La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

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Alexandre
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La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par Alexandre »

Conclusion de l’ouvrage :

« La vie d’union
à Dieu.
Et les moyens d’y arriver. »
D’après les Grands Maîtres de la spiritualité.
Par le Chanoine honoraire d’Angers,
Auguste Saudreau.


Imprimatur :
Die 8à septembris 1909.
Josephus, Episc.Andeg.

Monsieur le Chanoine Auguste Saudreau, dans cet ouvrage : « La vie D’union à Dieu », a établit une merveilleuse conclusion synthétisant plusieurs
analyses et conseils de plus d’une quarantaine de Maîtres spirituels, partant
des premiers siècles de l’Eglise jusqu’au XVIIIè siècle.

Pour n’en citer que quelques uns :
Origène, saint Athanase, saint Basile, saint Macaire, saint Grégoire de Nysse,
saint Jean Damascène, saint Ambroise, saint Bernard, Hugues de Saint-Victor,
saint Thomas d’Aquin, saint Bonaventure, Tauler, Le Bienheureux Henri Suzo,
saint Vincent Ferrier, Gerson, Suarez, Le Vénérable Louis Dupont, saint François de Sales et tant d’autres…


Après avoir lu entièrement cet ouvrage, il m’a semblé nécessaire pour glorifier Dieu, de recopier et d’imprimer la totalité de cette « Conclusion ».
En effet, par celle-ci, je pense que lecteur comprendra plus précisément en quoi consiste la pratique de l’oraison et de la contemplation qui sont des moyens ô combien utiles pour entretenir notre correspondance filiale et amicale avec Dieu.

Je laisse un extrait intéressant, à la fin de ce document, du Cardinal Bona.
Egalement vous trouverez aussi un extrait du livre «L’homme intime, élévations dogmatiques », du R.P. Charles Sauvé qui correspond très bien avec cette « Conclusion ».

Bonne et agréable lecture.
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Alexandre
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par Alexandre »

I. La perfection suppose des grâces éminentes.

Dans tous les textes qui ont passé sous ses yeux, le lecteur a pu voir quelle est la doctrine traditionnelle sur la nature de la perfection1, il peut juger si le résumé qui en a été donné au commencement de cet ouvrage était fidèle. De l’enseignement de tous ses illustres et vénérables auteurs ne ressort-il pas, comme il a été dit plus haut (chapitre premier)2, que la perfection, tout en supposant des efforts généreux et constants, ne peut s’obtenir sans des grâces de choix qui, tout en supposant le travail généreux de l’âme fidèle, dépassent considérablement ses efforts ? Par ces grâces de choix, l’Esprit divin éclaire l’âme fidèle, Il la fortifie et la rend capable de pratiquer de hautes vertus et de produire des actes d’amour intenses et fréquents.
Quelles que soient les considérations que nous pourrons faire sur nos misères et notre néant, nous n’obtiendrons jamais l’humilité parfaite si Dieu Lui-même ne nous éclaire, nous faisant comprendre notre bassesse et nous amenant à l’accepter de bon coeur. Quelque application que nous mettions à nous vaincre, nous n’atteindrions la vraie mortification et le parfait renoncement que si Dieu augmente notre énergie et notre courage. Quelque attention que nous apportions à garder le souvenir de Dieu, nous ne parviendrons à ne pas perdre de vue sa présence, que si Lui-même nous tient d’une manière constante unis à Lui par l’amour.
Pour que l’âme soit élevée à l’état parfait, il faut donc que lui soient données des grâces éminentes, des faveurs précieuses, gage de la part du divin Maître d’un amour de prédilection.
Et, à ce titre, la perfection nous semble un don spécial de Dieu autant que la persévérance. La créature aura beau faire, jamais elle ne pourra dire : par tant se saintes œuvres, j’ai acquis le droit de ne pas me perdre, Dieu me doit la persévérance ; de même elle ne pourra jamais dire : j’ai acquis le droit d’être élevée à l’état de perfection, et Dieu ne peut en justice me le refuser.
Dans l’un et l’autre cas, il y a convenance ; mais dans aucun cas il n’y a droit strict.
Dieu se doit à Lui-même de donner à ses créatures les moyens d’atteindre leur fin ; voilà pourquoi Il leur accorde toujours les secours nécessaires pour faire leur salut ; si elles en abusent, Il n’est point en tenu, quelques soient leurs œuvres antécédentes, d’augmenter ses grâces pour assurer leur persévérance ; de même, quelques soient leurs œuvres antécédentes, Il n’est point tenu de leur accorder les grâces qui les élèveront à l’état parfait.Ces grâces éminentes restent toujours le fruit de la libéralité divine ; elles sont un don plutôt que le salaire de nos œuvres.
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InHocSignoVinces
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par InHocSignoVinces »

Quelle belle et sainte initiative, mon cher Alexandre !

Je vais vous suivre avec beaucoup d'intérêt.

Que le Bon Dieu vous garde et vous bénisse toujours, mon cher petit frère franciscain.

Priez pour moi, s.v.p.
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Alexandre
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par Alexandre »

C’est là un principe de spiritualité qu’il est nécessaire de bien établir, car il entraîne
des conséquences pratiques importantes. Présenter l’état de perfection comme un état
auquel l’âme peut acquérir des droits, ou bien encore le présenter comme le résultat
de nos efforts aidés de la grâce commune, ce serait tenir une doctrine inexacte ;
négliger de mettre en relief cet élément principal et essentiel de l’état de perfection,
cette opération toute particulière de Dieu qui transforme l’âme et lui communique un
degré très élevé de force et d’amour, ce serait n’enseigner qu’une spiritualité tronquée
et certainement insuffisante : on exposerait par là les âmes à ne pas apporter à cette
action particulière de la grâce les dispositions requises, et même à y mettre obstacle.
Les Maîtres que nous avons étudiés nous ont fait comprendre la nature de ces grâces
données aux âmes parfaites, en nous les montrant là où elles se manifestent avec plus
de clarté, dans leurs rapports intimes avec Dieu, dans leurs oraisons. Nous avons vu
comment l’âme parfaite s’y comporte. Comme elle reçoit de l’Esprit-Saint de
précieuses lumières sur les perfections et sur les amabilités divines, elle n’éprouve
plus le besoin de recourir aux considérations pour exciter sa volonté : au simple
souvenir de son Dieu, son coeur éclate spontanément en protestations affectueuses, en
demandes ardentes, en actes de confiance ou de remerciement ; souvent même,
trouvant superflu de protester de son amour et se voyant incapable d’exprimer ses
sentiments, elle se contente de penser à Dieu, de Le contempler, de L’admirer,
d’aspirer vers Lui, de L’aimer.
Tel est le mode d’oraison qui convient à l’âme parfaite ; c’est le seul qui la satisfasse
et, quand Dieu se cache à ses yeux et lui rend l’oraison difficile et aride, elle souffre
et elle gémit, elle est comme en dehors de sa sphère. Et pourtant, souvent, l’action
divine continue encore ; elle n’est plus sensible, mais elle s’exerce secrètement, elle
dirige et oriente l’âme vers Dieu, elle la fait aspirer à l’embrassement divin et lui
inspire le dégoût de tout ce qui la distrait de son amour.
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Alexandre
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par Alexandre »

1 Brève définition de la perfection chrétienne : « La perfection de l’homme est donc de ressembler à Jésus-Christ et, par ce divin Médiateur , à Dieu Lui-même. Aussi la consigne de Notre-Seigneur est formelle : « Soyez parfaits comme mon Père céleste est parfait. » Il dira une autre fois ces
paroles : »Je suis venu sur la terre et le vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez vous-même ce que j’ai fait. » remarquez la force et l’étendue
presque effrayante de ces paroles. Le divin Maître s’adresse à tous, sans distinction de rang ou d’état ; il ne dit pas : « Soyez parfait comme tel
personnage de l’Ancien Testament. », mais il dit : « Comme Dieu ». Et il ajoute : « Le royaume des Cieux souffre violence. », il n’y a, à l’obtenir, que
ceux qui savent se faire à eux-mêmes une salutaire violence. La perfection chrétienne donc à se mettre à l’école de l’Evangile pour contempler
l’Image visible de Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ, et s’efforcer ensuite d’imiter sa vie et ses sublimes vertus. » Tiré du livre « A la suite de Saint
François, Le Tiers-Ordre, Du R.P. Damase Danveau, O.F.M. 1941.
2Chapitre 1er:La Nature de la perfection.
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Alexandre
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par Alexandre »

II. L’union contemplative terme de la vie spirituelle :
Les Maîtres sont unanimes à nous présenter ce genre d’oraison comme le terme
auquel nous devons aspirer, et parce que l’amour s’y exerce purement et parce que ,
en s’exerçant, il se développe et grandit.
Mais si l’âme fidèle doit aspirer à la contemplation, elle ne doit point s’y ingérer
elle-même avant l’heure fixée par Dieu, comme aussi elle ne doit pas résister à Dieu
quand Il veut l’y introduire. Les Maîtres nous ont signalé ce double abus ; le premier
a été fréquent à certaines époques de l’histoire, il a donné lieu à de funestes erreurs.
Peu redoutable de notre temps, il doit pourtant être signalé, car, s’il venait à renaître,
il produirait des conséquences fâcheuses.
Qu’il suffise de rappeler ici que seules les âmes ferventes peuvent espérer la
contemplation ; encore doivent-elles attendre patiemment l’heure de Dieu et constater
en elles les marques certaines de la volonté divine.
Quant au second abus par lequel on n’obéit pas à l’appel de Dieu, qui invite
doucement et presque secrètement l’âme fidèle à entrer dans la voie contemplative, il
est de nos jours beaucoup plus commun. Et, malheureusement, on voit parfois ceux-là
même le favoriser qui devraient le prévenir. Chargés de diriger les âmes, ils ne savent
pas les instruire des desseins divins ; ils vont quelquefois jusqu’à les détourner de
leur chemin. Au temps de sainte Thérèse, de saint Jean de la Croix, de sainte Chantal,
beaucoup d’âmes -ces grands saints nous l’ont témoigné- étaient victimes de cette
erreur ; il est de nos jours plus qu’on ne croit qui en souffrent aussi. Et comment en
serait-il autrement? Dès lors que l’on se fait des idées exagérées de la sublimité et
de la rareté de la contemplation, on ne sait pas la reconnaître et, par conséquent,
on ne sait pas encourager et diriger les âmes que Dieu y appelle ; ou bien même,
obéissant à des préventions regrettables, on les tient attachées à des méthodes qui ne
sont plus faites pour elles, et on leur ferme de parti pris le chemin de la
contemplation.
La méditation, dit-on, est une voie assurée et l’on doit s’en contenter, car elle a suffit
à l’héroïsme de très grandes âmes ; et l’on apporte parfois comme exemple saint Jean
Berchmans.
D’abord, l’exemple est mal choisi, car si cet aimable Saint ne reçut pas les faveurs
extraordinaires des visions et des extases, les témoins de sa vie affirmèrent dans son
procès de béatification qu’il avait été un véritable contemplatif.
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Alexandre
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par Alexandre »

Nous ne connaissons pas de Saint canonisé, sauf peut-être parmi les martyrs, dont
l’héroïsme n’a éclaté qu’à la mort, dont on puisse prouver qu’ils n’étaient pas
élevés à la contemplation ; et, du reste, en trouvât-on, il ne s’ensuivrait pas qu’on ne
doive pas conduire par cette voie ceux qui ont les marques de l’appel divin.
Mais, dit-on encore, n’y a-t-il pas de danger à vouloir quitter les chemins battus et
à prétendre suivre la voie contemplative ? Vous êtes dans l’illusion, disent aux âmes
qui se sentent attirées à l’union divine les adversaires de la contemplation ; c’est là
leur grand mot. Un auteur du XVIIè siècle, Guilloré, a fait un livre assez considérable
sur les illusions de la vie spirituelle ; ce livre contient cent quinze chapitres et presque
à chaque chapitre l’auteur dénonce une illusion nouvelle. On a dit que, malgré la
longueur de sa nomenclature, il en avait oublié une, c’était la sienne propre, qui
consistait à voir des illusions partout (!) . Ceux dont nous parlons (les adversaires)
marchent sur les traces de Guilloré ; au lieu de s’effrayer pour des illusions
imaginaires, car les marques de l’appel à la contemplation sont faciles à discerner, ils
devraient redouter un danger plus réel, celui de s’opposer aux desseins de Dieu.
Ils ne voudraient pas permettre la contemplation qu’à ceux chez qui elle est
irrésistible ; mais il n’y a pas que les aigles qui soient faits pour voler ; les
passereaux ont un vol moins élevé et moins soutenu ; ira-t-on pour cela leur couper
les ailes, de crainte qu’ils ne s’égarent dans les champs de l’espace ?
Nous avons entendu saint Laurent Justinien nous dire que nous devons nous
accorder aucun repos jusqu’à ce que nous ayons atteint le terme de notre voyage, et le
terme de notre voyage c’est la contemplation; sainte Thérèse ne tenait pas à ses
filles un langage différent. C’était, nous l’avons montré, la pensée de tous les Maîtres,
et l’espoir d’arriver à un état si enviable doit même, d’après eux, animer l’âme
fervente et la soutenir dans ses efforts.
Oh ! Si les ouvrages des Maîtres étaient plus connus et mieux compris, toutes ces
préventions tomberaient vite, le désir de la contemplation serait plus commun et
beaucoup d’âmes feraient de généreux efforts pour obtenir ce don précieux. Ne serait ce point pour empêcher ce résultat que l’on a vu, dans maintes circonstances,
défendre la lecture des grands Maîtres ?
Nous avons cité le Père Mercurien ; Godescard craint que la lecture de saint Jean de
la Croix ne soit dangereuse à un grand nombre d’âmes ; combien de semblables
exemples pourrait-on citer ? Je sais une grande Congrégation où, sur le conseil d’un
religieux, le Traité de l’amour de Dieu, de saint François de Sales, bien que
recommandé dans les livres de règle, avait été littéralement mis à l’index : aucune
religieuse, eût-elle résidé au bout du monde, ne pouvait le lire sans une permission
expresse de la Supérieure générale. Dans beaucoup d’autres on regarde avec
suspicion et on prendrait facilement pour des illuminés ceux ou celles qui se plaisent
à lire les œuvres de sainte Thérèse, ou de saint Jean de la Croix.
Mais saint François de Sales a composé son Traité de l’amour de Dieu pour les
religieuses de la Visitation ; avec son jugement si droit et si éclairé, il savait mieux
que personne quelle doctrine il convenait de leur offrir. Sainte Thérèse a composé,
pour ses Filles du Carmel, son Chemin de la perfection et le Château intérieur ; elle
aussi, mieux que personne, savait ce qu’il faut enseigner à des âmes ferventes. Quant
au Livre de sa vie, elle le recommande à celles de ses Filles qui étaient contemplative.
« La lecture, leur disait-elle, vous en sera très profitable et vous consolera
beaucoup. »
à suivre
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L'acémète
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par L'acémète »

Il en est de même des autres Maîtres ; ils ont écrit pour des âmes désireuses de leur
perfection, ce sont des livres utiles et pratiques qu’ils entendaient composer ; s’ils
n’ont réussi à faire que des ouvrages dangereux pour la plupart des âmes, il faut
convenir que ces illustres auteurs ont fait preuve d’une maladresse insigne, et l’on ne
peut expliquer les éloges que l’Église leur a donné.
Toutes ces prohibitions, toutes ces suspicions à l’égard des livres si remarquables
semblent bien provenir de la notion fausse de la contemplation, que l’on met au
nombre des faveurs exceptionnelles et presque miraculeuses, au lieu de la considérer,
ainsi que faisaient les Saints, comme le terme normal et le couronnement de la vie
spirituelle, comme la manière la plus parfaite et très désirable d’exercer l’amour
affectif.
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L'acémète
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par L'acémète »

III. Manière de se disposer à l’union divine :
L’union à Dieu, voilà donc le but auquel doit tendre incessamment le vrai spirituel. Si
l’on doit regarder l’état d’union comme un don qui dépend de la libéralité divine et
que les efforts humains ne suffisent jamais à produire, on ne doit pas oublier
cependant que Dieu ne l’accorde qu’aux âmes bien disposées et qu’à ces âmes Il ne le
refuse guère. Ecartez loin de vous tout ce qui pourrait être un obstacle* à un si grand
bien, faites tout ce qui dépend de vous, et le Seigneur, tôt ou tard, daignera vous
l’accorder.
Si l’on examine les dispositions que les Saints recommandent comme préparant
plus sûrement l’âme fidèle à recevoir une aussi grandeur faveur, on remarque que
tous insistent surtout sur le recueillement et le renoncement comme dispositions
éloignées, et comme disposition prochaine sur l’oraison régulière et fervente, où l’on
s’applique surtout à la considération des perfections et des amabilités divines.
*Cf:annexe du Cardinal Bona.
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L'acémète
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Re: La vie d'union à Dieu, une synthèse des Maîtres spirituels pour savoir faire l'oraison

Message par L'acémète »

I. Recueillement

Qu’y a-t-il de plus actifs et de plus mobile que l’esprit de l’homme ?
Les pensées les plus diverses, les représentations imaginaires parfois les plus
fantasques, les hypothèses vraisemblables ou irréalisables, les souvenirs récents ou
lointains, les calculs et les plans d’avenir, les désirs ou les craintes, les espérances ou
les soucis se succèdent presque sans interruption dans toute tête humaine. L’opération
de la grâce peut mettre un terme à cette agitation de l’esprit et fixer l’attention de
l’âme fidèle sur un objet divin, elle peut même tenir l’intelligence dans sa partie
suprême appliquée à Dieu pendant que l’imagination continue ses divagations, mais
Dieu n’est pas tenu d’accorder une pareille faveur, Il peut attendre la coopération
libre de la créature et n’agir sur l’intelligence pour l’éclairer de ses divines lumières
que quand celle-ci sera prête à les recevoir , ayant écarté loin d’elle les pensées
profanes et les préoccupations inutiles. La grâce, le pus souvent, s’accommode à la
nature ; comme l’eau prend la forme du vase qui la contient, ainsi la grâce se plie aux
dispositions du sujet qui la reçoit.
Aussi tous les Maîtres de la vie spirituelle ont recommandé avec insistance le parfait
recueillement.
Et qu’il est rare ce parfait recueillement ! Il en coûte de veiller sur ses sens
extérieurs et de leur imposer une sévère retenue ; il en coûte de garder le silence et de
s’abstenir de toute parole oiseuse ; il en coûte surtout de réprimer son
imagination.
Qui donc n’a pas ses rêveries favorites, qui donc ne trouve agréable et
presque nécessaire de se laisser aller au courant de ses pensées ? Il se rencontre des
âmes en apparence fort énergiques, qui accomplissent de durs sacrifices, mènent une
vie de dévouement, pratique de rudes austérités, et qui ne savent pas repousser avec
constance les préoccupations excessives et les pensées inutiles. Et combien d’autres
qui, toujours repliées sur elles-mêmes, sont dans des craintes continuelles et se
rendent impossible l’exercice du véritable amour. Ce sont là de grands obstacles à
l’union divine ; quiconque y aspire doit garder, autant que possible, son coeur dans
la paix et la sérénité et doit faire à son imagination une guerre impitoyable.

Saint Louis de Gonzague reçut le don de la présence de Dieu à un degré si
parfait qu’à la fin de sa vie il lui était impossible de s’en distraire, mais par quels
efforts cet admirable Saint ne s’était-il pas disposé à une aussi grande faveur lui qui,
étant encore tout jeune, s’était imposé de recommencer son oraison jusqu’à ce qu’il
pût la faire durant une heure sans distraction.
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