Le salut est-il la fin suprême de l'homme ?

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Abbé Zins
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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


26/


« Le véritable amour ne recherche pas de récompense, mais il en mérite une.

On ne propose certes pas de récompense à celui qui aime, mais il mérite d'être récompensé, et il le sera s'il est persévérant.

Aussi, lorsque l'on veut entraîner quel-qu'un à agir dans des domaines moins élevés, on a recours à des promesses et des récompenses pour ceux qui s'y portent avec peine, non pour ceux qui s'y portent avec spontanéité.»







(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS : (*)


26/


« Qui songera, en effet, à offrir une récompense à quelqu'un pour lui faire accomplir ce qu'il désire faire de lui-même ?...

A bien plus forte raison, l'âme qui aime Dieu ne recherche aucune autre récompense à son amour que Dieu Lui-même.

Autrement, si elle en recherche une autre, il est clair que ce n'est pas Dieu qu'elle aime, mais la récompense.»


(Saint Bernard, Amour de Dieu, n° 17)







(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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26/

301. Si l'espérance n'est donc point un amour mercenaire et mauvais, il est cependant vrai qu'elle n'en reste pas moins un amour intéressé et imparfait en lui-même, comme le montre très bien saint François de Sales (Traité de l'Amour de Dieu, L. 2 ch. 17) :


« L'amour que nous pratiquons en l'espérance va certes à Dieu, mais il retourne à nous :

il a son regard en la divine bonté, mais il a de l'égard à notre utilité ;

il tend à cette suprême perfection, mais il prétend notre satisfaction :

c.à.d. qu'il ne nous porte pas en Dieu parce que Dieu est souverainement bon en soi-même,

mais parce qu'il est souverainement bon envers nous-mêmes ;

où, comme vous voyez, il y a du nôtre et de nous-mêmes,

et partant, cet amour est vraiment amour, mais amour de convoitise et intéressé.»








(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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26/

« Je ne dis pas toutefois qu'il revienne tellement en nous, qu'il nous fasse aimer Dieu seulement pour l'amour de nous.

O Dieu, nenny ! car l'âme qui n'aimerait Dieu que pour l'amour d'elle-même, établissant la fin de l'amour qu'elle porte à Dieu en sa propre commodité, hélas ! elle commettrait un extrême sacrilège.

Si une femme n'aimait son mari que pour l'amour de son valet, elle aimerait son mari en valet, et son valet en mari : l'âme aussi qui n'aime Dieu que pour l'amour d'elle-même, elle s'aime comme elle devrait aimer Dieu, et elle aime Dieu comme elle se devisait aimer elle-même.»





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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26/

« Mais il y a bien de la différence entre cette parole :

J'aime Dieu pour le bien que j'en attends,

et celle-ci : Je n'aime Dieu que pour le bien que j'en attends.


Comme aussi c'est chose bien diverse de dire : J'aime Dieu pour moi,

et dire : J'aime Dieu pour l'amour de moi.


Car quand je dis : J'aime Dieu pour moi, c'est comme si je disais :

J'aime avoir Dieu, j'aime que Dieu soit à moi, qu'il soit mon souverain bien,

qui est une sainte affection de l'Epouse céleste,

laquelle cent fois proteste par excès de complaisance :

« Mon bien-aimé est tout mien, et moi je suis toute sienne : il est à moi, et je suis à lui » (Cant. 2,16).»





(*) Pour relire l'objection avant la réponse, il suffit de cliquer sur le lien mis au n° 1/ ou suivant qui y renvoie ; puis, pour revenir lire la réponse, il faut cliquer sur la flèche en haut tout à gauche afin de revenir en arrière.

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« Mais dire : J'aime Dieu pour l'amour de moi-même, c'est comme qui dirait :

L'amour que je me porte est la fin pour laquelle j'aime Dieu ;

en sorte que l'amour de Dieu soit dépendant, subalterne et inférieur

à l'amour-propre que nous avons envers nous-mêmes,

qui est une impiété nompareille.»





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26/

302. « Cet amour donc que nous appelons espérance, est un amour de convoitise, mais d'une sainte et bien ordonnée convoitise, par laquelle nous ne tirons pas Dieu à nous, ni à notre utilité ;

mais nous nous joignons à lui, comme à notre finale félicité.


Nous nous aimons ensemblement avec Dieu par cet amour, mais non pas en nous préférant ou égalant à lui en cet amour :

l'amour de nous-mêmes est mêlé avec celui de Dieu, mais celui de Dieu surnage ;

notre amour-propre y entre vraiment, mais comme simple motif, et non comme fin principale ;

notre intérêt y tient quelque lieu, mais Dieu tient le rang principal.»





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« Oui, sans (aucun) doute, car quand nous aimons Dieu comme notre souverain bien, nous l'aimons pour une qualité par laquelle nous ne le rapportons pas à nous, mais nous à lui ;

nous ne sommes pas sa fin, sa prétention, ni sa perfection, mais il est la nôtre ;

il ne nous appartient pas, mais nous lui appartenons ;

il ne dépend point de nous, mais nous de lui :

et, en somme, par la qualité de souverain bien, par laquelle nous l'aimons, il ne reçoit rien de nous, mais nous recevons de lui ;

il exerce envers nous son affluence et bonté, et nous pratiquons notre indigence et disette,

de sorte que, aimer Dieu en titre de souverain bien, c'est l'aimer en titre honorable et respectueux,

par lequel nous l'avouons être notre perfection, notre repos et notre fin, en la jouissance de laquelle consiste notre bonheur.... »





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26/

« Et c'est ainsi que nous aimons et convoitons Dieu par l'espérance, non afin qu'il soit notre bien, mais parce qu'il l'est ;

non afin qu'il soit nôtre, mais parce que nous sommes siens ; non comme s'il était pour nous, mais d'autant que nous sommes pour lui.


Notez qu'en cet amour-ci la raison pour laquelle nous aimons, c.à.d. pour laquelle nous appliquons notre coeur à l'amour du bien que nous convoitons, c'est parce que c'est notre bien ;

mais la raison de la mesure et quantité de cet amour dépend de l'excellence et dignité du bien que nous aimons.


Nous aimons nos bienfaiteurs parce qu'ils sont tels envers nous ; mais nous les aimons plus ou moins selon qu'ils sont ou plus grands ou moindres bienfaiteurs.

Pourquoi donc aimons-nous Dieu de cet amour de convoitise ? Parce qu'il est notre bien.

Mais pourquoi l'aimons-nous souverainement ? Parce qu'il est notre souverain bien.»





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303. « Or quand je dis que nous aimons souverainement Dieu, je ne dis pas que nous l'aimions pour cela du souverain amour, car le souverain amour n'est qu'en la charité ;

mais en l'espérance, l'amour est imparfait, parce qu'il ne tend pas à sa bonté infinie, en tant qu'elle est telle en elle-même, mais seulement en tant qu'elle nous est telle.


Et néanmoins, parce qu'en cette sorte d'amour il n'y a pas de plus excellent motif que celui qui provient de la considération du souverain bien,

nous disons que par celui-ci nous aimons souverainement, quoiqu'en vérité nul, par ce seul amour, ne puisse ni observer les commandements de Dieu,

ni avoir la vie éternelle, parce que c'est un amour qui donne plus d'affection que d'effet, quand il n'est pas accompagné de la charité.» (cf. 509s)





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