Les merveilles divines dans les àmes du purgatoire

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Monique
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XII MERVEILLE.


La Mère de Dieu, mère des âmes du purgatoire.

'' Je suis la mère du bel amour et de la sainte espérance.'' (Eccli. XXIV, 24.)

Ce beau nom de Mère des âmes du purgatoire, la Reine du Ciel se le donne à elle-même dans les révélations de sainte Brigitte: « Je suis, dit-elle à cette sainte, la mère de tous ceux qui sont dans le lieu de l'expiation, car mes prières adoucissent tous les châtiments qui leur sont infligés pour leurs fautes. »

Certainement si les saints du paradis peuvent par leur intercession obtenir la grâce de ces âmes, qui osera nier que Celle qui est appelée Sainte des Saints, Consolatrice des affligés, Mère de la Miséricorde, ne jouisse de ce privilège à un bien plus haut degré?

Saint Pierre Damien rapporte l'apparition d'une personne sortie du purgatoire, qui assurait que dans la fête de la glorieuse Assomption de Marie, il avait été délivré plus d'âmes qu'il n'y avait d'habitants à Rome. De plus, il raconte le mémorable exemple d'un prêtre à qui il fut donné de voir des choses merveilleuses dans la basilique de Sainte-Cécile. Il sembla à ce prêtre qu'il était tiré de son sommeil par un ami défunt, et conduit dans cette église.

Là, il aperçut une troupe de vierges saintes, Cécile, Agnès, Agathe, et autres, qui préparaient un trône magnifique sur lequel vint s'asseoir la Mère de Dieu, environnée d'anges et de bienheureux qui formaient sa cour. Cette grande Reine avait un visage majestueux et serein qui faisait la joie de la sainte et silencieuse assemblée. Alors parut une pauvre petite femme en habits négligés, mais ayant sur les épaules une fourrure précieuse, elle se mit humblement aux pieds de la céleste Reine, et les mains jointes, les yeux pleins de larmes, elle dit en soupirant: « Mère des miséricordes, au nom de votre ineffable bonté, je vous supplie d'avoir pitié du malheureux Jean Patricius qui vient de mourir, et qui souffre cruellement dans le purgatoire. » Trois fois elle répéta la même prière, et trois fois avec, plus de ferveur, sans recevoir aucune réponse. Enfin, elle éleva encore la voix et ajouta « Vous savez bien, ô très-compatissante Reine, que je suis cette mendiante qui, à la porte de votre plus grande basilique, demandait l'aumône dans le de l'hiver sans autre vêtement qu'un misérable haillon. Un jour, toute transie de froid j'implorai au nom de la Vierge Marie le bon Patricius qui se dépouilla aussitôt de cette précieuse fourrure pour me la donner. Une si grande charité faite en votre nom mérite bien quelque indulgence? »
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Monique
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A cette touchante prière, la Reine du Ciel jeta sur la suppliante un regard plein d'amour: « L'homme pour lequel tu pries, lui répondit-elle, est condamné pour longtemps à cause de ses nombreuses et graves fautes; mais comme il a eu deux vertus spéciales: la miséricorde envers les pauvres, et la dévotion de fournir l'huile qui brûlait devant mes autels, je veux user d'indulgence. »

Les autres saints qui étaient présents, intercédèrent a leur tour. Marie ordonna qu'on conduisit Patricius au milieu de l'assemblée. Aussitôt une troupe de démons le présentèrent, pâle, épuisé, chargé de chaînes.

Marie commanda aux esprits infernaux de le délier à l'instant, et de le mettre en liberté, afin qu'il pût se joindre aux bienheureux qui formaient la couronne de son trône. Cet ordre exécuté, la Mère de Dieu disparut avec son glorieux cortège.

Le prêtre, qui avait été favorisé de cette vision, prêcha toute sa vie la clémence de la divine Marie, envers les pauvres âmes qui ont été charitables et qui l'ont honorée.

( V. Pierre Damien, Opusc. 34. c. 4; Théophile Raynaud, Heter. Spirit., 2e partie, sect. 3, 2e point, q. 2.)
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Monique
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XIII MERVEILLE.


Dieu accorde à ses saints de grandes grâces en faveur des âmes du purgatoire.

Le Seigneur a exalté son serviteur: il m'exaucera lorsque je crierai vers lui. (Ps. IV. 4.)


Je ne veux pas examiner ici comment et par quels suffrages les saints du paradis peuvent secourir les Âmes du purgatoire.

Saint Augustin, saint Thomas et tous les maîtres de la théologie, nous enseignent que les bienheureux sont très-puissants et qu'ils obtiennent par voie de supplication, la délivrance des âmes du purgatoire.

Après un tel témoignage, je crois qu'il suffira de rapporter comme preuve, l'exemple de Dagobert le, roi de France. Le Père Théophile Raynaud nous assure que cette histoire a été représentée sur la pierre sépulcrale du prince dans l'église de saint Denis. C'est ce même Dagobert qui a fait bâtir cette magnifique basilique où depuis ont été ensevelis tous les rois très-chrétiens.

Ansoald, évêque de Poitiers, avait fait le voyage de Sicile pour une ambassade, et quelques affaires concernant son église. Sa mission terminée, comme il revenait à Marseille, il fut surpris par une tempête qui le contraignit d'aborder à une petite île presque déserte où vivait un fervent anachorète, nommé Jean, qui était en grande réputation de sainteté. On venait de loin se recommander à ses prières qui obtenaient du ciel beaucoup de grâces. Ansoald quittant son navire, entra dans le pauvre ermitage et se mit à parler avec le solitaire des choses de Dieu, spécialement de la gloire du paradis. Après ces pieux et consolants entretiens, Jean s'informa du pays de l'évêque, du motif de son voyage. Quand il eut appris qu'il était de France et qu'il y rentrait, il lui demanda s'il connaissait la vie édifiante du roi Dagobert. « Parfaitement, » répondit le prélat, et il raconta que ce prince après ses premières guerres s'était adonné à une grande piété, qu'il propageait le culte divin, élevait de somptueuses basiliques. Il parlait encore lorsque l'ermite l'interrompit: « Votre prince, dit-il, est passé à une meilleure vie. » Comme preuve de la vérité de cette nouvelle, il lui raconta la vision qu'il avait eue. Un matin, que, fatigué de ses longues veilles il s'était laissé surprendre par un doux sommeil, il vit apparaître un vénérable personnage aux cheveux blancs, qui lui dit- « Levez-vous promptement, et implorez la divine Miséricorde en faveur du roi Dagobert dont l'âme est sortie aujourd'hui même de son corps. »
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Monique
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Le serviteur de Dieu avait à peine commencé sa prière, qu'il aperçut sur les flots de la mer une troupe de monstres infernaux qui conduisaient le roi dans une barque. Ils le poussaient avec furie vers une île volcanique tout en feu; et le menaçant avec des cris épouvantables, ils le frappaient avec cruauté et le tourmentaient de mille manières. Ce prince infortuné appelait a son secours avec des paroles suppliantes, le saint évêque Martin et les glorieux martyrs Denis et Maurice, qu'il avait honorés d'une manière particulière et auxquels il avait élevé trois magnifiques églises.

Mais voici que le ciel s'obscurcit; d'horribles éclairs sillonnent la nue, la foudre éclate et frappe les démons au visage. Au milieu de la tempête, trois personnages vêtus de blanc, environnés d'une lumière éclatante, s'approchent du roi et le considèrent avec un visage plein de mansuétude et de sérénité. « Ah ! qui êtes-vous?» leur demanda Dagobert. Ils répondent qu'ils sont Denis, Maurice et Martin, accourus à son appel pour le sauver du péril et le conduire à l'éternelle félicité.

Aussitôt les trois saints, se retournant vers les esprits infernaux, les menacent et les mettent en fuite; puis ils embrassent tendrement la victime qu'ils ont arrachée à la rage de ses bourreaux, et l'emportent triomphalement au ciel en chantant avec une douce mélodie: « Bienheureux Seigneur celui que vous avez choisi et attiré à vous ! Il habitera dans vos parvis; il sera rassasié des biens de votre maison; votre demeure est sainte, et on l'admire parce que les justes seuls y sont reçus. »

Le récit de cet événement, que l'évêque de Poitiers nous a religieusement transmis, a été retracé sur le marbre de la basilique de Saint-Denis, afin que la mémoire en fût conservée, et que les princes apprissent à honorer les saints afin de les avoir pour protecteurs dans les périls de la vie et après la mort.

(V. Le chroniqueur bénédictin du XIe siècle, Aymon, Histoire des Français, liv. IV, ch. 24; Raynaud, Heter. Spirit., 3e p., sect. 3, 4e point, q. 2.
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XIV MERVEILLE.


Les prières d'un saint délivrent beaucoup d'âmes du purgatoire.

Dieu vous enverra son secours du fond du sanctuaire. (Ps.XIX, 3.)

Puisque nous avons parlé de la puissante intercession des saints en faveur des âmes souffrantes, il ne sera pas inutile de rappeler ici la grâce singulière qui fut accordée à Jean de Nivelle, chanoine de la cathédrale de Liège. Thomas de Catimpré raconte et loue sans réserve, les œuvres admirables de salut qu'opéra ce pieux personnage.

Mais citons seulement ce qui a rapport à notre sujet.
Un zélé prédicateur prêchant un jour dans une église d'Angleterre, parlait avec la plus grande véhémence contre ces impies qui osent par leurs crimes, outrager en face la Majesté divine. Une femme du monde, coupable des plus graves désordres, assistait à ce sermon; elle y fut si vivement touchée par la grâce, et elle conçut une telle horreur des crimes de sa vie, que tout-à-coup, interrompant le prédicateur ; elle s'écria tout en larmes:

« Mon Père, la confession vite vite, pour cette malheureuse pécheresse. »

Celui-ci, tout en admirant un semblable courage, l'invita cependant à se taire jusqu'à la fin du sermon, pour ne pas troubler le recueillement de l'auditoire. Elle se tut quelques moments, mais la contrition prenait un tel accroissement dans son cœur, qu'elle s'écria de nouveau:

« De grâce ! serviteur de Dieu, descendez vite pour me donner l'absolution de mes énormes crimes. »

Le prêtre lui imposa encore silence, ajoutant qu'il ne lui restait que peu de choses à dire, et qu'immédiatement il l'entendrait et lui donnerait l'absolution. Il récapitulait brièvement ce qu'il avait dit de la gravité du péché, lorsque cette femme se leva et recommença ses cris:

« Tout de suite, mon Père, tout de suite, la douleur me brise et je me meurs...»

En effet, elle tomba sur le pavé de l'église, et expira à l'instant.

Grande fut la stupeur du peuple, et plus encore celle du prédicateur; il déplorait de ne pas s'être rendu plus tôt aux instances de cette pauvre pécheresse. Après ce premier moment de trouble, il pria ses auditeurs de conjurer la divine Miséricorde d'avoir pitié de cette pauvre âme et de daigner révéler en quel état elle se trouvait, afin de lui obtenir quelques suffrages si elle en avait besoin. Dès qu'il fut rentré dans son monastère, il s'enferma dans sa cellule pendant trois jours qu'il passa tout entiers dans la prière, sans prendre ni repos ni nourriture. La troisième nuit, la défunte lui apparut toute glorieuse, vêtue d'un manteau blanc, le visage rayonnant de joie. Elle lui dit: « Voici la pécheresse pour laquelle vous faites tant de prières; je suis délivrée des peines que m'avaient méritées mes innombrables fautes. Grâces éternelles soient rendues au Seigneur qui a usé d'une si prompte miséricorde envers moi; changez vos prières en remerciements; je m'envole au séjour des félicités infinies où je serai votre reconnaissante protectrice. » Comme le prédicateur craignait d'être le jouet d'une illusion, l'âme ajouta: « Afin que vous ne doutiez plus de la vérité de cette apparition, voici un signe certain auquel vous reconnaîtrez la vérité: aujourd'hui même est passé à la vie bienheureuse, le grand serviteur de Dieu, Jean de Nivelle chanoine de Liège. »
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Jean de Nivelle chanoine de Liège. Comme il a été toute sa vie le bienfaiteur des pauvres, les secourant par d'abondantes aumônes et autres œuvres de charité il a obtenu de Dieu la grâce de délivrer un grand nombre d'âmes et de les conduire avec lui au ciel. Car tandis que les anges le portaient dans la céleste Jérusalem il aperçut le gouffre du purgatoire et au milieu des flammes un grand nombre de ceux qu'il avait convertis à la pénitence. Alors il s'est adressé à la divine Miséricorde la suppliant au nom des mérites de Jésus-Christ, de lui accorder la grâce de ces pauvres captifs. Il fut si promptement exaucé, qu'a l'instant même, une grande multitude d'âmes délivré de leurs chaînes, escortèrent le libérateur dans son triomphe.

J'ai été du nombre de ces privilégiées; mais avant de monter au céleste royaume, il m'a été accordé de venir vous témoigner ma gratitude, et pour vos paroles qui ont pénétré mon coeur de contrition, et pour vos prières qui ont obtenu ma délivrance. » Puis la vision disparut. Le Père, afin d'avoir la preuve complète de cet événement, s'empressa d'écrire à Liège, et il reçut des chanoines l'assurance que, précisément à l'heure de l'apparition, le vénérable Jean avait quitté ce monde.

Voyez, conclut ici l'historien, voyez, de quelle gloire sont jugés dignes, ceux qui emploient le temps de leur existence à travailler au salut du prochain.
(V. Thomas de Catimpré, Apum, liv. II, chap. 31, n. 5.)


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XV MERVEILLE.


La peine transférée d'un défunt à un vivant.

Le juste condamne du fond de son sépulcre les impies qui vivent encore (Sap., IV, 16.)


Rien des enfants, bien des héritiers, sont ingrats envers leurs parents et leurs bienfaiteurs.
Thomas de Catimpré nous cite un exemple qui peut servir de leçon à tous.

Pendant les célèbres guerres de Charlemagne, un valeureux soldat avait servi pendant de longues années dans les emploi.; les plus honorables. Il s'était contenté de sa paye, il n'avait commis aucun acte de rapine, et au milieu du tumulte des camps, il avait vécu en bon chrétien. Toutefois sa vie n'avait pas été exempte des fautes ordinaires aux gens de sa profession. Ayant blanchi sous le casque, courbé sous le poids des an nées aussi bien que des armes, il tomba gravement malade. Pressentant une mort prochaine, il appela auprès de son lit un neveu orphelin auquel il avait servi de père, et lui dit: « J'ai dépensé soixante ans au service de mon roi et je n'ai pas acquis un pouce de terrain; je ne pourrai te léguer en testament que mes armes et mon cheval. Je te recommande, je te prie pour l'affection que tu me portes, de vendre cet animal, et d'en distribuer le prix à des prêtres afin qu'ils offrent pour moi le saint sacrifice, et aux pauvres afin qu'ils me secourent par leurs prières. »

Le neveu, ému de ce langage, promit d'accomplir ponctuellement et sans délai cette dernière volonté. J)ès que son oncle eut expiré, il prit le cheval avec tous ses harnais et l'emmena chez lui. Il trouva la bête bien belle, s'y affectionna et voulut d'abord s'en servir pour quelques petits voyages. Comme elle était douce, vive, élégante, il ne voulut pas s'en priver de sitôt, soit qu'il ne se crût pas obligé d'exécuter tout de suite la volonté de son oncle, soit parce qu'il pensait satisfaire à sa dette en appliquant aux pauvres le prix des armes auxquelles il tenait moins, et qui étaient loin d'avoir la valeur du cheval. Il tarda tant, qu'il finit par étouffer les remords qui le pressaient de remplir sa promesse; ainsi sans égard pour son parent et bienfaiteur, il se conduisit comme s'il ne l'avait point connu, et comme s'il ne lui restait rien de lui.
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Six mois s'étaient écoulés lorsqu'un matin, le défunt lui apparaît et lui adresse les plus amers reproches. « Ah! ingrat, lui dit-il, tu n'as eu aucun souci de faire pour mon âme ce que je te demandais avec justice, et que tu me promis à mes derniers moments. A cause de cette injuste omission, il m'a fallu endurer des supplices inexprimables dans le purgatoire. Maintenant Dieu a eu pitié de moi, il a brisé mes chaînes, et je m'envole au séjour des éternelles félicités. Mais par un juste jugement, tu mourras bientôt, et ton âme ira dans le purgatoire pour souffrir à ma place autant de temps qu'il m'en restait à faire si Dieu n'avait usé envers moi d'une grande indulgence. Outre ce châtiment, il te faudra encore expier tes propres fautes. »

A ces mots, il disparut. Comme il l'avait prédit, ce jeune homme ne tarda pas à tomber dangereusement malade. Il appelle un prêtre, confesse ses péchés, raconte sa vision et les menaces qui lui ont été faites; puis aussitôt il expire.....pour commencer à souffrir dans le purgatoire les tourments dont son oncle avait été délivré par la miséricorde de Dieu.

Une telle ingratitude, une telle injustice envers des parents ou des bienfaiteurs, fait observer ici l'historien, déplaît tant au Seigneur que, souvent, il condamne les ingrats aux peines qui étaient réservées à leurs bienfaiteurs défunts.

(V, Thomas de Catimpré, Apum, liv. ii, ch. 53, n. 25.)
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XVI MERVEILLE.


Secourir les âmes du purgatoire, c'est se délivrer soi-même de beaucoup de maux.

Bienheureux celui qui a l'intelligence des besoins du pauvre; au jour mauvais Dieu le délivrera (Ps. XL, 1.)


Ce verset de l'office des morts est appliqué non-seulement par les docteurs, mais encore par l'Eglise elle-même, à ceux qui sont miséricordieux envers les défunts.

En effet ces pauvres Âmes sont dans une complète indigence, et dignes de toute compassion, puisqu'elles ne peuvent rien pour elles-mêmes; aussi réclament-elles nos suffrages avec une vive instance, nous promettant d'ailleurs de grands soulagements dans nos afflictions. Nous avons rapporté plusieurs traits de cette reconnaissance: en voici un nouveau.

Vers l'an 1649, Guillaume Freyssen, célèbre libraire de Cologne, ayant obtenu par l'intercession des défunts, deux grâces signalées, écrivit au Père Jacques Montfort, de la Compagnie de Jésus, grand promoteur de cette dévotion par son précieux livre: De misericordia fidelibus defunctis exhibendu, une lettre que nous citons textuellement:

Je vous écris, mon révérend Père, pour vous faire part de la miraculeuse guérison de mon petit enfant et de mon épouse. Un jour de fête, que j'étais tout occupé à lire votre livre De la charité envers les fidèles défunts, dont vous m'avez confié l'impression, on vint m'avertir que mon enfant de quatre ans était atteint d'une grave maladie qui mettait ses jours en danger. Les médecins en désespéraient, et déjà on pensait aux préparatifs de ses funérailles.
Je conçus l'espoir que je pourrais le sauver en faisant un vœu en faveur des âmes du purgatoire. De bon matin, je me rendis à l'église et je suppliai avec une grande ferveur la divine Miséricorde de m'exaucer, et je fis vœu de distribuer gratuitement cent exemplaires du livre De misericordia fidelibus defunctis exhibendu , à des religieux et à des prêtres, afin que cette lecture excitât en eux un saint zèle pour le soulagement des âmes du purgatoire.

Plein d'espérance, je rentrai à la maison et je trouvai l'état de mon fils déjà amélioré; il demandait de la nourriture quoique depuis plusieurs jours il ne pût avaler même une goutte d'eau. Le lendemain il fut parfaitement guéri, il se leva, fit une promenade, et mangea comme s'il n'avait jamais souffert.
Convaincu que le Ciel m'avait exaucé, je pris les cent volumes que je portai aux Pères du collège de la Compagnie, les priant d'en accepter quelques exemplaires et de distribuer le reste aux ordres religieux et aux ecclésiastiques, afin qu'ils apprissent la grâce que j'avais reçue, et qu'ils fussent encouragés à soulager les défunts.
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Monique
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Trois semaines ne s'étaient pas écoulées, qu'un autre accident, non moins grave, vint fondre sur moi. Ma femme, en rentrant à la maison, fut saisie d'un tremblement de tous ses membres, qui la jetait à terre et la faisait évanouir. Peu à peu les paroxysmes augmentèrent jusqu'à lui ôter l'appétit et même la parole. Tous les remèdes furent inutiles; le mal fit des progrès si rapides que la malade fut bientôt aux portes de la tombe.

Le confesseur qui l'assistait, ayant perdu toute espérance, m'exhortait à me soumettre à la divine Volonté qui appelait mon épouse au paradis. Pour moi, après mon expérience de la protection des âmes du purgatoire, loin de me décourager, j'espérais une guérison. Je retournai à la même église,et, prosterné devant l'autel du Saint-Sacrement, je renouvelai mes supplications avec toute l'ardeur que me suggérait mon affection pour ma compagne. 0 Seigneur, disais-je, les grâces de votre miséricorde sont inépuisables; au nom de votre infinie bonté, ne permettez pas que la mort de mon épouse arrache de mon cœur la consolation que vous y avez mise en me rendant mon fils.

Je fis vœu de distribuer cette fois, deux cents exemplaires du même livre afin d'engager un plus grand nombre de personnes à secourir les défunts. Puis je suppliai ces âmes d'avoir pitié de moi, d'unir leurs prières aux miennes, en considération du désir que j'avais toujours eu, de les délivrer Ma prière finie, comme je revenais à la maison, vois accourir au-devant de moi mes domestiques; ils m'annoncent tout joyeux, que ma femme éprouve un soulagement notable, qu'elle ouvre les yeux et qu'elle parle. Je cours m'en assurer par moi-même. Je lui présente des aliments, elle les mange avec plaisir. Peu de jours après, elle était si parfaitement guérie, qu'elle vint avec moi rendre grâces au divin Dispensateur de tant de bienfaits. Je ne différai point à remplir ma promesse; je portai mes livres aux Pères du collège, aux Dominicains, aux autres religieux, et je les priai de les répandre, afin que les âmes souffrantes pussent recueillir de nombreux suffrages.

« Que votre Révérence accorde une foi entière à ce récit. Dieu est témoin que je dis la vérité. Aidez-moi, mon Père, à remercier le Seigneur de ces deux miracles. »

Ce simple exposé fait naître assez de réflexions pour qu'il soit inutile d'ajouter une seule parole.

( V. Jacques Hautin, S, J, Pateus defunct. I c. 5 art. 3.)
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