Neuvaine à Saint Vincent de Paul

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Laetitia
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Re: Neuvaine à Saint Vincent de Paul

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Maximes du Saint.

1°. La douceur supporte les défauts du prochain et ses mauvais procédés ; afin de l'attirer plus agréablement à connaître et à aimer Dieu.
2°. Il ne faut quelquefois qu'une parole douce pour convertir un pécheur endurci ; tandis qu'une seule parole dure est capable de le désoler et de lui causer un chagrin très-funeste.
3°. La douceur est une vertu très efficace pour gagner les âmes à Dieu.


Réflexions et Pratiques.

Pour concevoir une haute idée de la vertu de douceur, il suffit d'observer que Jésus-Christ, qui l'a possédée dans le degré le plus éminent, veut que nous apprenions de lui à la pratiquer : Apprenez de moi que je suis doux, nous dit ce divin Sauveur (c).

Voulez-vous imiter ce divin modèle ? Conservez la paix de votre âme ; veillez sur tous les mouvements de votre cœur ; réprimez l'impétuosité de vos passions, et surtout celle de la colère ; évitez l'inquiétude dans vos actions ; soyez dans un recueillement continuel et constant.

Ayez pour maxime invariable de ne jamais rien dire et de ne jamais rien faire qui puisse offenser qui que ce soit, ou lui occasionner du chagrin. Supportez avec patience ce qui peut vous donner de l'ennui. Accoutumez-vous à regarder comme un avantage les injures les plus atroces, les affronts les plus cruels, et réjouissez-vous-en en Jésus-Christ Notre-Seigneur, vous représentant ce qu'il a souffert dans les différentes circonstances de sa passion.

Appliquez-vous à faire aujourd'hui, pour imiter et pour honorer saint Vincent de Paul, quelques actes intérieurs et extérieurs de douceur. Répétez du moins cette prière : Jésus plein de douceur, ayez pitié de moi.

(c) S. Math. 11. V. 29.
(à suivre le quatrième jour)
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Laetitia
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QUATRIÈME JOUR.

Humilité de saint Vincent.


Discite à me quia mitis sum et humilis corde.
Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur.


PREMIER POINT.

L'humilité fut la vertu que Vincent chérit davantage. Il la rechercha toute sa vie avec empressement, et comme les humiliations sont la voie la plus sûre pour acquérir cette vertu, il en fut avide : elles étaient son élément et l'objet de ses complaisances. Son penchant le plus fort était de se tenir dans la poussière où il était né, et il témoigna cent fois son repentir d'en être sorti en consentant qu'on l'élevât à la sublime dignité du sacerdoce. Dieu prit plaisir à le tirer de cette obscurité qu'il aimait, pour le faire servir à de grands desseins.

Notre Saint n'en fut pas moins fidèle à porter partout le souvenir de la bassesse de sa condition, celui de ses péchés et de ses inclinations perverses. Il se plaisait à faire connaître à tout le monde ce qu'il y avait de méprisable dans sa naissance, dans son éducation, dans sa personne, dans sa conduite.

Lorsque Dieu se servait de lui pour opérer quelque bien, il déclarait sincèrement qu'il n'y avait aucune part : il en attribuait tout le mérite aux prières ferventes de ceux-ci, aux sages conseils de ceux-là, à la docilité des autres. Il en laissait à Dieu toute la gloire, pleinement convaincu et intimement persuadé qu'il n’était qu'un serviteur inutile, ou, pour faire usage de ses expressions, qu'il n’était qu'un prodige de malice, pire que le démon lui-même, qui n’avait pas aussi justement mérité l'enfer que le misérable Vincent. Il saisissait avec avidité toutes les occasions qui s’offraient de supporter quelque confusion et de recevoir quelque reproche. Oh ! que nous sommes éloignés d'une humilité si profonde !
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Laetitia
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SECOND POINT.

Les humiliations volontaires que supporta Vincent ne peuvent pas faire assez connaître jusqu'où allait son amour pour l'humilité. Nous le connaîtrons bien plus parfaitement en considérant les humiliations inattendues qu'il eut à supporter.

Il fut calomnié ; il fut honoré. Les uns le regardèrent comme un saint, comme le père des pauvres, la ressource de tous les malheureux ; d'autres ne virent en lui qu'un ignorant, un hypocrite, un voleur, un simoniaque. Vincent fit tous ses efforts pour détromper les premiers, et s'affligea plus d'une fois devant Dieu de ne pouvoir changer leur opinion sur sa piété, qu'il croyait n'être qu'apparente, et qu'il jugeait très-éloignée de la piété intérieure et véritable. Il opposa aux éloges qu'on lui donnait, et qu'il méritait à tant de titres, la vue de ses péchés. Afin de se soustraire aux acclamations de ceux qui l’entendaient, il s'enfuit et alla se cacher dans les campagnes les plus éloignées, où il ne s’occupait qu'à instruire les pauvres.

Quant à ses calomniateurs, il s’unissait à eux. Il s’avilissait encore plus qu'ils ne s’efforçaient de le rabaisser, ne s'arrêtant qu'aux bornes que lui fixait la vérité. Il se plaisait à les entendre, et ne cherchait à se justifier d'aucun reproche.

Il ne se laissa jamais séduire par le prétexte, en apparence si légitime, de ménager une réputation nécessaire au chef d'une Congrégation naissante. S'il se trouvait à la dernière place, il y restait avec plaisir ; si on voulait la lui faire quitter, il s'y opposait. L'obéissance seule pouvait alors vaincre ses répugnances, encore conservait-il toujours un secret désir d'y retourner, comme une pierre tend à son centre.


TROISIEME POINT.

Vincent apprit encore à l'école de Jésus-Christ une leçon d'humilité, jusques là, ce semble, ignorée. Elle consistait à aimer, non-seulement les humiliations qui lui étaient personnelles ; mais encore celles qui flétrissaient injustement une de ses Maisons, ou même le Corps entier de sa Congrégation. Il ne faisait rien pour les repousser; il en remerciait Dieu comme d'un bienfait signalé ; il aimait comme ses bienfaiteurs ceux qui en étaient les auteurs ; il faisait leur éloge et leur rendait tous les services qu'il pouvait ; il entrait dans leur opinion, pour regarder sa Congrégation comme la plus misérable de toutes et la moins utile à l'Église.

Vincent enseigna cette leçon à ses enfants. Jusques là on avait pensé qu'il en était d'une Société comme d'un État ; et comme tout sujet devient soldat pour venger l'injure faite à son Prince, on avait cru que tous les membres d'une Société devaient défendre avec zèle l'honneur de leur Corps, quand on y portait quelqu'atteintes. Mille prétextes paraissaient autoriser cette conduite.
Mais Vincent de Paul, éclairé par des lumières supérieures, croyait au contraire qu'il n’était pas pour sa Congrégation d'honneur plus grand que d'être plongée dans l'humiliation la plus profonde. Il la vit en cet état, et il en bénit mille fois le Seigneur, à qui il laissa le soin de l'en retirer, content d'opposer aux plus atroces calomnies, les bonnes œuvres et le silence.
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Maximes du Saint.

1°. Demandons souvent à Dieu l'amour de notre propre abjection. Ce sera un moyen efficace pour réprimer les mouvements fréquents qu'excite en nous notre malheureux penchant à l'orgueil.
2°. Nous devons donner à Dieu toute la gloire, et ne garder pour nous que le mépris et l'abjection : c'est là tout ce qui nous est dû.
3°. Chacun doit être convaincu de cette vérité, et se dire à soi-même : quand je posséderais toutes les autres vertus, si je n'ai pas l'humilité, je m'abuse, et tandis que je me crois vertueux, je ne suis qu'un pharisien superbe.


Réflexions et Pratiques.

L'humilité n'est pas seulement la vertu des chrétiens parfaits, elle est absolument nécessaire à quiconque veut se sauver. Jésus-Christ adresse la parole à tous, lorsqu'il dit ; Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes.

Pour vous faciliter l'acquisition de cette vertu, appliquez-vous à connaître combien vous êtes misérable. Ne parlez jamais à votre avantage. Réprimez tout sentiment d'estime de vous-même. Il est bien plus aisé d'empêcher les sentiments d'orgueil d'entrer dans votre cœur, que de les en chasser lorsqu'ils y sont entrés.

Supportez avec patience les affronts que vous pourrez recevoir et les sujets d'humiliation qui se présenteront à votre esprit. Confiez-vous en ces paroles de Notre-Seigneur : Tous ceux qui voudront s'élever seront humiliés, et ceux qui s'humilieront seront élevés (a).

Commencez dès aujourd'hui à faire quelques actés d'humilité.
Priez la sainte Vierge de vous obtenir de Dieu cette vertu ; ce fut par son humilité, que Marie mérita de devenir la Mère de son Dieu.

Priez aussi saint Vincent de la demander au Seigneur pour vous.

(a) S. Luc, 14. V. 11.

(à suivre le cinquième jour)
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CINQUIÈME JOUR.

Amour de saint Vincent pour la pauvreté.


Beati pauperes. S. MATH. 5. v. 3.
Bienheureux les pauvres.

PREMIER POINT.

Un tel bonheur est peu ambitionné.
Vincent en connut le prix : il rechercha la pauvreté ; il méprisa et craignit les richesses.
L’anathème que Jésus-Christ son divin Maître a lancé contre les richesses, fut toujours pour lui un sujet d'effroi. Il vit dans l'abondance quelque chose de pernicieux.

Il puisa dans l'histoire des temps passés d'excellentes instructions. Il réfléchit sur les heureux commencements des ordres religieux, et il y vit fleurir la piété dans le sein de la pauvreté. Parcourant ensuite les différents siècles, il vit la discipline régulière s’affaiblir, l'esprit du monde, le luxe, le faste, le désordre, pénétrer dans les cloîtres à la suite de l'opulence.

Il observa encore que tel avait été le sort des enfants de l'Église. Jésus-Christ pauvre leur avait communiqué une piété fervente qui s’était soutenue avec éclat au milieu des privations de la pauvreté ; mais cette ferveur commença à s’affaiblir et devint languissante, quand ses enfants goûtèrent le lait des nations et qu'ils se nourrirent des aliments des riches et des puissants du siècle. Vincent craignit pour sa Congrégation naissante une semblable révolution. Il l'avertit que la pauvreté serait toujours pour elle un fort impénétrable où elle se rirait des vaines attaques de ses ennemis, et qu'elle ne périrait jamais que par les péchés et les vices, qui sont les suites infaillibles de l'opulence.
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SECOND POINT.

Pour écarter un semblable malheur, Vincent fonda sa Congrégation sur une pauvreté d'autant mieux entendue, qu'elle n'est à charge à personne. Il ne voulut d'autres revenus que ceux qui étaient nécessaires pour servir le public gratuitement. Ne prendre qu'une nourriture commune, conforme aux saints canons, et suffisante seulement pour se soustraire à la faim ; ne porter que des habits simples et modestes ; se contenter de meubles assez semblables à ceux du prophète Elisée ; n'avoir rien de superflu, de curieux, de recherché ; posséder le tout d'une manière subordonnée à la volonté du supérieur, comme n'étant accordé que précairement ; se tenir dans la sincère disposition de s'en voir privé, et d'être, parmi ses confrères, le plus mal nourri, le plus mal vêtu, le plus mal logé; manquer quelquefois du nécessaire, et s'en réjouir ; en même temps agréer que les épargnes ne s'accumulent pas aux dépens des pauvres, mais qu'elles soient fidèlement versées dans leur sein : telle fut la pauvreté que Vincent pratiqua et qu'il prescrivit à ses enfants.

Il en fit ses délices; il y découvrit des trésors cachés. La pauvreté nourrit son humilité et sa confiance en Dieu. Elle le rendit parfaitement dépendant de la Providence. Elle affaiblit ses passions, en leur ôtant les aliments qui ne les entretiennent que trop.


TROISIÈME POINT.

L'amour de la pauvreté inspirait à Vincent les plus tendres affections pour les pauvres. Il les respecta. Ils lui parurent d'autant plus grands, qu'ils sont plus méprisables aux yeux du monde.
Leur état lui représentait celui de Jésus-Christ devenu pauvre pour nous enrichir. Il voyait en eux ce Dieu sauveur, et il se plaisait dans leur compagnie. Il se dévoua à leur service comme à l'objet le plus intéressant pour son cœur. Sa tendresse pour eux lui fit trouver mille moyens de les soulager. Il leur bâtit des asiles si vastes, qu'on les eut pris plutôt pour des palais superbes, que pour des demeures destinées à des indigents. Les dames de la plus haute qualité, cédant à la force des exhortations de Vincent, se consacrèrent au service des pauvres, et devinrent des objets d'une grande édification pour la capitale, pour les provinces et pour les pauvres eux-mêmes.

A cette noble compagnie, dévouée au service des indigents, Vincent ajouta une Société d'innocentes vierges à qui il donna le nom modeste de servantes des pauvres, dont l'institut est de les servir, de leur préparer et de leur porter les aliments et les remèdes dont ils ont besoin, et de les traiter avec le respect et l'affection que l'on doit à Jésus-Christ même.
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Maximes du Saint.

1°. Dieu nous fait une grâce signalée lorsqu'il nous ôte tout ce qui nous empêche d'être semblables à Jésus-Christ, qui ne possédait pas même une habitation où il put se retirer.
2°. Sachons nous tenir dans la bassesse, et réjouissons-nous d'être pauvres : sans cela nous ne serons pas de vrais disciples de Jésus-Christ, qui dit : Heureux les pauvres ; parce que le royaume des Cieux leur appartient (a).
3°. L'homme n'est jamais plus riche, que lorsqu'il ressemble plus parfaitement à Jésus-Christ.


Réflexions et Pratiques.

Le Fils de Dieu voulant nous affranchir de l'esclavage de la concupiscence, qui est la source et la racine de tous les maux, est venu nous enseigner par ses instructions et par ses exemples, que les pauvres sont heureux.

Renoncez à l'esprit du monde, qui ne connaît et ne goûte que les biens périssables ; pénétrez-vous de l'esprit de Jésus-Christ, qui a tant aimé la pauvreté, qu'il n’avait pas même où reposer sa tête (b) pendant le temps qu'il a passé sur la terre.
Si vous n'avez pas le courage de vendre ce que vous possédez pour le donner aux pauvres, jouissez du moins de ce que vous avez comme d'un bien dont vous ne devez user que selon la mesure de vos besoins, reconnaissant que le surplus appartient aux pauvres.

Pour vous mettre dans cette sainte disposition, faites aujourd'hui le sacrifice de votre superflu, de tout ce qui vous est inutile, et, s'il se peut, donnez-le aux pauvres.

Si vous n'avez pas encore le courage de choisir ce qu'il y a de moindre dans ce qui vous est offert, recevez-le du moins sans peine toutes les fois que la Providence vous le présentera.

Demandez à Dieu, par l'intercession de saint Vincent, d'aimer, à son exemple, les pauvres et la pauvreté.

(a) S Math. 5. v. 3.
(b) S. Luc, 9. v. 58.
(à suivre le sixième jour)
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SIXIÈME JOUR.

Charité de saint Vincent de Paul.


Illi viri misericordiæ sunt, quorum pietates non defuerunt. ECCLESIASTIC. 44. V. 10.
Ils furent des hommes de miséricorde et de charité les œuvres de leur piété subsisteront éternellement.

PREMIER POINT.

Un homme de miséricorde est un trésor ouvert à tout le monde, chacun peut y puiser. Le pauvre y trouve un asile, et le riche un modèle. C'est une vive image de la bonté divine, un canal par lequel Dieu répand sur les indigents ses bienfaits.

Tel fut Vincent de Paul. La miséricorde, née pour ainsi dire avec lui, le rendit compatissant à tous les besoins de ses frères. Il les renferma tous dans le sein de son immense charité. Ne se bornant pas à une compassion stérile, il les secourut par des moyens si efficaces, que leur durée représente, aux yeux de la foi, l'éternité de la Providence ; leur variété et leur multitude, son immensité, et leurs effets prodigieux, la fécondité de cette Providence ineffable. Il visita les malades; il consola les affligés ; il fut comme le saint homme Job, l'œil de l'aveugle, le pied du boiteux, le bâton du vieillard (a).

Soyez mille et mille fois béni, ô mon Dieu, d'avoir ménagé à vos pauvres un tel soutien, et offert aux riches un exemple aussi éclatant ; mais ne permettez pas que je me borne à une admiration stérile de la charité si active et si compatissante de ce saint prêtre.

(a) Job, 29. v. 15.
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SECOND POINT.

La charité de saint Vincent de Paul fut vraiment prodigieuse par son étendue : elle prit soin de toute espèce de misérables. Les enfants abandonnés par des mères cruelles et parricides ; les vieillards sans ressource, accablés sous le poids des années et des infirmités, traînant avec peine dans les rues les restes d'une vie passée quelquefois dans le désordre ; les forçats, souvent plus accablés par leurs remords que par les chaînes qui les retenaient sur les galères ; les pauvres malades, d'autant plus dignes des secours des riches, que leurs infirmités leur ôtaient tout moyen de les solliciter; des provinces entières désolées par les cruels fléaux de la famine et de la guerre tels furent, en partie, les objets de la tendre sollicitude de Vincent de Paul.

Nous voyons encore subsister les œuvres de sa miséricorde. Les assemblées des Dames de charité, établies dans tant de paroisses, et surtout la Société des Filles de la charité qui s'est propagée dans plusieurs États de l'Europe, perpétueront à jamais la charité de Vincent.

O admirable fécondité de la miséricorde d'un seul homme, disons mieux, de la miséricorde de Dieu, dont Vincent fut toujours le ministre fidèle !

Nous avons si souvent sous les yeux des misères semblables à celles que Vincent soulagea si tendrement et si abondamment ; pourquoi nos cœurs ne sont-ils pas animés de la même charité ?
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TROISIEME POINT.

La charité de Vincent trouva un nouvel objet de ses sollicitudes dans les victimes des maladies spirituelles, dans les pécheurs, qui sont d'autant plus dignes de compassion, qu'ils connaissent moins la grandeur de leurs maux, qu'ils sont plus négligents à procurer à leur âme les remèdes dont elle a besoin, et que souvent même ils repoussent la main charitable qui se présente pour les guérir.

Un état aussi déplorable excita la compassion de Vincent. Son cœur ne put se résoudre à voir périr ses amis et ses frères, sans leur tendre une main secourable. Prières, larmes, jeûnes, macération de la chair, instructions, bons exemples plus efficaces encore que les paroles, tout fut mis en usage par notre Saint pour obtenir la conversion des pécheurs, et peu content de tous les efforts qu'il fit pendant sa vie, il voulut les perpétuer en quelque sorte. Il établit sa Congrégation, à laquelle il communiqua son esprit, et il chargea ses nouveaux disciples de se transmettre successivement d'âge en âge les sentiments de sa charité et de son zèle.

Prions pour cette Congrégation si utile à l'Église : la reconnaissance nous y engage ; notre propre intérêt nous y invite. Soyons bien convaincus que nos prières ne seront pas sans profit pour nous.

« Rallumez, Seigneur, dans tous les membres du clergé le zèle actif de Vincent de Paul. Remplissez-nous tous de cet esprit de charité qui anima ce saint prêtre pendant tout le cours de sa vie, et qui lui mérita, après sa mort, la couronne qui le décore dans le Ciel. »

Prions aussi pour toutes les Sociétés des Dames de la charité, établies dans tant de paroisses par les soins de Vincent.

Demandons pour ces âmes si édifiantes et si charitables, que Dieu daigne toujours les animer de la compassion active et généreuse de leur pieux instituteur.
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