Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



- P : J’ai l’impression peut être que cette rupture n’a pas été faite par X en ce qui concerne certaines questions théologiques.

- Ab. Z. : Ce qui est confirmé par ceci : A. D. a écrit : "J’en suis arrivé à sortir de la synthèse thomiste sur ce point".

Or c'est tout le sens commun de l’Eglise depuis vingt siècles qui est en opposition avec sa thèse.

Pas seulement les Saints Pères et Docteurs, ni les seuls Papes et Conciles, ni seulement les traités de théologie mais encore la prédication habituelle des orateurs sacrés et des missionnaires.


- A. D. (administrateur d’un forum “conciliaire” se voulant ouvert) : C’est vrai ! Mais ce n’est pas un argument.

- P : Cher Ab. Z., Mettons les cartes sur table. Où voulez-vous en venir concrètement ?

- Ab. Z. : L’objet de ce dossier est des plus clairs. A. D. soutient que le consensus de toute l’Église durant vingt siècles, auquel s’oppose sa thèse, n’est pas un argument à son encontre. Mon propos, suite à cette très étonnante et surprenante affirmation, est de démontrer le contraire.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Concile du Latran :


« Can. 17. Si quelqu’un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, tout ce qui a été transmis et prêché par la Sainte Eglise de Dieu, Catholique et Apostolique, tant par les saints Pères eux-mêmes que par les cinq vénérables conciles universels, jusqu’au dernier détail, dans les mots et dans l’esprit, qu’il soit condamné.» (Martin I, Concile du Latran, en 649)


« Can. 20. Si quelqu’un selon les hérétiques impies, de quelque façon que ce soit .. déplaçant de façon illicite les termes que les saints Pères de l’Église Catholique, c’est-à-dire les cinq saints Conciles universels, ont déterminés de façon irrévocable, recherche de façon téméraire des nouveautés, et des explications étrangères à la Foi, ou des livres, ou des lettres, ou des écrits, ou des signatures, ou de faux témoignages, ou des synodes, ou des actes de débats .. à l’encontre des prédications pieuses conformes à la foi de l’Église catholique, c’est-à-dire de ses saints Pères et de ses synodes, en sorte de détruire la confession sincère de notre Seigneur et Dieu Jésus Christ, et qu’il persiste jusqu’à la fin, sans repentir, dans ces agissements impies, qu’'un tel homme soit condamné pour les siècles des siècles, « et que tout le peuple dise : qu’il en soit ainsi » (Ps 106,48).» (Martin I, Concile du Latran, en 649)

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Concile de Trente :


« En outre, pour contenir les esprits indociles, (ce Saint Concile) décrète que personne, en se fiant à sa prudence, ne doit, dans les matières de la Foi ou des Moeurs concernant l’édifice de la Foi chrétienne, oser interpréter l’Écriture Sainte en la détournant vers son sens personnel à l’encontre du sens qu’a tenu et que tient notre Sainte Mère l’Église, à laquelle revient de juger du sens et de l’interprétation véritables des Saintes Écritures, ou aussi à l’encontre du consensus unanime des Pères, même si des interprétations de ce genre ne devaient jamais être publiées.» (Concile de Trente, Sess. IV)


Profession de foi tridentine :


« J’accepte et j’embrasse très fermement les traditions apostoliques et celles de l’Eglise, et toutes les autres observances et constitutions de cette même Eglise.

De même j’accepte l’Ecriture Sainte, suivant le sens qu’a tenu et que tient notre Mère l’Eglise, à qui il appartient de juger du véritable sens et de l’interprétation des Saintes Ecritures.

Je n’accepterai et je n’interpréterai jamais l’Ecriture que selon le consensus unanime des Pères.»

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Explications de Bossuet :


« Et quand nos adversaires voudraient regarder les choses d’une façon plus humaine, ils seraient obligés d’avouer que l’Église Catholique, loin de se vouloir rendre maîtresse de sa Foi, comme ils l’en ont accusée, a fait au contraire tout ce qu’Elle a pu pour se lier Elle-même, et pour s’ôter tous les moyens d’innover :

puisque non seulement Elle se soumet à l’Écriture Sainte, mais que pour bannir à jamais les interprétations arbitraires, qui font passer les pensées des hommes pour l’Ecriture,

Elle s’est obligée de l’entendre, en ce qui regarde la foi et les moeurs, suivant le sens des Saints Pères (Conc. Trid. S. 4),

dont Elle professe de ne se départir jamais, déclarant par tous ses Conciles et par toutes les professions de foi qu’Elle a publiées,

qu’Elle ne reçoit aucun dogme qui ne soit conforme à la Tradition de tous les siècles précédents.


Au reste, si nos adversaires consultent leur conscience, ils trouveront que le nom d’Église a plus d’autorité sur eux qu’ils n'osent l’avouer dans les disputes, et je ne crois pas qu’il y ait parmi eux aucun homme de bon sens, qui se voyant tout seul d’un sentiment, pour évident qu’il lui semblât, n’eût horreur de sa singularité, tant il est vrai que les hommes ont besoin en ces matières d’être soutenus dans leurs sentiments par l’autorité de quelque société qui pense la même chose qu’eux ! »

(Bossuet, Exposition de la doctrine de l’Église Catholique)

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Enseignement du Pape Léon XIII :


« Aussi, c’est cette même règle que, depuis l’antiquité la plus reculée, les Pères et les Docteurs ont toujours suivie et unanimement défendue.

Écoutez Origène : « Toutes les fois que les hérétiques nous montrent les Écritures canoniques, auxquelles tout Chrétien donne son assentiment et sa foi, ils semblent dire : C’est chez nous qu’est la parole de vérité. Mais nous ne devons point les croire, ni nous écarter de la primitive Tradition ecclésiastique, ni croire autre chose que ce que les Églises (diocèses) de Dieu nous ont enseigné par la tradition successive.» (in Mt. n. 46).

Écoutez Saint Irénée : « La véritable sagesse est la doctrine des Apôtres.. qui est arrivée jusqu’à nous par la succession des Evêques .. en nous transmettant la connaissance très complète.. des Écritures conservées sans altération.». (Adv. Haer. 1. 4. 33,8).

Voici ce que dit Tertullien : « Il est constant que toute doctrine conforme à celle des Églises apostoliques, mères et sources primitives de la Foi, doit être déclarée vraie, puisqu'elle garde sans aucun doute ce que les Églises ont reçu des Apôtres, les Apôtres du Christ, le Christ de Dieu.. Nous sommes en communion avec les Églises apostoliques ; nul n’a une doctrine différente : c’est là le témoignage de la vérité.» (De Praescript. 21).

Et Saint Hilaire : « Le Christ, se tenant dans la barque pour enseigner, nous fait entendre que ceux qui sont hors de l’Église ne peuvent avoir aucune intelligence de la Parole divine. Car la barque représente l’Église, dans laquelle seule, le Verbe de vie réside et se fait entendre, ceux qui sont en dehors et qui restent là, stériles inutiles comme le sable du rivage, ne peuvent point comprendre.» (in Mt. 13,1).


Rufin loue Saint Grégoire de Nazianze et Saint Basile de ce qu’ « ils s’adonnaient uniquement à l'étude des livres de l’Écriture Sainte, de ce qu’ils n’avaient point la présomption d’en demander l’intelligence à leurs propres pensées, mais de ce qu’ils la cherchaient dans les écrits et l’autorité des anciens, qui eux-mêmes ainsi qu’il était constant, avaient reçu de la succession apostolique la règle de leur interprétation » (Hist. Eccl. 2. 9).»

(Léon XIII, Encyclique Satis cognitum, 29/6/1896)

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Concile du Vatican I :


« Etant donné que certains ont présenté de manière défectueuse le décret que le Saint Concile de Trente a salutairement porté

sur l’interprétation de la Sainte Écriture en vue de corriger des esprits indociles,

Nous déclarons, en renouvelant ce même décret, que son sens est que,

dans les matières de Foi et de Moeurs qui concernent l’élaboration de la doctrine chrétienne,

on doit tenir pour véritable sens de la Sainte Écriture celui qu’a tenu et que tient notre Mère la Sainte Église,

à laquelle il appartient de juger du sens et de l’interprétation véritable des Saintes Écritures ;

et que, dès lors, il n’est permis à personne d’interpréter cette Sainte Écriture contrairement à ce sens

ni non plus contrairement au consensus unanime des Pères.»


(Pie IX, Concile du Vatican I, sess. 3)



Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Serment Anti-Moderniste, imposé par le Pape Saint Pie X :


« ... Quatrièmement :

Je reçois sincèrement la doctrine de la Foi que les Pères orthodoxes nous ont transmise des Apôtres, toujours dans le même sens et la même interprétation.

C’est pourquoi je rejette absolument la supposition hérétique de l’évolution des dogmes,

d’après laquelle ces dogmes changeraient de sens pour en recevoir un différent de celui que l’Église lui a d’abord donné..


Enfin d’une manière générale, je professe être complètement indemne de cette erreur des modernistes prétendant qu’il n’y a rien de divin dans la Tradition sacrée..

Pour conclure, je soutiens avec la plus grande fermeté et soutiendrai jusqu’à mon dernier soupir

la Foi des Pères sur le critère certain de la vérité qui est, a été, et sera toujours dans l’épiscopat transmis par la succession des Apôtres,

non pas de telle sorte que cela seul soit soutenu qui peut sembler plus avantageux et mieux adapté au degré de culture de chaque époque,

mais de telle sorte que la vérité absolue et immuable prêchée par les Apôtres dès l’origine, ne soit jamais ni crue, ni comprise, dans un autre sens


(Saint Pie X, extrait du Serment Anti-Moderniste)


Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Conséquences exposées par le Pape Léon XIII :


« Il est nécessaire que d’une façon permanente subsiste, d’une part, la mission constante et immuable d’enseigner tout ce que Jésus-Christ a enseigné Lui-même ; d’autre part, l’obligation constante et immuable d’accepter et de professer toute la doctrine ainsi enseignée.

C’est ce que Saint Cyprien exprime excellemment en ces termes :

« Lorsque Notre Seigneur Jésus-Christ, dans son Évangile, déclare que ceux qui ne sont pas avec Lui sont Ses ennemis, Il ne désigne pas une hérésie en particulier, mais Il dénonce comme ses adversaires tous ceux qui ne sont pas entièrement avec Lui..» (Ep. 66 ad. Magn.).


Pénétrée à fond de ses principes et soucieuse de son devoir, l’Eglise n’a jamais rien eu plus à cœur, rien poursuivi avec plus d’effort, que de conserver de la façon la plus parfaite l’intégrité de la Foi.

C’est pourquoi elle a regardé comme des rebelles déclarés, et chassés loin d’elle tous ceux qui ne pensent pas comme elle, sur n’importe quel point de sa doctrine.

Les Ariens, les Montanistes, les Novatiens, les Quartodécimans, les Eutychiens n’avaient assurément pas abandonné la doctrine catholique tout entière, mais seulement telle ou telle partie : et pourtant qui ne sait qu’ils ont été déclarés hérétiques et rejetés du sein de l’Eglise ?

Et un jugement semblable a condamné tous les fauteurs de doctrines erronées qui ont paru dans la suite aux différentes époques de l’histoire. ..

Rien ne saurait être plus dangereux que ces hérétiques qui, conservant en tout le reste l’intégrité de la doctrine, par un seul mot, comme par une goutte de venin, corrompent la pureté et la simplicité de la Foi que nous avons reçue de la Tradition dominicale, puis apostolique.

Telle a été la coutume de l’Eglise, appuyée par le jugement unanime des saints Pères, lesquels ont toujours regardé comme exclu de la communion catholique et hors de l’Eglise, quiconque se sépare le moins du monde de la doctrine enseignée par le magistère authentique.»


(Léon XIII, Encyclique Satis Cognitum)


Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Exemple de la vérité de Foi sur l’Immaculée Conception de Marie :


« Cette innocence originelle de l’auguste Vierge, si parfaitement en rapport avec son admirable sainteté et avec sa dignité suréminente de Mère de Dieu, l’Église Catholique qui, toujours enseignée par l’Esprit-Saint, est la colonne et le fondement de la vérité, l’a toujours possédée comme une doctrine reçue de Dieu même et renfermée dans le dépôt de la révélation céleste. ..

C’est cette doctrine, déjà si florissante dès les temps les plus anciens, et si profondément enracinée dans l’esprit des fidèles, et propagée d’une manière si merveilleuse dans tout le monde catholique par les soins et le zèle des saints évêques, sur laquelle l’Église elle-même a manifesté son sentiment d’une manière si significative, lorsqu’elle n’a point hésité à proposer au culte et à la vénération publique des fidèles la Conception de la Vierge.

Par ce fait éclatant, elle montrait bien que la Conception de la Vierge devait être honorée comme une Conception admirable, singulièrement privilégiée, différente de celle des autres hommes, tout à fait à part et tout à fait sainte puisque l’Eglise ne célèbre de fêtes qu’en l’honneur de ce qui est saint. ..

Or, cette Sainte Eglise Romaine n’a rien eu de plus à cœur que de professer, de soutenir, de propager et de défendre, par tous les moyens les plus persuasifs, le culte et la doctrine de l’Immaculée Conception : c’est ce que prouvent et attestent de la manière la plus évidente et la plus claire tant d'actes importants des Pontifes romains, Nos prédécesseurs. ..

Mais surtout Nos Prédécesseurs ont toujours, et par un dessein suivi, travaillé avec zèle et de toutes leurs forces à soutenir, à défendre et à maintenir la doctrine de l’Immaculée Conception de la Mère de Dieu.

En effet, non seulement ils n’ont jamais souffert que cette doctrine fût l’objet d’un blâme ou d’une censure quelconque ; mais ils sont allés beaucoup plus loin.

Par des déclarations positives et réitérées, ils ont enseigné que la doctrine par laquelle nous professons la Conception Immaculée de la Vierge était tout à fait d’accord avec le culte de l’Église, et qu’on la considérait à bon droit comme telle ; que c’était l’ancienne doctrine, presque universelle et si considérable, que l’Église Romaine s’était chargée elle-même de la favoriser et de la défendre ; enfin, qu’elle était tout à fait digne d’avoir place dans la liturgie sacrée et dans les prières les plus solennelles.

Non contents de cela, afin que la doctrine de la Conception Immaculée de la Vierge demeurât à l’abri de toute atteinte, ils ont sévèrement interdit de soutenir publiquement ou en particulier l’opinion contraire à cette doctrine, et ils ont voulu que, frappée pour ainsi dire de tant de coups, elle succombât pour ne plus se relever.

Enfin, pour que ces déclarations répétées et positives ne fussent pas vaines, ils y ont ajouté une sanction.

C’est ce qu’on peut voir dans ces paroles de Notre prédécesseur Alexandre VII :

« Nous, dit ce Pontife, considérant que la Sainte Eglise Romaine célèbre solennellement la fête de la Conception de Marie sans tache et toujours Vierge, et qu’elle a depuis longtemps établi un office propre et spécial pour cette fête, selon la pieuse, dévote et louable disposition de Sixte IV, Notre Prédécesseur, voulant à Notre tour, à l’exemple des Pontifes Romains, Nos Prédécesseurs, favoriser cette pieuse et louable dévotion, ainsi que la fête et le culte qui en est l’expression, lequel culte n’a jamais changé dans l’Eglise Romaine depuis qu’il a été institué ;

et voulant aussi protéger cette pieuse dévotion, qui consiste à honorer par un culte public la Bienheureuse Vierge, comme ayant été, par la grâce prévenante du Saint-Esprit, préservée du péché originel ;

désirant enfin conserver dans le troupeau de Jésus-Christ l’unité d’esprit dans le lien de la paix, apaiser les dissensions et ôter toute cause de scandale : sur les instances et les prières des susdits évêques et des chapitres de leurs églises, du roi Philippe et de ses royaumes,

Nous renouvelons les Constitutions et Décrets que les Pontifes Romains, Nos Prédécesseurs, et spécialement Sixte IV, Paul V et Grégoire XV, ont publiés en faveur du sentiment qui affirme que

l’âme de la Bienheureuse Vierge Marie, dans sa création et au moment de son union avec le corps, a été dotée de la grâce du Saint-Esprit et préservée du péché originel, et aussi en faveur de la Conception de la même Vierge Mère de Dieu, lesquels sont établis et pratiqués, comme il est dit plus haut, en conformité de ce pieux sentiment ; et Nous commandons que l’on garde les dites Constitutions sous les mêmes censures et peines qui y sont portées.»
. ..

Au reste, tout le monde sait avec quel zèle cette doctrine de l’Immaculée Conception de la Vierge, Mère de Dieu, a été enseignée, soutenue, défendue par les Ordres religieux les plus recommandables, par les Facultés de théologie les plus célèbres et par les docteurs les plus versés dans la science des choses divines.

Tout le monde sait également combien les évêques ont montré de sollicitude pour soutenir hautement et publiquement, même dans les assemblées ecclésiastiques, que la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, en prévision des mérites de Jésus-Christ, Notre-Seigneur et Rédempteur, n’avait jamais été soumise au péché originel ; mais qu’elle avait été entièrement préservée de la tache d’origine, et par conséquent rachetée d’une manière plus sublime.

A tout cela, il faut ajouter une chose qui est assurément d’un grand poids et de la plus haute autorité, c’est que le Concile de Trente lui-même, en publiant son décret dogmatique sur le péché originel, dans lequel, d’après les témoignages des Saintes Écritures, des saints Pères et des Conciles les plus autorisés, il est établi et défini que tous les hommes naissent atteints du péché originel, le saint Concile déclare pourtant d’une manière solennelle que, malgré l’étendue d’une définition si générale, il n’avait pas l’intention de comprendre dans ce décret la Bienheureuse et Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu.

Par cette déclaration, les Pères du Concile de Trente ont fait suffisamment entendre, eu égard aux circonstances et aux temps, que la Bienheureuse Vierge avait été exempte de la tache originelle, et ils ont très clairement démontré qu’on ne pouvait alléguer avec raison, ni dans les divines Écritures, ni dans la Tradition, ni dans l’autorité des Pères, rien qui fût, de quelque manière que ce soit, en contradiction avec cette grande prérogative de la Vierge.

C’est qu’en effet cette doctrine de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge a toujours existé dans l’Eglise ; l’Eglise, par la très grave autorité de son sentiment, par son enseignement, par son zèle, sa science et son admirable sagesse, l’a de plus en plus mise en lumière, déclarée, confirmée et propagée d’une manière merveilleuse chez tous les peuples et chez toutes les nations du monde catholique ; mais, de tout temps, elle l’a possédée comme une doctrine reçue des Anciens et des Pères, et revêtue des caractères d’une doctrine révélée.

Les plus illustres monuments de l’Eglise d’Orient et de l’Eglise d’Occident, les plus vénérables par leur antiquité, en sont le témoignage irrécusable.

Toujours attentive à garder et à défendre les dogmes dont elle a reçu le dépôt, l’Eglise de Jésus-Christ n’y change jamais rien, n’en retranche jamais rien, n’y ajoute jamais rien ; mais portant un regard fidèle, discret et sage sur les enseignements anciens, elle recueille tout ce que l’antiquité y a mis, tout ce que la Foi des Pères y a semé.

Elle s’applique à le polir, à en perfectionner la formule de manière que ces anciens dogmes de la céleste doctrine reçoivent l’évidence, la lumière, la distinction, tout en gardant leur plénitude, leur intégrité, leur caractère propre, en un mot, de façon qu’ils se développent sans changer de nature, et qu’ils demeurent toujours dans la même vérité, dans le même sens, dans la même pensée


(Pie IX, Bulle Ineffabilis Deus, 1854)


Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4194
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: Immuabilité de la Foi et Consensus de l’Eglise et des Pères

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n° 106 (Avril A.D. 2011)


2. L’ Écho de la Tradition



Consensus de l’Eglise et des Pères



Consensus des Pères sur l’Immaculée Conception de Notre Dame :


Origène (IIe S., Hom. I. ex decem Hom. in diversa loca Nov. Testa, in cap. I. Matth) : appelle Marie la

« Mère de Dieu, Mère immaculée d’un fils saint et immaculé, l’unique Mère immaculée, trésor du ciel..,

renfermant la sainteté la plus parfaite.., échappant aux insinuations perfides du serpent infernal et à l’infection de son souffle venimeux.»



Saint Ephrem (IVe S., Orat. ad S. Dei Matrem. Orat. exomologetica, Rome 1732. T. I, p. 545, 547s) : appelle Marie

« immaculée, très immaculée, nouveau don de Dieu, divin trône de Dieu, reine toujours bénie, prix de la rançon d’Eve, source de grâce et d’immortalité, fontaine scellée de l’esprit saint, très divin temple, siège de pureté pour la majesté divine. ..

Marie
, dit-il encore, a écrasé la tête du perfide serpent ;

elle a toujours été intègre et immaculée, tant du corps que de l’âme ;

vierge Mère de Dieu, elle est intacte, entièrement pure, chaste, plus sainte que les chérubins, et incomparablement plus glorieuse que tous les autres esprits célestes.»



Et ailleurs (Orat. ad Deip., Rome 1732, t. VI. p. 528, 532) :

« miracle incompréhensible, vêtement immaculé de Celui qui se revêt de lumière, montagne sainte sur laquelle Dieu se plaît à habiter.., racine sainte de Jessé ;

cité de Dieu, belle par nature, inaccessible à toute souillure, fleur qui ne se fana jamais, lis d'une blancheur éclatante, pourpre tissure de la main de Dieu..,

seule tout à fait immaculée..»


Répondre

Revenir à « Doctrine et débats sur les principes »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invités