IXe jour de janvier :
Martyrologe romain a écrit : A Antioche, sous Dioclétien et Maximien, la naissance au ciel de saint Julien, martyr, et de sainte Basilisse, vierge, son épouse...
(à suivre)Les Petits Bollandistes, tome I, 9 janvier a écrit :
Saint Julien et sainte Basilisse, mariés, religieux, vierges et martyrs (IIIe-IVe s.)
Julien martyrisé en 313. — Pape : Saint Melchiade. — Empereur : Maximin II.
Et ecce ego morior !
Quel bonheur de mourir !
I Reg., XIV, 43.
Nous donnons sans difficulté à saint Julien et à sainte Basilisse ces quatre titres de mariés, de vierges, de religieux et de martyrs, quoique sainte Basilisse ait fini ses jours en paix et dans la ferveur de la prière : mais elle a beaucoup souffert pour Jésus-Christ et disposé une infinité de personnes à mourir pour la foi ; elle a donc justement mérité la qualité de martyre.
Voici leur histoire :
Saint Julien naquit à Antioche, capitale de la Syrie, de parents illustres et craignant Dieu. Ils prirent un très-grand soin de l'élever en la crainte et en l'amour de son très-saint nom. A l'âge de 18 ans, le voyant en état de s'établir dans le monde, pour être un jour le bâton de leur vieillesse, ils le sollicitèrent fortement de s'engager dans le mariage. Cela mit d'abord l'esprit de Julien fort en peine : d'un côté, ayant déjà fait vœu de perpétuelle continence, il ne voulait rien entreprendre au préjudice de sa promesse ; de l'autre, il craignait de désobéir à ses parents dans une chose qu'ils désiraient de lui. Il demanda huit jours de délai afin d'y penser à loisir et de recommander l'affaire au Tout-Puissant cependant il se livra, durant tout ce temps, à l'oraison, implorant de tout son cœur l'assistance de la divine bonté. La nuit du septième jour, Notre-Seigneur lui apparut et lui commanda d'obéir à ses parents, parce qu'il l'assisterait, en sorte que la personne qu'il lui préparait pour épouse conserverait elle-même sa virginité avec lui, et que l'un et l'autre seraient une occasion de salut pour plusieurs ; après cela, il toucha de sa main le visage de Julien, qui demeura extrêmement consolé de cette vision. S'appuyant fortement sur la promesse de Dieu, il ne fît plus difficulté d'épouser une jeune fille nommée Basilisse, que ses parents lui présentèrent. Le divin Maître ne manqua pas à la parole qu'il avait donnée à son serviteur ; car la nuit même des noces, les époux s'étant retirés en leur chambre où ils commencèrent leur entretien par la prière, Basilisse sentit une très-agréable odeur, comme de roses, d'œillets et de lis, quoique ce n'en fût pas la saison, puisqu'on était en hiver. Ravie d'une chose si surprenante, elle demanda à son époux ce que cela voulait dire et Julien lui ayant répondu que c'était l'agréable odeur de la chasteté, que Dieu donnait comme un avant-goût des plaisirs du paradis, et qu'il préparait à ceux qui, pour son amour, conservaient leurs corps purs et immaculés devant sa Majesté, Basilisse fut aussitôt persuadée de faire avec lui le vœu de garder la virginité dans les liens du mariage.
Après ce vœu, ils se prosternèrent l'un et l'autre pour prier, et à la même heure, tout le lieu trembla et la chambre fut éclairée d'une admirable lumière, au milieu de laquelle parurent deux chœurs de musiciens célestes, l'un des Saints, qui était conduit par Notre-Seigneur, et l'autre des Saintes, où présidait la très-sainte Vierge. Celui des Saints chantait « Tu as vaincu, ô Julien, tu as vaincu ». Et celui des Saintes répondait : « Sois bénie, ô Basilisse qui as suivi les saints conseils de ton mari, et qui, méprisant les vains plaisirs du monde, t'es rendue digne de la vie éternelle ». Après cela, deux hommes vêtus de blanc, qui tenaient des couronnes entre leurs mains, s'approchèrent de Julien et de Basilisse et leur dirent : « Levez-vous, vous avez remporté la victoire, et vous serez enrôlés parmi nous ». Puis, un autre vieillard qui tenait un livre écrit en lettres d'or, commanda à Julien d'y lire ces paroles : « Julien, qui a méprisé le monde pour l'amour de Jésus-Christ, sera écrit au nombre de ceux qui ne se sont pas souillés avec les femmes ; et pour Basilisse, elle sera mise au livre des vierges où Marie tient le premier rang ». Aussitôt, tous les chœurs des Saints dirent Amen, et s'en retournèrent au ciel, laissant les jeunes époux admirablement consolés de cette vision.