Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

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Abbé Zins
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Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

Message par Abbé Zins »

chartreux a écrit : mer. 03 janv. 2024 19:44 Dans plusieurs des cas énumérés ici, et notamment dans le cas d'un globe tenu dans la main, on peut se demander si le globe représente l'univers entier ou le seul globe terrestre. En revanche, dans la seconde peinture du message ci-dessus, le globe que le Christ tient semble être couvert de mers et de continents.

Notons d’abord qu’il y a eu jusqu’ici le rejet par “t.Joseph.M” de la notion de globe antérieurement à 500 ans.

Ensuite, en quoi consiste ce que vous appelez “l'univers entier” en sa vision ? Sinon, en “une crêpe” circulaire à plat, surmontée d’une voûte.

Le tout, considéré de haut en bas, ferait tout au plus une demie sphère ou un demi-globe.
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Abbé Zins
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Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

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Dieu le Père tenant le globe terrestre :

XIVe S. :

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XVe S. :

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élément de retable époque XVIIe :

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Abbé Zins
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Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

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Image

Notre Dame rue du bac :

Elle tient dans ses mains, « d’une manière très aisée », une boule d’or surmontée d’une petite croix d’or.

La voyante (Sainte Catherine Labouré) entend alors une voix intérieure lui dire :

« Cette boule que vous voyez représente le monde entier, particulièrement la France et chaque personne en particulier. »

La croix qui surmonte le globe du monde est le signe de la souveraineté du Christ Sauveur. L’Immaculée tenant ce globe dans ses mains, participe à cette souveraineté.


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Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

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chartreux a écrit : mer. 03 janv. 2024 19:44 
Dans plusieurs des cas énumérés ici, et notamment dans le cas d'un globe tenu dans la main, on peut se demander si le globe représente l'univers entier ou le seul globe terrestre. En revanche, dans la seconde peinture du message ci-dessus, le globe que le Christ tient semble être couvert de mers et de continents.
 
La plupart des cas auxquels vous faites référence représentent l’orbe crucigère ou globe crucifère.

Wikipedia nous le définit ainsi :
 
Comme symbole chrétien, l'orbe symbolise ainsi la domination temporelle et spirituelle du Christ sur le monde. Dans l'iconographie occidentale, à partir du XV° siècle, un christ portant l'orbe dans sa main reçoit le nom de Salvator Mundi (sauveur du monde). L'orbe en tant que symbole royal est donc pour un roi le rappel qu'il est le représentant du Christ sur terre.
 
A ce titre on peut se demander l’intérêt d’imaginer une représentation de l’univers entier plutôt que du seul globe terrestre … de quels nouveaux sujets en effet, le Christ serait-Il alors le Sauveur ?

Ceci étant, il serait loisible de m’opposer la position de Bertane Poitou, « responsable de la commission diocésaine d'Art Sacré du diocèse de Saint-Claude » qui, dans un article concernant Le Christ, Roi de l’univers analyse, pour asseoir sa démonstration, « une Vierge en majesté en bois polychrome du XIII° siècle, conservée dans l’église Notre-Dame de Mouthiers-Vieillard de Poligny » où « le Christ n’est qu’un enfant assis sur les genoux de sa Mère qui nous Le donne à contempler et à prier. Sa royauté est signifiée par la couronne dont sa tête est ceinte et par l’orbe qu’il tient dans la main gauche. »

Cette « professionnelle » en déduit que cet orbe ne peut représenter que « la voûte de l’univers qui englobe toute la Création. » car « au XIII° siècle on pensait encore que la terre était plate ! » (sic !)

Difficile de faire cliché plus caricatural !
 
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Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

Message par Si vis pacem »

 
Voyons de plus près :

     1° - « au XIII° siècle on pensait encore que la terre était plate ! »

Assertion saugrenue s'il en est ! En effet, sans revenir sur saint Thomas d’Aquin ou entrer dans une réfutation systématique qui emplirait des livres de preuves contraires, il nous suffit de citer ici Jean de Sacrobosco et son De sphæra pour s’apercevoir à quel point la vision véhiculée par cette « professionnelle » relève d’une méconnaissance crasse ...


     2° - « Sa forme ronde (orbe vient du latin orbis que l’on traduit par rond) rappelle non pas le globe terrestre ... mais la voûte de l’univers qui englobe toute la Création ... »

          a) L’explication donnée ici de l’orbe est contredite frontalement par un passage des Historiarum de Rodulphus Glaber, antérieures d’environ deux siècles à la statue étudiée :
Rodulphus Glaber – Historiarum sui temporis. Ab electione potissimum Hugonis Capeti in Regem, ad annum vsque MXLVI a écrit : 
Anno igitur Dominicæ incarnationis septingentesimo decimo, licet insigne illud Imperiale diversis speciebus prius figuratum fuisset, a venerabili tamen Papa Benedicto Sedis Apostolicæ fieri iussum est admodum intellectuali specie idem insigne. Præcepit fabricari quasi aureum pomum, atque circumdari per quadrum pretiosissimis quibusque gemmis, ac desuper auream crucem inseri. Erat autem instar speciei hujus mundanæ molis, quæ videlicet in quadam rotunditate circumsistere perhibetur, ut dum siquidem illud respiceret Princeps terreni Imperii, foret ei documentum, non aliter debere imperare vel militare in mundo quam ut dignus haberetur vivificæ crucis tueri vexillo. In ipso etiam diversarum gemmarum decoramine, videlicet Imperii culmen plurimarum virtutum speciebus exornari oportere.
 
L'an de l'Incarnation du Seigneur 710, quoique l'insigne de la dignité impériale eût déjà reçu différentes formes, le vénérable Benoît évêque du Siège Apostolique, en fit faire un dont la figure était entièrement allégorique. On façonna, par son ordre, une pomme d'or entourée de quatre côtés des pierres les plus précieuses, et surmontée d'une croix d'or. Elle était à l’image de notre monde, dont on sait qu’il est comme une sphère : on voulait par là que le prince de l'empire terrestre, en jetant les yeux sur cet emblème, n'oubliât jamais que, soit en gouvernant, soit en combattant, il devait toujours se montrer digne d'être protégé par l'étendard de la croix vivifiante. Les diverses pierres, qui servaient d’ornements, apprenaient aussi aux princes que le souverain pouvoir doit être relevé par l'éclat d'une foule de vertus.
 
          b) Nous retrouvons ce thème en 1886, sous la plume du président de la Société de Numismatique de France :
Gustave de Ponton d’Amécourt - Le règne social de Jésus-Christ sur la France et sur le monde chrétien prouvé par la numismatique a écrit : 
Le monogramme du Christ n'était pas la seule formule du Règne social de Jésus-Christ. Les empereurs romains s'étaient fait représenter sur leurs monnaies avec une boule dans la main. Cette boule fut prise pour emblème du globe terrestre et après le triomphe du christianisme, elle fut surmontée d'une croix. Le globe crucifère représente donc encore le Christ régnant sur le monde.
 
ce que le chanoine Davin relève notamment dans cette description :
Chanoine Davin - Les antiquités chrétiennes rapportées à la Cappella Greca du cimetière Apostolique de Priscille a écrit : 
… une médaille frappée à Constantinople présente une figure militaire, symbole de Constantin, qui, appuyée de la main gauche sur une lance, tient de la main droite un globe sur lequel est planté le monogramme cruciforme. C'est l'origine du globe surmonté de la croix que nous allons voir dans la main d'une Concorde sous Valentinien I°, et de là dans la main même de Théodose-le-Grand. Constantin déclare qu'il tient son empire du Christ et de la vertu de sa croix …
 
 
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Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

Message par Abbé Zins »

t.Joseph.M a écrit : mar. 28 nov. 2023 15:55 Les sujets tabous négligés volontairement par les ecclésiastiques

B‌onjour Monsieur l'Abbé,

- Je vous écris pour vous demander quelle est la parole de Dieu, la croyance de l'Eglise concernant la forme de la terre ?

(....)

- Pourquoi les prêtres se taisent sur ces sujets basiques ?


Qu’en a pensé un de nos plus grands Pères de l’Eglise du IVe S. ?


« Il est aussi commun de se demander ce qui doit être cru selon nos Ecritures quant à la forme et la configuration du ciel.

Nombreux, en effet, sont ceux qui disputent beaucoup de ces points,

que nos auteurs avec une plus grande prudence ont omis,

comme inutiles à étudier dans l’optique de la béatitude éternelle future ;

et, ce qui est pire, comme réclamant d’eux un temps précieux

qui serait beaucoup mieux employé à des recherches plus salutaires.

En effet, que m’importe, à moi, que le ciel, comme une sphère, renferme la terre placée en équilibre au milieu de l’univers ou qu’il ne la recouvre que d’un côté, comme un disque ? »

(Saint Augustin, de Genesi ad litteram, L. 2, ch. 9)


Et que souligne-t-il du danger de faire de fausses interprétations des Saintes Ecritures en ces matières ?

« Toutefois, comme il s’agit de la confiance que méritent nos Ecritures,

pour la raison que j’ai déjà dite bien des fois,

à savoir que quelqu’un ne comprenant pas l’éloquence divine,

quand il trouve en nos Livres ou en entend citer quelque chose s’y rapportant qui lui parait s’opposer à ce qu’il a perçu rationnellement,

ne veuille plus nullement croire, pour le reste, à leurs utiles recommandations, à leurs récits et à leurs discours,

je rappellerai brièvement, au sujet de la figure du ciel, que nos auteurs sacrés avaient sur ce point des notions conformes à la vérité,

mais que l’Esprit de Dieu qui parlait par eux n’a pas voulu apprendre aux hommes des choses qui ne devaient être d’aucune utilité pour le salut.» (Ibid.)



La façon littéraliste, à la mode rabbinique et protestante,

de déformer la juste compréhension de la Sainte Ecriture,

en prenant tout au pied de la lettre sans savoir distinguer ce qui relève d’une manière divine de se mettre à notre faible portée pour donner à entendre des réalités nous dépassant grandement,

est donc montrée ici néfaste et propre à nuire non seulement à celui qui la déforme ainsi,

mais encore et plus gravement à l’autorité des Saintes Ecritures

auprès de ceux qui, pensant en raison de cette présentation déformée,

qu’Elles semblent dire le contraire d’une vérité justement démontrée par la raison ou la science,

seraient portés à la mépriser et s’en détourner complètement comme si Elles étaient une mauvaise oeuvre humaine.


Quelle sage déduction et leçon en tire notre si prudent Docteur,

en tenant de surcroît les deux bouts de la chaîne ?

« 7. .. Si enim ratio contra Divinarum Scripturarum auctoritatem redditur, quamlibet acuta sit, fallit veri similitudine ; nam vera esse non potest. Rursus si manifestissimae certaeque rationi velut Scripturarum Sanctarum objicitur auctoritas ; non intelligit qui hoc facit, et non Scripturarum illarum sensum, ad quem penetrare non potuit, sed suum potius objicit veritati, nec quod in eis, sed quod in seipso velut pro eis invenit, opponit.»

« 7. .. En effet, si on oppose à l’autorité des Divines Ecritures une raison, aussi pénétrante soit-elle, elle défaille par une apparence de vrai ; car elle ne saurait être vraie.


Par contre, si on oppose à une raison très manifeste et certaine l’autorité des Saintes Ecritures ;

celui qui le fait ne comprend pas,

et ce n’est pas le sens de ces Ecritures, qu’il n’a pu pénétrer,

mais son sens propre qu’il oppose à la vérité,

et ce n’est pas ce qui se trouve en Elles qu’il met en contradiction,

mais ce qui est en lui-même qu’il a estimé trouver en Elles.»

(Saint Augustin, Ep. 143 ad Marcellinum)

Sandrine

Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

Message par Sandrine »

Bonjour,

Saint Augustin s'exprime quant à la Configuration du ciel et non de la terre dont voici le texte intégral pour une meilleure compréhension.
Saint Augustin d'Hippone
Commentaire entier du Livre de la Genèse au sens littéral

CHAPITRE IX. DE LA CONFIGURATION DU CIEL.


20. On agite assez souvent la question de savoir quelle est la configuration du ciel d'après nos Saints Livres. C'est un sujet sur lequel les savants ont accumulé des volumes et que les écrivains sacrés ont sagement négligé; tous les systèmes sont inutiles au bonheur, et ce qui est pis, dérobent un temps précieux qui devrait être consacré au salut. Que m'importe que le ciel soit une sphère qui enveloppe de toutes parts la terre immobile au centre du monde, ou un disque immense qui ne la recouvre que d'un côté? Toutefois, comme l'autorité de l'Ecriture est en jeu, et qu'il est à craindre que les esprits étrangers à la parole divine, rencontrant dans nos saints livres ou entendant dire aux chrétiens des choses qui semblent contredire les vérités scientifiques, n'en profitent pour repousser l'histoire, les dogmes, la morale de la religion; il faut répondre en peu de mots que les écrivains sacrés savaient fort bien la véritable configuration du ciel, mais que l'Esprit-Saint, qui parlait par leur bouche, n'a pas voulu découvrir aux hommes des connaissances inutiles à leur salut.

21. Mais, dira-t on, l'expression du Psalmiste « Il a étendu le ciel comme une peau (1), » ne dément-elle pas le système de la sphéricité du ciel? Eh bien! qu'elle le démente, s'il est faux: la vérité est dans la parole infaillible de Dieu plutôt que dans toutes les conjectures de la faible raison. Le système repose-t-il sur des preuves incontestables? Démontrons que l'expression du Psalmiste ne le contredit pas. A ce titre, en effet, elle contredirait un autre passage de l’Écriture elle-même, où le ciel est comparé à une voûte (2) car, qu'y a-t-il de plus différents qu'une étendue et une voûte arrondie? Or, il faut bien trouver une explication qui accorde entre eux ces deux passages, il faut également montrer que les deux passages réunis ne contredisent pas l'opinion de la sphéricité du ciel, à condition toutefois qu'elle soit établie sur des raisons solides.

22. La comparaison du ciel avec une voûte, même au pied de la lettre, ne présente aucune, difficulté. On peut fort bien croire que l’Écriture n'a voulu parler que de la configuration du ciel suspendu au-dessus de nos têtes. Donc, si le ciel n'est pas sphérique, il s'arrondit en voûte, dans l'espace où il couvre la terre ; s'il est sphérique, il s'arrondit en voûte dans tout l'espace. Quant à la comparaison du ciel avec une peau, elle est plus embarrassante: il faut en effet la concilier, non avec la sphéricité du ciel, qui n'est peut-être qu'une imagination, mais avec la voûte dont parle l’Écriture. On trouvera au XIII livre de mes Confessions (1) l'explication allégorique de ce passage. Qu'il faille voir tel ou tel symbole dans cette manière d'étendre le ciel comme une peau, je vais, pour contenter ceux qui pèsent scrupuleusement le sens littéral, donner une explication matérielle et, je l'espère, à la portée de tous : car, puisqu'il y a sans doute un lien entre ces deux expressions, au sens figuré ; il faut examiner si, au sens littéral, elles n'admettent pas une interprétation commune. Eh bien ! le mot camera (voûte, plafond) s'entend d'une surface plane on concave ; or, une peau peut aussi bien s'étendre sur un plan horizontal que s'arrondir en sphère, témoin une vessie, une outre.
1. Ps. CIII, 2. — 2. Is. XL, 22, sel. LXX.
Pour revenir sur le sujet initial, pourquoi le terme"globe" serait plus acceptable que celui de "cercle" ?
Vous remerciant par avance pour votre réponse.
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Abbé Zins
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Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

Message par Abbé Zins »

Sandrine a écrit : mar. 09 janv. 2024 11:19 Bonjour,

Saint Augustin s'exprime quant à la Configuration du ciel et non de la terre dont voici le texte intégral pour une meilleure compréhension.

(....)

Pour revenir sur le sujet initial, pourquoi le terme"globe" serait plus acceptable que celui de "cercle" ?
Vous remerciant par avance pour votre réponse.

Tout d’abord, les citations de Saint Augustin ne font que commencer. Patience, donc.


Ensuite, à votre question :
Pour revenir sur le sujet initial, pourquoi le terme"globe" serait plus acceptable que celui de "cercle" ?
il a déjà été répondu ceci :
Abbé Zins a écrit : mar. 19 déc. 2023 19:28

Pour ce qui est de la traduction, notons d’abord que les langues anciennes sont moins fournies en termes que les plus récentes. En outre et surtout, leur long emploi au travers des siècles fait que leurs termes ont toute une palette de nuances de sens, approchant ou dérivés, et que, notamment selon leur contexte, ils peuvent être traduits de diverses façons.

Les citations que vous faites ici en sont une bonne démonstration, puisque dans le même contexte le même terme ancien (hébreu, grec ou latin) s’y trouve rendu avec les nuances suivantes : cercle, globe, voûte ; pour un autre même terme par : comme une toile, comme rien, comme un voile ; et un 3e même terme par : tente et tabernacle.

Donc, difficile d’y voir ici une volonté de révélation expresse de la forme précise de la terre “comme un cercle plat”, n’est-ce pas ?

Puis ceci :

Abbé Zins a écrit : sam. 23 déc. 2023 10:23
Vous avez écrit aussi (lun. 04 déc. 2023 16:06) ceci :

- “ essayons donc d’imaginer Dieu créant une pomme après avoir créé la terre, il pouvait bien évidemment inspirer à Moïse d’écrire Pomme à la place de Cercle. Dieu sait ce qu’il fait et ce qu’il dit et ce qu’il fait écrire.“

2° Pourriez-vous me dire où Moïse aurait parlé de “cercle” ????

question restée significativement sans réponse, et pour cause ; d’où cette réponse complémentaire :

Abbé Zins a écrit : mar. 26 déc. 2023 11:53
Vous n’arrivez donc pas à nous dire où Moïse aurait parlé de “cercle”, ni du reste à reconnaître vous être leurré ou avoir tenté de nous leurrer en ceci.

Il nous faut donc bien en arriver à conclure que votre affirmation

(lun. 04 déc. 2023 16:06) : “Dieu pouvait bien évidemment inspirer à Moïse d’écrire Pomme à la place de Cercle. Dieu sait ce qu’il fait et ce qu’il dit et ce qu’il fait écrire.“

n’était que du vent et que voici dès lors un premier mirage de dissipé et parti en fumée.


Vous n’avez donc rien trouvé dans le récit de la création en la Genèse qui impliquerait, selon ce que vous estimiez essentiel, une “révélation expresse de la forme de la terre”.

Puis, pour ce qui concerne de plus près votre propre question, d’abord ceci :

Abbé Zins a écrit : jeu. 28 déc. 2023 10:18
Pour tenter d’étayer votre arbitraire affirmation :
t.Joseph.M a écrit : ven. 22 déc. 2023 11:08
Il faut en déduire, qu'on ne peut pas donner du crédit à la traduction "globe", elle ne se base sur rien.

vous avez ensuite cité (ven. 22 déc. 2023 11:23)
t.Joseph.M a écrit : ven. 22 déc. 2023 11:23 Ceci est une étude qu'un ami a faite sur certains mots hébreux qui ont été traduit par boule , mais dont l'étymologie prouve qu'il s' agit d'un cercle .
Votre ami écrit-il sur un site rabbinique ? :

Le tiendriez-vous, lui et les rabbins récents, pour plus instruits en hébreu que les Septante savants hébreux qui, sur la demande du roi d’Egypte Ptolémée, d’origine grecque, ont traduit tout l’Ancien Testament de l’hébreu en grec ?


Ne savez-vous pas en outre que la version de l’Ecriture déclarée officielle par l’Eglise (Concile de Trente) est la Vulgate latine ?

Alors pourquoi l’Esprit-Saint en la version officielle de l’Eglise qu’est la Vulgate latine,

pour désigner l’ensemble de la terre,

au lieu du terme circulus : cercle, bien qu’il puisse aussi désigner une sphère,

ou mieux discus se traduisant justement par disque, plat, cadran,

ou encore scutum : bouclier, plat ou légèrement arrondi vers le haut,

a-t-Il inspiré de façon très répétée (Ps. 9,9 ; 23,1 ; 32,8 ; 48,2 ; 49,12 ; 88,12 ; 89,2 ; 92,1 ; 95,10,13 ; 97,7,9 ; I Rois 2,8 ; Sag. 5,21 ; 11,23 ; Is. 34,1 ; Jer. 10,12 ; Lc. 4,5 ; Act. 17,31 ; Hb. 1,6 ; 2,5 ; Apoc. 12,9)

le terme orbis terrae qui, s’il peut certes aussi être traduit par cercle, rond, disque ou surface circulaire,

peut être traduit également par sphère ou globe ?

et désigne encore précisément une boule ou une pelote de laine ?
suivi de cela :
Abbé Zins a écrit : ven. 29 déc. 2023 11:04
t.Joseph.M a écrit : ven. 22 déc. 2023 11:08
Il faut en déduire, qu'on ne peut pas donner du crédit à la traduction "globe", elle ne se base sur rien.
t.Joseph.M a écrit : ven. 22 déc. 2023 11:23 Ceci est une étude qu'un ami a faite sur certains mots hébreux qui ont été traduit par boule , mais dont l'étymologie prouve qu'il s' agit d'un cercle .

L’expression « la terre » exprime principalement 3 choses en l’Ecriture Sainte :

« la terre » promise = celle d’Israël ;

« la terre » promise, « la terre » des vivants = le Ciel ;

« la terre » entière = le globe, l’ensemble de la terre.

C’est pour signifier en premier ce 3e sens que dans tous les passages cités

(Ps. 9,9 ; 23,1 ; 32,8 ; 48,2 ; 49,12 ; 88,12 ; 89,2 ; 92,1 ; 95,10,13 ; 97,7,9 ; I Rois 2,8 ; Sag. 5,21 ; 11,23 ; Is. 34,1 ; Jer. 10,12 ; Lc. 4,5 ; Act. 17,31 ; Hb. 1,6 ; 2,5 ; Apoc. 12,9)

est employé : orbem, orbis terrae, en la Vulgate, et οἰχουμἐνη dans les Septante.

Voici diverses nuances de sens possibles

1° d’abord de orbis :

(Gaffiot) : 1. Toute espèce de cercle ; 2. Toute surface circulaire, disque ; roue ; globe de la terre ;

(Hattier) : 1. rond, cercle, circonférence, sphère, anneau ; 2. globe, monde, univers, voûte céleste ; 3. région, contrée, pays, climat ; 4. cours des astres, orbites ; mouvement circulaire ; 8. disque, palet, meule, roue ; pelote de laine ;

2° ensuite d’οἰχουμἐνη : terre habitée, toute la terre, l’univers.

Et voilà les quelques divergences de traduction de ce terme dans les passages cités :

Glaire : le globe de la terre ; le globe du monde ; l’univers ; le globe de la terre et sa plénitude (Ps. 49,12 ; 88,12) ; le monde ;

Crampon : le monde ; l’univers ; le monde et ce qui le remplit (Ps. 49,12 ; 88,12) ; le globe (I Rois 2,8) ; le monde entier ; toute la terre.

Il y est donc employé pour désigner l’ensemble de la terre et de ses habitants, et non sa forme.

D’où l’unique et seule traduction qu’en ont fait les Septante en tous ces passages : οἰχουμἐνη,

qu’on retrouve en français dans oecuménique = universel ; général.


Ce sens d’orbem, pris en ce contexte, est confirmé par l’hymne liturgique Jesu Redemptor omnium, servant à l’office des 1e et 2e Vêpres ainsi qu’à celui des Mâtines de la fête de Noël :

« Tu Lumen et Splendor Patris, Tu spes perennium omnium, Intende quas fundunt preces, Tui per orbem servuli.»,

ainsi traduit par Labergerie en son bréviaire latin-français, repris par le P. Barbara :

« Vous, lumière et splendeur du Père, vous, l’espoir immortel de tous, écoutez les prières qu’exhalent vos serviteurs du monde entier.» ;

et Dom Guéranger en sa célèbre Année Liturgique :

« Vous, lumière et splendeur du Père, vous, l’inépuisable espérance de tous , écoutez ces prières que répandent à cette heure vos serviteurs, par le monde entier.»



et auparavant cela (que confirme le premier texte de Saint Augustin cité) et dont la justesse a été aussi démontrée par ce qui est cité plus haut :

Abbé Zins a écrit : mer. 29 nov. 2023 12:29

- quelle est la parole de Dieu, la croyance de l'Eglise concernant la forme de la terre ?

- Il n’y a rien d’expressément défini à ce sujet ; néanmoins l’Ecriture Sainte comporte notamment l’expression orbis, orbem, terrae, terrarum, qui est bien parlante à ce sujet : Ps. 9,9 ; 23,1 32,8 ; 48,2 ; 49,12 ; 88,12 ; 89,2 ; 92,1 ; 95,10,13 ; 97,7,9 ; I Rois 2,8 ; Sag. 5,21 ; 11,23 ; Is. 34,1 ; Jer. 10,12 ; Lc. 4,5 ; Act. 17,31 ; Hb. 1,6 ; 2,5 ; Apoc. 12,9.

Bien que ce ne soit pas le but de la Divine Révélation d’expliquer avec précision la nature et la forme de la Création.


Sandrine

Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

Message par Sandrine »

Je vous remercie mais vous ne faites que répéter ce qui a été dit précédemment.

Je reformule ma question,

Est-il permis de penser que la Terre puisse être indifféremment "globe" ou "cercle" sans contredire les Saintes Écritures ?
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Abbé Zins
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Re: Les sujets éludés volontairement par les ecclesiastiques (et (donc) les fidèles)

Message par Abbé Zins »


Veuillez donc saisir une bonne fois, ancrer en votre esprit et retenir en votre mémoire cette explication limpide de Saint Augustin :

« Je rappellerai brièvement, au sujet de la figure du ciel, que nos auteurs sacrés avaient sur ce point des notions conformes à la vérité, mais que

l’Esprit de Dieu qui parlait par eux n’a pas voulu apprendre aux hommes des choses qui ne devaient être d’aucune utilité pour le salut.»

(de Genesi ad litteram, L. 2, ch. 9)


A moins que vous imaginiez mieux comprendre les Saintes Ecritures qu’un si grand Docteur,

il vous faut admettre « que

l’Esprit de Dieu qui parlait par eux n’a pas voulu apprendre aux hommes

des choses qui ne devaient être d’aucune utilité pour le salut »
,

ni la forme du ciel ni celle de la terre.


Il y là des leçons à tirer, surtout pour ceux prétendant le contraire,

qui vont être énoncées à la suite, à l’encontre

d’interprétations littéralistes et incompétentes des Saintes Ecritures.
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