LA DEVOTION A SAINT JOSEPH

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InHocSignoVinces
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Message par InHocSignoVinces »

Personne sur la terre n'est dispensé d'obéir. L'obéissance est la vertu de tous ;
l'ordination ne fait que rendre cette obligation plus étroite pour le prêtre ; elle le fait
ministre et représentant accrédité de l'Eglise auprès du peuple chrétien.
Il doit donc
toujours mettre en pratique l'axiome : Sentire cum Ecclesia c'est-à-dire, croire
avec l'Eglise, aimer avec l'Eglise, espérer avec l'Eglise et par suite obéir à l'Eglise,
toujours écouter sa voix.


Mais l'Eglise se personnifie dans des hommes qui sont ses organes attitrés ; ils ont grâce d'état et mission pour parler en son nom ; ils sont revêtus de son autorité ; ils l'exercent légitimement : le Souverain Pontife dans le monde entier et l'Evêque dans son diocèse. C'est à eux qu'il a été dit : " Qui vous écoute m'écoute ; qui vous méprise me méprise. "

Le prêtre ne peut jamais oublier le jour où prosterné au pieds de l'Evêque, il l'entendit lui demander : Promittis mihi et successoribus meis reverentiam et obedientiam ? Il a répondu : Promitto. Or cette promesse solennelle constitue un contrat religieux passé en présence des anges et des saints qui ont été témoins de cet engagement, en ont reçu l'expression et l'ont portée au ciel pour l'écrire dans le Livre de Vie.

L'évêque a donc un droit strict à l'obéissance de ses prêtres
qui doivent se faire l'application de ces paroles de saint Paul :
" Obéissez à ceux qui ont été placés à votre tête et soyez-leur
parfaitement soumis. Obéissez-leur afin qu'ils s'acquittent de
leur charge avec joie et non en gémissant ; ce qui ne vous serait
pas avantageux.
(Heb. XIII, 17.)


D'ailleurs cette soumission sans réserve des prêtres à leur évêque dans un diocèse est absolument nécessaire et saint Paul nous le fait comprendre par une belle comparaison : " Si les membres du corps, dit-il, n'étaient pas intimement unis à la tête, si chacun d'eux se prévalait du rôle particulier qu'il est appelé à remplir pour s'isoler et vivre indépendant, qu'adviendrait-il ? Ce serait la désordre, la rupture de ces relations harmonieuses, de cette belle unité, qui, de ces membres multiples ne fait qu'un corps où chacun tient sa place et fonctionne sous l'autorité de la puissance supérieure qui commande. '' (I Cor. XII, 14.)

Ainsi en serait-il dans un diocèse si l'évêque qui a la charge
et la responsabilité du gouvernement ne trouvait pas dans
ses prêtres une docilité parfaite, si ses ordres n'étaient pas
ponctuellement exécutés. Et ce serait au détriment des âmes.



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InHocSignoVinces
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Message par InHocSignoVinces »

Le prêtre vraiment obéissant ne discute pas, ne marchande
pas, il lui suffit de connaître la volonté de ses supérieurs pour
se mettre aussitôt à l'œuvre avec une parfaite bonne volonté.
Il ne se permettra jamais de suspecter ni surtout de critiquer
les actes et les mesures de l'administration diocésaine ; l'humilité
lui fait penser qu'en raison de leur situation les dépositaires
de l'autorité ont autant et plus de lumières qu'il n'en a lui-même;
la charité lui fait supposer qu'ils ne veulent et ne cherchent que
le bien ; la foi lui rappelle qu'ils ont grâce et mission pour gou-
verner ; enfin un peu de réflexion le convainc qu'ils peuvent
avoir pour agir des raisons que le public ne connaît pas et n'a
pas à connaître.


Le vrai prêtre qui vit sous l'autorité de ceux que Dieu a établi
ses représentants veut imiter saint Joseph.


Aussi son obéissance est prompte ; il sait que c'est sur l'heure,
au milieu même de la nuit que Joseph se leva.

Son obéissance est simple ; il sait que saint Joseph ne raisonna
pas ; car il savait que ce serait raisonner contre Dieu.

Son obéissance est confiante ; car il sait que saint Joseph n'eut
pas d'inquiétude, il savait que le Ciel qui l'envoyait vers le terre
d'exil veillerait sur lui.


Le vrai prêtre pratique la vertu d'obéissance, il obéit à Dieu
en obéissant à son évêque dont il est la joie et il prend ainsi
le moyen de voir se réaliser à son profit cette parole d'une
sainte âme : " Obéir c'est aller au ciel porté sur les épaules
d'un autre. "


En un mot, le vrai prêtre peut résumer sa vie comme celle
de Jésus dans cette simple parole : Erat subditus.

Il est soumis au Pape, au Prince des Pasteurs. La moindre
parole venue de Rome, tombée de cette chaire sur laquelle
l'erreur ne s'assied jamais est toujours pour lui une parole aimée
et respectée.


Il est soumis à celui qui est plus ordinairement appelé à le commander
et sous la direction duquel il travaille au champ du Père de famille. Sa
soumission est entière et sans défaillance envers son évêque.

Il est soumis à tout ce qui peut donner des ordres à son zèle : à la pauvreté
qu'il doit soulager généreusement, aux familles désolées auxquelles il ira
porter des consolations, aux pécheurs qu'il attendra avec patience, qu'il
appellera avec tendresse, qu'il accueillera avec amour.


Et si le prêtre se conduit vis-à-vis de son évêque comme un
fils obéissant, à leur tour ses fils spirituels lui donneront les
consolations qu'il est en droit d'attendre d'eux.

C'est saint Augustin qui dit : " Que l'inférieur se soumette au supérieur
et tous ceux qui sont au-dessous de l'inférieur se soumettront à lui. "
Il ne
faut pas oublier cette parole de l'Ecclésiaste : Qui honorat patrem suum jucundabitur
in filiis.
Le prêtre désire avec raison que ses paroissiens le respectent,
lui obéissent, l'aiment. Dieu inclinera certainement leur cœur
à lui donner cela si lui-même le donne à son supérieur.



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Message par InHocSignoVinces »

CHAPITRE XIV - Saint Joseph, modèle de pauvreté


" Le Fils de Dieu, dit saint Bernard, aimait tant la pauvreté,
que ne l'ayant pas trouvée dans le ciel, il est venu la chercher
sur la terre. "
C'est dans une étable qu'il est né ; ses premiers
adorateurs furent de pauvres bergers. Il est né d'une Mère
pauvre et il a choisi des pauvres pour ses Apôtres. Même au
jour de son entrée triomphale à Jérusalem, il était environné
de pauvres et d'une troupe d'enfants ; il était assis sur une
pauvre monture. Les premières paroles qu'il prononça en
public furent celles-ci : Bienheureux les pauvres d'esprit. "
Enfin, il mourut sur la croix et il fut mis dans un tombeau
emprunté. Entre la crèche de sa naissance et le gibet de son
dernier soupir, la pauvreté a occupé tous les instants de son
existence humaine.



Il est facile alors de comprendre que Jésus, chérissant ainsi
la pauvreté, ait dû mettre au cœur de saint Joseph un amour
bien grand de cette vertu avant de le choisir pour son gardien
et son père nourricier. Notre Bienheureux aima cette rigoureuse
vertu et il lui fut fidèle jusqu'à la mort.



L'Ecriture Sainte nous le montre à Bethléem où, faute d'argent,
il ne peut trouver place dans une hôtellerie pour y passer
la nuit, quia pauperes erant hospitium invenire non potuerunt.
On sait la diligence et la libéralité avec laquelle il distribua aux
pauvres les présents que Jésus avait reçus des Mages. Et le jour
de la Présentation de Notre-Seigneur au Temple, il ne put
offrir à Dieu que deux pigeonneaux parce qu'il n'avait pas de
quoi donner deux tourterelles et encore moins un agneau qui
était l'offrande des riches. Il gagne le pain de chaque jour à
la sueur de son front ; il n'a d'autre héritage que ses mains,
pas d'autre ressource que son travail.



Saint Joseph est pauvre ; il est obligé de gagner péniblement
sa vie et celle de la Sainte Famille, renfermé dans un atelier
obscur et inconnu, et cependant il est heureux, plus heureux
que ceux qui nagent dans l'abondance et habitent sous des
lambris dorés. Il ne subit pas sa condition comme une nécessité,
il s'y plaît, il l'aime ; il s'estime plus heureux de partager avec
Marie la pauvreté de Jésus qui, possédant toutes les richesses,
s'est fait pauvre pour l'amour de nous. Du reste, n'est-il pas
assez riche puisqu'il possède les deux plus beaux trésors du Ciel
et de la terre ? Et ne pouvons-nous pas lui appliquer la première
béatitude du Sauveur : " Vous êtes heureux, Joseph, dans votre
pauvreté ; car le royaume des Cieux est à vous. Votre vie obscure,
source de consolations pour vous, va devenir pour toutes les grandes
âmes le miroir anticipé de la pauvreté évangélique. "



Vivant dans l'intimité de Jésus et de Marie, il voyait le monde
de si haut que tout ce qu'il renferme devenait à ses yeux petit,
mesquin, méprisable ; être dépouillé de tout ce qui est de la
terre n'était même plus pour lui un sacrifice : c'était un doux
repos, une vraie liberté qui laissait à son âme la facilité de vivre
sans entraves dans l'amour des biens éternels et de prendre à
l'avance, comme dit saint Paul, la possession du royaume immuable.



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Re: LA DEVOTION A SAINT JOSEPH

Message par InHocSignoVinces »

Que ceux à qui Dieu a refusé les biens de ce monde se consolent ; il les traite comme il a traité saint Joseph, son représentant sur la terre et Jésus son propre Fils. S'ils sont tentés de se plaindre des rigueurs de la fortune, qu'ils entrent dans la grotte de Bethléem dans la maison de Nazareth, et, à la vue de ce beau spectacle que leur offre la pauvreté évangélique, qu'ils se disent à eux-mêmes : Sommes-nous dignes d'un meilleur sort que Jésus, Marie et Joseph ? Ils accepteront alors avec résignation, même avec joie, le sort qui leur est fait.

Avec cette conformité à la volonté divine, ils seront heureux
à l'humble place qu'elle leur a donnée au banquet de ce monde ;
au milieu des labeurs et des fatigues de chaque jour ils pourront
dire comme le saint homme Tobie :
" Il est vrai, nous sommes
pauvres, mais nous aurons beaucoup de biens si nous craignons
et si nous servons Dieu. "


Ils prendront garde de perdre le mérite de leur pauvreté et des mortifications qu'elle leur impose en murmurant contre la Providence, en se laissant aller au chagrin, en enviant les plaisirs ou le prétendu bonheur des riches ; ils dédaigneront plutôt ces vaines et dangereuses satisfactions de la terre ; ils se rappelleront que c'est par le sacrifice que leur âme s'épure, se fortifie, et quand, après les jours de tristesse et de combat ici-bas, ils apparaîtront au tribunal de Dieu, le Juge Suprême, à la sueur de leur front, à l'humilité de leur vie, à la trace glorieuse de leurs sacrifices, les reconnaître pour ses frères de prédilection, pour sa tribu préférée qui a portée sans rougir aux yeux du monde sa livrée d'immolation.

Comme saint Joseph montre bien aux travailleurs qu'ils
doivent se contenter de leur sort, supporter avec patience
le poids du jour et de la chaleur jusqu'à leur entrée dans ce séjour
où il règne, dans ce lieu de délices où ne se feront plus sentir
ni la faim, ni la soif, ni la chaleur, ni le soleil.


Comme il leur montre bien en sa personne un homme du
peuple, un ouvrier, sorti de leur rang, assis aujourd'hui sur un
des premiers trônes du royaume éternel. Il leur enseigne que
Dieu ne fait point acception de personnes ; qu'il aime les petits
autant et plus peut-être que les grands.
Le besoin d'égalité
tourmente la race contemporaine.
Saint Joseph leur apprend
que là-haut, chacun sera traité selon ses œuvres et que s'ils ont
été plus fidèles ici-bas à la loi du Roi des rois et du Maître des
maîtres, ils pourront, comme lui, s'asseoir un jour dans le ciel
sur un trône plus élevé que ceux des princes et des rois.


Que ceux qui ont été favorisés des biens de la fortune, ne s'y
attachent pas ; qu'ils ne soient jamais possédés par les richesses
au lieu de les posséder ; car ils ne seront jamais rassasiés ; ce qui
leur manque leur causera mille fois plus de peine que ce
qu'ils possèdent ne leur donnera de plaisir. Ainsi emportés par
des désirs insatiables, toute leur vie se passera dans l'inquiétude
et dans la recherche de ce qu'ils n'auront jamais. Le riche qui
aime ses richesses est déjà coupable : Qui aurum diligit non
justificabitur
(Eccl. v, 31.) ; le riche qui, bornant l'horizon de
sa pensée aux biens d'ici-bas, s'y arrête, s'y attache, s'y fixe comme à
la principale fin à laquelle il faille travailler, le riche qui a, dit Bossuet,

" l'esprit des richesses, l'orgueil, l'avidité insatiable de tout tirer à soi
est certainement exclus des promesses de la béatitude. "


Le riche intelligent et vraiment chrétien ne touchera aux
richesses que pour les répandre en largesses dans le sein des
pauvres ; il ne se résignera jamais à jouir lâchement des
commodités de la vie, quand il y a tant d'êtres humains qui manquent
du nécessaire.
Il sait que les fonds repartis en aumône sont
placés sur la banque du ciel à cent mille pour cent.



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Re: LA DEVOTION A SAINT JOSEPH

Message par InHocSignoVinces »

C'est surtout aux prêtres qu'il appartient d'imiter saint Joseph dans l'amour de la pauvreté.

Le prêtre est auprès des hommes le représentant d'un Dieu
qui a eu pour palais une pauvre étable, pour trône une humble
crèche, pour lit un peu de paille, pour vêtement de misérables
langes.


La gloire et le mérite de la vie sacerdotale c'est de ressembler
à celle de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Or il a été pauvre et il
a fait du détachement des biens de ce monde la base de la sainteté
chrétienne et surtout la sainteté sacerdotale. Lorsqu'il
envoya les Apôtres convertir le monde, il leur défendit de
prendre avec eux de l'or, de l'argent, deux tuniques et deux
chaussures, ne leur permettant que le strict nécessaire de la
vie. Un vieux manteau, quelques livres, des cahiers, voilà tout
l'avoir de saint Paul, tout ce qu'il laissa en mourant, digne
disciple d'un Maître qui n'eut pas une pierre pour reposer sa
tête.


Fidèle imitatrice de son divin Fondateur, l'Eglise n'a pas
promis à ses ministres les choses de la terre ; elle leur propose
seulement le ciel en dédommagement des peines et des sacrifices qu'elle leur impose.


La mission du prêtre sur la terre est de détruire l'empire de
la matière, d'arracher du cœur des hommes l'amour désordonné
de la propriété, de combattre l'idolâtrie de l'or, le culte de la richesse,
et de faire envisager à tous les biens terrestres comme
un amas de boue qui va bientôt s'anéantir à leurs yeux.


Le gain des âmes, voilà la seule ambition que le Seigneur autorise dans le prêtre ; voilà l'honoraire consolant qu'il promet à ses efforts et à ses peines, non une vile monnaie récompense du mercenaire.

Tel doit être le prêtre. Oserait-il, après avoir tonné en chaire contre l'amour des richesses, se montrer lui-même pris de la passion d'amasser et s'exposer à être accusé d'avarice ?


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Re: LA DEVOTION A SAINT JOSEPH

Message par InHocSignoVinces »

C'est sous les traits du parfait désintéressement que le peuple chrétien reconnaît volontiers dans le prêtre l'envoyé de Jésus-Christ. Le détachement des biens de la terre est une des vertus les plus propres à mériter au prêtre la vénération et à concilier à son ministère le respect et la confiance des fidèles. Plus les hommes sont passionnés pour l'or, plus ils admirent ceux qui ont la force de le mépriser.

Ainsi est fait le siècle au milieu duquel nous vivons. Plus il court après la fortune, moins il veut que le prêtre en amasse ; il exige impérieusement qu'ayant renoncé à fonder une famille et ayant placé ses espérances dans le ciel, le prêtre n'abaisse plus ses affections aux choses de la terre ; il veut qu'un homme qui a fait à Dieu la consécration totale de son cœur en extirpe la passion de l'or, sous peine de n'être plus à ses yeux qu'un être méprisable.

Quand un pasteur est élevé au-dessus de la cupidité terrestre, il attire à lui tous les cœurs ; ses paroissiens le considèrent comme un homme qui ne veut que leur bonheur, qui n'a d'autres ambitions que de sauver leurs âmes et ils cèdent au doux entraînement de son zèle. Si l'on sait que l'argent ne fait que passer par ses mains pour aller aux bonnes œuvres, personne ne songera à faire le compte de ce qu'il reçoit ; tous aimeront à augmenter ses ressources pour le mettre à même de faire plus de bien.

Qu'elle est honorable au sacerdoce, qu'elle est utile au succès des fonctions du ministère pastoral la réputation de désintéressement et de bienfaisance dans un prêtre !

C'est ce désintéressement de nos missionnaires qui a le plus efficacement contribué à la conversion des infidèles et des sauvages.
Voici ce que répondaient ces derniers au Gouverneur de Boston qui les sollicitait de s'unir aux Anglais contre les Français et de recevoir un ministre protestant à la place des prêtres et des religieux qui dirigeaient leurs missions : " Nous avons vu venir des terres lointaines des hommes bons et charitables ; et ils ne nous ont parlé ni de notre or, ni de nos perles précieuses, ni de l'échange de nos produits contre ceux d'un autre sol, mais ils nous ont parlé de Dieu, de Jésus, le Sauveur des hommes, de la prière, de la vertu, du ciel, où toutes les larmes sont essuyées et nous ne pouvons croire que des hommes si désintéressés puissent être des apôtres du mensonge."

Pour justifier et légitimer la passion de thésauriser, on peut
être tenté de la décorer du beau nom de prévoyance. Mais c'est
le prêtre surtout qui ne doit pas trop se préoccuper de l'avenir,
qui ne doit pas oublier les exhortations à la confiance, à l'abandon
filial entre les mains de la divine Providence que Notre-Seigneur
nous adresse dans l'Evangile sous la forme de ces comparaisons
touchantes des petits oiseaux des champs, du lis de la vallée.
Il doit se reposer entièrement pour ce lendemain sur
celui qui a dit : Quœrite primum regnum Dei et hœc omnia
adjicientur vobis.
Celui-là ne manquera pas à sa parole. On
n'a jamais vu un prêtre, pour avoir été charitable, mourir à
l'hôpital. Et quand cela serait ? . . .
" Que nous serions heureux,
disait saint Vincent de Paul, de devenir pauvres pour avoir
exercé la charité ? Et si l'un de nous était réduit à mendier
son pain, à coucher à l'air, et qu'on vînt lui demander : Pauvre
prêtre qui t'a réduit là ? Quel bonheur de pouvoir répondre : la charité. "


Que le prêtre vive toujours de manière à pouvoir répéter ces paroles éminemment sacerdotales que le grand Apôtre saint Paul disait avec une noblesse évangélique, lors de sa sortie de Milet : " Pour ce qui est de l'argent de l'or et des vêtements, ces choses sont trop terrestres pour que je les aie demandées, pour que je les aie même désirées. Je n'en ai pas voulu, je n'en veux pas aujourd'hui, moins que jamais. " Alors il gagnera le pieux attachement de ceux dont Dieu l'avait chargé ; il leur laissera les œuvres de sa piété, " la bonne odeur de Jésus-Christ, " dont il aura essayé d'embaumer leurs âmes et, quand il mourra, on pourra dire de lui, toute proportion gardée, comme du patriarche d'Assise : " François, le pauvre et l'humble, entre riche dans le Ciel ; il est honoré par les concerts célestes. Franciscus, pauper et humilis, cœlum dives ingreditur, hymnis cœlestibas honoratur. "


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Re: LA DEVOTION A SAINT JOSEPH

Message par InHocSignoVinces »

CHAPITRE XV - Saint Joseph, modèle de patience


La patience est cette vertu qui nous fait supporter avec paix
et même avec contentement tous les maux de cette vie,
par amour pour Dieu. Il n'est pas de vertu dont l'exercice s'impose
plus souvent à nous depuis que cette terre, à cause du péché
originel, est devenue une vallée de larmes ; il n'en est pas non
plus de plus difficile à pratiquer. Elle doit toujours supporter,
s'incliner respectueusement sous la main de Dieu et des événements
qui nous manifestent sa volonté ; elle doit réprimer tout mouvement
de vivacité ou de colère en face des oppositions et des injustices
humaines ; elle n'ouvre pas la bouche pour se plaindre, ou si elle
parle, c'est uniquement pour dire à Dieu : Vous avez raison, Seigneur,
dans tout ce que vous faites ou permettez ; j'accepte et je me soumets.


Et comme notre bienheureux Joseph a bien pratiqué cette vertu ! Toute sa vie n'a été qu'une suite ininterrompue de douleurs et de travaux pour ainsi dire intolérables et l'on peut dire de lui ce que l'apôtre saint Paul disait de Jésus : " à la place de la jouissance il a eu à porter la croix. "

Une série continuelle de souffrance forme la trame de sa vie tout entière : il est né de sang royal et la plupart de ses concitoyens le regardent avec indifférence sinon avec mépris ; son enfant, le Fils de Dieu naît dans une étable au milieu des intempéries de la saison et dans les souffrances du plus complet dénuement ; il fut témoin des peines cuisantes que cet enfant endura au moment de la circoncision ; il entendit Siméon prophétisant à sa très chère épouse que le glaive de douleur transpercerait son cœur et que son fils serait en butte aux contradictions des impies. On lui commande, lorsqu'il y pensait le moins, de quitter son pays, ses parents, et de conduire Jésus et Marie dans une terre étrangère. Il vit ce divin Enfant poursuivi par Hérode, désireux de tremper sa main criminelle dans son sang innocent ; après plusieurs années passées dans l'exil et dans une extrême pauvreté, il vit encore sa famille exposée à la rage d'un prince ambitieux et cruel. Il se rendit à Jérusalem pour remplir ses devoirs religieux et là précisément l'attendait la plus cruelle épreuve, la perte pendant trois jours du divin Enfant, le trésor de son cœur et le cour de sa vie.

Il est certain qu'en plusieurs de ces occasions, saint Joseph souffrit plus en son esprit que plusieurs martyrs n'ont souffert dans leur corps, qu'il fut tourmenté au fond de son âme plus rudement que les autres dans leur chair, que tous les maux qu'il souffrit en la présence de Jésus, en celle de Marie lui furent une espèce de martyre plus rigoureux que ne l'eût été la perte de sa propre vie par la main du bourreau.

Néanmoins la patience de saint Joseph fut invulnérable à
tous ces traits ; jamais il ne se plaignit de la Providence ;
son esprit resta toujours tranquille au milieu de tous ces orages et
il se soumit toujours à la sainte volonté de Dieu sur lui, sachant
que " c'est par la tribulation que Dieu éprouve les hommes
justes. "
(Eccl. 27) Il plia toujours sous la main de Dieu ;
elle ne rencontra jamais en lui d'obstacle ou de résistance ; il vécut
dans la souffrance comme dans la seule atmosphère où son amour
put respirer à l'aise et se développer librement. Il voulut souffrir
et il le voulut d'une volonté entièrement unie à celle de
Dieu. Jamais d'impatience, jamais de murmure. Et pour
apaiser son cœur, pour pacifier son âme, pour soutenir son
courage, dans cette âpre carrière, il y avait un oui perpétuel,
un fiat qu'il répétait de temps en temps comme si ce mot eût
été à ses lèvres un breuvage fortifiant.



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Re: LA DEVOTION A SAINT JOSEPH

Message par InHocSignoVinces »

Il en est un grand nombre en ce monde qui, en la pratique
de cette vertu, ne marchent pas sur les traces de saint Joseph
et qui sont loin d'accepter avec une patiente résignation les épreuves
qu'il plaît à la divine Providence de leur envoyer.


Chaque fois que l'aiguillon de la douleur se fait sentir en eux ;
quand des revers ou des échecs inattendus leur enlèvent
des espérances qui paraissent fondées ; quand la mort menace
de frapper à leur côté ce qu'ils ont de plus cher au monde, des
parents ou des amis dont l'existence fait le charme de leur vie ;
quand les hommes leur font sentir le poids de leurs ingratitudes
ou de leur injustice ; quand ils leur font sentir l'inconstance
de leurs faveurs, la sévérité de leurs jugements, la violence ou
l'indélicatesse de leurs procédés ; alors ils font entendre des
paroles acerbes, des plaintes désolées ; ils montrent de la colère,
du ressentiment, du dépit.



Ils oublient qu'ici-bas personne ne peut prétendre voir tout marcher
conformément à ses désirs ;
ils oublient qu'ils ne peuvent être plus
que Marie et Joseph qui ont passé constamment, malgré leur innocence
et leur admirable sainteté, par le creuset des plus cruelles tribulations.

Ils doivent se rappeler que les tribulations sont le creuset où Dieu purifie la vertu de ceux qu'il aime, que le chemin de la croix est le seul qui mène au ciel et que les justes doivent tous y passer.


La patience est la vertu des sages et des forts. Elle ravissait Salomon. " L'homme patient, s'écrie-t-il, vaut mieux que l'homme vaillant et celui qui domine son esprit l'emporte sur le preneur de villes." A se vaincre soi-même, en effet, il y a un héroïsme autrement grand qu'à vaincre un ennemi extérieur ; et le Patriarche d'Assise ne se trompait pas quand il disait au frère Léon : " de tous les dons spirituels que le Saint Esprit répand dans les âmes, le plus excellent, c'est le don de se vaincre soi-même et de souffrir volontiers pour l'amour de Dieu. "


Avant lui saint Grégoire-le-grand avait proclamé la patience supérieure au don des miracles et saint Jacques la présentait aux fidèles comme un chef-d'œuvre : patientia opus perfectum habet. (Jacq. 1, 14.)


Au jour de l'épreuve, il faut se tourner vers le Christ et se rappeler cette grande parole; aussi actuelle après dix-neuf siècles qu'au jour lointain où pour la première fois elle faisait tressaillir l'âme des multitudes : " Venez à moi, disait le Sauveur, vous qui travaillez, qui luttez, qui souffrez et pleurez, qui vous sentez près de succomber sous votre lourd fardeau, venez, et je vous donnerai la force ; venez et jusque dans les larmes vous goûterez une paix et une joie que les mondains ne connaissent pas. " Et cette étrange et sublime promesse s'est vérifiée et se vérifie chaque jour encore. Quand on a prié, le cœur devient plus léger et l'âme plus contente ; la prière rend toujours l'affliction moins douloureuse et la joie plus pure ; elle mêle à l'une je ne sais quoi de fortifiant et de doux, et à l'autre un parfum céleste.


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Re: LA DEVOTION A SAINT JOSEPH

Message par InHocSignoVinces »

C'est le prêtre surtout qui a besoin de comprendre et de mettre
en pratique cette recommandation de saint Paul : " la patience
lui est nécessaire afin que, faisant la volonté de Dieu, il obtienne
l'effet de la promesse. "
(Heb. x, 36.)

Il est facile de constater que les prêtres qui réussissent le mieux
dans l'exercice de leur ministère, qui se gagnent des cœurs
à Jésus-Christ, ce ne sont pas ceux qui s'agitent le plus, qui
s'abandonnent à la fougue de leur caractère, à l'impétuosité
de leur nature, qui, sous l'influence de la colère, ont toujours
à la bouche des paroles dures et menaçantes. Ceux-là peuvent
bien obtenir le silence de la dissimulation et de la peur ; mais
ils ne porteront point dans les âmes la conviction et l'amour.


Ces deux sentiments sont toujours le fruit de la patience et de
la douceur chez le prêtre qui use de procédés gracieux, chez qui
régnent le calme et la tranquilité qui lui font trouver les moyens
les plus sûrs de réussir et qui, par ses paroles et par ses actes,
se montre un père ne voulant que le bien de ses enfants. La
mansuétude chez les prêtres est une forme d'apostolat ; elle
manifeste et honore leur foi, elle rend devant tous le témoignage
qu'il fait bon vivre avec Dieu ; elle conquiert les âmes, car
rien n'attire comme cette humble et gracieuse fleur de l'amour,
rien ne s'empare du cœur comme cette vertu.
" Jamais, disait
le doux évêque de Genève, jamais je ne me suis permis de
répliques piquantes, ni de paroles contraires à la douceur que
je ne m'en sois repenti ; les âmes se gagnent par l'amour plus
que par la rigueur et nous ne devons pas seulement être bons,
mais très bons. "


Partout et toujours on a de l'attrait pour l'homme paisible,
on aime sa compagnie ; on est heureux de l'entendre ;
sa conversation édifie, paît, instruit, console. L'homme
patient, calme, fait admettre sa manière de voir qu'il
n'impose pas, on le voit, mais dont il montre paisiblement
le bien fondé ; il sait parler et se taire quand il le faut.
Par l'ensemble de ses bons procédés, il réussit à ranger
tout le monde de son parti et souvent il triomphe d'une
manière éclatante là où d'autres plus violents
auraient échoué complètement.


Le prêtre patient peut éprouver des contradictions et de
l'ingratitude ; mais il dévore en secret ses chagrins et ses
dégoûts ; il sait accepter et savourer le noble plaisir de
faire des ingrats. A ceux qui refusent de l'entendre, de suivre ses
conseils, de lui plaire, de lui dire merci pour le bien qu'il veut
leur faire, il est heureux de dire comme Auguste à Cinna :

" Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler ;
Je t'en avais comblé, je t'en vais accabler.


Le prêtre patient sait que souffrir, pardonner, se taire, aimer
et bénir, telle a été en résumé la vie du Sauveur. Il veut que
la sienne ressemble à celle de Jésus. Il se rappelle les paroles de
saint Paul : Per omnia omnibus placeo, et il s'efforce de faire
plaisir à tous en toutes choses. Ce programme est la sainteté
pour soi, c'est le bonheur pour autrui et le moyen par excellence
de le gagner à Dieu. Il comprend que si aucune joie n'est
joie sans Dieu, aucune peine n'est peine avec Dieu ; il trouve
son bonheur à mettre en pratique cette sentence de la bienheureuse
Mère Barat : " Lorsque tout nous abandonne, abandonnons tout à
Dieu; "
et cette autre de sainte Thérèse : " Le bonheur de souffrir
pour Dieu est le meilleur de tous les bonheurs.


Et à ce prêtre dont l'âme est revêtue de patience, on pourra
toujours dire avec nos Livres Saints que " sa résidence sera
établie dans la paix "
(Ps. lxxv.) Et quel avantage que celui-là.
" Le moindre bien fait avec calme et édification, disait saint
Ignace de Loyola, est préférable à de plus grandes choses propres
à entraîner du trouble et du scandale. "



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InHocSignoVinces
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Re: LA DEVOTION A SAINT JOSEPH

Message par InHocSignoVinces »

Saint Joseph a donc été le parfait modèle de toutes les vertus.
Que Jésus a donc dû l'aimer et quelle puissance ce grand Saint
doit avoir au ciel sur le cœur de son divin Fils.
Prions donc
Jésus par les mérites de saint Joseph et disons-lui :
Personnellement
ô Jésus, nous ne méritons rien, pas même d'être écoutés
de vous. Ce que nous devons à votre justice, fait une barrière
à votre miséricorde. Nous nous abaissons donc, nous nous effaçons,
nous sommes indignes de votre regard ; mais voyez
votre père qui prie pour nous ; voyez son amour sans bornes,
sa pureté sans tache, son humilité sans ombre, son obéissance
sans réserve, sa justice parfaite ; voyez son doux visage de
père, ses yeux qui ont pleuré, ses lèvres qui vous ont tant consolé
et, à cause des mérites de saint Joseph, écoutez-nous, agréez nos prières.



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