Du jeûne et de l'abstinence

Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »


                                                              La loi du jeûne et de l'abstinence.


                L'abstinence.

La loi de l'abstinence défend de manger de la viande et du jus de viande, mais non pas des œufs, des laitages et de tous les condiments tirés de la graisse des animaux.


                Le jeûne.

§ 1. La loi du jeûne prescrit qu'il ne soit fait qu'un repas par jour; mais elle ne défend pas de prendre un peu de nourriture matin et soir, en observant toutefois la coutume approuvée des lieux, relativement à la quantité et à la qualité des aliments.

§ 2. Il n'est pas défendu de consommer viandes et poissons au même repas; ni de remplacer la réfection du soir par celle de midi.


                Les jours de jeûne et d'abstinence.

§ 1. Il y a des jours où seule l'abstinence est prescrite : ce sont les vendredis de chaque semaine.
(Autrefois l’abstinence était prescrite pendant les trois jours des Rogations.)

§ 2. Il y a des jours où sont prescrits à la fois le jeûne et l'abstinence :
ce sont :                
                                                le mercredi des Cendres,
                                                les vendredis et samedis de Carême,
                                                les jours des Quatre-Temps
; mercredi, vendredi et samedi
                                                                après le troisième dimanche de l'Avent
                                                                après le premier dimanche de Carême
                                                                après le dimanche de la Pentecôte
                                                                après l'exaltation de la sainte Croix

                                                les vigiles de :
                                                                la Pentecôte,
                                                                la Toussaint,
                                                                l'Immaculée Conception
, (le 25 juillet 1957, Pie XII transfère le jeûne et l’abstinence de la vigile de l’Assomption (14 août) à la veille de l’Immaculée-Conception (7 décembre))
                                                                Noël (Un indult du 27 août 1957 est venu, mais pour la France seulement, transférer la Vigile de Noël, du 24 au 23 décembre. Lorsque le 23 décembre est un dimanche, la vigile est reportée au 22.).

§ 3. Il y a enfin des jours où seul le jeûne est prescrit ; ce sont tous les jours du Carême (autres que le mercredi des Cendres, les vendredi et samedi de chaque semaine).

§ 4. La loi de l'abstinence, ou la loi de l'abstinence et du jeûne, ou la loi du jeûne seulement, cesse d'obliger les dimanches et jours de fête de précepte, sauf quand ces fêtes tombent en carême, et les vigiles n'ont pas à être anticipées (sauf pour la vigile de Noël, si le 23 tombe un dimanche, la vigile est reportée au 22); l'obligation disparaît de même le Samedi Saint après midi.


                Les sujets de la loi.

§ 1. Sont obligés par la loi de l'abstinence tous ceux qui ont atteint sept ans révolus.

§ 2. Par la loi du jeûne, ceux qui ont accompli leur vingt et unième année, et ce jusqu'au commencement de leur soixantième.
Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »


Nécessité du jeûne et de l'abstinence.
Abbé Barbier, [i]Les trésors de Cornélius a Lapide, extraits de ses commentaires sur l'Écriture Sainte[/i], Paris 1876, tome II, pp. 629 s a écrit :
Soit dans l'ancienne loi, soit dans la nouvelle, Dieu ordonne le jeûne..... L’Église en fait un précepte..... Otez le bois du feu, si vous voulez arrêter la flamme, dit un poète :

                                                        Subtrahe ligna foco, si vis restinguere flammam.

Or, la concupiscence est un feu dévorant. Il faut donc faire jeûner la chair.....
Il vaut beaucoup mieux pour vous, dit saint Jérôme, que votre estomac souffre plutôt que votre âme ; il vaut beaucoup mieux commander à la chair que de lui obéir, chanceler des pieds que de s'exposer à tomber dans l'impureté. C'est par la rigueur des jeûnes et des veilles qu'on repousse les traits empoisonnés du démon : celui qui vit dans la délices est mort (1).

Platon lui-même défendait de manger deux fois le jour, et de se rassasier (Lib. De Legib.).

Nécessité du jeûne et de l'abstinence pour éviter le péché.....
Nécessité du jeûne et de l'abstinence pour expier le péché commis.....
Nécessité du jeûne et de l'abstinence pour vaincre et repousser le démon.

D'où vient que nous n'avons pu chasser ce démon, disaient les disciples à J. C. ? Il leur répondit : Ces démons ne peuvent être chassés que par la prière et le jeûne : Quare nos non potuimus ejicere eum ? Et dixit illis : Hoc genus in nullo potest exire, nisi in oratione et jejunio (Marc. IX. 27. 28).

Il est impossible d'être chaste si l'on n'est mortifié.

Le jeûne est d'obligation sous peine de péché mortel, dès l'âge de vingt et un ans, à moins que des raisons légitimes n'en dispensent.

(1) Multo melius est stomachum te dolere, quam mentem ; imperare corpori, quam servire ; gressu vacillare quam pudicitia. Ardentes diaboli sagittae, jejuniorum et vigiliarum rigore, retorquendae sunt : quae in delicis est, vivens, mortua est (Epist.)
Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »

Exemples de jeûne et d'abstinence.
Abbé Barbier, [i]Les trésors de Cornélius a Lapide, extraits de ses commentaires sur l'Écriture Sainte[/i], Paris 1876, tome II, pp. 629 s a écrit :
Les exemples que nous avons du jeûne et de l'abstinence nous en prouvent la nécessité.

Moïse, Elie, J.C., jeûnent quarante jours. C'est à l'exemple de ces jeûnes que l’Église a établi le jeûne de quarante jours du carême.

Les premiers chrétiens jeûnaient tous les jours, et ne prenaient qu'un seul repas, qui avait lieu vers le coucher du soleil.

Les ermites, les anachorètes jeûnaient constamment. Dans tous les siècles les religieux ont jeûné. Les vrais fidèles ont toujours été exacts à jeûner. Judith jeûne ; Esther, assise sur le trône, jeûne. Les Juifs avaient leurs jeûnes. Les mahométans eux-mêmes ont leur jeûnes qu'ils observent exactement.

Jean-Baptiste, dans le désert, jeûne et fait abstinence tous les jours pendant trente ans ; sa nourriture consistait en miel sauvage et en sauterelles. Tous les Ninivites, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, depuis le plus jeune jusqu'au plus vieux, depuis le plus pauvre jusqu'au roi, font un jeûne rigoureux ; ils font même jeûner les animaux. ...

Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »

Excellence du jeûne, ses admirables effets et ses avantages.
Abbé Barbier, [i]Les trésors de Cornélius a Lapide, extraits de ses commentaires sur l'Écriture Sainte[/i], Paris 1876, tome II, pp. 629 s a écrit :
Le jeûne, dit saint Léon, produit les pensées chastes, les volontés raisonnables et droites, les conseils les plus salutaires : par cette affliction volontaire, la chair meurt aux concupiscences, et l'esprit se renouvelle par les vertus (1).

Écoutez saint Ambroise : Qu'est-ce que le jeûne ? Le jeûne est la nourriture de l'âme, l'aliment de l'esprit. Le jeûne est la vie des anges ; le jeûne est la mort au péché, la destruction des crimes, le remède du salut, la source de la grâce, le fondement de la chasteté. Par le jeûne on va promptement à Dieu (2).

Le jeûne, dit saint Ephrem, est le char qui mène au ciel. Le jeûne suscite les prophètes, apprend la sagesse aux législateurs. Le jeûne est un parfait gardien de l'âme, il cohabite avec le corps sans lui nuire. Le jeûne est une arme à toute épreuve pour les vaillants soldats et les intrépides athlètes. Le jeûne résiste aux tentations ; il donne l'onction à la piété. Le jeûne éteint la violence du feu, ferme la gueule des lions, dirige les prières vers le ciel. L'abstinence est la mère de la sainteté, la discipline de la jeunesse, l'ornement des vieillards (3).

Le jeûne, dit saint Jérôme, est non-seulement une vertu parfaite mais il est le fondement des autres vertus ; il est la sanctification de la pureté, la prudence, vertus sans lesquelles personne ne peut voir Dieu (4).

La faim, dit saint Ambroise, est l'amie de la virginité, l'ennemie de la luxure ; mais les excès de table étouffent la chasteté, nourrissent les passions : Fames amica est virginitati, inimica lasciviae ; suturitas vero prodigit castitatem, nutrir illecebram (Serm. de Quadrag.).

Ainsi que le soldas n'est rien sans armes, dit saint Chrysostome, et que les armes ne sont rien sans le soldat ; de même l'oraison n'est rien sans le jeûne, ni le jeûne sans l'oraison : Sicut nec miles sine armis est aliquid, nec arma sine milite ; ita nec oratio sine jejunio, nec jejunium sine oratione (In Matth., c. VI).

Le jeûne, dit saint Basile, rend les hommes semblables aux anges : Jejunium est similitudo hominum cum angelis (De Jejun.).

Le jeûne est la nourriture de l'âme, dit saint Chrysostome : Jejunium est alimentum animae (In Matth., c. VI).


(1) De abstinentia prodeunt castae cogitationes, rationabiles voluntates, salubriora consilia, ac per voluntaris afflictiones, caro concupiscentiis moritur, virtutibus spiritus innovatur (Serm. II de Jejunio decim. Mensis).

(2) Quid est jejunium nisi substantia et imago caelestis ? Jejunium refectio animae, cibus mentis est. Jejunium vita est angelorum ; jejunium culpae mors, excidium delictorum, reledium salutis, radix gratiae, fundamentum est castitatis. Hoc ad Deum citius gradu pervenitur (De Elia et jejun., c. III)

(3) Jejunium est vehiculum ad caelum. Jejunium prophetas suscitat, legislatores sapientiam docet. Jejunium bona animae custodia, et securus corporis cohabitator. Jejunium strenuis militibus telum, athletisque exercitum.Jejunium tentationes retundit, ad pietatem inungit. Jejunium ignis virtutem exstinguit, ora leonum obturavit, orationes in caelum dirigit. Jejunium mater est sanctitatis, juventutis disciplina, ornamentum senibus (De Jejun., c. IX).

(4) Jejunium non solum perfecta est virtus, sed et caeterarum virtutum fundamentum est, et sanctificatio, et pudicitia, atque prudentia, sine qua nemo videbit Deum (Lib. II ad Demetrias.).

Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »

Excellence du jeûne, ses admirables effets et ses avantages.
Abbé Barbier, [i]Les trésors de Cornélius a Lapide, extraits de ses commentaires sur l'Écriture Sainte[/i], Paris 1876, tome II, pp. 629 s a écrit :

Le jeûne, dit encore saint Chrysostome, purifie l'âme, soulage les sens, soumet la chair à l'esprit, rend le cœur contrit et humilié, dissipe les nuages de la concupiscence, éteint les ardeurs des passions brûlantes, allume le flambeau de la chasteté (1).

Voyez ce qu'opère le jeûne, dit saint Athanase ; il guérit les maladies, il calme l'impétuosité du sang, il met les démons en fuite, il chasse les mauvaises pensées, il rend l'âme plus belle et plus blanche, le cœur plus pur, le corps plus sain et plus robuste (2).

C'est par le jeûne qu'Elie monte au ciel, comme sur un char de triomphe, dit saint Ambroise : Hoc gradu tanquam curru, ascendit Elias (De Elia et jejun.).

Nous savons, dit saint Pierre de Ravenne, que le jeûne est la forteresse de Dieu, le camp de J. C., le rempart inexpugnable du Saint-Esprit, l'étendard de la foi, le signe de la chasteté, le trophée de la sainteté : Jejunium scimus esse Dei arcem, Christii castrum, murum Spiritus Sancti, vexillum fidei, castitatis signum, sanctitatis trophaum (Serm. De Jejun.).

Puisque c'est la gourmandise qui nous sa fait perdre les joies du paradis, dit saint Grégoire, efforçons-nous de les reconquérir par le jeûne et l'abstinence : Quoniam a paradisi gaudio per cibum cecidimus, quantum possumus, per abstinentiam resurgamus (Homil. De Jejun.).



(1) Jejunium purgat mentem, sublevat sensum, carnem spiritui subjicit, cor facit contritum et et humiliatum ; concupiscentiae nebulas dispergit, libidinum ardorez exstinguit, castitatis lumen accendit (In cap. VI Matth.).

(2) Vide quid faciat jejunium : morbos sanat, distillationes exsiccat, daemones fugat, malas cogitationes expellit, mentem reddit nitidiorem, cor purgatius, et corpus salubrius (Lib. I de Virgin.).

Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »

Excellence du jeûne, ses admirables effets et ses avantages.
Abbé Barbier, [i]Les trésors de Cornélius a Lapide, extraits de ses commentaires sur l'Écriture Sainte[/i], Paris 1876, tome II, pp. 629 s a écrit :

Qui a rendu Samson si fort et invincible ? dit saint Basile. N'est-ce pas le jeûne par lequel sa mère mérite de la concevoir ? C'est le jeûne qui l'a conçu, c'est le jeûne qui l'a nourri, c'est le jeûne qui en fait un prodige de force (1).

Le jeûne, ajoute ce grand docteur, engendre les prophètes, et ajoute à la force des forts ; le jeûne donne la sagesse à ceux qui font les lois ; il est l'armure de ceux qui combattent vaillamment. C'est le jeûne qui a fait la force de Samson, et tant qu'il a été fidèle à le garder, il a renversé dans chaque combat des milliers d'ennemis, il a enlevé les portes des villes, les lions n'ont pu résister à la vigueur de son bras. Dès que l’ivresse du vin et de la volupté s'empare de lui, aussitôt il est pris par les ennemis, on lui arrache les yeux, il devient le jouet des enfants (2).

Lorsque l'âme verse des larmes de repentir, dit saint Grégoire, il est indispensable aussi que la chair, qui a été l'esclave des plaisirs criminels, soit châtiée par le jeûne : Dum mens flendo compungitur, necesse est etiam, ut caro, quae delectationibus subjacuit, affligatur (Homil. De Jejun.).

Samuel, dit saint Jérôme, réunit le peuple à Masphath, il le fortifie par le jeûne qu'il ordonne, il le rend ainsi victorieux de ses ennemis (In lib. Reg.). Afin de pouvoir combattre leurs ennemis, dit saint Léon, ils réparèrent les forces de l'âme et du corps par un jeûne sévère. Ils s'abstinrent de boire et de manger ; ils s'imposèrent cette rude pénitence, et pour vaincre leurs ennemis, ils commencèrent par vaincre en eux-même l'attrait de la gourmandise (Serm. de Quadrag.)

Les jeûnes, dit encore saint Léon, nous rendent forts contre le péché ; ils triomphent des concupiscences, ils repoussent les tentations, ils abaissent l'orgueil, ils adoucissent la colère, et ils nourrissent toutes les affections de la bonne volonté , pour nous faire pratiquer parfaitement les vertus (3).

Le jeûne, dit saint Athanase, élève l'homme jusqu'au trône de Dieu : Jejunium ad thronum Dei hominem sistit (Tract. De Virgin.).

Judith jeûnait tous les jours de sa vie, excepté le jour du sabbat, dit l’Écriture : Jejunabat omnibus diebus vitae suae, praeter sabbata (Judith. VIII. 6). Holopherne et ses soldats, puissants à boire, s'enivraient, dit saint Ambroise ; mais il y avait une femme, Judith, qui ne buvait pas ; elle jeûnait tous les jours, à l'exception des jours de fête. Armée du jeûne, elle s'avance, et elle renverse toute l'armée des Assyriens. Par l'énergie d'une résolution formée dans l'abstinence, elle coupe la tête à Holopherne ; elle sauve sa pudeur, elle remporte la victoire. Fortifiée par le jeûne, elle pénètre dans le camp des étrangers ; Holopherne est enseveli dans le vin et ne sent pas le coup mortel. Ainsi le jeûne d'une seule femme écrase la nombreuse armée des Assyriens et sauve le peuple de Dieu (4).


(1) Quid fortissimum Samsonem inexpugnabilem reddidit ? Nonne jejunium, per quod in matris utero conceptus est ? Jejunium concepit, jejunium nutrivit, jejunium fortem effecit (Homil. De Jejun.).

(2) Jejunium prophetas generat, potentibus addit robur. Jejunium legum latoribus subministrat sapientiam ; armatura fortiter belligerantibus. Jejunium magnum illum Sansonem educavit, dique quamdiu viro adfuit singulis conflictibus milleni hostes prostrati sunt, urbium portae subruptae sunt, leones robur manuum illius non sustinuerunt. At simul atque ebrietas ac scortatio corripuit hominem, captus est ab hostibus, atque exoculatus, pro ludo expositus est pueris alienigenarum (Homil. De Jejun.)

(3) Jejunia nos contra peccata faciunt fortiores, concupiscentias vincunt, tentationes repellunt, superbiam inclinant, iram mitigant, et omnes bonae voluntatis affectus ad maturitatem totius virtutis enutriunt.

(4) Bibebant vinum in ebrietate potentes, qui Holoferni principi se tradere gestiebant ; sed non bibebat femina Judith, jejunans omnibus diebus praeter festorum dierum solemnitates. His armis munita processit, et omnem Assyriorum circumvenit exercitum. Sobrii vigore consilii, abstulit Holofernis caput, servavit pudicitiam, victoriam reportavit. Haec enim succincta jejunio, in castris praetendebat alienis ; ille vino sepultus jacebat, ut ictum vulneris sentire non posset. Itaque unius mulieris jejunium, innuleros stravit exercitus Assyriorum (Serm. De Orat. Et Jejun.).

chartreux
Messages : 2801
Inscription : mar. 19 janv. 2016 17:50

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par chartreux »

Chère Laetitia, quell est votre source pour votre tout premier message sur ce fil ? Merci d'avance
Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »

chartreux a écrit :Chère Laetitia, quelle est votre source pour votre tout premier message sur ce fil ? Merci d'avance
En fait, ce document est un résumé condensé des dernières prescriptions en usage sous Pie XII, tiré du Traité de Droit Canonique, publié sous la direction de R. Naz en 1954.

Vous trouverez dans le dossier La Sainte Quarantaine, la plupart des éléments de ce message, hormis les derniers changements de 1957.
Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »

Excellence du jeûne, ses admirables effets et ses avantages.
Abbé Barbier, [i]Les trésors de Cornélius a Lapide, extraits de ses commentaires sur l'Écriture Sainte[/i], Paris 1876, tome II, pp. 629 s a écrit :

Par la haine et la cruauté d'Aman, le roi Assuérus ordonne l'extermination des Juifs qui étaient en captivité. Aussitôt, dit l’Écriture, la reine Esther, effrayée du péril qui était proche, se réfugie vers le Seigneur. Quittant tous ses ornements de reine, elle prend des vêtements de deuil ; au lieu de parfums, elle se couvres la tête de cendre et de poussière, elle afflige son corps par les jeûnes ; elle fait dire à Mardochée : Allez, assemblez tous les Juifs que vous trouverez dans Suse, et priez pour moi ; je jeûnerai également avec mes filles ; et alors, malgré la loi qui le défend, j'entrerai chez le roi sans être appelée, et m'abandonnant au péril et à la mort pour sauver mon peuple (IV. 16).

Esther, dit saint Ambroise, devint plus belle par le jeûne ; car le Seigneur augmentait sa grâce dans cette âme sobre : Esther pulchrior facta est jejunio ; Dominus enim gratiam sobriae mentis augebat (Lib. De Elia et jejunio.). Aussi, dès qu'elle parut devant le roi, dit l’Écriture, Dieu changea le cœur d'Assuerus, il s'élança dans ses bras. Qu'avez-vous, Esther ? Lui dit-il ; je suis votre frère, ne craignez pas, vous ne mourrez point (XV. 11-13). Ainsi Esther, par son jeûne et sa prière, se prépare un nom immortel, obtient la liberté pour son peuple, le gibet pour le cruel Aman, la justice pour Assuerus et la gloire pour Dieu.

Celle qui jeûne trois jours, dit saint Ambroise, plaît au roi et obtient ce qu'elle demande, le salut de son peuple. Et pendant qu'Aman est assis au festin royal, au milieu de son intempérance, il paie la peine que mérite son ivresse. Le jeûne est donc le sacrifice de la réconciliation, l'augmentation des vertus : Est ergo jejunium reconciliationis sacrificium, virtutis incrementum (Lib. Elia et jejun.).

Esther par son jeûne, dit Clément d'Alexandrie, est plus forte que tous ses ennemis ; elle déchire l'arrêt tyrannique qui faisait périr son peuple et calme le tyran ; elle frappe Aman et fait triompher les siens (1).
Judas Machabée et ses soldats obtiennent par leurs jeûnes le secours du ciel, et de nombreuses victoires sur leurs puissants et redoutables ennemis (Lib. Machab.).
Le jeûne, dit saint Ambroise, est le maître de la continence, la discipline de la pureté, l'humilité de l'esprit, la flagellation de la chair corrompue, l'expression de la sobriété, la règle de la vertu, la purification de l'âme, la main de la miséricorde, le principe de la douceur, l'attrait de la charité, la grâce de la vieillesse, le gardien de la jeunesse. Le jeûne est le soulagement des infirmités, l'aliment du salut, le viatique du bon chemin, le trésor de toute la vie (2)

Les Ninivites sont condamnés par la justice de Dieu à être détruits ; ils font un jeûne rigoureux et universel, aussitôt Dieu leur pardonne.

Les apôtres jeûnent et prient ; le Saint-Esprit descend sur eux, les remplit de ses dons et en fait des hommes héroïques.....

Saint Ambroise attribue tous les miracles d'Elie à ses jeûnes. C'est par ses jeûnes, dit-il, qu'Elie ferme le ciel au peuple criminel des Juifs ; c'est par son jeûne qu'il ressuscite le fils de la veuve ; son jeûne arrête les inondations ; son jeûne fait descendre le feu du ciel ; son jeûne le fait monter au ciel sur un char de feu ; par son jeûne de quarante jours, il obtient de converser avec Dieu, d'être en sa présence. Plus il jeûne, plus il est puissant ; il arrête les eaux du Jourdain par son jeûne (3).

Le jeûne est la santé du corps, de l'âme, de la mémoire, de l'intelligence. Le jeûne prolonge la vie, il l'exempte de mille infirmités précoces et cruelles ….. Quelle est toujours la principale ordonnance d'un médecin, quel est son premier et principal remède ? La diète, qui est un jeûne et une abstinence absolus.....


(1) Esther afflicta jejuniis, restitit armatis copiis innumerabilibus, tyrannicum solvens decretam, et tyrannum mitigavit ; Aman repressit, et Israelem illaesum conservavit (Lib. VI Stroni., C. IV)

(2) Jejunium continentiae magisterium est, pudicitiae disciplina, humilitas mentis, castigatio carnis, forma sobrietatis, norma virtutis, purificatio animae, miserationis expensa, lenitatis institutio, caritatis illecebra, senitis gratia, custodia juventutis. Jejunium est infirmitatis levanem, alimentum salutis, bonum itineris viaticum, bonum totius vitae (De Elia et jejun., C. VIII).

(3) Eliae, jejuno ore, vox emissa coelum clausit sacrilego populo Judaeorum. Jejunus, filium viduae suscitavit ; jejunus, pluvias, ore deposuit ; jejunus, ignes de caelo eduxit ; jejunus, curru raptus est ad caelum ; et quadraginta dierum jejunio, divinam acquisivit praesentiam. Tunc denique, plus meruit, quando plus jejunavit : jejuno ore statuit fluenta Jordanis (De Elia et jejun.).

Avatar de l’utilisateur
Laetitia
Messages : 2607
Inscription : ven. 20 oct. 2006 2:00

Re: Du jeûne et de l'abstinence

Message par Laetitia »

Faux prétextes qu'on allègue pour ne pas jeûner.
Abbé Barbier, [i]Les trésors de Cornélius a Lapide, extraits de ses commentaires sur l'Écriture Sainte[/i], Paris 1876, tome II, pp. 629 s a écrit :
On allègue mille fausses raisons pour s'affranchir de la loi du jeûne : l'âge, la faiblesse de l'estomac, les occupations, la rigidité de la loi, etc.

Les pécheurs ne peuvent pas jeûner, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas la force de se sauver, et ils ont la force de se damner ! Mais il en coûte plus pour aller en enfer, que pour aller au ciel ….. Le monde a des tortures, des sacrifices, des privations, des exigences, des ordres mille fois plus pénibles que l’Évangile …
Point d'énergie pour le bien, et beaucoup de force pour le mal !...

Ceux qui se croient trop faibles pour jeûner, et pour faire abstinence, savent parfaitement s'imposer des privations, quand il s'agit pour eux de gagner même une légère somme d'argent ; et quand on leur assure la grâce, le ciel et la gloire éternelle pour quelques jours de jeûne, ils sont trop faibles !...
Ah ! Ce n'est pas la faiblesse du tempérament qui est la véritable cause de la violation d'une loi si sainte et si avantageuse, c'est la perte de la foi, l'indifférence, la gourmandise, l'ivrognerie, la colère, les jeux, et d'autres excès ? Bien souvent la santé n'est altérée que par le désordre des passions….. Oh ! Combien qui abusent de cette santé qui est un si précieux don de Dieu !...

Répondre

Revenir à « Temporal&Sanctoral de l'année liturgique »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invités