se réveiller et à expulser d'eux un tel élément cancéreux, voici cette instruction...
Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Tiré de INSTRUCTIONS MORALES SUR LA DOCTRINE CHRÉTIENNE, Par ILDEFONSE DE BRESSANVIDO,
Mineur réformé de S. François, de la proyince de S. -Antoine, 1853



L'envie, selon la définition des saints Pères et des théologiens, est une tristesse que l'homme ressent des avantages de
son prochain , ou une joie maligne qu'il éprouve du malheur des autres, considérant ces avantages du prochain comme
quelque chose de contraire et de nuisible à sa propre gloire et à son intérêt , et les malheurs d'autrui comme étant un
bien pour lui-même.


(...)

Que si enfin le bien que j'aperçois dans les autres, et que je désire posséder, est un bien spirituel qui a rapport à la gloire
de Dieu et au salut de l'âme, comme par exemple, je vois cette personne humble, pieuse, adonnée à la pénitence, à la
mortilication; je ne suis point fâché qu'elle soit vertueuse ; ce qui me déplait, c'est que je suis bien éloigné d'être aussi pieux, aussi humble, aussi patient, aussi mortifié; je désirerais l'être, et je me sens porté à le devenir par l'exemple que j'ai sous les yeux ; je vous dis que c'est là une sainte envie, une émulation digne de récompense, et que l'apôtre saint Paul recommande à tous les chrétiens : Aemulamini charismata meliora, aemulamini spiritualia (1. Cor. 12. 31). Nous lisons dans la vie de saint Antoine, qu'il se conduisait ainsi lorsqu'il voyait un religieux exceller dans quelque vertu, il travaillait aussitôt à l'acquérir. Ainsi devrait agir tout chrétien qui désire se sanctifier.



Cela supposé , il est facile de connaître quand la tristesse que l'on ressent du bonheur des autres, et le plaisir que l'on éprouve de leurs disgrâces sont un péché d'envie. Cette tristesse ou ce plaisir sont criminels toutes les fois qu'un homme voyant dans son prochain quelque bien spirituel ou temporel, et craignant que ce bien ne vienne à préjudicier à sa propre gloire, s'en afflige, et voudrait que le prochain fût privé de cet avantage. Et s'il arrive à ce prochain quelque peine ou quelque disgrâce , l'envieux triomphe et s'en réjouit. Selon la doctrine des saints Pères et des théologiens , l'envie consiste donc à s'affliger de la fortune de son prochain , et à se réjouir de ses malheurs, à s'attrister du bien qui lui arrive, et à goûter un secret plaisir du mal qui lui survient. Ces personnes réussissent à merveille dans leurs entreprises, l'envieux le voit à regret ; elles échouent dans leurs projets, il se livre à une joie maligne ; elles ont acquis de la réputation , de l'honneur, des richesses, l'envieux en est dévoré de chagrin ; elles sont tombées dans l'infortune, c'est ponr lui un sujet de complaisance et de joie. Quelle race perverse que celle des envieux, dit saint Grégoire de Nysse. Tandis que le reste des hommes se réjouit du bien et s'afflige du mal , l'envieux s'attriste en voyant la prospérité des autres,et il est heureux de leur infortune.


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Re: Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

Mais l'envie considérée sous ce rapport est-elle toujours un péché mortel ? Oui peut en douter ? A part le cas où il n'y aurait pas une pleine advertance et un parfait consentement , et celui où le mal dont on se réjouit est léger, et le bien dont on s'afflige peu considérable , l'envie est toujours par elle-même un péché mortel. Péché mortel, parce qu'elle est directement opposée à la charité, dont le propre est de se réjouir du bien et de la prospérité de son prochain, et de s'affliger de son malheur et de ses disgrâces. Péché mortel, parce que saint Paul déclare les envieux dignes de la mort éternelle : Pleni invidia digni sunt morte (Rom. 1. 29). Et écrivant aux Galates (5. 21), il compte l'envie parmi les péchés les plus graves qui excluent les âmes du royaume céleste, et qui , par conséquent , les condamnent à l'enfer. De plus, l'envie ne va jamais seule : elle a sa race maudite, comme les autres péchés capitaux ; ce sont les crimes dont l'envieux se rend coupable en voulant atteindre le but qu'il se propose de diminuer la bonne réputation de son prochain ; semant la discorde en secret pour troubler la paix , et rompre l'amitié qui existe entre celui qu'il veut diffamer et ceux avec qui il est uni, ou bien le décréditant et le calomniant en public.


Et vous savez que l'Esprit-Saint nous dit dans l'EccIésiastique que celui qui sème le trouble et le désordre est maudit de Dieu: Susurro et bilinguis maledictus (28. 15). Il est odieux à ses yeux, selon saint Paul : Susurrones, et detractores, Deo odibiles (Rom. 1. 30). Si l'envieux arrive à sa fin ,qui est de diminuer la réputation de son prochain, il en éprouve, comme nous l'avons dit, une joie maligne ; si, au contraire, il ne peut, avec tous ses efforts, lui faire perdre son honneur, il en ressent un déplaisir mortel qui se change en haine et en fureur; il voudrait tout enlever à celui qu'il regarde conmie son ennemi , il voudrait l'anéantir s'il en était capable.


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Re: Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

Ah! c'est donc bien avec raison que saint Cyprien nomme l'envie la source des maux, l'origine des meurtres et d'une inimité de crimes. Saint Grégoire assure que la malice de l'envie est plus grande que celle de plusieurs autres vices. (...) Saint Bonaventure nous dit que l'envie dépouille l'homme de toutes les vertus. Les autres vices ne sont opposés qu'à une seule vertu. L'orgueil est opposé à l'humilité , la luxure à la chasteté , l'avarice à la libéralité , et ainsi des autres; mais l'envie est opposée à toutes, parce qu'en les voyant dans son prochain, elles sont toutes pour l'envieux un sujet de peine et de chagrin , comme si elles lui étaient toutes contraires; il voudrait les enlèver à son rival, et les changer en lui en autant de vices, s'il en était capable...


Or, combien un tel péché n'est-il pas indigne d'un chrétien, combien n'est-il pas ignominieux pour un disciple de Jésus-Christ ? Ce péché est si vil, et les caractères d'infamie qu'il porte avec lui sont tels, que ceux-là mêmes qui en sont le plus coupables , cherchent à s'en montrer innocents, parce qu'ils comprennent qu'ils ne peuvent pas être envieux, sans violer toutes les lois, naturelle , divine et humaine; ce qu'il est aisé de concevoir. Tout chrétien est un homme doué de raison; selon la loi naturelle , il doit avoir des sentiments d'humanité envers les autres hommes. Tout chrétien est membre d'une communauté ; selon les lois civiles et humaines, il doit maintenir l'union et ne pas rompre les liens qui l'attachent à la société. Tout chrétien est devenu membre de Jésus-Christ par la grâce du saint baptême : il est donc tenu, par cette loi de grâce, de pratiquer la charité envers les autres membres du même corps. Mais quelle humanité , quel esprit d'union et de charité trouverons-nous dans un envieux ? Il ne peut avoir d'humanité envers les autres hommes, puisque l'envie le réduit à la condition des bêtes féroces , et le rend même plus cruel , selon saint Jean Chrysostôme. Vous en doutez ? dit le Saint; en voici la preuve: les bêtes féroces se jettent quelquefois sur nous; mais c'est lorsque nous les avons provoquées , ou qu'elles sont poussées par la faim. L'envieux, au contraire, se déchaîne contre son prochain, sans être provoqué, ni poussé par aucune nécessité. Il n'épargne pas ses amis , ni même ses bienfaiteurs ; il s'abandonne contre eux à tous les transports de sa vile passion. Peut-il y avoir quelque chose de plus ignominieux pour l'homme, et de plus indigne de lui , que de déchoir ainsi de la qualité d'être raisonnable ?


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Message par InHocSignoVinces »

(...)

Mais ce qui rend l'envie plus indigne d'un chrétien, c'est qu'elle détruit cette admirable charité qui doit unir les hommes, et que Jésus-Christ a apportée sur la terre, pour être le caractère distinctif de ses vrais disciples. Quel est l'office de cette charité sainte ? c'est, dit saint Paul, de se réjouir avec ceux qui se réjouissent, et de pleurer avec ceux qui pleurent: Gaudere cum gaudentibus, et flere cum flentibus. Et pourquoi cela ? Et cela, ajouter Apôtre, parce que nous sommes tous les membres d'un même corps dont Jésus-Christ est Ie chef, comme dans le corps humain nous découvrons cette union, cette sympathie entre tous les membres qui le composent, en sorte que si l'un de ces membres souffre, tous les autres prennent part à ses douleurs ; et s'il est sain, tous les autres s'en réjouissent ; ainsi tout chrétien doit éprouver des sentiments de tristesse et d'affliction, quand il arrive aux autres quelque malheur, quelque disgrâce; et il doit se réjouir du bonheur et de la prospérité de ses frères comme il se réjouit de son bien propre. Ce sont là les sentiments généreux, nobles et dignes d'un vrai chrétien, et que doit inspirer la charité. Mais l'envie produit des effets tout contraires.


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Re: Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

Elle fait que les hommes se réjouissent de ce qui devrait les affliger, et qu'ils s'affligent de ce qui devrait les réjouir. Cette personne vient de traverser vos projets ambitieux sans y penser, ou peut-être l'a-t-elle fait justement et pour de bonnes raisons. Oh Dieu ! vous voudriez lui plonger le fer dans le sein pour vous venger, vous voudriez la réduire à la dernière misère ; mais la justice humaine vous lie les mains. L'envie et la vengeance restent concentrées dans votre cœur ; elles le rongent et le dévorent. Mais cet autre ne vous a point désobligé ; il ne vous a fait aucun mal ? n'importe: poussé par l'envie, vous vous affligez de sa fortune, et vous ressentez une joie secrète et maligne de ses disgrâces. Mais enfin celui-ci est votre ami, vous lui donnez toujours à l'extérieur des marques d'estime et de bienveillance ? N'importe encore; l'envie fait que vous lui souhaitez extérieurement toutes sortes de prospérités, et que chacun de ses succès est pour vous le motif d'un nouveau chagrin. Vous lui montrez au-dehors que vous compatissez à ses malheurs, et ses disgrâces fournissent à votre cœur matière à une grande joie. Comment les envieux pourraient-ils se dire les disciples de Jésus-Christ, puisqu'ils sont si éloignés de pratiquer la charité, qui en est le caractère distinctif ?


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Re: Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

Et cependant, qui voudrait le croire ? ce vice diabolique et si contraire à l'humanité, à la société, à la charité chrétienne, si détestable aux yeux de Dieu, si cruel envers le prochain, est le vice d'une infinité de personnes, un vice commun parmi les hommes. Il n'y a point de maladie plus mortelle que la peste, et néanmoins, il n'y en a pas qui se répande si facilement, et qui infecte un plus grand nombre de personnes. De même, il n'y a rien de plus odieux, de plus indigne que l'envie, et cependant il n'y a rien qui se communique avec autant de facilité. Saint Augustin nous assure qu'il y a très peu d'hommes qui soient exempts de ce vice. Car, dit-il, tout homme se trouve dans l'un de ces trois états, ou d'égal, ou de supérieur , ou d'inférieur. L'égal porte envie à son égal, parce qu'il le voit marcher de pair avec lui, et qu'il voudrait le devancer. L'inférieur porte envie au supérieur, parce qu'il le voit plus élevé que lui, et qu'il voudrait l'égaler. Le supérieur porte envie à l'inférieur , parce qu'il craint qu'il ne parvienne un jour à lui être égal. Il n'y a pas d'âge, de sexe, d'état, de condition, ni de lieu où l'envie ne porte son venin. Si vous allez dans la cour des princes , dans les palais des grands , vous y trouverez presque autant d'envieux qu'il y a de courtisans et de serviteurs. Chacun veut avancer ; chacun aspire ; chacun craint que les autres ne reçoivent des faveurs particulières ; chacun cherche à supplanter ou à perdre ses rivaux. Le prophète Daniel nous en fournit une preuve (14.30). Il était le ministre le plus fidèle de son roi, et plein de piété envers Dieu. Sa piété même servit de prétexte aux autres courtisans pour le faire condamner ; et si Dieu ne l'eût préservé, il serait devenu la proie des lions, et la victime innocente de l'envie la plus infernale.


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Re: Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

L'envie est ordinaire aux marchands, qui voient de mauvais œil que les autres réussissent dans leur trafic et dans leur négoce. Elle règne parmi les médecins, les avocats el ceux qui composent le barreau, qui ne peuvent voir sans jalousie le mérite distingué de ceux de leur profession. Elle règne parmi les hommes de là campagne, parmi les villageois qui voient à regret le champ, la vigne de leurs voisins mieux cultivée et plus productive que la leur. Elle règne parmi les femmes, qui ne peuvent souffrir que les autres aient des habits plus riches et plus élégants, qu'elles aient plus d'esprit, qu'elles obtiennent le premier rang dans la société, dans les cercles ou au bal. Les frères entr'eux ne sont pas exempts d'envie ; nous en avons des preuves dans l'innocent Abel devenu la victime de l'envie de Caïn ; dans le chaste Joseph, victime de l'envie de ses frères ; il ne le firent pas mourir selon qu'ils en avaient eu d'abord l'intention, mais ils le vendirent comme un esclave. Elle pénétra jusque dans le collège même des Apôtres, puisqu'il est dit qu'ils conçurent des sentiments d'indignation contre les deux frères Jacques et Jean, qui avaient demandé à Jésus-Christ les deux premières places dans son royaume: Indignati sunt de duobus fratribus. Et n'est-il pas à craindre que ce vice ne s'insinue même dans le sanctuaire, et qu'il n'infecte ceux qui font profession de vertu et de sainteté ?


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Re: Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

Ce qu'il y a de plus à craindre dans le péché d'envie, c'est que les personnes qui en sont le plus coupables ne la reconnaissent pas en eux , ne se la reprochent pas , et ne s'en accusent point ; par conséquent, il leur devient impossible de s'en corriger ! Beaucoup de chrétiens s'accusent des transports de colère, des jurements, des blasphèmes, des intempérances, des incontinences; mais qui sont ceux qui se confessent de l'envie ? Les personnes qui veulent passer pour spirituelles et dévotes s'accuseront de quelques fautes légères, qui ne sont pas même des fautes , comme des distractions involontaires, des tentations auxquelles elles n'ont pas consenti; mais en voit-on beaucoup de ces personnes qui s'examinent sérieusement sur ce péché , et qui s'en accusent ? péché cependant qui est peut-être leur passion dominante. On met à l'épreuve la patience du confesseur , en employant des heures entières à lui exposer des scrupules , des troubles de concience , et l'on n'éprouve aucun remords relativement à ce vice , on n'en est point troublé, on ne pense point à s'en repentir et à s'en corriger. Qui sont les pénitents qui viennent dire sincèrement au confesseur : Mon père , l'envie est en moi un péché d'habitude ; je ressens un déplaisir du bien et de la prospérité de mon prochain, et une joie secrète de ses disgrâces; j'y consens, et je ne travaille point à vaincre cette habitude ? Chrétiens , prenons garde de nous tromper dans un point aussi essentiel. Peu sont exempts de cette faiblesse; peu s'en accusent et s'en corrigent; d'où il arrive qu'elle devient un mal presque incurable.


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Re: Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

Mais, direz-vous, n'y a-t-il point de remèdes à ce mal qui nous était si peu connu ? Oui, mes Frères; appliquez-vous à les retenir. Le premier remède sera le mépris des biens de ce monde. (...) Le second moyen de résister à l'envie est de nous animer d'une sainte charité les uns envers les autres. Nous sommes tous , comme vous l'avez entendu , les membres de Jésus-Christ; nous sommes tous ses frères, nous sommes tous avec lui les héritiers du royaume céleste : nous devons donc, ainsi que nous le recommande l'Apôtre, nous réjouir avec ceux qui se réjouissent , et pleurer avec ceux qui pleurent. Nous devons avoir pour notre prochain cette même charité, cette même compassion qu'ont les membres de notre corps les uns envers les autres. Lorsqu'une épine s'enfonce dans le pied , dit saint Augustin , aussitôt l'œil en remarque l'endroit et l'indique à la main , qui arrache cette épine, arrête le sang, et soigne la plaie. Agissons de même à l'égard de notre prochain. En un mot, faisons régner parmi nous la plus sincère charité, et nous bannirons l'envie de notre cœur.


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Re: Quelques mots sur l'envie et la médiocrité spirituelle

Message par InHocSignoVinces »

Le troisième et dernier remède, qui comprend tous les autres, sera de retrancher entièrement les deux sources funestes de l'envie, qui sont l'orgueil et l'amour-propre. Entrons dans de bas sentiments de nous-mêmes, et concevons la plus haute estime pour les autres. Réjouissons-nous de tout le bien et de tous les avantages qu'il plait à Dieu d'accorder à notre prochain. Réjouissons-nous de ses mérites, de sa gloire, de ses vertus , comme de notre bien propre. Si de temps à autre, nous sommes assaillis par l'envie, soyons alors assez généreux pour demander à Dieu qu'il daigne combler notre prochain de toute sorte de bonheur et de prospérité , et nous verrons ce monstre tomber à nos pieds. Et vous , Seigneur , daignez nous aider par votre grâce à détruire en nous tout amour-propre ; inspirez-nous celle sainte charité qui nous tienne toujours unis à nos frères en cette vie, afin que nous puissions jouir éternellement de votre gloire dans le ciel.


FIN
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