Poésie

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Laetitia
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L'Ascension

                                                             Le Seigneur Jésus. ..
s'éleva dans le ciel où il est assis à la droite de Dieu.

                                                       (S. Marc, XIV 19.)


C'est en plein cœur d'un jour serein. Le ciel étale
Son bel astre doré sur un manteau d'opale.
L'Orient n'eut jamais de plus riants tableaux !
Les arbres parfumés dressent leurs verts rameaux
Que balance gaîment la caressante haleine
Du plus doux des zéphyrs. Dans l'onduleuse plaine,
Vers Béthanie, on voit le mont des Oliviers
Élever dans les airs ses flancs ensoleillés.
C'est vers ce mont désert que Jésus s'achemine
A pas majestueux. Cette illustre colline,
Témoin de sa tristesse et de la trahison
De Judas, doit servir à son Ascension.  
  

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 Les Apôtres sont là : — « Vous aurez la lumière
De l'Esprit-Saint, dit-il ; jusqu'au bout de la terre
Vous porterez mon nom. » — Ce fut son dernier mot ;
Il éleva les mains, en regardant en haut,
Pour prier et bénir ses bien aimés encore.

Tout à coup, il brilla des splendeurs de l'aurore ;
Son corps lançait à flots des rayons glorieux
Comme un soleil en plein midi lance ses feux.
Avec l'éclat d'un roi portant sceptre et couronne,
Qui gravit lentement les marches de son trône,
Il monta dans les airs, n'ayant d'autres degrés
Que ceux de sa puissance, agissant à ses grés.
Comme un brillant rideau l'azur ouvrit ses voiles.
Et l'on vit par respect se courber les étoiles.

Les anges, avec grâce, effeuillaient des soleils
Qui jonchaient son chemin comme des lis vermeils.
Et Jésus, au delà de la voûte azurée,
S'effaçait comme à l'aube une étoile dorée.

Planant sur Béthanie et sur Gethsémani,
Entrevoyant un coin brillant de l'infini,
Les Apôtres ravis, stupéfaits, hors d'eux-mêmes,
Étaient là, regardant dans des transports suprêmes,
N'en croyant pas leurs yeux, lorsqu'un nuage blanc,
Enveloppant Jésus du linceul de son flanc,
Le déroba.                                                                     

                                                        Malgré cela, dans leur extase,
Les témoins éblouis regardaient dans l'espace
Sans dire mot.                                                                   
                                                         
                                                        Voyons ce qui se passe au ciel.


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Message par Laetitia »

Au plus haut des sommets, j'aperçois l’Éternel,
Auréolé de gloire, attendant sur son trône
Son divin fils, tenant en ses mains la couronne
Qui doit ceindre son front. L'éclat du diamant
Et des joyaux des nuits brillant aux firmament,
Frangés de leurs cils d'or n'ont rien de comparable ;
Cette splendeur divine est incommensurable ;
Les reflets de carmin des perles d'Orion
N'égalent même pas le plus pâJe rayon
Émanant des parvis où l'on voit dans sa gloire
Jéhovah.                                                                              

                                Un concert mélodieux a lieu ;
Les anges attroupés disent en chœur : « Victoire !
Victoire à Jésus-Roi, victoire au Fils de Dieu ! »

Je vois, échelonnés sur deux lignes brillantes,
Les célestes esprits jouant des harpes d'or,
Des luths de diamant, des lyres éclatantes
D'ivoire et de rubis. De quel riche décor
Les cieux sont revêtus ! Les plus belles tentures
Tapissent les parois. Les naïves parures
De la rose et du lis n'ont rien d'aussi riant.
Les Chérubins, volant sur leurs ailes de flammes
Et tenant en leurs mains de riches oriflammes
Portant le mot «  Victoire » ! accourent au-devant
Du Christ-Roi rédempteur. Alors, l'immense orchestre
Du ciel, dont les sons doux n'offrent rien de terrestre,
Joue un air triomphant. Tous les anges en chœur
Chantent l'alleluia. Leurs voix retentissantes
Font vibrer les échos des voûtes résonnantes
Des célestes parvis. Ces chants pleins de grandeur
Réveillent ici-bas toutes les harmonies,
Et la terre et les cieux joignent leurs symphonies.

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Message par Laetitia »

De ses mains, de ses pieds et de son flanc divin,
S'échappent des reflets de rayons de lumière
Donnant un double éclat au dôme de satin
Qui domine le trône où demeura son Père.

Le voici qui s'avance avec une splendeur
Qui ravit les esprits du ciel et les étonne.
Il monte, il monte encor ce grand triomphateur
De la mort. Sous ses pieds l'éther s'ébranle et tonne.
On entend retentir l'éternel hosanna.
Un cortège de saints le suit et l'environne :

« Victoire ! disent-ils, victoire ! alléluia ! »

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Message par Laetitia »

S'élançant vers son Père, il reçoit la couronne
Qui décore son front de ses mille joyaux
Et qui sert de soleil à l'éternel empire.
La cour du divin roi chante un hymne nouveau ;
Dans ses transports de joie elle se plaît à dire :

« Célébrons la victoire
De Jésus roi de gloire,
Bénissons sa mémoire :
Louange au Christ-Roi !

Sa figure rayonne,
Comme un beau ciel d'automne ;
De sa main il pardonne :
Amour au Christ-Roi !

Comme un aigle il s'élance
En sa noble élégance,
Avec magnificence :
Honneur au Christ-Roi I

Caché dans un nuage,
Comme un brillant mirage
Sa gloire se dégage :
Vivat au Christ- Roi !

Accourez tous saints anges,
Groupez-vous en phalanges,
Entonnez vos louanges :
Sanctus, au Christ-Roi ! »

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Re: Poésie

Message par Laetitia »

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La Pentecôte

                                                             Envoyez votre Esprit, Seigneur,
et tout sera créé.

                                                       (Ps.CIII. 30.)


Après l'Ascension, au cénacle assemblés,
Les apôtres craintifs vivaient dans la prière,
En attendant l'Esprit de force et de lumière,
Promis par Jésus-Christ.                                                     

                                                                              Voyons-les tous comblés
D'incomparables dons. Un coup de vent terrible.
Sur son aile apportant, d'une façon tangible,
Maintes langues de feu, frappe l'attention
Des cent vingt réunis dans les murs du cénacle.
Tous s'écrient à l'instant : « Ô miracle ! ô miracle ! »
Qui pourrait expliquer leur stupéfaction ?
Ils se trouvent remplis de science et de force,
Capables d'affronter sans peur la dent retorse
Des calomniateurs, puis ayant le talent
De se faire comprendre aux nations diverses :
Elamites, Crétois, Romains, Mèdes et Perses,
Parthes, Égyptiens, Lybiens, en parlant
Une langue inconnue. Hélas ! quelle merveille !
Le monde n'avait vu jamais chose pareille.
On court de toutes parts pour marcher sur leurs pas.
Chacun dit, étonné : « Quels sont donc ces oracles
Nous annonçant Jésus en faisant des miracles ? »

La doctrine nouvelle est pourtant sans appas,
Elle impose la croix et veut le sacrifice ;
Elle ferme la porte aux faux éclats du vice.  
  


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Message par Laetitia »

Écoutez les pervers : —                                                       
                                                                          « Ces gens sont pleins de vin,
De toi, Béelzébub, ils tiennent tout prodige,
C'est l'ombre de ton doigt fatal qui les dirige,
Retire de leurs mains ton talent de devin. »

Les bons, les admirant, suivent de ville en ville
Les disciples du Christ annonçant l’Évangile
Avec beaucoup d'ardeur.                                                  

                                                                   Dans les divers pays.
On adore Jésus le Fils de Dieu fait homme
Pour racheter le monde. En peu de temps, à Rome,
Dans la Grèce et ailleurs, l’Évangile est transmis.

Voyez briller la croix à jamais adorée ;
Sous ce bois merveilleux, sous cette arme sacrée,
Tout s'écroule à l'envi. Sous ses pieds, le vrai Dieu
Foule la vaine idole et l'écrase en tout lieu.
Chaque jour voit faiblir la voix des faux prophètes,
En vain les apostats embouchent leurs trompettes,
Pour mépriser le Christ, pour abattre la croix.
En vain implorent-ils les vains secours des rois :
Les faux dieux sont tombés. Parthénon, Propylées,
Vos déesses d'argent et d'or sont mutilées ;
Rome, ton Colisée aussi s'est renversé,
A peine aperçoit- on le doigt qui l'a tracé.
Et vous, fières cités, vos fortes citadelles
Ne nous montrent que des ruines solennelles.
Royaumes, je vous vois d'ennemis entourés;
Vous êtes comme autant de bricks désemparés
Dont les mâts sont rompus et la triste voilure
S'agite au gré des vents comme une chevelure.

Vous voguez au hasard à la merci des flots,
N'ayant pas le secours des bras des matelots,
Privés même d'hélice et carène entr'ouverte,
Comme un grand poisson mort vous flottez sur l'eau verte.
La dérive vous mène aux portes de l'enfer,
Ce royaume maudit où règne Lucifer.


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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Église de Jésus, salut à toi I Ta barque,
Plus merveilleuse encor que celle de Néarque,
Avec calme et splendeur, sous le souffle de Dieu,
Vogue pleine d'espoir en tout temps et tout lieu.

Sainte barque du Christ, toujours majestueuse.
Qui n'a pas admiré ta force belliqueuse ?

A tes côtés, je vois avec fracas périr
Cent vaisseaux qui voulaient dans les flots t'engloutir.

Ils sombrent tour à tour, sans pitié ni clémence,
Sous le pesant fardeau du poids de l'opulence.

Adieu ! grand brigantin, adieu ! fier cuirassé
Dont le profond sillon fait fuir le cétacé ;

Adieu ! sloops élégants, yachts et jonques rapides
Qui volez rutilants sur les ondes limpides ;

Adieu ! frégate alerte et petit dogre ailé,
Dont la couleur ressemble à notre ciel voilé ;

Adieu ! frégate blanche et noire caravelle,
Qui filez en dansant comme la balancelle ;

Adieu ! vaisseaux nombreux, flambant sous tous climats,
Voguant allègrement, joyeux dans tous États ;
Je vous vois, malgré tout, sans pitié ni clémence,
Sous les flots courroucés, sombrer sans l'espérance
De sortir du naufrage. Un seul, sans échouer,
Va triomphalement ; des flots il s'est joué
Ainsi que peut le faire une alerte mouette
Des vagues de la mer qui la berce et la fouette.


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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Son drapeau n'est pas l'aigle étoilé comme un roi,
Encor moins le lion qui nous glace d'effroi,
Ni la pourpre et l'azur qu'aux grands jours on déploie,
Et dont les doux reflets se mirent dans la soie ;
Ni les riches lis d'or sous la moire étalés
Comme les feux d'argent dans les cieux dévoilés :

Tous ces fameux drapeaux, dans leur allure altière
Volant au gré des vents, ne sont pas sa bannière.
Je le trouve sévère, hélas ! ton étendard ;
Il est toujours modeste, il est toujours sans art,
Qu'il soit d'or ou d'argent, de rubis ou d'ivoire,
Qu'on le trouve brodé sur la soie ou la moire,
Qu'il figure au palais ou dans l'humble hameau,
Ou qu'on le voit flotter au grand mât d'un vaisseau,
Il ne change jamais, il est toujours le même :
C'est la croix ; oui la croix, tel est bien ton emblème.

Je t'aime et te salue étendard du Christ-Roi !
Que de milliers de fronts se courbent devant toi ?
Quel empire en son sein a donc vu tant de gloires,
Compté tant de héros, conquis tant de victoires ?
Des milliers de martyrs pour toi versent leur sang,
Et certains jours de fête en comptent plus de cent.
Que de sublimes noms et que de fronts stoïques
Ne voit-on pas briller dans leurs rangs héroïques ?
Qui m'en dira le nombre ? Ils sont par millions,
Comme les astres d'or des constellations.


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Re: Poésie

Message par Laetitia »

Ils viennent de l'Asie, ils sortent de l'Afrique,
Ils pleuvent en Europe ainsi qu'en Amérique.
On en voit de tout âge, on en voit de tous rangs,
Ils courent à la mort en bravant leurs tyrans.

O martyrs du Christ-Roi célébrez la victoire,
Vos noms en lettres d'or sont écrits dans l'histoire.
On vénère l'encens de votre sang fumant;
Sur vos os glorieux s'élève un monument.
Vos gloires par la mort ne sont pas étouffées,
Les palmes des élus sont vos brillants trophées.
Je vois le feu divin empourprant votre front,
Sur la harpe et le luth les nations diront :

« Ils furent des héros et des héros sublimes ;
Honneur et gloire à ces invincibles victimes !
Pour la foi du Sauveur leur sang pur a coulé
Et leur amour pour lui s'est vraiment signalé. »

Très illustres martyrs, mes jours qu'un souffle enlève,
Ces jours si précieux courent de rêve en rêve,
Comme une feuille morte, échappée aux bouleaux,
Qui sur une onde en pente erre de flots en flots.


(à suivre)
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