Stabant iuxta Crucem Iesu Mater eius, et soror Matris eius, María Cléophæ, et María Magdaléne. Cum vidísset ergo Iesus Matrem, et discípulum stantem, quem diligébat, dicit Matri suæ : Múlier, ecce fílius tuus. Deinde dicit discípulo : Ecce Mater tua. Et ex illa hora accépit eam discípulus in sua.
(à suivre)Saint Jean Eudes, tome VII, p.138 a écrit : O mon très cher Jésus, combien sommes-nous obligés à votre infinie bonté de nous avoir donné votre divine Mère pour être notre Mère, et de lui avoir donné un Cœur de Mère tout plein d'amour et de tendresse au regard de ses très indignes enfants? Faites aussi, mon Sauveur, que nous ayons un cœur de véritables enfants au regard d'une si bonne Mère, et que le cœur des enfants porte en soi l'image et la ressemblance de l'amour, de la charité, de l'humilité et des autres vertus qui règnent dans le Cœur de leur très aimable Mère.
Fasciculus myrrhae Dilectus meuns, inter ubera mea commorabitur : « Mon Bien-aimé m'est un bouquet de myrrhe, qui demeurera toujours entre mes mamelles ».
Ces divines paroles sont tirées du chapitre premier du livre qui est appelé le Cantique des Cantiques, livre que plusieurs graves et illustres auteurs appliquent tout à la bienheureuse Vierge.
A raison de quoi l'on peut dire que c'est le livre du Cœur virginal et des célestes amours de la Mère de belle dilection. C'est un livre tout plein de divins oracles, qui nous annoncent que ce Cœur incomparable est tout embrasé d'amour vers Dieu et tout plein de charité vers nous. De tous ces oracles, j'en choisirai neuf seulement, qui, avec les trois précédents, fourniront les douze que je dois mettre ici. Voici le premier.
Fasciculus myrrhae Dilectus meus mihi inter ubera mea commorabitur : « Mon Bien-aimé m'est un bouquet de myrrhe que je porterai toujours entre mes mamelles et dans mon Coeur ».
Qui est-ce qui parle ici ? C'est la très sainte Vierge. Quel est ce Bien-aimé dont elle parle ?C'est son Fils unique et uniquement aimé. Pourquoi l'appelle-t-elle un bouquet de myrrhe ? Parce qu'elle le regarde comme crucifié et comme plongé dans un océan de mépris, d'injures, d'ignominies, d'angoisses, d'amertumes et de supplices très atroces.
Ce qui remplit aussi son Cœur maternel de tant d'amertumes, de douleurs et de souffrances, que l'on peut dire véritablement que ce Cœur désolé est une mer d'angoisses et de tribulations, selon ces paroles, qui s'appliquent à Jésus et à Marie : Magna est velut mare contritio tua : « Vos souffrances, ô Jésus, sont immenses, sans bornes et sans fond comme la mer » ; vos douleurs, ô Mère de Jésus, sont si excessives que, comme toutes les eaux des fontaines et des rivières ne sont qu'une goutte d'eau en comparaison de celles de la mer, ainsi toutes les afflictions et désolations qui ont été et seront jamais souffertes en ce monde, ne sont comme rien si on les compare aux vôtres.