Neuvaines au Saint-Esprit

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Laetitia
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Re: Neuvaines au Saint-Esprit

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Et, mystère étonnant, ces hommes étaient restés grossiers, malgré le contact quotidien de Notre-Seigneur Jésus-Christ dont l'intelligence infaillible dépassait toute limite, défiait toute comparaison avec l'esprit de l'homme. Jésus, doux et humble de cœur, a daigné nous expliquer la cause de la sûreté de son intelligence. « Je ne parle pas de moi-même, mais selon ce que j'entends... Je ne fais rien de moi-même, mais comme mon père m'a enseigné, ainsi je parle. » Sublime leçon d'obéissance, et d'humble dépendance donnée par un Dieu, ne soyez pas perdue pour nous !

Croyons, et nous aurons l'intelligence, selon la parole d'Isaïe, et alors nous répéterons avec le roi prophète : « Ouvrez nos yeux, Seigneur, et nous contemplerons les merveilles de vos préceptes, donnez-nous l'intelligence, et nous aurons la vie (1). »

Recourons journellement au Saint-Esprit, toujours si secourable, afin de pouvoir dire avec assurance comme Notre-Seigneur Jésus-Christ : «Mes jugements sont vrais, parce que je ne suis pas seul. »

(1) Ps. x.
(à suivre)
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Huitième jour :

DON DE SAGESSE


Hiérarchie des Anges, chef-d'œuvre de l'Esprit de Sagesse.

« Demande-moi ce qui plaît à ton cœur, dit le Seigneur à Salomon, et je te l'accor­derai. — Seigneur, je suis un jeune roi placé par vous à la tête d'un grand peu­ple, donnez-moi la sagesse. » Dieu, satisfait de cette demande, lui accorda avec la sa­gesse, la gloire, les richesses, les hon­neurs. Réponse admirable que devraient méditer non seulement ceux qui gouver­nent les peuples, mais tous ceux qui exer­cent une autorité. S'ils ne demandaient à Dieu que les grâces surnaturelles !.. Mais, hélas! l'homme sensuel ne conçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, elles lui paraissent une folie, et il ne les peut com­prendre, parce qu'elles sont spirituelles.

Celui qui est inspiré de l'Esprit divin, méprise les biens terrestres et ne respire que les joies éternelles. Qui a jamais vu le sage chercher la route qui mène aux honneurs ? Nulle ambition ne l'agite : lui impose-t-on les dignités, il se soumet, se résigne, et n'accepte que pour servir ses frères.

Les mots latins sapiens, sapientia se traduisent par sage et sagesse. « La sa­gesse, autrefois presque synonyme du mot science, quoique d'une signification plus étendue, renfermait l'idée de la plus haute perfection morale à laquelle l'hu­manité peut s'élever par les œuvres de l'intelligence, du savoir, du courage et de la vertu, à la fois dans le domaine religieux et dans la sphère profane (1). »

Isaïe indique la sagesse comme le pre­mier des dons de l'Esprit qui reposa sur Notre-Seigneur.

« La sagesse, pour le vulgaire qui ne pénètre pas les profondeurs de la parole d'Isaïe, n'est plus que l'un des sept dons du Saint-Esprit, le premier sans doute, mais entre six autres équivalents. On ne remarque pas que la sagesse renferme tous les autres (2). »

Telle une reine puissante partage en vice-royautés ses trop vastes états, et con­serve la suprématie sur tous.

Le mot sapientia, sagesse (3), qui dérive de sapere, avoir du goût, fait entendre que la sagesse est un goût : et ce goût attire vers tout ce qui est bon et beau, et repousse ce qui est mauvais : « Goûtez et expérimentez que le Seigneur est plein de douceur (4). » C'est comme un organe, comme un sens divin, « le sens de Jésus-Christ » : Ceux qui ne le possèdent pas sont appelés « insensés » par la sainte Écriture.

(1) Cardinal Meignan, Salomon.
(2) ibid.
(3) La science de la vie, la morale, qui fut la pre­mière philosophie des Grecs, avait un nom en Israël : on l'appelait sagesse. Était-elle, dès lors, résumée dans des sentences, dans des proverbes, dans d'ingé­nieuses formules rythmées, à peu près comme ce qui chez les Grecs, sous le nom de gnome, est attribué à Hésiode, ou mieux encore comme les proverbes popu­laires des Arabes ? M. Munk le pense. (Cardinal Mei­gnan, Vie de Salomon.)
(4) Ps. vxx, 9.
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Le livre de la Sagesse expose clairement les relations de la divine Sagesse avec Jéhovah, et son action dans le monde. A l'égard de Dieu, elle est « une vapeur de sa toute-puissante vertu et une très pure émanation de sa clarté ; c'est l'éclat de la lumière éternelle, le miroir sans tache de la majesté de Dieu et l'image de sa bonté (1). » Dans le monde, il n'est point de merveille opérée par Dieu qui ne lui soit attribuée. C'est elle qui crée le pre­mier homme et le tire du péché...

Tout ce que les livres de l'Ancien Testa­ment prêtent à l'Ange du Seigneur, les livres sapientiaux l'imputent non à un être vague, mais à la Sagesse de Jéhovah.

Si la sagesse est la modération inspirée par la raison, son principal caractère est d'avoir une conduite suivie : « L'homme sage reste permanent comme le soleil, le fou change comme la lune (2). »
Presque toujours le bonheur tire son origine de la sagesse. L'âme sage est pleine de paix ; elle jouit d'une douce quié­tude; en un mot, elle se sent heureuse, elle épanche ses joies et ses peines dans le sein du Dieu d'amour ; elle se place dans ses bras pour être élevée au sommet de la science religieuse.

Don de sagesse, don le plus parfait ac­cordé aux hommes par le Saint-Esprit, vous êtes le dernier degré, celui qui tou­che au ciel, de l'échelle mystérieuse entre­vue par Jacob. Et vous avez, ô sagesse divine, enchaîné d'une manière si par­faite les différents ordres des créatures que l'un finit où l'autre commence ; à la hiérarchie des hommes succède immédiatement celle des anges.

(1) Sag., chap. VII, 25, 26.
(2) Ecc, chap. XVII, 12.

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Combien n'est-elle pas admirable, cette hiérarchie angélique, nouvelle échelle de Jacob ! se perdant en Dieu par son sommet, tandis que sa base touche en quelque sorte à l'humanité. Ouvrez-vous, portes éternel­les, et laissez-nous contempler un instant toutes ces perfections inconnues à la terre, suprême chef-d'œuvre de l'Esprit Créateur.

Sur neuf degrés éblouissants qui s'élè­vent jusqu'à la majesté du Très-Haut, mille millions d'anges contemplent, ado­rent, obéissent ! C'est par la pureté de leur nature, nature élevée par la grâce, que ces êtres supérieurs reçoivent lès rayons de l’Éternelle vérité.

Sur ces neuf degrés reposent les neuf chœurs des anges, comme groupés trois par trois. Ces esprits immatériels brillent d'une beauté toujours variée, et qui croit avec leur élévation : cette élévation leur a été accordée d'après l'intensité de leur perception. Chacun des trois ordres, dont la réunion forme une hiérarchie, est com­mandé par un prince. Et entre les trois ordres semblent exister une certaine simi­litude et une parfaite union. Tous agissent sur un signe du Seigneur.

Ces chœurs angéliques se meuvent, et, sans bruit, se servent d'un langage incor­porel : aucune distance ne saurait donc les empêcher de communiquer entre eux.

Dans les transports excités par la con­templation de la beauté suprême, ils par­lent à Dieu et osent même l'interpeller : « Seigneur, Dieu des armées, jusques à quand durera votre colère sur Jérusa­lem (1) ? »

(1) Zacharie, chap. I, 12
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Anges privilégiés de la première hiérar­chie, Séraphins embrasés, étincelants Chérubins, Trônes rayonnants, « qui habitez les vestibules de la Divinité », garde d'hon­neur du Très-Haut, « la lumière vous vient immédiatement du foyer divin (1).» Vous assistez au conseil de Jéhovah, et pénétrez les mystères célestes. C'est vous qui illuminez et purifiez les anges de la deuxième hiérarchie : et pourtant, malgré votre perfection, c'est à peine si vous pouvez soutenir les regards du Dieu trois fois saint, et vous vous voilez la face de­vant sa splendeur.

Dominations, à vous la garde des es­prits du bien ! Puissances, vous contenez les démons, et vous, Vertus, vous protégez les êtres incorporels. Réunissez-vous pour transmettre les lumières déjà amoindries de la divinité à la troisième hiérarchie céleste. A elle la mission de veiller sur les hommes.

Principautés, l'humanité est confiée à vos soins; Archanges, le cri de guerre de votre chef saint Michel résonne encore : « Qui est semblable à Dieu ! »

Aimable guide du jeune Tobie, Archange Raphaël, redites : « La paix soit avec vous, ne craignez point. » Gabriel, auquel a ré­sisté pendant vingt et un jours l'Ange gar­dien de la Perse, nous respectons en vous, bienheureux Archange, le messager du Saint-Esprit, le porteur de ses bonnes nouvelles, et nous saluons avec vous Ma­rie, épouse de l'Esprit d'amour, mère du Messie promis au monde.

Anges, les moindres des esprits célestes, n'avez-vous pas demandé aux phalanges supérieures qui vous éclairent : « Quel est ce roi de gloire (2)? » A vous la plus hum­ble des fonctions de la cour divine.

Et de vous, Anges gardiens, charitables guides de nos âmes, il a été dit : « Dieu enverra ses Anges pour vous garder dans toutes vos voies (3). » Témoins de notre naissance, c'est vous qui nous transmettez, affaiblis par les divers degrés de pureté qu'ils ont franchis, ces flots de lumière répandus par le Saint-Esprit dans les vestibules de la divinité, et qui ne nous parviennent qu'au travers des espèces grossières de nos sens.

« Toi qui es assis sur ceux qui lancent des rayons enflammés et se balancent sur leurs ailes, tu as été au jour de la Pentecôte répandu du haut des cieux par un ineffable amour sur la race humaine : tu es béni, ô Esprit-Saint, 0 Dieu (4) ? »

(1) Saint Denys l'Aréopagite.
(2) Ibid.
(3) Ps. XVII.
(4) Chant de l'Église arménienne.
(à suivre)
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Neuvième jour :

La Pentecôte.

Déjà, au-dessus de la montagne des Oli­viers, le ciel s'entr'ouvrait... Et prêt à monter dans la demeure de son Père, Jésus faisait un suprême effort pour di­riger la pensée de ses disciples vers l'Es­prit consolateur : « Vous allez recevoir en vous la vertu de l'Esprit-Saint, qui va des­cendre sur vous, et vous serez mes témoins en Jérusalem et dans toute la Judée, et en Samarie, et jusqu'aux confins de la terre (1). »

Telles furent ses dernières paroles. Puis, s'élevant au milieu de lé­gions d'Anges, prosternés sur les nuées lumineuses et venus au-devant de lui, le Seigneur Jésus entra dans sa gloire et se déroba aux yeux de ses amis privilégiés, qui ressentirent un sentiment de profond abandon en se trouvant seuls sur cette montagne, où le divin Maître leur avait enseigné le Pater, et où ils l'avaient vu répandre des larmes sur Jérusalem endurcie ; seuls, sur le versant qui regarde Bethphagé et Bethanie, et où il campait pendant les fêtes de Pâques au milieu des Galiléens, ses compatriotes; seuls, sur l'emplacement, d'où chaque matin ils se rendaient au temple avec lui (2).

Les amis du Sauveur reprirent le che­min de la cité, longeant ou traversant des jardins qui, à Jérusalem (comme dans beaucoup de villes d'Orient), n'étaient pas dans l'enceinte, mais à l'entour, et principalement sur le versant occidental de la colline des Oliviers. A cent pas des murs, sur le bord du torrent de Cédron, ils s'arrêtèrent à Gethsémani, et, silen­cieux, contemplèrent l'endroit retiré où Jésus ressentit les angoisses de son agonie...

Mais le soleil déclinait derrière les mu­railles imposantes de la ville coupable, et ils se hâtèrent de franchir l'une des portes méridionales, et de monter au cénacle (3), tout en commentant la promesse du Maître pour s'y préparer à en recevoir l'accomplissement.

(1) Actes des Apôtres, chap. I, 8.
(2) A peine suffisant pour recevoir l'immense mul­titude qui débordait hors des murs de la cité.
(3) La maison du cénacle servait d'habitation aux Apôtres.
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Ordinairement, les habitations juives comprenaient un rez-de-chaussée et un étage supérieur où était aménagée une chambre haute (cœnaculum) ; l'on s'y re­tirait pour prier et traiter des choses de la religion et de la foi. Chez les plus pauvres, la terrasse, formant le toit de la maison, servait à cet usage.

Parmi les heureux élus qui, au nombre d'environ cent vingt, remplissaient le Cé­nacle, premier temple du christianisme, on vit rassemblés tous les éléments divers qui composeront l’Église : Pasteur su­prême, pontifes, diacres et saintes femmes. Les Actes des apôtres disent la part active dévolue à ces dernières dans les œuvres de charité et d'apostolat. Là, dans cette fraternité parfaite que la religion chrétienne a révélée au monde, vivaient des jeunes gens auprès de vieillards qu'ils entouraient de respect et de soins ; des âmes innocen­tes auprès d'âmes pénitentes et repenties.

Il aurait pu se faire que le Saint-Esprit vint et que Jésus ne quittât pas la terre. Mais cela ne devait pas être selon les dé­crets divins. Suivant cet ordre, chacune des personnes devait paraître à son tour dans l'ouvrage de la rédemption : le Père en envoyant son fils, le Verbe en donnant sa vie et le Saint-Esprit en sanctifiant les âmes. Il n'y avait qu'un Dieu qui pût mettre la dernière main à l'ouvrage d'un Dieu.

Jamais retraite préparatoire ne fut plus parfaite que celle du cénacle, sous l'au­guste présidence de la reine des Apôtres. Pour nous édifier et nous instruire, joi­gnons-nous à ces premiers fidèles, que Marie charma par ses entretiens ; elle ne se lassait pas de leur raconter les traits in­connus de la vie de son divin Fils qui l'a­vait initiée aux plus sublimes mystères. Mais c'était principalement sur l'Esprit impatiemment attendu qu'elle aimait à les éclairer. Elle leur disait : Souvenez-vous de cette parole de mon Fils : « Ô mon Père céleste, donnez le bon Esprit à ceux qui le demandent (1), » « comme les en­fants des rois, ajoutait-elle, offrent des présents à leurs sujets en faisant leur entrée dans leur royaume, Jésus, montant à la droite de son Père pour prendre possession de son trône, veut envoyer aux siens son Esprit et ses dons. » La grandeur de l'amour s'estime par la va­leur du don : il vous donnera bientôt en droite ligne la divinité. Ce don d'un Dieu par un Dieu n'est autre que la troisième personne de l'adorable Trinité, l'amour substantiel du Père et du Fils. C'est un feu doux et pacifique qui viendra vous em­braser : « Il reposera dans les âmes pures comme sur un lit de roses. »

Les jours de la Pentecôte étant accom­plis, vers la troisième heure du jour (neuf heures du matin), on entendit tout à coup un bruit semblable à celui d'un vent

La terre sembla trembler devant la majesté sainte ; pour frapper les imagi­nations, il était convenable que la venue du divin Paraclet fût accompagnée de si­gnes saisissants et extérieurs, et que les lois ordinaires de la nature fussent ren­versées par des faits d'un ordre surnatu­rel. Si les anges du ciel bercèrent de leurs chants de paix le pacifique enfant de Beth­léem, les vents servirent d'avant-garde impétueuse à l'esprit qui venait armer et diriger les soldats de la conquête : « L'Es­prit souffle où il veut, vous entendez sa voix, mais vous ne savez ni d'où il vient, ni où il va ; ainsi en est-il de tout homme qui est né de l'Esprit (3). » Ce vent qui tra­versait les murailles du cénacle transpor­tait la semence divine dans les sillons des âmes instruites par Jésus et bien prépa­rées, par sa sainte Mère ; la moisson qui en germera sera pour restaurer le monde épuisé.

(1) Saint Luc, chap. XI, 13.
(2) Actes, chap. II, 2.
(3) Jean, chap. III, 8.
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« Donnez-moi, dit saint Jean Chrysostome, un vaisseau, un pilote, d'habiles ma­telots, des voiles, des câbles, des ancres, tout ce qu'il faut, pour que le vaisseau soit complet. Si le vent manque, tout n'est-il pas retardé ? Ainsi en est-il si le Saint-Es­prit est absent, quelque riche que soit un discours, quelque science, quelque intelli­gence, quelque éloquence que l'on ait, tout est inutile sans l'aide de l'Esprit-Saint qui donne à toutes choses la puissance d'opé­rer. »

« Et, continue saint Luc, l'auteur des Actes des Apôtres, ils virent comme des langues de feu qui se partagèrent et se re­posèrent sur chacun d'eux, et ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint, et commencèrent à parler diverses langues, selon que le Saint-Esprit les faisait par­ler (1). »

« Au jour de la Pentecôte, une eau vive a jailli dans Jérusalem : les fleuves de Dieu en ont été remplis, et dans leur cours, ils ont enivré la terre comme les quatre sources qui arrosaient le Paradis ter­restre ; rendons gloire au Saint-Esprit. »

Après l'auguste événement, la Vierge, épouse du Saint-Esprit, put en expliquer le mystère symbolique aux nouveaux confirmés.

L'Esprit d'amour, leur dit-elle, apparut sous la forme de langues de feu, parce que le feu purifie, chasse les ténèbres, éclaire et échauffe ; il s'incorpore les objets qu'il transforme en lui-même; ainsi agit l'Esprit-Saint, il purifie les âmes... il chasse les ténèbres du péché et des pas­sions, il éclaire, il échauffe les cœurs; il transforme l'âme, la pénètre, et se l'assimile. Le Saint-Esprit s'est montré sous la forme de langues de feu pour signifier qu'il donnait des langues nouvelles aux Apôtres dont la parole de feu embraserait les cœurs les plus glacés, et que la langue, instrument très utile pour celui qui en fait bon usage, leur servirait à entraîner les peuples à la suite de Jésus-Christ. Car l'esprit, s'écoulant au plus intime de leur âme, s'emparait de leurs puissances jus­qu'à parler pour eux.
Ces apparitions ignées rappelaient les flammes du buisson ardent et la colonne de feu du désert.
La descente de l'Esprit était bien ce qu'avait prédit Jean-Baptiste : « Un bap­tême de feu. »

(1) Actes, chap. II, 3, 4.
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Re: Neuvaines au Saint-Esprit

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Après la Pentecôte.

Dixit severum et venerandum os : Divisio vobis non fiet, ô amici : Ego enim ad paternum excelsum Thivonum. Considens, effundam spiritus splendore desiderantibus gratiam infinitam (1).

Le grave et auguste Maître avait dit à ses disciples : ne vous séparez point, ô mes amis. Lorsque je serai assis sur le trône sublime de mon Père, je répandrai la grâce infinie de l'Esprit dans tout son éclat sur vous qui désirez la connaître.

Les saints apôtres furent comblés de délices à l'arrivée du Saint-Esprit; en par­lant diverses langues, ils ont attiré des disciples qu'aucun lieu n'aurait réunis.

Sortez du Cénacle, Simon, fils de Jonas (2) : « Il y a dans Jérusalem des Juifs religieux et craignant Dieu de toutes les nations qui sont sous le ciel (3). »

« Allez à eux, Simon, que ce même Esprit rend digne aujourd'hui du titre de Pierre par la fermeté qu'il vous donne : c'est à vous de parler pour vos frères, puisque vous êtes le chef du collège apos­tolique. Parlez donc, ô disciple, autrefois le plus hardi à promettre, et le plus faible à exécuter (4) ! » Vous êtes le chef de tant de hérauts qui publieront les articles de l'alliance et les commandements de la loi nouvelle, partout où il vous plaira de les envoyer !

(1) Saint Jean Damascène,
(2) Jonas, c'est-à-dire fils de la colombe régénérée par l'Esprit-Saint.
(3) Actes, chap. II, 3.
(4) Bossuet, Sermon sur la Pentecôte.
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Re: Neuvaines au Saint-Esprit

Message par Laetitia »

« Dès que le bruit de la descente du Saint-Esprit se fut répandu, un grand nombre s'assembla, et ils furent interdits. Chacun d'eux entendant les disciples parler dans sa langue, ils étaient tous dans l'étonnement (1), et ils disaient avec admiration : « Ces gens qui nous parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment donc les avons-nous entendus parler chacun dans la langue de notre pays... nous les entendons tous raconter dans notre langue les merveilles de Dieu (2). »

« Au jour de la Pentecôte, nous avons vu les apôtres parler des langues étrangères intelligibles à chaque partie de l'auditoire, et nous ne pouvons douter qu'ils aient souvent joui de ce même pouvoir dans les pays dont ils ignoraient le langage. » (Abbé Fouard saintPaul.)

Voilà donc l'accomplissement de l'oracle de Daniel : « Toutes les langues servi­ront au Seigneur. » Jusqu'à ce jour, la langue hébraïque fut seule l'interprète des secrets de Dieu; aujourd'hui, on les divulgue dans tous les dialectes.

L'Esprit du Seigneur qui sépara, par la division des langues, ceux qui s'étaient unis pour bâtir la tour de Babel, (3) a réuni en ce jour à Jérusalem les langues des nations en une seule, parlée par les apô­tres et entendue de tous.

Dieu réservait au dix-neuvième siècle de confondre les impies qui prétendaient que Moïse n'avait écrit qu'une légende, et que la tour de Babel était cons­truite en pierres.
Mais de récentes découvertes montrent que les briques sont encore unies avec du ciment, dans d'au­tres endroits, pétrifiées par le feu, et qu'en s'éboulant elles ont formé des collines. Babylone était construite sur l'emplacement de la tour de Babel.

(1) L'étonnement et l'admiration où les manifestations surnaturelles jetaient les païens montrent à quel point elles tenaient du miracle. Selon toute ap­parence, elles consistaient dans une extase où les fidèles possédés de l'Esprit divin exprimaient leurs sentiments en termes qui n'étaient point de leur idiome habituel.
(2) Actes, II, 8.
(3) « Ils se dirent : Faisons des briques que nous cuirons au feu. »
Genèse.)
(à suivre)
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