Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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Abbé Zins
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A. Schneider a écrit :
Au cours de ces cent dernières années, il y a eu quelques exemples d’une forme d’absolutisme papal concernant les changements apportés à la tradition liturgique de l’Eglise. Si nous considérons la lex orandi, il y a eu des modifications radicales faites par les papes Pie X, Pie XII et Paul VI, et concernant la lex credendi, par le pape François. Pie X est devenu le premier pape de l’histoire de l’Eglise latine à faire une réforme si radicale de l’ordre du psautier (cursus psalmorum) qu’elle aboutit à la construction d’un nouveau type de divin Office en ce qui concerne la distribution des psaumes. Le cas suivant est celui du pape Pie XII, qui a approuvé pour l’usage liturgique une version latine radicalement modifiée du texte millénaire et mélodieux du psautier de la Vulgate. La nouvelle traduction latine, qu’on appelle le « psautier de Pie XII », était un texte artificiellement fabriqué par des universitaires qui, dans son artificialité, était à peine prononçable. Cette nouvelle traduction latine, critiquée judicieusement au moyen de l’adage « accessit latinitas, recessit pietas », a été ensuite de facto rejetée par toute l’Eglise sous le pontificat de Jean XXIII. Pie XII a également modifié la liturgie de la Semaine sainte, un trésor liturgique millénaire de l’Eglise, en introduisant des rituels partiellement inventés ex novo. Des changements liturgiques sans précédent ont cependant été exécutés par Paul VI au moyen d’une réforme révolutionnaire du rite de la messe et du rite de tous les autres sacrements, une réforme liturgique qu’aucun pape avant lui n’avait osé mettre en œuvre avec une telle radicalité.

Athanasius Schneider montre ici fortement la confusion régnant en son esprit et en sa présente étude, en cherchant à comparer ce qui n’est pas comparable.

Le Pape Saint Pie X n’a fait que viser, comme plusieurs de ses prédécesseurs, à maintenir l’équilibre dans l’office divin et l’année liturgique entre le temporal et le sanctoral, que de multiples nouvelles fêtes de Saints tendaient à déséquilibrer ; le Pape Pie XII a permis sans l’imposer l’utilisation d’une nouvelle version du Psautier, propre à perturber conséquemment les mélodies grégoriennes composées sur la version multi-séculaire ; mais ne remettant nullement en cause l’intégrité de la Foi, contrairement à ce qu’A. Schneider nomme justement lui-même les changements révolutionnaires de P6.
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Abbé Zins
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A. Schneider a écrit :
Un changement théologique révolutionnaire a été fait par le pape François dans la mesure où il a approuvé la pratique de certaines Eglises locales d’admettre dans des cas particuliers des adultères sexuellement actifs (qui cohabitent dans ce qu’on appelle des « unions irrégulières ») à recevoir la sainte communion. Même si ces normes locales ne représentent pas une norme générale au sein de l’Eglise, elles signifient néanmoins une négation pratique de la vérité divine de l’indissolubilité absolue d’un mariage sacramentel validé consommé. Son autre altération en matière de questions doctrinales est relative au changement de la doctrine biblique, d’une constance bimillénaire, sur le principe de la légitimité de la peine de mort. Le changement doctrinal suivant est représenté par l’approbation par le pape François de la phrase du document inter-religieux d’Abu Dhabi du 4 février 2019, qui affirme que la diversité des sexes ainsi que la diversité des races et la diversité des religions correspondent à la sage volonté de Dieu. Cette formulation en tant que telle exige une correction papale officielle, sans quoi elle contredira évidemment le Premier commandement du Décalogue et l’enseignement sans équivoque et explicite de Notre Seigneur Jésus-Christ, de telle sorte qu’elle contredit la Révélation divine.

Ici, il s’agit d’atteintes réelles, parmi d’autres malheureusement, à la doctrine morale de l’Eglise, qui ne font que mieux montrer la continuation de l’intrusion au Vatican d’intrus modernistes.

Ce qui n’a pas empêché A. Schneider d’aller officiellement rencontrer F° et de montrer une attitude des plus soumise à son égard.
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Abbé Zins
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A. Schneider a écrit :
Sur cette toile de fond demeure l’épisode impressionnant et qui donne à réfléchir de la vie du pape Pie IX, qui à la demande d’un groupe d’évêques suggérant une modification minime du Canon de la messe (il s’agissait d’introduire le nom de saint Joseph), répliqua : « Je ne peux pas faire cela. Je ne suis que le pape ! »

Aucune référence n’est citée pour prouver l’authenticité de cette remarque et son contexte.

Le vrai Bréviaire traditionnel mentionne par exemple les ajouts dans le Canon par les Saints Papes Alexandre I de Qui pridie quam pateretur, Grégoire I le Grand dans la prière Hanc igitur de ce membre de phrase : diesque nostros in pace constituas ; et Léon I le Grand de Sanctum Sacrificium, immaculatam hostiam en la prière Supra quae rogamus.

Le problème de l’ajout du nom de Saint Joseph vient plutôt du fait qu’il était suggéré en des listes ne comprenant que des Martyrs dont le sacrifice se trouve lié à celui de Notre Divin Sauveur.

Mais ce qui est plus étonnant, en l’optique d’Athanasius Schneider tenant les intrus Roncalli-J23 et Montini-P6 pour des “pontifes légitimes”, c’est que Roncalli a publiquement fait précisément ajouter le nom de Saint Joseph dans le Canon (13/11/1962), que cet ajout se trouve encore dans ledit “canon 1" du “Novus Ordo” ;

et qu’A. Schneider ne semble pas même sourciller que Montini-P6 ait opéré un double changement dans les paroles mêmes de la consécration ;

comme il a du reste entièrement substitué à la prière de l’Offertoire une prière talmudique de bénédiction de la table et offrant “le pain et le vin, fruit de la terre et du travail des hommes” au lieu de l’ Hostie (Victime) immaculée et le calice du salut, oblation qui va être faite en notre faveur le Corps et le Sang de Votre Fils très aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ.
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Message par Si vis pacem »

Abbé Zins a écrit : sam. 15 juin 2019 19:51
A. Schneider a écrit :
Sur cette toile de fond demeure l’épisode impressionnant et qui donne à réfléchir de la vie du pape Pie IX, qui à la demande d’un groupe d’évêques suggérant une modification minime du Canon de la messe (il s’agissait d’introduire le nom de saint Joseph), répliqua : « Je ne peux pas faire cela. Je ne suis que le pape ! »
... ce qui est plus étonnant, en l’optique d’Athanasius Schneider tenant les intrus Roncalli-J23 et Montini-P6 pour des “pontifes légitimes”, c’est que Roncalli a publiquement fait précisément ajouter le nom de Saint Joseph dans le Canon (13/11/1962) ...
  AAS (Tome 54) - Décret de la Sacré Congrégation des Rites du 13 novembre 1962 a écrit :

Décret de la Congrégation des Rites par lequel le nom de St Joseph est introduit au canon de la messe

          Les derniers Souverains Pontifes ont, en plusieurs circonstances, donné une plus grande solennité au culte rendu à saint Joseph, glorieux époux de la bienheureuse Vierge Marie. Parmi eux, spécialement le Pape Pie IX qui, répondant au vœu du premier Concile du Vatican, déclara le 8 décembre 1870 le chaste époux de la Vierge Marie patron de l’Eglise universelle. Suivant l’exemple de ses prédécesseurs, S.S. Jean XXIII, après avoir déclaré saint Joseph protecteur du IIe Concile du Vatican convoqué par lui, a, de son propre mouvement, voulu que son nom soit invoqué dans le canon de la messe comme un souvenir et un fruit attendu de ce même Concile. Par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’Etat, il a porté cette décision publiquement à la connaissance des Pères du Concile réunis en la basilique vaticane, le 13 novembre dernier, ordonnant que cette prescription serait appliquée à partir du 8 décembre prochain, en la fête de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie.

          C’est pourquoi cette Sacrée Congrégation des Rites, en vertu de la volonté du Souverain Pontife, a décidé que dans le canon de la messe, après les paroles « CommunicantesDomini nostri Jesu Christi », on ajoutera : « Sed et beati Joseph ejusdem Virginis Sponsi », et on continuera ensuite : « et beatorum Apostolorum ac Martyrum tuorum … »

          La même Sacrée Congrégation a décidé également que cette prescription s’appliquerait aussi les jours où une formule spéciale est prescrite dans le Missel pour le Communicantes.

          Nonobstant toutes choses contraires, mêmes dignes de mention spéciale.

                                                                                                                      Le 13 novembre 1962.

                                                                                                                                                                                                        A. card. LARRAONA, préfet de la S.C. des Rites.

                                                                                                                                                                                                        E. DANTE, archevêque de Carpasia, secrétaire.
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Abbé Zins
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A. Schneider a écrit :
Chaque pape et tous les fidèles devraient dire assidûment, spécialement en notre temps, la prière ci-dessous de Dom Prosper Guéranger, dans laquelle il loue le saint pape Léon II pour sa défense énergique de l’intégrité de la foi à l’issue de la crise causée par le pape Honorius Ier : « Prévenez, ô Léon, le retour de situations à ce point douloureuses. Soutenez le pasteur au-dessus de la région des brouillards perfides qui s’élèvent de la terre ; entretenez dans le troupeau cette prière qui sans cesse doit monter à Dieu pour lui de l’Eglise (Act. XII, 5) : et Pierre, fût-il enseveli au fond des plus obscurs cachots, ne cessera point de contempler le pur éclat du Soleil de justice ; et le corps entier de la sainte Eglise sera dans la lumière. Car, dit Jésus, le corps est éclairé par l’œil : si l’œil est simple, le corps entier resplendit (Matth. VI, 22). « Nous connaissons maintenant la force du roc qui porte l’Eglise ; nous savons que les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle (Matth. XVI, 18). Car jamais l’effort de ces puissances de l’abîme n’alla plus loin que dans la triste crise [du pape Honorius] à laquelle vous avez mis un terme ; or leur succès, si douloureux qu’il fût, n’était point à l’encontre des promesses divines : ce n’est point au silence de Pierre [du pape Honorius et à son soutien de ĺ'hérésie], mais à son enseignement, qu’est promise l’immanquable assistance de l’Esprit de vérité » (L’Année Liturgique, Paris 1911, Le temps après la Pentecôte, Tome 3, pp. 403-404).

La tentative de lavage de cerveau par rabâchage continue, en cherchant encore à faire dire à Dom Guéranger le contraire de ce qu’il a écrit à ce sujet. (En étant obligé, pour rendre plus plausible cette tentative, d'ajouter une incise dans le sens de la frauduleuse insinuation faite.)
A. Schneider a écrit :
Le cas extrêmement rare d’un pape hérétique ou semi-hérétique doit en définitive être enduré dans la souffrance à la lumière de la foi au caractère divin et en l’indestructibilité de l’Eglise et de l’office pétrinien. Saint Léon le Grand formula cette vérité, en disant que la dignité de saint Pierre n’est pas amoindrie dans ses successeurs quelle que soit leur indignité : « Cuius dignitas etiam in indigno haerede non deficit » (Serm. 3, 4).

Il s’agit-là d’un acte d’humilité, non d’une déclaration, laquelle serait contraire aux essences de ces réalités, d’une possible compatibilité de l’hérésie publique avec la dignité pontificale.
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A. Schneider a écrit :
On pourrait se trouver dans la situation véritablement extravagante d’un pape qui pratique l’abus sexuel de mineurs ou de subordonnés au Vatican. Que devrait faire l’Eglise dans une telle situation ? L’Eglise devrait-elle tolérer un prédateur sexuel papal de mineurs ou de subordonnés ? Pendant combien de temps l’Eglise devrait-elle tolérer un tel pape ? Devrait-il perdre la papauté ipso facto en raison de l’abus sexuel de mineurs de subordonnés ? Dans une telle situation une nouvelle théorie ou opinion canonique ou théologique pourrait apparaître, visant à permettre la déposition d’un pape et la perte de son office en raison de crimes moraux monstrueux (par exemple, l’abus sexuel de mineurs et de subordonnés). Une telle opinion serait la contrepartie de l’opinion permettant la déposition d’un pape et la perte de son office à cause de l’hérésie. Cependant, une telle nouvelle théorie ou opinion (la déposition d’un pape et la perte de son office en raison de crimes sexuels) ne correspondrait certainement pas à l’esprit et à la pratique pérennes de l’Eglise.

Comme dit le proverbe : avec des si, on mettrait Paris en bouteille. Par ailleurs, la distinction essentielle et radicale entre les fautes morales et les trois péchés publics d’hérésie, schisme ou apostasie qui font sortir par leur nature même de l’Eglise, a été rappelée en la citation du Pape Pie XII faite plus haut.

A. Schneider a écrit :
La tolérance d’un pape hérétique comme une croix n’équivaut pas à la passivité ou à l’approbation de ses mauvaises actions. On doit faire tout ce qui est possible pour remédier à la situation d’un pape hérétique. Porter la croix d’un pape hérétique ne signifie en aucune circonstance le consentement à ses hérésies ou la passivité. De même des gens ont à supporter, par exemple, un régime inique ou athée telle une croix (combien de catholiques ont vécu sous un tel régime dans l’Union soviétique, et supporté cette situation comme une croix en esprit d’expiation) ; ou des parents qui doivent supporter comme une croix un enfant adulte devenu incroyant ou immoral ; ou des membres d’une famille obligés de supporter comme une croix, par exemple, un père alcoolique. Les parents ne peuvent pas « déposer » leur enfant dévoyé de son appartenance à leur famille, de même que les enfants ne peuvent pas « déposer » leur père dévoyé de l’appartenance à leur famille ou de son titre de « père ».

Le rabâchage de ce sophisme montré tel et réfuté plus haut confirme la forte impression que cette étude ne fait que tourner autour du pot et n’est qu’une tentative d’échappatoire visant à détourner de la sentence unanime des Papes et Saints Docteurs ayant traité de cette matière.
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A. Schneider a écrit :
La voie plus sûre qui consiste à ne pas déposer un pape hérétique représente une vision plus surnaturelle de l’Eglise. Cette voie, avec ses contre-mesures et contre-réactions pratiques et concrètes, ne signifie d’aucune façon la passivité ou la collaboration avec les erreurs papales, mais un engagement très actif et une vraie compassion à l’égard de l’Eglise, qui, au temps d’un pape hérétique ou semi-hérétique, fait l’expérience de son Golgotha. Plus un pape répand des ambiguïtés doctrinales, des erreurs ou même des hérésies, plus lumineuse sera la foi catholique pure qui brille dans les petits dans l’Eglise : la foi d’enfants innocents, de sœurs religieuses, la foi tout spécialement des religieuses cloîtrées, qui sont les joyaux cachés de l’Eglise, la foi des laïcs héroïques et vertueux de toutes conditions sociales, la foi de prêtres et d’évêques individuels. Cette flamme pure de la foi catholique, souvent nourrie de sacrifices et d’actes d’expiation, brillera plus vive que la lâcheté, l’infidélité, la rigidité spirituelle et l’aveuglement d’un pape hérétique.

Comment peut-on écrire une telle contre-vérité ? : Plus un pape répand des ambiguïtés doctrinales, des erreurs ou même des hérésies, plus lumineuse sera la foi catholique pure qui brille dans les petits dans l’Eglise. L’horrible crise apocalyptique dans laquelle nous sommes plongés depuis plus de 60 ans, due à l’entraînement quasi général en de graves erreurs conduisant jusqu’à l’apostasie en ayant cru avoir à suivre d’apparents pontifes, ne démontre que trop le contraire. Même s’il arrive bien des fois, comme le soulignait déjà Saint Hilaire contre l’intrus Maxence, que des oreilles simples entendent souvent en un sens catholique les ambiguïtés que des prêtres et évêques hérétiques emploient volontairement pour insinuer leurs erreurs dans les esprits.

A. Schneider a écrit :
L’Eglise est d’un tel caractère divin qu’elle peut exister et vivre pendant une période de temps limité nonobstant un Pape régnant hérétique, précisément en raison de cette vérité : le pape n’est pas synonyme de l’Eglise et il ne lui est pas identique. L’Eglise est d’un tel caractère divin que même un pape hérétique n’est pas capable de détruire l’Eglise, même s’il endommage gravement sa vie, et pourtant son action n’a qu’une durée limitée. La foi de l’Eglise tout entière est plus grande et plus forte que les erreurs d’un pape hérétique et cette foi ne peut pas être vaincue, pas même par un pape hérétique. La constance de l’Eglise tout entière est plus grande et plus durable que le désastre relativement passager d’un pape hérétique. La vraie pierre sur laquelle réside l’indestructibilité de la foi et de la sainteté de l’Eglise est le Christ lui-même, le pape n’étant que son instrument, de même que chaque prêtre ou évêque est seulement un instrument du Christ, le Souverain Prêtre.

Athanasius Schneider semble ne point avoir à la mémoire les graves avertissements de Notre Divin Maître concernant la vue de l’abomination dans le Lieu Saint, ni sa redoutable question de s’avoir s’Il retrouvera la Foi sur la terre ?, ni l’annonce par Saint Paul de l’Apostasie générale des Nations qu’il paraît ne pas même percevoir en ces États dont il ne reste pas un seul à professer comme auparavant l’unique vraie Religion.
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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A. Schneider a écrit :
La santé doctrinale et morale de l’Eglise ne dépend pas exclusivement du pape, puisque de par la loi divine la santé doctrinale et morale de l’Eglise est garantie dans les situations extraordinaires d’un pape hérétique par la fidélité de l’enseignement des évêques, et au bout du compte aussi par la fidélité de la totalité des fidèles laïcs, comme l’ont suffisamment démontré le bienheureux John Henry Newman et l’histoire. La santé morale et doctrinale de l’Eglise n’est pas à ce point dépendante des erreurs doctrinales relativement passagères d’un pape unique qu’elle impliquerait de ce fait la vacance du siège papal. Tout comme l’Eglise peut supporter un temps son pape, comme cela s’est déjà produit dans l’histoire pour une période pouvant aller jusqu’à plusieurs années, de même l’Eglise est par constitution divine si forte qu’elle peut également supporter un éphémère pape hérétique.

Le conciliabule V 2 ne montre que trop combien sans Pape légitime, et pire, avec des loups revêtus de peaux de brebis infiltrés en la bergerie, les ravages contre la Foi et les Moeurs se propagent quasi universellement sans obstacle majeur pour les arrêter.
A. Schneider a écrit :
L’acte de déposition d’un pape pour cause d’hérésie ou la déclaration de la vacance du siège papal en raison de la perte de la papauté ipso facto de la part d’un pape hérétique constituerait une nouveauté révolutionnaire dans la vie de l’Eglise, et ce en regard d’une question de haute importance concernant la constitution et la vie de l’Eglise.

Athanasius Schneider a l’audace de prétendre une nouveauté révolutionnaire ce qui est la sentence commune en la matière des Papes et Saints Docteurs ayant traité de cette matière.
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A. Schneider a écrit :
Il faut suivre, dans une affaire aussi délicate – même si elle est de nature pratique et non strictement doctrinale – la voie plus sûre (via tutior) du sens pérenne de l’Eglise. Nonobstant le fait que trois conciles œcuméniques successifs (le troisième concile de Constantinople en 681, le deuxième concile de Nicée en 787, et le quatrième concile de Constantinople en 870), et le saint pape Léon II en 682, ont excommunié le pape Honorius Ier pour cause d’hérésie, ils n’ont pas déclaré, pas même implicitement, qu’Honorius Ier avait perdu la papauté ipso facto pour cause d’hérésie.
  Saint Alphonse de Liguori - Histoire des hérésies et leur réfutation. Oeuvres, Paris, 1877. Tome III, p. 238 a écrit :
je conclus [répond le R.P. Graveson O.P.] qu'on doit, à bon droit sans doute, venger Honorius de l'accusation d'hérésie, ou de monothélisme, mais que néanmoins c'est justement qu'il a été condamné par le sixième concile général, non, il est vrai, pour être tombé dans l'hérésie, mais pour l'avoir fomentée ou avoir été négligent à la réprimer.
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Re: Réponse à Athanasius Schneider sur la tombée d'un pontife dans l'hérésie

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A. Schneider a écrit :
En fait, le pontificat d’Honorius Ier a été considéré valide même après son soutien à l’hérésie dans ses lettres au patriarche Serge en 634, puisqu’il a régné encore quatre ans après cela, jusqu’en 638.

Athanasius Schneider continue à user et abuser de son contre-exemple hors sujet, puisqu’Honorius n’a pas professé l’hérésie et n’a été condamné que pour ne pas l’avoir condamnée.
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