Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

chartreux
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Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

Message par chartreux »

Je cherche des références et documents les plus précis et directs possibles sur les détails de la suppression de la mention de la religion catholique dans la constitution de l'Espagne.

La raison en est que récemment je me suis trouvé devant un conciliaire défendant mordicus l'orthodoxie de Vatican II, arguant que la subversion qui a suivi n'était pas ou presque pas le fait de clercs comploteurs mais exclusivement de médias qui ont après coup forcé et surajouté leur interprétation déviante.

Cette thèse est fausse mais il faut reconnaître qu'elle a pour elle la plausibilité et certains éléments exacts - les médias possèdent en effet un grand pouvoir de distortion et de désorientation à notre époque.

Si je parle donc de l'apostasie légalisée de l'Espagne ici, c'est que c'était un des cas mentionnés par mon interlocuteur à l'appui de sa version de ses faits, et il me semble que c'est justement un des cas où la théorie de la responsabilité exclusive des médias peut le plus difficilement se soutenir -n'y a-t-il pas eu intervention personnelle de Montini-P6 dans cette affaire, si mes souvenirs sont exacts ?
Dernière modification par chartreux le mar. 10 nov. 2020 8:22, modifié 1 fois.
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Abbé Zins
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Re: Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

Message par Abbé Zins »

chartreux a écrit : lun. 09 nov. 2020 14:27 Je cherche des références et documents les plus précis et directs possibles sur les détails de la suppression de la mention de la religion catholique dans la constitution de l'Espagne.

La raison en est que récemment je me suis trouvé devant un conciliaire défendant mordicus l'orthodoxie de Vatican II, arguant que la subversion qui a suivi n'était pas ou presque pas le fait de clercs comploteurs mais exclusivement de médias qui ont après coup forcé et surajouté leur interprétation déviante.

Cette thèse est fausse mais il faut reconnaître qu'elle a pour elle la plausibilité et certains éléments exacts - les médias possèdent en effet un grand pouvoir de distortion et de désorientation à notre époque.

Si je parle donc de l'apostasie légale de l'Espagne ici, c'est que c'était un des cas mentionnés par mon interlocuteur à l'appui de sa version de ses faits, et il me semble que c'est justement un des cas où la théorie de la responsabilité exclusive des médias peut le plus difficilement se soutenir -n'y a-t-il pas eu intervention personnelle de Montini-P6 dans cette affaire, si mes souvenirs sont exacts ?

Tout d’abord, mieux vaudrait employer l’expression même du Pape Léon XIII : “apostasie légalisée”, c.à.d. inscrite dans la législation, mais pas vraiment “légale”, puisque contraire en soi à la justice et à la loi divine.

Ensuite, vous avez une explication à ce sujet, citée ici et , et reprise aussi en mon livre du Commentaire sur les Lamentations et les Prophéties réalisées sous nos yeux, en pages 101s.
Si vis pacem
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Re: Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

Message par Si vis pacem »

 
chartreux a écrit : lun. 09 nov. 2020 14:27 Je cherche des références et documents les plus précis et directs possibles sur les détails de la suppression de la mention de la religion catholique dans la constitution de l'Espagne.
 
Voyez notamment de Claude Proeschel, Les relations Église-État dans la Constitution espagnole de 1978 : philosophie d'un système (in Pôle Sud n°18, 2003, pp. 133-149) que Benoît Pellistrandi en son article intitulé Le catholicisme espagnol à l'épreuve de la movida résume ainsi :
Benoît Pellistrandi - Le catholicisme espagnol à l'épreuve de la movida a écrit : 
Esquisser un bilan du catholicisme espagnol à la fin du 20° siècle suppose d’abord d’en rattacher l’histoire à celle de l’Église en général. Si la chronologie politique propre à l’Espagne permet d’expliquer nombre de ses mutations, celles-ci doivent être sans cesse appréciées en perspective. Sans Vatican II, le décret sur la liberté religieuse et l’impulsion de Paul VI, l’épiscopat espagnol n’aurait sans doute pas pris les orientations qui furent les siennes à partir de 1969 …
 
 
chartreux
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Re: Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

Message par chartreux »

Merci pour ces précisions ou plutôt rappels M. l'abbé, puisqu'il s'agit de choses que j'ai certainement lues dans un passé plus ou moins lointain ... L'élément qui paraît le plus prometteur est le suivant :
Michel Martin a écrit : Mais ce n'est un secret pour personne qu'après le Concile le St Siège
exerça des pressions sur le gouvernement espagnol pour qu'il modifie
sa législation. Ce gouvernement céda en 1967 en accordant, sous
certaines réserves cependant, l'entière liberté à tous les cultes.
Sous cette forme, ce n'est pour l'instant qu'un on-dit sans preuve, je vais aller voir du côté des références apportées par SiVis (merci à lui aussi) ...
chartreux
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Re: Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

Message par chartreux »

Abbé Zins a écrit : lun. 09 nov. 2020 20:30 mieux vaudrait employer l’expression même du Pape Léon XIII : “apostasie légalisée”, c.à.d. inscrite dans la législation, mais pas vraiment “légale”, puisque contraire en soi à la justice et à la loi divine.
Correction faite.
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Abbé Zins
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Re: Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

Message par Abbé Zins »

chartreux a écrit : mar. 10 nov. 2020 7:30
Sous cette forme, ce n'est pour l'instant qu'un on-dit sans preuve, je vais aller voir du côté des références apportées par SiVis (merci à lui aussi) ...
Non pas, étant donné ce qui est démontré ainsi juste au-dessus :

La contradiction avec l'ancien article 6 de la Charte des Espagnols est donc flagrante. Mais elle ne fait que traduire la contradiction entre la doctrine traditionnelle et celle de V 2 comme le montre le préambule de cette nouvelle loi du 28/6/1967 dans lequel le législateur espagnol a tenu à rejeter la responsabilité du changement intervenu sur le Concile V 2 (c'est toujours moi qui souligne) :

« La loi de caractère fondamental du 17/5/1958, en vertu de laquelle la législation espagnole doit s'inspirer de la doctrine de l'Eglise catholique, constitue le fondement de la présente loi.

Or, comme on le sait, le deuxième Concile du Vatican a approuvé le 7/12/1965 la "Déclaration sur la liberté religieuse", disant dans son § 2, : "le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine ... Dans l'ordre juridique de la Société, il doit être reconnu de telle manière qu'il constitue un droit civil".

Après cette Déclaration du Concile, la nécessité est apparue de modifier l'article 6 de la Charte des Espagnols, en vertu du principe fondamental susdit de l'Etat espagnol.».

Et, comme s'il voulait dégager encore mieux la responsabilité de l'Espagne, le rédacteur déclare que « Cette nouvelle rédaction, et cela doit être noté expressément, avait auparavant été approuvée par le Saint-Siège ».

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InHocSignoVinces
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Re: Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

Message par InHocSignoVinces »

Como complemento a lo ya aportado por otros miembros de la Tribuna, he aquí este interesante artículo relacionado con el mismo asunto. Espero que ustedes lo puedan traducir al francés mediante algún traductor automático. Saludos en Cristo y María+
¿La apostasía irreversible de España preludiaría el final del catolicismo romano?

Por José Antonio Bielsa Arbiol


Nos proponemos resumir en este breve artículo los vínculos existentes entre la apostasía de España en cuanto “evangelizadora de la mitad del orbe” y el hipotético final del catolicismo romano, previamente anunciado en 1969.

Para dar forma a este argumentario, podemos partir de la enumeración de tres tesis sutilmente interrelacionadas, a saber:

1) Que la apostasía sin precedentes de España (en el año en curso, 2020) es absoluta, y por tanto irreversible, es decir sin posibilidad de recuperación y/o retorno al estadio de pre-apostasía (que fecharemos en la segunda mitad del Régimen del 78); esta tesis redunda en lo afirmado por Donoso Cortés: “…Yo he visto, señores, y conocido a muchos individuos que salieron de la fe y han vuelto a ella: por desgracia, señores, no he visto jamás a ningún pueblo que haya vuelto a la fe después de haberla perdido”;

2) Que fue la España del General Franco el último agarradero sólido que le quedaba a la Iglesia Católica Romana antes de la infiltración terminal de Ésta (tras la muerte de Pío XII en 1958) por elementos hostiles al programa de salvación universal; la cristófoba pretensión del masónico PSOE por hacer de la Santa Cruz de Cuelgamuros un obelisco supondría el remate simbólico a este hecho; y

3) Que la Neo-Iglesia emanada de aquel Conciliábulo Vaticano II (desde diciembre de 1965) iba a cuadrar con increíble precisión el programa esencial para hacer apostatar in progress al Populo Dei sin que éste fuera consciente de ello.


La apostasía de España no es un pues un proceso accidental, sino un trayecto monitoreado por la Sinarquía, por cuanto atiende a una secuencia lógica de hechos sostenidos en cuatro factores aunados:

1) El acatamiento de la doctrina liberal en lo económico (en oposición a la doctrina social de la Iglesia que se defendió con mayor o menor vigor durante el franquismo), y la agudización del nuevo capitalismo del desastre;

2) La democratización del falso estado de bienestar, hedonista y amoral al tiempo, en los estándares sociales de superación y progreso indefinido (no supeditados a Dios Trino, sino al becerro de oro);

3) La asimilación de una moral materialista-nihilista (cortoplacista en cuanto se supedita a un inmanentismo sin retorno) suministrada por los mentideros izquierdistas desde sus centros de creación de significado (instituciones tomadas), y debidamente acatada por la derecha liberal-atea;

4) La pérdida progresiva de la identidad nacional, debida a los dispositivos globalizadores impuestos por intereses innombrables, y su consiguiente deconstrucción por medio del vaciamiento de la reserva espiritual de las nuevas generaciones, pueblo nuevo mudado en borreguil masa hipernarcisista.


¿Cómo pudo mutar en apenas cuatro décadas (1970-2010) una nación de secular tradición católica en un suelo de apóstatas, renegados y traidores al sustrato patrio? A tenor de lo previamente expuesto, no costará entrever que los vínculos históricos fuertes entre España y la Iglesia, y entre la Iglesia y España, fueron indisociables… hasta el advenimiento de Pablo VI, el destructor del Vetus Ordo.

Ergo: si lo español es español en cuanto católico, y si la Iglesia Católica Romana ha podido perpetuar sus derechos en virtud del Genio universal de España, obra de pura fe (por tanto desinteresada), se comprenderá que si España falla, la Iglesia se resiente, y viceversa; tal reciprocidad no puede extrapolarse a otras potencias, precisamente porque su catolicismo no fue consustancial a su ser metafísico.

La traición a la Tradición, por ende, no fue de España a la Iglesia Católica Romana, sino doble traición de la Neo-Iglesia infiltrada al Magisterio perpetuo de la Iglesia y a la España histórica “revivalizada” por el franquismo (cuyo nacional-catolicismo quedó deslegitimado tras el Vaticano 2). Claro que entonces (tras 1965) perduraba un sólido catolicismo en España: los más devotos de los españoles eran católicos tradicionales, mientras que los menos se mantenían firmes en la defensa de un catolicismo cultural; por otra parte, los ateos y librepensadores eran una minoría irrelevante. Aquella España de entonces vería truncada su idea de la Hispanidad en el relevo generacional, liberalizado por la Neo-Iglesia infiltrada a través de una nueva sociología de las costumbres abiertamente anticatólica y de este modo antiespañola.

Hoy, año del Señor de 2020, el catolicismo romano es una anécdota irrelevante en la vida social española (de facto, la inmensa multitud de los “católicos” serían más bien protestantes, a su pesar o sin saberlo). De modo que el ámbito de acción y evangelización católico se daría en las catacumbas sociales, donde un diminuto remanente católico persiste ante el avance imparable del Nuevo Orden luciferino; volviendo a San Atanasio: “Es un hecho que ellos tienen los edificios, los templos; pero, en cambio, vosotros tenéis la fe apostólica. Ellos han podido quedarse con nuestros templos, pero están fuera de la verdadera fe”.


José Antonio Bielsa Arbiol: El nimbo y la pluma. Grandes custodios de la doctrina católica: de San Atanasio al Aquinate. Letras Inquietas (Abril de 2020)
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Abbé Zins
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Re: Question sur l'apostasie légalisée de l'Espagne

Message par Abbé Zins »

Le texte cité est bien intéressant. Sur deux points, cependant, il est fort critiquable.

1̊ Le rédacteur de ceci :
Ergo: si lo español es español en cuanto católico, y si la Iglesia Católica Romana ha podido perpetuar sus derechos en virtud del Genio universal de España, obra de pura fe (por tanto desinteresada), se comprenderá que si España falla, la Iglesia se resiente, y viceversa; tal reciprocidad no puede extrapolarse a otras potencias, precisamente porque su catolicismo no fue consustancial a su ser metafísico.,
ignore, volontairement ou non, que la France a été de fait et explicitement reconnue comme telle, pour la Fille Aînée de l’Eglise, dont l’Espagne n’a été qu’une cadette, elle qui était encore partiellement païenne et arienne, quand l’unité des Gallo-Romains et des Francs s’est scellée dans leur confession du Catholicisme. Les Etats Pontificaux ayant été donnés et défendus par les Francs, non par les Ibères, etc. ..


2̊ Le rédacteur de cela :
la apostasía sin precedentes de España (en el año en curso, 2020) es absoluta, y por tanto irreversible, es decir sin posibilidad de recuperación y/o retorno al estadio de pre-apostasía (que fecharemos en la segunda mitad del Régimen del 78); esta tesis redunda en lo afirmado por Donoso Cortés: “…Yo he visto, señores, y conocido a muchos individuos que salieron de la fe y han vuelto a ella: por desgracia, señores, no he visto jamás a ningún pueblo que haya vuelto a la fe después de haberla perdido,
semble ignorer l’annonce de la conversion des Juifs et des Nations ayant apostasié suite à l’interversion des 2 Témoins de l’Apocalypse et la chute fracassante de l’Antéchrist, et du fait que Dieu ait permis que « tout soit enfermé dans l’incrédulité, en vue de faire à tous miséricorde.» (Rom. 11,32).
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