Saint Joseph intime

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Laetitia
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Re: Saint Joseph intime

Message par Laetitia »

« Les pèlerins de Rome éprouvent à leur entrée dans Saint-Pierre un sentiment pénible de pieuse curiosité déçue ; mais bientôt à cette première impression succède comme un ravis­sement d'immensité. Les proportions et la symé­trie sont partout si parfaitement gardées qu'à première vue l'édifice leur apparaît de dimen­sions ordinaires ; mais à mesure qu'ils avancent, qu'ils considèrent et touchent ces blocs géants de granit, qu'ils tournent en tout sens le regard, quand ils lèvent les yeux vers ce firmament de pierre, dont ils aperçoivent à peine les majes­tueux contours et la constellation de chefs-d'oeu­vre, ce cri s'échappe de leur âme ravie : Oh ! que c'est grand ! que c'est beau ! Telle l'impres­sion de ceux qui pénètrent dans le temple des privilèges de saint Joseph. A première vue, tout paraît ordinaire, mais plus l'oeil de la foi con­temple les proportions de ce grandiose édifice, plus il lui semble qu'il s'étend, qu'il s'élève, qu'il se perd dans l'infini. »

Des milliers d'enfants, grands ou petits, ont passé ici-bas et n'ont été saisis par la vue du ciel qui roule sur nos têtes que par moments et superficiellement. Mais des savants sont venus qui ont sondé avec stupeur ces abîmes, et avec une sorte d'effroi ces silences si majestueux.

Et de même envers saint Joseph, c'est seulement peu à peu que les savants et les âmes saintes, souvent plus perspicaces que les savants, ont pénétré dans les profondeurs et les silences de son âme et de sa vie, et y ont admiré, vénéré, exalté tou­jours davantage des merveilles de grandeur, de sainteté, de lumière, d'amour, rayonnements de Jésus et de Marie en lui.

Puissions-nous pénétrer, avec une religion, des ardeurs d'admiration toujours croissantes, des désirs toujours plus généreux de nous en rendre moins indignes, dans ce sanctuaire, dans ce ciel. Nous étudierons, nous contem­plerons notre Saint bien-aimé de tout notre esprit, de toute notre âme, ardemment, là où Dieu l'a placé pour toujours : dans la Sainte Famille.
à suivre
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Laetitia
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Re: Saint Joseph intime

Message par Laetitia »

La lumière sur saint Joseph est pauvre dans bien des âmes. Si elle était plus riche, comme elle provoquerait, encouragerait, l'imitation de ses perfections : fuite de tout péché, pratique de toute vertu théologale et morale, ainsi que la prière d'admiration, de vénération, de louan­ges, de demande !...

Et comme les âmes comprendraient mieux ce dogme central, que nous avons exposé plus d'une fois, d'après l'Ange de l'École, et si bien fait pour rayonner dans toute la vie d'une âme qui espère être en état de grâce : « La charité est une vraie amitié entre Dieu et l'homme ! » Déjà dans l'Ancien Testament la Sagesse éternelle, avait dit : « Ceux qui m'aiment, je les aime. » . Et dans le Nouveau comme elle insiste ! « Celui qui m'aime sera aimé de mon Père et je l'aime­rai. » — « Vous êtes mes amis »... !

Mais jamais elle ne nous a enseigné ces idées ravissantes d'une manière plus suave, et plus éloquente en même temps, que par la Sainte Famille. Voilà le modèle de la vie chrétienne.

Et justement, j'y vois réalisée dans la perfection cette grande doctrine de l'amour mutuel qu'est la charité, entre Jésus et Marie et Joseph. Et cet amour mutuel Jésus veut l'étendre à nous, à moi. Or rien qui ne soit transfiguré à mes yeux si j'ai compris ce désir du Coeur de Jésus. Pour l'âme religieuse et pour l'âme chrétienne, tous les articles de la Règle, toutes les circonstances providentielles, toutes les actions, toutes les joies et les peines, la vie et la mort apparaissent dans une perspective bien autrement grande, prennent une portée si différente.
à suivre
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Laetitia
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Re: Saint Joseph intime

Message par Laetitia »

Pour nous, comme pour saint Joseph et Marie, il ne s'agit pas moins, en toutes choses, et même dans les plus petites, que de témoigner notre amour à l'Ami adoré : Jésus. Et sans doute, il n'est rien de plus agréable à Jésus et aux saints que de faire des actes des vertus qu'ils ont pratiquées, mais combien ces actes des vertus se font plus facilement et plus parfaitement, s'ils sont toujours envisagés comme des réponses à l'amour de Jésus, des signes, des témoignages de divine Amitié !

O Ami par excellence de Jésus et de Marie, faites-nous comprendre cette doctrine si douce, si belle, si pratique : de l'Amitié divine, dont vous avez vécu à toute heure de votre vie.

Et puisque vous voulez bien, vous si grand et si riche dans le ciel, m'offrir votre amitié, à moi bien petit et bien pauvre, comment pourrais-je ne pas répondre à vos désirs, à vos avances ! Et je suis sûr que vous m'initierez à l'amitié de Jésus et de Marie, et par eux à celle du Père et de l'Esprit-Saint. Je veux être envers vous un véri­table enfant, aussi dévoué, tendre et confiant que respectueux.

Que je désire ressembler moins mal à cette admirable Fille de saint Joseph que fut sainte  Thérèse ! Je m'en voudrais de ne pas finir ces Élévations sur une page d'elle qui a plus fait pour répandre la dévotion à saint Joseph que cinquante volumes écrits par d'autres :

« Je pris pour avocat et pour protecteur le glorieux saint Joseph, et je me recommandai très instamment à lui. Son secours éclata de la manière la plus visible. Ce tendre père de mon âme, ce bien-aimé protecteur, se hâta de me tirer de l'état où languissait mon corps, comme il m'a arrachée à des périls plus grands d'un autre genre, qui menaçaient mon honneur et mon salut éter­nel. Pour comble de bonheur, il m'a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. Je ne me souviens pas de lui avoir jamais rien demandé jusqu'à ce jour qu'il ne me l'ait accordé...

Le Très-Haut donne seulement grâce aux autres saints pour nous secourir dans tel ou tel besoin ; mais le glorieux saint Joseph, je le sais par expérience, étend son pouvoir à tous. Notre-Seigneur veut nous faire entendre par là que de même qu'il lui fut soumis sur cette terre d'exil, reconnaissant en lui l'autorité d'un père nourri­cier et d'un gouverneur, de même il se plaît encore à faire sa volonté dans le ciel en exauçant toutes ses demandes...

Connaissant aujourd'hui par une si longue expérience l'étonnant crédit de saint Joseph auprès de Dieu, je voudrais persuader à tout le monde de l'honorer d'un culte particulier.

Les personnes d'oraison surtout devraient toujours l'aimer avec une filiale tendresse... Que celui qui ne trouve personne pour lui enseigner l'oraison choisisse cet admirable saint pour maître... » (Ste Thérèse, Vie écrite par elle-même)
FIN.
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