Indéfectibilité et visibilité de l'Eglise au temps de la Grande Apostasie
Revue Sub Tuum Praesidium, n° 23 (10/1990)
EDITORIAL
DE LA DÉMONSTRATION THÉOLOGIQUE À LA PREUVE PROPHÉTIQUE
Les événements ecclésiastiques honteusement scandaleux, qui jalonnent la crise inouïe que traverse depuis trente ans de façon manifeste et extérieure l'Eglise militante, sont une terrible pierre d'achoppement pour le très grand nombre, et une profonde mise à l'épreuve des âmes baptisées dans l'Eglise Catholique.
Origine lointaine de la crise présente :
Cette crise n'est que l'aboutissement et l'éclatement extérieur d'un long mouvement d'apostasie générale, commencé implicitement comme tel par la Renaissance de l'esprit païen, poursuivi par la déchirure ouverte du Protestantisme et celle larvée et hypocrite du Jansénisme et du Régalisme, puis par la Révolte absolue de la Révolution menant au Laïcisme anti-Chrétien, ainsi qu'au Socialisme ou Etatisme, et à ses formes aiguës et totalitaires que sont le National-Socialisme et le Communisme.
Ce mouvement d'apostasie a affecté tant les individus, membres jusque là de l'Eglise, que les sociétés institutionnellement Chrétiennes jusqu'alors, en les coupant peu à peu de l'Unité Catholique et du Corps Mystique du Sauveur.
La crise n'est cependant devenue gravissime, et sans guère de précédent si ce n'est au temps de l'Arianisme, que lorsque le parti de l'apostasie a atteint les structures ecclésiastiques elles-mêmes. D'abord de manière larvée et cachée, en les contaminant par le Libéralisme et le Modernisme, puis de façon publique, quoique toujours très hypocrite, avec la révolution au grand jour de Vatican II.
Celle-ci n'a donc été que la manifestation extérieure et le parachèvement public de la contamination, puis de l'usurpation des structures ecclésiastiques par le parti de l'apostasie, marquant la temporaire victoire de la Franc-Maçonnerie, qui avait projeté dès la fin du XIXe.S. de faire la Révolution en tiare et en chape, marchant avec la Croix et la Bannière, pour que tous lui obéissent en croyant toujours se soumettre aux Clefs de Saint Pierre (cf.S.T.P. n° 3, p.33).