Quelques preuves et causes des lignées thucistes et Lefevbriste

Doumé
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Quelques preuves et causes des lignées thucistes et Lefevbriste

Message par Doumé »

Je sais bien que l'abbé Zins a donné depuis quarante ans bien des références et des preuves de tout cela et je n'ai pas la prétention de faire quelque chose de plus ; j'ai simplement évoqué l'idée d'un petit condensé propre à interpeller ses adversaires, et qui renverrait ensuite à son travail développé dans ses vidéos et textes.

Sur un autre fil, Si vi Pacem m'a alors pris au mot afin que je fasse moi-même ce condensé, travail qu'il avait lui-même effectué il y a longtemps sur ce forum. Je vais donc tenter ce petit exposé de mes recherches et réflexions sur la question. Merci pour votre indulgence

L'idée de ce travail m'est venue avec cette vidéo du centurion romain sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=uC4lD_zhOtM et commençant ainsi, je cite :
Au mois de janvier 1976, S. Exc. Mgr Pierre Martin Ngo Dinh-Thuc, archevêque titulaire de Bulla Regia, avait procédé d’une manière tout à fait illégitime à plusieurs ordinations presbytérales et épiscopales dans la ville de Palmar de Troya (Espagne). Pour cette raison, la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi publia, en date du 17 septembre de la même année, un décret rappelant les peines canoniques encourues par lui-même et les personnes ordonnées par lui. Dans la suite, le prélat demanda et obtint la levée de l’excommunication spécialement réservée au Saint-Siège qui le frappait. Il résulte maintenant à cette S. Congrégation que S. Exc. Mgr Ngo Dinh-Thuc, à partir de 1981, a de nouveau procédé à des ordinations presbytérales contraires aux prescriptions du canon 955. Bien plus, il a encore procédé, cette même année, en violation des normes du canon 953, sans mandat pontifical ni provision canonique, à l’ordination épiscopale du religieux français M.-L. Guérard des Lauriers, O.P., et des prêtres mexicains Moises Carmona et Adolfo Zamora; dans la suite, Moises Carmona a pour sa part conféré l’ordination épiscopale aux prêtres mexicains Benigno Bravo et Roberto Martinez, ainsi qu’au prêtre américain George Musey.(..)
à partir de ce document : https://www.vatican.va/roman_curia/cong ... ae_fr.html

Il n'hésite pas à se référer à des documents conciliaires et nous espérons qu'il gardera la même attitude lorsque j'en citerai de la même source.
Une vidéo très incomplète sur le sujet où monsieur l'abbé répondait en détail dans un commentaire, et que le centurion éludait en répondant à côté :
Image

Pourquoi cette mauvaise foi ou, même souvent, une violence ou une indifférence de réactions sur ce sujet crucial ?

Sans doute pour deux raisons essentielles, me semble-t-il, que j'ai remarquées en suivant ou en discutant avec quelques-uns d'entre eux, et que je me permets d'exposer ici :

1) Nous, catholiques, sommes de plus en plus marginalisés depuis soixante ans, des conciliaires (environ 2 à 3% de la population) aux traditionnalistes, l'étau se resserre encore plus avec les sédévacantistes. L'dée donc de se réduire à une Eglise domestique leur est donc inconsciemment insupportable...
2) D'où la seconde hypothèse, à mon avis, de donner bonne conscience aux non una cum en érigeant comme un dogme cette sentence, je cite : "Afin de survivre spirituellement aujourd’hui, nous avons besoin des grâces du Saint Sacrifice de la Messe et des Sacrements. Mais pour les avoir, nous avons besoin de prêtres, et afin d’avoir des prêtres, nous devons avoir des évêques."

Comme l'explique monsieur l'abbé, il y a un oubli manifeste des autres canaux de la grâce manifestés durant l'ancien testament et certaines périodes ici et là depuis la venue de notre Seigneur. J'entends régulièrement de la bouche de différents clercs non una cum que les fidèles ne pourraient pas survivre sans les sacrements de l'Eglise. N'est-ce pas là un manque de confiance, pour ne pas dire un manque de respect, envers les fidèles ?

N'est-ce pas là, même un manque de foi envers Dieu, presque un blasphème ? Il reste étonnant de voir ces personnes accuser sans cesse la FSSPX, d'où la plupart sont issus, et de ne pas critiquer les contradictions de son fondateur, Mgr Lefevbre, se faisant schismatique en 1988 parce qu'il n'avait pas proclamé qu'il n'y avait plus de pape, ce qui aurait alors légitimé ses sacres par juridiction de suppléance. Ainsi, pour ne pas être sur le carreau comme monsieur l'abbé, ils critiquent la Fraternité SSPX et en garde l'esprit à propos des sacres ; voilà pour Mgr Lefevbre. Faut-il des preuves pour cela ? Les faits parlent d'eux même...

J'en viens donc maintenant aux preuves que j'ai trouvées à propos de la lignée Thuciste, cette tendance étant, à priori, plus confuse à discerner pour certains.

D'abord la déclaration, abondamment citée par les adversaires de monsieur l'abbé sur la déclaration de Mgr Thuc le 25 février 1982, citation :
De nos jours, dans quel état nous apparait l’Église Catholique ? À Rome, le « Pape » Jean-Paul II règne entouré du collège des cardinaux et de nombreux évêques et prélats.
En dehors de Rome, l’Église Catholique avec ses évêques et ses prêtres apparait florissante – le nombre des catholiques est immense – Tous les jours la Messe est célébrée dans de nombreuses églises et le Dimanche elles reçoivent de très nombreux fidèles qui y écoutent la Messe et y communient.
Mais aux yeux de Dieu, quel est l’état de l’Église ? Les Messes quotidiennes ou dominicales auxquelles les fidèles assistent plaisent-elles à Dieu ? Nullement parce que cette Messe est la même pour les catholiques et les protestants. Pour cette raison, elle ne plait pas à Dieu et elle est invalide. La seule Messe qui plait à Dieu est la Messe de St. Pie V, qui est célébrée par un petit nombre de prêtres et d’Évêques dont je suis.
Pour cette raison on doit autant que possible ouvrir pour les candidats au sacerdoce un séminaire qui plaise à Dieu.
En plus de cette « Messe » ne plaisant pas à Dieu, il y a de nombreuses choses où Dieu refuse sa grâce, par exemple dans l’ordination sacerdotale, dans la consécration épiscopale, dans les sacrements de confirmation et d’extrême onction.
En outre les « prêtres » cultivent
1. le modernisme,
2. le faux œcuménisme,
3. le culte de l’homme,
4. la liberté étendue à toutes les religions ;
5. ne condamnent et n’excluent pas les hérétiques.
Pour cela, en tant qu’Évêque de la Ste. Église Catholique Romaine, je juge que le Siège de l’Église Catholique Romaine est vacant et qu’il me faut comme évêque, tout faire pour que l’Église Catholique Romaine continue à conduire les âmes au Salut Eternel.
Munich, 25 Février 1982
(sig.:) Petrus Martinus Ngô-dinh-Thuc
Archiepiscopus
https://wordpress.catholicapedia.net/de ... ostolique/
ou relevée comme dans la vidéo du centurion :
https://www.vatican.va/roman_curia/cong ... ae_fr.html

Le centurion, comme son ami Cyril Dubois, est-il au courant que, quelques semaines plus tôt, Mgr Thuc concélébrait avec "Mgr" Barthe, le novus ordo ?, je cite :
Dans une période difficile, Monseigneur Barthe eut à gérer l’accueil de l’archevêque vietnamien de Hué, Pierre Martin Ngô Ðinh Thuc : alors qu’il participait au concile Vatican II, il apprend en novembre 1963 l’assassinat de ses deux frères Ngô Đình Diệm, président de la République du Viêt Nam, et Ngô Ðình Nhu, chef du parti au pouvoir ; abandonné de tous et isolé, l'archevêque se retrouve dans une situation d’exil en Occident et, dans son errance géographique et spirituelle au cours de laquelle il ne cesse de traquer d’hypothétiques infiltrations marxistes, se compromet avec le mouvement sectaire espagnol de Palmar de Troya au sein duquel une consécration sans mandat pontifical lui valut une première excommunication en 1976 dont il fut relevé deux ans plus tard. C’est alors qu’il s’établit dans un petit appartement au premier étage du 22 rue Garibaldi, à Toulon et concélébra encore à la cathédrale la messe du Jeudi Saint 16 avril 1981 avec Monseigneur Barthe ; mais bientôt l’archevêque multiplia dans son pauvre logement de nouvelles ordinations illicites dont celles de plusieurs évêques (le 7 mai 1981 du Père Guérard des Lauriers et le 17 octobre suivant des abbés Carmona et Zamora). Parti ensuite aux Etats-Unis, l’archevêque, formellement excommunié en 1983, y mourra l’année suivante après avoir fait amende honorable.

UN ARTICLE QUI FAIT S'EFFONDRER SANS APPEL TOUTE
LA LIGNEE THUC ET SES RAMIFICATIONS

Image

Reste à savoir si le centurion et Cyril Dubois, entre autres, vont accepter, cette fois, un document issu des conciliaires ?
https://www.chapitre-frejus-toulon.fr/i ... vrier-1983

Reste à savoir pourquoi ils ignorent, ou feignent d'ignorer, la rétraction dudit Mgr le 11 juillet 1984, je cite encore :
« Je soussigné, Pierre Martin Ngo Dinh Thuc, archevêque titulaire de Bulla Regia, et archevêque émérite de Hué, désire rétracter publiquement toutes mes erreurs passées consistant à avoir ordonné illégitimement à l’épiscopat, en 1981, divers prêtres, à savoir: les Pères M. L. Guérard des Lauriers, O. P., Moises Carmona et Adolfo Zamora, et aussi à avoir rejeté le concile Vatican II, le nouvel Ordo missae, et spécialement la dignité de Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, actuel successeur légitime de saint Pierre, dans une publication à Munich en 1982.
Je désire leur demander sincèrement à tous qu’ils me pardonnent, en priant pour moi et en réparant tout le scandale causé par les si lamentables actions et déclarations que j’ai faites .
Je voudrais aussi exhorter tous les prêtres ci-dessus mentionnés, qui ont été illégitimement ordonnés par moi à l’épiscopat en 1981, et tous ceux qu’ils ont à leur tour ordonnés prêtres ou évêques, ainsi que leurs successeurs, à rétracter leurs erreurs, en abandonnant leur position réellement fausse, et à se réconcilier avec l’Église et avec le Saint-Père, le pape Jean-Paul II ».
MGR THUC, RÉTRACTATION ET RENONCIATION DONNÉE À CARTHAGE LE 11 JUILLET 1984.
Elle fut publié dans l’édition anglaise de L’OSSERVATORE ROMANO du 24 décembre 1984 auquel chacun pourra faire la demande ici : https://www.osservatoreromano.va/fr/pages/archive.html

Liens de deux sites : un conciliaire :
https://archidiacre.wordpress.com/2021/ ... ntistes/8/
et un plus neutre :
https://www.upi.com/Archives/1984/12/17 ... 472107600/

Certains soutiennent que cette déclaration est fausse, mais ont-ils fait une enquête poussée sur la vie truffée de contradictions de cet évêque ? Et peuvent-ils contester la concélébration avec Mr Barthe trois semaine avant le sacre de l'abbé Des Lauriers ?
J'invite les lecteurs objectifs à parcourir cette enquête très fournie :
https://messe.forumactif.org/t9033-leta ... veque-thuc

Pour revenir à l'abbé Guérard des Lauriers, comme avec Mgr Lefevbre, leurs partisans veulent avoir absolument avoir un évêque afin de se sécuriser à la fois comme prêtres officiant ou comme fidèle bien au chaud dans une chapelle, tout en tombant dans des compromissions opinionistes et hérétiques implicitement comme l'explique monsieur l'abbé.
L'IMBC accepte la thèse indéfendable de Cassiciacum et les autres en ont une opinion, et tolèrent les évêques consacrés de 88 tout en critiquant plus ou moins les différentes chapelles et surtout la FSSPX, de quoi faire fuir les nouveaux convertis !

Voici un commentaire opinioniste auquel je souscrivais moi-même dans le passé :

Image

Dernière objection et interprétation pour justifier les sacrements à tout prix : "L'abomination de la désolation prédite par le prophète Daniel se déroulera pendant les 1260 jours de l'antéchrist, pas avant...," ce qui arrange les partisans de la nécessité des sacrements avec une notion indéfinie des temps de la fin mal connu et comprise de nos clercs actuels...

La meilleure réponse à la crise de l'Eglise reste celle de l'abbé Zins appuyée fortement sur les Ecritures et les Pères de l'Eglise, mais évidemment plus difficile à assumer et à vivre.


LA RESISTANCE A LA VERITE CONNUE CONDUIT A L'AVEUGLEMENT DE L'ESPRIT ET N'EST PAS SANS CONSEQUENCES SUR LE DESTIN INDIVIDUEL ET COLLECTIF



2 Thessalonicien 2-10 :
9 L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, 10 et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. 11 Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge,afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés.


https://www.youtube.com/watch?v=HS4FKKJ ... OY&index=9
https://www.youtube.com/@abbezins1029/videos
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Abbé Zins
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Re: Quelques preuves et causes des lignées thucistes et Lefevbriste

Message par Abbé Zins »

Doumé a écrit : ven. 19 mai 2023 16:27 Je sais bien que l'abbé Zins a donné depuis quarante ans bien des références et des preuves de tout cela et je n'ai pas la prétention de faire quelque chose de plus ; j'ai simplement évoqué l'idée d'un petit condensé propre à interpeller ses adversaires, et qui renverrait ensuite à son travail développé dans ses vidéos et textes.

Sur un autre fil, Si vi Pacem m'a alors pris au mot afin que je fasse moi-même ce condensé, travail qu'il avait lui-même effectué il y a longtemps sur ce forum. Je vais donc tenter ce petit exposé de mes recherches et réflexions sur la question. Merci pour votre indulgence

L'idée de ce travail m'est venue avec cette vidéo du centurion romain sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=uC4lD_zhOtM et commençant ainsi, je cite :
Au mois de janvier 1976, S. Exc. Mgr Pierre Martin Ngo Dinh-Thuc, archevêque titulaire de Bulla Regia, avait procédé d’une manière tout à fait illégitime à plusieurs ordinations presbytérales et épiscopales dans la ville de Palmar de Troya (Espagne). Pour cette raison, la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi publia, en date du 17 septembre de la même année, un décret rappelant les peines canoniques encourues par lui-même et les personnes ordonnées par lui. Dans la suite, le prélat demanda et obtint la levée de l’excommunication spécialement réservée au Saint-Siège qui le frappait. Il résulte maintenant à cette S. Congrégation que S. Exc. Mgr Ngo Dinh-Thuc, à partir de 1981, a de nouveau procédé à des ordinations presbytérales contraires aux prescriptions du canon 955. Bien plus, il a encore procédé, cette même année, en violation des normes du canon 953, sans mandat pontifical ni provision canonique, à l’ordination épiscopale du religieux français M.-L. Guérard des Lauriers, O.P., et des prêtres mexicains Moises Carmona et Adolfo Zamora; dans la suite, Moises Carmona a pour sa part conféré l’ordination épiscopale aux prêtres mexicains Benigno Bravo et Roberto Martinez, ainsi qu’au prêtre américain George Musey.(..)
à partir de ce document : https://www.vatican.va/roman_curia/cong ... ae_fr.html

Il n'hésite pas à se référer à des documents conciliaires et nous espérons qu'il gardera la même attitude lorsque j'en citerai de la même source.
Une vidéo très incomplète sur le sujet où monsieur l'abbé répondait en détail dans un commentaire, et que le centurion éludait en répondant à côté :
Image

Pourquoi cette mauvaise foi ou, même souvent, une violence ou une indifférence de réactions sur ce sujet crucial ?

Sans doute pour deux raisons essentielles, me semble-t-il, que j'ai remarquées en suivant ou en discutant avec quelques-uns d'entre eux, et que je me permets d'exposer ici :

1) Nous, catholiques, sommes de plus en plus marginalisés depuis soixante ans, des conciliaires (environ 2 à 3% de la population) aux traditionnalistes, l'étau se resserre encore plus avec les sédévacantistes. L'dée donc de se réduire à une Eglise domestique leur est donc inconsciemment insupportable...
2) D'où la seconde hypothèse, à mon avis, de donner bonne conscience aux non una cum en érigeant comme un dogme cette sentence, je cite : "Afin de survivre spirituellement aujourd’hui, nous avons besoin des grâces du Saint Sacrifice de la Messe et des Sacrements. Mais pour les avoir, nous avons besoin de prêtres, et afin d’avoir des prêtres, nous devons avoir des évêques."

Comme l'explique monsieur l'abbé, il y a un oubli manifeste des autres canaux de la grâce manifestés durant l'ancien testament et certaines périodes ici et là depuis la venue de notre Seigneur. J'entends régulièrement de la bouche de différents clercs non una cum que les fidèles ne pourraient pas survivre sans les sacrements de l'Eglise. N'est-ce pas là un manque de confiance, pour ne pas dire un manque de respect, envers les fidèles ?

N'est-ce pas là, même un manque de foi envers Dieu, presque un blasphème ? Il reste étonnant de voir ces personnes accuser sans cesse la FSSPX, d'où la plupart sont issus, et de ne pas critiquer les contradictions de son fondateur, Mgr Lefevbre, se faisant schismatique en 1988 parce qu'il n'avait pas proclamé qu'il n'y avait plus de pape, ce qui aurait alors légitimé ses sacres par juridiction de suppléance. Ainsi, pour ne pas être sur le carreau comme monsieur l'abbé, ils critiquent la Fraternité SSPX et en garde l'esprit à propos des sacres ; voilà pour Mgr Lefevbre. Faut-il des preuves pour cela ? Les faits parlent d'eux même...

J'en viens donc maintenant aux preuves que j'ai trouvées à propos de la lignée Thuciste, cette tendance étant, à priori, plus confuse à discerner pour certains.

D'abord la déclaration, abondamment citée par les adversaires de monsieur l'abbé sur la déclaration de Mgr Thuc le 25 février 1982, citation :
De nos jours, dans quel état nous apparait l’Église Catholique ? À Rome, le « Pape » Jean-Paul II règne entouré du collège des cardinaux et de nombreux évêques et prélats.
En dehors de Rome, l’Église Catholique avec ses évêques et ses prêtres apparait florissante – le nombre des catholiques est immense – Tous les jours la Messe est célébrée dans de nombreuses églises et le Dimanche elles reçoivent de très nombreux fidèles qui y écoutent la Messe et y communient.
Mais aux yeux de Dieu, quel est l’état de l’Église ? Les Messes quotidiennes ou dominicales auxquelles les fidèles assistent plaisent-elles à Dieu ? Nullement parce que cette Messe est la même pour les catholiques et les protestants. Pour cette raison, elle ne plait pas à Dieu et elle est invalide. La seule Messe qui plait à Dieu est la Messe de St. Pie V, qui est célébrée par un petit nombre de prêtres et d’Évêques dont je suis.
Pour cette raison on doit autant que possible ouvrir pour les candidats au sacerdoce un séminaire qui plaise à Dieu.
En plus de cette « Messe » ne plaisant pas à Dieu, il y a de nombreuses choses où Dieu refuse sa grâce, par exemple dans l’ordination sacerdotale, dans la consécration épiscopale, dans les sacrements de confirmation et d’extrême onction.
En outre les « prêtres » cultivent
1. le modernisme,
2. le faux œcuménisme,
3. le culte de l’homme,
4. la liberté étendue à toutes les religions ;
5. ne condamnent et n’excluent pas les hérétiques.
Pour cela, en tant qu’Évêque de la Ste. Église Catholique Romaine, je juge que le Siège de l’Église Catholique Romaine est vacant et qu’il me faut comme évêque, tout faire pour que l’Église Catholique Romaine continue à conduire les âmes au Salut Eternel.
Munich, 25 Février 1982
(sig.:) Petrus Martinus Ngô-dinh-Thuc
Archiepiscopus
https://wordpress.catholicapedia.net/de ... ostolique/
ou relevée comme dans la vidéo du centurion :
https://www.vatican.va/roman_curia/cong ... ae_fr.html

Le centurion, comme son ami Cyril Dubois, est-il au courant que, quelques semaines plus tôt, Mgr Thuc concélébrait avec "Mgr" Barthe, le novus ordo ?, je cite :
Dans une période difficile, Monseigneur Barthe eut à gérer l’accueil de l’archevêque vietnamien de Hué, Pierre Martin Ngô Ðinh Thuc : alors qu’il participait au concile Vatican II, il apprend en novembre 1963 l’assassinat de ses deux frères Ngô Đình Diệm, président de la République du Viêt Nam, et Ngô Ðình Nhu, chef du parti au pouvoir ; abandonné de tous et isolé, l'archevêque se retrouve dans une situation d’exil en Occident et, dans son errance géographique et spirituelle au cours de laquelle il ne cesse de traquer d’hypothétiques infiltrations marxistes, se compromet avec le mouvement sectaire espagnol de Palmar de Troya au sein duquel une consécration sans mandat pontifical lui valut une première excommunication en 1976 dont il fut relevé deux ans plus tard. C’est alors qu’il s’établit dans un petit appartement au premier étage du 22 rue Garibaldi, à Toulon et concélébra encore à la cathédrale la messe du Jeudi Saint 16 avril 1981 avec Monseigneur Barthe ; mais bientôt l’archevêque multiplia dans son pauvre logement de nouvelles ordinations illicites dont celles de plusieurs évêques (le 7 mai 1981 du Père Guérard des Lauriers et le 17 octobre suivant des abbés Carmona et Zamora). Parti ensuite aux Etats-Unis, l’archevêque, formellement excommunié en 1983, y mourra l’année suivante après avoir fait amende honorable.

UN ARTICLE QUI FAIT S'EFFONDRER SANS APPEL TOUTE
LA LIGNEE THUC ET SES RAMIFICATIONS

Image

Reste à savoir si le centurion et Cyril Dubois, entre autres, vont accepter, cette fois, un document issu des conciliaires ?
https://www.chapitre-frejus-toulon.fr/i ... vrier-1983

Reste à savoir pourquoi ils ignorent, ou feignent d'ignorer, la rétraction dudit Mgr le 11 juillet 1984, je cite encore :
« Je soussigné, Pierre Martin Ngo Dinh Thuc, archevêque titulaire de Bulla Regia, et archevêque émérite de Hué, désire rétracter publiquement toutes mes erreurs passées consistant à avoir ordonné illégitimement à l’épiscopat, en 1981, divers prêtres, à savoir: les Pères M. L. Guérard des Lauriers, O. P., Moises Carmona et Adolfo Zamora, et aussi à avoir rejeté le concile Vatican II, le nouvel Ordo missae, et spécialement la dignité de Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, actuel successeur légitime de saint Pierre, dans une publication à Munich en 1982.
Je désire leur demander sincèrement à tous qu’ils me pardonnent, en priant pour moi et en réparant tout le scandale causé par les si lamentables actions et déclarations que j’ai faites .
Je voudrais aussi exhorter tous les prêtres ci-dessus mentionnés, qui ont été illégitimement ordonnés par moi à l’épiscopat en 1981, et tous ceux qu’ils ont à leur tour ordonnés prêtres ou évêques, ainsi que leurs successeurs, à rétracter leurs erreurs, en abandonnant leur position réellement fausse, et à se réconcilier avec l’Église et avec le Saint-Père, le pape Jean-Paul II ».
MGR THUC, RÉTRACTATION ET RENONCIATION DONNÉE À CARTHAGE LE 11 JUILLET 1984.
Elle fut publié dans l’édition anglaise de L’OSSERVATORE ROMANO du 24 décembre 1984 auquel chacun pourra faire la demande ici : https://www.osservatoreromano.va/fr/pages/archive.html

Liens de deux sites : un conciliaire :
https://archidiacre.wordpress.com/2021/ ... ntistes/8/
et un plus neutre :
https://www.upi.com/Archives/1984/12/17 ... 472107600/

Certains soutiennent que cette déclaration est fausse, mais ont-ils fait une enquête poussée sur la vie truffée de contradictions de cet évêque ? Et peuvent-ils contester la concélébration avec Mr Barthe trois semaine avant le sacre de l'abbé Des Lauriers ?
J'invite les lecteurs objectifs à parcourir cette enquête très fournie :
https://messe.forumactif.org/t9033-leta ... veque-thuc

Pour revenir à l'abbé Guérard des Lauriers, comme avec Mgr Lefevbre, leurs partisans veulent avoir absolument avoir un évêque afin de se sécuriser à la fois comme prêtres officiant ou comme fidèle bien au chaud dans une chapelle, tout en tombant dans des compromissions opinionistes et hérétiques implicitement comme l'explique monsieur l'abbé.
L'IMBC accepte la thèse indéfendable de Cassiciacum et les autres en ont une opinion, et tolèrent les évêques consacrés de 88 tout en critiquant plus ou moins les différentes chapelles et surtout la FSSPX, de quoi faire fuir les nouveaux convertis !

Voici un commentaire opinioniste auquel je souscrivais moi-même dans le passé :

Image

Dernière objection et interprétation pour justifier les sacrements à tout prix : "L'abomination de la désolation prédite par le prophète Daniel se déroulera pendant les 1260 jours de l'antéchrist, pas avant...," ce qui arrange les partisans de la nécessité des sacrements avec une notion indéfinie des temps de la fin mal connu et comprise de nos clercs actuels...

La meilleure réponse à la crise de l'Eglise reste celle de l'abbé Zins appuyée fortement sur les Ecritures et les Pères de l'Eglise, mais évidemment plus difficile à assumer et à vivre.


LA RESISTANCE A LA VERITE CONNUE CONDUIT A L'AVEUGLEMENT DE L'ESPRIT ET N'EST PAS SANS CONSEQUENCES SUR LE DESTIN INDIVIDUEL ET COLLECTIF



2 Thessalonicien 2-10 :
9 L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, 10 et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. 11 Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge,afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés.


https://www.youtube.com/watch?v=HS4FKKJ ... OY&index=9
https://www.youtube.com/@abbezins1029/videos

Voici en effet un parlant résumé.

Il serait bon que vous reproduisiez ici à la suite les 3 parties de l’article de Father Kelly. Car même s’il insiste ce me semble un peu trop sur l’intention du ministre, l’ensemble comporte beaucoup d’indications de faits marquants ; et, par ailleurs, contrairement à ce que certains imaginent, les publications sur internet disparaissent souvent. Donc, mieux vaudrait l’avoir reproduit ici.

Cet article, de 1994, suit donc mon numéro spécial 31-32 (octobre 1992) d’environ 2 ans. Voyez ici : CRI D’ALARME ! COLLUSIONS DES "GUÉRARDO-THUCISTES" AVEC DES SECTES
Doumé
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Re: Quelques preuves et causes des lignées thucistes et Lefevbriste

Message par Doumé »

Voici, réparti en x épisodes, l'article publié en 1994 de l’abbé Clarence Kelly. La traduction en espagnol a été faite par madame Claudia Caputo en 2002.

L’état mental de l’archevêque Thuc
P. Clarence Kelly

( The Bulletin, Oyster Bay, N.Y., Janvier 1994 )

« La rechute dans la profanation du sacrement de l’ordre ( la dernière consécration conférée dans une secte a eu lieu le 24 septembre 1982 ) et le manque de fermeté dans sa promesse de ne pas retomber permettent de poser une question essentielle: Cet homme âgé de quatre-vingt-cinq ans était-il en possession de toutes ses facultés? Se rendait-il compte de ce qu’il faisait en imposant si facilement les mains à n’importe qui? Était-il vraiment responsable de ses actes? Il n’y a que trois réponses possibles à cette question.

- Non. Thuc n’était pas en possession de toutes ses facultés; il n’était pas responsable et n’a pas encouru les peines prévues par la loi. Mais alors les consécrations conférées ne sont pas valides, étant donné que le consécrateur n’était pas suffisamment en possession de ses facultés pour réaliser un acte responsable.

- Oui. Le consécrateur de ces consécrations était en complète possession de ses facultés. Les consécrations sont valides, mais le consécrateur et le consacré ont encouru toutes les peines prévues par la loi et Thuc est vraiment un évêque scandaleux.

- Nous ne le savons pas avec certitude. Peut-être qu’il était en possession de ses facultés, et peut-être que non. Cela laisserait un doute sur les peines encourues, mais aussi sur la validité de toutes ces ordinations. »

Père Noël Barbara
( « Que penser des évêques consacrés par Ngo Dinh Thuc, Carmona, Vezelis, Musey, etc ? »)

INTRODUCTION

Le 10 novembre 1993, le père Daniel Dolan s’est joint au groupe des évêques thucistes. Il fait maintenant partie des centaines d’évêques douteux ordonnés par le défunt archevêque Ngo Dinh Thuc du Sud-Vietnam. Le père Dolan fait également partie de la secte du Mont Saint-Michel de Spokane, Washington et d’un groupe de prêtres organisés par l’ »évêque » Mark Pivarunas, l’évêque de la secte.

Il y a beaucoup de sérieux problèmes au sujet de l’archevêque Thuc et des consécrations thucistes. C’est le problème de l’état mental de Thuc. C’est le problème du scandale associé à son nom. C’est le problème des nombreuses et graves irrégularités liées aux consécrations thucistes. Et c’est le problème du manque d’évidence en ce qui concerne les normes probatoires déterminées par l’Église pour établir le fait de telles consécrations clandestines.

Nous nous sommes référés, d’une certaine manière, à chacun de ces problèmes par le passé. Nous allons nous référer aux deux premiers avec davantage de détails parce qu’ils nécessitent un plus grand approfondissement et qu’ils sont présents à l’esprit tant des défenseurs que des adversaires des consécrations thucistes. L’archevêque Thuc avait-il toute sa raison? L’archevêque Thuc était-il un évêque scandaleux devant être évité par ceux qui s’opposent aux scandales de la nouvelle Église?

Ceci n’est pas un débat purement théorique. Il ne porte pas sur des choses insignifiantes. Le noyau même du mouvement traditionaliste aux États-Unis, s’il est permis d’utiliser une telle expression, est en jeu. Des prêtres traditionalistes promeuvent aujourd’hui ce qu’ils condamnaient clairement par le passé. Ils veulent que nous changions de direction. Quelques-uns veulent que nous acceptions la secte de Schuckardt. D’autres veulent que nous ouvrions nos bras et nos temples aux évêques thucistes.

L’acceptation de la secte du Mont Saint-Michel et des évêques thucistes représente une rupture radicale et importante avec le passé. Ce qui est ici en jeu est la communion avec une « église schismatique », comme le Père Cekada avait nommé le groupe du Mont saint-Michel en 1980, et des évêques, des prêtres et des sacrements douteux, et une interminable série de sacrilèges. Ce n’est pas rien.

Vu l’importance de ce qui est en jeu, vu que les évêques thucistes vont continuer de proliférer, et vu que beaucoup de personnes bonnes et honnêtes sont menées par de mauvais chemins, il faut dire la vérité. Et voici la vérité: il y a de sérieux doutes au sujet des capacités mentales de l’archevêque Thuc; en revanche, il n’est pas douteux qu’il n’a pas aidé à « préserver la foi catholique » après le concile Vatican II. Nous prouverons ces choses au-delà de n’importe quel doute raisonnable.

Nous traiterons d’abord la question de l’état mental de l’archevêque Thuc. Puis nous nous réfèrerons au mythe, inventé par les défenseurs des consécrations thucistes, selon lequel Thuc a contribué à « préserver la foi catholique de la corruption quasi universelle » après Vatican II. Nous montrerons qu’il avait de fortes tendances modernistes; qu’il a trahi son ministère épiscopal et le sacerdoce catholique; et que s’il a fait ces choses en possession totale de ses facultés, comme le soutiennent ses défenseurs, il était alors véritablement un criminel et qu’il faut l’inclure parmi les pires évêques du Novus ordo.

(A suivre...)
Doumé
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1ÈRE PARTIE


L’état mental du ministre d’un sacrement et la question de la validité

La question de l’état mental de l’archevêque Thuc est d’une grande importance. Elle est très importante parce que l’état mental d’un évêque consécrateur est en relation directe avec la question de la validité des consécrations épiscopales qu’il effectue. S’il y a de sérieux doutes sur la maîtrise complète de sa raison, il y a alors de sérieux doutes sur la validité de ses consécrations épiscopales. Tel est l’enseignement des théologiens catholiques. Dans son traité dogmatique sur les sacrements, Mgr Pohle dit:

« La combinaison de matière et de forme dans un signe sacramentel ( confectio ) et son application au récepteur individuel ( administratio ) - deux facteurs qui, à la seule exception de la sainte eucharistie, coïncident invariablement - requièrent un ministre qui ait une complète maîtrise de sa raison. C’est pourquoi les lunatiques, les enfants, et d’autres qui n’ont pas l’usage complet de leur raison, sont incapables d’administrer un sacrement ».

Mgr Joseph Pohle, Ph. D., D. D. The sacraments, a dogmatic treatise, adapté et édité par Arthur Preuss, St-Louis, B. Herder Book Co., 1944, Vol.1, p.162.

Selon Mgr Pohle, si un prêtre ou un évêque n’avait pas l’usage complet de sa raison, il serait «dans l’incapacité d’administrer un sacrement ». Par conséquent, si Thuc n’avait pas « l’usage complet de sa raison » quand il a effectué les consécrations, celles-ci seraient invalides. Le Père Heribert Jone, moraliste, traite aussi de certains défauts chez le ministre qui rendent un sacrement invalide:

a) Si le ministre du sacrement manque d’ »attention extérieure …, l’intention d’administrer un sacrement se trouve implicitement annulée, rendant l’administration invalide. L’attention extérieure fait défaut si quelqu’un entreprend une action extérieure incompatible avec l’attention intérieure ».

Rev. Heribert Jone, O. F. M. Cap., J. C. D., Moral theology, Westminster, Maryland, The Newman Press, 1962, p.312.

b) « L’administration d’un sacrement est invalide si quelqu’un avait préalablement vraiment l’intention requise, mais que celle-ci n’existe plus ici et maintenant et n’exerce donc plus d’influence sur ses actes, bien qu’il ne l’ait pas révoquée ( intentio habitualis ) ».Ibid. p.312.

L’intention habituelle n’est pas suffisante pour conférer validement un sacrement.

c) « …il n’y a pas de consécration si, dans le délire de la fièvre, un prêtre prononce les paroles de la consécration sur le pain et le vin posés sur la table à côté de son lit; pareillement pour quiconque tente de réaliser un sacrement en étant ivre, fou ou endormi ».

(Ibid. p.312)

Si nous associons ce que dit Mgr Pohle à ce que dit le Père Jone, nous voyons que celui qui administre un sacrement doit avoir « la maîtrise complète de sa raison ». S’il était fou à ce moment-là ou s’il n’avait pas « l’usage total de sa raison », il serait « incapable d’administrer un sacrement ». Il doit avoir aussi l’intention suffisante. L’intention habituelle ( intentio habitualis ) n’est pas suffisante. Et il doit avoir l’attention adéquate. S’il effectuait « une action extérieure incompatible avec l’attention intérieure », le sacrement serait invalide.

A présent, nous allons nous référer au cas spécifique de l’archevêque Thuc pour déterminer s’il y a de sérieuses raisons de croire qu’il n’avait pas « l’usage total de sa raison ». Les interrogations au sujet de sa capacité mentale ou de sa carence surgissent de la considération de son comportement. Il agissait comme s’il n’avait pas été en totale possession de ses facultés. Il se comportait comme s’il n’avait pas eu « l’usage total de sa raison ». Mais pour apprécier ceci complètement, il est nécessaire de comprendre un peu qui il était, ce qu’il avait fait et la position qu’il soutenait.

Quelques antécédents

L’archevêque Pierre Martin Ngo-Dinh-Thuc est né le 6 octobre 1897. Il fut ordonné prêtre en 1925 et sacré évêque en 1938. Le 24 novembre 1960, il devint archevêque de Hué, qui avait été la capitale impériale du Vietnam. Dans son article de 1983 sur les évêques thucistes, le Père Cekada nous donne une courte biographie de l’archevêque Thuc:

« Ngo-Dinh-Thuc entra au séminaire, obtint des doctorats en droit canonique, théologie et philosophie à Rome, et fut ordonné prêtre le 20 décembre 1925. Il enseigna quelque temps à la Sorbonne et revint en 1927 à Hué, où il enseigna au grand séminaire et au collège de la Divine Providence. Il fut nommé vicaire apostolique à Vinh Long, et le 4 mai 1938, il fut sacré évêque et désigné comme évêque titulaire de Sesina. A Vinh Long, il organisa le diocèse et donna aussi un peu de son temps à l’université de Dalat ».

P. Anthony Cekada, « Two Bishops in every garage », The roman catholic, Janvier 1983, p.4.

Le Père Cekada indique aussi que l’archevêque Thuc avait quelque chose d’un homme d’affaires astucieux. Il faut se rappeler, pourtant, qu’il est interdit aux clercs, en accord avec le canon 142, de s’occuper de négoces aussi bien personnellement qu’à travers d’autres personnes, aussi bien à leur propre bénéfice qu’à celui de tiers. Le Père Cekada cite à cet effet le livre de Hilaire du Berrier Background to Betrayal. The Tragedy of Vietnam ( Antécédents de la trahison. La Tragédie du Vietnam ):

« L’archevêque Thuc … se remit de sa déception de ne pas avoir reçu le diocèse de Saïgon et se mit avec goût dans les affaires en achetant des immeubles de rapport, des commerces, des plantations de caoutchouc et des concessions de bois. Lorsque Thuc repérait quelque propriété, les autres amateurs s’effaçaient prudemment… Les soldats, au lieu de construire des défenses, étaient mis au travail en coupant du bois pour que frère Thuc puisse le vendre. Des camions et la main-d’oeuvre de l’armée étaient utilisés pour lui construire des bâtiments. Un commerçant de Saïgon fit observer: « En tant que frère de Diem, ses demandes [ de Mgr Ngo ] de dons résonnaient comme des avis d’impôt ». Ibid. p.5.

Il assista au concile Vatican II et prononça un discours devant les pères conciliaires le 30 septembre 1963. Il parla sur le thème de « l’Église ». Le Journal du concile transmet un résumé de son intervention qui révèle ses tendances libérales:

« L’archevêque Ngo Dinh Thuc, frère du président du Vietnam Ngo Dinh Diem, s’est plaint de ce que le schéma ne fournissait pas une présentation adéquate de l’Église pour les non-chrétiens. Le résultat, dit-il, est que l’Église continuera d’être, pour les non-chrétiens, un organisme quasiment inintelligible. Il fit une forte recommandation pour que les chefs des religions non-chrétiennes fussent invités au concile en tant qu’observateurs ».

Council Daybook, Vatican II, Sessions 1 & 2, Washington, D. C., National Catholic Welfare Conference, 1965, p.151.

Le 2 novembre 1963, ses frères Ngo Dinh Diem, président du Sud-Vietnam, et Ngo Dinh Nhu, furent assassinés lors de la déposition du gouvernement Diem. L’abbé Cekada a écrit qu’il était « évident que le triste déroulement des événements l’avait profondément affecté ».

Cekada, Two bishops in every garage, op. cit. p.5.

Le 2 décembre 1963, la messe d’ouverture du Concile fut offerte pour les frères de l’archevêque Thuc. Elle fut dite par lui-même.

Après le Concile, dit l’abbé Cekada, l’archevêque Thuc « voulait retourner sur son siège, mais le nouveau gouvernement sud-vietnamien lui en refusa l’autorisation, apparemment avec l’approbation du Vatican » ( ibid., p.5 ) et il ajoute:

« On lui donna le titre honorifique d’archevêque titulaire de Bulla Regia le 29 mars 1968, mais il fut traité en grande part comme un paria par le Vatican. On lui supprima l’accès à ses concessions de bois et à ses plantations de caoutchouc et il devint un exilé proche de la destitution. Il passa un certain temps dans l’abbaye cistercienne de Casamari près de Rome, et finalement alla travailler comme prêtre assistant dans le petit village d’Arpino où il disait la messe, écoutait les confessions et s’occupait de catéchisme ».

(A suivre...)
Doumé
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Le fiasco de Palmar

Selon l’abbé Cekada, l’archevêque Thuc était docteur en philosophie, théologie et droit canonique. Il était professeur de séminaire. Il était d’une famille importante et puissante. Il fut archevêque catholique. C’était un homme d’une intelligence considérable, ayant eu des succès significatifs. Mais en 1975, il commença à agir d’une façon qui n’était pas compatible avec sa personne ni avec ce qu’il était. Parce que c’est à la fin de 1975 et au début de 1976 que l’archevêque Thuc commença à faire des choses qui amenèrent des observateurs impartiaux à s’interroger sur sa capacité mentale. A cette époque, il se rendit à Palmar de Troya en Espagne et causa ce que l’abbé Cekada appela le « fiasco de Palmar ». L’abbé Cekada écrivit:

« Peu avant la Noël 1975, un prêtre fit son apparition à Arpino sans s’être annoncé. Mgr Ngo rapporte ses paroles:

« Excellence [ dit le prêtre ], la Sainte Vierge m’envoie pour vous emmener immédiatement en Espagne, afin de lui rendre un service. Ma voiture vous attend à la porte du presbytère, et nous partirons tout de suite afin d’être là-bas pour Noël ». Abasourdi par cette invitation, il lui dit: »Si c’est un service demandé par la très Sainte Vierge, je suis prêt à vous suivre jusqu’au bout du monde… »

Le voyage de trois jours en voiture amena Mgr Thuc à Palmar de Troya, un village espagnol situé à quelques dizaines de kilomètres au sud de Séville. En 1968, avaient commencé à circuler là-bas des récits d’apparitions. Parmi les premiers enthousiastes se trouvait un jeune homme, Clemente Dominguez Gomez, qui organisa des groupes de prières et établit une chapelle dans le petit village. Bientôt, il déclara qu’il avait reçu les stigmates, non de Dieu, mais du Padre Pio. Il commença à diffuser les « messages » qu’il recevait des apparitions, à raison de deux ou trois par semaine. Les croyants recevaient des bulletins célestes sur toutes choses, depuis la situation de Paul VI ( « prisonnier au Vatican et remplacé par un sosie » ) jusqu’à la couleur des bas que les disciples devaient utiliser. Clemente Dominguez recevait même des messages sur les moments où il devait se raser la barbe.

Quand Mgr Thuc arriva à Palmar, Clemente Dominguez lui demanda de l’ordonner prêtre, lui et plusieurs autres laïques, et ensuite de le sacrer évêque, lui et quelques autres. Si Mgr Ngo avait quelques doutes, ils disparurent lorsque Dominguez l’informa que « Paul VI lui était apparu au moyen d’une « bilocation » pour donner son accord à ce projet ». ( Ibid., p.6 ).

La succession des événements est incroyable si nous présumons que l’archevêque Thuc était en pleine possession de ses facultés. Un archevêque catholique, ex-professeur de séminaire et titulaire de trois doctorats, quitte l’Italie sur une nouvelle de dernière minute et fait un voyage de trois jours pour se rendre en Espagne. A son arrivée, un laïque sans préparation lui demande de l’ordonner, lui et d’autres. Et pour dissiper tout doute que l’archevêque pourrait avoir, ce laïque lui affirme que « Paul VI lui est apparu au moyen d’une « bilocation » pour donner son accord au projet ». Et l’archevêque, sur la base de telles garanties, se met à conférer l’ordination sacerdotale et la consécration épiscopale. L’archevêque Thuc n’agissait évidemment pas de façon normale.
« Arrêtons-nous un instant », écrit l’abbé Cekada.

« Arrêtons-nous un instant pour considérer ce que Monsieur Dominguez était en train de dire: la Sainte Vierge et Paul VI ( par « bilocation » ) disaient tous les deux à un évêque catholique qu’il devait ordonner prêtres quelques laïques ( dont il venait à peine de faire la connaissance, et qui n ‘avaient pas fait d’études ecclésiastiques ) et ensuite les consacrer évêques, le tout dans un délai de trois semaines. Là où n’importe qui d’autre aurait éclaté de rire en rejetant ce propos comme une absurdité, Mgr Ngo fit preuve d’un manque vraiment colossal de sens commun et accepta ». ( Ibid., p.6 ).

Il n’y a guère à ajouter à ce qu’indique l’abbé Cekada, si ce n’est à dire qu’un tel « manque vraiment colossal de sens commun » chez un homme ayant les antécédents, l’éducation et l’expérience pastorale de Thuc, montre qu’il avait perdu soit la foi, soit le jugement, soit les deux. Son comportement postérieur montre la même chose. Parce que le « fiasco de Palmar » ne fut pas une aberration momentanée dans la vie de l’archevêque Thuc. Ce fut bien plutôt le début d’un modèle de comportement qui caractérisa sa vie plusieurs années avant sa mort.

Et donc, bien que les défenseurs de consécrations thucistes persistent à affirmer que Thuc était en pleine possession de ses facultés mentales, les faits indiquent autre chose pour l’observateur objectif. Il y a, de fait, des doutes sérieux, positifs et objectifs sur la capacité mentale de Thuc. Par conséquent, il y a des doutes sérieux, positifs et objectifs au sujet de la validité des consécrations thucistes. Parce que, comme l’avait dit Mgr Pohle, ceux qui « n’ont pas l’usage complet de leur raison ne peuvent pas administrer de sacrement ».

(A suivre...)
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L’attitude du Vatican

Les apologistes de Thuc ont fait beaucoup d’allégations sans fondement pour soutenir leur affirmation selon laquelle nous avons l’obligation d’admettre la validité des consécrations thucistes. Ils nous disent que tout le monde admet la validité de ces consécrations. Ils invoquent même l’appui du Vatican pour soutenir leur affirmation. Mais la vérité, en cette occurrence, est que le Vatican n’a pas présumé la validité des consécrations thucistes dans ses décrets officiels et que ceci est significatif pour diverses raisons.

C’est significatif parce que cela montre que les défenseurs des consécrations thucistes font des affirmations téméraires pour défendre leur cause. Ainsi, leurs déclarations et condamnations absolues doivent être prises avec précaution. C’est significatif parce que cela montre qu’il ne suffit pas qu’il y ait eu une cérémonie de consécration épiscopale pour qu’on présume automatiquement sa validité, indépendamment des circonstances ou des personnes concernées. Et enfin, c’est significatif parce que le Vatican n’a pas admis la validité des consécrations thucistes, tandis qu’il a admis la validité des ordinations et des consécrations faites par l’archevêque Lefebvre. Mgr Lefebvre était un individu sérieux, sensé et crédible. Mgr Thuc ne l’était pas. Thuc était un homme dont le comportement suggère fortement qu’il n’était pas en complète possession de ses facultés. Il n’y a rien d’étonnant à ce que non seulement le Vatican n’ait pas admis la validité, mais qu’il ait bien plutôt laissé la question de côté.

Le Vatican a laissé de côté la question de la validité des consécrations thucistes

En réponse aux consécrations de Palmar, la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi a pris un décret daté du 17 septembre 1976. Le décret disait que l’archevêque Thuc « avait encouru l’excommunication ipso facto très spécialement réservée au Siège apostolique ». [ Décret de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi , L’OSSERVATORE ROMANO, Weekly Edition in English, September 30, 1976]. Ce décret est aussi le document qui a laissé de côté la question de la validité. Et en laissant de côté cette question, il a déclaré au sujet des consécrateurs et des ordinands que: « l’Église ne reconnaît pas leur ordination et ne le fera pas, et les considère, à tout effet légal, comme étant dans l’état où chacun se trouvait antérieurement… »[ Ibid.]. A ce refus de reconnaître la validité des consécrations thucistes se référait aussi le Commentaire sur le décret « Concernant les ordinations illicites » qui serait publié plus tard et qui disait:

« Dans le numéro 3 du document [ de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi de septembre 1976], sans entrer dans le problème de la validité des ordinations conférées à Palmar de Troya début janvier, et conséquemment, de toutes les ordinations successives, on affirme de façon formelle que l’Église ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas dans le futur que ces ordinations aient la moindre valeur. C’est pourquoi ceux qui ont été ordonnés ainsi sont considérés par l’Église, à tout effet juridique, comme étant dans la même condition canonique que celle où ils se trouvaient avant ces ordinations irrégulières, et toutes les sanctions canoniques mentionnées plus haut sont toujours en vigueur jusqu’à ce qu’ils se repentent ».

Commentary On the decree « Concerning unlawful ordinations ». L’OSSERVATORE ROMANO, Weekly Edition in English, October 7, 1976, p.12.

Peu après cela, le National Catholic Reporter publiait un article sur les consécrations de Palmar de Troya, où l’on disait:

« En septembre, le Vatican a déclaré que les consécrations et ordinations réalisées par Thuc à Palmar de Troya étaient nulles et invalides. Le décret du Vatican a indiqué que les hommes concernés continuaient d’être laïques. »

National Catholic Reporter, 115 E. Armour Boulevard, Kansas City, Mo 64 141, Vol. 13, N° 8, December 10, 1976, p.17.

The Long Island Catholic a publié une rubrique du Père Daniel Hamilton qui se référait aussi aux consécrations de Palmar. Le P. Hamilton signalait:

« De plus, le Saint-Siège a déclaré, laissant de côté toute discussion sur la validité des ordinations, que l’Église ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas dans le futur ces ordinations comme si elles avaient la moindre validité. Par conséquent, toutes ces personnes ordonnées prêtres ou évêques demeurent, pour les effets pratiques, dans le même statut canonique qu’elles avaient avant. Pour l’immense majorité, cela signifie qu’il faut les traiter comme des laïques, comme si les ordinations n’avaient jamais eu lieu ».

Rev. Daniel Hamilton, Questions and answers, The Long Island Catholic, October 14, 1976, P. O. Box 9000, Rockville Centre, NY.

Le fait que le Vatican ait considéré ces ordinands et ces consacrés comme étant dans le même état qu’avant les ordinations et les consécrations, rappelle un cas qui s’est produit en 1959. Cette année-là, le Saint-Office a statué sur le cas du prêtre Giovanni Taddei, du diocèse de Biella. Le Père Taddei était arrivé à être consacré par un évêque schismatique. Puis, à son tour, il ordonna quelques catholiques. L’Église, sans décider sur la question de la validité, déclara que ceux qu’il avait ordonnés devaient être considérés comme laïques ayant le droit de se marier. Le décret disait que « ces ordinations ne sont pas reconnues par l’Église et, par conséquent, les sujets doivent être considérés comme laïques avec les effets canoniques, y compris le droit de contracter mariage ». ( AAS 51 - 484; Saint Office, 8-5-1959 ).

Conséquences pratiques

Ce que le Vatican a dit au sujet des consécrations de Palmar, il l’a dit au sujet des consécrations du P. Guérard des Lauriers, qui a consacré le P. McKenna, et de Moisés Carmona, qui a consacré Mark Pivarunas. Le Vatican n’a pas reconnu la validité de ces consécrations. Il n’a pas présumé leur validité du seul fait de la réalisation d’une cérémonie de consécration épiscopale. Il ne s’est pas conduit selon le faux principe, créé et promu par les apologistes de Thuc, qui dit que toutes les consécrations épiscopales doivent être « considérées comme valides », sans prendre en considération les circonstances ni les personnes concernées, et même en l’absence de témoins qualifiés, de prêtres assistants et de preuve suffisante. Le Vatican, à nouveau, laissa de côté la question de la validité en disant qu’ »il les considérait [ des Lauriers et Carmona] comme étant dans l’état que chacun avait précédemment… » ( Décret de la sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 12 mars 1983, L’OSSERVATORE ROMANO, Weekly Edition in English, April 18, 1983 ). Cela fut publié aussi dans l’édition du 8 avril 1983 du New York Times.

Ceci signifie, dans l’ordre pratique, qu’aux yeux du Vatican, les laïques qui ont été ordonnés et consacrés par Thuc ou par un évêque thuciste, continuent d’être considérés comme des laïques.
Les prêtres consacrés par Thuc ou par un évêque thuciste sont considérés comme étant prêtres et non évêques. Le Vatican, donc, considère l‘« évêque » Clemente Dominguez Gomez, connu aussi en tant que pape Grégoire XVII, comme étant laïque. Le Vatican jugeait que les évêques thucistes Guérard des Lauriers et Moisés Carmona étaient prêtres et non évêques. Par conséquent, il considère l’ »évêque » Mark Pivarunas, qui a « consacré » le P. Dolan, comme un laïque ayant le droit de se marier.

The Bulletin, janvier 1994.

(A suivre...)
Doumé
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L’ÉTAT MENTAL DE L’ARCHEVÊQUE THUC: IIème PARTIE


( The Bulletin, February 1994 )

Introduction à la deuxième partie

Le mois passé, nous considérions la relation entre l’état mental du ministre d’un sacrement et la validité de celui-ci. Nous avons étudié aussi les antécédents de l’archevêque Ngo-Dinh-Thuc. Nous avons examiné le fiasco de Palmar de Troya. Et nous avons vu que, contrairement à ce qu’affirment les défenseurs de l’archevêque Thuc, le décret du Vatican n’a pas dit que les consécrations étaient valides. Le Vatican a bien plutôt laissé de côté la question de la validité et a déclaré, au sujet de ces ordinands et de ces consacrés, que « l’Église ne reconnaît pas leur ordination et ne les reconnaîtra pas, et qu’elle les considère, à tout effet de droit, comme étant dans l’état où chacun se trouvait antérieurement ». ( Décret publié dans L’OSSERVATORE ROMANO, Weekly Edition in English, September 30, 1976 ).
Ce mois-ci, nous étudierons les évènements de la vie de l’archevêque Thuc depuis le fiasco de Palmar de Troya en 1975 jusqu’à sa mort en 1984. Nous verrons que de ces faits, se dégage une ligne générale. C’est la ligne générale d’un comportement anormal.

Les faits de Palmar de Troya

Palmar de Troya est une petite bourgade d’Espagne, qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres au sud de Séville. Dans la nuit du 31 décembre 1975, l’archevêque Thuc ordonnait cinq laïques inaptes. Le 11 janvier 1976, il en sacrait deux sur ces cinq, plus trois autres. Il faisait ces choses à la demande d’un homme nommé Clemente Dominguez Gomez, voyant de Palmar de Troya. Selon l’abbé Cekada, Dominguez prétendait « avoir reçu les stigmates, non de Dieu, mais du Padre Pio « . Et « il commença à diffuser les messages qu’il recevait des apparitions qui se succédaient à raison de deux ou trois par semaine. Les croyants recevaient des informations célestes sur toutes choses, depuis la situation de Paul VI ( « prisonnier au Vatican » et « remplacé par un sosie » ) jusqu’à la couleur des bas que les disciples devaient porter. Monsieur Dominguez citait même des messages lui disant à quel moment il devait se raser ». [ Rev. Anthony Cekada, Two bishops in every garage, The Roman Catholic, January 1983, p.6 ).
L’abbé Cekada raconte que Monsieur Dominguez avait donné à l’archevêque Thuc l’assurance que Paul VI et la Très Sainte Vierge approuvaient les ordinations et les sacres: »… selon Monsieur Dominguez, aussi bien la Très Sainte Vierge que Paul VI ( par bilocation ) disaient à un évêque catholique de conférer la prêtrise à quelques laïques ( dont il venait à peine de faire la connaissance et qui n’avaient fait aucune étude ecclésiastique ) et ensuite de les sacrer évêques, le tout dans un délai de trois semaines ». L’archevêque Thuc « fut d’accord ». ( Ibid. ).
Deux semaines après les consécrations de Thuc, Clemente Dominguez sacrait trois évêques de plus.

« Et ce n’est qu’un début », se vanta-t-il devant un journaliste. « Nous continuerons à ordonner des prêtres et à sacrer des évêques pour diffuser partout l’oeuvre de Palmar ». Il fut fidèle à sa parole. Il y a aujourd’hui des centaines d’évêques de Palmar. Dominguez a même sacré un jeune homme de seize ans. Après la mort de Paul VI ( 6 août 1978 ), Dominguez ( qui avait perdu la vue dans un accident de circulation le 29 mai 1976 ) se déclara lui-même pape ». ( Ibid.) .

Selon un pamphlet publié par la secte de Palmar et intitulé Palmar de Troya, lumière du monde, l’archevêque Thuc défendait les sacres le 13 janvier 1976 en disant:
« Nous sommes revenus aux temps apostoliques, quand les premiers apôtres s’adonnaient à la prédication et aux ordinations sans s’en remettre au premier pape, saint Pierre ». ( Ibid. ).

La déclaration est curieuse parce que l’archevêque Thuc ne réalisa les sacres, tout d’abord, qu’après avoir reçu de Dominguez l’assurance que «Paul VI lui était apparu au moyen d’une « bilocation » pour donner son approbation au projet ». ( Ibid.) . Commentant la déclaration du 13 janvier, l’abbé Cekada dit ironiquement qu’ »il est possible qu’il ait oublié la miraculeuse « bilocation « de Paul VI ». ( Ibid., p.7 ).

Excommunication et réconciliation

Huit mois après les sacres de Palmar, le Vatican déclara que l’archevêque Thuc était excommunié, par un décret de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, daté du 17 septembre 1976. Il s’agit du même décret qui laisse de côté la question de la validité des sacres. Par la suite fut publié , dans l’édition anglaise de L’OSSERVATORE ROMANO, un Commentaire du décret qui nous informe du repentir de l’archevêque Thuc.

« Le prélat [ c’est-à-dire l’archevêque Thuc ], aussitôt après avoir compris la gravité des faits, regretta et répudia ce qu’il avait fait, et tenta d’empêcher de nouveaux abus. Puis il se mit humblement à la disposition de l’autorité ecclésiastique. A cet effet, il s’empressa de demander au Saint-Père la levée de l’excommunication qu’il avait encourue et il écrivit une lettre à Son Éminence le cardinal Bueno y Monreal, archevêque de Séville, dans laquelle, reconnaissant sa propre erreur, il demandait pardon pour « le grave scandale donné aux fidèles et pour l’immense dommage causé à l’Église en mettant son unité en danger ».
( Commentary on the Decree Concerning Unlawful Ordinations, L’OSSERVATORE ROMANO, Weekly Edition in English, October 7, 1976, p.12 ).

(A suivre...)
Doumé
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Une consécration entretemps

Ce n’est pas mentionné dans le décret - peut-être parce qu’on ne le savait pas à ce moment-là -, mais entre les sacres de Palmar et sa réconciliation avec Paul VI, l’archevêque Thuc effectua un autre sacre épiscopal. D’après le Père McKenna, un évêque thuciste, cela se passa deux mois avant la réconciliation de Thuc avec Paul VI. Le 10 juillet 1976, l’archevêque Thuc consacra P. E. M. Comte de Labat d’Arnoux. ( « THUC-LINE BISHOPS, CATHOLICS FOREVER, P.O. Box 283, Monroe, CT, Issue n°99, April 1992, p.6 ). Qui était le comte de Labat d’Arnoux? Il n’était rien d’autre, d’après le P. Noël Barbara, qu’un des nombreux apostats de l’Église catholique qui devinrent des évêques thucistes.( P. Noël Barbara, WARNING, Concerning a sect which is « made in France »; brochure disponible à Fortes in fide, 758 Lemay Ferry Rd., Saint Louis, Mo. 63125 ).

La consécration du chef d’une secte non catholique

Les consécrations de Palmar eurent lieu en janvier 1976. D’Arnoux fut sacré en juillet. La réconciliation avec Paul VI, par laquelle l’archevêque Thuc se repentait du « grave scandale donné aux fidèles et de l’immense dommage causé à l’Église en mettant son unité en danger », eut lieu en septembre 1976. Et pourtant, peu de mois après, Thuc retombait dans les mêmes errements. C’est à cette occasion qu’il consacra un homme nommé Jean Laborie, qui était précisément le fondateur et le chef de sa propre secte. Selon le P. Barbara, c’était aussi un homosexuel notoire. Cette « consécration » eut lieu le 8 février 1977. ( McKenna, THUC-LINE BISHOPS, op. cit. ). Laborie a été sacré au moins trois fois, et d’après le P. Barbara, peut-être jusqu’à cinq fois.
L’abbé Cekada a écrit au sujet de Laborie dans son article de 1983 sur les évêques thucistes. Il disait que l’archevêque Thuc « éleva à l’épiscopat ( pour la énième fois ) Jean Laborie, chef d’une secte schismatique de « vieux-catholiques », l’Église latine de Toulouse. Il ordonna aussi un autre vieux-catholique de Marseille nommé Garcia, et un ex-détenu nommé Arbinet qui parvint par la suite à être « évêque de Palmar ». ( Cekada, Two bishops in every garage, op. cit., p.7 ).

Kozik et Fernandez

Les consécrations multiples parmi les évêques thucistes ne sont pas rares. Nous avons déjà mentionné Laborie. D’autres ont été sacrés plus d’une fois: Roger Kozik, Michel Fernandez, Christian Datessen et André Enos. Les deux premiers, Kozik et Fernandez, ont été sacrés en 1979, en Espagne, par un évêque thuciste de Palmar. Et en 1981, ils ont été à nouveau sacrés, cette fois par l’archevêque Thuc soi-même. On peut se demander, à l’évidence, si Thuc doutait de la validité des consécrations qu’il avait effectuées à Palmar de Troya?

Il y a peu de temps, le P. Barbara a publié, pour alerter les fidèles au sujet de la secte lancée par Kozik et Fernandez, une brochure de quatre pages où il indiquait: »Roger Kozik et Michel Fernandez doivent être pris pour ce qu’ils sont encore, à savoir, des apostats de l’Église catholique. A cause de cela, ils sont hérétiques et schismatiques, et CEUX QUI REÇOIVENT D’EUX LES SACREMENTS OU QUI ASSISTENT À LEURS MESSES ENCOURENT LES SANCTIONS PRÉVUES POUR LA COMMUNICATIO IN SACRIS CUM ACATHOLICIS ». ( Barbara, op. cit., p.2 ). Et il continuait ainsi:

« Pour en finir avec les chefs de cette secte, voici une information parue dans la presse française. « Comparaissant devant la chambre criminelle d’Agen, Messieurs Kozik et Fernandez ont été inculpés d’escroquerie, puis libérés. Ensuite, ils ont été jugés en cour d’appel pour fraude et condamnés à huit mois de prison avec sursis ». Ils ont donc été condamnés pour escroquerie. Durant l’audience du 9 mars 1991, le procureur a déclaré: «En lisant ce dossier, deux mots m’ont frappé: escroquerie et secte. ». « Une enquête policière a déterminé en 1989 que le total des contributions passées par leurs comptes personnels s’élevait à 75 millions de francs, ou 7 milliards 500 millions d’anciens francs ». ( Ibid., p.4 ). Une note indique que la somme équivalait à 14 millions de dollars américains.

En plus de leur doubles « consécrations » thucistes, Kozik et Fernandez furent « ordonnés » au « sacerdoce » trois fois. D’abord, ils furent ordonnés par Jean Laborie. Ensuite, par André Enos, un évêque vieux-catholique, dont nous allons parler bientôt. Et enfin, par un évêque thuciste de Palmar, avant sa première consécration épiscopale.

Les « religieuses » du Tae kwon do

The New York Times a publié récemment un article complémentaire assez long sur les « religieuses » de Kozic qui travaillent dans la ville de New York. L’article est paru le 2 février 1994. Les « religieuses » sont photographiées en train de « travailler ». Elles travaillent avec leurs entraîneurs masculins dans l’Académie de tae kwon do située au 828 Neuvième Avenue, New York City. Une des « religieuses », pieds nus et en longue robe, est photographiée littéralement en l’air. On la voit en train de donner un coup de pied dans la poitrine d’un homme qui est son entraîneur. L’autre « religieuse » est vue dans une posture de tae kwon do. Elle paraît prête à attaquer son entraîneur.

Société de « consécration » mutuelle

Un autre cas qui illustre le caractère grotesque et sacrilège de tout le fiasco de Palmar est celui de Christian Marie Datessen.
Datessen était un évêque vieux-catholique. Il fut consacré le 10 septembre 1981 par André Enos. Enos était un prêtre catholique apostat qui abandonna l’Église en 1950 et devint évêque d’une secte connue comme Sainte Église vieille-catholique, fondée par Charles Brearley. Brearley, homme marié, fut sacré au moins trois fois. Sa secte était la rénovation de l’Église évangélique vieille-catholique. « Brearley … désirait rénover ce corps, mais sur des modèles nouveaux, comme une « institution oecuménique New Age ». Il la nomma Sainte Église vieille-catholique ( formée en 1955 ) et prit le titre d’Ignatius Carolus, bien qu’il fût majoritairement connu par ses adeptes comme Père Charles ». ( Voir l’article: « BREARLEY, CHARLES, OLD HOLY CATHOLIC CHURCH IN BRITAIN », Independent Bishops: An international directory, Edited by Gary L. Ward, Bertil Persson, Alan Bain, Detroit, Apogee Books, 1990, pp.56-57 ). « Brearley établit un Institut oecuménique New Age comme faisant partie du travail de l’Église ». ( Ibid., p.57 ). Il semble aussi qu’il ait fait de Madame Brearley au moins une diaconesse ». ( Ibid., p.56 ).

La consécration de Datessen par Enos eut lieu le 10 septembre 1981. Le 25 septembre 1982, Datessen fut de nouveau sacré par l’archevêque Thuc. Datessen se tourna alors et consacra Enos. ( Voir articles: « DATESSEN, CHRISTIAN MARIE, UNION DES PETITES ÉGLISES CATHOLIQUES » et « ENOS, ANDRÉ MAURICE ALEXANDRE, OLD HOLY CATHOLIC CHURCH », ibid., pp.107, 132). Enos avait fait de Datessen un évêque vieux-catholique. En retour, celui-ci fit d’Enos un évêque thuciste. Le P. Robert McKenna a inclus Datessen et Enos dans la liste des évêques thucistes qu’il a publiée dans CATHOLICS FOREVER.
Ce que nous avons présenté jusqu’ici n’est pas l’histoire complète des activités sacrilèges de l’archevêque Thuc contre le sacerdoce, la messe et les sacrements catholiques. Le P. Barbara affirme que beaucoup d’autres non-catholiques ou apostats de l’Église furent faits évêques thucistes: « Claude Nanta… Pierre Sallé… Jean Oliveres de Mamistra, Patrick Broucke de Tralles, Philippe Miguet, Michel Main ». ( Barbara, op. cit., p.4 ). Mais ce que nous avons présenté est plus que suffisant pour démontrer, au-delà de tout doute raisonnable, que quelque chose n’allait pas dans cet archevêque et ex-professeur de séminaire. Son comportement était décidément anormal.

(A suivre...)
Doumé
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AUTRES QUESTIONS
Simulation d’un sacrement

En 1981, l’archevêque Thuc concélébra la nouvelle messe avec l’évêque du Novus Ordo de Toulon, en France. Trois semaines plus tard, il consacrait le P. Guérard des Lauriers. Selon l’abbé Cekada, l’archevêque Thuc s’excusa d’avoir célébré la nouvelle messe en disant, entre autres choses, qu’il avait seulement fait semblant de dire la messe; c’est-à-dire qu’il avait simulé une célébration. Simuler un sacrement « consiste à réaliser l’action sacramentelle sans l’intention de conférer le sacrement, bien que les autres pensent que le sacrement est en train d’être administré ».
Rev. Heribert Jone, O.F.M. Cap.,J.C.D., Moral theology, Westminster, Maryland, The Newman Press, 1962, p.318. C’est nous qui soulignons.

Simuler un sacrement, c’est faire les gestes sans y mettre l’intention propre. La simulation invalide le sacrement. C’est aussi un péché mortel de sacrilège. C’est quelque chose de si sérieux qu’on ne peut pas simuler un sacrement, même pour sauver sa propre vie. Le P. Jone dit que « la simulation d’un sacrement n’est jamais permise, pas même pour sauver sa propre vie ». Ibid.

Simulation = invalidité

Si l’archevêque Thuc a fait semblant de dire la messe, la messe était invalide. S’il a simulé une consécration épiscopale, comme l’abbé Cekada l’accuse d’avoir fait semblant de dire la messe, cette consécration serait invalide. Il n’aurait jamais consacré aucun évêque. Ceci resterait vrai même s’il était en totale possession de ses facultés. En parlant de la concélébration de Thuc, l’abbé Cekada écrivait: « La justification de Mgr Thuc pour cet acte, quand il soutient qu’il a seulement fait semblant de célébrer la messe - la simulation d’un sacrement, soit dit en passant, est un péché grave - n’augmente pas notre confiance dans sa compréhension de la théologie sacramentelle ». [ Cekada, Two bishops in every garage, op. cit., p.7 ).

Le problème, bien entendu, n’est pas la connaissance qu’avait Thuc de la théologie sacramentelle. Ses trois doctorats excluent l’ignorance de la théologie sacramentelle. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’être docteur en théologie pour savoir qu’il est mal de feindre de dire la messe ou de consacrer le chef homosexuel d’une secte non-catholique. L’explication se trouve ailleurs. L’archevêque Thuc a perdu soit la raison, soit la foi, soit les deux.

Davantage de comportement erratique

L’archevêque Thuc consacra Jean Laborie peu de mois après sa réconciliation avec Paul VI. La réconciliation eut lieu en septembre 1976, le sacre en février 1977. En mars 1977, il consacrait Claude Nanta. L’année suivante, Kozic et Fernandez. En 1981, il consacrait Guérard des Lauriers, Adolfo Zamora et Moises Carmona. En septembre 1982, Christian Datessen.
Durant une grande partie de cette époque, l’archevêque Thuc fut un évêque du Novus Ordo. Il acceptait les papes post-conciliaires et la validité de la nouvelle messe. Selon le P. Barbara, il assistait à la nouvelle messe jusqu’au début de 1982. Le P. Barbara dit qu’ »avec l’autorisation de l’évêque conciliaire de Toulon, Thuc avait un confessionnal attitré dans la cathédrale de l’évêque conciliaire, et [ que ] jusqu’au début de 1982, Thuc apportait une aide quotidienne aux nouvelles messes célébrées dans cette même cathédrale ». ( C’est nous qui soulignons ).
Puis, en février 1982, sept mois exactement avant de consacrer l’évêque vieux-catholique Christian Datessen, il déclara que la nouvelle messe était invalide et que le siège de Rome était vacant.
Sa déclaration est datée du 25 février 1982 et il y dit:
« Mais aux yeux de Notre-Seigneur, comment l’Église d’aujourd’hui se voit-elle? Ces messes - de tous les jours ou du dimanche - plaisent-elles à Notre-Seigneur? Non, absolument pas: parce que cette messe est la même pour les catholiques et les protestants; c’est pourquoi cette messe n’est pas agréable à Notre-Seigneur et est invalide. La seule messe agréable à Notre-Seigneur, c’est la messe de saint Pie V, qui n’est célébrée que par peu de prêtres et d’évêques, dont je fais partie…
En tant qu’évêque de l’Église catholique romaine, je déclare que le siège de Rome est vacant ( sic ) et qu’il est de mon devoir de faire tout mon possible pour assurer la préservation de l’Église catholique romaine, pour le salut éternel des âmes ».
« DÉCLARATION » donnée à Munich, le 25 février 1982, publiée dans EINSICHT, Munich, mars 1982, p.7.

Cette déclaration est étonnante. Elle est étonnante parce que l’archevêque Thuc participait à la nouvelle messe le mois précédent, d’après le P. Barbara. Elle est étonnante à cause de son souhait de voir les chefs des religions païennes assister à Vatican II. Elle est étonnante parce que sept mois plus tard, il conférait la consécration épiscopale à un évêque vieux-catholique. Elle est étonnante à cause de ses opinions modernistes sur la messe et de son plaidoyer en faveur de la diversité du culte, comme nous le verrons en traitant ce sujet dans un prochain bulletin. Elle est étonnante parce que dans son autobiographie, il se plaignait de ce qu’ »imposer une seule manière de célébrer la sainte messe « était un abus de pouvoir. Elle est étonnante parce qu’il se plaignait de ce que « le Vatican inventait des règlementations pour supprimer toute particularité, qu’elle fût liturgique ou canonique, des Églises locales ». ( THE SERAPH, Vol. III, n° 3 , novembre1982 ). Il y a lieu d’être surpris de cette déclaration , aussi bien que de celle du 13 janvier 1976 publiée après les consécrations de Palmar. Il y a lieu de se demander si l’archevêque Thuc parle de lui-même, ou si d’autres parlent à travers lui. Il y a lieu de se demander s’il savait ce qu’il faisait.

(A suivre...)
Doumé
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La connexion Einsicht

Une possible explication pour la déclaration du 25 février 1982 peut se trouver dans l’association de l’archevêque Thuc avec les gens de la revue Einsicht. L’abbé Cekada écrivait: « À un certain moment, Mgr Ngo décida de partager son sort avec - ou, peut-être, tomba sous l’influence de - une autre organisation qui avait besoin de son ministère épiscopal ». [ Cekada, Two bishops in every garage, op. cit., p.8 ]. Einsicht était la publication de l’organisation qu’il connut à Munich. « Einsicht promouvait en Allemagne les doctrines plutôt abstruses du P. Guérard à travers ses publications. Celle-ci prit Mgr Ngo sous son aile, et d’après ce qu’on peut présumer, lui fournit quelque appui matériel ». ( Cekada, Two bishops in every garage, op. cit. p.8 ). Parmi les gens de Einsicht, on remarquait le Dr Kurt Hiller et le Dr Eberhard Heller ( aucun des deux n’était docteur en médecine ). Ils furent les deux « témoins » de la consécration du P. Guérard des Lauriers.
Quand l’abbé Sanborn, l’abbé Jenkins et moi-même vînmes en Allemagne pour les rencontrer, nous les interrogeâmes au sujet de la consécration du P. Guérard des Lauriers. Ils avaient été présents aussi lors des consécrations de Zamora et de Carmona. Nous les questionnâmes sur la matière et la forme du sacrement. ( La matière, pour un sacre épiscopal, est l’imposition des deux mains par l’évêque consécrateur ). Aucun ne put certifier que l’archevêque Thuc avait imposé les mains sur la tête du P. des Lauriers. On demanda à Hiller si Thuc avait posé une ou deux mains sur la tête de Guérard des Lauriers. Il ne le savait pas. Heller, au contraire, refusa simplement de répondre à quelque question que ce soit. Furieux, il protesta qu’on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il se souvînt de tels détails au bout de six ans.

L’abbé Sanborn conclut, à ce moment-là, qu’on ne pouvait pas prouver la validité des consécrations au for externe. Il dit que le témoignage de Hiller et de Heller était inutile. Il dit que même si nous pouvions prouver la validité, nous ne pourrions avoir rien de commun avec les évêques thucistes parce que c’étaient des « misérables ». Le mot misérable signifie: « 1) immonde, sale; 2) vil, bas, grossier, méprisable » ( WEBSTER’S NEW COLLEGIATE DICTIONARY, 1958 ). Le Dr Hiller, qui n’avait pas de problèmes avec la validité des consécrations de Thuc, doutait des ordinations faites par Mgr Lefebvre. Il défendait aussi les consécrations de Palmar comme une bonne chose. Dans l’édition du mois d’août 1982 de Einsicht, ( édition anglaise ), il écrivait: »On ne peut en aucune manière le reprendre [ l’archevêque Thuc ] pour les consécrations de Palmar ». [ Cité par Cekada, Two bishops in every garage, op. cit., p.6 ). Le mois suivant, l’archevêque Thuc consacrait l’évêque vieux-catholique Christian Marie Datessen.

La rétractation finale

En février 1982, l’archevêque Thuc déclarait que le siège romain était vacant et la nouvelle messe invalide. A propos de cette messe, il disait: « Cette messe est la même pour les catholiques et les protestants … et elle est invalide ». Et il ajoutait: « Le siège de Rome étant vacant …, il est de mon devoir de faire tout mon possible pour assurer la préservation de l’Église catholique romaine pour le salut éternel des âmes ». Pourtant, c’est en septembre de cette même année qu’il procéda au sacre de l’évêque vieux-catholique Christian Marie Datessen, ainsi nommé « évêque-abbé » de l’ »Union des petites églises catholiques » ( Ward, Persson, Bain, « DATESSEN CHRISTIAN MARIE », …, op. cit. p.107 ). En 1984 il renonça à sa déclaration du 25 février 1982 et se réconcilia avec Jean-Paul II. Dans sa rétractation et renonciation, donnée à Carthage, Missouri, le 11 juillet 1984, il disait:

« Je soussigné, Pierre Martin Ngo Dinh Thuc, archevêque titulaire de Bulla Regia, et archevêque émérite de Hué, désire rétracter publiquement toutes mes erreurs passées consistant à avoir ordonné illégitimement à l’épiscopat, en 1981, divers prêtres, à savoir: les Pères M. L. Guérard des Lauriers, O. P., Moises Carmona et Adolfo Zamora, et aussi à avoir rejeté le concile Vatican II, le nouvel Ordo missae, et spécialement la dignité de Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, actuel successeur légitime de saint Pierre, dans une publication à Munich en 1982.
« Je désire leur demander sincèrement à tous qu’ils me pardonnent, en priant pour moi et en réparant tout le scandale causé par les si lamentables actions et déclarations que j’ai faites .
« Je voudrais aussi exhorter tous les prêtres ci-dessus mentionnés, qui ont été illégitimement ordonnés par moi à l’épiscopat en 1981, et tous ceux qu’ils ont à leur tour ordonnés prêtres ou évêques, ainsi que leurs successeurs, à rétracter leurs erreurs, en abandonnant leur position réellement fausse, et à se réconcilier avec l’Église et avec le Saint-Père, le pape Jean-Paul II ».


Ceci fut publié dans l’édition anglaise de L’OSSERVATORE ROMANO du 24 décembre 1984, peu après sa mort. Il mourut le 12 décembre 1984 à Carthage, dans le Missouri. Il vivait alors, semble-t-il, dans un séminaire vietnamien du Novus ordo. Certains sectateurs de Thuc ont émis l’hypothèse qu’il avait été enlevé à Rochester, dans l’État de New York, et emmené à Carthage contre son gré. Pour le Dr Hiller, la rétractation était gênante, et c’est pourquoi, comme beaucoup d’autres défenseurs de Mgr Thuc, il a simplement conformé la réalité à ses désirs et nié qu’elle eût jamais eu lieu.

Conclusion de la IIème partie

À la lumière des évènements erratiques, tragiques, scandaleux et sacrilèges qui marquèrent la vie de l’archevêque Thuc de 1975 jusqu’à sa mort, aucune personne objective et honnête ne peut continuer à soutenir qu’il est calomnieux de se poser des questions sur sa lucidité. L’abbé Sanborn écrivait: »Pour le dire simplement, par conséquent, l’accusation des adversaires de l’archevêque Thuc selon laquelle il n’était pas « lucide » est une calomnie. Continuer à la répéter est un péché mortel ». ( Rev. Donald Sanborn, The Thuc consécrations: A postscript, Madison Heights, MI, Catholics Restorations, 1993, p.8 ).
Il est temps d’ôter ses oeillères et de regarder les faits en face. L’évidence de ce que l’archevêque Thuc « ne jouissait pas de toute sa raison » est aveuglante. Et étant donné que « ceux qui ne jouissent pas de toute leur raison sont dans l’incapacité d’administrer un sacrement », comme le dit Mgr Pohle dans The sacraments, a dogmatic treatise, les consécrations thucistes sont et doivent être vues comme certainement douteuses.
Il n’est pas possible qu’un archevêque catholique ayant tout son bon sens fasse les choses qu’a faites l’archevêque Thuc. Quand on considère son comportement erratique et sacrilège de 1975 à la fin de sa vie, il n’est pas difficile de voir que ce n’est pas le comportement d’un archevêque catholique, ex-professeur de séminaire titulaire de trois doctorats, ayant tout son bon sens, surtout si l’on croit qu’il était « traditionaliste ». C’est le comportement d’un homme qui a « complètement perdu la raison ». Les consécrations thucistes sont, par conséquent, certainement douteuses. Elles doivent être considérées, dans l’ordre pratique, comme si elles certainement invalides. Parce qu’en ce qui regarde la validité des sacrements, il est nécessaire de suivre la voie la plus sûre. Quitter la voie la plus sûre, c’est commettre « un grave sacrilège envers la religion ». Tel est l’enseignement de la théologie morale catholique. C’est l’enseignement du pape Innocent XI, comme nous le verrons dans la IIIème partie de L’état mental de l’archevêque Thuc.

( The Bulletin, février 1994 )

(A suivre...)
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