Le temps de la Passion et le Triduum Sacré

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Laetitia
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Le temps de la Passion et le Triduum Sacré

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Le temps de la Passion
et le Triduum Sacré


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                  La premiere disposition de l‘âme qui convient en cette Sainte Quinzaine de la Passion, plus encore en la Semaine Sainte, et davantage durant le Triduum Sacré, est celle du recueillement, en s’appliquant à écarter autant que possible tout ce qui serait propre à nous détourner des saintes pensées et méditations qui doivent nous transporter auprès de Notre Divin Sauveur souffrant pour nous et de Notre Dame y compatissant.

Pour cela, il faut viser à réduire au minimum nécessaire les activités extérieures indispensables ou s’imposant à notre devoir d’état. Et, tout spécialement durant le Triduum Sacré, dont il conviendrait de considérer les jours comme fériés, ce qu’ils ont été en temps de Chrétienté.

                  Ensuite, il faut au contraire s’appliquer à tout ce qui peut nous faciliter ces saintes pensées et méditations, tout particulièrement par de pieuses lectures se rapportant à la Passion.


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Re: Le temps de la Passion et le Triduum Sacré

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         Depuis le dimanche de la Passion, dans les églises et oratoires, les Croix sont voilées et cela jusqu'au Vendredi Saint. De même les statues des Saints sont voilées pour que les fidèles n'appliquent leur esprit qu'à considérer les souffrances de la Passion.

         Dans le même esprit, on ne récite plus les oraisons A cunctis demandant le suffrage des Saints.


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Re: Le temps de la Passion et le Triduum Sacré

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Le Vendredi suivant le dimanche de la Passion, on fête Notre Dame des sept douleurs.
Pendant la Semaine Sainte l'Église, uniquement occupée de la Passion du Sauveur, ne célèbre aucune fête. Aussi avant d'y entrer veut-elle nous représenter comme par anticipation les douleurs de la Sainte Vierge pendant ces jours si affreux pour son cœur maternel.

"Marie au pied de la Croix, s'écrie saint Bernard, fut plus que martyre, car la violence des souffrances de son âme était infiniment plus pénible que tous les supplices corporels des martyrs."

Rappelons-nous que c'est au Calvaire que Marie nous a enfantés dans la douleur. Il fallait en effet qu'elle participât le plus parfaitement possible à notre rédemption, et elle le fit avec une tendre charité en nous acceptant pour enfants, nous qui étions cause de la mort de son Fils bien-aimé.

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Manuel d'instruction de Goffiné a écrit :
La semaine qui commence au dimanche des Rameaux et qui finit le Samedi-Saint, porte différents noms. On l'appelle la Grande Semaine

Il y a deux grandes semaines dans la durée du monde. La première, où Dieu créa l'univers, et dont chaque jour fut marqué par un miracle de puissance. La seconde, où Dieu répara et recréa en quelque sorte son ouvrage, le purifia, le ramena à sa sainteté première par le sang et la mort de son Fils. Et cette seconde semaine, dont chaque jour fut signalé par un miracle d'amour; est incomparablement plus grande que l'autre. Nous l'appelons grande, dit saint Chrysostôme, non qu'elle ait plus de jours que les autres semaines ou que les jours aient plus d'heures, mais à cause du nombre et de la grandeur des mystères qu'on-y célèbre. Car c'est dans ces jours que la tyrannie du démon fut détruite, que la mort fut désarmée, que le péché et la malédiction furent effacés, que le Ciel fut ouvert. Le jeûne et les veilles y sont aussi plus longs, les offices plus multipliés.

On l'appelle Semaine douloureuse, à cause des peines et des souffrances du Sauveur; Semaine d'indulgence, parce qu'on y recevait les pénitents à l'absolution, et ensuite à la communion des fidèles; Semaine de Xérophagie, c'est-à-dire où l'on ne mangeait que des choses sèches, sans aucun assaisonnement. Ne prendre que du pain et de l'eau avec quelques herbages, c'est ce que tout le monde pratiquait pendant les six derniers jours de cette semaine.

On l'appelle Semaine Sainte, à cause de la sainteté des choses qui s'y accomplissent et des dispositions avec lesquelles nous devons y assister. Et ce nom a généralement prévalu. Oh! montrons par nos œuvres que nous en comprenons l'étendue ! Souvenons-nous des exemples de nos pères.
Au cours de la Semaine Sainte sont lus et chantés les quatre Evangiles de la Passion. A la messe du dimanche des Rameaux, est chanté celui selon Saint Matthieu. Durant l'Office de l'adoration de la Sainte Croix dans l'après-midi du Vendredi Saint, on chante l'Evangile selon Saint Jean. Pour le début de la Semaine Sainte, le propre de la Messe comporte les mardi et mercredi la lecture de l’Evangile de la Passion selon Saint Marc et Saint Luc.
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Le dimanche des Rameaux

Nous sommes 5 jours avant la Pâque, jour où les hébreux devaient introduire avec joie en leurs demeures l'agneau qu'ils allaient immoler pour la Pâque. Cette arrivée de l'agneau était fêté surtout par les enfants. Et ce jour-là même, peu après la résurrection publique de Lazare à 3 km de là, tandis que cette introduction des agneaux se faisait en chaque maison, le Divin Messie-Sauveur et l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, a voulu être introduit solennellement et fêté en la Ville Sainte, avant d'être immolé le jour même de la Pâque, au moment où l'étaient les agneaux attachés sur un bois en forme de croix, avec les deux pattes de devant écartées et liées aux branches du bois en vue de le faire rôtir sur la braise.
  Extraits de l'Année Liturgique de Dom Guéranger a écrit :
[…] Dieu, dans sa puissance sur les cœurs, ménagea un triomphe à son Fils au sein même de cette ville qui devait,  si peu de temps après, demander à grands cris le sang de ce divin Messie. Cette  journée fut un moment  de gloire pour Jésus, et  la sainte  Eglise [...] veut  que nous renouvelions chaque année la mémoire de ce triomphe de l'Homme-Dieu. C'est ainsi que [...] au milieu du deuil de la Semaine des douleurs, le glorieux mystère de ce jour. La sainte Eglise veut que nos cœurs se soulagent par un moment d'allégresse, et que Jésus aujourd'hui soit salué par nous comme notre Roi. Elle a donc dispose le service divin de cette journée de manière à exprimer à la fois la joie et la tristesse : la joie, en s'unissant aux acclamations dont retentit la cité de David; la tristesse, en reprenant bientôt le cours de ses gémissements sur les douleurs de son Epoux divin. Toute la fonction est partagée comme en trois actes distincts, dont nous allons successivement expliquer les mystères et les intentions.

La bénédiction des Palmes, ou des Rameaux, comme nous disons en France, est le premier rite qui s'accomplit sous nos yeux ; et l'on peut juger de son importance par la solennité que l'Eglise y déploie.
[…] son ministre procède à la sanctification de ces mystiques rameaux qui sont devant lui. Les prières employées à leur bénédiction sont éloquentes et remplies d'enseignements. Ces branches d'arbres, objet de la première partie de la fonction, reçoivent par ces oraisons, accompagnées de l'encens et de l'aspersion de l'eau sainte, une vertu qui les élève à l'ordre surnaturel, et les rend propres à aider à la sanctification de nos âmes, et à la protection de nos corps et de nos demeures. Les fidèles doivent tenir respectueusement ces rameaux dans leurs mains durant la procession, et à la Messe durant le chant de la Passion, et les placer avec honneur dans leurs maisons, comme un signe de leur foi, et une espérance dans le secours divin.[...]  les palmes et les branches d'olivier, qui reçoivent en ce moment la bénédiction de l'Eglise, sont portées en mémoire de celles dont le peuple de Jérusalem honora la marche triomphale du Sauveur[...]

Le second rite de cette journée est la Procession célèbre qui fait suite à la bénédiction solennelle des Rameaux. Elle a pour objet de représenter la marche du Sauveur vers Jérusalem et son entrée dans cette ville ; et c'est afin que rien ne manque à l'imitation du fait raconté dans le saint Evangile, que les rameaux qui viennent d'être bénits sont portés par tous ceux qui prennent part à cette Procession. […] Nous aussi allons au-devant de notre Roi, et chantons Hosannah à ce vainqueur de la mort, à ce libérateur de son peuple.

[…] La fin de la Procession est marquée par une cérémonie empreinte du plus haut et du plus profond symbolisme. Au moment de rentrer dans l'église, le pieux cortège en trouve les portes fermées. La marche triomphale est arrêtée ; mais les chants d'allégresse ne sont pas suspendus. Une hymne spéciale au Christ-Roi retentit dans les airs avec son joyeux refrain, jusqu'à ce qu'enfin le sous-diacre ayant frappé la porte avec le bâton de la croix, cette porte s'ouvre, et la foule, précédée du clergé, rentre dans l'église en célébrant celui qui seul est la Résurrection et la Vie.

Cette scène mystérieuse a pour but de retracer l'entrée du Sauveur dans une autre Jérusalem, dont celle de la terre n'était que la figure. Cette Jérusalem est la patrie céleste dont Jésus nous a procuré l'entrée. Le péché du premier homme en avait fermé les portes ; mais Jésus, le Roi de gloire, les a rouvertes par la vertu de sa Croix, a laquelle elles n'ont pu résister. Continuons donc de suivre les pas du fils de David ; car il est aussi le Fils de Dieu, et il nous convie à venir prendre part à son royaume. C'est ainsi que la sainte Eglise, dans la Procession des Palmes, qui n'est d'abord que la commémoration de l'événement accompli en ce jour, élève notre pensée jusqu'au glorieux mystère de l'Ascension, par lequel se termine au ciel la mission du Fils de Dieu sur la terre. Mais, hélas ! les jours qui séparent l'un de l'autre ces deux triomphes du Rédempteur ne sont pas tous des jours d'allégresse, et la Procession ne sera pas plutôt terminée, que la sainte Eglise, qui a soulevé un moment le poids de ses tristesses, n'aura plus à faire entendre que des gémissements.

La troisième partie de la fonction de ce jour est l'offrande du saint Sacrifice. Tous les chants qui l'accompagnent sont empreints de désolation; et pour mettre le comble au deuil qui signale désormais le reste de cette journée, le récit de la Passion du Rédempteur va être lu par avance dans l'assemblée des fidèles Depuis cinq à six siècles. l'Eglise a adopté un récitatif particulier pour cette narration du saint Evangile, qui devient ainsi un véritable drame. On entend d'abord l'historien qui raconte les faits sur un mode grave et pathétique; les paroles de Jésus ont un accent noble et doux, qui contraste d'une manière saisissante avec le ton élevé des autres interlocuteurs, et avec les clameurs de la populace juive. Durant le chant de la Passion, tous les assistants doivent tenir leur rameau à la main, afin de protester par cet emblème de triomphe contre les humiliations dont le Rédempteur est l'objet de la part de ses ennemis. C'est au moment où, dans son amour pour nous, il se laisse fouler sous les pieds des pécheurs, que nous devons le proclamer plus haut notre Dieu et notre souverain Roi.
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Jeudi Saint, Vendredi Saint et Samedi Saint : Le Triduum Sacré


Notons d’abord, qu’à partir de là, on cesse de réciter l’Angélus que l’on remplace :

le Jeudi Saint par : Christus factus est pro nobis obediens usque ad mortem : Le Christ S’est fait obéissant jusqu’à la mort

le Vendredi Saint on y ajoute : …mortem autem Crucis :…et à la mort de la Croix

et le Samedi Saint : …propter quod Deus exaltavit Eum et dedit Illi Nomem quod est super omnem nomen : … c’est pourquoi Dieu Lui a donné un Nom qui est au-dessus de tout Nom.

L’Eglise nomme « les Ténèbres » l’Office des Matines et celui des Laudes, depuis le Jeudi Saint jusqu’au samedi matin, qui en ces jours s’y trouve joint, se célébrant dans les monastères durant la nuit et à la pointe du jour : d’où leur nom. On les trouve pour la récitation dans le Bréviaire, pour les chants dans les 800 ou 904, et dans certains missels.

Normalement, pour l’Office solennel de Choeur en une église, l’autel comporte six chandeliers simples allumés et un chandelier à quinze branches avec des cierges allumés, ces luminaires représentant les douze Apôtres et les disciples entourant Notre Divin Rédempteur.

Au fur et à mesure de l’avance de l’Office, un luminaire est éteint à la fin de chaque Psaume des Matines et Laudes, signifiant l'éloignement et l'abandon progressif du Sauveur par ses disciples. A la fin, reste seul allumé au sommet du triangle celui représentant Notre Divin Rédempteur. Les six candélabres de l'Autel sont éteints l'un après l'autre pendant le chant du Benedictus.

A ce moment-là, un clerc le prend, va le placer sur l’Autel, pour signifier son Offrande et Sacrifice, derrière un petit paravent se trouvant du côté épître, pour signifier sa mort en sa nature humaine, tout en le gardant allumé pour signifier sa nature divine ; puis les clercs frappent avec leur livre de chant sur leur pupitre pour signifier le tremblement de terre de la Résurrection : alors, le luminaire toujours allumé est replacé au sommet du chandelier à sept branches, marquant la Résurrection, avant d’être éteint pour rappeler que l’on y est pas encore, même si déjà tout proche. Rituel qui est répété chaque matin de ces trois Jours Saints.
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Les cérémonies du Triduum Sacré :



Le Jeudi Saint, qui est le jour anniversaire de l’institution de la Sainte Messe et de la Sainte Eucharistie, ainsi que du Sacerdoce dont c’est la fête, outre l’Office sus-rappelé, comporte deux propres de Messes, l’une le matin : la Messe Chrismale, l’autre, passée du matin en fin d’après-midi depuis la réforme du Pape Pie XII, dite Messe Vespérale.

La Messe Chrismale est une Messe Pontificale, donc célébrée par l’Evêque du diocèse entouré par le plus grand nombre possible de ses Prêtres, et plus particulièrement de douze. Elle sert tout spécialement à la confection des Huiles Saintes par l’Evêque : celles du Saint-Chrême, servant pour les Ordinations, Sacres et Baptêmes, l'huile des Catéchumènes, servant pour le Baptême, et l'huile des Infirmes, servant pour l’Extrême-Onction. Une fois confectionnées, elles sont vénérées avec solennité par les Prêtres, puis sont communiquées directement ou expédiées à chaque Curé de paroisse et aux autres Prêtres du diocèse.

Durant la Messe Vespérale a lieu le chant solennel du Gloria au son des cloches, qui se taisent ensuite partout sauf à Rome jusqu’à la veillée pascale et sont remplacées jusque là par le son d’une crécelle, le lavement des pieds de fidèles par le célébrant, puis le dépouillement des autels qui se faisait jusque là après les Vêpres. Il symbolise le dépouillement de Notre Divin Sauveur de ses vêtements pour la flagellation et la crucifixion. Le Très Saint Sacrement est ôté des tabernacles et transporté en une réserve dans une annexe.

Aussi, ce temps du Triduum Sacré avec ces tabernacles vides, qui ne correspond que trop bien à l’état actuel de la plupart des églises, chapelles et oratoires de notre époque, montre aussi très bien que nous sommes au temps de l’abomination dans le Lieu Saint et du Vendredi Saint du Corps Mystique de Notre Seigneur.

Au début, le reposoir, solennellement décoré, est accessible aux fidèles qui en assurent la garde à tour de rôle jusqu’à minuit, méditant l’Agonie du Divin Rédempteur, s’appliquant à se joindre à l’Ange consolateur pour Le consoler. A minuit, on honore l'arrestation de Notre Sauveur, sa séparation d'avec les Apôtres, et en union avec, on est depuis lors séparés du Très Saint Sacrement en n'ayant plus accès à la Sainte Réserve. On retrouve alors le tabernacle vide sur l'autel dépouillé de l'église ou de la chapelle, avec la porte ouverte, symbolisant l'absence, et qui ne nous rappelle que trop l'état de nos églises à l'heure actuelle.


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Pour le Vendredi Saint, en dehors de l’Office des Ténèbres, il y avait au matin la Messe des pré-sanctifiés, laquelle a été reportée à l’après-midi et transformée, en faisant suite à la cérémonie de l’adoration de la Sainte Croix.

Le souvenir du grand sacrifice accompli aujourd'hui sur le Calvaire occupe tellement la pensée de l'Eglise en ce douloureux anniversaire, qu'elle renonce à renouveler sur l'autel l'immolation de la divine victime; elle se borne à participer au mystère sacré par la communion, d'où le nom de messe des pré-sanctifiés.

Normalement, vers 14h30, commence le Chemin de Croix, pour arriver à la 14e station vers 15h, heure du trépas de Notre Divin Rédempteur en Croix.

On peut aussi à partir de là, suivre la Passion sur un chronomètre ou horloge de la Passion, laquelle indique à chaque heure, depuis la Sainte Cène du Jeudi soir jusqu’à la mise au tombeau du Samedi soir, tous et chaque événement s’étant déroulé à telle heure :

l’Agonie, l’arrestation, l’inique procès du soir, le reniement de Pierre, transfert de chez Anne chez Caïphe, les sévices durant la nuit, procès du matin, les deux étant contraires à la Loi mosaïque interdisant de juger de nuit, durant le Sabbat et les jours de fêtes, présentation devant Pilate puis Hérode, flagellation, couronnement d’épines, présentation au peuple, vociférations réclamant la crucifixion, condamnation à mort, chemin de Croix, Crucifixion, sept paroles en Croix, mort, requête à Pilate, descente de Croix, mise au tombeau, rentrée de Notre Dame et Saint Jean au Cénacle.

Vers 17h-17h30, commence la longue cérémonie avec le dévoilement solennel de la Sainte Croix au chant de l’Ecce lignum, puis des Impropères, la triple adoration d’une relique de la vraie Croix ; on enlève alors les voiles de dessus les Crucifix, puis on finit la cérémonie abrégée des prés-sanctifiés.


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Re: Le temps de la Passion et le Triduum Sacré

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Le Samedi-Saint, au temps donc où l’on commémore l’attente au tombeau du Corps du Divin Rédempteur séparé de Son Âme Humaine descendue aux Limbes, est le temps de la grande et psychologiquement longue attente de l’instant de la Résurrection.

En dehors de l’Office des Ténèbres sur le matin, il n’y a pas d’autre office solennel jusqu’à la veillée pascale. Depuis des siècles, et jusqu’à la réforme de 1955 sous Pie XII, celle-ci avait été avancée en milieu ou en fin de matinée. Elle a depuis été logiquement replacée le soir.

Le cérémonie peut commencer entre 22h30 et 23h, de façon à ce que la dernière partie se déroule après minuit. Elle commence par l’allumage du feu nouveau, avec lequel est allumé le Cierge Pascal, après qu’aient été récitées les prières entourant la mise des cinq poinçons représentant les cinq plaies, et les chiffres de l’Année de grâce après l’Incarnation du Verbe (ici 2020).

Puis, toutes les lumières de la chapelle étant éteintes, le Cierge Pascal est solennellement porté au triple chant toujours un peu plus haut : Lumen Christi ! Deo gratias ! puis installé sur son candélabre, encensé en tournant autour.

Ensuite, le Diacre chante à l’ambon tourné vers le Cierge la solennelle préface de l’Exsultet. Viennent ensuite la psalmodie sur un ton spécial des lectures de la Genèse, du Pentateuque et des Prophètes, entremêlées de chants de répons ; puis des premières parties des Litanies des Saints.

Ensuite, le célébrant confectionne l’eau baptismale en la bénissant, soufflant dessus, y plongeant trois fois le Cierge Pascal, puis en oignant l’eau avec les Saintes Huiles des Catéchumènes et du Saint-Chrême. Quand il y a des Baptêmes, il y procède alors selon le rite solennel ; la cérémonie nouvelle prévoyant autrement un renouvellement des promesses du Baptême.

On chante ensuite la seconde partie des Litanies des Saints et le Kyrie, pendant lesquelles les parements violets sont enlevés, les nappes sur l’Autel remises, on allume les cierges, on installe les tapis, fleurs, reliquaires (ou on les découvre), et est alors porté joyeusement depuis le reposoir le Très Saint-Sacrement au tabernacle de l’Autel.

Puis, le Gloria est solennellement chanté au son des cloches de retour de Rome, pendant que les statues sont découvertes. Suit alors le propre de la Messe de la Veillée Pascale, avec le chant solennel de l’Alléluia répété par trois fois sur un ton toujours un peu plus haut.

Enfin, la cérémonie s’achève avec le chant de Laudes abrégées.

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Re: Le temps de la Passion et le Triduum Sacré

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Offrons le sacrifice de nos privations des cérémonies pascales, en union au Très Saint Sacrifice de Notre Divin Rédempteur et à la compassion de Notre Dame,

- apprenant au Cénacle l’arrestation de Son Divin Fils, puis son procès,

- Le voyant couronné d’épines et recouverts de vêtements de dérision lors de l’Ecce Homo au balcon de Pilate,

- assistant aux hurlements de la foule réclamant sous l’instigation de ses chefs impies la Crucifixion,

- puis à la sentence de condamnation à mort,

- voyant son Divin Fils de tout près lors du Chemin de la Croix, à la hauteur de la 4e station et en ayant un spasme de douleur,

- se redressant en revenant à Elle et suivant Jésus jusqu’en haut du Calvaire,

- puis se tenant tout près de Lui, après avoir fendu la haie de soldats,

- debout au pied de la Croix, écoutant Ses Sept Paroles,

- surtout celle à Elle tout spécialement adressée,

- et aussi les paroles hostiles et blasphèmes lancés à l’encontre du Rédempteur,

- contemplant en vis-à-vis Ses souffrances de plus en plus vives et atroces, jusqu’au dernier grand cri et à l’expiration,

- assistant au coup de lance,

- ayant la consolation de voir venir Saint Joseph d’Arimathie et Nicodème avec l’autorisation du gouverneur militaire Pilate de détacher Jésus de la Croix et s’y appliquer avec le plus grand respect,

- recevant en ses bras le Corps Sacré inanimé, meurtri du sommet de la Tête jusqu’à la plante de Ses pieds, de Celui qu’Elle avait tant de fois porté Enfant,

- puis Le suivant jusqu’au tombeau de ce riche offrant sa propre tombe au Divin Sauveur,

- aidant à son embaumement, à son recouvrement par un splendide linceul ensuite entièrement entouré de bandelettes,

- après avoir contemplé une dernière fois les traits de Son Visage si cher,

- enfin, devant bien quitter ce Saint-Sépulcre, le voir refermer par une énorme pierre arrondie roulée par plusieurs hommes,

- apprenant bientôt qu’un sceau de cire apposé par les chefs juifs eux-mêmes en interdisait la ré-ouverture d’abord prévue après le sabbat pour compléter l’embaumement fait à la hâte ;

- Notre Dame devant regagner le Cénacle soutenue par l’Apôtre Saint Jean et entourée des Saintes Femmes.

Vous pourrez encore méditer sur la première apparition de Jésus ressuscité,

           faite à la pointe du jour de Pâques à Sa Sainte Mère encore toute endolorie depuis l’avant-veille,

           ensuite les autres apparitions aux Saintes Femmes au matin,

           puis à Saint Pierre et aux deux disciples regagnant le bourg d’Emmaüs,

           enfin au soir aux Dix Apôtres présents au Cénacle.



Dès le Dimanche matin on entonne trois fois par jour le joyeux Regina coeli laetare, qui remplace l’Angélus durant tout le temps pascal.

Le Dimanche de Pâques est marqué par les chants solennels de la Messe de la Résurrection, des Vêpres et du Salut du Très Saint-Sacrement.


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