Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

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Alexandre
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Re: Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

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" la glorification

Ce fut avec une joie et avec une fierté extrêmes que l'évêque d'Arras, Mgr Parisis, assista le 20 mai 1860, à la basilique Saint-Pierre, à la cérémonie de la Béatification prononcée par le pape Pie IX, puis, les 15,16,17 juillet, aux fêtes grandioses organisées à Arras sous la forme d'un triduum à la cathédrale et d'une procession, unique dans les annales artésiennes.
A Mgr Pie était réservé de prononcer la panégyrique du Bienheureux"( Dont les lecteurs de ce forum ont pu bénéficier de quelques extraits depuis le début de notre récit): le prestigieux évêque de Poitiers répondit à l'attente générale et à l'opinion qu'on avait de sa haute éloquence.
Montrant, dans une première partie, un Benoît labre un type parfait de la vie pénitente, il réfuta, en passant, une assertion de Renan. "Arras!Arras! s'écria-t-il, quel grand spectacle tu donnes à cette heure! Qu'ils prophétisent donc, nos lettrés sentencieux et nos beaux diseurs, qu'ils prophétisent avec aplomb que la sainteté est un genre de poésie fini comme tant d'autres: qu'il y aura encore des Saints canonisés à Rome, mais qu'il n'y en aura plus de canonisés par le peuple. Nous sommes là, vous et moi, et quelques 100 000 hommes avec nous, pour attester la canonisation populaire de Benoît-Joseph."
Dans une seconde partie, il montrait la grande et providentielle leçon de sa vie.
"Cet homme, disait-il, méprisé du monde, le Ciel lui donne pour auréoles les miracles; l'Eglise lui donne pour piédestal les autels: deux marques de distinction qui réveilleront toujours les esprits, même les plus distraits. Cet homme est donc un signe levé contre le siècle qui l'a vu naître et mourir, et contre le siècle qui le voit renaître et resplendir d'une gloire posthume. Il est un étendard déployé contre les doctrines et les tendances d'une autre époque... Le naturalisme, comme un fleuve qui a brisé toutes ses digues, allait engloutir la terre. Un humble serviteur de Dieu s'est levé pour repousser le torrent dévastateur. Benoît Labre a planté sur le sol son bâton de pèlerin; le flot s'est arrêté et le naturalisme a fait un pas en arrière."
Puis le grand évêque faisait comparaître, avec une hauteur de vues qui le fait dominer notre siècle présent lui-même, en face de celui qu'on appelait un paysan inculte, un vagabond, un mendiant, les enfants du siècle, ces pauvres d'idées et de convictions, ces misérables de vertus, ces vagabonds de l'ambition et de la volupté, ces mendiants de places et de décorations, ces déguenillés de la philosophie. Etait-ce bien à eux, vraiment, de reprocher à Benoît Labre d'avoir livré son corps en pâture aux insectes? c'est alors que l'éminent orateur, atteignant les cimes où était monté l'Aigle de Meaux dans son oraison funèbre de saint Thomas de Cantorbéry, lançait son apostrophe restée fameuse: "Vermine pour vermine, celle du corps est-elle plus honteuse que l'esprit?"
Le surlendemain, au village natal du Saint, 20 000 personnes chantaient Tu laetitia Israël, tu honorificentia populi nostri, et inauguraient triomphalement à Amettes un pèlerinage qui allait tenir désormais une grande place dans la région.
Les miracles continuaient de pleuvoir. Le 8 décembre 1881, sous l'épiscopat de Mgr Lequette à Arras, le pape Léon XIII procéda à Saint-Pierre, avec un éclat digne de celui de 1860, la canonisation de celui qui désormais s'appellerait saint Benoît-Joseph Labre.
Rien n'avait manqué à la souffrance ni à l'abjection du saint Pauvre: rien, désormais, ne manquait à son bonheur ni à sa gloire."

Voici une vidéo réalisée par les modernos, mais qui résume globalement assez bien (20 minutes), la vie, en images du Saint.
A la fin de celle-ci est cité l'association des "Labriens", association qui n'a rien à voir avec la doctrine catholique, mais qui est bien plutôt une association caritative type "resto du coeur", s'occupant néanmoins de désoeuvrés, de prostituées, de drogués, par exemple.

https://www.youtube.com/watch?v=F1BGhmmhDj0

Demain je bouclerai ces pages, en l'honneur du Saint Patron du saint Pauvre, avec l'épilogue.
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Alexandre
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Re: Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

Message par Alexandre »

"Epilogue

Un Protecteur et un Modèle

Le culte de Benoît Labre est aujourd'hui universellement répandu."L'abbé Stuter, dans un voyage qu'il fait en 1789 à travers la Suisse, l'Allemagne, la Franche-Comté, le trouve partout, dans les auberges, les boutiques, les maisons particulières.
Chaque pays s'approprie le propre de France."
Prenant nous-même, naguère, le bâton de pèlerin pour aller, d'Amettes à Rome, chercher sa trace, nous avons trouvé notre Saint fidèlement honoré et aimé dans les villes comme dans les moindres hameaux d'Artois, de France, d'Italie. Aux extrémités du monde, nos missionnaires ont placé sous son vocable un hôpital de Rio de Janeiro, une église de Corée, une école au Japon, une chapelle du Zoulouland.
On l'invoque dans les monastères comme patron des novices, dans les séminaires comme promoteur de vocation sacerdotales, dans les familles comme protecteur des mamans et des foyers peuplés, dans les hospices sur les grands chemins où il précéda les malades et les sans-logis, dans le monde des paysans dont il restera l'honneur, dans celui des jeunes, qu'ils soient ruraux, ouvriers ou étudiants, comme il fut l'un deux, chez les enfants, en souvenir de l'écolier modèle et du séraphique premier communiant, parmi ceux qui souffrent de la pauvreté et de la misère, de la faim, de l'injustice, de l'humiliation et du mépris, parmi les âmes ferventes assoiffées d'idéal. Au sein des mouvements divers de l'Action catholique, on lui demande le secret de l'esprit de conquête et de la maîtrise de soi-même, de cet héroïsme instamment réclamé par le Saint Père.
Veut-on des exemples de l'actualité du saint Pauvre?
On en trouverait dans le foyer Saint-Labre de Rennes, nouvel hospice Mancini tenu par des laïcs, qui procure à son cardinal le bonheur de venir passer la nuit de Noël au milieu de quatre-vingts miséreux touchés et conquis.
On en trouverait en second chez les "Messagères de l'Evangile", jeunes filles d'Arras qui, ayant renoncé au monde pour aller de porte en porte diffuser la parole de Dieu, se sont groupées en association " Association Saint Labre".
On en trouverait un troisième, de plus ample envergure, dans la société Saint Labre, de Paris, fondée au lendemain de la canonisation par les Frères des Ecoles Chrétiennes, et groupant un millier de catholiques de la capitale pour des activités plus variées. Soixante mille récollections mensuelles et retraites annuelles, près de trois cent vocations tardives, sacerdotales ou religieuses, union des mariés, résolus à faire refleurir et revivre dans leur foyer chrétiens, avec une fécondité bénie de Dieu, la richesse et les grâces du sacrement, union spirituelle des conscrits et des soldats, recrutement dans son sein de confrères des Conférences de Saint Vincent de Paul ou de l'Adoration nocturne de Montmartre, des fondateurs et dirigeants de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens, d'aumôniers et militants de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, comme des patronages, des groupes sportifs, des chorales et maîtrises et des troupes théâtrales, de l'Enseignement libre, des Tiers-ordres, des Scouts de France...: n'est-ce pas là un bilan magnifique et qui justifie bien la devise de la société:
Tout à Dieu pour les âmes,
Tout aux âmes pour Dieu?
Et plus d'une fois son Eminence le Cardinal de Paris ou Son Excellence le Nonce Apostolique ont voulu sanctionner, en allant présider, à Saint-Roch, son assemblée générale et sa procession,la satisfaction et la confiance qu'elle inspire à l'Eglise.
Dans l'immense champ de nos paroisses, de nos institutions, de nos oeuvres, dans la floraison, parfois hâtive, des initiatives apostoliques que dicte tant de coeurs généreux la détresse morale tragique de notre temps, pour obtenir peut-être que tant d'efforts prodigués pour convertir les masses obtiennent plus de résultats, saint Benoît Labre, témoin plus que prédicateur du Christ, ou plutôt prédicateur à l'éloquence décuplée par le témoignage, a qualité pour offrir en exemple et obtenir par ses suffrages à tous chrétiens "engagés" un esprit surnaturel, âme de tout apostolat, pur de toute gangue humaine et une flamme ardente de conquête, aussi intransigeante devant l'erreur et le mal que compatissante à toute souffrance et secourable à toute indigence.
Sa formule familière des trois coeurs en un seul va rejoindre la consigne de génie de saint Augustin qu'Eugène Duthoit traduisait un jour aux catholiques des Semaines Sociales de France pour leur apprendre à reconquérir le monde: "à l'inverse de tant d'hommes qui s'aiment eux-mêmes jusqu'au mépris de Dieu et du prochain, aimer Dieu et le prochain au mépris de soi-même!"
Etat de grâce, charité, renoncement, apostolat: tel est aujourd'hui, comme toujours, pour chacun de nous, la volonté divine.
Mais si "la lettre tue, l'esprit vivifie", nous rappelle l'Apôtre. Et cet esprit de vie, répandues sur nos voies communes et dans le cadre providentiel de notre humble vie quotidienne, Benoît Labre, sous ses haillons lumineux et sa face irradiée, nous l'enseignera, nous l'obtiendra toujours, lui le Saint Pèlerin, lui le Saint Pénitent, lui le Saint Pauvre de Jésus-Christ."

Prière du Cardinal Pie à saint Benoît-Joseph Labre: "Ô vous, le plus humble des pauvres, préservez nos contemporains du caractère que Dieu déteste par-dessus tous les autres,et ne permettez pas qu'ils offrent en eux la plus déplorable personnification du pauvre orgueilleux. Venez leur apprendre à être moins sûrs d'eux-mêmes, à se défier de leurs engouements et de leur répulsions, venez les désabuser de l'odieuse préférence qu'ils accordent aux biens d'un ordre inférieur, venez leur enseigner à discerner l'or du plomb, les richesses de la grâce de celles de la nature.
Mais laisser tomber les marques de votre protection sur cette province; sur votre famille selon la chair, qui a respecté en vous le travail de Dieu, la touche de la grâce, et qui s'est résignée à vos oublis apparents; sur cette famille qui est demeurée digne de vous, qui a traversé les crises révolutionnaires sans tremper dans l'iniquité, qui a eu ses martyrs, qui continue de produire des prêtres et des vierges consacrées...
Puissions-nous tous, à l'aide de votre intercession, marcher au moins de loin sur vos traces, et après avoir demandé avec vous ici bas chaque jour à Dieu le pain qui est au-dessus de toute substance, vivre éternellement avec vous du pain de la gloire!


Ainsi soit-il"

FIN.
Achevé d'écrire, le jour du Patron de saint Benoît-Joseph Labre, saint Joseph.
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Laetitia
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Laetitia
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Maximes et prière sur la vie pauvre et cachée de B. J. Labre.

Si vous voulez bientôt arriver à la perfection Évangélique, efforcez-vous de ressembler à J.C., pauvre et humilié, craignez les honneurs et les richesses, bannissez de votre cœur toute attache pour le monde et réjouissez-vous lorsque vous vous en verrez oublié et méprisé.
Ce qu'il y a de plus brillant dans les Palais des Grands, de plus important chez les Sages du Siècle, n'est pas comparable à la simplicité et à la savante ignorance d'un pauvre, qui sait mépriser le monde, et ses applaudissements, pour embrasser la vie obscure et cachée du Fils de Dieu.
Ah ! Que les honneurs et les richesses paraissent vils et méprisables quand on envisage des yeux de la foi, le précieux trésor caché dans la pauvreté d'un Dieu, qui n'avait pas ou reposer sa tête. Aimez à être pauvre et humilié avec J.C. si vous voulez régner éternellement avec lui.
La pauvreté et l'obscurité conduisent ordinairement à Dieu ; les richesses et les honneurs en détournent presque toujours. Il ne faut pour se sauver dans la pauvreté et dans l'humiliation, que s'affectionner pour Dieu, à son état ; au contraire, s'affectionner aux honneurs et aux richesses que l'on possède, c'est vouloir se perdre pour l’Éternité. Heureuse l'âme à qui le Seigneur donne du goût et de l'attrait pour la vie pauvre, cachée et pénitente ; au milieu de l'indigence, elle possédera les richesses les plus précieuses ; au sein de l'humiliation, elle acquerrera la plus solide grandeur ; et sous les dehors de la pénitence la plus dure, elle goûtera la douceur des plus pures délices.


Prière

Père des miséricordes, qui savez glorifier ceux que le monde méprise, et regardés comme inutiles sur la terre ; allumez dans nos cœurs le désir de vivre pauvres et humiliés comme J.C. afin de vous louer éternellement avec Lui, Ainsi soit-il.

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Alexandre
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Re: Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

Message par Alexandre »

16 avril 2021 : Prières de la messe dédiée à st Benoît-Joseph Labre, déclaration du Bienheureux Pie IX et très belle neuvaine dédiée à ce grand Saint.

Introït de la messe dédiée à St Benoît-Joseph Labre fêté le16 avril.

Jér.12;ps. 85 et 26 :

J’ai quitté ma maison ; j’ai délaissé mon héritage ; je suis malheureux et indigent ; mais le Seigneur m’a recueilli, alléluia, alléluia. Ps. Comme le cerf soupire après les sources d’eau, ainsi mon âme soupire après vous, ô mon Dieu.

Collecte :

O Dieu qui par la recherche d’humilité et l’amour de la pauvreté, avez amené le B. Benoît Joseph, votre confesseur, à ne s’attacher qu’à vous seul ; donnez-nous par le suffrage de ses mérites, de mépriser tous les biens d’ici-bas et de ne rechercher que ceux du ciel. Par N.S….

Aussi le souverain Pontife Pie IX, voulant étendre son culte encore davantage, après une nouvelle enquête de la Congrégation des Rites sacrés, a-t-il déclaré qu'on pouvait procéder sûrement à la canonisation du Bienheureux Benoît-Joseph Labre.
Nous ne pouvons faire un plus bel éloge du serviteur de Dieu que de répéter les paroles du Saint-Père : « Celui qui, pendant qu'il vivait au milieu des hommes, « était pauvre, humble et méprisable, le B. Benoît- Joseph Labre, élevé après sa mort au plus haut des cieux revêtu des splendeurs des saints et couvert « d'une couronne incorruptible de gloire, a été placé « par le souverain Juge des mérites, sur un siège d'immortalité. Mais pour qu'il fût exalté d'autant plus « sur la terre qu il s'était humilié plus bas, le Roi tout puissant l'a illustré du pouvoir des miracles, faisant « connaître ainsi, que ce bienheureux personnage, « qu'il a voulu honorer devant ses anges, devait être également honoré devant les hommes. »
Par ce décret de canonisation, rendu le 9 février 1873, l'Eglise a décidé que nous pouvions donner Je nom de Saint à celui que nous invoquions jusqu ici sous le titre;de Bienheureux. Il est vrai que les temps difficiles dans lesquels nous vivons, et la triste situation faite à la ville de Rome, ont empêché jusqu'à ce le jour les grandes solennités de la canonisation, qui doivent avoir lieu dans la basilique du Vatican et qui étendront à l'Eglise universelle le culte public de saint Benoît-Joseph Labre; mais déjà sa fête se célèbre, non seulement à Home et dans le diocèse d'Arras, mais encore dans un grand nombre de diocèses de France et d'Italie. Nous aussi, demandons à ce grand saint la prospérité de l'Eglise et de là France. Invoquons-le" avec confiance, dans nos peines et nos épreuves, et il nous obtiendra la paix et la consolation ; dans nos faiblesses et nos difficultés, et il nous accordera la force et le courage pour vaincre nos passions et imiter ses vertus. »



Communion :

Bienheureux les pauvres d’esprit, car le royaume des cieux est à eux ! Bienheureux les coeurs purs car ils verront Dieu, alléluia.

Postcommunion :
rassasiés, Seigneur, des dons sacrés, nous vous prions, vous demandant, afin de pouvoir imiter ses vertus, d’être aidés par les mérites du B. Benoît Joseph, votre confesseur. Par N.S.J.C.

NEUVAINE
A SAINT BENOIT-JOSEPH LABRE
Un grand nombre des guérisons miraculeuses et des grâces signalées, qui ont été accordées jusqu'ici par l'intercession du Bienheureux Benoît-Joseph, ont été retenues à la suite de neuvaines ferventes, quelquefois même plusieurs fois répétées C'est donc un moyen favorable pour nous attirer la bienveillance de ce puissant protecteur.
On pourrait pendant la neuvaine réciter cinq Pater et cinq Ave en l'honneur des cinq Plaies de Notre-Seigneur, ou bien les Litanies de saint Labre, ou simplement un Pater, un Ave et un Gloria Patri.
Il serait bon aussi de se proposer d'honorer, chaque jour, une des vertus du Bienheureux, et de cherchera l'imiter, au moins autant que notre faiblesse nous le permettra. C'est dans ce but que nous proposons les réflexions suivantes.

PREMIER JOUR DE LA NEUVAINE.
La vie de la Foi.
L'Eprit-Saint nous déclare que, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. La foi, selon saint Ambroise, est la racine de toutes les vertus, et saint Augustin l'appelle le fondement de tous les biens et le principe du salut. La foi est donc la première vertu que nous devons admirer dans saint Benoît-Joseph Labre.
C'est la foi qui le portait, dès son enfance, à fuir les vains amusements, à s'entretenir avec son Dieu dans la solitude, à exercer une vigilance continuelle sur ses sens, à se distinguer par une modestie, une piété extraordinaires.
La foi lui inspirait une sainte horreur pour les hérétiques ; il ne craignait pas de se condamner à des voyages longs et pénibles, pour éviter de passer dans les pays infestés d'herésie. Il adressait à Dieu de ferventes prières pour leur conversion, et le remerciait souvent de l'avoir fait naître au sein de la Religion catholique.
Il professait un profond respect pour le Souverain-Pontife qu'il appelait le Vice-Dieu sur la terre.
C'est encore cette foi vive qui animait Benoît-Joseph dans son zèle pour la gloire divine et dans son ardeur à faire éviter le péché et respecter les Commandements de Dieu et de l'Eglise.
C'est elle qui le maintenait des heures entières en contemplation devant le Saint-Sacrement, de telle sorte qu'il semblait voir de ses yeux l'Invisible même et tout en étant sur la terre, vivre déjà d'une vie céleste.
C'est sa foi vive qui le faisait marcher sans cesse en la présence de Dieu, dans un admirable recueillement, les yeux baissés, prêchant ainsi à tous le respect pour Celui qui remplit tout l'univers de son immensité, et qui voit tout, jusqu'à nos plus secrètes pensées.
Enfin sa foi nous apparaît dans tout son éclat, lorsque nous considérons les vertus héroïques qu'elle n'a cessé de lui inspirer pendant le cours de son pèlerinage sur la terre, de telle sorte qu'en lui s'est réalisée parfaitement cette parole de nos saints livres : Mon juste vit de la foi.

PRIÈRE : Comblés de vos dons sacrés, nous vous demandons, Seigneur, la grâce d'imiter les vertus du Bienheureux Benoît-Joseph, votre confesseur, dont nous réclamons les mérites, comme un puissant secours, par Notre-Seigneur Jésus-Christ qui vit et règne dans les, siècles des siècles. Ainsi soit-il.
La sœur Angèle et la visiteuse inconnue.
Angèle-Josèphe Marini était née à Saint-Léon en 177 ?. A neuf ans, elle avait eu occasion de voir le Bienheureux Benoît Labre qui traversait cette ville, et elle lui avait fait la charité d'un pain. Elle était douée d'un caractère vif et enjoué, ce qui ne l'empêcha pas d'entrer chez les Dominicaines, à l'âge de quinze ans; mais l'occupation française fit évacuer son couvent et elle dut revenir dans sa famille. Elle commença alors à sentir les premières atteintes d'une cruelle maladie de la rate, qui mit, plusieurs fois, ses jours en danger. Cependant quand on rétablit les monastères, en 1816, elle s'empressa de rentrer chez les Clarisses de Macérata; elle ne put supporter longtemps l'austérité de la Règle,sans voir son mal s'aggraver d'une manière effrayante. On consulta plusieurs médecins, on fit des neuvaines à Notre-Dame des Sept-Douleurs et à la bienheureuse Véronique; tout fut inutile, et l'on dut lui administrer le saint Viatique et l'Extrême-Onction. Une fièvre brûlante la minait presque continuellement, le dégoût des aliments était tel qu'elle pleurait, lorsqu'il fallait prendre son repas, et les docteurs craignaient, d'un moment à l'autre, une rupture de viscères et un trépas imminent. Sœur Angèle souffrait ainsi depuis vingt-six ans, lorsque, le mardi de la Semaine-Sainte. elle voit entrer dans sa chambre une sœur converse inconnue, qui s'approche de son lit, en disant : « Comment allez-vous ?
- Très mal, répond la malade - Ayez foi et confiance.
- La maladie est rare, car j'ai beaucoup prié et je n'ai rien obtenu. » A ces mots la sœur inconnue lui présente une image qu'elle reconnaît pour le portrait du saint pauvre qu'elle avait assisté dans son enfance , il ne lui était jamais venu en pensée de s'adresser à lui, mais alors elle saisit l'image, et la baisant avec respect, elle s'écrie : « O vénérable serviteur de Dieu, en échange de ce pain que je vous ai donné, de trois grâces, accordez-m'en une, la santé, ou la mort ou la patience ! »
Elle répète plusieurs fois cette prière avec une grande ardeur, applique l'image à son mal et sent quelque chose d'extraordinaire qui se passe en elle.. Elle s'endort paisiblement; et, le lendemain matin, en se réveillant, elle se trouve parfaitement guérie. On appelle les médecins qui constatent la disparition complète du mal et déclarent avec émotion qu'ils sont prêts à attester le miracle avec serment. On cherche la messagère inconnue; mais il n'y en avait pas trace dans le couvent, et jamais on n'y avait vu l'image qu'elle avait apportée a la pauvre malade. La soeur Angèle était si parfaitement guérie, que, trente ans après, à l'âge de soixante-seize ans, elle pouvait encore l'attester elle-même, avec une lucidité, une vigueur d'esprit et une sûreté de mémoire qui faisaient l'admiration de tous.
SENTENCE DE S. BENOÎT-JOSEPH : J'aurai toujours la crainte de Dieu devant les yeux, et son amour dans le cœur.
SECOND JOUR.
LA CONFIANCE EN DIEU.
De la foi vive découle l'espérance, qui nous fait espérer pour l'avenir les biens que notre foi nous découvre.
Saint Benoît-Joseph possédait cette vertu dans un éminent degré, et il pouvait dire comme le Roi-Prophète : De même que le cerf altéré soupire après les eaux vives, de même mon âme soupire après vous, Seigneur.
.Cette espérance dans le Bienheureux était appuyée sur les deux bases inébranlables : les mérites infinis de Jésus-Christ, et les promesses qu'il nous a faites, au nom de son Père. Pour acquérir ce trésor caché, ce bonheur du ciel, aucun sacrifice ne semblait lui coûter; il avait foulé aux pieds tous les trésors terrestres et les voluptés trompeuses; il avait embrassé un genre de vie si dut et si pénible, qu'on ne comprend pas comment il a pu y persévérer pendant de longues années, sans éprouver aucun découragement, aucune faiblesse, aucune hésitation ; mais il nous révèle le secret de sa force et de son courage, lorsqu'il dit « qu'il avait mis en Dieu toute sa confiance, qui lui donnerait les secours nécessaires pour écraser la tête du démon et parvenir au Paradis. »
De même qu'il soupirait après la béatitude céleste, il prenait tous les moyens pour se procurer 'un si grand bien ; il recourait à la miséricorde divine, il méditait souvent sur les fins dernières, il se livrait a des prières ferventes et continuelles.
Benoît-Joseph faisait souvent des oraisons jaculatoires qui montrent sa confiance inébranlable en la bonté divine. Ainsi on l'entendait souvent répéter : « Vous êtes, Seigneur, mon espérance; en vous j'ai mis mon refuge le plus assuré. Vous êtes toute ma portion dans la terre des vivants. Il m'est avantageux de m’attacher à mon Dieu et de mettre en lui tout mon espoir.»' Cette confiance en Dieu le portait à s'abandonner en tout à la divine Providence. Pénétré de cette recommandation : « Cherchez avant tout le royaume de Dieu, » Il s'en remettait entièrement, à son Père céleste pour tous ses besoins temporels, il ne voulait pas s'occuper du lendemain, ni faire provision de linge ni d'argent ; mais, chaque jour, il disait avec confiance : Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien. et le bon Dieu voulut récompenser cet abandon filial en lui accordant toujours ce qui lui était nécessaire, et en venant même quelquefois à son secours, d'une manière inattendue, en sorte que dans notre saint pauvre s'est parfaitement réalisée cette parole : Le Seigneur me conduit, et rien ne vie manquera.
PRIÈRE : Nous vous supplions, Seigneur, par l'intercession du Bienheureux Benoît-Joseph, votre confesseur, de nous accorder la grâce de mépriser les choses qui passent, et de tendre sans cesse vers les biens éternels; nous vous en prions par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

Le marin Joseph Bonnemain et son ami le bancroche.
En 1778, vivait à Civita-Vecchia, un brave marin, estimé de tous, qui remplissait les fonctions de timonier sur la galère de Saint-Fierre. Joseph Bonnemain ne demandait qu'à continuer courageusement son service, lorsqu'il fut attaqué d'un mal violent à l'œil droit, qui lui causa tout d'abord des douleurs aiguës et qui amena bientôt la perte de la vue. Les souffrances qu'il éprouvait étaient si atroces qu'il eut plusieurs fois la tentation de se jeter à la mer. Cependant les médecins ne tardèrent pas à déclarer que le mal était incurable, et le timonier fut mis à la retraite par l'administration maritime. Notre brave marin en était au désespoir, il ne pouvait se résigner à sa triste position. Mais voilà qu'il entend parler des guérisons extraordinaires, qui avaient lieu au tombeau d'un pauvre pèlerin Français, mort à Rome en odeur de sainteté. Sa résolution fut bientôt prise, et il part pour Rome, à pied, l'œil fortement bandé, conduit par son petit garçon de dix ans. En route, il rencontre un de ses anciens camarades, qu'il avait connu estropié, impotent, bancroche, incapable de marcher; il l'entend raconter sa guérison obtenue au tombeau de Benoît Labre, et exalter son libérateur, qui lui permet de retourner maintenant, d'un pas léger et rapide, à Civita-Vecchia. Cette vue excite encore la confiance de notre marin ; il poursuit sa route avec courage, malgré d'horribles souffrances, et il arrive au bout de deux jours à Notre-Dame des Ments ; mais l'Eglise est fermée, une multitude de personnes sont en prières sous le péristyle ; il se joint à elles, suppliant le saint Pauvre d'avoir pitié de lui ; enfin il réussit à pénétrer dans l'église, il arrive jusqu'au tombeau, il se prosterne sur les planches qui le recouvrent ; et on l'entend s'écrier avec larmes : « Vous vous appelez Joseph, et moi aussi ; par amour pour vous et en votre honneur, j'ai marché 47 milles.
Je veux ma grâce, autrement je ne bouge pas. Au moins, donnez-moi quelque signe, qui me fasse espérer ma guérison. » Il resta plus d'une heure, agenouillé sur le tombeau, continuant ses supplications avec ferveur. Tout à coup il entend le peuple s’écrier : « Debout, marin, debout, tu as ta grâce ! »Et son petit garçon, de lui dire aussi : « Vois donc, papa, que ton bandeau est tombé ! — C'est toi qui l'as détaché, reprend Joseph avec mécontentement. — Mais non, papa, il s'est défait tout seul. Et le peuple de crier encore : « Lève-toi donc, marin, tu as obtenu ta grâce! » Notre brave marin se lève enfin,regarde autour de lui, et s'aperçoit avec stupeur qu'il a recouvré la vue. Le bandeau s'était détaché de lui-même ; la tumeur et la fistule avaient disparu. Il tombe de nouveau à genoux, en s'écriant : « Ah ! Seigneur, je vous remercie ainsi que votre Joseph. » Et tout joyeux, il reprend aussitôt la route de Civita-Vecchia, chantant les louanges de Dieu, et publiant partout la puissance de son serviteur.
ORAISON JACULATOIRE DU SAINT : J'ai mis en vous, Seigneur, toute mon espérance, et je ne serai pas confondu.
TROISIÈME JOUR.
L'AMOUR DE DIEU.
L'apôtre saint Paul nous enseigne qu'il y a dans cette vie trois vertus principales nécessaires pour le salut, la foi, l'espérance et la charité ; mais que la charité est la plus excellente des trois. Le docteur angélique nous dit également que la charité est la source de toutes les autres vertus, parce qu'elle inspire leurs actes et les dirige vers leur fin surnaturelle. Aussi l'amour divin devait-il être possédé dans un éminent degré par saint Benoît-Joseph Labre ; nous en voyons la preuve dans son innocence qui le rendit exempt de la moindre faute volontaire, comme ses directeurs l'ont déclaré unanimement ; et dans ses efforts constants à tendre sans cesse vers Dieu comme à son souverain bien et à son tout bien-aimé, à la gloire et a l'honneur de qui il dirigeait toutes ses pensées, ses paroles et ses œuvres.
Le feu de l'amour divin, dont était consumé le cœur de notre Bienheureux, se manifestait encore par la pratique continuelle de l'oraison qui le ravissait en Dieu ; car saint Jean Chrysostôme nous dit que l'oraison nous enflamme d'amour pour le Seigneur; et saint Grégoire ajoute que celui qui aime Dieu ne désire que lui seul. Aussi voyait-on Benoît-Joseph, même en compagnie, les yeux baissés et tout l'extérieur admirablement recueilli, marcher sans cesse en la présence de Dieu et s'entretenir constamment avec son Bien-Aimé.
D'après saint Thomas, le meilleur moyen d'acquérir la charité parfaite est d'embrasser la pauvreté volontaire, selon cette parole de nos saints Livres : « Si vous voulez être parfait, allez, vendez ce que vous avez, donnez-Je aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel ; et puis venez, et suivez moi. » Quelle fut donc la charité qui embrasait notre juste, puisque non seulement il avait renoncé à tous les biens de la terre, mais qu'il pratiquait la pauvreté dans un degré inconnu jusqu'alors, à tel point qu'il semblait ne plus sentir les nécessités du corps, et vivre déjà de la vie des heureux habitants du ciel.
Le Sauveur nous dit .que celui, qui l'aime véritablement, garde tous ses commandements ; d'où nous pouvons conclure quelle était l'intensité de l'amour du Bienheureux pour son Dieu, puisqu'il s'efforçait de le servir avec le plus de perfection possible. Et de même que saint Paul s'écriait : « Qui nous séparera de :l'amour de Jésus-Christ? Sera-ce la tribulation, ou les angoisses, ou la nudité. ? Mais nous souffrons toutes ces choses pour Celui qui nous a tant aimés. Et je suis -bien sûr que ni la mort, ni la crainte. ni les adversités ni aucune créature ne pourra nous séparer de la charité de notre Dieu. » De même saint Benoît-Joseph Labre, embrasé du feu sacré, supportait les peines, les souffrances, les fatigues, l'indigence, les humiliations, les injures et les mauvais traitements, non seulement avec calme, patience et résignation, mais encore avec une joie admirable à cause de son ardent amour pour son bon Maître. PRIÈRE: Seigneur Jésus, qui avez dit : demandez et vous recevrez, nous vous supplions, par l'intercession du bienheureux Benoît-Joseph, votre serviteur, de nous accorder un véritable amour pour vous, afin que nous vous aimions de tout notre cœur, que nous vous louions et que nous vous servions fidèlement, et qu'ainsi nous ayons le bonheur de vous posséder pendant l'éternité ; c'est ce- que nous vous demandons par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Ainsi soit-il.
-Sœur Melchiore du Crucifix, du monastère des Bénédictines de Bivone.
Une des apparitions les plus merveilleuses de Benoît-Joseph eut lieu en Sicile, le 6 juillet 1785, au couvent des Bénédictines de la ville de Bivone. On conçoit d'ailleurs que le bienheureux Labre ait voulu favoriser d'une manière particulière ces religieuses dont la vocation spéciale est de rendre gloire, honneur et réparation au Saint-Sacrement de l'autel, au pied duquel il avait, lui-même, passé la plus grande partie de sa vie.
Une très pieuse bénédictine, nommée sœur Melchiore du Crucifix, était réduite a la dernière extrémité par une complication de diverses et graves maladies : obstruction considérable, douleurs de poitrine, respiration difficile, toux continuelle, vomissements de sang, gonflement des jambes, aphonie complète. Ces souffrances, qui l'accablaient depuis six mois, ne laissaient entrevoir aucun espoir de guérison ; et les médecins, après avoir vu échouer tous les efforts de l'art, proposaient,comme dernière ressource, de transporter la malade chez ses parents. Mais sœur Melchiore avait répondu avec fermeté : « Je préfère perdre la vie dans la maison de Dieu, que de la conserver dans la maison paternelle. »
Dans cette triste situation, une autre religieuse oui voyait avec douleur une compagne qu'elle aimait tendrement, sur le point de mourir ; désolée en outre de perdre en elle une excellente choriste qui était le principal soutien du chant, descend à la chapelle et conjure avec une grande ferveur le divin Jésus, de vouloir bien, par les mérites de Benoît-Joseph, rendre la voix et la santé à cette sœur. Sa prière ne tarda pas à être exaucée. La nuit suivante, un peu après minuit, la malade éprouve un léger assoupissement, dans lequel elle voit un pèlerin avec mosette et bourdon, d'un visage si resplendissant, que les rayons du soleil n'auraient pas mieux éclairé l'appartement. Il approche lentement du lit et dit d'un ton plein de honte :« Melchiore du Crucifix, sais-tu qui je suis? Benoît-Joseph Labre, mort depuis deux ans à Rome. Tu te rappelles que tu t'es fait copier les actes que je récitais tous les jours ; pendant quelque temps tu les a portés sur toi, et ensuite tu les as négligés.
Sache que le Dieu Très-Haut m'envoie te rendre la santé, pour prix de l'acte généreux que tu as fait, d'aimer mieux mourir dans sa maison, que guérir dans celle de tes parents. Tu recouvreras aussi la voix pour continuer d'assister au chœur et de chanter les louanges divines. En reconnaissance, tu auras soin de faire célébrer une messe à l'autel de saint Benoît, votre patriarche et mon patron. » Le pèlerin alors, trempa son doigt dans un vase qu il portait à la main, rempli d'une liqueur balsamique et en oignit la malade au front en forme de croix, en disant :« Au nom du Seigneur Dieu, au nom de la très Sainte Trinité, sois guéri et lève-toi. »
« Ce matin même, tu te joindras aux autres pour l'office divin, pour l'exposition du Saint-Sacrement, et vous chanterez toutes ensemble l'hymne d'action de grâces. »
Pendant qu'il parlait ainsi, sœur Melchiore, ravie et hors d'elle-même, considérait avec admiration un écusson qu'elle voyait briller sur la poitrine du pèlerin et qui présentait dans son centre l'emblème de la Sainte Trinité. Elle n'osait faire une question à ce sujet, mais l'envoyé céleste la prévint : « L'empreinte que tu admires sur ma poitrine, m'a été donnée en récompense de la dévotion que j'eus envers la très Sainte Trinité, ainsi que de mon zèle à la faire révérer par les enfants dans les rues de Rome. » A ces mots, il disparaît et laisse sœur Melchiore parfaitement guérie ; elle se lève, s'habille sans aide, et se rend au chœur, en versant des larmes de joie. A sa vue, les autres religieuses sont saisies de frayeur ; leur étonnement augmente, en l'entendant chanter d'une voix sonore. A la sortie de la chapelle, on l'entoure, on veut savoir comment s'est opérée une guérison si incompréhensible. Bientôt toutes les cloches du monastère annoncent ce bienfait du ciel, et on exalte la sainteté du pauvre Benoît qui a changé ses haillons pour des vêtements de gloire et qui est devenu l'un des favoris de la très Sainte Trinité.
ORAISONS JACULATOIRES DU SAINT : Je vous aime, ô mon aimable Sauveur, par dessus toutes choses. — Je veux vous aimer toute cette journée ainsi qu'à tous les instants de ma vie. — Accordez-moi, o mon Dieu, de vous aimer toujours de plus en plus. — Mon Dieu, je veux vous aimer pour les infidèles et les pécheurs. — 0 Jésus, mon amour, je vous donne mon cœur.
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Alexandre
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Re: Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

Message par Alexandre »

QUATRIÈME JOUR.
LA CHARITÉ POUR LE PROCHAIN.
La charité. pour le prochain découle comme de sa source de la charité pour Dieu ; et l'amour de Dieu engendre l'amour du prochain, comme nous l'enseigne le Pape saint Grégoire. On distingue les œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle ; or, notre Bienheureux les pratiqua dans un degré héroïque et sublime, comme le prouve l'histoire de sa vie.
Quant aux œuvres de charité spirituelle, qui sont plus excellentes et plus parfaites,parce qu'elles tendent directement au salut des âmes, non seulement Benoît-Joseph adressait chaque jour à Dieu de ferventes prières pour la conversion des hérétiques et des pécheurs; mais encore il saisissait toutes les occasions de porter les autres à la vertu. Tantôt il rappelait la gravité du péché et la nécessité de faire son salut ; tantôt il reprenait avec force ceux qui offensaient le Seigneur ; tantôt il touchait les cœurs, en parlant de la bonté et de la miséricorde de Dieu.
Ce n'était pas seulement par ses paroles, mais encore par son exemple, qu'il prêchait aux autres d'une manière admirable. Sa modestie incomparable, son recueillement continuel, ses prières ferventes et prolongées dans le Lieu Saint, excitaient, enflammaient tous ceux qui en étaient les heureux témoins, et même produisaient quelquefois des miracles de conversion.
Le saint pauvre, malgré son dévouement extrême, pratiquait aussi les œuvres de charité corporelle; il consolait les affligés ; il visitait les malades ; il ensevelissait les morts. Il était toujours prêt à rendre tous les services qui dépendaient de lui. Quoiqu'il ne demandât jamais l'aumône, il trouvait moyen de la faire aux autres indigents, et plusieurs ont assuré que le Bienheureux les avait secourus, lorsqu'ils se trouvaient dans une grande nécessité. Il n'avait rien en propre, et il donnait volontiers tout ce qu'il avait, même les aliments qui paraissaient les plus indispensables pour soutenir son pauvre corps.
On le vit même porter cette vertu jusqu'à l'héroïsme, non seulement pardonner à ceux qui le maltraitaient, mais leur témoigner la plus grande bienveillance, leur faire du bien et leur rendre les plu grands services. Aussi n'a-t-on pas hésité, dans le Procès de Béatification à déclarer que Benoît-Joseph avait pratiqué la charité dans un degré vraiment admirable. Il avait réalisé en lui la perfection des deux grands commandements, l'amour de Dieu et l'amour du prochain.
PRIÈRE : 0 Dieu, Père des miséricordes, nous vous en prions, par les mérites et l’intercession du Bienheureux Benoît-Joseph, à qui vous avez donné de se distinguer par une admirable charité, accordez-nom la grâce d'exercer, envers tous, les œuvres de bienfaisance et de charité, afin que nous méritions ainsi la couronne céleste, par Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui vit et règne dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
La Médaille de Tolentino et le revenant.
Il y avait à Tolentino une marchande charitable et aisée, nommée Catherine Gentili, qui avait fait plusieurs fois l'aumône à notre Bienheureux. Celui ci, se rendant à Lorette, l'année avant sa mort, passa par Tolentino, et sans doute pour la remercier de ses charités à son égard, il offrit à Catherine une médaille d'étain. Mais celle-ci, après l'avoir examinée, la lui rendit, en le priant de la donner à un autre. Benoît sourit, en disant : « Et qui sait si je ne repasserai- pas par ici? vous la recevrez alors. » Et il ajouta : « Dans le cas où je mourrais à Rome, retenez mon nom, je m'appelle Joseph Labre. »
Quelques mois après, Catherine entendit parler de la mort du saint pauvre Français, et elle regarda cette dernière parole comme une prédiction. Or, un jour, elle voit arriver à sa porte un pauvre pèlerin qui lui dit qu'il venait de Rome. — « Avez-vous connu Labre, demanda Catherine? — Oui, je l'ai vu cinq jours avant sa mort. — Avez-vous quelque chose de lui? — Oui, il me reste encore une médaille, la voulez-vous? » Et en même temps il présente à la charitable marchande une médaille d'étain, représentant d'un côté la Sainte Vierge donnant le Rosaire à saint Dominique, de l'autre les instruments de la Passion. Catherine croit reconnaître la médaille que lui avait offerte Joseph Labre, l'année précédente, et elle s'empresse d'ajouter : « L'avez-vous reçue des propres mains de Labre ? — Oui, de ses propres mains.— On pourrait donc la porter aux malades, si elle est du Bienheureux. — Vous pouvez bien la leur porter, ils guériront, si c'est pour le salut de leur âme.
Mais pensez-vous que tous y aient foi ? — Il en est des uns et des autres. » Catherine voulut alors faire l' aumône au pauvre pèlerin, mais il s'éloigna en disant qu'il n'avait besoin de rien. Quelques moments après, elle regretta de ne pas l'avoir fait entrer; elle courut le chercher; mais personne ne l'avait vu. Elle resta convaincue que c'était le Bienheureux lui-même qui était revenu, comme il l'avait annoncé. Elle se hâta de faire enchâsser sa médaille dans un cercle d'argent, voulant la conserver soigneusement; mais elle ne se doutait pas du trésor précieux qu'elle avait entre les mains, et au ,moyen duquel elle allait pouvoir guérir une infinité de maladies. En effet, quelques jours après, elle se sent inspirée d'aller,consoler une pauvre veuve, retenue sur son lit de douleur depuis neuf ans; elle lui pose la médaille sur le front, prie avec elle, et bientôt la laisse parfaitement guérie. Puis elle va visiter une petite mendiante, qui avait été écrasée par la foule dans un moment d'encombrement ; elle place la médaille miraculeuse sur sa poitrine en lui recommandant la confiance ; et le soir même la malade se trouve délivrée de toutes ses souffrances. Par le même moyen, elle rend la parole à un jeune homme qui était muet depuis plusieurs années.
Encouragée dans cette œuvre de charité, Catherine se transporte à Camérino chez une dame qui avait de mauvaises plaies aux jambes ; elle applique sa médaille sur les plaies qui se guérissent instantanément.
A Urtisaglia, une paralytique retrouve ses forces et sa vigueur de la même manière. A Macérata, une jeune fille, clouée sur son lit par un rhumatisme aigu, reçoit la médaille, récite trois Pater, Ave, Gloria; et, se lève, seule, parfaitement guérie et tous de crier au miracle et : Vive Benoît-Joseph!
A San-Severino, Céleste Marini, femme d'un capitaine, obtient sa guérison avec l'eau dans laquelle on avait trempé la médaille. On pourrait citer plusieurs centaines de faits semblables, qui prouvent que le Bienheureux Benoît-Joseph continue, après sa mort, les actes de charité et de miséricorde, que nous avons admirés pendant sa vie.
SENTENCES DU SAINT: Quand il s'agit de la charité pour le prochain, il faut fout sacrifier. — La langue est l’instrument de damnation pour beaucoup de personnes. Les malheureux sont seulement ceux qui sont dans l'enfer et qui ont perdu Dieu pour l'éternité.
CINQUIÈME JOUR.
LA MORTIFICATION.
L'Esprit-Saint nous enseigne que de la pratique de la mortification dépend notre salut. « Si vous vous mortifiez, vous vivrez ; mais si vous ne mortifiez pas votre chair, votre perte est infaillible. » Notre-Seigneur nous dit aussi qu'il faut se faire violence, renoncer à soi-même, porter sa croix, et le suivre. Et saint Paul nous recommande de crucifier notre chair avec ses convoitises, si nous voulons appartenir à Jésus-Christ.
Benoît-Joseph avait compris cette grande leçon ; et, dès sa plus tendre enfance, nous le voyons marcher sur les traces de Celui qui a voulu naître sur la paille, passer sa vie dans les travaux et mourir sur une croix.
Déjà notre jeune Saint couchait sur la dure, passait de longues heures à genoux en oraison. Déjà il était tellement mortifié dans sa nourriture et sa manière de vivre, que sa mère était effrayée de ses austérités.
On peut dire que la vie de Benoît-Joseph a été une mortification continuelle, et qu'à chaque moment, il trouvait moyen d'offrir quelque sacrifice à son Dieu.
L'abbé de la Trappe de Sept-Fonts ne craint pas d'affirmer que la vie si dure, si austère de ses religieux ne pouvait pas rassasier la soif de pénitence et de mortification qui dévorait le cœur de notre Bienheureux, et que son existence était un holocauste perpétuel.
Qui n'admirerait son calme, sa constance, dans sa vie de pèlerin ! Il s'était condamné à la pauvreté volontaire, il n'avait même pas une pierre pour reposer sa tête ; il ne possédait que quelques misérables baillons, suffisants pour le couvrir modestement, mais qui ne pouvaient le protéger contre l'intempérie des saisons. Il passait une grande partie des nuits en prières et ne s'accordait qu'un court sommeil. Quant à sa nourriture, on sait qu'il se contentait presque toujours d'un peu de pain trempé dans l'eau des fossés ; quelquefois même il n'avait pour se soutenir que des débris de légumes ; et bien souvent, surtout le vendredi et les jours de jeûne, il ne mangeait qu'une fois dans la journée vers le soir, selon l'ancienne coutume de l'Eglise.
Un trait caractéristique de Benoît-Joseph était son extrême modestie ; il avait toujours les yeux baissés; il ne voyait rien, ne remarquait rien dans ses voyages; il ne pensait qu'à son Dieu avec lequel il semblait s'entretenir continuellement ; et même dans les églises, il n'arrêtait ses regards que sur les objets qui pouvaient satisfaire sa dévotion. Il ne paraît pas avoir usé ordinairement d'instruments de pénitence, comme les ceintures de fer ou les disciplines; mais il avait trouvé le moyen de mortifier son corps d'une manière bien plus pénible et plus continue, et l'on peut dire de lui ce qui a été écrit de Thomas de Cantorbéry ; « Après qu'il eut subi la mort du martyre, on trouva son cilice tellement plein d'insectes pédiculaires que l'on jugea ce martyre antérieur beaucoup plus insupportable. » Benoît-Joseph aurait pu se débarrasser facilement de ces insectes qui le dévoraient, mais il était heureux d'offrir ce supplice continuel à son Dieu, et l'on ne comprend pas comment il pouvait, au milieu de ces souffrances, rester des heures entières, immobile, comme il le faisait chaque jour.
Le froid, le chaud, la faim, la soif, la nudité, les veilles, les jeûnes multipliés étaient les moyens qu'il employait pour crucifier sa chair avec ses vices et ses concupiscences; et il trouvait son bonheur à s'immoler ainsi sans cesse par amour pour son Dieu.
PRIÈRE : Mon Dieu, qui nous avez donné dans le bienheureux Benoît-Joseph un admirable modèle de mortification, accordez-nous d'imiter sa pénitence, afin que nous obtenions un jour miséricorde, et que nous puissions vous louer et vous bénir dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Napolitain Sanzone et son fils Gabriel.
Un tailleur d'habits, nommé Augustin Sanzone, vivait pauvrement et suffisait à peine par son travail à nourrir sa famille. La Providence permit qu'il fût visité par la maladie ; un rhumatisme aigu, avec enflure de tout son corps., le cloua sur son lit de douleur ; et les médecins déclarèrent qu'il en avait pour six semaines au moins de souffrances, avant de pouvoir espérer la convalescence. Notre tailleur était surtout affligé de ne pouvoir sustenter ses enfants par son travail ordinaire, et il implorait souvent la miséricorde divine. La pensée lui vint de demander sa guérison par l'intercession du saint pauvre français, Benoît Labre, dont il avait souvent entendu raconter les vertus et les miracles. Il commence donc une neuvaine en son honneur, lui exposant avec simplicité l'embarras où il se trouve, et le conjurant de venir à son aide. Sa confiance ne tarda pas à être récompensée, car dès le septième jour, une amélioration sensible se faisait sentir, et à la fin,de la neuvaine, il était complètement guéri.
Sanzone avait un petit garçon de trois ans, nommé Gabriel, dont les jambes se cambraient d'une manière effrayante, ce qui les rendait tout à fait incapables de soutenir son corps. La mère, dont la confiance au Bienheureux avait été exaltée par la guérison du père, se sent inspirée de s'adresser encore à lui ; elle suspend au cou de son enfant une image de Benoît-Joseph, et commence une neuvaine au serviteur de Dieu. Lorsque la semaine de la neuvaine fut finie, le petit Gabriel marchait seul et soutien ; la cambrure avait entièrement disparu. Cependant, quelque temps après, notre petit miraculé tombe malade ; il lui survient une tumeur à l'épaule, il s'y forme un quiste avec suppuration fistuleuse. Cette fois, sans balancer, notre Napolitain invoque aussitôt son protecteur, et se plaint naïvement qu il laisse ainsi son ouvrage imparfait. Toute la famille commence une neuvaine en son honneur, et au bout de quelques jours, sans aucun remède, au grand étonnement du chirurgien, la tumeur avait disparu, l'enfant était guéri, et les heureux parents proclamaient hautement la puissance et la bonté de saint Benoît Labre.
SENTENCES DU SAINT : Dans ce monde, nous sommes, tous, en une vallée de larmes; notre consolation n'est pas ici-bas ; nous l'aurons éternellement dans le paradis, si nous savons souffrir.-ll faut s'humilier, se mépriser soi-même. — Dieu nous afflige parce qu'il nous aime, et il a grand plaisir, quand il nous voit nous abandonner sur son sein paternel dans les afflictions. Pour le soutien du corps, il suffit de peu; le surplus n'est qu'une pâture plus abondante pour les vers.

SIXIÈME JOUR.
L'OBÉISSANCE. Le Sauveur Jésus a pris soin de nous montrer, lui-même, tout le mérite de l'obéissance : En entrant dans le monde, il dit à son Père céleste: « Me voici, mon Père, je viens pour faire votre volonté. » Il a voulu être soumis, pendant les trente premières années de sa vie, à la Très-Sainte Vierge et à Saint-Joseph. Enfin il nous déclare que le Christ a été obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix.
Saint Benoît Joseph avait compris cette grande leçon du divin modèle ; aussi, dès sa plus tendre enfance, se montra-t-il soumis en tout à ses parents et à ses maîtres; on le trouvait toujours docile, prévenant même les moindres désirs de ses supérieurs, et exécutant leurs ordres, malgré les obstacles, ou les inconvénients qui pouvaient en résulter pour lui.
Mais c'était surtout, lorsqu'il s'agissait des commandements de Dieu et de l'Eglise, que son obéissance apparaissait pleine de délicatesse et d'exactitude; non seulement il ne transgressa jamais volontairement la loi Divine, même en matière légère ; mais encore son zèle le portait à reprendre ses compagnons qui étaient sur le point de commettre le péché.
Il avait tant de soumission pour les prescriptions de la sainte Église, qu'un jour de Carême, pendant qu'il était à l'Hospice évangélique, un autre pauvre lui ayant demandé de lui faire l'aumône : Et le jeûne ? Lui répondit Benoît-Joseph. Et il ne se décida à lui faire la charité que lorsque l'indigent lui eut expliqué qu'il avait de bonnes raisons de dispense.
Dans sa vie de pèlerin, il avait le secret de pratiquer constamment cette belle vertu d'obéissance. En arrivant dans un sanctuaire, il allait trouver le Pénitencier français, et lui faisait part de son désir de se soumettre à son obédience pour tout le temps qu'il y resterait. Il en agissait de même à Rome ; et à toutes les objections sur son genre de vie, il répondait avec fermeté : Dieu le veut. Il faut bien que j'obéisse à Dieu. Aussi le Postulateur de la Cause s'écrie-t-il : « De quelque côté que nous nous tournions, nous admirons des actes de la plus éclatante soumission, et de l'obéissance, non-seulement aux préceptes et aux commandements, mais encore aux simples conseils, aux exhortations, aux avertissements de ses supérieurs. La perfection de cette vertu est proclamée par ses parents et ses proches, par ses maîtres et ses confesseurs, par ses bienfaiteurs et ses hôtes. Il l'a pratiquée sous le toit paternel, aux écoles diverses, dans les églises, sous la règle du monastère, dans ses voyages et dans les hospices. En un mot, l'obéissance fut le bouclier à l'abri duquel notre Bienheureux marcha sans-cesse dans les voies du Seigneur. »
PRIÈRE : 0 mon aimable Jésus, le parfait modèle et la véritable règle des enfants de Dieu, qui nous avez dit que votre nourriture était de faire la volonté de votre Père, nous vous supplions, par les mérites de Benoît-Joseph, votre serviteur, de nous accorder la grâce de chercher en tout à vous servir et à vous plaire, afin que nos journées soient pleines devant vous et que nous méritions ainsi la couronne éternelle. Ainsi soit-il.
Angéla Régali.
Une pieuse jeune fille de Rome, nommée Angéla Régali, était depuis longtemps souffrante d'une maladie de poitrine, avec point de côté, palpitations de cœur, oppression violente ; au bruit des grâces obtenues par l'intercession du vénérable Benoît Joseph, elle désira vivement se transporter à son tombeau; mais son état de faiblesse ne permit pas de lui procurer cette satisfaction. Son Directeur, le Père Du Pino, l'engage néanmoins à recourir avec confiance à la protection du saint pauvre. Alors Angéla lui adresse une fervente prière et prend en boisson une bribe de ses reliques.
Mais voilà qu'elle aperçoit Benoît-Joseph Labre, qui s'approche de son lit, pose la main sur sa tête, et l'exhorte à la patience. « Bienheureux, dit-elle alors, je ne vous demande qu'une grâce, celle de pouvoir reposer la nuit ; car les plus fortes doses d'opium ne peuvent me procurer un instant de sommeil. » Saint Benoît lui fait cette étrange réponse: «Soyez bien obéissante à votre Directeur, c'est de sa parole que dépendra votre sommeil.» -Et en effet, elle remarqua que, les jours suivants, lorsque son Directeur, en venant la visiter, lui souhaitait un bon repos, elle dormait paisiblement..
Au bout de huit jours, Benoît-Joseph lui apparaît de nouveau, lui reproche certaines désobéissances à son - Directeur, et lui déclare que sa guérison dépend de sa soumission parfaite. Quelques jours après, le Père Du Pino, venant visiter sa malade, lui fait une recommandation, au nom de l'obéissance. Angéla se rappelle la parole du Bienheureux, et s'y soumet de grand cœur. C'était le moment marqué pour l'intervention divine : toutes ses douleurs disparaissent comme par enchantement, elle se trouve parfaitement guérie. La pieuse jeune fille jouit d'une bonne santé pendant deux ans; mais alors elle retomba dans la désobéissance envers son Directeur, et la maladie vint de nouveau la visiter. Elle recourut avec instance à son bienfaiteur céleste, en promettant d'avoir plus de docilité à l'avenir, et elle vit ses souffrances s'évanouir une seconde fois. Toutefois il est si doux de faire sa volonté propre, que, quelque temps après, Angéla se permit une légère désobéissance aux recommandations du Père Du Pino, et la voilà aussitôt reprise de son terrible mal, mais d'une manière si violente, qu'on crut l'heure de sa mort arrivée, et l'on s'empressa de lui donner les derniers sacrements. Dans cette extrémité, Angéla reconnaît sa faute qu'elle déplore, elle en demande pardon à son bienheureux protecteur et le conjure de ne pas l'abandonner. La charité compatissante des saints a quelque chose de la miséricorde divine ; aussi Benoît-Joseph daigne-t-il lui apparaître une troisième fois, et après lui avoir fait comprendre tout le mérite de l'obéissance, il lui promet sa guérison aux mêmes conditions. On reconnaît bien à ce trait, notre humble pèlerin qui pratiquait si parfaitement la docilité à l'égard de son directeur. Cependant Angéla voit le Bienheureux lui arracher de la poitrine la racine du mal, ce qui lui rend aussitôt sa force et sa bonne santé. Il est probable qu'elle ne retomba plus dans le péché de désobéissance, car, pendant le reste de sa vie, elle ne repentit plus aucune atteinte de cette cruelle maladie.
SENTENCES DU SAINT : Qui connaît Dieu, se garde bien de commettre le péché —On peut tout avec l'aide de Dieu, pourvu qu'on le veuille véritablement. - Quand il n'y aurait qu'un damné, chacun devrait craindre de l'être . Marchons fidèlement dans la voie des commandements de Dieu et dans l'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ jusque la fin de nos jours, et nous jouirons d'une récompense éternelle. Quand on pense que nous avons promis au baptême de renoncer à Satan et à ses œuvres, pour nous attacher à Jésus-Christ !
SEPTIÈME JOUR.
DÉVOTION POUR LA SAINTE EUCHARISTIE.
Depuis que notre divin Sauveur a fait ses délices d'habiter au milieu des enfants des hommes, depuis qu'il a voulu résider véritablement dans nos temples au milieu de ses enfants, le Saint-Sacrement est devenu le centre de tout le culte catholique, c'est à lui surtout que s'adressent les adorations, les hommages, l'amour des chrétiens fidèles. Vous avez un trésor au milieu de vous, et cous ne le connaissez pas!. Ce trésor, Benoît Joseph Labre l'avait trouvé dans la sainte Eucharistie; aussi le vit-on, dès son enfance, adorateur assidu et passionné du Dieu de nos autels ; et on peut dire que dans tous les endroits qu'il traversa dans sa vie de pèlerin, il a laissé le souvenir de son ardent amour pour le Très Saint-Sacrement. Mais c'est à Rome surtout qu il passait les journées entières et même quelquefois les nuits au pied du tabernacle. Son assiduité dans les églises, où se faisaient les exercices de l'Adoration, lui avait fait donner le nom du Pauvre des Quarante-Heures. Et sa foi, sa piété frappaient tellement tous les assistants que plusieurs sont restés persuadés, que devant le Saint-Sacrement exposé, il voyait Jésus des yeux du corps. « Il m'a été donné, dit un vénérable prêtre, d'observer quelquefois Benoît Labre, lorsqu'il adorait Jésus dans son sacrement, exposé à la vénération publique ; je le voyais fixer souvent son regard vers l'Hostie sainte, et rester immobile ainsi pendant quelque temps; et dans cette attitude éprouver une telle joie intérieure qu'elle transpirait au dehors d'une manière qui avait quelque chose de plus qu'humain, et qui se traduisait par une espèce de sourire qui tenait plus de l'ange que de l'homme. »
Il entendait la sainte Messe, à genoux, ne se relevant que pour les Evangiles; à l'élévation, il courbait le front presque jusqu'à terre ; il s'unissait d'esprit et d'intention avec le célébrant, en suivant tous les actes du sacrifice jusqu'à la consommation: à laquelle il participait au moins spirituellement.
Mais c'était surtout, dans la sainte communion, qu'on voyait se manifester sa tendre dévotion pour le Dieu caché du tabernacle; il s'y disposait par une fervente confession; il la faisait précéder d'actes multipliés de foi, d'espérance, d'adoration, d'humilité, de respect et d'amour, et lorsque venait le moment de recevoir son divin Sauveur, il éclatait en transports : « Mon souverain Bien. Mon tout. seul et unique objet de mon cœur. Ah, venez, je vous désire, je vous attends.
Venez Seigneur Jésus, venez.» Les prêtres et les fidèles admiraient, non sans émotion, son air inspiré, au moment de la sainte communion : « Je voyais, dit l'un d'eux, quand il était au moment de communier, une telle ardeur, une telle aspiration, qu'il semblait vouloir s'élancer pour recevoir plus tôt le pain eucharistique.
Je n'ai jamais rien vu, et qui sait si je verrai jamais rien de semblable? Et son action de grâces.. Rien que d'y penser, je me sens ému et attendri. »
Après la communion, Benoît Joseph s'appliquait à raviver sa foi à la présence réelle de son Lieu ; il l'adorait en union avec les anges et la Reine des cieux ; il s'humiliait encore et se consacrait de nouveau à son service, le conjurant de lui accorder de ne vivre et de ne se consumer que pour lui.
Quel admirable exemple pour nous ! Demandons à notre Bienheureux de nous obtenir la grâce d'imiter sa ferveur, et nous retirerons de nos communions plus de fruit et de consolation.
PRIÈRE : Mon Dieu, qui êtes le pain des anges et la manne des deux, et qui avez voulu être la nourriture de vos fidèles sur la terre, fades, nous vous en conjurons par les mérites du Bienheureux Benoît Joseph, qu'après nous avoir nourris du pain de vie, avec une foi vive, une profonde humilité et un ardent amour, nous méritions de vous posséder dans le séjour des élus, nous vous en prions par Jésus-Christ Notre Seigneur, qui vit et règne dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Deux miraculés au pays de Benoît Labre.
Le saint Français, en entrant dans la gloire, ne voulut pas oublier son pays natal : et peu après sa mort, on commença à parler de guérisons extraordinaires au village d'Amettes.
Une pauvre veuve, Marie Hélène Bayard, vivait bien tristement à Hesdigneul, affligée depuis quinze ans d'une paralysie de la jambe gauche, à laquelle étaient venues se joindre d'autres infirmités qui l'avaient réduite à un état si affreux, qu'elle ne pouvait plus se tenir debout, elle était obligée de se traîner sur ses genoux et sur ses mains.Elle supportait cette cruelle situation avec beaucoup de résignation, lorsqu'il lui vint en pensée d'aller implorer. elle aussi, le secours de saint Labre.
On la plaça avec peine sur une charrette, et elle souffrit beaucoup de la longueur du voyage et des cahots de la voiture ; enfin elle arrive à Amettes et on la porte dans l'Eglise ; là elle se met à réciter avec une grande ferveur trois Pater et trois Ave; à peine a-t-elle fini, qu'elle ressent des douleurs très vives dans les genoux, une sueur abondante inonde son visage, et elle tombe évanouie. Mais bientôt elle se relève en s'écriant: « Jésus ! Marie ! Mon Dieu, mon Dieu ! je suis guérie ! »
Puis elle assiste à genoux au saint sacrifice de la Messe, elle fait le tour de l'église, appuyée sur ses deux fils; et voilà la vénérable mère de Benoît Joseph qui vient lui offrir un peu de nourriture, au milieu d'une foule émue, accourt,au bruit de cette merveille. Alors on se dirige avec elle vers Ferfay. pour entendre une messe d'actions de grâces qui est célébrée par l'abbé Jacques Joseph Labre, frère de notre Bienheureux, qui en était chapelain. Marie Hélène Bayard continue ensuite son voyage, se trouvant parfaitement guérie; à son arrivée à Hesdigneul, elle est reçue au son des cloches, et l'on chante un salut solennel, pour remercier le Seigneur d'une faveur aussi extraordinaire.
Trois ans après, Pierre Joseph Vincent de Fiefs, qui souffrait depuis quatre mois d'une paralysie sur les jambes, pria quelques-uns de ses parents de faire pour lui une neuvaine de visites à l'église d'Amettes, en l'honneur de saint Labre; et le 25 mars 1786, il y vint, lui-même, hissé sur un cheval avec grande difficulté ; transporté dans l'église, il assiste à la sainte messe avec une admirable ferveur; mais tout à coup on le voit se lever, se tenir debout, et marcher, au grand étonnement de tous. Il était complètement guéri, il remonte seul à cheval, tait une partie de la route à pied, et rentre dans son village au milieu des acclamations de tous les habitants. Pour témoigner sa reconnaissance, ce brave ouvrier eut le courage de faire, pendant neuf jours, et nu-pieds, le voyage de Fiefs à Amettes, pour remercier le Seigneur et son bon serviteur Benoît Joseph Labre.
SENTENCES DU SAINT : Si les séraphins se voilent la face de leurs ailes devant Dieu, que ne doit pas faire en présence de cette Majesté un ver de terre ? — Les irrévérences à l'église font perdre le respect dû à Dieu dans sa propre maison. — Ce sont des fautes qui déplaisent beaucoup au bon Dieu, qui font horreur aux anges et qui causent grand dommage à l'âme. Dieu regarde tous ceux qui prient dans une église ; mais il distingue celui qui surpasse les autres en foi, en charité et en union avec Jésus-Christ.
HUITIEME JOUR.
DÉVOTION A LA PASSION DU SAUVEUR.
Lorsque nous considérons l'Enfant-Dieu, couché sur un peu de paille, dans la pauvre étable de Bethléem, pour nous racheter du péché, nous redisons dans un profond sentiment de reconnaissance ; Comment ne pas aimer celui qui nous a tant aimés! Quels seront donc les élans de notre cœur, lorsque nous nous transporterons par la pensée au pied du Calvaire où Jésus consomme son sacrifice au milieu des humiliations et des souffrances? Benoît Labre ne passait aucun jour sans méditer sur la passion et la mort du Sauveur; c'est au pied de la croix qu'il avait puisé son immense désir de mépris, d'humiliations, de souffrances, d'immolation pour amour de son Dieu. Lorsqu'il considérait d'une part tant de grandeur et de majesté dans l'Auteur de tout bien; et de l'autre un si grand avilissement, des opprobres, des tourments si recherchés, une mort si cruellement ignominieuse, son cœur était oppressé par la compassion, se brisait par la violence de la douleur.
La seule image de la croix lui occasionnait de saints transports ; et l'on a pu dire de notre bienheureux comme de saint François d'Assise, qu'il pleurait sur son Bien-Aimé et que son âme souffrait véritablement avec lui. Il semblait que Benoît-Joseph n'aurait pas été plus affligé, quand il eût été attaché. lui-même, à la croix, en sorte qu'il pouvait dire avec saint Paul : Je suis cloué à la croix avec Jésus-Christ.
Saint Benoît Labre montait plusieurs fois par semaine le saint Escalier avec une grande dévotion et en versant des larmes abondantes sur les souffrances de Celui qui le gravit un jour pour paraître devant un juge dédaigneux et être présenté a la multitude comme l'Homme de douleur. Il allait aussi, fréquemment visiter la sainte Colonne à laquelle le Sauveur fut attaché; il y méditait longuement sur la cruelle flagellation et il offrait au Seigneur de ferventes réparations pour les iniquités des hommes, véritable cause de ses souffrances.
Mais il avait surtout une dévotion particulière à faire le chemin de la croix; il s'acquittait de ce pieux exercice, presque chaque jour, soit au Colisée dont il aimait la solitude, soit en d'autres endroits, et il le faisait avec une telle componction, que bien des personnes ne pouvaient détacher leurs yeux de ce saint pauvre qui ressemblait tout à fait à Jésus-Christ portant sa croix.
C'est dans la méditation des souffrances du Sauveur, qu'il avait puisé son horreur instinctive pour tout ce qui est offense de Dieu, et son courage à persévérer jusqu'à la fin dans son genre de vie d'abnégation, de souffrance, d'immolation continuelle.
PRIÈRE : Dieu tout-puissant et éternel qui avez voulu que le Sauveur souffrit la mort de la croix pour racheter le monde, et qui nous comblez chaque jour de vos grâces et de vos faveurs, accordez-nous, par la puissante intercession de votre fidèle serviteur Benoit-Joseph, de porter courageusement notre croix et de répondre dignement à votre amour, afin de vous posséder un jour dans l'éternité bienheureuse, vous qui vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRIÈRE TRÈS EFFICACE Pour obtenir toutes les grâces, et miséricordes divines, Dans toutes les calamités, épidémies, dangers et maladies, merveilleusement propagée par le vénérable Benoit-Joseph Labre :
 I. Père éternel, miséricorde par le sang de Jésus ! Marquez-nous du sang de l'Agneau immaculé, Jésus-Christ, comme vous fîtes marquer les portes de votre peuple d'Israël, afin de le préserver de la mort; et vous, Marie, Mère de miséricorde, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la grâce que nous demandons. Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, à présent et toujours, comme dès le commencement, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. 
II. Père éternel, miséricorde par le sang de Jésus !
Sauvez-nous du naufrage de ce monde, comme vous sauvâtes Noé du déluge universel; et vous, Marie, arche de salut, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la grâce que nous demandons. Gloire au Père.
III. Père éternel, miséricorde par le sang de Jésus !
Délivrez-nous des fléaux que nous avons mérités, comme vous délivrâtes Lot de l'incendie de Sodôme ; et vous, Marie, notre Avocate, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la grâce que nous demandons. Gloire au Père..,
IV. Père éternel, miséricorde par le sang de Jésus !
Consolez-nous dans nos besoins et nos tribulations présentes, comme vous consolâtes Job, Anne et Tobie dans leurs afflictions ; et vous, Marie, consolatrice des affligés, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez, nous la grâce que nous demandons. Gloire au Père.
V.Père éternel, miséricorde par le sang de Jésus ! Vous ne voulez pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive ; donnez-nous par votre miséricorde le temps de faire pénitence, afin que, revenus à vous et repentants de nos péchés, qui sont la cause de tous nos maux, nous vivions dans la foi, l'espérance-et la charité, en paix avec Notre-Seigneur Jésus-Christ; et vous, Marie, refuge des pécheurs, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la grâce que nous demandons. Gloire au Père.
0 sang précieux de Jésus, notre amour, criez à votre divin Père miséricorde, pardon, grâce et paix pour nous, pour * et pour tous. Gloire au Père.
0 Marie, notre Mère et notre espérance, priez pour nous, pour * et pour tous ; et obtenez-nous la grâce que nous demandons. Gloire au Père.
Immaculée Marie, Mère de Dieu, priez Jésus pour nous, pour * et pour tous.
- Jésus et Marie, miséricorde !
Saint Michel-Archange, saint Joseph, saint Pierre et saint Paul, protecteurs de tous les fidèles de l'Eglise de Dieu, et vous tous Anges, Saints et Saintes du paradis, priez et sollicitez grâce et miséricorde pour nous,pour *et pour tous. Ainsi-soit-il.
SENTENCES DU SAINT : Que fait ce crucifix dans votre chambre ? Il est là, pour juger dans quel état sont les affaires de votre maison, de votre emploi, de votre conscience. — Il faut s’humilier, se mépriser soi-même, prier et déposer tout au pied de la croix de Jésus, avoir confiance en la bonté de Dieu, et attendre avec patience et résignation tout ce qui arrivera. - Tout ce qu'on souffre pour l'amour de Jésus crucifié est peu de chose.
ASPIRATION FRÉQUENTE DE SAINT BENOÎT LABRE : A moi !, à moi ! cette croix ! elle m’est due pour mes péchés.
Elle est mal placée sur vos épaules, ô bon Jésus !
NEUVIÈME JOUR.
AMOUR FILIAL POUR LA TRÈS SAINTE VIERGE.
Dès sa tendre enfance, Benoît-Joseph Labre avait choisi la Mère de Dieu pour sa Patronne spéciale, et il avait placé en Elle, après Dieu, toutes ses affections.
On voit encore dans l'église d'Amettes l'autel de Notre-Dame du Mont Carmel, devant lequel il se consacra à Marie. Mais ce fut surtout, lorsqu'il quitta sa famille, pour obéir au conseil évangélique, qu'il ne voulut plus avoir d'autre Mère que la très Sainte Vierge dont il se montra toujours le fils le plus aimant et le plus dévoué. Dans ses voyages, il portait toujours un chapelet suspendu à son cou, comme marque publique de sa dévotion à la Mère de Dieu; il récitait, chaque jour, cette couronne de prières, en méditant sur les mystères du Rosaire ; il ne manquait jamais de lui offrir aussi le Petit Office et les Litanies de Lorette. Il avait une dévotion spéciale à l'Immaculée Conception, dont il suivait la Neuvaine avec une grande exactitude ; il honorait d'un culte particulier Notre-Dame des Sept-Douleurs ; et lorsqu'il faisait le chemin de la croix, il avait soin de compatir aux douleurs de la Mère de Dieu. Ses nombreux pèlerinages dans les sanctuaires les plus célèbres de Marie, prouvent aussi sa tendre piété à son égard. Du reste, il suffisait de le voir prosterné devant la Madone de Notre-Dame des Monts pour comprendre quels étaient les sentiments dont son âme était pénétrée ; pendant huit ans, il passa presque toutes ses matinées au pied de l'image vénérée, à genoux, immobile, sous l'œil de Marie, tout occupé d'Elle, se consumant d'amour; on ne pouvait le contempler, priant sa bonne Mère, sans être aussi touché qu'édifié des transports de sa tendresse. Lorsqu'il se croyait seul, il laissait quelquefois échapper à demi-voix ces invocations : Ma Mère! 0 Mortel Ma Mère ! Et il avait coutume de saluer les personnes à qui il devait parler, par ces mots : Loués soient Jésus et Marie.
Enfin notre Bienheureux, dans ses dernières années, avait consacré à Marie tous les instants de sa vie; il cherchait tous les moyens de plaire à sa bonne Mère, et s'efforçait d'imiter les vertus de cette Vierge sainte, la pureté angélique de ses mœurs, le souverain mépris de toutes les choses du monde, l'humilité la plus profonde, le détachement le plus absolu de lui-même ; accomplissant ainsi parfaitement la recommandation de saint Jérôme : « Mes très chers Frères, honorez Marie que vous aimez, mais sachez que vous ne l'aimez véritablement, qu'autant que vous imitez Celle que vous aimez. »
C'est ainsi qu'il mérita, au jour de sa mort, d'avoir sa dernière défaillance aux pieds de la Madone bénie ; de rendre le dernier soupir, au moment où l'on invoquait pour lui le secours de la très Sainte Vierge, et d'avoir son tombeau devant l'autel de sa Mère bien-aimée.
PRIÈRE : Nous vous supplions, ô Dieu plein de miséricorde, par les mérites et l'intercession de votre fidèle serviteur, Benoît-Joseph Labre, de nous accorder une piété sincère et un amour filial envers la glorieuse Vierge Marie, notre très sainte Mère, afin que par le secours de sa puissante protection, nous obtenions le pardon de nos iniquités et la grâce d'arriver à la bienheureuse éternité ; nous vous le demandons au nom de Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi-soit-il.
Le soldat Jean-Louis, dit Joli-Cœur.
En 1782 se trouvait en garnison dans la ville de Toulon, un soldat, originaire de Passy,qui avait nom Jean-Louis, dit Joli-Cœur. Il fut blessé par deux coups de baïonnette, dont l'un lui traversa le bras près du poignet et coupa les nerfs de trois doigts. Malgré les soins du chirurgien de l'hôpital militaire, il resta tout à fait estropié de la main droite, et fut bientôt congédié comme inhabile pour le service. Il revint alors habiter Saint-Germain-en-Laye, où une personne riche eut pitié de lui et le prit comme domestique, malgré son infirmité. Joli-Coeur entendit en 1784 raconter une guérison extraordinaire obtenue par l'intercession de saint Labre et il se demanda pourquoi, lui aussi, n'obtiendrait pas sa grâce. Il se met donc en devoir de commencer une neuvaine, en récitant chaque jour, matin et soir, cinq Pater et cinq Ave. De plus, il donne quelque argent à une pauvresse, pour qu'elle aille assister à la Messe pour lui et y prier à son intention. Cependant la neuvaine se termine, et Joli-Cœur n'était pas guéri; il ne se décourage pas et recommence bravement une seconde neuvaine ; il arrive ainsi au troisième jour, lorsque tout à coup, à son grand étonnement, il s'aperçoit que son bras est revenu à son état normal et que ses doigts ont repris leur mouvement sans effort et sans douleur. Dans sa joie, il s'écrie : « Ah, mon Dieu, je suis guéri, » et il se met à faire exécuter toutes sortes d'évolutions à son bras et à sa main, pour prouver qu'il est bien réellement guéri. Il ne lui resta que deux grandes cicatrices, qu'il montrait à tout venant, en proclamant la puissance de son glorieux protecteur.
Dans la même ville, vivait une sainte demoiselle, fille de M. Fournier, notaire, qui souffrait depuis quinze ans d'horribles douleurs avec une admirable patience. Une de ses amies lui envoya le portrait du vénérable Labre, avec un récit des miracles qui s'opéraient à Rome. Néanmoins, résignée à la volonté divine au milieu de ses épreuves, elle eut quelque peine à se décider à demander au nouveau saint la grâce de sa guérison ; elle commence enfin une première, puis une seconde neuvaine avec un grand abandon entre les mains de Dieu ; or, le quatrième jour, elle fut bien surprise, en se réveillant, de ne plus sentir aucune douleur; elle avait retrouvé sa force et l'usage de ses jambes; elle put se lever; et quelques jours après, elle se rendait, à pied, à l'église, pour la messe d'actions de grâces, au milieu de toute la population qui prenait part à la joie de la famille, et qui proclamait la puissance de celui que le Seigneur^avait voulu exalter d'une manière si extraordinaire.
SENTENCE DU SAINT : La très sainte Vierge est, après Jésus- Christ son Fils, notre plus puissante avocate au-près de Dieu. Nous la prions souvent d'intercéder pour nous à l' heure de notre mort; c'est le salut de ceux qui pensent à ce qu’ils disent, lorsqu'ils lui adressent cette prière : Priez pour nous, maintenant et à l'heure de notre mort, et qui le disent avec la disposition où ils voudraient être au moment réel de la mort.
NOTICE SUR LE VILLAGE D'AMETTES et sur les précieux souvenirs de saint Benoît Labre qui y sont conservés.
Le village d'Amettes est situé dans une étroite vallée, au centre du quadrilatère formé par les villes de Norrent-Fontes, Lillers, Pernes et Houdain. Il est arrosé par la Nave, au cours paisible, lorsqu'elle n'est point grossie par les fontes de neiges ou les eaux torrentielles des orages ; il y a peu d'années, il n'était, pour ainsi dire, abordable que pendant les courts mois de l'été; mais Amettes a profité à son tour des travaux qui ont tant amélioré les voies de communication ; les routes qui y conduisent sont devenues praticables en tout temps. La station de Lillers sur la ligne de Paris à Calais et Dunkerque par Béthune se trouve à huit kilomètres de ce village.
Malbrancq rapporte que l'Eglise de Saint-Sulpice d'Amettes possédait une fiole merveilleuse d'huile apportée du Mont Sinaï. Mais ce qui fit la célébrité de ce village et sa véritable gloire, c'est l'honneur d'avoir été le berceau du bienheureux Benoît-Joseph Labre. A peine cet homme extraordinaire fut-il mort à Rome, que sa réputation de vertu et les miracles opérés par son intercession firent accourir de nombreux visiteurs à Amettes, les uns pour témoigner leur reconnaissance des faveurs qu'ils avaient obtenues, les autres pour implorer à leur tour la puissante protection du nouveau saint, et ce concours de pèlerins n'aurait sans doute pas, été interrompu un seul instant, si la Révolution ne fût venue arrêter tous les élans religieux, car déjà on s'y portait en foule, et des pays les plus éloignés ; mais aussitôt que l'exercice du culte eut recouvré sa liberté, l'affluence recommença avec une nouvelle ardeur et ne fit qu'augmenter de plus en plus.
Cet accroissement devint bien autrement remarquable, depuis que le Souverain-Pontife eut accordé à ce village une précieuse relique du saint (la rotule du genou). On peut dire qu'il ne s'est passé depuis lors aucun jour, sans qu'on vît arriver des pèlerins à l'église et à la maison de Benoît. Ce fut le 19 juillet 1860 que le Père Virili, Postulateur de la Cause, et missionnaire du Précieux-Sang, apporta à Amettes cette relique insigne ; on avait organisé pour la cérémonie une magnifique procession où figuraient plus de deux cents prêtres, et l'on évalua le nombre des spectateurs à plus de quinze mille. Après la procession, le R. Père Desnoyers, que désignait d'avance pour cette mission sa vie si intéressante du Bienheureux, fit en plein air le panégyrique du nouveau saint.
Depuis cette époque, chaque année voit revenir en foule, non-seulement les paroisses voisines, mais même celles qui sont à une grande distance ; elles arrivent à pied, croix en tête, bannières déployées, faisant retentir les airs de pieux cantiques. Le plus souvent ces nombreux pèlerins s'approchent du Banquet divin; puis ils se font un devoir de descendre à la maison du Bienheureux, et là encore, donnent à leur protecteur les marques les plus touchantes de leur respectueuse affection. Bien plus, presque toutes les villes du diocèse d'Arras ont été solennellement offrir leurs hommages au héros d'Amettes; on a organisé des pèlerinages à Saint-Omer, à Hesdin, à Aire, à Béthune, à Saint-Pol/à Arras, à Boulogne; et la même chose se fit dans un grand nombre de villes du diocèse de Cambrai, De toutes les parties de la France, sont venus des pieux pèlerins ; nos frontières ne les ont même point arrêtés; il en est arrivé de Belgique, d'Angleterre, de Savoie, des Etats du Pape, et d'autres contrées lointaines. Nous devons une mention particulière au vénérable Chapitre de la cathédrale d'Arras, qui voulut y célébrer une messe solennelle, et témoigner ainsi hautement de sa dévotion au Bienheureux Benoît : « Le « sermon fut prononcé par M. le chanoine Hohitaille; « les nobles pèlerins visitèrent ensuite l'oratoire, la maison et la chambre de Benoît Labre, où ils se sont distingués par de pieux larcins, emportant des éclats de « vieux bois comme de précieux souvenirs.»Vers la fin de la même année, on y vit aussi Monseigneur Parisis, l'illustre évêque d'Arras, Boulogne et Saint-Omer, venir se mettre publiquement sous la protection de celui à la gloire duquel il avait si puissamment travaillé.
L'attrait naturel que l'on ressentait pour visiter le pays natal de saint Benoît Labre s'était encore augmenté par le récit que l'on faisait de nombreuses guérisons, de grâces extraordinaires, obtenues par son entremise dans ce sanctuaire qui devait lui être particulièrement cher. Ainsi nous lisons les faits suivants dans les annales du pèlerinage : Un père dans la douleur était venu plusieurs fois demander la guérison de son fils atteint d'aliénation mentale; pour prix de sa persévérance, exaucé enfin, il fit le pèlerinage avec ce même fils parfaitement guéri, qui a laissé comme souvenir de sa reconnaissance une médaille d'argent de grand module. — Une jeune fille épuisée par la maladie s'était fait transporter à Amettes; et, après avoir prié quelque temps avec foi devant l'autel du Bienheureux, elle se releva, ayant subitement retrouvé ses forces; depuis lors, elle est venue à diverses reprises remercier son bienfaiteur et s'est plu à contribuer à la décoration de son autel. — Une autre jeune fille de Sibiville, attaquée d'horribles ulcères qui lui rongeaient la figure et la forçaient de la tenir voilée, s'unit à ses compagnes pour faire une neuvaine au Bienheureux et obtint sa guérison complète. - Deux personnes de Gand vinrent en pèlerinage, pour remercier Benoît avait obtenu et offrirent à l'Eglise un superbe ciboire sur le pied du quel est gravé le portrait du saint. — Un zouave pontifical, dangereusement blessé, fut ramené chez ses, parents dans un état désespéré ; mais il a confiance; dans le Bienheureux, il fait plusieurs neuvaines en son honneur, et, quelques mois après, il arrive à Amettes proclamer, lui aussi, la puissance du saint pauvre. Un petit enfant de Bourg-Marais était attaqué d'une maladie de la moelle épinière ; déjà il avait perdu l'usage des jambes et des bras ; les médecins le regardaient comme incurable. Ses parents au désespoir rapportèrent à Amettes, et lui firent baiser la relique du Bienheureux ; l'enfant unit sa prière innocente à celles de ses parents ; quelque temps après, il revenait à ce sanctuaire béni, en parfaite santé, remercier son puissant protecteur. — Une petite fille pauvre ayant été guérie d'une manière non moins frappante et contre toute ; espérance, les habitants de son village se cotisèrent pour offrir en son nom un beau cœur en or et argent ciselé, qui fut apporté à Amettes par une députation à la tête !
de laquelle figuraient le Maire et le Curé. Un jour où l'affluence des pèlerins avait été fort nombreuse, Amettes fut le théâtre de deux faits extraordinaires. Un jeune homme de Merville qui, malgré ses infirmités, avait voulu suivre la procession, se trouve tout à coup guéri et laisse publiquement ses béquilles en ex-voto. Une pauvre femme du village d'Oeuf, frappée d'une surdité complète, était venue, disait-elle, pour être guérie ; elle passa toute la journée à prier avec ferveur, à l'oratoire et à la chambre du Bienheureux ; sa confiance ne fut pas trompée, car, le soir, au grand étonnement de tous ceux qui la connaissaient, elle avait recouvré l'ouïe parfaitement.
Ces quelques traits paraîtront sans doute suffisants, pour encourager entreprendre le pèlerinage d'Amettes ; et ils montrent clairement combien le Seigneur est disposé à récompenser ceux qui viennent visiter pieusement le lieu de naissance de son fidèle serviteur.
Amettes est véritablement privilégié sous le rapport des souvenirs qui sont conservés de saint Benoît Labre.
Et il n'y a pas jusqu'aux chemins caillouteux qu'on est obligé de parcourir, qui ne rappellent les mortifications extraordinaires qu'il pratiquait dès son enfance, marchant dans ces sentiers, avec des souliers sans semelles, afin de s'habituer aux austérités de la vie de pèlerin. En entrant dans l'église, les yeux se portent tout d'abord sur une belle statue de saint Benoît Labre, les bras croisés sur la poitrine, le chapelet au cou, les yeux levés vers le ciel ; on se sent profondément ému et l'on invoque avec ferveur celui que l'on vient honorer en ces lieux bénis. Sous l'autel principal, on remarque la paillasse sur la quelle le saint rendit le dernier soupir à Rome. Sur le côté, on aperçoit un portrait du Bienheureux, qui fut rapporté de la Ville Sainte par le vénérable Curé d'Amettes, M. l'abbé Decroix, et qui est la copie exacte de ce beau portrait exécuté, du vivant même de Benoît, par un peintre français, qui avait trouvé dans son air extatique un type frappant de la figure du Christ. Un peu plus loin, on voit encore l'ancien autel, où le jeune Labre servait la Messe avec une piété, un recueillement qui faisaient l'admiration de tous. De l'autre côté, c'est l'autel de Notre-Dame du [Mont Carmel, où il se consacra à la très Sainte Vierge et où il aimait tant à réciter son rosaire.
En sortant de l'église, on se trouve dans le cimetière, et l'on peut suivre le sentier qui conduisait chaque jour [notre Bienheureux au temple saint. Encore quelques pas, et nous entrons dans la prairie qui s'abaisse en pente rapide et dirige nos regards vers la maison paternelle de Benoît-Joseph. Cette maison, dont l'aspect dénote une certaine aisance, a été conservée, autant que possible, telle qu'elle était alors. La chambre qu'habitait le jeune Labre est une mansarde étroite, ménagée dans les combles ; on y voit l'endroit où il se couchait par terre, à côté de son lit, et un livre de méditations dont il faisait un fréquent usage. On a dressé un autel dans cette cellule sanctifiée, où l'on ne peut pénétrer sans ressentir une profonde émotion. En face de la maison, sur l'emplacement d'une ancienne grange, dans laquelle. Benoît se retirait sauvent pour prier, on a construit un petit oratoire, qui est orné de nombreux ex-voto. Enfin tout le long du sentier qui conduit, de la maison du Saint à l'église, se trouvent quatorze jolis édicules ou chapelles gothiques, contenant les scènes de la Passion en magnifiques bas-reliefs ; on a eu la bonne pensée d'établir ce chemin de croix monumental, afin de proposer aux pieux pèlerins cette dévotion si chères au cœur du Bienheureux.
Heureux ceux qui sont déjà venus prier saint Benoît Labre dans ce village où tout parle au cœur ! Ils en auront emporté un délicieux souvenir et se seront promis de venir de nouveau goûter ces célestes consolations.
0 vous, qui n'avez pas encore accompli ce pieux pèlerinage venez à Amettes avec foi et humilité, venez vous prosterner dans cette chambre bénie où le Saint a dormi, grandi, et prié...
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Laetitia
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Re: Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

Message par Laetitia »


Prière à la Sainte Vierge en union avec saint Benoît-Joseph Labre (extrait de : L'enfant de Marie à la campagne ou Pieuses récréations pour chaque jour de vacances – R.P.E. Letierce, S.J., tome I, Dijon, 1884)

Ô Marie ô ma Mère, par cette toute-puissance suppliante que vous avez sur le Cœur de votre fils,

donnez-moi un cœur de Feu, pour aimer Dieu plus que toute chose, et le reste pour Lui !

Donnez-moi un cœur de Chair pour que, compatissant aux souffrances du prochain, je m'occupe du soulagement de sa misère !

Donnez-moi un cœur de Bronze pour châtier ce corps et dompter la nature !

Donnez-moi pour vous un cœur d'Enfant, un cœur humble, pur, aimant et dévoué ; un cœur qui, battant à l'unisson du vôtre, ne vive que pour Jésus et l'aime ici-bas de toute l'ardeur dont il est capable, pour l'aimer dans le ciel sans mesure et sans fin !

Ainsi soit-il.
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Re: Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

Message par Laetitia »


Prières que Saint Benoît-Joseph Labre récitait chaque jour :
(extrait de la Vie populaire de Saint Benoît-Joseph Labre par un prêtre Mariste)
Le matin

Dieu, Créateur du ciel et de la terre, mon aimable Sauveur, je vous remercie de l'amour immense que vous avez eu, non seulement pour moi, mais pour tout le monde. Je vous aime par-dessus toute chose, et je veux vous aimer toute cette journée, ainsi qu'à tous les instants de ma vie ; je vous prie de m'aider à faire votre sainte volonté, et je vous aime continuellement pour les infidèles et les pécheurs. Je veux vous prier, toute cette journée, pour eux, afin que vous daigniez les éclairer et les faire rentrer dans votre grâce.

Je veux encore gagner les indulgences que je peux obtenir, pour délivrer les âmes du Purgatoire. Enfin ayez pitié des infidèles et des pécheurs. Accordez-moi, ô mon Dieu, votre amour ; imprimez dans mon cœur les marques de votre cruelle Passion. Je vous aime, mon divin Jésus, et je vous donne mon cœur.

Sainte Vierge, préservez-moi, dans ce jour et tous ceux de ma vie, de tout péché, afin que je ne perde point l'amour de mon Dieu, que je veux aimer tous les jours et à tous les moments de ma vie. Je vous rends grâces, Vierge sainte, au nom de tous les fidèles, du grand amour que vous leur portez. Je vous remercie encore pour tous les infidèles et pour tous les pécheurs ; aidez-les, assistez-les, afin qu'ils retournent à leur aimable Dieu. Soyez le secours de tous dans cette journée et toujours. Ainsi soit- il.
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Re: Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

Message par Laetitia »

Le soir


Dieu de bonté, je vous demande pardon, de tout mon cœur, de vous avoir offensé. Seigneur mon Dieu, j'aimerais mieux mourir mille fois que de vous offenser davantage. Mon doux Jésus, je vous remets mon âme, et je vous remercie d'avoir eu pitié de moi durant cette journée.

Je veux vous aimer toujours et continuellement dans cette nuit, quoique je dorme. Je remets mon âme entre vos mains. Je vous recommande les âmes du purgatoire. Aidez et éclairez tous ceux qui vivent dans les ombres de la mort, soit les infidèles, soit les pécheurs ; je vous prie pour eux. Je vous rends grâces à tout moment, mon divin Jésus, de ce que vous m'avez conservé la vie, afin de vous aimer toujours de plus en plus.

Je veux, de tout mon cœur, reposer dans votre sainte grâce. Ce cœur que vous m'avez donné, où puis-je mieux le placer que dans le vôtre ? C'est là que je le dépose, ô mon doux Jésus ! c'est là que je veux habiter et que je vais prendre mon repos .

Sainte Vierge, je vous remercie de tous les biens que vous m'avez procurés. Je vous recommande les âmes du purgatoire. Quoique je dorme, je veux vous aimer et vous remercier pour les infidèles et les pécheurs ; aidez-les , afin qu'ils rentrent en grâce devant votre divin Fils. Enfin, je vous recommande mon âme, et je la remets entre vos mains. C'est sous votre protection, Vierge sainte, que je me propose de dormir.
Ainsi soit- il .
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Laetitia
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Re: Un Saint Solitaire franciscain: Benoît-Joseph Labre

Message par Laetitia »


Prière d'un merveilleux effet dans les temps de fléaux, de nécessités et de tribulations de toute sorte, recommandée par SAINT BENOIT-JOSEPH LABRE
Jesus Christus Rex gloriæ venit in pace.
Deus homo factus est.
Verbum caro factum est.
Christus de Maria Virgine natus est.
Christus per medium illorum ibat in pace.
Christus mortuus est.
Christus crucifixus est.
Christus sepultus est.
Christus resurrexit.
Christus ascendit in cælum.
Christus vincit.
Christus regnat.
Christus imperat.
Christus ab omni malo nos defendat.
Jesus Nobiscum est.
Pater, Ave, Gloria

Jésus-Christ, roi de gloire, est venu en paix.
Dieu s'est fait homme.
Le Verbe s'est fait chair.
Jésus-Christ est né de la Vierge Marie.
Jésus-Christ allait en paix au milieu d'eux.
Jésus-Christ a été crucifié.
Jésus-Christ est mort.
Jésus-Christ a été enseveli.
Jésus-Christ est ressuscité.
Jésus-Christ est monté au ciel .
Jésus-Christ triomphe.
Jésus Christ règne.
Jésus-Christ gouverne.
Que Jésus-Christ nous délivre de tout mal.
Jésus est avec nous.
Notre Père, Je vous salue, Marie, Gloire au Père
Père Éternel, par le sang de Jésus ayez pitié de nous. Marquez-nous avec le sang de l'Agneau immaculé, Jésus-Christ, comme vous avez marqué votre peuple d'Israël, pour le délivrer de la mort ; et vous Marie, Mère de miséricorde, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la grâce que nous demandons humblement. Gloria Patri, etc.

Père Éternel, par le sang de Jésus, ayez pitié de nous. Délivrez-nous du naufrage de ce monde, comme vous avez délivré Noé du déluge universel ; et vous, Marie, Arche de salut, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la
grâce que nous demandons humblement. Gloria Patri, etc.

Père Éternel, par le sang de Jésus , ayez pitié le nous. Délivrez-nous des fléaux mérités par nos crimes, comme vous avez délivré Loth de l'incendie de Sodome ; et vous, Marie, notre avocate, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez nous la grâce que nous demandons humblement. Gloria Patri, etc.

Père Éternel, par le sang de Jésus, ayez pitié de nous. Consolez-nous dans les besoins et les tribulations présentes, comme vous avez consolé Job, Anne et Tobie dans leurs afflictions; et vous, Marie, Consolatrice des affligés, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la grâce que nous demandons humblement. Gloria Patri, etc.

Père Éternel, par le sang de Jésus, ayez pitié de nous. Vous ne voulez pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive : par votre miséricorde donnez-nous du temps pour faire pénitence, afin que, corrigés et repentants de nos péchés, source de tous les maux, nous vivions dans la foi, dans l'espérance, dans la charité et dans la paix de Notre-Seigneur Jésus Christ ; et vous, Marie, refuge des pécheurs, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la grâce que nous demandons humblement. Gloria Patri, etc.

Ô sang précieux de Jésus, notre amour, criez à votre Père : miséricorde, pardon, grâce et paix pour nous, pour notre patrie (1 ), et pour tout le monde. Gloria Patri, etc.

Ô Marie, notre Mère et notre espérance, priez pour nous, pour notre patrie et pour tout le monde. Gloria Patri. etc.

(1) On peut remplacer pour notre patrie par une intention particulière quelconque.

Le pape Pie IX a accordé 100 jours d'indulgence à la récitation de cette prière, à laquelle on ajoute quelquefois :

Immaculée Marie, Mère de Dieu, priez. Jésus pour nous, pour notre patrie et pour tous.
Jésus et Marie, miséricorde.
Saint Michel archange, saint Joseph, saint Pierre et saint Paul, protecteurs de tous les fidèles de l’Église de Dieu, et vous tous, Anges, Saints et Saintes du Paradis, priez et demandez grâce et miséricorde pour nous, pour notre patrie, pour tous. Ainsi soit- il .
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