Saint Joseph intime

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Laetitia
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LA GLOIRE DE SAINT JOSEPH ET LA SAGESSE DIEU

Quand la Providence, qui est sagesse éternelle en même temps que charité infinie, honore une créature de privilèges surnaturels, elle vise autant que cela est possible le définitif, l'éternité, le ciel, et, là, elle réserve à cette créature, si elle fut fidèle, une gloire proportionnée à ses privilèges surnaturels de la terre.

Mais qui donc, après Marie, a été honoré ici-bas de privilèges comparables à ceux de saint Joseph ? Et ces privilèges, il ne les a pas reçus par une concession seulement extérieure, mais par une affinité permanente, unique quant à la profondeur et quant à l'intimité, avec la per­sonne de Jésus, et la personne de Marie. Il n'a pas été chargé de Marie seulement par un ordre transitoire du ciel, mais par un mariage véritable, tout virginal, tout surnaturel. Il n'a pas été chargé de Jésus seulement par une mission accidentelle, mais - l'avons-nous assez redit ? - par une paternité véritable qui lui vient, non d'une génération charnelle, mais de son mariage virginal avec Marie.

Si la Providence lui avait confié cette double charge d'une ma­nière fortuite, comme à un serviteur, vous pour­riez vous demander si les relations de saint Joseph avec Jésus et Marie durent à jamais. Mais non, c'est comme époux véritable, et c'est comme père véritable, bien que par une autre voie que la génération charnelle, que Joseph est lié aux personnes de Jésus et de Marie. Et ce lien tout surnaturel est de soi-même d'autant plus sûrement permanent qu'il touche au coeur même de l'ordre surnaturel, à l'ordre de l'union hypostatique. C'est dans la sphère de l'Incarna­tion que Dieu a placé saint Joseph sur la terre, c'est dans cette sphère qu'il veut le maintenir et le glorifier pendant l'éternité.

Trouvez-vous ces idées trop abstraites ? Je vous dirai que la Providence, en constituant la Sainte Famille, l'a voulue, sauf certaines condi­tions transitoires, durable à jamais. Dites-moi pourquoi les affinités de la Sainte Famille devraient s'évanouir dans l'éternité ! Dites-moi comment l'Église peut les fêter par l'office de la Sainte Famille si elles ne sont plus ! La dignité unique de saint Joseph est donc éternelle.
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Laetitia
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Dans cette sphère de l'Incarnation, dans ce Sanctuaire de la Sainte Famille, la Providence prodiguait à saint Joseph, si obscur et si pauvre en ce monde, une richesse de grâce parfaite­ment assortie à la plénitude de grâce que l'Église salue avec admiration en Marie et à celle qu'elle adore en Jésus. Et pourquoi cette prodigieuse richesse de grâce, sinon pour qu'elle s'épa­nouisse éternellement en une gloire unique comme elle ?

Oui, je le crois, si la Sainte Famille n'est pas un souvenir pour toujours disparu, mais une réalité qui, par des affinités sans pareilles et sans fin entre Jésus, Marie et Joseph, provoque les louanges éternelles de l'Église triomphante, votre gloire, ô saint Joseph, doit être à jamais digne de la gloire de Jésus et de Marie.

Dieu veut que nous méritions notre couronne.
Et nous la méritons par toutes nos vertus sur­naturelles et Surtout par l'amour qui les anime plus ou moins parfaitement. Ce qui fait la richesse des mérites, c'est incontestablement la richesse de la charité. Mais comment douter que l'amour de Joseph ici-bas n'ait été incompa­rable !

Il fut digne, en effet, de la Sainte Famille, et chérissait divinement et profondément, comme ils le méritaient, Jésus en fils adoré, Marie en épouse la plus saintement aimable. Notre-Sei­gneur, en nous faisant entendre à l'avance la sentence par laquelle il jugera le monde, nous dit quelle source de mérites il y a dans la relation de notre vie, de notre amour à sa personne. Pourquoi donne-t-il son royaume à ceux qui ont secouru les pauvres, les faméliques... ? C'est parce qu'en les secourant, on le secourt lui-même. Mais la relation de l'amour de saint Joseph à sa personne était tout autre : c'était la personne de Jésus, en elle-même, directement, que saint Joseph aimait et servait avec tant de dévouement.

Comment, après avoir aimé, uniquement, Jésus comme un fils, Marie comme une épouse, saint Joseph ne les aimerait-il plus de cet amour à part glorifié ?

Et comment peut-il les aimer ainsi sans que Jésus l'aime en fils, d'un amour éternel; et Ma­rie en épouse d'un amour également sans fin ?
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II - LA GLOIRE DE SAINT JOSEPH ET L'AMOUR DE DIEU

L'amour infini de Dieu ne peut pas plus se trouver en défaut que sa sagesse à l'égard de saint Joseph.

Dieu le Père a choisi saint Joseph pour son Représentant. Nous l'avons vu partager avec lui son nom de Père à l'égard de son Fils unique. Puisque, par son mariage avec la Mère virgi­nale de Jésus, il lui a donné Jésus pour fils, il l'a donc aimé comme il n'aime aucune créature, sinon Marie. Il serait au premier chef absurde de penser que Dieu le Père dans le ciel lui a retiré ce divin Fils. Comment ! Les Évangiles appellent Marie et Joseph « Parents de Jésus », et cette parole devient fausse à l'entrée du ciel ! Marie disait à Jésus : « Votre père et moi nous vous cherchions », et dans le ciel elle pense­rait : « Je suis la mère de Jésus, mais je ne puis plus appeler Joseph son père ! » Jésus pendant trente ans lui a dit tous les jours : « Mon père », et dans le ciel il lui retirerait ce nom ! Le ciel serait donc pour saint Joseph infiniment infé­rieur à la terre, il y aurait perdu le titre le plus glorieux après le titre de Mère de Dieu !

Ô saint Joseph, Dieu le Père vous traite en père de Jésus dans le ciel, et cela dit des mer­veilles de gloire !

En ce Fils bien-aimé Dieu le Père se com­plaît infiniment. Et il ne se complaît surnatu­rellement en aucune créature, sinon dans la mesure où elle est unie à son Fils unique. Et plus elle lui est unie intimement, plus il se complaît en elle; et aucune créature, sinon Marie, n'est unie à Jésus comme vous, ô Joseph. Dieu se complaisait donc en vous sur la terre d'un amour à part. Et ses bienfaisances éga­laient ses complaisances. Ces complaisances et ces bienfaisances vous ont-elles délaissé à l'en­trée de l'éternité ? Ce serait odieux à penser : après vous avoir doté en ce monde d'une grâce incomparable, elles vous couronnent dans le ciel d'une gloire unique.
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Le Fils de Dieu sur la terre vous aimait en fils. Je ne conçois rien de plus précieux que cet amour filial, que cet amour du Fils de Dieu embrassant dans la même tendresse Dieu le Père, Marie et vous ! Qui osera me dire que cet amour filial s'est éteint pour vous dans les der­niers baisers que vous avez reçus de lui à la mort ? Après vous avoir donné dans son coeur une place unique à laquelle ni les anges, ni les saints ne peuvent aspirer, il vous laisserait dans l'éternité perdu dans la foule des anges et des saints ! Mais alors, pour une âme aussi délicate et aussi profonde que la vôtre, mieux valait-il rester sur la terre. En entrant dans le ciel vous auriez immensément perdu.

Y a-t-il au ciel, rien de plus précieux pour vous que d'être traité et aimé en père par le Fils de Dieu ?

J'ai adoré le Fils de Dieu, voulant recevoir de vous des services uniques : voulant si bien devoir son existence humaine à votre mariage virginal avec Marie, que sans ce mariage il ne se serait pas fait l'un de nous; je l'ai adoré, roulant aussi vous devoir la conservation de sa vie contre ses persécuteurs; je l'ai adoré, vou­lant recevoir de vous le plein développement de sa vie : Jésus vivait d'abord du lait de Marie, mais Marie vivait de vos travaux; puis quand le divin Enfant fut sevré, il dut la vie à vos sueurs, à vos craintes, à vos angoisses, à vos soins pa­ternels. Le Fils de Dieu n'avait pas de quoi se vêtir, et vous l'avez vêtu; il n'avait pas où se loger, vous l'avez reçu dans votre maison !... Et si l'on me dit que ces services trouvaient en eux-mêmes leur récompense, puisque, en les rendant à Jésus, vous étiez si intimement uni à ce divin Fils, je songe justement que si Jésus cessait dans l'éternité de vous aimer et de vous récompenser comme son père, votre récom­pense sur la terre valait mieux, dans un sens, que votre récompense dans les cieux !
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Et qui dira l'amour à part de l'Esprit-Saint, - la Charité substantielle et infinie, - envers vous ? Si je me rappelle les gages de cet amour, je ne puis qu'en admirer les glorieuses et bien­heureuses conséquences dans l'éternité.

Il a formé en vous un coeur, un amour pater­nel le plus miraculeux et en même temps le plus vrai et le plus parfait. On a dit qu'il s'est fait votre amour conjugal envers Marie. Mais ne s'est-il pas fait aussi votre amour paternel envers Jésus ? Et comment penser qu'il ait pu, à l'entrée du ciel, défaire ou diminuer cet amour, détruire le coeur de père qu'il avait formé en vous ! Le penser sent le blasphème contre Celui qui est la Charité même.

Et cet amour paternel que l'Esprit-Saint n'a pas retiré de votre coeur va-t-il éternellement rester sans réplique ? Non, l'amour filial de Jésus lui répondra en vous couronnant, d'une gloire digne de lui et digne de vous.

Si l'Esprit-Saint encore a mis dans votre coeur l'amour conjugal le plus parfait envers Marie, s'il s'est fait votre amour conjugal, comment croi­rai-je que, à l'entrée du ciel, il se soit retiré d'entre vous pour ne plus vous laisser que l'amour général des saints et des anges envers Marie ?

Non, l'Esprit-Saint, Époux adorable de Marie, continuera de vous embraser, vous son époux créé, qui le représentez près d'elle d'une ma­nière visible, de l'amour conjugal le plus tendre et le plus profond. Et il continue d'enflammer Marie pour vous d'un amour conjugal qui ne finira jamais. S'il n'en était pas ainsi, la terre était plus douce pour vous que le ciel...

L'Esprit-Saint a préparé dans votre coeur, à Bethléem, en Égypte, à Nazareth, un amour paternel envers Israël, envers l'Église entière. Et je le crois, en vous nommant le Patron et le Père de l'Église, les Souverains Pontifes n'ont fait que déclarer authentiquement un état, un privilège dont Dieu lui-même vous a doté : ils n'ont pas créé cet état, ce privilège. Ils procla­ment seulement que l'Esprit d'amour n'est pas revenu sur son œuvre au seuil de l'éternité, mais l'a, au contraire, consommée : j'entends qu'il a glorifié en vous un amour envers l'Église et envers nous dont ni les anges ni les saints ne sont capables : un amour de père. Et ils pro­clament aussi que le ciel vous honore et que la terre doit vous honorer d'un amour filial auquel ils ne sauraient songer envers les anges et envers les saints. Cet amour est une merveille de ten­dresse et de dévouement à part, commencée sur la terre, et qui ne peut qu'être consacrée dans le ciel par la gloire et les joies éternelles.
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Concluons donc : Joseph et Marie sont appelés par les Évangiles « les Parents de Jésus ». Et C'est pour toujours.

Marie a nommé Joseph « le père de Jésus » ; mille et mille fois Jésus a nommé Joseph son père. Et c'est pour toujours.

Saint Joseph a été appelé par les Évangiles l'Époux de Marie, et Marie, combien de fois avec le plus tendre respect, lui a donné ce nom dans son coeur ! Et c'est pour toujours.

Et ces relations d'une intimité sans égale avec Jésus et Marie s'épanouissent au ciel en une gloire et des joies sans égales. Dans les hon­neurs et les ravissements éternels, Jésus, Marie, Joseph, seront toujours ensemble, à part. Éter­nellement ils formeront un groupe, centre de la gloire et des joies du ciel. Quelque temps après la proclamation du dogme de l'Immacu­lée-Conception, Pie IX examinait l'esquisse d'un tableau destiné à en perpétuer le souvenir. Apercevant, perdue dans un coin, la figure de saint Joseph, il se récria : « Ce n'est point en bas, dit-il à l'artiste, mais là-haut avec la Sainte Vierge, un peu au dessous, si vous voulez, qu'est sa place; car telle est celle qu'il occupe dans le ciel (1)».


(1) Notre-Seigneur (Matth., XXI, II) dit que : « Parmi les enfants des femmes il n'a surgi personne de plus grand que Jean-Baptiste. » Saint Luc (VII, 28) explique cet éloge de Notre Seigneur en le complétant : « Il n'a point surgi de prophète plus grand... » Et, en effet, saint Jean a été pro­phète dès le sein de sa mère, et il a été prophète de plus près, il a été plus austère que les autres prophètes. Saint Jean est donc comparé pour son ministère prophétique aux autres prophètes connus du peuple juif. Et, ajoute le Seigneur : « Celui qu'annoncent et les prophètes, et Jean, bien qu'il soit moins âgé et moins connu encore que lui, le Messie, en un mot, est plus grand que lui : Qui minor est in Regno caelorum major est illo. » Ce sens nous parait plus conforme au caractère apologétique de ce passage. Cf. v. g. Mariani : Primauté, ch. XV.
Un autre sens très reçu est analogue à la pensée de Notre-Seigneur lorsqu'il compare le bonheur de la Maternité divine à celui de l'âme qui en­tend et garde la parole de Dieu. (Luc., XXVII, 27, 28.) Celui qui par la grâce est au dernier rang dans le royaume de Dieu est plus grand que saint Jean-Baptiste ne l'est par son rôle prophétique. Cette question a été profondément étudiée par beaucoup d'auteurs. Vu notre but, nous nous contentons de ces quelques mots. Cf. Seldmayr : Sum. Jos., an. 2002.
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TRENTIÈME ÉLÉVATION

Les divines Gloires de saint Joseph (Gloire dans l'Église par son Patronage (Cf. Lépicier : Op. cit., 265 pp. et s.)).

« La divine Maison que Joseph gouverna comme avec l'autorité d'un père contenait les prémices de l'Église naissante. De même que la Très Sainte Vierge est la mère de Jésus-Christ, elle est la mère de tous les chrétiens, qu'elle a enfantés sur le mont du Calvaire, au milieu des souffrances suprêmes du Rédempteur ; et Jésus-Christ est comme le premier-né des chrétiens, qui, par l'adoption et la rédemption, sont ses frères. »
« Sur cette immense multitude des chrétiens, qui composent l'Église, sur cette immense fa­mille répandue par toute la terre, saint Joseph, parce qu'il est l'époux de Marie et le père de Jésus-Christ, possède comme une autorité pa­ternelle (Encyc. Quantequam pluries.T. II, p. 254,éd. cit.) »

Voilà le principe que notre piété ne saurait assez méditer. Toute la doctrine sur le rôle à part de saint Joseph envers nous est là.

C'est donc parce que saint Joseph est l' « époux de Marie et le père de Jésus » : Quia vir Mariae et pater est Jesu Christi, c'est parce qu'il est le chef, le défenseur, le nourricier de la Sainte Famille, qu'il est aussi le père, le chef, le pro­tecteur, le défenseur, le nourricier de l'Église et de chaque âme.

Que cette origine de votre patronage, ô saint Joseph, doit nous le rendre cher et vénérable ! Vous êtes donc, de par votre rôle envers Jésus et envers Marie, de droit divin, le Patron univer­sel de l'Église et notre Patron particulier à chacun. Et les décrets des Souverains Pontifes n'ont fait que déclarer ce que vous êtes, en vous proclamant Patron de l'Eglise catholique.

Voilà pourquoi ce patronage mille fois béni nous apparaît, par l'incomparable puissance dont il dispose, par l'universalité des grâces qu'il peut obtenir, par l'étendue absolument catholique de son rayonnement dans le ciel, dans le purgatoire et sur la terre, supérieur au patronage de tous les saints et de tous les anges : il plonge ses racines dans l'ordre hypostatique, il est un épanouissement magnifique du rôle de saint Joseph dans la Sainte Famille.

Et justement parce que ce patronage plonge ses racines au coeur du monde surnaturel, et qu'il est, si j'ose dire, surnaturel dans le surna­turel même, tout de suite nous pouvons saisir deux de ses caractères que nous aurons tou­jours présents : ils sont si bien faits pour exciter notre confiance toute filiale en lui, soit pour les intérêts de l'Église, soit pour nos intérêts à nous ! C'est que ce patronage est parfaitement universel, embrassant toute l'Église, et parfaite­ment particulier, s'occupant de chacun de nous avec un soin extrême.
Voilà des idées que nous ne voulons pas oublier un instant, en contemplant saint Joseph comme le père très aimant, le père protecteur, le père nourricier, le père modèle et interces­seur de toute l'Église et en même temps de notre âme.
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I - SAINT JOSEPH PÈRE DE L'ÉGLISE ET DE CHAQUE ÂME

Rien dans ces Élévations sur saint Joseph ne nous a plus frappé que sa paternité sublime à l'égard de Jésus : paternité toute virginale, qui, n'ayant rien à voir avec la génération charnelle, est pourtant plus aimante, plus tendre, plus dévouée, plus attentive que toutes les paternités charnelles : parce que — disions-nous tout à l'heure — elle est tout ce qu'il y a de plus éle­vé, de plus parfait dans l'ordre surnaturel après l'Incarnation et la Maternité divine, parce qu'elle est, avec ces deux mystères, un des éléments de la Sainte Famille.

Image vivante et merveilleusement fidèle de la paternité de Dieu le Père à l'égard de son Fils, de la paternité des trois divines Personnes à l'égard de l'Église et de chacun de nous !

Nous avons vu, ô Père incomparable, votre paternité d'amour, de dévouement, de protec­tion, de défense, embrasser avec tant de vérité et d'amour, dans toutes les circonstances de sa vie : Jésus, « le Premier-né des chrétiens, qui, par l'adoption de la rédemption, sont ses frè­res ! »
Ainsi, je le crois, embrasse-t-elle l'Église entière et chaque âme dans toutes les circon­stances de leur vie : car l'Église c'est votre Jésus développé par toute la terre et dans tous les siècles ; chacun de nous est un autre Jésus pour vous comme pour votre Épouse, Marie.
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Re: Saint Joseph intime

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La paternité sublime de Joseph envers nous n'est-elle pas aussi une participation de la Ma­ternité de Marie envers l'Église ? De même que saint Joseph est, selon le mot de Léon XIII ( ibid., p. 255.), « un participant de sa sublime dignité, en vertu de son pacte virginal avec elle », ainsi est-il, en vertu du même pacte, « un participant » de sa sublime maternité.

Participant unique de la paternité de Dieu et de la maternité de Marie envers nous; saint Joseph est aussi un participant unique de leur amour. Des participations lointaines et géné­rales à l'amour paternel de Dieu sont si admira­bles dans l'ordre naturel et surtout dans l'ordre surnaturel ! Que dirons-nous de cette participa­tion, la plus prochaine, la plus à part, la plus immédiate, unique, à l'amour du Père, comme de Marie ! Nous comprendrons que rien n'en approche pour les tendresses, les dévouements, les vigilances, si nous ramenons ici, en y réfléchissant bien, ce principe d'un grand théologien de saint Joseph (Bossuet,t. XII, p. 123) : « Le vrai Père de Jésus-Christ, ce Dieu qui l'engendre dans l'éternité, a fait, en quelque sorte, couler en son sein quelque rayon ou quelque étincelle de cet amour qu'il a pour son Fils : c'est ce qui lui change le coeur, c'est ce qui lui donne un amour de père », à la ressemblance de l'amour de Marie envers Jésus vivant en lui-même, vivant dans l'Église, vivant en nous.

Je ne songe pas assez, ô Saint unique, à ces origines à part de votre amour : il est puisé dans les profondeurs de l'amour éternel.

Et je ne songe pas assez que, « participant de la dignité » de Marie et de sa maternité, vous êtes aussi un participant unique de son amour. Tout ce qu'on a pu dire de la bonté, de la miséricorde, de la pitié, des bienveillances, des bienfaisances, des dévouements, des attentions... de Marie à l'égard de l'Église et à notre égard, est vrai, une mesure admirable, pour vous, ô saint Joseph. Vous êtes bon, miséricordieux, secourable, bien au-delà de toutes nos concep­tions, de toutes nos espérances, de toutes nos attentes possibles, par-dessus tous les saints pourtant si miséricordieux, par-dessus tous les anges pourtant si bons.

Votre bonté et votre charité, rayon unique de la bonté et de la miséricorde infinies, ressem­blance unique de la bonté de Marie, devaient être capables de la tendresse qui convient au Verbe incarné, de la pitié qui convient à la faiblesse, à la pauvreté d'un Enfant Dieu. Comme bien plus facilement elle est proportionnée à toutes les épreuves de l'Église, à toutes nos faiblesses, à toutes nos infirmités, à toutes nos misères ! O vous qu'à la ressemblance du Père céleste, et de Marie, « Mère de miséricorde », nous pouvons nommer père de miséricorde et de pitié, laissez-vous toucher par nos incroyables misères.
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Re: Saint Joseph intime

Message par Laetitia »

II - PÈRE PROTECTEUR ET DÉFENSEUR DE L'ÉGLISE ET DE L'AME

Saint Joseph a sauvé la vie à Jésus ! On craint de blasphémer quand on parle ainsi : sauver la vie à un Dieu ! Mais Dieu ne voulait pas, en effet, que la vie de son Fils fût sauvée par des miracles. C'est « Joseph qui préserva de la mort l'Enfant menacé par la jalousie d'un roi en lui procurant un refuge (LEON XIII ibid., p. 255) ». Ainsi saint Joseph sauve la vie au Sauveur du monde, à la Victime et au Prêtre adorable !

Et Dieu veut aussi que son ministère de pro­tection et de défense paternelles à Bethléem, en Égypte, à Nazareth, soit l'origine, le gage, l'inau­guration de son ministère paternel au cours des siècles. « Comme il entourait saintement la Famille de Nazareth de sa protection, il couvre maintenant de son céleste patronage et défend l'Église de Jésus-Christ (Ibid.)» ; votre ministère actuel, ô Père, continue, et sans cesse, votre ministère à l'égard de Jésus !

Vous défendez l'Église de périls mortels : nous sommes sûrs, il est vrai, qu'elle n'aura point de fin, non plus que Jésus lui-même : mais pour elle comme pour Jésus, Dieu ne veut pas, d'ordinaire, recourir aux miracles contre tels périls extérieurs ou tels périls intérieurs. Et c'est vous qui êtes, avec Marie, l'universel Protecteur et Défenseur de l'Église et de mon âme.

Je ne suis pas assez frappé des dangers que court telle ou telle région de l'Église et des dan­gers que je cours moi-même ; et je ne sais pas assez crier vers vous. « De plus en plus, cepen­dant, il apparaît aux yeux des chrétiens que, comme Joseph a sauvé la vie de Jésus, il est le protecteur-né de l'Église et de chaque âme dans leurs dangers. » Puisse cette grande et douce vérité apparaître enfin à mes yeux avec une clarté décisive qui saisisse mon âme et l'ouvre à une immense confiance, dans des prières ardentes et quotidiennes !
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