Famille de Saint Basile

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Abbé Zins
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Famille de Saint Basile

Message par Abbé Zins »


Famille de Saint Basile :


de Néo-Césarée dans le Pont, disciple de Saint Grégoire le Thaumaturge

Saint Basile le Grand, Evêque de Césarée en Cappadoce : 1/1, 14/6

Ses frères Evêques :

Saint Grégoire de Nysse : 9 mars

Saint Pierre de Sébaste : 9 janvier

Son aïeule : Sainte Macrine de Néo-Césarée : 14/1, tante maternelle de Saint Basile, l'ayant en partie éduqué.

Sa soeur, la Vierge Sainte Macrine : 19/7


Ses parents :

Saint Basile l’ancien : 30 mai

Sainte Emmilienne : 30 mai


son condisciple et ami : Saint Grégoire de Naziance (9/5) cf.a. : 9/12 (Gorgonie), Césarée (25/2), Nonne (5/8) 17/8

A compléter.
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gabrielle
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Re: Famille de Saint Basile

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A venir sous peu.
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gabrielle
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Re: Famille de Saint Basile

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SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE, ÉVÊQUE

331-396. — Papes : Saint Sylvestre Ier ; saint Sirice. — Empereurs : Constantin; Arcadius.

Le saint prélat dont nous allons écrire la vie fut doué d'un excellent esprit, d'une rare doctrine et d'une admirable éloquence ; de sorte qu'il n'a pas seulement surpassé tous les orateurs de son temps, mais qu'il a encore égalé les plus grands qui aient jamais paru dans l'Eglise : et ses œuvres sont une preuve authentique de ce que nous disons. Il naquit en Cappadoce, vers l'an 331, dans une famille de Saints. Sainte Macrine et saint Basile, ses aînés, contribuèrent à son éducation autant que ses parents. Aussitôt que l'âge le lui permit, il étudia les lettres humaines. Théodoret dit encore expressément qu'il mena quelque temps la vie monastique 1 ; mais il ne s'y engagea point. Il s'enchaîna même au monde par les liens du mariage. Il le regretta plus lard, dans son Traité de la Virginité il gémit de ne pouvoir profiter lui-même de ce qu'il dit de cette vertu, et il déplore la perte d'un bien qu'il a connu trop tard. Il épousa pourtant une femme de beaucoup de mérite, qui se rendit la compagne de sa vertu. Vivant ensemble d'une manière conforme à l'Evangile, ils s'éloignaient peu de la perfection de ceux de leur famille qui servaient Dieu dans le célibat. Au bout d'un certain temps, que l'histoire ne précise pas, Grégoire embrassa l'état ecclésiastique et remplit la fonction de lecteur. Mais, séduit ou par l'ambition ou par les charmes des lettres profanes, il cessa de faire aux fidèles la lecture des livres sacrés, pour enseigner la rhétorique aux jeunes gens. Ce fut un scandale parmi les chrétiens ; on voyait dans cette conduite une espèce de désertion de la carrière ecclésiastique et un grand danger pour celui qui s'y lançait. Saint Grégoire de Nazianze, son ami, lui adressa dans une lettre, à ce sujet, des remontrances également pleines de véhémence et de charité. On est porté à croire que ces reproches touchèrent notre Saint. Il est certain, en tout cas, qu'il ne fut pas longtemps rhéteur, et qu'étant rentré dans l'état ecclésiastique, il fut élevé à la prêtrise. Ce fut quelques années après, selon certains auteurs, qu'il perdit sa femme, dont saint Grégoire de Nazianze a fait un si bel éloge; il dit « qu'elle était l'ornement de l'Eglise ; il l'appelle une personne sacrée, vraie épouse d'un prêtre, égale en honneur et en dignité à son mari, et digne de grands mystères ». Ces paroles ont fait croire à plusieurs que, s'étant volontairement séparée de son mari, lorsqu'il entra dans le sacerdoce, elle avait été honorée de l'office de diaconesse 1.


1. Liv. IV, c. 28.

1. Cave prétend que saint Grégoire de Nysse a continué de cohabiter avec sa femme, même lorsqu'il fut évêque. Ce fait, dont il ne fournit aucune preuve, eût été contraire aux lois de l'Eglise, alors en vigueur: 1. Les diacres, les prêtres, les évêques, qui n'avaient pas été mariés avant leur ordination, devaient rester célibataires; 2 ceux qui étaient maries devaient se séparer de leur femme, par un consentement réciproque, pour entrer dans le sacerdoce. Selon saint Grégoire de Nazianze, la nécessité du célibat était devenue une conviction si populaire, qu'on n'aurait pas accepté les sacrements des mains d''un prêtre marié. Synesius refusa d'abord l'évêché de Ptolémaïs, parce qu'il ne pouvait l'accepter sans renoncer à tout commerce avec sa femme. Voyez Eusèbe, saint Jérôme, saint Jean Chrysostome, saint Epiphane, etc. Ce n'est qu'a partir du VIIe siècle, lorsque l'Orient commença à ne plus se laisser guider entièrement par Rome, qu'il perdit peu a peu l'idéal du sacerdoce, et que le clergé, en s'affranchissant de la chasteté, perdit la considération, la science et le zèle.

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gabrielle
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Re: Famille de Saint Basile

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Saint Basile, surnommé le Grand, frère de notre Saint, élevé en 370 sur le siège de Césarée, métropole de Cappadoce, songea à employer au service public de l'Eglise les grands talents de Grégoire. Le siège de Nysse, ville de Cappadoce, à trente lieues de Césarée, du côté de la Galatie, étant venu à vaquer, six ou sept mois après, il le fit remplir par son frère. En faisant connaître cette élection à Eusèbe de Samosate, il lui dit :

« J'eusse souhaité que mon frère Grégoire eût à gouverner une Eglise proportionnée à son mérite et à sa capacité ; c'est-à-dire toute l'Eglise qui est sous le soleil. Mais cela ne pouvant se faire, il faut se contenter que Grégoire honore le lieu où il sera évêque. La vraie grandeur ne consiste pas seulement à être capable de grandes choses, mais à pouvoir faire paraître grandes les petites ».


Notre Saint ne partageait pas ces sentiments sur ses mérites, il se croyait bien au-dessous de la dignité et de la charge de l'épiscopat ; il fallut que les évêques de la province lui fissent violence, pour l'obliger à recevoir l'imposition des mains. Leur choix fut bientôt justifié par la conduite de ce saint prélat. Il pratiquait la pauvreté sur lui-même pour enrichir les pauvres ; il leur consacra son patrimoine. Zélé, charitable, prudent, sa science profonde ne l'empêchait pas de se mettre à la portée de tous. Nous parlerons plus loin des écrits qu'il fit pour régler les mœurs et la discipline de l'Eglise; il veilla à l'observation des canons avec plus de vigueur encore que son frère. Il ne combattit pas l'erreur moins vivement que le vice, et jamais aucune considération humaine n'arrêta son ardeur épiscopale. Docteur, il servait de sa plume l'Eglise universelle ; évêque, il travaillait de toutes ses forces, et par l'exemple et par la prédication, au bien de l'Eglise de Nysse ; c'était un titre à la haine des Ariens.

Ces hérétiques le calomnièrent auprès de Démosthène, vicaire du Pont, grand ennemi des catholiques, comme son maître, l'empereur Valons. Démosthène envoya des soldats pour arrêter le saint évêque. Celui-ci se laissa d'abord prendre sans résistance ; mais quand il vit qu'on ne voulait lui accorder aucun soulagement, malgré le mauvais état de sa santé et la rigueur de la saison, il s'échappa des mains des soldats. En vain Basile, dans une lettre respectueuse, essaya d'adoucir Démosthène, lui exposant de la part de tous les évêques de la Cappadoce, l'innocence de son frère.
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gabrielle
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Le concile qui était chargé de le juger à Nysse était uniquement composé d'Ariens. Ce qui causa le plus de douleur à notre Saint, ce fut moins la persécution qu'il souffrait que les progrès de l'hérésie, et le triste sort de son troupeau, gouverné par un intrus sans foi, sans mœurs et sans capacité. Il en écrivit à saint Grégoire de Nazianze, qui lui répondit de mettre sa confiance en Dieu et d'espérer que l'erreur ne triompherait pas longtemps de la vérité. Cette prédiction se réalisa en 378, à la mort de l'empereur Valens. Gratien, son successeur, rappela les évêques exilés et leur rendit leurs églises.

L'exil de saint Grégoire de Nysse ne fut point perdu pour l'Eglise ; ce fut même le plus beau moment de sa vie, car les églises des lieux où l'on savait qu'il devait passer, l'appelaient pour les pacifier et les régler. Saint Grégoire de Nazianze dit que ce changement continuel de lieu le rendait semblable au soleil, qui, sans s'arrêter jamais en aucune place, porte partout la chaleur, la lumière et la fécondité. Notre Saint remonta donc sur son siège ; mais, à peine avait-il goûté la joie de revoir son peuple, qu'il fut appelé à Césarée par la mort de son frère, saint Basile, qu'il avait toujours regardé comme son guide, son oracle. Les pensées de la religion purent seules lui donner assez de forces pour supporter la perte d'une personne si chère, au moment où la paix rendue à l'Eglise allait leur permettre de correspondre et de se voir plus librement (379). La même année il lui fallut se rendre à Antioche, où le patriarche saint Mélèce tint un concile. Saint Grégoire de Nysse y reçut la commission de visiter l'Arabie et la Palestine, pour y réformer les églises. Mais il ne fit ces voyages que l'année d'après, c'est-à-dire en 380.

Au sortir du concile il revint à Nysse, puis il partit pour visiter sa sœur, sainte Macrine, qu'il n'avait pas vue depuis huit ans. Il avait besoin de se consoler avec elle de la mort de saint Basile, mais il trouva un nouveau sujet de douleur; quand il fut proche du monastère où sainte Macrine était supérieure, il apprit qu'elle était malade. Les moines qui vivaient au même lieu, sous la conduite de saint Pierre, son frère, vinrent au-devant de lui, selon leur coutume ; les vierges l'attendirent dans l'église. Après la prière, elles baissèrent la tête pour recevoir sa bénédiction et se retirèrent modestement, sans qu'il en restât une seule. Il vit par là, car elles étaient voilées, que sa sœur n'y était pas. Il alla la voir dans sa chambre, où il la trouva couchée par terre, sur une planche ; elle était tournée vers l'Orient pour pouvoir prier. L'entretien tomba bientôt sur saint Basile : « Mon esprit», dit saint Grégoire, « en était tout troublé, mon visage abattu , et je ne pus retenir mes larmes. Mais elle, loin de se laisser abattre comme moi, en profita pour dire des choses si merveilleuses sur la Providence divine et sur la vie future, que j'en fus tout transporté hors de moi-même ». Ces pensées servirent depuis à notre Saint pour composer un Traité de l'âme et de la Résurrection.
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gabrielle
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Re: Famille de Saint Basile

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Dans ces doux épanchements de la sœur et du frère, où chacun racontait ce qui était arrivé, Grégoire lui parla des disgrâces qu'il avait subies sous l'empereur Valens, son exil, ses privations. « Quoi ! mon frère », lui dit sainte Macrine, « prenez-vous cela pour des disgrâces? ce serait être ingrat que de ne pas les regarder comme de grandes faveurs du ciel ». L'évêque de Nysse, ravi de cet entretien céleste, eût désiré qu'il durât plus longtemps ; mais ils entendirent le chant des psaumes, pour la prière des lampes, c'est-à-dire les Vêpres ; sa sœur l'envoya à l'église et pria de son côté ; le lendemain matin, il la trouva épuisée par la fièvre, et vit bien qu'elle ne passerait pas la journée : mais elle, surmontant la violence de son mal et la difficulté de respirer, s'efforçait de dissiper par ses entretiens la tristesse qui paraissait sur le visage de son frère. Vers le soir, se sentant mourir, elle cessa de lui parler et se mit en prières, mais d'une voix si basse, qu'à peine pouvait-on l'entendre. Cependant elle joignait les mains, et faisait le signe de la croix sur ses yeux, sur sa bouche et sur son cœur. Quand on eut apporté de la lumière, on reconnut, aux mouvements de ses lèvres et de ses yeux, qu'elle s'acquittait, autant qu'elle pouvait, de la prière du soir, dont elle marqua la fin en faisant le signe de la croix sur son visage ; et, jetant un profond soupir, elle termina sa vie avec sa prière. Saint Grégoire, qu'elle avait prié de lui fermer les yeux et la bouche, trouva ses paupières doucement abaissées, comme si elle eût été endormie, sa bouche et ses mains sur sa poitrine, enfin tout son corps si bien composé, qu'on n'eut pas besoin d'y toucher pour l'ensevelir.

Saint Grégoire pria deux des principales religieuses , une veuve illustre nommée Vestiane, et une diaconesse nommée Lempadie, qui, sous la défunte, conduisait la communauté, de l'aider pour rendre à sa sœur les honneurs funèbres. Il leur demanda si elles n'avaient point en réserve quelques habits précieux, pour parer le corps de sa sœur, selon la coutume. Lampadie répondit en pleurant :

« Vous voyez tout ce qu'elle avait. Voilà son manteau, son voile et ses souliers tout usés ».

Saint Grégoire fut donc réduit à l'orner d'un de ses manteaux ; car les habits des hommes et des femmes consistaient en de grandes draperies dont plusieurs pouvaient se servir indifféremment. Vestiane, en parant la tête de la défunte, dit à saint Grégoire :

« Voilà quel était son collier ».

En disant cela, elle le détacha par derrière, et lui montra une croix et un anneau, l'un et l'autre de fer, que la Sainte portait toujours sur le cœur.

« Vous pouvez garder la croix», dit saint Grégoire, «je me contenterai de l'anneau, car j'y vois aussi une croix gravée ».

— « Vous n'avez pas mal choisi », répondit Vestiane, « l'anneau est creux à cet endroit et renferme du bois de la vraie croix ».

Vestiane lui fit remarquer, au-dessous du cou de Macrine, une tache noire et grosse comme la piqûre d'une aiguille, et lui dit : « C'est un monument de la piété et de la protection de Dieu à son égard. Ayant un jour une espèce de cancer en cet endroit, elle ne voulut jamais souffrir que les chirurgiens y missent la main ; sa modestie lui faisait regarder ce remède comme quelque chose de pire que le mal. Comme sa mère voulait l'obliger à souffrir l'opération, la Sainte passa une nuit dans l'église en prières et en larmes. Le lendemain, sa mère revint à la charge ; Macrine la pria alors de faire seulement le signe de la croix sur son sein. La mère le fit, et le cancer se trouva entièrement guéri ; il n'en resta que la petite marque noire que vous voyez ».
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gabrielle
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Re: Famille de Saint Basile

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On passa la nuit à chanter les psaumes, comme dans les fêtes des martyrs ; et, le jour étant venu, comme il était accouru une très-grande multitude de peuple, saint Grégoire les rangea en deux chœurs, les femmes avec les vierges, les hommes avec les moines. L'évêque du lieu, nommé Araxe, y était aussi avec tout son clergé. Saint Grégoire et lui prirent par-devant le lit sur lequel était le corps, deux des premiers du clergé le prirent par derrière, et ils le portèrent ainsi lentement, arrêtés par la foule du peuple qui marchait devant, et s'empressait tout autour. Deux rangs de diacres et d'autres ministres marchaient devant le corps, portant des flambeaux de cire, et on chantait des psaumes tout d'une voix, depuis une extrémité de la procession jusqu'à l'autre. Quoiqu'il n'y eût que sept ou huit stades jusqu'au lieu de la sépulture, c'es-à-dire environ mille pas, ils furent presque tout le jour à les faire. C'était l'église des quarante martyrs, où le père et la mère de sainte Macrine étaient enterrés. Y étant arrivé, on fit les prières accoutumées ; et, avant que d'ouvrir le sépulcre, saint Grégoire eut soin de couvrir d'un drap blanc les corps de son père et de sa mère, pour ne pas manquer au respect en les exposant à la vue défigurés par la mort. Ensuite, lui et Araxe prirent le corps de sainte Macrine de dessus le lit, et le mirent comme elle l'avait toujours désiré, auprès de sainte Emélie, sa mère, faisant une prière commune pour toutes les deux. Tout étant achevé, saint Grégoire se prosterna sur le tombeau, et en baisa la poussière. C'est ainsi qu'il décrit lui-même les funérailles de sainte Macrine, sa sœur, dans la lettre au moine Olympius, qui contient la vie de cette Sainte.
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gabrielle
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Re: Famille de Saint Basile

Message par gabrielle »

Saint Grégoire, après avoir rendu à sa sœur les derniers devoirs, s'en retourna à Nysse, sur la fin de l'an 379. Il y resta jusqu'à ce que la belle saison lui permit de visiter l'Arabie et la Palestine. L'empereur lui donna pour ce voyage l'usage des voitures publiques : un chariot fut mis à sa disposition, et il lui servit, à lui et à ceux qui l'accompagnaient, d'église et de monastère. Ils y chantaient des psaumes pendant le chemin et y observaient les jeûnes. Il visita donc l'Arabie, puis Bethléem, le Calvaire, la montagne des Oliviers et le Saint-Sépulcre, pour satisfaire sa dévotion ; mais il trouva tant de désordre et de corruption parmi les habitants de ce pays, qu'il considéra ce pèlerinage comme dangereux, surtout pour les femmes et les religieux, dont la vertu s'y trouvait bien exposée. Il s'en expliqua depuis dans un discours en forme de lettre ; ce n'est pas qu'il condamne absolument les pèlerinages, puisqu'il en fit lui-même ; mais il en signale les périls.

Les affaires de l'Eglise n'étaient pas en meilleur état que les mœurs des habitants, malgré le zèle de saint Cyrille, évêque de Jérusalem. Saint Grégoire ne fut pas plus heureux pour réformer cette Eglise ; il fut obligé de s'en retourner, sans avoir rien fait autre chose que d'augmenter ses mérites par de nobles intentions et de courageux efforts. Il se trouva l'année suivante (381) au célèbre concile de Constantinople, qui, composé seulement d'évêques orientaux, est devenu œcuménique, parce que toute l'Eglise en a adopté les décrets. C'est un des quatre conciles que le pape saint Grégoire respectait comme les quatre évangiles ; il y fit la connaissance de saint Jérôme, et il lui fit voir, à lui et à saint Grégoire de Nazianze, un livre qu'il avait écrit contre l'hérétique Eunomius. Il y prononça l'oraison funèbre de saint Mélèce d'Antioche, président de l'assemblée ; de plus, il fut l'un des prélats que l'on établit en Orient comme le centre de la communion catholique ; de sorte que, si quelqu'un eût refusé de communiquer avec lui, il n'eût point été considéré comme appartenant à la véritable Eglise. Il assista encore l'année suivante (382) à un autre concile de Constantinople, où il prononça un beau discours sur la divinité du Fils et du Saint-Esprit. Trois ans après (380) il fut obligé de retourner-dans la ville impériale et d'y faire un long séjour : il y prononça deux oraisons funèbres: l'une de la jeune princesse Pulchérie, fille de l'empereur Théodose ; l'autre de l'impératrice, première femme de Théodose et mère de Pulchérie. Cette dernière est « excellente et accomplie, dit le Père Giry ; elle contient les vertus propres aux reines et aux princesses ; elle peut être lue par les dames, qui y trouveront un modèle de la perfection chrétienne, bien propre aux personnes de leur condition ». Revenu à Nysse, notre Saint y vit souvent son repos troublé par Hellade, évêque de Césarée, successeur de saint Basile, son frère, homme inquiet et d'un mérite très-médiocre, qui ne s'appliquait qu'à persécuter, à fatiguer sans raison les parents et les amis de son saint prédécesseur. Saint Grégoire, malgré sa patience et son humilité, fut obligé de confier à saint Flavien, patriarche d'Antioche, le soin de le défendre de ces injustes attaques. L'an 394, saint Grégoire assista encore à un concile de Constantinople, pour la dédicace de l'église de Rufin ; il fut placé parmi les métropolitains, grande distinction accordée à sa personne et à son mérite, car son siège épiscopal était peu considérable. Il termina sa glorieuse carrière entre l'an 394 et l'an 404 : on ne sait pas au juste l'année.


à suivre : Saint Basile
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gabrielle
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Re: Famille de Saint Basile

Message par gabrielle »

S. BASILE LE GRAND, ARCHEVÊQUE DE CÉSARÉE

DOCTEUR DE L'ÉGLISE 329-379. — Papes : Saint Sylvestre 1er; saint Damase. — Empereurs ; Constantin Ier; Gratien.

Il regrettait profondément une chose, c'était de ne pouvoir endurer plusieurs martyres pour la défense de la vérité.
S. Grég. de Naz., Orais. funèbre de saint Basile.

Saint Basile, d'une famille où la sainteté semblait héréditaire, naquit à Césarée, métropole de la Cappadoce, vers la fin de l'année 329. Ceux dont il avait reçu le jour étaient nés aussi dans le même pays. Son père cependant était originaire du Pont, et ses ancêtres y avaient joui longtemps d'une haute considération. Sainte Macrine fut son aïeule paternelle. Cette sainte et son mari, dont le nom n'est pas parvenu jusqu'à nous, furent dépouillés de leurs biens et souffrirent de cruelles tortures pour la foi, sous le règne de Maximin II, en 331. Ayant une autre fois pris la fuite pour se soustraire aux recherches des persécuteurs, ils restèrent sept ans cachés dans les forêts du Pont, où Dieu, selon saint Grégoire de Nazianze 1, pourvut miraculeusement à leur subsistance.

1. Or. xx.
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Re: Famille de Saint Basile

Message par gabrielle »

Saint Basile l'Ancien et sainte Emmélie, dont Dieu se servit pour donner au monde le saint archevêque de Césarée, se rendirent recommandables par la pratique de toutes les vertus chrétiennes. Le ciel bénit leur mariage par la naissance de dix enfants. Il y en eut neuf qui lui survécurent et qui tous se distinguèrent par une sainteté éminente ; ceux qui restèrent dans le monde, dit saint Grégoire de Nazianze, parurent ne le pas céder en piété à ceux qui embrassèrent l'état de virginité pour se consacrer plus parfaitement au service de Dieu. Sainte Macrine était l'aînée de tous ces enfants ; elle aida sa mère dans l'éducation de ses frères et de ses sœurs, et travailla de concert avec elle à leur inspirer de vifs sentiments de religion. Il y avait quatre garçons : saint Basile, Naucrace, saint Grégoire de Nysse et saint Pierre de Sébaste.
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