Saint Joseph intime

[Laetitia]

CHAPITRE CINQUIÈME

Les divines Gloires de saint Joseph.

La gloire c'est la renommée avec la louange : Clara notitia cum laude. La gloire divine c'est la renommée dans la cité de Dieu, accompagnée des louanges de cette divine Cité ; c'est, plus profondément encore, la renommée dans le Sein immense de Dieu et la louange que Dieu vous donne : Euge serve bone, intra in gau­dium Domini tui !

Et la gloire éternelle, c'est la participation à la gloire de Jésus, car Jésus et les siens seuls seront connus et loués par son père éternelle­ment.

Et celui-là sera le plus divinement glorieux à qui Jésus communiquera sa gloire le plus abondamment et aux titres les plus sacrés.

Le mystère de la gloire de Jésus a reflué, comme le mystère de ses douleurs, jusqu'aux origines du monde. Les anges en ont reçu les bienfaits (1) très précieux dans le ciel, et les prophètes et tous les saints de l'Ancienne Loi en ont entrevu des rayons dès cette vie.

Mais nul, parmi ces saints de l'Ancienne Loi, n'a participé, nul parmi ceux de la Nouvelle ne participera à la gloire de Jésus et à la gloire de Marie comme saint Joseph : c'est que nul n'y participera en père et en époux, digne par sa sainteté de ce double rôle prodigieux.

Mais avant d'être glorifié comme nul autre par la gloire de Jésus, il lui faut participer à sa mort et à sa sépulture.

Nous parlons, ô le plus aimant des saints, de mort, de sépulture, de gloire. Il me semble que la différence de ces mystères ne vous préoc­cupait guère, vous ne saviez qu'aimer Jésus, ai­mer Marie. Et c'est cet intime de votre mort, de votre descente aux enfers par la sépulture, de votre ascension, de votre résurrection, de votre gloire éternelle, que nous devons surtout admirer.

(1) De Jésus-Christ vient leur gloire essentielle, d'après les Scotistes; leur gloire accidentelle, d'après les Thomis­tes.

à suivre

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VINGT-HUITIÈME ÉLÉVATION

Les divines Gloires de saint Joseph (son Entrée dans la gloire).

Saint Joseph est entré dans sa gloire, par sa mort, sa sépulture, sa résurrection, son ascen­sion (Cf. SELDMAYR : Sum. Jos., nn. 1968 et ss).

Il a d'abord participé au mystère de la mort de Jésus. Tous les hommes passent par la mort, mais tous ne meurent pas dans le Seigneur, tous ne participent pas au mystère de la mort de Jésus. C'est horrible à penser : un mal aussi redouté que la mort s'aggrave, pour beaucoup d'âmes qui ne veulent pas aimer divinement, de la séparation éternelle d'avec Jésus-Christ et la Divinité.

Mais s'il y a, hélas ! beaucoup de morts étran­gères aux mystères de la mort de Jésus, il y en a beaucoup aussi qui lui sont unies. Et plus elles lui sont unies intimement, plus elles sont précieuses devant Dieu.

Aucune mort n'a été aussi proche - et phy­siquement, et par l'amour - de Jésus et de Marie que celle de saint Joseph. Aussi aucune n'a été si précieuse.

Être enseveli avec Jésus-Christ, communier au mystère de sa sépulture, c'est encore une condition de l'existence chrétienne, une phase de notre entrée dans la gloire, et nous nous demandons si pour saint Joseph la participation à ce mystère fut parfaite. Combien d'âmes, hélas ! pendant que leur corps est mis dans la tombe, sont précipitées dans l'abîme !

Enfin, pour que la gloire soit complète, il faut que nous participions aux mystères de la Résurrection et de l'Ascension de Jésus. Beau­coup ressusciteront, - tous les pécheurs impénitents, - non pour la vie éternelle, mais pour être jetés en corps comme en âme dans l'enfer ! Saint Joseph, qui avez participé, comme per­sonne, à la Résurrection et à l'Ascension de Jésus, obtenez que nous ressuscitions pour la vie et pour être élevés avec lui sur les nues dans le ciel.

à suivre

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I - MORT DE SAINT JOSEPH

Vous n'assisterez pas, ô Joseph, à la mort de Jésus et de Marie ; mais votre mort sera sainte et précieuse, à la ressemblance de leur mort. Elle sera une participation à la mort du Sau­veur.

Vous mourrez en présence, mieux que per­sonne, de Jésus et de Marie vous mourrez d'amour divin pour eux, vous mourrez enve­loppé de leur prière, et sous l'influence toute-puissante des mérites de Jésus.

Je vous vois mourir en leur présence, sous leurs yeux, entre leurs bras. Que cette pré­sence de Jésus et de Marie, visible, tangible, est précieuse ! Peut-être personne que vous n'a-t-il joui en mourant de cette double présence. Mais il est une autre présence mille fois plus pré­cieuse que celle-là et dont certainement per­sonne n'a été et ne sera jamais favorisé. C'est leur présence par l'amour filial et conjugal, et s'exprimant par les suprêmes témoignages du dévouement.

Jésus est là avec tout son amour si vraiment filial, qui, en regardant le Père céleste avec des transports enflammés, retombe et se repose avec des tendresses, des bienveillances incon­cevables, sur celui qui représenta sur la terre ce Père infiniment aimé, sur celui qui fut pour lui, en son nom, un père, et l'entoura de l'amour, de la protection et des soins les plus vraiment paternels.

Un Dieu, aimant en fils, après tant de bienfaits reçus, après tant de grâces prodiguées, dans ce dernier moment, avec toutes les reconnaissances, toutes les délicatesses, toutes les générosités d'un Dieu ! O Saint qui avez joui de cet amour unique, qui êtes mort sous les témoignages et les effusions suprêmes de cet amour, obtenez-nous pour l'heure de notre mort les suprêmes bénédictions de Jésus.

Et Marie est là, avec son amour, avec son cœur de vierge, de mère, d'épouse. Tous ses souvenirs de joie, de grâce, de douleurs, de sainteté, remontent à son Cœur et toutes les tendresses, toutes les reconnaissances... de la plus délicate, de la plus divinement aimante des épouses, se concentrent sur ce lit de mort. Par cet amour de Marie, obtenez-nous, ô Joseph, qu'elle nous aime et prie pour nous à l'heure de notre mort.

à suivre

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Ils sont là ! Et comme vous leur êtes aussi présent par votre amour, au moment où vous allez les quitter ! Je vénère en vous un amour inconcevable envers eux, qui répand ses der­nières clartés, qui jette ses dernières flammes : amour de père, amour d'époux, amour qui re­présente mieux que jamais l'amour du Père envers Jésus, l'amour de l'Esprit-Saint envers Marie... Amour si parfaitement virginal, amour déjà céleste..., amour qui se souvient d'ineffa­bles joies et d'ineffables souffrances, amour ravi de s'être dépensé sans compter, amour re­connaissant jusqu'au fond le plus intime de l'âme envers Celui qui vous a choisi pour père, envers Marie qui vous a choisi pour époux. Amour qui vous ferait donner mille fois votre vie pour eux, amour qui vous fait donner pour eux, en effet, bien plus que la vie : le bonheur de les posséder..., amour qui accepte pour eux cet exil bien plus douloureux que celui d'Égypte, parce qu'il Voit que le Père céleste doit se ma­nifester au monde par son Fils et qu'il faut pour cela que l'ombre de ce Père céleste disparaisse... Amour si profond pendant la vie, que « chaque ordre que vous donniez à Jésus ébranlait votre âme jusque dans son centre par les tressail­lements d'une crainte extatique », et « faisait prévoir comment, dans les ravissantes ardeurs de vos dernières années, vous deviez inévitable­ment devenir sa proie... » - « Amour qui vous avait apporté une joie trop pleine de profond respect pour être de l'agitation, mais faite pour accabler sous le poids du bonheur une âme qui n'eût pas été expressément choisie pour porter cet incomparable fardeau ( P. Faber : Bethl., t. II, p. 210 )... Amour qui, sous l'influence la plus particulière de l'Esprit de charité, est allé se développant toujours... Amour qui peu à peu a brisé vos organes à la fois si forts et si délicats... et qui en vient enfin à ce point que vous ne pouvez plus vivre et que, dans une dernière extase, votre âme s'exhale dans le Coeur de Jésus et dans le Coeur de Marie, laissant entre leurs mains bien-aimées votre corps si pur, si parfaitement dépensé, comme une victime, à les servir.

Ô saint Joseph, donnez-nous, surtout à l'heure de notre mort, un peu de votre amour.

à suivre

[Laetitia]

Et votre amour, vraie cause de votre mort, a jeté ainsi sa dernière flamme, atteint sa der­nière perfection, sous l'influence de Jésus et de Marie.

Vous mourez sous la lumière céleste de leurs derniers regards : regards du Fils le plus aimant, de l'Épouse la plus sainte. Vous mourez sous le charme et la divine édification de leurs der­nières paroles ; vous mourez dans la consola­tion de leurs suprêmes tendresses de Dieu et de Vierge des vierges. Vous mourez ravi par leurs promesses de prochaine réunion dans le ciel que Jésus vient ouvrir et dont Marie sera la Porte radieuse.

Vous mourez enveloppé dans les plus saintes et les plus ferventes prières de Marie, qui font descendre en vous les suprêmes bénédictions, la paix, l'abandon, l'espérance, l'amour...

Notre Extrême-Onction n'est point là encore, mais Celui qui va lui donner sa vertu, l'Oint de Dieu, le Christ que vous adorez comme votre Dieu et chérissez comme votre fils, vous prodigue l'onction des grâces les plus pacifiantes et les plus consolantes...

Notre Viatique n'est pas là, mais Jésus qu'il nous apporte est présent; il se fait votre force, votre joie. Dans le défilé de la mort tant redouté par les hommes, il est plus que jamais avec vous.

Car l'effet le plus merveilleux de la Commu­nion se produit en vous plus parfaitement qu'en personne. Celui qui mangera la chair de Jésus, Jésus demeurera en lui, et il demeurera en Jésus. Mais où trouverai-je cette compénétration, comme entre l'âme de Jésus et la vôtre ? Pré­lude de l'union incomparable entre vos âmes dans le ciel !

à suivre

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II - SÉPULTURE DE SAINT JOSEPH

Avec quel respect filial Jésus ensevelit ce corps qui s'est dépensé pour lui et pour Marie, ce visage qui lui rappelle son Père céleste, ces pieds qui se sont fatigués dans l'exil, ces mains qui se sont durcies dans le travail pour les nourrir tous les deux, ce cœur qui n'a battu que pour eux ! Et avec quel amour filial il le con­duit au tombeau ! Nous le verrons plus tard bénir Madeleine, parce que, en répandant des parfums sur sa tête, elle lui annonçait sa sé­pulture. Comme il bénissait la tombe de saint Joseph qui lui annonçait son Tombeau ! La béné­diction sans pareille de cette Tombe, c'est la pré­sence de Jésus et de Marie. Nous ne savons s'il est une autre sépulture qui ait eu Jésus et Marie pour assistants... Du moins n'en est-il point dont Jésus ait conduit le deuil en fils, et en fils le plus aimant, et Marie en épouse la plus divinement tendre et reconnaissante...

Mais le côté intime de cette sépulture me semble bien plus intéressant encore pour la piété. Votre âme, ô saint Joseph, ne peut encore entrer au ciel. Jésus la charge d'une mis­sion qui doit être si chère à votre amour ! Vous n'avez pu évangéliser aux hommes, sur la terre, les mystères que Dieu vous a confiés; vous les évangéliserez dans cette région mystérieuse, peuplée de tous les saints de l'Ancienne Loi, qu'on appelle les Limbes.

J'admirais l'amour, qui fut l'âme de votre vie, la cause de votre mort : comme ce même amour est bien l'âme aussi de votre mission d'Outre-Tombe ! C'est encore avec un amour paternel et un amour conjugal parfait que, dans la langue mystérieuse des anges, ou des âmes séparées de leur corps, vous parlez aux saints des Limbes, de Jésus et de Marie.

à suivre

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« Votre Rejeton, le Sauveur, disiez-vous à nos premiers Parents, qui doit écraser la tête du Serpent... j'ai vécu avec lui trente ans. » - « J'ai porté dans mes bras, disiez-vous à Jacob, le Messie annoncé par vous. » - « Ô Moïse, le grand Prophète semblable à vous va parler au monde, je viens de mourir entre ses bras, et il m'appelait son père. » - « La Vierge que vous entrevoyiez dans l'avenir enfantant l'Emmanuel, ô Isaïe, je l'ai vue de près, elle m'appe­lait son époux; j'ai accueilli comme mon fils son Fils adoré. J'ai possédé dans ma maison l'Emmanuel... J'ai nourri le Dieu Fort... Par amour pour moi, il m'a épargné de voir les tourments terribles dont vous avez fait le tableau. Bientôt il va sauver le monde, il va ouvrir le ciel... »

A cette « bonne nouvelle », depuis si long­temps attendue, et annoncée par un pareil témoin, une immense joie remplit les Limbes. Toutes les âmes, qui attendent là le Messie, tressaillent de reconnaissance, d'espérance et d'amour... ! Enfin le ciel va s'ouvrir. Béni soit celui qui nous annonce le Sauveur ! Béni soit l'Emmanuel qu'il a porté dans ses bras ! Bénie soit la Vierge son Épouse ! »

Et quand je songe à cette admiration, à ces bénédictions, à ces félicitations... il me semble que le culte de saint Joseph, inauguré à Nazareth par Jésus et Marie, commence dans l'Église in­visible des Limbes... en attendant qu'il gagne peu à peu l'Église de la terre, et, un jour, la ravisse tout entière d'un enthousiasme et d'un amour qui préluderont aux fêtes éternelles du ciel en son honneur.

Ainsi, dans son amour filial, dont il l'accom­pagne aux Limbes, Jésus fait-il participer saint Joseph au mystère de sa descente aux Enfers, que nous disons ou chantons tous les jours avec l'Église, sans le remarquer assez. Une dévotion bien complète à saint Joseph le suivra là comme à Nazareth, et le félicitera de son rôle paternel, et de l'amour filial de Jésus au-delà de la mort et du tombeau.

à suivre

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III - RÉSURRECTION ET ASCENSION DE SAINT JOSEPH

Il y a ainsi tout un monde de mystères intimes sur lesquels l'Évangile se tait, mais dont la piété peut essayer respectueusement de soulever le voile ! Le moyen encore de douter que Jésus n'ait été pressé par son amour de faire participer saint Joseph à sa résurrection plus parfaitement que tout autre saint ?

Il a daigné, l'Évangile nous le dit, choisir un bon nombre de saints : Multa corpora sancto­rum... (Matth. XXVII, 52, 53 ) pour leur communiquer à l'avance ce mystère. C'était par amour pour eux : parce que sans doute ils en étaient plus dignes que d'autres- Et c'était aussi pour qu'ils fussent, auprès de ceux dont ils étaient connus, des témoins irrécusables de sa résurrection.

Saint Paul nous dit que « des femmes reçu­rent par la résurrection leurs morts (Hebr. XI, 35 ) » : cela ne signifie pas seulement le fait matériel de la ré­surrection de leurs époux, mais nous dit aussi qu'elles purent les recevoir, jouir de leur céleste société, de leurs saintes paroles, de leur divine affection. Qu'il me semble alors touchant de son­ger à la céleste entrevue de saint Joseph ressus­cité avec la Très Sainte Vierge son Épouse ! O merveille de charité la plus parfaitement virgi­nale, et divinement conjugale !

à suivre

[Laetitia]

Mystère plus sublime encore, l'entrevue de saint Joseph avec Jésus ressuscité ! C'est là une merveille intime qu'il faut adorer en Notre-Sei­gneur plutôt que d'essayer d'en pénétrer les secrets tout d'amour paternel et filial.

Et, puisque notre piété seule ici peut nous guider, comment douterait-elle que Jésus n'ait communiqué, d'une manière à part, son mys­tère de l'Ascension à saint Joseph (1) ? Pendant que Marie, les apôtres et les disciples contem­plent Jésus s'élevant du Mont des Oliviers, il me semble voir Joseph au-dessus du céleste cortège des âmes sorties des Limbes, et dont plusieurs sont réunies à leur corps, au-dessus du cortège des anges descendus pour accueillir le Roi des rois qui fait son entrée dans son royaume du ciel. Jésus, dans son triomphe, est toujours le meilleur des fils : s'il a des bénédic­tions incomparables pour sa Mère qu'il laisse sur la terre, il a des communications sans pa­reilles de ses dons, - qu'il distribue dans son Ascension : dedit dona hominibus. (Eph., IV, 8), - pour celui qu'il a nommé sur la terre et nommera toujours du nom de père.

Tout cela semble bien simple quand on s'est fait une vraie idée du rôle de saint Joseph. Dieu a donné à ce grand saint une place à part à l'égard de Marie et de Jésus : place d'époux virginal de sa Mère, charge de père qui le repré­sente auprès de ce divin Fils.

Il est et sera toujours membre de la Sainte Famille, vénéré comme son chef, ayant près de Jésus et de Marie un rôle pour lequel la Pro­vidence n'a jamais songé ni aux saints, ni aux anges ; et ainsi a-t-il une part unique de joies, de souffrances, de grâce, de vie, de gloire, de béatitude divine. Dieu ne se contredit ni ne se repent dans ses dons. Et Jésus, après avoir ini­tié saint Joseph, mieux que personne, après Marie, à tous ses mystères de la terre, l'initie, plus parfaitement aussi que tous les anges et tous les saints, à ses mystères d'Outre-Tombe, à ses joies et à ses gloires dans le ciel, dans l'Église, dans les âmes.


(1) Sur la résurrection de saint Joseph et son entrée an ciel en corps et en âme lors de l'Ascension, cf. Summ. Joseph. : comment, après Origène, Clément d'Alexandrie, Saint Epiphane, Saint Jérôme, Bède, Saint Thomas, Cajetan, Saint Bernardin de Sienne, Suarez, Cornelius a Lapide, les théologiens de saint Joseph les plus récents soutiennent cette doctrine, tels Jean de carthagène : nn. 482 et s., nn. 554 et s. ; Élie de Sainte-Thérèse : nn. 1071 et s.; Seldmayr nn. 1975 et s.; Jean de Jésus Marie : nn. 2744 et s.

à suivre

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VINGT-NEUVIÈME ÉLÉVATION

Les divines Gloires de saint Joseph (Gloire dans le ciel).

Pour méditer l'association à part de saint Jo­seph aux mystères de la vie de Jésus et de Ma­rie, nous n'avons pas eu à sortir de l'idée de Sainte Famille dont il fait partie, dont il est le Chef; ou de l'idée d'ordre hypostatique auquel la volonté de Dieu l'a lié.

Pour méditer son association à leur gloire, nous n'avons qu'à suivre ces idées dans leurs rayonnements d'outre-Tombe. L'Ordre hypo­statique dure à jamais : qui donc en détacherait saint Joseph dans le ciel ? Est-ce que, en fêtant la Sainte Famille, l'Église fête seulement un souvenir ? Cette fête n'est-elle pas une fête actuelle, toujours actuelle ? « Que le Père du Juste exulte d'allégresse », chante l'Église dans l'Introït de la messe de la Sainte Famille : veut-elle dire seulement que saint Joseph a exulté dans le passé ? Et, quand elle implore pour nous la vue et la jouissance éternelles de la Sainte Famille : Fac nos Familiae Sanctae consortium consequi sempiternum (Première oraison de la messe de la S. F.), espère-t-elle que nous jouirons seulement d'un souve­nir ? Mais je reviendrai sur ces raisons, aussi graves que touchantes.

Nous n'avons pas, pour dire la gloire de saint Joseph, à sortir de ces idées très simples : d'Ordre hypostatique, de Sainte Famille. Nous n'avons pas, au fond, à sortir de l'Évangile. Quand nous disons Jésus, Marie, Joseph, que faisons-nous que répéter un mot de l'Évangile : Joseph virum Mariae de qua natus est Jesu. Jésus, Marie, Joseph ! L'Église redit à jamais. sur la terre ces trois noms réunis par les Évan­gélistes, le ciel les renvoie à la terre avec une joie triomphante : Jésus, Marie, Joseph ! Jésus Roi du ciel : à la première place ; Marie à la seconde ; Joseph à la troisième. En faveur de la gloire et des joies à part de saint Joseph dans le ciel, j'en appelle à la Sagesse et à l'Amour infini de Dieu.

à suivre