Re: Sermon de Saint Louis de Grenade pour le XXIIIe dimanche après la Pentecôte.
Publié : jeu. 17 nov. 2022 17:25
(à suivre)A cette espérance, il faut joindre la piété et la justice, selon que le même prophète nous le recommande : « Offrez à Dieu, nous dit-il, un sacrifice de justice, et espérez au Seigneur, » Ps. iv, 6. L'espérance qui s'appuie sur un tel soutien, nous donne un gage assuré de la miséricorde divine, dont l'Esprit- Saint lui-même se fait le garant : « Mes enfants, nous dit-il par la bouche de l’Ecclésiastique, interrogez toutes les nations, et dites quel est l'homme qui a espéré au Seigneur, et qui a été confondu ? Quel est celui qui est demeuré ferme dans les commandements de Dieu, et qui en a été abandonné ? » Eccli. 11, 11. « Ayez confiance au Seigneur, dit-il encore, et il vous délivrera de vos maux ; rendez droite votre voie, et espérez en lui, » ibid. 11, 6. Efforçons-nous donc avant tout, mes frères, de marcher dans la droiture et la justice, et ne mettons aucune borne à notre foi et à notre espérance, puisant dans l'immense bonté de Dieu la certitude que notre confiance en lui ne sera jamais vaine.
Mais il est temps d'achever notre récit. Notre Seigneur étant arrivé à la maison du chef de la synagogue, commença par faire cesser le bruit et les lamentations de la multitude. Puis, ne voulant avoir avec lui que ses trois disciples de prédilection, Pierre, Jacques et Jean, et les parents de la jeune fille, il entra, et prenant la main de la défunte, il dit : « Tabitha Cumi, c'est- à-dire, jeune fille, levez-vous. » 0 admirable vertu de la puissance divine ! A cette seule parole la jeune fille, paraissant tout-à-coup se réveiller, ouvrit les yeux, à la grande surprise et à la joie non moins grande de ses parents. Saint Marc ajoute que notre Seigneur recommanda expressément à ceux-ci de ne rien dire du miracle éclatant dont ils avaient été les témoins. Il n'est pas sans intérêt de chercher à savoir pourquoi Jésus ordonne que l'on taise ce miracle, lui qui tout à l'heure, après avoir guéri l'hémorrhoïsse, voulut que ce prodige tenu secret jusqu'à ce moment fût divulgué devant toute la multitude. En agissant ainsi, notre Seigneur a voulu nous apprendre que nos bonnes œuvres et les grâces que nous recevons de sa libéralité, doivent quelquefois être publiées, et d'autres fois couvertes du silence. On les doit faire connaître, quand l'utilité du prochain ou la gloire de Dieu le demande. Ainsi saint Paul, dans sa seconde épître aux Corinthiens, énumère longuement les dons qu'il a reçus de Dieu et les fatigues et les travaux de son apostolat, parce que cet exposé était de nature à affermir la foi de ces premiers chrétiens, et à les mettre en garde contre les artifices des faux apôtres. C'est pour la même raison que le Sauveur voulut que la guérison de la femme dont parle notre évangile, fût rendue publique, afin que la foi encore chancelante du chef de la synagogue fût affermie par cet éclatant prodige.