Poésie

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Laetitia
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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Les fils de Mahomet crient aussi dans leur haine :
« Que contre les chrétiens notre bras se déchaîne ;
Écrasez, fiers enfants du prophète divin,
Ces félons enragés qui s'enivrent de vin,
Et pour qu'à notre gloire aucun titre ne manque,
Parcourons les forêts, tuons la race franque,
N'épargnons pas ses rois. Aux sons aigus du cor
Levons les coutelas aux larges tranchants d'or. »

De toutes parts on voit les villes écroulées,
Les ossements humains noircissent les vallées,
Et nonobstant cela, le monde, avec respect,
Devant la croix s'incline, et tout change d'aspect.

L'ignorant, sans effort, comprend les hauts mystères
De l'évangile. A des maximes étrangères,
Molestant la nature, avec soumission,
Se range le savant. La persuasion,
Dans toute sa rigueur, captive l'incrédule,
Le rive dans le bien et lui fait un scrupule
De faillir au devoir du chrétien. Beaucoup plus-
Et c'est certes bien là le miracle au-dessus

Des autres — la vertu, voulant des sacrifices
Du corps et de l'esprit, dérobe ses délices,
Comme un lis parfumé dérobe sa beauté
Dans un secret vallon.                                                  

                                                                       O sainte austérité !
C'est pourtant sur ton sol, dans tes divins parterres,
Et dans la solitude, à l'ombre des mystères
Précieux des autels qu'on trouve le bonheur ;
Aussi pour t'embrasser, en suivant le Sauveur,
Les déserts sont remplis de pieux solitaires,
Et bientôt trop étroits voit-on les monastères.



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Laetitia
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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Plus douces sont les mœurs, le loup devient agneau,
L'esclave en liberté respire un air nouveau.
L'orgueilleux devient humble et change sa parure,
Qui ravissait les yeux, pour la robe de bure.
Le riche se fait pauvre et va tendre la main,
Comme les miséreux, pour demander du pain.
Au nom de Jésus-Christ, la vengeance sévère
Avec bonté pardonne à l'injustice amère,
Même on voit l'offensé protéger l'offenseur,
Et souvent au besoin être son défenseur.

Ô barque du Sauveur, de conquête en conquête
Tu marches sûrement. Aucun vent ne t'arrête;
Cependant, que de flots ont voulu t'engloutir ?
Que d'écumants écueils sont venus t'assaillir ?
A votre tour, venez, surgissez : hérésies,
Schismes, doctes erreurs, louches hypocrisies
D'intrigants novateurs, spoliateurs des droits
Les plus incontestés, perturbateurs des lois
Qui lèguent ces pouvoirs dont l'action féconde
Régit avec sagesse et gouverne le monde,
Vous ne pourrez jamais, malgré tous vos efforts,
Faire trembler d'effroi, sous vos coups les plus forts,
La barque du Christ-Roi. Ses voiles déployées,
Sous la brise du ciel avec ampleur gonflées,
Elle vogue toujours et voit avec fracas
Les trônes s'écrouler sous l'autan des tracas
De l'intrigue. Elle voit des villes ruinées
Par l'inceste, l'orgueil et les sourdes menées
Des fauteurs éhontés menaçant tout pouvoir
Pour conduire au tombeau tout ordre et tout devoir.
A travers les monceaux de cendre et de poussière,
Elle vogue toujours.                                                                 

                                                                 Son nautonnier est Pierre
Chef immortel choisi par le divin Sauveur,
Chef de la papauté, qui brille avec splendeur.




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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Ô papauté, salut ! Tes rayons sur le monde
Comme ceux du soleil le réchauffe et l'inonde.
Du Sauveur à nos jours que de noms glorieux
Figurent dans tes rangs ? De leur sang généreux
Maints d'eux scellent leur foi. D'autres, par leur science,
Étonnent les savants. Ceux-ci, pleins de prudence,
Déjouent habilement tous les complots tramés
Par les fils de Satan. Ceux-là, bras désarmés,
Font reculer les rois. Certes, au ciel sans voiles,
Où l'on contemple Dieu, vous êtes les étoiles,
pontifes de Rome, et c'est avec fierté
Que s'incline à vos pieds toute la chrétienté.

Aux âges ténébreux, radieux météores,
Vous avez fait lever de brillantes aurores
Aux yeux de l'univers. On vous voit à genoux,
Pour apaiser le ciel, arrêter son courroux ;
Debout, vêtus de pourpre et la tiare en tête,
Parlant ex-cathedra, dans un grand jour de fête,
Pour proclamer un dogme. A l'injure, aux forfaits,
Vous n'avez pour répondre encor que des bienfaits.
Sur vos lèvres toujours se dessine un sourire,
Et sur la terre calme et doux est votre empire.

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Re: Poésie

Message par Laetitia »

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L'Assomption

                                                             Quelle est celle-ci qui s'élève du désert !..
                                                    ... appuyée sur son Bien-Aimé ?

                                                       (Cant, VIII, 5.)


Dans un élan d'amour, son âme étant ravie,
Marie, enfin, quitta l'exil de cette vie. 
  

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Re: Poésie

Message par Laetitia »


Les apôtres étaient chez saint Jean réunis,
Et la Vierge, en mourant, les avait tous bénis.

Jusqu'au sommet des cieux, comme une pure flamme,
L'aile d'un chérubin transporta sa belle âme.
Le ciel, pour un instant, suspendit ses concerts :

«  Quelle est celle, dit-il, qui monte des déserts ? »
La cour des cieux chanta : «  Louange à notre reine !
Anges, prosternez-vous, c'est votre souveraine ! »

Le saint corps de Marie en un tombeau fut mis :
Mort, tu crois triompher et tu te réjouis ?
Sur toi la Vierge aura bientôt une victoire,
Son corps ressuscité possédera la gloire.




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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Un spectacle inouï s'annonce dans les cieux,
On voit alors briller un globe lumineux :
Élie, est-ce ton char ? Je n'y vois pas de roue,
Ni de chevaux de feu. C'est peut-être un vaisseau.
Qui vole au firmament comme une aile d'oiseau ?

Je ne crois pas non plus, il aurait une proue,
Des voiles et des mâts avec leurs pavillons,
Luisant sur le ciel bleu comme des papillons
Étalant leurs couleurs sur la verte prairie,
En buvant le nectar d'une fraise mûrie.

C'est, dis-je, une nuée avançant dans l'éther,
Comme un navire au vent qui vogue dans la mer.

Regardez-la venir la nue au flanc d'opale,
Chatoyante comme une aurore boréale :
Elle descend vers nous, elle descend encor ;
Ses contours de satin sont tout dentelés d'or ;
Des reflets de saphir, de pourpre et d’émeraude,
Miroitent dans son sein. Voyez comme elle rôde.
D'où vient-elle ? Des cieux, des monts ou de la mer ?
Mais n'est-ce pas toi, Mars, Saturne ou Jupiter,
Qui l'a lancée avec le secret du mystère
Sur l'incolore flot de l'agile atmosphère ?

Je la vois, en passant, visiter les saints lieux :
Elle a sur Béthanie un éclat radieux,
Une blancheur de lis. A Nazareth, émue,
Dirait-on, elle prend un teint rose et salue.
Elle file de là d'un seul bond au Thabor ;
De ses flancs rutilants s'échappent des jets d'or.
Puis à Gethsémani sa couleur écarlate
Rend sinistre son front où la colère éclate
En lançant des éclairs.                                                                             

                                                              « Vais-je frapper ici ? »

Dit-elle, en s'arrêtant. Non, marche ! —                                           

                                                                                                      A la merci
Des vents, elle se rend à Jérusalem. Pâle
Elle devient, hélas ! comme un mourant qui râle !
En s'avançant ainsi, jusqu'au mont Golgotha,
Elle lança des feux blafards et s'arrêta :
Le Calvaire trembla. Reprenant avec grâce
Sa première splendeur, et laissant une trace
De sa course ondoyante, en pleine mer d'azur,
On la vit près d’Éphèse, et sur ce site pur
Descendre avec lenteur comme un aigle sublime
Qui s'abat à vol lent de son altière cime.

Cette immense nuée était comme un vaisseau
Avec tous ses agrès. Un superbe écriteau,
En lettres d'or, flambant au haut de la carène,
Portait ces mots bénis                                                                                               

                                                            « Honneur à notre Reine ! »




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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Il avait l'attirail des navires guerriers ;
Des anges, tout en blanc, servaient de mariniers.
A babord, à tribord, à la proue, à la poupe,
On les voit par milliers : l'hélice a même un groupe
Qui manœuvre à merveille. Aux haubans, près des mâts,
Aux cordages d'argent que l'on voit par amas,
Sur les vergues assis, partout brillent des anges.
Écoutons-les chanter leurs divines louanges :

« Salut, honneur, victoire à la Reine des cieux !
Répètent-ils aux sons des luths mélodieux.

Aux horreurs du tombeau Marie est échappée ;
Océan, terre et cieux, chantez son épopée ! »


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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Son translucide corps resplendit de clarté,
De jeunesse, de gloire et d'immortalité.

Les brillants chérubins, sur leurs ailes dorées,
Luisant comme sur mer les coquilles nacrées,
La portaient en triomphe. Un trône en diamant,
Que les zéphyrs légers balançaient mollement,
Se trouvait sur le pont, au milieu du navire,
Et la Reine des cieux, aux doux sons d'une lyre,
Qu'un chérubin touchait de ses doigts incarnats,
Prit place au fauteuil d'or. De solennels vivats
Frappèrent les échos des riantes collines.
Et le monde étonné de ces clameurs divines,
Rempli d'émotions, sortit de son sommeil,
Et crut que ce moment était le vrai réveil
Au bonheur des élus. De riches banderolles
De soie et d'or, des fleurs aux suaves corolles,
En formaient les festons ; des milliers de drapeaux,
Flottant au haut des mâts ou groupés en faisceaux,
Étaient étincelants sous les flots de lumière
Produits par les soleils qui partaient de la terre
Pour monter vers le ciel.                                                           

                                                                                   Au chant du
Regina
Et d'un vague bruit qui comme un bronze tonna,
Le vaisseau s'éleva sur l'onde aérienne,
Et planant comme un aigle au-dessus de la plaine,
Se cacha sous la nue, aux regards étonnés
Qui regardaient les cieux tout de feu sillonnés.

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Re: Poésie

Message par Laetitia »

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Marie est couronnée

                                                            Un grand prodige parut dans le ciel ;
                                                                                      une femme revêtue du soleil.
                                                                                                                                  (Apoc, XII, I.)


Marie arrive au ciel. Sur la rive infinie
Elle met pied. La cour céleste dit : « Bénie
Soit notre Reine ! »                                                               

                                                                  Échos de la sainte Sion
J'entends ce doux refrain dans l'admiration !
  

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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Quelle reine ! Elle a sur sa tête sept étoiles,
Son vêtement est plus éclatant que les voiles
D'azur, de pourpre et d'or, qui colorent les cieux.

Qui nous peindra les doux reflets de ses yeux bleus ?
Une perle au soleil n'en est qu'un rayon pâle !
Quelle auguste splendeur son front d'albâtre étale !
Ses cheveux chatoyants, aux boucles de carmin,
Sont d'un blond plus vermeil que ceux d'un chérubin.
Ses bracelets de jaspe et son collier d'opale,
Sont cent fois plus brillants que les feux de Bengale.
Sur ses pieds flamboyaient des roses de rubis,
Des diamants semaient mille feux sur les plis
De son manteau d'azur.                                                                           

                                                                   La Vierge, ainsi parée
De ses riches joyaux, vers la voûte dorée
De la cime des cieux, prit son magique essor,
Avec la majesté du vol d'un aigle d'or.

L'auguste Trinité l'attendait sur son trône,
L’Éternel en ses mains tenait une couronne.

Des chœurs d'anges rangés sur deux lignes de feu,
Jouant harpes et luths, en rendant gloire à Dieu,
Étaient échelonnés pour saluer leur Reine.

Les sons des instruments, aussi doux que l'haleine
Des zéphirs printaniers qui balancent les bois.
Mêlaient leurs doux accords aux doux concerts des voix,
Les anges répétaient dans leurs chants d'allégresse :

« Amour à notre Reine, hommage à son Altesse,
La mère de Jésus ! »    


(à suivre)
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