Sermon du Vénérable Louis de Grenade pour le XIVe dimanche après la Pentecôte

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Laetitia
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Re: Sermon du Vénérable Louis de Grenade pour le XIVe dimanche après la Pentecôte

Message par Laetitia »

Sachant que le Seigneur porte à ses fidèles serviteurs un soin si attentif et se plaît à les combler de ses bienfaits, le chrétien doit donc avoir envers son Dieu des sentiments de confiance qu'un infidèle ne saurait connaître. Quelle contradiction ne serait-ce pas de croire les témoignages que nous venons de rapporter, et de conserver dans son cœur la moindre défiance ! J'imagine que les païens eux-mêmes doivent s'étonner de trouver en nous cette défiance et cette inquiétude si contraires à notre foi. Qu'il se conduisit bien autrement ce pieux personnage qui, devant ramener son peuple du pays de Babylone sur la terre de la patrie, et sachant que beaucoup de dangers le menaçaient dans le cours d'un si long voyage, ne voulut pas demander des troupes auxiliaires au roi de Perse, devant lequel il avait vanté la providence paternelle de Dieu envers ses serviteurs, de peur que cette demande ne parût en contradiction avec sa foi. Voici les paroles mêmes d'Edras : « J'eus honte de demander au roi une escorte de cavaliers pour nous défendre de nos ennemis pendant le chemin, parce que nous avions dit au roi : La main de notre Dieu est sur tous ceux qui le cherchent sincèrement ; et son empire, sa puissance et sa fureur éclatent sur tous ceux qui l'abandonnent. » Erubui enim petere a rege ausilium et equites, qui defenderet nos ab inimico in via, quia dixeramus regi : Manus Dei nostri est super omnes qui quærunt eum in bonitate ; et imperium ejus, et fortitudo ejus, et furor super omnes qui derelinquunt eum. I Esdr. VIII, 22. Car si j'avais demandé au roi une escorte, il était à craindre qu'il ne m'insultât et traitât de mensonge le soin paternel et la providence de notre Dieu, en me voyant chercher du secours ailleurs qu'auprès de lui. Voilà une foi pleine et parfaite, qui conforme sa conduite à son langage. Nous, au contraire, nous démentons nos paroles par nos œuvres, ayant le langage de Jacob et les mains d'Esaü, c'est-à-dire, la foi chrétienne et la défiance et les œuvres des païens.

Le Sauveur termine par une courte réflexion qui n'est pas moins propre à affermir notre confiance : « Votre Père céleste, dit-il, sait que vous avez besoin de toutes ces choses. » Il est donc certain que ceux qui sont rentrés en grâce avec Dieu ont Dieu pour père ; les écrits de l'ancien comme du nouveau Testament l'attestent à chaque page. Puisque Dieu témoigne à ses fidèles, serviteurs un si paternel amour, pourquoi vivraient-ils dans les alarmes et les inquiétudes ?
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