Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 135 (Septembre 2018)
3. A C T U A L I T E D O C T R I N A L E
Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol
pris au piège des apparences trompeuses de V 2
« Il est intéressant de rappeler le douloureux exemple de Mgr Pildain qui nous est conté par Mgr Cirarda Lachiondo dans la revue (du centre théologique de Las Palmas) Almogaren de juin 2002 », m’écrivait un abonné, en m’expédiant le document dont il ne va être cité ici que les passages les plus marquants.
Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol pris au piège des apparences trompeuses de V 2
Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol pris au piège des apparences trompeuses de V 2
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Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol
pris au piège des apparences trompeuses de V 2
Mgr Pildain était, au moment du conciliabule ou brigandage de V 2, Evêque des îles Canaries, tandis que Mgr Cirarda Lachiondo n’était alors qu’Evêque auxiliaire de Pampelune.
Il avait 85 ans en 2002, au moment où il donnait la conférence retranscrite en ce document.
Mgr Pildain avait publiquement exposé et défendu la doctrine catholique sur les droits de la seule Vérité et Morale, les devoirs envers elle, et la simple tolérance de l’erreur et du mal, en cherchant à réduire au maximum leur néfaste influence.
Comme la majorité des évêques espagnols d’alors, il s’est logiquement opposé, comme cela importait, aux faux-fuyants, ambiguïtés, sophismes du schéma sur la prétendue “liberté religieuse”.
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pris au piège des apparences trompeuses de V 2
En cette conférence, Mgr Cirarda, qui a adhéré à V2 et ses suites tragiques par l’obéissance à laquelle il a cru devoir obtempérer, signale comme un fait objectif un des principaux rouages utilisés par les intrus modernistes pour venir à bout des résistances des évêques pris à l’improviste et inconscients de cette intrusion.
Voici ce passage :
« Je suis un témoin d’exception du fait qu’il (Mgr Pildain) n’était pas bien préparé à V 2 sur le thème qui l’a fait souffrir le plus : la liberté religieuse.
C’était une question délicate, qui a connu lors du Concile six schémas distincts.
Pour leur appellation j’utilise la langue latine pour désigner les projets distincts :
“Textus prior... ; textus emendatus... ; textus reemendatus... ; textus denuo reemandatus... ; textus recognitus... ; textus denuo recognitus”.
Six désignations pour un texte pas très étendu ! ».
Donc : texte premier, corrigé, re-corrigé, à nouveau recorrigé, reconnu, à nouveau reconnu.
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Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol
pris au piège des apparences trompeuses de V 2
Raph Wintgen, journaliste américain ayant couvert V 2, en son livre sur V 2 titré : Le Rhin se jette dans le Tibre, signale aussi, en des “Constitutions” soit “dogmatiques” soit “pastorales” à rallonge, de multiples et perpétuels changements qui soit obligeaient à des relectures continuelles, soit faisaient s’en tenir à l’ensemble déjà lu sans plus se pencher sur les modifications dix fois opérées.
Ce qui a permis aux intrus infiltrés de glisser des ambiguïtés et des rajouts de dernière heure, que Schillebeeckx a indiqués ensuite comme des points d’appui pour la révolution post-conciliaire, et que Mgr Lefebvre a nommé des bombes à retardement, noyés dans le tout.
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Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol
pris au piège des apparences trompeuses de V 2
Mgr Cirarda se sert du cas personnel de Mgr Pildain comme prototype des évêques espagnols à V 2, pour montrer à quel point l’épiscopat espagnol était mal préparé à V 2.
« Mgr Pildain fut l’un des évêques qui souffrit le plus lors de ces débats.
Il avait écrit plusieurs lettres pastorales à propos d’une modification de la loi espagnole que tentait d’introduire le ministre Castiella, pour passer d’un régime de tolérance à un autre de liberté limitée.
Don Antonio (Pildain) réagit fortement en s’y opposant.
Et il ordonna, comme il me l’a dit lui-même, qu’en toutes les paroisses on ajoute en la prière du saint rosaire un Pater Noster pour implorer le Seigneur que le ministre ne puisse pas réaliser son projet.
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Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol
pris au piège des apparences trompeuses de V 2
Le 7 décembre 1965 je fis le déplacement en voiture avec Mgr Pildain depuis le Collège Espagnol jusqu’à la Basilique Saint Pierre pour l’ultime session de travail.
La veille avait eu lieu une série de votes sur divers documents conciliaires.
Entre autres, la déclaration “Dignitatis humanae” sur la Liberté Religieuse.
Pendant le trajet, Mgr Pildain me dit quasi textuellement :
- “Si cette Déclaration était approuvée au jour d’hui, à mon retour aux Canaries je viendrais à l’ambon avec la mitre et la crosse et je dirais à mes fidèles :
“Le Concile V 2 enseigne autre chose que ce que je vous ai expliqué en diverses Lettres Pastorales sur la liberté religieuse. Ne tenez pas compte de ce que je vous ai enseigné. Le Concile a raison.”.
La lutte interne dont souffrait le bon Don Antonio m’impressionnait, et je lui répliquai :
“Vous ne direz pas cela. Il faut dire qu’une courbe est concave ou convexe selon l’endroit d’où on la regarde. Vous avez traité en vos écrits sur le droit de la vérité. Mais le Concile a changé son point de vue [1] et parle du droit de toute personne à agir selon sa conscience”.
Il me répondit avec force :
- “Non. Je ne veux pas vous scandaliser. Mais si le Concile approuvait le texte que l’on nous présente, il défendrait le contraire de ce que j’ai enseigné. Je ne comprendrais pas”.
[1] Il s’agit en fait d’un renversement des valeurs, faisant passer le subjectivisme individualiste avant la Vérité objective et le Bien Commun, les pseudos “droits de l’homme” avant les devoirs envers Dieu (cf. STP 97, p. 40-47). (*)
(*) Voir ceci : Engrenage piégé de la notion de “liberté religieuse” individuelle
et cela : Notion philosophiquement dévoyée définissant la "liberté" comme "une absence de contrainte"
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Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol
pris au piège des apparences trompeuses de V 2
Mgr Cirarda se sert du cas personnel de Mgr Pildain comme prototype des évêques espagnols à V 2, pour montrer à quel point l’épiscopat espagnol était mal préparé à V 2.
Arrivés à destination, je fus porté à lui poser une question :
- “Pourquoi avez-vous employé par deux fois le conditionnel en disant : Si le Concile approuvait cette Déclaration ?
Il est sûr qu’elle va être approuvée en ce jour. Hier, en la session à laquelle assistait le Pape, il n’y avait plus ou moins qu’une centaine de votes à son encontre.
Au jour d’hui, elle sera encore moins contredite.
Comment pouvez-vous parler au conditionnel : Si la Déclaration était approuvée...?”.
Sa réponse m’a quasi pétrifié.
- J’ai parlé au conditionnel - me dit-il -, car hier encore j’ai présenté un texte devant le Secrétariat du Concile, qui commençait ainsi :
Utinam ruat cupulla Sancti Petri super nos antequam approbemus Declarationem De Libertate Religiosa...
(Fasse le ciel que la coupole de Saint Pierre tombe sur nous avant que nous approuvions la Déclaration sur la Liberté Religieuse...).
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pris au piège des apparences trompeuses de V 2
Arrivés à destination, je fus porté à lui poser une question :
- “Pourquoi avez-vous employé par deux fois le conditionnel en disant : Si le Concile approuvait cette Déclaration ?
Il est sûr qu’elle va être approuvée en ce jour. Hier, en la session à laquelle assistait le Pape, il n’y avait plus ou moins qu’une centaine de votes à son encontre.
Au jour d’hui, elle sera encore moins contredite.
Comment pouvez-vous parler au conditionnel : Si la Déclaration était approuvée...?”.
Sa réponse m’a quasi pétrifié.
- J’ai parlé au conditionnel - me dit-il -, car hier encore j’ai présenté un texte devant le Secrétariat du Concile, qui commençait ainsi :
Utinam ruat cupulla Sancti Petri super nos antequam approbemus Declarationem De Libertate Religiosa...
(Fasse le ciel que la coupole de Saint Pierre tombe sur nous avant que nous approuvions la Déclaration sur la Liberté Religieuse...).
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Le douloureux exemple d’un Evêque espagnol
pris au piège des apparences trompeuses de V 2
Nous étions à 8h30 du matin, et tout pouvait encore se passer.
Après un instant de silence, il ajouta :
“Don José-Maria : Je ne veux pas vous scandaliser.
Soyez sûr que si la Déclaration était approuvée, je retournerais aux Canaries, j’irais à l’ambon et, comme je l’ai dit auparavant, je dirais à mon peuple :
Le Concile a enseigné une doctrine distincte de ce que j’ai enseigné sur la Liberté Religieuse.
Je me suis trompé. Ne tenez pas compte de ce que j’ai enseigné. Le Concile a raison.”.
La Déclaration fut approuvée.
Et Don Antonio a accompli sa promesse.
Il y a maintenant plus de 35 ans.
Comme certains de ceux ici présent s’en souviennent, Mons. Pildain en la plénitude de son service épiscopal, avec la mitre et la crosse, affirmant son adhésion sans réserve à ce que le Concile avait enseigné sur la liberté religieuse.
Il est mort sans comprendre la doctrine conciliaire en la matière.
Mais il a imploré ses fidèles de suivre V 2 et non ses lettres pastorales écrites auparavant....
Il présenta sa démission le 15 décembre 1966...
Son pontificat (épiscopat) en ce diocèse a duré 30 ans..»
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pris au piège des apparences trompeuses de V 2
D’où ma réponse, après lecture, à l’abonné m’ayant fait cet envoi : Quelle tragique issue !!! ..
Utinam ruat cupulla Sancti Petri super nos antequam approbemus Declarationem ...
Quel contraste entre cette lucidité .. et .. l'acceptation malgré tout !
.. confondant de fait le .. « être prêt à croire que ce qui me paraît blanc est noir si l'Eglise Hiérarchique le détermine ainsi » (13e règle de Saint Ignace de Loyola pour sentir avec l'Eglise)
.. avec admettre de fait que l'Eglise pourrait définir le contraire de ce qu'Elle a défini .. et ce qu'Elle a expressément condamné comme contraire à la Divine Révélation !! ..
Toutefois, comment arriver à seulement imaginer .. alors .. que ce puisse ne pas être l'Eglise Hiérarchique ..
en raison de l'intrusion cachée .. d'un antipape .. des plus hypocrites et trompeurs !!??
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