Le Cœur Immaculé de Marie

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Laetitia
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Re: Le Cœur Immaculé de Marie

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Vous voyez donc, mon cher lecteur, comme le Fils de Dieu est le Cœur et la vie de sa divine Mère, mais d'une manière la plus parfaite qui se puisse penser. Car si, selon le langage du Saint-Esprit parlant par la bouche de saint Paul, cet adorable Sauveur doit tellement vivre dans tous ses serviteurs, que même sa vie se voie manifestement dans leurs corps : Vita Jesu manifestetur in carne nostra mortali (1), qui pourrait penser de quelle façon et avec quelle abondance et perfection il communique sa vie divine à celle de laquelle il a reçu une vie humainement divine et divinement humaine, puisqu'elle a engendré et enfanté un Homme-Dieu ? Il est vivant en son âme et en son corps, et en toutes les facultés de son âme et de son corps; et il est tout vivant en elle, c'est-à-dire que tout ce qui est en Jésus est vivant en Marie. Son Cœur est vivant dans son Cœur, son âme dans son âme, son esprit dans son esprit; la mémoire, l'entendement, la volonté de Jésus sont vivantes dans la mémoire, dans l'entendement, dans la volonté de Marie; ses sens intérieurs et extérieurs, dans ses sens intérieurs et extérieurs; ses passions dans ses passions ; ses vertus, ses mystères, ses divins attributs sont vivants dans son Cœur. Que dis-je vivants ? Toutes ces choses y ont toujours et, sont, et seront vivantes et régnantes souverainement, y opérant des effets merveilleux et inconcevables, et y imprimant une image vivante d'elles-mêmes.

C'est ainsi que Jésus est principe de vie en sa très sainte Mère. C'est ainsi qu'il est le Cœur de son Cœur et la vie de sa vie. C'est ainsi que nous pouvons dire véritablement qu'elle a un Cœur tout divin.

Aussi sainte Brigitte l'entendit un jour parlant ainsi: « Toutes les louanges que l'on donne à mon Fils sont mes louanges, et quiconque le déshonore me déshonore; parce que je l'ai toujours aimé si ardemment, et il m'a toujours aimée si parfaitement, que lui et moi n'avons jamais été que comme un même Cœur : Quasi unum Cor ambo fuimus (2) . »

(1) II Cor. IV. 11.
(2) « Scias pro certo quod omnis laus Filii, laus mea est; et qui inhonorat eum, inhonorat me: quia ego sic ferventer dilexi eum, et ipse me, quod quasi unum Cor ambo fuimus. » Revel. lib. 1, cap, 8.
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Re: Le Cœur Immaculé de Marie

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SECTION PREMIERE.- Conclusion de toutes les choses qui ont été dites dans ce premier Livre.

Vous voyez, mon cher lecteur, par toutes les choses qui vous ont été dites ci-dessus, ce que l'on entend par le Cœur de la très sacrée Vierge. Vous voyez qu'il y a trois Cœurs en elle: son Cœur corporel, son Cœur spirituel et son Cœur divin.

Vous voyez que ces trois Cœurs ne sont qu'un en la Mère d'amour, comme notre corps et notre esprit ne sont qu'un, parce que son Cœur spirituel est l'âme et l'esprit de son Cœur corporel, et que son Cœur divin est le Cœur, l'âme et l'esprit de son Cœur corporel et spirituel.

C'est ce Cœur admirable qui est l'objet de nos respects et de nos louanges, et qui doit être l'objet de la vénération de tous les chrétiens. Car honorer ce sacré Cœur c'est honorer une infinité de choses saintes et divines, qui méritent les honneurs éternels des hommes et des Anges.

C'est honorer toutes les fonctions de la vie corporelle et sensible de la Reine du ciel, dont le Cœur est le principe : vie qui a été toute sainte en soi-même et en tous ses usages.

C'est honorer tout le saint usage qu'elle a fait de toutes les passions qui ont leur siège dans le Cœur.

C'est honorer le très parfait usage qu'elle a fait de sa mémoire, de son entendement, de sa volonté et de la partie suprême de son esprit.

C'est honorer une infinité de choses grandes et ineffables qui se sont passées en la partie supérieure de son âme, et en sa vie intérieure et spirituelle.

C'est honorer le très grand amour et la charité très ardente de cette Mère de belle dilection, au regard de Dieu et au regard des hommes; et tous les effets qu'un tel amour et une telle charité ont produits en ses pensées, paroles, prières, actions, souffrances, et en l'exercice de toutes sortes de vertus.

C'est rendre honneur au Cœur corporel, au Cœur spirituel et au Cœur divin de Jésus, qui sont aussi les Cœurs, ou plutôt le Cœur de Marie.
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C'est rendre gloire à ce même Jésus, qui est le Cœur de son Père éternel, et qui a voulu être le Cœur de sa divine Mère.

C'est honorer et glorifier tous les effets de lumière, de grâce et de sainteté que ce divin Cœur de Marie, qui est Jésus, a opérés en elle, et toutes les fonctions et mouvements de la vie sainte et céleste dont il a été le principe dans son âme; comme aussi toute la fidélité qu'elle a apportée de sa part, pour coopérer avec lui dans toutes les divines opérations qu'il a faites continuellement dans son Cœur, durant un si grand nombre d'années.

Ô Dieu ! quelle langue pourrait déclarer, quel esprit pourrait concevoir, quel Cœur pourrait honorer dignement tant de choses grandes et admirables !
Si la sainte Église célèbre tous les ans une fête en l'honneur des chaînes dont le prince des Apôtres a été lié, quelle solennité mérite ce Cœur très auguste de la Reine des Apôtres !

Si son saint Nom de Marie est en si grande vénération à tous les fidèles; si les oracles du Saint-Esprit, qui sont les Pères et les Docteurs de l'Église, comme un saint Germain, patriarche de Constantinople, un saint Anselme, un saint Bernard, un saint Bonaventure et plusieurs autres, en ont dit tant de merveilles; si l'un d'entre eux assure (1) « qu'après le Nom adorable de Jésus, celui de Marie est un Nom qui est par-dessus tout nom; que toutes les créatures du ciel, de la terre et de l'enfer doivent fléchir les genoux pour lui rendre leurs hommages; et que toute langue doit publier la sainteté, la gloire et la vertu de ce très saint Nom de Marie »; si l'Église en célèbre la fête en plusieurs endroits, savoir en Espagne: Madrid, dans tout le diocèse de Tolède (2), et en celui de Séville, et dans le saint Ordre de la Rédemption des captifs: que faut-il dire, que faut-il penser du Cœur merveilleux de cette divine Marie ? que faut-il faire pour l'honorer ? Ne serait-il pas juste que tous les Cœurs, que toutes les plumes, que toutes les langues fussent employées à révérer, écrire et prêcher ses perfections, et que tout l'univers en célèbre une fête continuelle ?

(1) « Dedit namquet ibi Virgini Mariae tota sancta Trinitas Nomen quod est super omne nomen, post Nomen benedicti Filii tui ; ut in nomine tuo omne genu flectatur, coelestium, terrestrium et infernorom, et omnis lingua confiteatur hujus sanctissimi Nominis gratiam, gloriam et virtutem. » Raym. Jordan. Contempl. B. virg.; part. IV, Contempl.1
(2) La fête du saint Nom de Marie fut établie d'abord en Espagne, en 1513. Ce n'est qu'en 1683 qu'elle fut étendue à toute l'Église par Innocent XI.

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Laetitia
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Dans l'Église de Sainte-Croix en Jérusalem, qui est à Rome, et dans l'église
cathédrale d'Autun, en Bourgogne, on garde avec grand soin, comme un riche trésor, et on révère avec beaucoup de dévotion, comme des précieuses reliques, les voiles dont cette grande Princesse a couvert sa tête.

Dans la ville de Trèves, son peigne, qui y fut donné par l'impératrice sainte Hélène.

Dans l'église cathédrale de Chartres, sa chemise qui y est conservée dans une châsse toute couverte d'or et de pierreries (1)

A Sémur, en Bourgogne, l'anneau avec lequel elle fut épousée par saint Joseph.

A Reims, dans l'église cathédrale, quelque partie de son lait virginal, lequel on expose tous les jours dans une chapelle. qu'on nomme la chapelle du Saint Lait, pour y être honoré des fidèles.

A Soissons, dans l'église des religieuses de Saint-Benoît (2), un de ses souliers, par lequel Dieu a opéré tant de guérisons miraculeuses de toutes sortes de maladies, qu'on appelait autrefois le médecin de Soisson. (3)

(1) La chronique de Gemblaux signalait déjà quelques-unes des reliques mentionnées ici par le P. Eudes: « Carnoti ubi camisia habetur ejusdem Virginis, innumera multitudo sanata est. Quid etiam de Cameraco dixerim? Cameracus antiquissima et nobilissima civitas est, ubi templum habetur in honore ipsius Virginis, dotatum de capillis et de beato lacte ejus. Ibi multi infirmi sanati sunt, quorum numerum nemo novit nisi solus Deus. » Chronica Gemblacensis, Migne, Patrol. lat, tom. 160, col. 253.
(2) L'abbaye de Notre-Dame de Soissons est l'une des plus anciennes et des plus illustres abbayes de femmes que l'Ordre de Saint-Benoît ait possédées en France. Fondée vers le milieu du VIIe siècle elle a subsisté jusqu'à la grande Révolution. Ce qui reste des bâtiments de l'ancien monastère sert aujourd'hui de caserne. Cf. Dom Germain, Histoire de l'abbaye de N.-D. de Soisson, Paris, 1675.
(3) Dès le XII siècle, on vénérait le Saint Soulier dans l'église des Bénédictines de Soissons. Beaucoup de guérisons furent attribuées à la présence et à la vertu de cette précieuse relique, surtout en 1128, alors que sévissait à Soissons une maladie affreuse, dite le mal des ardents. Le bénédictin Gauthier de Coincy raconta ces guérisons dans un poème en vers français, intitulé : Les miracles de Notre-Dame. En mémoire de ces prodiges, les Bénédictines de Notre-Dame célébraient chaque année, le 6 octobre, une fête appelée Déclaration des miracles de la sainte Vierge, que le Pape Alexandre IV étendit en 1254, à tout le diocèse de Soissons. Le Saint Soulier fut vénéré à Notre-Dame de Soissons jusqu'à la Révolution. Profané et mutilé par les révolutionnaires, il fut recueilli par deux domestiques de l'abbaye, et, après avoir passé par plusieurs mains, il fut déposé, en 1884, à Notre-Dame de Liesse où on le vénère aujourd'hui. En 1867, l'abbé Poquet a édité le poème de Gauthier de Coincy, en y ajoutant un savant commentaire. Cf. Migne, Patrol. lat., tom. 160, col. 261-254; Semaine religieuse de Soissons, 1884, nn. 18, 19, 20; Le Saint Soulier, Chauny, 1884.

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Re: Le Cœur Immaculé de Marie

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A Sainte-Marie la Grande, de Rome, une petite flotte de ses cheveux (1).

A Constantinople, l'impératrice Pulchérie, au rapport de Nicéphore (2), fit bâtir trois belles églises en l'honneur de la très sainte Vierge: une appelée Notre-Dame de la Guide, en laquelle elle mit un fuseau qui avait servi à la Mère de Dieu, et des langes du Sauveur que sa belle-soeur Eudoxia lui avait envoyées, ou plutôt Théodose le Jeune, son mari, et frère de la même sainte Pulchérie. L'autre, nommée des Blaguernes, sur le port de Constantinople, là où elle mit en dépôt les sacrées suaires dont le corps de la bienheureuse Vierge fut couvert, et qui lui avaient été donnés par saint Juvénal, évêque de Jérusalem.

La troisième, en la grande place des Fondeurs, en laquelle elle déposa la ceinture de Notre-Dame, qu'elle avait eue de son père Arcade, qui l'avait fait magnifiquement enchâsser, et qui y était gardée avec tant de vénération, que tous les ans on y faisait une grande solennité en l'honneur de cette sainte relique. En témoignage de quoi nous avons des Sermons tout entiers qui ont été faits par saint Germain, patriarche de Constantinople (3), en la fête de la Vénération de cette sacrée Ceinture de la Reine des Anges (4).

Or si l'Église, qui est toujours conduite par le Saint-Esprit, honore tant les moindres choses qui ont appartenu à la Mère de Dieu, et si elle célèbre des fêtes en l'honneur d'une ceinture qu'elle a portée sur ses habits, de quelle manière doit-on célébrer les louanges de son très digne et très honorable Cœur ?

(1) « A Sainte-Marie la Grande de Rome, une petite flotte de ses cheveux, comme aussi en plusieurs autres endroits. A raison de quoi dans un faubourg de la ville de Caen qui se nomme Vaucelles, il y a une petite chapelle très ancienne qui porte le nom de Notre-Dame des cheveux, parce que, comme il est probable, il y a eu autrefois des cheveux de Notre-Dame.» Eudes, La dévotion au Très S. Cœur de la B. Vierge, p. 14. Édit. 1663.
(2) Hist., lib. 14, c. 2; liv. 15, c, 14.
(3) Orat. de adoratione Zonae Deiparae.
(4) D'après Surius, cette fête se célébrait le 31 août.

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Re: Le Cœur Immaculé de Marie

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Pour la conclusion de ce premier livre, je vous dirai, mon très cher frère, que ce même Jésus, qui étant le Cœur de son Père éternel, a voulu être le Cœur et la vie de sa très précieuse Mère, veut aussi être votre Cœur et votre vie : Christus vita vestra (1) ; et que, vous ayant fait la grâce d'être l'un de ses membres, il doit vivre dedans vous de telle sorte que vous puissiez dire avec son Apôtre : Vivit in me Christus (2) : « Jésus-Christ est vivant en moi.» C'est son dessein, c'est son désir très ardent. Il veut être le Cœur de votre Cœur et l'Esprit de votre esprit. Il veut établir sa vie, non pas seulement dans votre âme, mais aussi dans votre corps : Ut vita Jesu manifestetur in corporibus nostris (3). Il veut que tout ce qui est en lui vive dans vous; que son âme vive dans votre âme, son Cœur dans votre Cœur, son Esprit dans votre esprit; que ses passions vivent dans vos passions, ses sens intérieurs et extérieurs dans vos sens intérieurs et extérieurs; que sa mémoire, son entendement et sa volonté vivent dans votre mémoire, dans votre entendement et dans votre volonté; et qu'enfin toutes les facultés de son âme et de son corps soient vivantes et régnantes dans les facultés de votre âme et de votre corps.

Mais afin que cela se fasse, il est nécessaire que vous y coopériez de votre part. Que faut-il faire pour cela ?

Trois choses :

La première est de tâcher de faire mourir en toutes les puissances de votre âme et de votre corps tout ce qui est désagréable à Dieu, selon ces paroles de saint Paul : Nous portons toujours en notre corps la mortification de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifestée en nos corps (4).

La seconde est d'orner ces mêmes puissances de toutes les vertus chrétiennes.

La troisième, de vous donner souvent au Fils de Dieu, et le prier qu'il daigne employer lui-même la puissance de son bras pour détruire en vous tout ce qui lui est contraire, et pour y établir la vie et le règne de toutes les facultés de son âme divine et de son saint corps.

Voici une oraison de saint Augustin, qui est très pieuse, de laquelle vous pourrez vous servir à cette fin, en tous temps, mais spécialement après avoir reçu Notre-Seigneur en vous, dans le saint sacrifice de la messe, ou par la sainte communion. Car quand, en parlant à l'âme sainte de Jésus, à son corps sacré, à son Cœur divin, vous les regarderez en vous où ils seront réellement et véritablement, vous direz cette prière avec plus de ferveur et en recevrez plus de bénédiction.

(1) Coloss. III, 4.
(2) Galat. II, 20.
(3) II Cor. IV, 10.
(4) « Semper mortificationem Jesu in corpore nostro circumferentes, ut et vita Jesu manifestetur in corporibus nostris. » II Cor. IV, 10.

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Re: Le Cœur Immaculé de Marie

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SECTION II - Oraison de saint Augustin, pour demander à Notre-Seigneur Jésus-Christ qu'il fasse vivre et régner toutes les facultés de son Corps, de son Cœur et de son âme, dans nos corps, dans nos Cœurs et dans nos âmes : (1).

ANIMA Jesu, sanctifica me.
Corpus Jesu, salva me.
Cor Jesu, purifica me, illumina me, accende me.
Sanguis Jesu, inebria me.
Aqua lateris Jesu, lava me.
Passio Jesu, conforta me.
O bone Jesu, exaudi me.
Intra tua vulnera absconde me.
Ne permittas me separari a te.
Ab hoste maligno defende me.
In hora mortis mea voca me.
Jube me venire ad te:
Ut cum Angelis tuis laudem te, in saecula saeculorum, Amen.



(1) Nous ne savons d'après quelles données le Vénérable attribue cette prière à saint Augustin. On sait que saint Ignace a placé l'invocation Anima Christi en tête de ses Exercices spirituels; mais tout le monde reconnaît aujourd'hui qu'il n'en est pas l'auteur. Dans sa Vie de saint Ignace, liv. 4, n. 26, le P. Bartoli affirme avoir lu cette prière dans un livre imprimé en 1499, date à laquelle saint Ignace n'avait que huit ans.
Récemment, dans un article très documenté, Laacher stimmen, 1898, le P. Dreves, S. J. a résumé ainsi l'état de ses recherches: « L'Anima Christi a paru dans la première moitie du XIV- siècle. En 1330, le Pape Jean XXII a attaché des Indulgences à cette prière, et peut-être est-ce lui qui l'a composée. Aucun document ne nous permet de lui assigner un autre auteur. » Quoi qu'il en soit de son origine, nous devons noter que le P. Eudes y a ajouté l'invocation: Cor Jesu, purifica me, illumina me, accende me. Le P. Letierce allègue cette prière pour prouver que la dévotion au Sacré Cœur était familière à saint Ignace, bien que, dans la formule dont se servait le saint, le Cœur de Jésus ne soit pas expressément mentionné. Voir Letiece, Le Sacré-Cœur et la Visitation, p.43. Cf. Bainvel, La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, p. 242. Paris, 1906.
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Re: Le Cœur Immaculé de Marie

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SECTION III.-- Explication de cette Oraison.

ANIMA Jesu, sanctifica me : « Ô âme sainte de Jésus,sanctifiez-moi.» Vous pouvez dire ces paroles une fois seulement, et en les disant, donner votre âme, avec toutes ses facultés en général, à l'âme divine du Fils de Dieu, afin qu'elle les sanctifie en les unissant aux siennes, pour en faire le même usage qu'elle a fait des siennes. Car, comme tout ce qui est en vous appartient à Notre Seigneur Jésus-Christ par une infinité de titres, il a droit d'en faire usage, selon sa sainte volonté, pour la gloire de son Père, comme d'une chose qui est entièrement à lui. Et quand vous y mettez empêchement, vous lui faites une injure très atroce, le privant d'un droit qui lui est très cher, parce que il l'a acheté au prix de son précieux sang.

Vous pouvez aussi, et c'est le meilleur, dire ces paroles plusieurs fois : Anima Jesu, sanctifica me, en les appliquant à votre âme premièrement, puis à chacune de ses facultés en particulier c'est-à-dire, à votre mémoire, à votre entendement, à votre volonté, à la partie suprême de votre esprit, à vos sens intérieurs, à vos sens extérieurs et à vos passions.

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Re: Le Cœur Immaculé de Marie

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Par exemple, en disant la première fois ces paroles de bouche : Anima Jesu, sanctifica me, donnez de Cœur votre âme à l'âme divine de Jésus, laquelle est dedans vous, à ce qu'elle la sanctifie en l'unissant à soi, en y détruisant tout ce qui déplaît à Dieu, et en y imprimant une image de sa vie et de ses sentiments, de ses dis positions et de ses vertus.

En les disant la seconde fois, donnez votre mémoire à l'âme sainte de Jésus, afin qu'elle la sanctifie, l'unissant à sa mémoire, et en faisant le même usage qu'elle a fait de sa mémoire.

En les disant la troisième fois, donnez votre entendement à l'âme sainte de Jésus, afin qu'elle le sanctifie, l'unissant à son entendement, et en faisant le même usage qu'elle a fait de son entendement.

En les disant la quatrième fois, donnez votre volonté à l'âme déifiée de Jésus, afin qu'elle l'anéantisse, et qu'elle établisse en vous la vie et le règne de la très adorable volonté de Dieu.

En les disant la cinquième fois, donnez la partie suprême de votre esprit à l'âme bienheureuse de Jésus, afin qu'elle le sanctifie, l'unissant à son esprit, et en faisant le même usage qu'elle a fait de cette même partie de son esprit.

En les disant la sixième fois, donnez vos sens intérieurs à l'âme très précieuse de Jésus, afin qu'elle les sanctifie, les unissant à ses sens intérieurs, et en faisant le même usage qu'elle en a fait.

En les disant la septième fois, donnez vos sens extérieurs à l'âme bénite de Jésus, afin qu'elle les sanctifie, les unissant avec les siens, et en faisant le même usage qu'elle a fait des siens.

En les disant la huitième fois, donnez vos passions à l'âme sacrée de Jésus, afin qu'elle les sanctifie, les unissant avec les siennes, et en faisant le même usage qu'elle a fait des siennes.

Vous en pouvez faire de même au regard de chaque sens en particulier, spécialement de ceux qui vous font plus de peine; comme aussi au regard de chaque passion, particulièrement de celles qui vous font davantage de résistance, comme l'amour désordonné de vous-même et des créatures, la haine et la colère.

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Re: Le Cœur Immaculé de Marie

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Après cela, continuez l'oraison et dites :
Corpus Jesu, salva me : « Ô saint corps de Jésus, sauvez-moi.»
En disant ces paroles, donnez votre corps au corps adorable de Jésus, afin qu'il y détruise tout ce qui déplaît à Dieu, et qu'il y imprime une image vivante de ses saintes qualités et de ses excellentes vertus.
Vous les pouvez dire aussi plusieurs fois, en les appliquant aux membres particuliers de votre corps, spécialement à la langue, aux mains et aux pieds.

Cor Jesu purifica me, illumina me, accende me : « Ô sacré Cœur de Jésus, purifiez-moi, illuminez-moi, embrasez-moi. »
En disant ces paroles donnez votre Cœur au divin Cœur de Jésus qui est dans votre poitrine, afin qu'il le purifie, l'éclaire et l'embrase du feu sacré de cette fournaise ardente qui brûle toujours dedans lui, et qu'il y établisse sa vie et son règne pour jamais.

Sanguis Jesu, inebria me : « Ô précieux Sang de Jésus, enivrez-moi », du vin céleste de cet amour infini qui a enivré mon Sauveur, et qui vous a fait sortir de ses veines jusqu'à la dernière goutte, afin que je m'oublie moi-même et toutes choses, pour me perdre tout à fait dans mon Dieu.

Aqua lateris Jesu, lava me : « Eau sainte qui êtes sortie de la plaie sacrée du coté de Jésus, lavez-moi », si parfaitement, qu'il n'y ait rien en moi qui déplaise aux yeux de mon très aimable Rédempteur.

Passio Jesu, conforta me : « Ô très adorable Passion de Jésus, fortifiez-moi » dans mes peines, dans mes faiblesses, et contre toutes sortes de tentations.

O bone Jesu, exaudi me: « Ô bon Jésus, exaucez-moi » par votre infinie bonté et par cet amour immense par lequel vous vous êtes donné à moi.
C'est ici que vous pouvez demander à Notre-Seigneur toutes les choses que vous désirez obtenir de lui, soit pour vous, soit pour d'autres.

Intra tua vulnera absconde me : « Cachez-moi dans vos sacrées plaies », spécialement dans la plaie de votre saint côté et de votre Cœur divin.

Ne permittas me separari a te : « Ne permettez pas que je sois jamais séparé d'avec vous », qui êtes mon âme, ma vie, mon esprit, ma joie, ma gloire, mon trésor, mon Cœur et mon tout.

Ab hoste maligno defende me: « Défendez-moi de la malignité de mes ennemis », qui sont : le démon, le monde, la chair, mon amour-propre, mon propre esprit, mon orgueil, ma vanité et ma propre volonté.

In hora mortis mea voca me : « Appelez-moi à l'heure de ma mort. »
Jube me venire ad te : « Commandez que j'aille à vous, » mon premier principe, ma dernière fin, mon centre et mon souverain bien.

Ut cum Angelis tuis laudem te, In saecula saeculorum. Amen
 : « Afin que je vous loue, que je vous aime et que je vous glorifie, avec tous vos Anges », avec tous vos Saints, et avec votre très sainte Mère, aux siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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