Extraits de "La Cité Mystique de Dieu"

chartreux
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II.§1121 a écrit :
le Sauveur prit le chemin de Jérusalem , et se servit dans ce triomphe de l'ânesse et de l'ânon, ainsi que l'avaient prédit les prophètes Isaïe et Zacharie plusieurs siècles auparavant (Isa. 62:11 ; Zach. 9:9), afin que les prêtres et les docteurs de la loi ne pussent prétexter leur ignorance.
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II.§1124 a écrit :
Mais aussitôt que le triomphe fut achevé, la droite du Seigneur suspendit l'influence qu'elle avait fait sentir aux coeurs des habitants de cette ville. Les justes en profitèrent en restant justifiés ou en devenant meilleurs ; les autres reprirent leurs vices et leurs mauvaises habitudes, parce qu'ils n'usèrent pas de la lumière et des inspirations que la bonté divine leur envoya. Et parmi tant de personnes qui avaient reconnu publiquement notre Seigneur Jésus-Christ pour le roi de Jérusalem, il n'y en eut pas une seule qui s'offrît à le loger, et qui le reçut dans sa maison.

II.§1127 a écrit :
Et comme je vois que vous souhaitez savoir la raison pour laquelle je ne me trouvai point près de mon très-saint Fils dans ce triomphe, je veux satisfaire votre désir, en vous rappelant ce que vous avez écrit souvent dans cette histoire de la vision que j'avais des oeuvres intérieures de mon Fils bien-aimé dans le très-pur miroir de son âme. Cette vision me faisait connaître quand et pourquoi il voulait s'éloigner de moi. Alors je me prosternais à ses pieds, et le suppliais de me déclarer sa volonté sur ce que je devais faire : et quelquefois cet adorable Seigneur me le déclarait et me le commandait expressément ; d'autres fois il le laissait à mon choix, afin que je le fisse avec le secours de la lumière divine, et avec la prudence dont il m'avait douée. C'est ce qui eut lieu lorsqu'il résolut d'entrer dans Jérusalem triomphant de ses ennemis. Ainsi il me laissa libre de L'accompagner ou de rester à Béthanie ; alors je le priai de me permettre de ne pas assister à cette manifestation mystérieuse, le suppliant néanmoins de me mener avec lui quand il retournerait à Jérusalem pour y souffrir et pour y mourir ; parce que je crus qu'il lui serait plus agréable que je m'offrisse à participer aux ignominies et aux douleurs de sa Passion, qu'aux honneurs que les hommes lui rendaient ; et il m'en serait revenu une part en qualité de Mère, si j'eusse assisté à son triomphe, étant connue pour telle de ceux qui le bénissaient et le louaient ; mais je ne recherchais point les applaudissements, et je savais d'ailleurs que le Seigneur les ordonnait pour découvrir sa divinité et sa puissance infinie, auxquelles je n'avais aucune part ; et que par l'honneur qu'on me rendrait alors, je n'augmenterais pas celui qu'on lui devait comme à l'unique Sauveur du genre humain.
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II.§1131 a écrit :
Ces esprits de ténèbres entrèrent en de longues conférences sur cette proposition de Lucifer, se livrant à tous les transports de leur rage contre notre Sauveur, mais aussi regrettant l'erreur que déjà ils croyaient avoir commise, en travaillant à sa perte avec tant d'astuce et de malice ; par un surcroît de cette même malice, ils prétendirent dès lors revenir sur leurs pas et empêcher sa mort, parce qu'ils étaient confirmés dans le doute qu'ils avaient que Jésus put être le Messie, tout en ne parvenant pas à s'en assurer d'une manière certaine. Cette crainte jeta Lucifer dans un si grand et si pénible trouble, qu'ayant approuvé la nouvelle résolution qu'ils prirent de s'opposer à la mort du Sauveur, il rompit l'assemblée et leur dit : " Soyez surs, mes amis , que si cet homme est véritablement Dieu, il sauvera tous les hommes par ses souffrances et par sa mort ; il détruira par ce moyen notre empire, et les mortels seront élevés à une nouvelle félicité et revêtus contre nous d'une nouvelle puissance. Quelle énorme bévue nous avons faite en machinant sa perte ! Allons donc détourner notre propre malheur."

II.§1132 a écrit :
Ainsi ils s'adressèrent en premier lieu à Judas, et par de nouvelles suggestions ils tâchèrent de le dissuader de la vente de son divin Maître, qu'il avait déjà conclue. Et comme il ne se décidait point à renoncer à son entreprise, le démon lui apparut sous une forme sensible, et fit tous ses efforts pour le persuader de ne plus songer à ôter la vie à Jésus-Christ par la main des pharisiens. Connaissant l'avarice insatiable du perfide disciple, il lui offrit beaucoup d'argent, afin qu'il ne le livrât pas à ses ennemis. De sorte que Lucifer se donna plus de peine en cette circonstance que lorsqu'il l'avait auparavant porté à vendre son doux et divin Maître.
II.§1133 a écrit :
Mais, hélas ! que la misére humaine est grande ! Le démon, qui avait déterminé Judas à lui obéir pour le mal, fut impuissant lorsqu'il voulut le faire reculer.
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II.§1135 a écrit :
Lucifer et ses ministres n'aboutirent malgré tous leurs efforts à aucun résultat. Lorsqu'ils en reconnurent l'inutilité, ils changèrent de plan , et entrant dans une nouvelle fureur, ils excitèrent les pharisiens, leurs satellites et les bourreaux à faire mourir le Sauveur de la mort la plus prompte ; mais après l'avoir tourmenté avec la cruauté impie qu'ils déployèrent pour altérer sa patience invincible. Le Seigneur permit qu'on lui fit subir tous les tourments imaginables, pour les hautes fins de la rédemption du genre humain , quoiqu'il empêchât que les bourreaux n'exerçassent quelques cruautés indécentes auxquelles les démons les provoquaient contre son adorable personne, comme je le dirai plus loin.
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II.§1160 a écrit :
Les apôtres découvrirent par ce nouvel enseignement quelques-uns des grands secrets renfermés dans les profonds mystères que leur divin Maître opérait ; mais les autres disciples qui se trouvaient avec eux n'eurent pas la même intelligence des oeuvres de cet adorable Seigneur. Judas fut celui qui y fit le moins d'attention : il y comprit peu de chose, ou même rien du tout, parce qu'il était absorbé par son avarice , et qu'il ne songeait qu'à la trahison qu'il venait d'ourdir, et aux moyens de la consommer secrètement. Le Sauveur dissimulait aussi, parce que cette conduite convenait à son équité et à l'exécution de ses très-hauts jugements. Il ne voulut pas l'exclure de la cène ni des autres mystères, jusqu'à ce que lui-même s'en éloignât par sa mauvaise volonté : au contraire, il le traita toujours comme son disciple, son apôtre et son ministre, et respecta son honneur, enseignant par cet exemple aux enfants de l'Église combien ils doivent vénérer ses ministres et ses prêtres, et conserver leur honneur sans divulguer les fautes et les faiblesses que la fragilité de la nature humaine ne leur permettra point de cacher. On n'en saurait trouver aucun plus méchant que Judas, et nous en devons être persuadés. Il n'est personne non plus qui puisse jamais s'égaler à notre Seigneur Jésus-Christ, ni avoir autant d'autorité que lui ; c'est ce que la foi nous enseigne. Or il n'est pas juste que ceux qui sont infiniment inférieurs au divin Maître fassent à l'égard de ses ministres meilleurs que Judas, quelque méchants qu'ils soient, ce que le Seigneur lui-même n'a pas fait à l'égard de cet abominable apôtre, et les prélats ne sont pas exempts de cette obligation ; car notre Seigneur Jésus-Christ était véritablement le Pontife souverain, et pourtant il a supporté Judas et lui a conservé son honneur.
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II.§1170 a écrit :
Saint Pierre ne comprit pas la doctrine renfermée dans la première réponse de son divin Maître : car quoiqu'il fut à son école, il n'avait pas expérimenté les divins effets de ce mystérieux lavement des pieds que le Sauveur allait faire ; et embarrassé par son humilité indiscrète, il répliqua au Seigneur :"Vous ne me laverez jamais les pieds !" (Jean 13:8). L'Auteur de la vie lui répondit plus sévèrement : Si je ne vous lave, vous n'aurez point de part avec moi. Par cette menace notre adorable Maître établissait la sureté de l'obéissance. Car il semble, au point de vue naturel, que saint Pierre eut quelque excuse de résister à une action si extraordinaire, et que l'esprit humain ne saurait approuver qu'un homme terrestre et pécheur permit que le même Dieu qu'il reconnaissait et qu'il adorait, se prosternât à ses pieds. Mais cette excuse n'était pas ici recevable, parce que notre divin Maître ne pouvait pas errer en ce qu'il faisait ; et lorsqu'on ne découvre point évidemment que celui qui commande se trompe, l'obéissance doit être aveugle, et il ne faut point chercher des raisons pour s'en défendre. Notre Sauveur voulait en ce mystère arrêter le cours de la désobéissance de nos premiers parents, Adam et Ève, par laquelle le péché était entré dans le monde (Rom. 5:19) et à cause du rapport que la désobéissance de saint Pierre avait avec la leur, notre Seigneur Jésus-Christ le menaça d'un autre châtiment semblable à celui dont ils avaient été menacés, disant que, s'il n'obéissait, il n'aurait point de part avec lui ; c'était l'exclure de ses mérites et du fruit de la rédemption, par laquelle nous sommes rendus dignes de son amitié et de participer à sa gloire.
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II.§1173 a écrit :
La malice de Judas résista à la vertu de ces divines mains, dans lesquelles le Père éternel avait mis tous ses trésors (Jean 13:2), et le pouvoir de faire des prodiges et d'enrichir toutes les créatures. Et quand même l'obstiné Judas n'aurait reçu que les grâces ordinaires, que la présence de l'Auteur de la vie opérait dans les âmes, et celles que sa très-sainte personne y pouvait naturellement répandre, l'iniquité de ce misérable disciple n'en dépasserait pas moins toutes nos pensées. Notre Seigneur Jésus-Christ était merveilleusement bien fait de sa personne ; il avait un air imposant et serein , une beauté pleine d'une douceur attrayante ; les cheveux , longs à la manière des Nazaréens, lisses, d'une couleur entre le blond doré et le châtain ; les yeux grands et bien fendus ; le regard accompagné d'une grâce et d'une majesté admirables ; la bouche, le nez, et toutes les parties du visage parfaitement proportionnés ; et il se montrait en tout si aimable, qu'il inspirait à ceux qui le regardaient sans prévention un respect et un amour singulier. Son seul aspect pénétrait les âmes d'une joie ineffable, les éclairait, et produisait sur elles des impressions divines et d'autres effets admirables. Judas vit à ses pieds cette personne du Christ si digne d'amour et de vénération ; il en reçut de nouveaux témoignages d'affection et des faveurs extraordinaires. Mais son ingratitude et sa perversité furent si grandes, que rien ne fut capable de l'émouvoir et d'amollir son coeur endurci ; au contraire il s'irrita de la douceur de Jésus-Christ, et ne voulut point le regarder au visage, ni faire cas de sa personne : car dès qu'il eut perdu la grâce et la foi, il conçut une telle aversion pour sa divine Majesté et pour sa très-sainte Mère, qu'il ne les regardait jamais au visage. La terreur qu'eut Lucifer de la présence de notre Sauveur fut en quelque façon plus grande ; en effet, cet ennemi, comme je l'ai dit, trônait dans le coeur de Judas, et ne pouvant souffrir l'humilité que notre divin Maître pratiquait envers les apôtres, il prétendit sortir de Judas, et du cénacle ; mais le Seigneur le retint par la puissance de son bras, afin d'y abattre alors son orgueil, quoique ensuite il en ait été chassé (comme je le dirai en son lieu) ; et c'est ce qui redoubla sa fureur et les doutes qu'il avait que Jésus-Christ ne fut véritablement Dieu.
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II.§1175 a écrit :
Saint Jean reçut des faveurs singulières pendant qu'il était penché sur le sein du Sauveur Jésus, et il y apprit de sublimes mystères touchant sa divinité et son humanité, et d'autres touchant sa bien heureuse Mère. Ce fut dans cette occasion que le Seigneur la lui recommanda : car il ne lui dit pas sur la croix qu'elle serait sa Mère, ni à elle que le saint Évangéliste serait son fils ; mais, Voilà votre mère (Jean 19:27) parce qu'il ne le déterminait pas alors, mais il manifestait seulement en public ce qu'il lui avait recommandé en particulier.
II.§1181 a écrit :
Notre Seigneur Jésus-Christ célébra la cène légale sur une table qui n'était élevée de terre que d'environ six ou sept doigts, à demi étendu sur le parquet, comme les apôtres, selon la coutume des Juifs. Après qu'il eut achevé le lavement des pieds, il fit préparer une autre table de la hauteur de celles dont à présent nous nous servons pour prendre nos repas, terminant par cette cérémonie les cènes légales et les rites matériels et figuratifs pour commencer le nouveau festin par lequel il établissait la nouvelle loi de grâce. De sorte qu'il fit la première consécration sur une table ou sur un autel élevé, comme ceux que l'on voit dans l'Église catholique.
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II.§1196 a écrit :
Ce que j'admire le plus, c'est ce qui arriva à notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, qui, ayant élevé le très-saint Sacrement, afin que les disciples l'adorassent, comme je l'ai dit, le divisa avec ses mains sacrées, et se communia lui-même le premier, comme le premier et le souverain Prêtre. Et se reconnaissant, en tant qu'homme, inférieur à la divinité qu'il recevait en son corps et en son sang consacrés, il se recueillit, s'humilia, et parut trembler en la partie sensitive, pour nous montrer deux choses : l'une, le respect avec lequel on doit recevoir son sacré corps : l'autre, la douleur qu'il ressentait de la témérité avec laquelle tant de personnes s'approcheraient de ce très-auguste sacrement. Les effets que produisit la communion dans le corps de Jésus-Christ furent divins et ineffables ; car la gloire de son âme très-sainte rejaillit quelques instants sur lui, comme lors de la transfiguration ; mais cette merveille ne fut manifestée qu'à la très-pure Mère, et un peu à saint Jean, à Hénoch, et à Élie. Après cette faveur, la très-sainte humanité renonça en la partie inférieure à tout repos et à toute consolation jusqu'à la mort.
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II.§1197 a écrit :
Notre Sauveur Jésus-Christ fit en se communiant un cantique de louanges au Père éternel, et s'offrit lui-même dans l'Eucharistie pour le salut du genre humain ; ensuite il divisa une autre particule du pain consacré, et la remit à l'archange saint Gabriel, afin qu'il la portât à la bienheureuse Marie et qu'il la communiât.
(...)
Le très-saint Sacrement fut mis en dépôt dans le sein de la très-pure Marie, et dans son coeur, comme dans le véritable sanctuaire, et le plus décent tabernacle du très-Haut. Et ce dépôt du sacrement ineffable de l'Eucharistie y resta tout le temps qui s'écoula depuis cette nuit jusqu'après la résurrection, c'est-à-dire jusqu'au moment où saint Pierre consacra et dit sa première messe, comme je le rapporterai plus tard. Le Seigneur tout-puissant ordonna de la sorte cette merveille, pour la consolation de sa divine Mère, et aussi pour accomplir par avance en cette manière la promesse, qu'il fit depuis à son Église, de demeurer avec les hommes jusqu'à la fin des siècles (Matth. 28:20) : car après sa mort, sa très-sainte humanité ne pouvait point demeurer dans l'Église d'une autre manière, tant qu'on n'aurait point consacré son corps et son sang. Ainsi fut mise en dépôt dans la très-pure Marie cette manne véritable, comme la manne figurative, l'avait été dans l'arche de Moïse (Hébr. 9:4). Et les espèces sacramentales se conservèrent sans se corrompre dans son sein tout le temps qui se passa jusqu'à la nouvelle consécration.
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