LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

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InHocSignoVinces
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par InHocSignoVinces »

Les Evêques refusèrent cette Messe lors du vote du 27 octobre. A la question : «La structure générale de la messe
dite normative, telle qu'elle a été décrite dans le rapport et la réponse, a-t-elle l'accord des Pères ?»,
les réponses furent :
Placet : 71 ; Non Placet : 43 ; Placet juxta modum : 62 ; Abstentions : 4 1.

L'échec relatif de la «Missa Normativa» ne découragea par le Consilium...2 Le Pape mettrait son autorité dans la balance. En effet, le 3 avril 1969, Paul VI proclamait la Constitution Apostolique «Missale Romanum» par laquelle il réformait le rite de la Messe et introduisait «de force» la «Normative-Messe» à peine retouchée. Le 6 avril, la Sacrée Congrégation des Rites promulguait le Nouvel Ordo Missæ, avec son «Institutio generalis» ; le nouveau Missel devait entrer en vigueur le 30 novembre 1969.


Le Consilium avait mené à terme la révolution liturgique, il pouvait disparaître. Le 8 mai 1969, Paul VI, par la Constitution Apostolique «Sacra Rituum Congregatio», substitua à l'antique Congrégation des Rites deux nouvelles congrégations, intitulées l'une «pour la cause des saints», l'autre «pour le culte divin», cette dernière héritant des compétences de l'ancien dicastère et absorbant le Consilium. Le préfet de la Congrégation «pour le culte divin» était le Cardinal Gut, le secrétaire, «l'âme damnée de cette réforme», Annibal Bugnini.


Grâce à Dieu, les réformateurs étaient allés un peu loin, et un peu vite, ce qui entraîna la salutaire réaction traditionaliste. Saisissant enfin où on les menait, les catholiques fidèles réagirent. Le 3 septembre 1969, les Cardinaux Ottaviani et Bacci écrivirent à Paul VI leur célèbre lettre ouverte, présentant au Pape le «Bref Examen critique du Novus Ordo Missæ». A partir de cette date, la résistance catholique allait devenir ce que l'on sait, grâce surtout à la fermeté et au zèle intrépide de Son Excellence Mgr Lefebvre.


Démasqué par cette lettre ouverte, le R.P. Bugnini annonça le 18 novembre une nouvelle rédaction de «l'Institutio generalis», «pour une meilleure compréhension pastorale et catéchistique» ; nouvelle rédaction qui demeure aussi mauvaise que la première 3, et qui laisse inchangé le rite lui-même. De son côté, le 19 et le 26 novembre, Paul VI s'efforça de tranquilliser les fidèles. Déjà, le 20 octobre, la Congrégation pour le culte divin avait publié l'Instruction «De Constitutione Missale Romanum gradatim ad effectum deducenda», par laquelle l'introduction du N.O.M. était reportée au 28 novembre 1971, et latitude était laissée aux Conférences épiscopales de fixer une date ultérieure. On sait que plusieurs épiscopats européens profitèrent de cette occasion pour déclarer interdite la Messe traditionnelle. Le Pape Paul VI ne déclara-t-il pas
la même chose au Consistoire de mai 1976 ?


Quand des chefs en viennent à réclamer la soumission inconditionnelle de leurs sujets, au nom de leur seule volonté,
et au mépris le plus flagrant des lois, c'est que leur conscience n'est pas très tranquille, mais c'est aussi qu'ils se sentent
faibles... faibles, parce qu'ils ont été démasqués. Mais il faut qu'ils le soient encore plus : crions «au loup», à temps et à
contre-temps.



A SUIVRE...


1. Cf. La Documentation catholique, 1967, col. 2077-2078.
2. Pour une raison mystérieuse, le Cardinal Lercaro fut alors remplacé par le Cardinal Béno Gut, qui, au dire de Dom Botte «n'était pas une lumière» (sic)
3. Cf. Itinéraires, de février 1978, Documents.
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InHocSignoVinces
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par InHocSignoVinces »

CONCLUSION GENERALE

C'est donc avec la promulgation du Nouvel Ordo Missæ que nous achevons notre étude du «Mouvement liturgique».
Cette nouvelle Messe est, en effet, comme la synthèse de toutes les erreurs et déviations de ce grand courant
d'idées.

Brisés par saint Pie X, les modernistes ont compris qu'ils ne pouvaient pénétrer l'Eglise par la théologie, par un exposé clair de leurs doctrines. Ils ont utilisé la notion marxiste de «praxis», et ont compris que l'Eglise pourrait devenir moderniste par l'action, par l'Action sacrée par excellence qu'est la liturgie. La révolution utilise toujours les forces vives d'un organisme, elle les investit peu à peu et, finalement, les fait servir à la destruction du corps à abattre. C'est le processus bien connu du cheval de Troie. Le «Mouvement liturgique» de Dom Guéranger, de saint Pie X et des monastères belges, au moins à leurs origines, était une force considérable dans l'Eglise, un moyen prodigieux de rajeunissement spirituel, qui d'ailleurs produisit de bons fruits. Le «Mouvement liturgique» était donc le cheval de Troie idéal pour la révolution moderniste. Il fut facile à tous les révolutionnaires de se cacher à l'intérieur de cette grande carcasse... Avant «Mediator Dei», qui se souciait de liturgie dans la Hiérarchie catholique ? Quelle vigilance apportait-on à
déceler cette forme particulièrement subtile de modernisme pratique ?

C'est ainsi que, dès les années 1920, et surtout pendant et après la deuxième guerre mondiale, le «Mouvement liturgique» est devenu «l'égout collecteur de toutes les hérésies». Dom Beauduin privilégia tout d'abord de façon excessive l'aspect pédagogique et apostolique de la liturgie, il conçut ensuite l'idée de la faire servir au «Mouvement oecuménique» auquel il se dévoua corps et âme. Dom Parsch lia le «Mouvement» au renouveau biblique. Dom Casel en fit le véhicule d'un archéologisme forcené et d'une conception toute personnelle du «Mystère chrétien». Ces premiers révolutionnaires
furent largement dépassés par la génération des néoliturges des divers C.P.L.

Après la deuxième guerre mondiale, le «Mouvement» était devenu une force que plus rien n'arrêterait. Protégés en
haut lieu par d'éminents prélats, les néoliturges investirent peu à peu la Commission de réforme de la liturgie, fondée par
Pie XII, ils influencèrent les réformes élaborées par cette Commission, à la fin du pontificat de Pie XII et au début de celui
de Jean XXIII. Déjà maîtres, grâce au Pape, de la Commission préconciliaire de liturgie, les néoliturges firent accepter
aux Pères du Concile un document contradictoire et plein d'ambiguïté, la Constitution «Sacrosanctum Concilium». Le
Pape Paul VI, le Cardinal Lercaro, et le P. Bugnini, eux-mêmes membres très actifs du «Mouvement liturgique» italien,
dirigèrent les travaux du Consilium, qui aboutirent à la promulgation de la nouvelle Messe.

Ce rite nouveau reprend à son compte toutes les erreurs émises depuis le commencement des déviations du «Mouvement». Ce rite est œcuménique, archéologique, communautaire, démocratique, presque totalement désacralisé; il se fait aussi l'écho des déviations théologiques modernistes et protestantes : atténuation du sens de la présence réelle, diminution du sacerdoce ministériel, du caractère sacrificiel et surtout propitiatoire de la Messe. L'Eucharistie y devient une agape communautaire, bien plus que le renouvellement du sacrifice de la Croix.

Par ce rite nouveau, les modernistes et les révolutionnaires de toute espèce veulent transformer la foi des fidèles.
C'est Mgr Dwyer qui l'avouait, dès 1967 : «La réforme liturgique est, déclarait-il, dans un sens très profond, LA CLE
DE L'AGGIORNAMENTO. Ne vous y trompez pas, c'est là que commence la REVOLUTION»
1. Déjà, en 1965, Paul
VI n'avait pas caché ses intentions aux fidèles : «Vous prouvez par là, leur disait-il, que vous comprenez comment la
NOUVELLE PEDAGOGIE RELIGIEUSE, que veut instaurer la présente rénovation liturgique, s'insère pour prendre la
place de MOTEUR CENTRAL dans le GRAND MOUVEMENT inscrit dans LES PRINCIPES CONSTITUTIONNELS de
l'Eglise de DIEU»
2.

Aussi donc, cela est sûr, la révolution et le modernisme ont pénétré la Cité de Dieu par la liturgie. Le «Mouvement liturgique» a été le cheval de Troie au moyen duquel les disciples de Loisy ont occupé l'Eglise.

Puisse cette étude avoir fait mieux comprendre à nos lecteurs la gravité de la révolution liturgique et la perversité
de ce rite nouveau de la Messe, expression et symbole de l'hérésie anti-liturgique des temps modernes. Puissions-nous
surtout avoir affermi nos convictions : L'Eglise est occupée. Il s'agit de «bouter» dehors l'adversaire, en nous redisant
souvent que la force des méchants vient de la lâcheté des bons. Notre attachement indéfectible à la liturgie catholique
romaine de toujours, notre fidélité intégrale aux principes des auteurs du véritable «Mouvement liturgique», Dom Guéranger
et saint Pie X, sont déjà les gages de la Victoire.


A SUIVRE...


1 Conférence de Presse de Mgr Dwyer, Archevêque de Birmingham, le 23 octobre 1967, in Documentation catholique, 1967, col. 2072.
2 Discours du 13 janvier 1965.
Marie-José TANTURRI
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par Marie-José TANTURRI »

Bonjour Monsieur l'Abbé,
Je voudrais me procurer le livre de Monsieur l'Abbé BONNETERRE, mais il est introuvable semble-t-il.
Est-cil possible de le télécharger d'un seul coup à partir de Mi ca El ?
Ou bien faut-il télécharger consécutivement tous les passages que vous avez publiés ?
Merci par avance,
Marie-José Tanturri
chartreux
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par chartreux »

Marie-José TANTURRI a écrit : mar. 15 juin 2021 10:07 Bonjour Monsieur l'Abbé,
Je voudrais me procurer le livre de Monsieur l'Abbé BONNETERRE, mais il est introuvable semble-t-il.
Est-cil possible de le télécharger d'un seul coup à partir de Mi ca El ?
Ou bien faut-il télécharger consécutivement tous les passages que vous avez publiés ?
Merci par avance,
Marie-José Tanturri
Je ne suis pas abbé, mais je crois que j'ai la réponse à votre question (cliquez sur le lien ci-dessous ):

LE MOUVEMENT LITURGIQUE
Marie-José TANTURRI
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par Marie-José TANTURRI »

Merci beaucoup pour votre réponse.
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InHocSignoVinces
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par InHocSignoVinces »

Bonjour Marie-José Tanturri, le dossier continue ici:
PRIERE A SAINT PIE X

«O saint Pie X, gloire du sacerdoce et honneur du peuple chrétien ; - toi en qui l'humilité parut fraterniser avec la
grandeur, l'austérité avec la mansuétude, la piété simple avec la doctrine profonde, toi, pontife de l'eucharistie et du catéchisme, de la foi intègre et de la fermeté impavide, tourne ton regard vers la sainte Eglise que tu as tant aimée et à laquelle tu as donné le meilleur des trésors que la divine bonté, d'une main prodigue, avait déposés dans ton âme.

«Obtiens lui l'intégrité et la constance au milieu des difficultés et des persécutions de notre temps, soulève cette
pauvre humanité, aux douleurs de qui tu as tellement pris part qu'elles finirent par arrêter les battements de ton grand
cœur. Fais que la paix triomphe dans ce monde agité, la paix qui doit être harmonie entre les nations, accord fraternel et
collaboration sincère entre les classes sociales, amour et charité entre les hommes, afin que de la sorte les angoisses qui
épuisèrent ta vie apostolique se transforment, grâce à ton intercession, en une réalité de bonheur, à la gloire de Notre
Seigneur Jésus-Christ qui avec le Père et le Saint-Esprit vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

Pie XII. Discours «Quest'ora», prononcé le 29 mai 1954, pour la canonisation de Pie X.)


EPILOGUE - TAIZE ET LE NOUVEL ORDO MISSÆ

I. Un débat dans la presse : Dom BOTTE et Mgr LEFEBVRE
II. Un document révélateur : l'Ordo de Taizé en 1959.

I. UN DÉBAT DANS LA PRESSE : DOM BOTTE ET MONSEIGNEUR LEFEBVRE

Chacun se souvient de «l'été chaud» 1976, de la suspense «a Divinis» de Monseigneur Lefebvre, et de la Messe célébrée par lui à Lille, le 29 août de cette même année.

Un journal belge, «La Libre Belgique» fut à ce moment-là le porte-parole d'un débat, auquel on prêta peu d'attention à l'époque, entre le célèbre liturgiste Dom Botte (O.S.B., Abbaye du Mont César, Louvain) et «l'Evêque de fer».

Nous publions ici intégralement ces articles, car ils constituent un document historique d'un grand intérêt. Notre lecteur
y verra le liturge bénédictin essayer de défendre la liturgie nouvelle, et Monseigneur Lefebvre accuser la même liturgie de
«saveur protestante».

Le grand Evêque prétend que des protestants ont participé aux réformes, et il le prouve, documents à l'appui. Dom
Botte s'acharne à le nier.

«La Libre Belgique», 25 août 1976.

LA LITURGIE DE VATICAN II

Une mise au point du R.P. BOTTE

La liturgie de Vatican II suscite des remous. II faut distinguer ce qu'elle a contenu de certaines adaptations par trop
fantaisistes qu'il faut regretter et condamner. Nous publions ci-dessous le témoignage autorisé de Dom Bernard Botte
O.S.B., qui fut un des témoins et des acteurs de la commission liturgique de Vatican II. Avec beaucoup de clarté et d'autorité, Dom Bernard Botte met les choses au point. Il évoque par exemple certaines dissidences historiques, traite du latin
et fait une opportune mise au point à propos de la messe de saint Pie V. Voici le texte du R.P. Botte :

On a beaucoup parlé de la réforme liturgique de Vatican II. Elle serait l'œuvre d'hommes étrangers à la liturgie romaine. Si j'ai bien compris, ce ne seraient même pas des catholiques. Il est d'autant plus facile de couper les ailes à
ce canard qu'on connaît parfaitement les responsables de cette réforme. Le Vatican fait quelque mystère à ce sujet.
Mais en fait il n'y a aucun secret. Les responsables ont toute liberté de se faire connaître, et c'est ce que je fais pour
mon compte.



A SUIVRE...
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Message par InHocSignoVinces »

Dom Botte a écrit:

Réforme catholique

La réforme de la messe a été confiée à une commission dont le président était Mgr Joseph Wagner, directeur de
l'Institut liturgique de Trèves (Allemagne). Secrétaire Dom Franquesa, O.S.B., moine de Montserrat.

Membres : R.P. Joseph Jungmann, professeur à Innsbruck, auteur de Missarum Solemnia, la meilleure histoire de
la messe romaine, ouvrage qui a été traduit de l'allemand en français, anglais; italien.
Mgr Balthazar Fischer, professeur à la Faculté de théologie de Trèves.
Mgr Schnitler, cérémoniaire de la cathédrale de Cologne.
Dom Jean Vaggagini, O.S.B., à l'époque professeur au Collège bénédictin Saint-Anselme à Rome.
R.P. Gy, O.P., à l'époque sous-directeur de l'Institut supérieur de liturgie de Paris.
Mgr Pierre Jounel, professeur à l'Institut supérieur de liturgie de Paris.

Il n'y a jamais eu de protestant dans cette commission.

En outre, le président, Mgr Wagner, avait tenu à inviter à titre personnel deux hommes connus pour leur attachement à la tradition, le P. Louis Bouyer et moi-même. Mgr Wagner est venu spécialement en voiture de Trèves à Louvain pour m'inviter à prendre part à la session où devaient être rédigées les nouvelles anaphores (prières eucharistiques). J'ai donc été non seulement témoin, mais acteur.


Histoires de dissidences

Nous assistons à un phénomène qui a commencé avec le premier Concile œcuménique, celui de Nicée (325). Au
lendemain de ce Concile, il s'est trouvé des minoritaires qui ont refusé de se soumettre à la loi de la majorité. Ils
avaient apparemment des raisons de le faire. Le terme de homoousios était une innovation étrangère à l'Ecriture. De
plus, il était équivoque et se prêtait à plusieurs interprétations. Il y eut donc une opposition au Concile. Elle dura un
bon siècle. Mais dès le début du Vè siècle, toutes les grandes Eglises étaient ralliées au Concile. Pour trouver des
Eglises ariennes, il fallait aller chez les Barbares, Goths de toute obédience. Cela dura encore quelques siècles, mais
ces Eglises disparurent progressivement. La dissidence arienne ne laissait plus aucune trace au Moyen Age.
Les Conciles d'Ephèse et de Chalcédoine provoquèrent aussi des dissidences. Mais après un certain nombre de
siècles, on s'aperçoit aujourd'hui que c'est une querelle de mots. En fait, les Nestoriens ne sont pas plus nestoriens
que les Monophysites ne sont réellement monophysites. On peut envisager d'ici quelques années le moment où les
Nestoriens et les Monophysites auront rejoint l'orthodoxie. Les Eglises nestoriennes et monophysites n'existeront plus
comme telles.

Après Vatican I, il y eut aussi des dissidents. Cela a donné naissance à une minorité de Vieux-Catholiques. Pour
survivre, ils se sont rapprochés des évêques jansénistes.

Allons-nous assister à la naissance d'une nouvelle dissidence ? Le fait serait d'autant plus regrettable que Mgr Lefebvre ne pose pas le problème sur une question doctrinale, mais sur une question disciplinaire.


La messe «de Pie V»

Notons que le problème est posé de telle manière qu'il risque d'induire en erreur des hommes de très bonne foi. Je
n'ai pas entendu dire explicitement qu'il était interdit de dire la messe en latin : mais cela paraît être un postulat admis
par tout le monde. Et c'est tout à fait faux. Personnellement, quand je ne concélèbre pas et que je dois dire la messe
seul, je la dis entièrement en latin. C'est tout à fait régulier et je n'ai jamais songé à faire publier par la radio que tel
jour à telle heure je célébrerais la messe en latin dans la crypte du Mont César.

En second lieu la position de Mgr Lefebvre repose sur une double erreur. Historique tout d'abord, théologique ensuite.
Erreur historique, car il n'est pas vrai que la messe de Pie V soit normative de la foi. Qu'est-ce que cette messe ?
C'est à peu de choses près, la messe du Missel de la Curie Romaine du XIIIè siècle, formule qui contient beaucoup de
suppléments inconnus de la tradition romaine authentique. Ainsi toutes les prières de l'offertoire, depuis le Suscipe
sancte Pater jusqu'à l'Orate fratres sont tout à fait inconnues de l'Ordo missæ de saint Grégoire le Grand au VIè
siècle. Ce grand pape est-il moins orthodoxe que son successeur du XVIè siècle ?

D'autre part la messe latine n'a jamais été normative pour personne. Le latin n'est pas une langue sacrée contrairement à ce qu'on dit souvent. C'est une langue liturgique de traduction qui partage le sort de toutes les langues liturgiques. L'usage de l'Eglise ancienne était que, quand elle rencontrait une langue de culture comprise par le peuple, elle l'adoptait pour la traduction de la Bible et pour la liturgie. Il en est ainsi du syriaque, du copte, de l'arménien, de l'arabe, de l'éthiopien. Le latin remplit les mêmes conditions. C'est une langue de culture qui permet la conservation
des textes et, à l'époque où elle fut adaptée, elle était langue vivante. Sa seule particularité est qu'elle était, en Occident, l'unique langue de culture. Mais la messe latine était aussi inconnue des Orientaux que l'anaphore de saint Jacques l'était des Latins. Cela n'a rien à voir avec la Foi.


Ignorance du Concile.

Surtout, Mgr Lefebvre semble ignorer les circonstances particulières dans lesquelles s'est déroulé le Concile. Sur
les quelque 2 500 évêques présents, il y en avait au moins 2 000 qui appartenaient aux missions ou aux nouvelles
Eglises. Il était impossible d'imposer à ces Eglises l'écran du latin. L'Evangile doit être prêché dans toutes les langues.
De plus, le Concile a voulu revenir à la tradition ancienne ; la catéchèse et la prédication doivent partir de l'Ecriture.
C'est la tradition attestée par tous les Pères, aussi bien en Orient qu'en Occident. Il n'y a pas d'influence du protestantisme, mais retour à une tradition apostolique.

Je souhaite que ces querelles absurdes cessent et que les gens autorisés s'abstiennent de lancer des bruits qui
n'ont pas le moindre sérieux. Les protestants ne sont pour rien dans la rédaction des nouvelles anaphores. J'ai cité les
principaux responsables. Personne ne peut mettre en doute leur compétence. De plus, après notre rédaction, nos
textes ont été soumis à la discussion et au vote de la Commission épiscopale, c'est-à-dire d'une quarantaine de cardinaux et évêques.
Si quelqu'un croit être mieux informé que moi, je le prie de se faire connaître et de m'apporter la contradiction. Je
suis prêt à confirmer sous serment tout ce que j'ai avancé ici et à me soumettre à un jury d'honneur.

Bernard BOTTE.

A SUIVRE...
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Message par InHocSignoVinces »

«La Libre Belgique», 15 septembre 1976.

QUELQUES PRECISIONS SUR LES PRIERES EUCHARISTIQUES DE VATICAN II


L'article que j'ai publié dans «La Libre Belgique» a provoqué des mouvements en sens divers et m'a attiré une correspondance abondante à laquelle il m'est impossible de répondre individuellement.

Je me permets de rappeler à tous mes correspondants que mon témoignage avait une portée volontairement limitée. A l'affirmation que les nouvelles prières eucharistiques étaient l'œuvre de protestants, j'opposais le démenti le plus formel. Ces prières sont bien l'œuvre de Mgr Wagner et de son équipe de liturgistes catholiques compétents. Les protestants n'y sont absolument pour rien. A la fin de mon article, je proposais de renouveler ce démenti sous la foi du serment en présence d'un jury d'honneur.

Mgr Lefebvre ne met pas ma bonne foi en doute, mais il me répond que je ne puis me porter garant des intentions des membres de la Commission, qui ont pu subir l'influence des observateurs protestants présents au Concile. Je réponds que je n'ai aucune raison de mettre en doute la bonne foi de Mgr Wagner, mais que j'ai des raisons positives de lui faire confiance.

Notons qu'il ne faut pas donner trop d'importance à cette présence d'observateurs non catholiques. Contrairement
à ce qu'affirme Mgr Lefebvre, ils n'ont jamais eu la faculté de prendre la parole en séance publique. Ils assistaient aux
discussions. Pas plus que sur d'autres questions, ils n'ont pu donner leur avis sur les nouvelles prières.

Non seulement je n'ai aucune raison de me méfier, mais j'ai des raisons positives de croire à la bonne foi de Mgr
Wagner. Depuis la première réunion internationale de Maria Laach, en 1951, j'ai été le défenseur du Canon romain et
je n'ai jamais varié depuis lors. Mgr Wagner le sait fort bien. Il n'avait aucune obligation de m'inviter. Il aurait pu inviter
quelqu'un des liturgistes qui avaient vivement critiqué le Canon romain. Le fait qu'il m'invitait signifiait évidemment qu'il
comptait sur moi pour que je continue à défendre la tradition. Il en est de même du P. Louis Bouyer, bien connu aussi
comme défenseur de la tradition. De fait, durant la session où nous avons rédigé les nouvelles prières eucharistiques,
il n'a pas été question des protestants.

Notre préoccupation était de répondre au désir de Paul VI d'avoir trois nouvelles formules. Nous souhaitions donner trois formules différentes, mais qui représentaient chacune un type authentique de prière eucharistique. Voici quel était notre choix.

1. La plus ancienne prière eucharistique connue, conservée dans la Tradition apostolique de saint Hippolyte.
2. Une prière de type gallican, caractérisée par un développement du Sanctus avant le récit de la dernière Cène.
Elle fut préparée par le P. Bouyer.
3. Une prière de type oriental. Nous avions proposé l'anaphore (prière eucharistique) de saint Basile, utilisée dans
le rite d'Alexandrie. Mais elle fut écartée par la Commission des évêques, à cause de la place de l'invocation au Saint-Esprit,
trop éloignée des paroles du Seigneur. Nous avons alors pris comme base une formule inspirée par plusieurs
anaphores orientales qui, dans l'action de grâce, détaillent les étapes du salut. Cette prière a été composée par dom
Jean Vaggagini. Elle ne contient que des textes empruntés à des liturgies orientales authentiques, sans aucun rapport
avec le protestantisme. Dans le Canon romain, qui a été conservé et qui figure en tête du choix actuellement proposé,
c'est aux derniers mots de Jésus : «Faites ceci en mémoire de moi», que se rattache l'offrande sacrificielle de l'eucharistie : «C'est pourquoi, Seigneur, faisant mémoire de la bienheureuse passion du Christ ton Fils notre Seigneur, de sa
résurrection du séjour des morts... nous offrons à ta glorieuse Majesté... la victime parfaite, la victime sainte, la victime
sans tache, le pain sacré de la vie éternelle et la coupe de l'éternel salut».
Il en est de même dans les trois prières
nouvelles comme dans toutes les anciennes anaphores orientales ; c'est la place traditionnelle de l'expression de l'offrande eucharistique.

Je ne puis donc que répéter et renforcer mon premier témoignage : les nouvelles prières eucharistiques n'ont rien
à voir avec les protestants ni avec le protestantisme.

Pour le reste, je n'ai aucun désir de poursuivre une controverse avec Mgr Lefebvre.


Bernard BOTTE, O.S.B.,
Abbaye du Mont César, Louvain.


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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par InHocSignoVinces »

«La Libre Belgique», 25 septembre 1976.
Dans un nouveau droit de réponse, Mgr LEFEBVRE nous écrit :

LA NOUVELLE MESSE EST D'ESPRIT PROTESTANT


Nous avons reçu un nouveau «droit de réponse» de Mgr Lefebvre. En voici le texte :

L'article de dom Botte, où je suis cité trois fois et constamment visé, se termine par un défi : «Si quelqu'un croit être
mieux informé que moi, je le prie de se faire connaître et de m'apporter la contradiction. Je suis prêt à confirmer sous
serment tout ce que j'ai avancé ici et à me soumettre à un jury d'honneur».

Le tout» est quelque peu téméraire. Quel témoignage?
Je n'aurai pas la cruauté de demander à dom Botte (qui a bien servi jadis la liturgie catholique) de «confirmer sous
serment»
qu'il croit vraiment que les évêques ariens et semi-ariens qui persécutaient ou abandonnaient saint Athanase
et saint Hilaire étaient «des minoritaires» ; pas besoin de déranger non plus pour cela un «jury d'honneur».
Il suffisait d'ouvrir n'importe quelle histoire de l'Eglise pour y retrouver le mot de saint Jérôme : «le monde gémit et s'étonna
de se trouver tout entier arien».


Je ne lui demanderai pas non plus de confirmer par un serment... moderniste qu'il est vraiment persuadé que
«homoousios» (consubstantialis - consubstantiel) est un terme «équivoque» (comme le soutenaient, en effet, les
ariens) et donc que toute la sainte Eglise proclame depuis quinze siècles, en Orient comme en Occident, un Credo
«équivoque» !

Quant à son témoignage personnel, je veux bien le croire, mais qu'a-t-il au juste constaté ? Qu'aucun protestant officiel n'était membre en titre (pas plus que lui-même d'ailleurs) de la commission chargée de la rédaction de la nouvelle messe et qu'il n'en a aperçu aucun à «la session à laquelle devaient être rédigées les nouvelles anaphores» et à laquelle il avait été invité «à titre personnel» par le président de ladite commission. Soit. Il est osé d'en conclure que «les protestants ne sont pour rien dans la rédaction des nouvelles anaphores» (et a fortiori de la nouvelle messe).

Six «observateurs» protestants

Cette commission, que je sache, ne travaillait pas en conclave et dom Botte ne peut donc affirmer qu'aucun de ses
collègues n'a, entre les séances, communiqué avec les six «observateurs» protestants attachés qualitate qua au
Consilium pour la réforme de la liturgie, dont dépendait ladite commission (il n'y a pas moyen de nier l'existence de ces
observateurs : la photographie où ils posent à côté du Pape à la séance de clôture du 10 avril 1970 a paru en couverture
de «La Documentation catholique» du 3 mai suivant
). Imagine-t-on qu'ils aient pu être ignorés au moment même
où l'on discutait d'une des questions qui leur tenaient le plus à cœur puisqu'elle touche à la nature sacrificielle de la
messe ?

L'intervention active de ces «observateurs» est corroborée par les déclarations de Mgr W.W. Baum, «executive director» pour les affaires œcuméniques de la conférence épiscopale américaine : «Ils ne sont pas simplement là en observateurs, mais aussi en consulteurs, et ils participent pleinement aux discussions sur le renouveau liturgique catholique. Cela n'aurait pas beaucoup de sens s'ils se contentaient d'écouter, mais ils contribuent». (Detroit News, 27 juin 1967).


Réforme protestantisante

En tout cas, dans l'hypothèse hautement invraisemblable où lesdits «observateurs» n'auraient pas collaboré à la
rédaction des nouvelles prières eucharistiques (et au saccage du canon romain dont la prex Ia n'est qu'une habile
contre-façon), il faudrait alors dire que leur esprit avait tellement imprégné les membres de la commission qu'ils ont
spontanément comblé les vœux inexprimés des hérétiques. En effet, M. Jean Guitton a rapporté dans «La Croix» du
10 décembre 1969 avoir lu «dans une des plus grandes revues protestantes» : «Les nouvelles prières eucharistiques
catholiques ont laissé tomber la fausse perspective d'un sacrifice offert à Dieu».
Quant au Consistoire supérieur de
l'Eglise de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine, il a déclaré le 8 décembre 1973 à Strasbourg : «Nous
tenons à l'utilisation des nouvelles prières eucharistiques, dans lesquelles nous nous retrouvons et qui ont l'avantage
de nuancer la théologie du sacrifice que nous avions l'habitude d'attribuer au catholicisme».
(Dernières Nouvelles
d'Alsace, 14 décembre 1973).

Il n'y a d'ailleurs pas que la prière eucharistique. Luther abominait l'offertoire de la messe romaine en raison de son
caractère oblatif, pré-sacrificiel: il n'en reste presque rien dans le nouvel ordo missæ...
Dom Botte objecte que l'offertoire n'a pas l'antiquité du canon romain : dois-je lui rappeler que la tradition est chose vivante, non figée, et que «l'archéologisme» liturgique (qui sert de prétexte aux novateurs pour cautionner leurs inventions) a été réprouvé par Pie XII dans «Mediator Dei» ? Ces prières de l'offertoire dataient déjà de plusieurs siècles lors de la codification de saint Pie V («saint Pie V», s'il vous plaît, dom Botte ! vous déplaît-il tant qu'il ait été canonisé ?) Puisqu'elles constituaient un rempart contre le protestantisme, les démanteler équivalait à livrer la forteresse. Elles n'existaient pas sous cette
forme du temps de saint Grégoire le Grand ? Mais les hérésies protestantes non plus ! En tout cas, ni au siècle de
saint Grégoire ni en aucun autre, il n'était venu à l'idée de personne d'utiliser comme offertoire... les prières juives de
bénédiction du repas ! Il a fallu attendre pour cela l'œuvre de liturgistes dont, paraît-il, «personne ne peut mettre en
doute la compétence».



Quelle compétence ?

Je n'ai pas le loisir de me livrer pour l'instant à des appréciations critiques sur chacune des personnes dont le nom
est cité par dom Botte. J'espère que les revues spécialisées feront ce travail. Deux remarques non exhaustives en attendant :

— Dom Vaggagini est connu pour sa critique acerbe du canon romain dont je n'ai pas à rappeler à dom Botte l'antiquité exceptionnellement vénérable et dont le saint concile de Trente enseigne qu'il ne contient «rien qui ne respire au plus haut point la sainteté et la piété et qui n'élève vers Dieu l'esprit de ceux qui l'offrent». (XXIIe session, chapitre IV).

— Dom Botte lui-même, qui se dit «connu pour son attachement à la tradition» (il est vrai qu'il le fut jadis), affirme :
«le latin n'est pas une langue sacrée», contre l'enseignement de Jean XXIII, qui le déclara «la langue vivante de
l'Eglise»,
une langue «que nous pouvons vraiment appeler catholique» (constitution apostolique «Veterum sapientia»). «Cela n'a rien à voir avec la foi», ajoute dom Botte, contre dom Guéranger, qui défendait le latin liturgique
comme un «point de doctrine» (Institutions liturgiques, III, 55) et contre le pape Pie VI, qui, dans sa bulle «Auctorem
fidei»,
a réprouvé comme «fausse, téméraire, perturbatrice de l'ordre prescrit pour la célébration des mystères, engendrant facilement de nombreux maux» la proposition du synode janséniste de Pistoie demandant l'emploi de la
langue vulgaire dans la liturgie (66e proposition condamnée ; cf. aussi la 33e). Que le latin soit un «écran» dans les
pays de mission, dom Botte me permettra d'en sourire après trente ans d'Afrique, où j'ai pu au contraire en apprécier
les bienfaits d'unité, et de lui faire observer que si, effectivement, «l'Evangile doit être prêché dans toutes les
langues»,
je n'ai pas coutume de prêcher en latin ! Mais ramener la liturgie, et spécialement le Saint-Sacrifice de la
messe, à «la catéchèse et la prédication» est une illustration très typique de la contamination protestante, par le biais
du Concile, même chez un prêtre autrefois attaché à la tradition.
Il est vrai que, pour dom Botte, la liturgie n'est qu'une
«question disciplinaire» et non doctrinale ! Que fait-il donc de la maxime «lex orandi, lex credendi», si bien mise en
lumière par dom Guéranger ? Mais que reste-t-il de son œuvre de restauration de la liturgie romaine dans des abbayes où, de l'aveu de dom Botte, le latin n'est plus toléré que «dans la crypte», et pour les prêtres non réquisitionnés pour la concélébration vernaculaire ?...

Et puis, à côté des membres de la commission, il ne faut quand même pas négliger la personnalité du secrétaire
du Consilium, dont l'Osservatore Romano du 20 juillet 1975 écrit qu'il a «dirigé le travail des commissions».
Ledit secrétaire a ainsi présenté la Réforme liturgique : «Il ne s'agit pas seulement de retouches à une œuvre d'art de grand
prix, mais parfois il faut donner des structures nouvelles à des rites entiers. Il s'agit d'une restauration fondamentale, je
dirais presque d'une refonte et, pour certains points, d'une création nouvelle (...). L'image de la liturgie donnée par le
Concile est complètement différente de ce qu'elle était avant».
(Conférence de presse du 4 janvier 1967). Ceci n'est
pas dans l'esprit de la tradition catholique rappelé par dom Guéranger : «l'antiquité, l'immutabilité des formules de l'autel est la première de leurs qualités» (Inst. liturgiques, V. 405).


La charité de la vérité

A noter que mon refus de la protestantisation de notre sainte liturgie n'implique nullement de l'hostilité pour la personne des protestants. Bien des protestants loyaux sont d'ailleurs écœurés des équivoques de ce syncrétisme à saveur maçonnique et m'ont exprimé leur sympathie. Leur honnêteté naturelle apprécie la netteté du dogme catholique, ce qui peut être un chemin providentiel pour leur conversion. Comme je l'ai dit à Genève le 4 juillet : «Nos amis protestants ont besoin de sentir auprès d'eux des catholiques qui sont catholiques. On ne trompe pas ses amis, nous ne
pouvons pas tromper nos amis protestants. Si nous croyons en notre foi catholique, si nous sommes persuadés que le
Bon Dieu a vraiment donné Ses grâces à l'Eglise catholique, nous devons nous efforcer de faire comprendre que cette
vérité peut faire du bien aussi à nos amis. C'est manquer de charité que de voiler la vérité».


Or, la nouvelle messe voile la vérité catholique, pour ne pas dire plus. Voici deux jugements étrangement convergents. Du fr. Max Thurian, de Taizé, l'un des six «observateurs» : «un des fruits en sera peut-être que des communautés non catholiques pourront célébrer la Sainte Cène avec les mêmes prières que l'Eglise catholique. Théologiquement, c'est possible». (La Croix, 30 mai 1969). Des cardinaux Ottaviani et Bacci : Le nouvel ordo misse « s'éloigne de façon impressionnante, dans l'ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la sainte messe, telle qu'elle a été formulée à la XXIIè session du concile de Trente» (lettre au Pape, présentant le «Bref examen critique du nouvel ordo missæ»).

«Et cependant, note ce «Bref examen», la conscience catholique demeure à jamais liée à cette doctrine. Il en résulte que la promulgation du nouvel ordo misse met chaque catholique dans la tragique nécessité de choisir».
C'est ce que j'ai fait : avec la grâce de Dieu, je choisis de rester catholique.


† Marcel LEFEBVRE,
Supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X.
A SUIVRE...
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Re: LE MOUVEMENT LITURGIQUE - Abbé Didier BONNETERRE

Message par InHocSignoVinces »

II. Un document révélateur : l'ordo de Taizé en 1959

Trois ans après, il est bon de relancer le débat. Un de nos amis belges vient de nous faire entrer en possession d'un
document accablant pour la thèse de Dom Botte, et pour la nouvelle liturgie en général.

Il s'agit du rituel utilisé à Taizé en 1959 pour célébrer l'Eucharistie. Nous rappelons que le monastère de Taizé est une
communauté de moines protestants voués à l'œcuménisme, regroupés autour du Pasteur Schutz, depuis 1945, à Taizé,
en France dans le département de la Saône-et-Loire.

Nous reproduisons intégralement ce document. Que notre lecteur le lise dans son entier, et qu'il en tire les conclusions qui s'imposent.
II est manifeste que ce rituel protestant de 1959 est la préfiguration du «Novus Ordo Missæ» de 1969.
Monseigneur Lefebvre avait raison contre Dom Botte : des protestants ont collaboré de façon active, directe ou indirecte peu importe, à la réforme de la Messe.


LA LITURGIE EUCHARISTIQUE - DIMANCHES ET FÊTES

Presses de Taizé, F 71250 TAIZE
reproduit avec l'autorisation de la Communauté de Taizé.


Chant d'entrée
(Introït du jour : psaume et antienne1)

Invocation
C Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Notre secours est dans le Nom du Seigneur,
T Qui a fait les cieux et la terre2.


1. Voir la table des Cinquante-trois Psaumes de Gelineau.
2. On peut dire ici la Loi de Dieu (Ex. 20-1-17) le 1er dimanche de l'Avent et le 1er dimanche du Carême.



Confession
C Je confesse au Dieu tout-puissant, dans la communion des saints du ciel et de la terre, et à vous mes frères, que
j'ai beaucoup péché, en pensées, en paroles et en actions : c'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute ;
c'est pourquoi je vous demande, mes frères, dans la communion des saints du ciel et de la terre, de prier pour moi le
Seigneur notre Dieu.
T Que le Dieu tout-puissant te fasse miséricorde, et après avoir pardonné tes péchés, qu'il te conduise à la vie
éternelle.
C Amen.
T Je confesse...
C Que le Dieu tout-puissant vous fasse miséricorde, et, après vous avoir pardonné vos péchés, qu'il vous conduise
à la vie éternelle.
T Amen.


Kyrie
T Seigneur, aie pitié. Christ, aie pitié. Seigneur, aie pitié.


Absolution
C Que chacun de vous se reconnaisse vraiment pécheur, s'humiliant devant Dieu, et croie que le Père veut lui faire
miséricorde en Jésus-Christ ; à tous ceux qui, de cette manière, se repentent et cherchent Jésus-Christ pour leur salut, je
déclare l'absolution de leur péché + au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

(on chante alors le Gloria1)

(à certaines célébrations solennelles de fêtes, comme aux temps de Noël et de Pâques, on pourra prendre la liturgie suivante)


Chant d'entrée Invocation
C Béni soit le Royaume du Père et du Fils et du Saint-Esprit, maintenant, et toujours, et aux siècles des siècles.
T Amen.

Litanie du Kyrie

(avant de dire : ... prions le Seigneur, le diacre peut ajouter des intentions particulières)
D Prions en paix le Seigneur... Pour la paix intérieure et le salut de notre vie... prions le Seigneur,
T Kyrie eleison (Pitié Seigneur).
D Pour la paix du monde entier, la vie des Eglises et leur unité... prions le Seigneur,
T Kyrie eleison (Pitié Seigneur).
D Pour que nous célébrions la liturgie dans la maison de Dieu avec foi, ferveur et obéissance... prions le Seigneur,
T Kyrie eleison (Pitié Seigneur).
D Pour tous les ministres de l'Eglise et tout le peuple des fidèles... prions le Seigneur,
T Christe eleison (Christ aie pitié).
D Pour les gouvernements des peuples, pour qu'ils aient le sens de la justice sociale et de l'unité humaine... prions
le Seigneur,
T Christe eleison (Christ aie pitié).
D Pour notre communauté, notre village (notre ville) et notre pays, pour que la foi s'y renouvelle... prions le Seigneur,
T Christe eleison (Christ aie pitié).
D Pour que le temps soit favorable, les récoltes abondantes et notre existence pacifiée... prions le Seigneur,
T Kyrie eleison (Pitié Seigneur).
D Pour les voyageurs en danger, les malades, les affligés, les prisonniers et pour qu'ils soient tous délivrés... prions
le Seigneur,
T Kyrie eleison (Pitié Seigneur).
D Pour être libérés de toute angoisse, danger, nécessité... prions le Seigneur,
T Kyrie eleison (Pitié Seigneur).
(on chante alors le Gloria)
(on peut également dire à l'entrée de l'église l'invocation, la confession et l'absolution; puis aller au chœur avec le chant
d'entrée, et poursuivre par la litanie et le Gloria)


Gloria
(chanté en chœur ou alterné)

Gloire à Dieu au plus haut des cieux, Et sur la terre paix aux hommes qu'il aime. Nous te louons, Nous te bénissons,
Nous t'adorons, Nous te glorifions, Nous te rendons grâces pour ta gloire immense, Seigneur Dieu, roi des cieux, Dieu le
Père tout-puissant. Seigneur, Fils unique, Jésus-Christ, Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père, Toi qui ôtes le péché du monde, pitié pour nous ; Toi qui ôtes le péché du monde, accueille notre prière ; Toi qui sièges à la droite du Père,
pitié pour nous. Car toi seul es saint, Toi seul Seigneur, Toi seul très-haut, Jésus-Christ, Avec le Saint-Esprit, dans la
gloire de Dieu le Père ! Amen.


1. Sauf aux temps de l'Avent et du Carême où on passe à l'Oraison d'entrée.


Oraison d'entrée

D Le Seigneur soit avec vous.
T Et avec ton esprit.
D Prions : (silence, puis oraison du jour)
T Amen.


Lecture de l'Ancien Testament
SD ou L Viens, Saint-Esprit de vérité : conduis-nous dans la vérité, tout entière.
Lecture de l'Ancien Testament au livre de
ou Prophétie de
(lecture du texte du jour conclue par : Rendons grâce à Dieu!)


Chant de méditation
(graduel du jour1
chanté en forme de répons)
Ch (antienne)
T (répétition de l'antienne)
Ch (verset)
T (répétition de l'antienne)


Epître
SD Seigneur, consacre-nous dans la vérité: ta Parole est la vérité. Epître de saint à
ou Lecture des Actes des Apôtres.
ou Lecture de l'Apocalpyse.
(lecture du texte du jour conclue par : Gloire, à toi, Seigneur ! )


Alleluia
(alleluia du jour chanté en forme de répons)
Ch Alleluia.
T Alleluia.
Ch (verset)
T Alleluia.
(ou trait du jour2
chanté par un chantre)


Evangile
D Purifie mon cœur et mes lèvres, Dieu tout-puissant, qui as touché avec un charbon ardent les lèvres du prophète
Esaïe ; snctifie-moi dans ta miséricorde gratuite, pour que je puisse proclamer fidèlement ton Saint Evangile, par le
Christ, notre Seigneur. Amen.
Mon frère, donne-moi la bénédiction du Seigneur.
P Que le Seigneur soit dans ton cœur et sur tes lèvres, afin que tu proclames joyeusement son Evangile.
D Amen.
Le Seigneur soit avec vous.
T Et avec ton esprit.
D Soyons attentifs à la Sagesse du Christ !
Evangile selon saint
(lecture du jour conclue par : Louange à toi, ô Christ ! )


Chant après l'Evangile
Prédication Silence Cantique
Credo

Symbole des Apôtres ou Symbole de Nicée :
C Unissons-nous dans l'amour fraternel et confessons d'un cœur unanime la foi de l'Eglise universelle :
T Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles. Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Dieu issu de
Dieu, Lumière issue de la Lumière, vrai Dieu issu du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père, et par qui
tout a été créé. C'est Lui qui, pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux ; il a pris chair de la
Vierge Marie par l'action du Saint-Esprit, et il s'est fait homme ; puis il fut crucifié pour nous sous Ponce-Pilate ; il souffrit
sa passion et fut mis au tombeau ; il ressuscita le troisième jour, suivant les Ecritures ; il monta aux cieux où il siège à la
droite du Père ; de nouveau il viendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n'aura pas de fin. Je
crois en l'Esprit Saint. qui est Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père et du Fils ; avec le Père et le Fils, il reçoit
même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. Je crois l'Eglise une, sainte, universelle et apostolique. Je
reconnais un seul baptême pour la rémission des péchés. Et j'attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen.


1. Au temps pascal : Premier Alleluia.
2. Aux temps de la Septuagésime, du Carême et de la Passion.



Intercession

C Intercédons auprès de Dieu.
D Père très bon, nous te demandons, par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur, d'accepter nos prières et nos intercessions.
T Seigneur, exauce-nous.

Mémoire de l’Eglise
D Tout d'abord, nous te les offrons pour ta sainte Eglise universelle : veuille, à travers le monde entier, lui donner la
paix, la protéger, la rassembler dans l'unité et la gouverner : nous te prions aussi pour ses autorités et pour tous ceux qui,
fidèles à la vraie doctrine, gardent la foi chrétienne et apostolique.
T Seigneur, exauce-nous.


Mémoire des vivants
D Souviens-toi, Seigneur, de tes serviteurs et de tes servantes et de tous ceux qui nous entourent : tu connais
leur foi, tu as éprouvé leur attachement ; avec eux nous t'offrons ce sacrifice de louange, Dieu éternel, vivant et vrai, et
nous t'adressons nos prières pour tous les hommes pour la rédemption de leur vie, pour la libération et la paix dont ils ont
l'espérance.
T Seigneur, exauce-nous.


Mémoire des saints
D Unis dans une même communion, ...
(interpolation propre à certaines fêtes et à leur octave : page suivante)
nous rappelons devant toi la mémoire1
de tes bienheureux Apôtres et Martyrs2
et de tous les Saints ; unis à leur foi, à leur vie et à leur prière, nous te demandons de nous accorder en toute occasion le secours de ta force et de ta protection.
T Seigneur, exauce-nous.


Mémoire des défunts
D Nous rappelons aussi, Seigneur, la mémoire de tes serviteurs et de tes servantes qui nous ont précédés, marqués du signe de la foi, et qui sont dans la paix
A tous ceux qui reposent en Christ, tu accordes, Seigneur, le séjour du rafraîchissement, de la lumière et de la paix.
T Seigneur, exauce-nous.


Mémoire des pécheurs
D A nous aussi pécheurs, tes serviteurs, qui mettons notre confiance dans ton infinie miséricorde, donne une place
dans la communauté de tes saints Apôtres et Martyrs et de tous les Saints ; Pour nous admettre dans leur compagnie, ne
mesure pas notre valeur, mais accorde-nous largement ton pardon.
T Seigneur, exauce-nous.


Mémoire de l'unité
D Comme le pain qui va être rompu, autrefois disséminé dans les campagnes, a été recueilli pour ne faire plus
qu'un, rassemble ainsi ton Eglise, des extrémités de la terre dans ton Royaume.
T Seigneur, exauce-nous.


Prières libres
.... par notre grand-prêtre Jésus-Christ.
T Seigneur, exauce-nous.


Mémoire du Royaume
D Viens, Saint-Esprit de charité, remplis les cœurs de tes fidèles et embrase-les du feu de ton amour ; viens, Seigneur Jésus, viens bientôt.
T Maranatha, le Seigneur vient.


Noël
...et célébrant (la très sainte nuit) le jour très saint où la bienheureuse Vierge Marie a enfanté pour notre monde le
Sauveur, nous rappelons devant toi sa mémoire. Comme mère de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ. Nous rappelons
aussi la mémoire de saint Jean-Baptiste le Précurseur, de tes bienheureux Apôtres et Martyrs...


Epiphanie
...et célébrant le jour très saint où ton Fils unique, lui qui partage ton éternité et ta gloire, s'est manifesté avec un corps
visible dans la réalité de notre humanité de chair, nous rappelons devant toi la mémoire...


1 de la bienheureuse Vierge Marie, mère de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ, nous rappelons aussi la mémoire de saint Jean-Baptiste le Précurseur.
2 Pierre et Paul, André, Jacques, Jean, Thomas, Jacques, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon et Jude, Etienne, Matthias et Barnabas...



Pâques
...et célébrant (la très sainte nuit) le jour très saint de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ dans sa nature
humaine, nous rappelons devant toi la mémoire...


Ascension
...et célébrant le jour très saint où notre Seigneur, ton Fils unique, fit siéger avec lui à la droite de ta gloire notre nature
corruptible qu'il s'était unie, nous rappelons devant toi la mémoire...


Pentecôte
...et célébrant le jour très saint de la Pentecôte où le Saint-Esprit s'est manifesté aux Apôtres sous la forme de
langues de feu innombrables, nous rappelons devant toi la mémoire...


OU, si on ne l'a pas dite au début :

Litanie
D Prions en paix le Seigneur... Pour la paix intérieure et le salut de notre vie. prions le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.
D Pour la paix du monde entier, la vie des Eglises et leur unité... Prions le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.
D Pour que nous célébrions la liturgie dans la maison de Dieu avec foi, ferveur et obéissance... prions le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.
D Pour tous les ministres de l'Eglise et tout le peuple des fidèles... prions le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.
D Pour les gouvernements des peuples, pour qu'ils aient le sens de la justice sociale et de l'unité humaine... prions
le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.
D Pour notre communauté, notre village (notre ville) et notre pays, pour que la foi s'y renouvelle... prions le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.
D Pour que le temps soit favorable, les récoltes abondantes et notre existence pacifiée... prions le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.
D Pour les voyageurs en danger, les malades, les affligés, les prisonniers et pour qu'ils soient tous délivrés…
prions le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.
D Pour être libérés de toute angoisse, danger, nécessité... prions le Seigneur,
T Seigneur, exauce-nous.


(prières libres)
.... par notre grand prêtre Jésus-Christ.
T Seigneur, exauce-nous.
D Viens, Saint-Esprit de charité, remplis les cœurs de tes fidèles et embrase-les du feu de ton amour ; viens, Seigneur Jésus, viens bientôt.
T Maranatha, le Seigneur vient.

OU, particulièrement quand on a dit la litanie au début :

Memento
D Prions en paix le Seigneur... Demandons au Seigneur la paix dans l'Eglise, et pour chacun de nous la grâce
d'une vie sainte.
T Seigneur, exauce-nous.
D Demandons au Seigneur la charité fraternelle par le secours de son Saint-Esprit
T Seigneur, exauce-nous.
D Remettons-nous nous-mêmes et les uns les autres à notre Dieu.
T Seigneur, exauce-nous.
D Faisons mémoire devant le Seigneur de tous ceux qui ont quitté ce monde et sont morts dans la foi... Que Dieu
leur décerne la couronne de vie au jour de la résurrection et qu'il les juge dignes d'entrer clans la joie de leur Maître, avec
les justes qui lui furent agréables.
T Seigneur, exauce-nous.
D Rappelons devant le Seigneur tous ses serviteurs et témoins d'autrefois, particulièrement Abraham, le père des
croyants, Moïse, Samuel et David, Elie, Esaïe, Jérémie et tous les prophètes, Jean-Baptiste le précurseur, Pierre et Paul,
Jean et Jacques et les autres apôtres, Etienne premier martyr, Marie mère du Seigneur, et tous les saints, les martyrs et
les docteurs de l'Eglise, en chaque siècle et en chaque pays.
T Seigneur, exauce-nous.
D Que le Seigneur Dieu, dans sa miséricorde, nous donne part avec eux à l'espérance de son salut et à la promesse de vie éternelle dans son Royaume.
T Seigneur, exauce-nous.


(prières libres)
.... par notre grand-prêtre Jésus-Christ.
T Seigneur, exauce-nous.
D Viens, Saint-Esprit de charité, remplis les cœurs de tes fidèles et embrase-les du feu de ton amour ; viens, Seigneur Jésus, viens bientôt.
T Maranatha, le Seigneur vient.


Chant d'offrande
(offertoire du jour : antienne et versets de psaume s'il y a lieu, chantés comme au graduel1)

Prière eucharistique
D Prions : (silence, puis secrète du jour)
T Amen.


Oraison d'offrande
Dialogue
C Le Seigneur soit avec vous.
T Et avec ton esprit.
C En haut les cœurs.
T Nous les élevons vers le Seigneur.
C Rendons grâce au Seigneur notre Dieu.
T Cela est digne et juste.


Préface
C (préface du jour, voir pages 36 à 62)

Sanctus
T Saint, Saint, Saint le Seigneur, Dieu des Forces du ciel ; les cieux et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna
au plus haut des cieux. Qu'il soit béni celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux.

Epiclèse
O NOTRE PERE, DIEU DES FORCES DU CIEL, REMPLIS DE TA GLOIRE NOTRE SACRIFICE DE LOUANGE
+ CETTE OFFRANDE, BENIS-LA, ACHEVE-LA, ACCEPTE-LA COMME LA FIGURE DU SACRIFICE UNIQUE DE
NOTRE SEIGNEUR
+ ENVOIE TON SAINT-ESPRIT SUR NOUS ET NOTRE EUCHARISTIE : CONSACRE CE PAIN AU CORPS DU
CHRIST ET CETTE COUPE AU SANG DU CHRIST ; QUE LE SAINT-ESPRIT CREATEUR ACCOMPLISSE LA PAROLE DE TON FILS BIEN-AIME


Institution
QUI, DANS LA NUIT OU IL FUT LIVRE, PRIT DU PAIN, ET, APRES AVOIR RENDU GRACES, LE ROMPIT ET LE
DONNA A SES DISCIPLES EN DISANT : PRENEZ, MANGEZ, CECI EST MON CORPS DONNE POUR VOUS ; FAITES
CECI EN MEMORIAL DE MOI.
DE MEME, APRES AVOIR SOUPE, IL PRIT LA COUPE, ET, APRES AVOIR RENDU GRACES, LA DONNA A SES
DISCIPLES EN DISANT : BUVEZ-EN TOUS, CETTE COUPE EST LA NOUVELLE ALLIANCE EN MON SANG, REPANDU POUR VOUS, POUR UNE MULTITUDE, POUR LA REMISSION DES PECHES ; TOUTES LES FOIS QUE
VOUS EN BOIREZ. FAITES CECI EN MEMORIAL DE MOI.
+ AINSI, TOUTES LES FOIS QUE NOUS MANGEONS CE PAIN ET QUE NOUS BUVONS CETTE COUPE, NOUS
PROCLAMONS LA MORT DU SEIGNEUR, JUSQU'A CE QU'IL REVIENNE.


Mémorial
C'EST POURQUOI, SEIGNEUR, NOUS ACCOMPLISSONS DEVANT TOI LE MEMORIAL DE L'INCARNATION ET
DE LA PASSION DE TON FILS, DE SA RESURRECTION DU SEJOUR DES MORTS, DE SON ASCENSION DANS LA
GLOIRE DES CIEUX, DE SON INTERCESSION PERPETUELLE EN NOTRE FAVEUR ; NOUS ATTENDONS ET
NOUS IMPLORONS SON RETOUR.
+ TOUT VIENT DE TOI ET NOTRE SEULE OFFRANDE EST DE RAPPELER TES MERVEILLES ET TES DONS.
+ AUSSI, NOUS TE PRESENTONS, SEIGNEUR DE GLOIRE, COMME NOTRE ACTION DE GRACE ET NOTRE
INTERCESSION, LES SIGNES DU SACRIFICE ETERNEL DU CHRIST, UNIQUE ET PARFAIT, VIVANT ET SAINT, LE
PAIN DE LA VIE QUI DESCEND DU CIEL ET LA COUPE DU REPAS EN TON ROYAUME
+ DANS TON AMOUR ET TA MISERICORDE ACCUEILLE NOTRE LOUANGE ET NOTRE PRIERE DANS LE
CHRIST, COMME TU AS BIEN VOULU ACCEPTER LES PRESENTS DE TON SERVITEUR ABEL LE JUSTE, LE SACRIFICE D'ABRAHAM NOTRE PERE ET CELUI DE MELCHISEDECH, TON SOUVERAIN PRETRE


1. Pendant ce chant on apporte le pain, le vin et les offrandes à l'autel ; ou bien on découvre le pain et la coupe déjà sur l'autel.


Invocation
NOUS T'EN SUPPLIONS, DIEU TOUT-PUISSANT, FAIS PORTER CETTE PRIERE, PAR LES MAINS DE TON
ANGE, LA HAUT, SUR TON AUTEL, EN TA PRESENCE ; ET QUAND NOUS RECEVRONS, EN COMMUNIANT A
CETTE TABLE, LE CORPS ET LE SANG DE TON FILS, PUISSIONS-NOUS TOUS ETRE REMPLIS DU SAINT-ESPRIT, COMBLES DES GRACES ET DES BENEDICTIONS DU CIEL, PAR LE CHRIST, NOTRE SAUVEUR.


Conclusion
PAR LUI, SEIGNEUR, TOUJOURS TU CREES, TU SANCTIFIES, TU VIVIFIES, TU BENIS ET TU NOUS DONNES
TOUS TES BIENS.
+ PAR LUI, ET AVEC LUI, ET EN LUI, TE SONT RENDUS, PERE TOUT-PUISSANT DANS L'UNITE DU SAINT-ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE, A TRAVERS TOUS LES SIECLES DES SIECLES.
T AMEN.

Oraison dominicale
C Eclairés par le commandement du Sauveur, et formés par son enseignement, nous osons dire :
Notre Père qui es aux cieux, ton nom soit sanctifié, ton règne vienne, ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. pardonne-nous nos offenses comme aussi nous pardonnons à ceux qui
nous ont offensés. ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal. Car c'est à toi qu'appartiennent : le
règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.


Fraction
C Le pain que nous rompons est la communion du Corps du Christ. La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâces est la communion du Sang du Christ. Puisqu'il y a un seul pain, à nous tous nous formons un seul corps, car tous nous avons part à ce pain unique.


Agnus Dei
T Agneau de Dieu qui ôtes le péché du monde, pitié pour nous !
Agneau de Dieu qui ôtes le péché du monde, pitié pour nous !
Agneau de Dieu qui ôtes le péché du monde, donne-nous ta paix !


Baiser de paix
C Seigneur Jésus-Christ, tu as dit à tes apôtres : C'est la paix que je vous laisse en héritage, c'est ma paix que je
vous donne. Ne regarde pas mes péchés, mais la foi de ton Eglise. et, comme tu l'as voulu, donne-lui la paix, rassemble-la dans l'unité, car tu vis et règnes aux siècles des siècles. Amen. La paix soit avec toi.
D Et avec ton esprit.
(le baiser de paix passe du diacre au sous-diacre, et de celui-ci à la communauté, aux fidèles)


Invitation
C Les choses saintes sont pour les saints.
T Un seul est Saint, un seul Seigneur : Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père.
C Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur. Venez, car tout est prêt.


Chant de communion
(communion du jour : antienne, et versets de psaume s'il y a lieu, chantés comme au graduel)


Communion
T Je prendrai le pain du ciel et j'invoquerai le nom du Seigneur : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres chez
moi, mais tu n'as qu'un mot à dire et je serai guéri. Que le Corps de notre Seigneur Jésus-Christ garde ma vie pour l'éternité !
(le célébrant communie)
Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? J'élèverai la coupe du salut en invoquant le Nom du Seigneur. Je m'écrie : Loué soit le Seigneur, et je suis délivré de mes ennemis. Que le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ
garde ma vie pour l'éternité !
(le célébrant donne la communion aux officiants en disant au diacre:)
C Le Corps du Christ. Le Sang du Christ, la coupe de la Vie.
(le diacre et le sous-diacre, et d'autres officiants s'il y a lieu, donnent la communion à la communauté, aux fidèles ; le
diacre commence en disant:)
D Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
(à la fin le célébrant dit:)
C Allez en paix !


(on rentre à sa place en reprenant le chant de communion : l'antienne, et d'autres versets de psaume s'il y a lieu)

Oraison d'actions de grâces
D Prions : (silence, puis postcommunion du jour)
T Amen.


Bénédiction
D Bénissons le Seigneur.
T Grâces soient rendues à Dieu.
C ou D Que le Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint-Esprit.
T Amen.


FIN
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