Question sur Tob. 12:19

chartreux
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Question sur Tob. 12:19

Message par chartreux »

L'ange Raphaël dit, en Tob. 12:19 :
Tob. 12:19 a écrit : Il vous a paru que je mangeais et que je buvais avec vous ; mais je me nourris d’un mets invisible, et d’un breuvage qui ne peut être vu des hommes.
Cela me surprend, par ce que les anges étant incorporels il ne semble pas qu'ils aient besoin de se "nourrir".
Y a t-il des commentaires des Pères éclaircissant ou spéculant sur ce verset ?
Si vis pacem
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Re: Question sur Tob. 12:19

Message par Si vis pacem »

 
chartreux a écrit : mer. 21 avr. 2021 14:08
L'ange Raphaël dit, en Tob. 12:19 :
Tob. 12:19 a écrit : Il vous a paru que je mangeais et que je buvais avec vous ; mais je me nourris d’un mets invisible, et d’un breuvage qui ne peut être vu des hommes.
 
 
Cela me surprend, par ce que les anges étant incorporels il ne semble pas qu'ils aient besoin de se "nourrir".
Y a t-il des commentaires des Pères éclaircissant ou spéculant sur ce verset ?
 
 
L'ange fait référence à la vision béatifique, aliment délicieux des esprits célestes (Fillion, III, 370)

Dom Calmet nous commente ce passage ainsi :
Dom Calmet - Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Paris, 1722 a écrit :
Ego cibo invisibili utor. Je me nourris d'une viande invisible. Je jouis toujours de la vision béatifique et je ne suis point séparé de Dieu, quoique je sois destiné par ses ordres à converser parmi les mortels. Jésus-Christ dans l'Évangile, nous avertit que les anges gardiens voient toujours la face du Père Céleste (Matth. XVIII,10). Le service qu'ils nous rendent, ne les prive point du bonheur dont ils jouissent dans le Ciel et qui est dû à leur obéissance et à leur fidélité.
 
 
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Laetitia
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Re: Question sur Tob. 12:19

Message par Laetitia »

Louis de Grenade, Oeuvres complètes, tome 4, page 541 a écrit :
...« Ma chair est véritablement viande, et mon sang est véritablement breuvage.»

Pour comprendre cette pensée, il faut savoir que, parmi les créatures, il y en a qui existent seulement, sans avoir la vie : tels sont les éléments, les pierres et les métaux ; et d'autres, au contraire qui outre l'existence ont la vie, comme les plantes, les bêtes, les hommes, les anges. Toutes celles qui vivent ont un point commun, c'est qu'il leur faut une nourriture pour sustenter leur vie. Ainsi les unes se nourrissent sur la terre, les autres dans l'eau, d'autres dans l'air ; d'autres enfin ont une nourriture plus épurée ; car les anges, étant doués de vie, ont aussi leur aliment, qui les soutient. Voilà pourquoi l'ange Raphaël dit à Tobie : « Il vous a paru que je buvais et que je mangeais avec vous ; mais moi, j'use d'une viande invisible, et d'un breuvage qui échappe aux yeux des hommes. » Tob . XII, 19. Il y a en effet cette distinction à établir au sein des créatures vivantes, que les corporelles se nourrissent d'un aliment corporel, tandis que les créatures spirituelles usent d'un aliment spirituel.

Mais comme, entre tous les êtres animés, l'homme seul est composé d'un corps et d'une âme, il s'ensuit qu'il a besoin de deux aliments, dont l'un soutienne la vie du corps, et l'autre, celle de l'âme. Le premier lui est commun avec les bêtes, à la nature desquelles il participe ; et le second, avec les substances spirituelles, auxquelles il ressemble par son âme. De sorte qu'il partage la nourriture de tous les êtres dont il partage la condition.

En effet, saint Augustin l'a dit : « Les hommes ont le même aliment que les anges, quoique cependant il y ait une différence. Car ceux-ci se rassasient et trouvent la béatitude en voyant Dieu et le possédant à découvert ; tandis que nous, c'est en contemplant et en aimant la beauté et la bonté infinies, que nous vivons de la vie spirituelle, qui n'est autre que la charité. Oui, la vie spirituelle consiste dans l'amour de Dieu. Car qui aime, vit; et qui n'aime pas, ne vit pas ; c'est la parole même de saint Jean : « Qui n'aime point, demeure dans la mort. » I Joan. 111, 4. De là cette maxime : La vie ne sert à rien, à qui n'aime pas Dieu. » Il résulte donc de tout ce que nous avons dit, que Dieu même est la nourriture des anges et de nos âmes, nourriture dans laquelle ils trouvent la béatitude, et nous, la vie spirituelle.
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