Le 12 septembre nous fêtons le Saint Nom de Marie.
(à suivre)Les Petits Bollandistes a écrit :FÊTE DU SAINT NOM DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE
On célébrait déjà, en plusieurs endroits, la fête du nom de Marie, lorsque le pape Innocent XI ordonna, par un décret du 20 novembre 1683, que cette même fête fût universellement reçue dans toute l’Église, en mémoire et en reconnaissance de l'insigne victoire que nous allons raconter.
1683. - Pape : Innocent XI. - Roi de France : Louis XIV.
Le nom de Marie, qui signifie étoile de la mer, convient parfaitement à la très-sainte Vierge qui est l'astre glorieux dont la lumière remplit le monde. Bréviaire Romain.
La ville de Vienne, capitale de l'Autriche, fut assiégée par les Turcs et les Tartares, l'an 1683, avec une armée de près de deux cent mille hommes. Ils espéraient se rendre maîtres de cette ville, qu'ils considéraient comme la clef de l'Allemagne, et pénétrer ensuite jusqu'au cœur du Christianisme. Jamais on ne vit de troupes plus fières ni plus disposées à la victoire. Elles avaient déjà fait de grands ravages et exercé des cruautés inouïes dans les endroits qu'elles avaient traversés tous les environs de la ville et plus de cinquante lieues de pays alentour étaient complètement ruinés.
A l'approche de cette formidable armée, l'empereur s'enfuit avec l'impératrice sa femme. Les Turcs ouvrirent la tranchée le 14 juillet. Après deux mois de siège, ils avaient tellement avancé leurs ouvrages, que la ville se trouvait enfin réduite à l'extrémité et ne pouvait plus tenir que quatre ou cinq jours, car elle était mal fortifiée.
Pendant que les choses se passaient ainsi du côté de Vienne, on faisait à Rome, en France et dans tout le reste du monde chrétien, des prières publiques pour la prospérité des armes chrétiennes. On fit surtout des vœux particuliers à la sainte Vierge, pour obtenir de sa bonté une protection spéciale. L'espérance et l'attente des fidèles ne furent pas vaines ; tant de prières, faites avec une si parfaite confiance, pour une si juste cause et auprès d'une aussi puissante Protectrice, furent exaucées lorsque tout paraissait favoriser les desseins des assiégeants, et que la ville était sur le point de se rendre, on vit paraître un prompt secours de la part du ciel. Le roi de Pologne, Jean Sobieski,se présenta sur une hauteur, accompagné d'une armée florissante, composée de troupes choisies, marchant dans un bel ordre, bien disposées ou à donner leur sang et leur vie, ou à procurer la liberté aux chrétiens renfermés dans la ville de Vienne.
Le 12 septembre au matin, Jean Sobieski alla d'abord, avec le prince Charles de Lorraine, à la chapelle de Saint-Léopold, entendre et servir lui-même la messe, pendant laquelle il tenait les bras étendus au ciel ; il y communia, et fit donner par le prêtre la bénédiction à toute l'armée et alors, ce héros intrépide, plein de zèle pour la gloire du vrai Dieu, dit tout haut « Marchons à l'ennemi avec une entière confiance sous la protection du ciel et sous l'assistance de la sainte Vierge ». L'armée descendit des montagnes où elle était, et s'avança vers le camp des Turcs. Elle les attaqua si a propos et avec tant de vigueur, que l'ennemi, après quelque résistance, fut contraint de céder; les Turcs prirent honteusement la fuite, abandonnèrent leur camp, leurs tentes, leur artillerie et leurs munitions;Sobieski, étant entré dans Vienne, alla remercier Dieu de la victoire au pied des autels et pendant que l'on chantait le Te Deum, il marqua autant d'humilité que de reconnaissance et de dévotion. Au milieu des applaudissements qu'il recevait de toutes parts, il n'attribuait qu'à Dieu le succès de ses armes. La ville avait éprouvé pendant le siège des effets de la protection spéciale de la sainte Vierge. Parmi les dangers dont elle fut ainsi sauvée, nous ne parlerons que du suivant La magnifique église des Ecossais avait été brûlée, et le feu allait prendre à l'arsenal, où étaient la poudre et les autres munitions. Si l'arsenal eût sauté, il se faisait une brèche aux remparts, et c'en était fait de la ville; mais la flamme s'arrêta tout à coup, et l'on eut le temps d'enlever la poudre et les autres munitions : cet événement arriva le jour de la fête de l'Assomption, jour auquel les fidèles imploraient la protection de la sainte Vierge contre les ennemis du nom chrétien, comme le pape Pie V l'avait fait avant la bataille de Lépante.
Le Pape, ayant appris la nouvelle de cette victoire, en fit rendre de solennelles actions de grâces à Dieu dans toutes les églises du monde chrétien ; et, pour perpétuer le souvenir d'un si grand bienfait, dû à l'intercession de la sainte Vierge, il institua à perpétuité une fête en l'honneur du Nom de Marie de sorte que cette fête, qui ne se faisait auparavant que dans quelques églises particulières, est maintenant universelle, suivant le décret d'Innocent XI, daté du 20 novembre 1683, et d'un autre du 5 février 1684, qui ordonne de réciter un office propre, composé expressément pour cet effet. On célèbre cette fête le dimanche qui arrive pendant l'octave de la Nativité de la sainte Vierge.