Analyse avec 50 ans de recul de cette crise apocalyptique

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Abbé Zins
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Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 100 (12/2009)


EDITORIAL


L’abomination du mystère d’iniquité dans le Lieu Saint


Dans le lieu saint :


C’est donc, non en dehors, mais bien dans le lieu saint même, qu’a été opéré ce Mystère d’iniquité.

Et, en cela encore, il s’agit d’un surprenant Mystère. Lequel implique de s’appliquer à nouveau à distinguer et préciser ce qui doit l’être, notamment concernant ce qu’il faut entendre par le lieu saint.

Car cette iniquité est opérée à la fois comme du dedans, comme du milieu, de medio (II Thes. 2,7), par des ennemis du dehors, infiltrés dedans, au milieu des structures ecclésiastiques.

Ils sont bien dedans, au milieu des structures ecclésiastiques externes, publiques, ayant certaines apparences d’être aussi légalement dedans, dans le Corps Mystique de Notre Seigneur ; et pourtant ils sont spirituellement dehors, en le rendant manifeste par leurs écarts de la Confession publique de la Foi, leurs professions ouvertes d’hérésies déjà condamnées, leurs coupures multiples d’avec la Sainte Tradition, etc...

Ils n’occupent que trop la Cité Sainte, la Cité du Vatican, l’Etat du Saint-Siège.


Aussi, peut-on leur appliquer, et en un sens plus expresse, ce que le Pape Léon XIII disait des révolutionnaires occupant Rome par la force, après l’avoir arrachée par la violence au Souverain Pontife.
Léon XIII a écrit :

« Si l'on étendit la main pour renverser les murs de la métropole civile, ce fut pour mieux battre en brèche la cité sacerdotale : et pour arriver à attaquer de près la puissance spirituelle des Papes, on commença par en abattre le rempart terrestre...

(Tel est) le but suprême de l'occupation de Rome...

Est-ce là le triomphe de la cause italienne, n'est-ce pas plutôt l'avènement de l'apostasie ? »


(Lettre du 8/10/1895 au Cal. Rampolla, alors Secrétaire d'Etat, citée dans "L'univers" du 11/10/1895)


« Les évènements nous ont conduits à ce point que nous voyons l'abomination de la désolation dans le lieu saint...

Cette ville de Rome, qu'on affirmait devoir être toujours le siège glorieux et assuré des Pontifes Romains, on veut en faire la tête d'une impiété nouvelle...»

(Au Consistoire du 30/6/1889)


« Peut-on voir sans pleurer la partie la plus privilégiée du troupeau de notre adorable Rédempteur, un peuple toujours demeuré fidèle pendant dix-neuf siècles, exposé aujourd'hui à toute heure au péril imminent de l'apostasie... ? ...

Mais d'où vient-elle cette guerre ? Elle sort surtout de cette secte maçonnique...

Grâce aux complots, à la corruption et à la violence, elle est parvenue à dominer l'Italie et Rome elle-même...»


(Lettre du 8/12/1892 au peuple italien)

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Abbé Zins
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L’abomination du mystère d’iniquité dans le Lieu Saint


Suite à une vision qu’il eût à la fin d’une de ses Messes privées, le Pape Léon XIII fut plus précis encore, au coeur du Grand Exorcisme qu’il a alors composé, en sa supplique à Saint Michel Archange :

Grand Exorcisme du Pape Léon XIII a écrit :
« Ce dragon maudit verse comme un flot immonde son poison d’iniquité dans les hommes dont l’esprit est dépravé et le cœur corrompu : son esprit de mensonge, d’impiété et de blasphème, souffle mortel de luxure, de toutes espèces de vices et d’iniquités.

Et voici que des ennemis très rusés ont rempli d’amertumes l’Église, Épouse de l’Agneau immaculé, l’ont saturé d’absinthe, ils ont jeté des mains impies sur tout ce qui est désirable en Elle.

Là où le Siège du bienheureux Pierre et la Chaire de la vérité fut établie comme une lumière pour les nations, là ils ont posé le trône d’abomination de leur impiété ; afin que, le pasteur une fois frappé, ils puissent disperser le troupeau (Zach. 13,7 ; Mt. 26,31).

Soyez donc, Ô Prince invincible, toujours auprès du peuple de Dieu pour combattre les esprits mauvais, et faites-lui remporter la victoire.»


« Ecclesiam, Agni immaculati sponsam, vaferrimi hostes repleverunt amaritudinibus, inebriarunt absinthio ; ad omnia desiderabilia ejus, impias miserunt manus.

Ubi Sedes beatissimi Petri et Cathedra veritatis ad lucem gentium constituta est, ibi thronum posuerunt abominationis impietatis suae ; ut percusso pastore, et grege disperdere valeant.»


Ils sont donc bien installés matériellement, ils occupent physiquement le lieu saint, sans pourtant être ni l’Eglise, ni d’Eglise, puisque, quoique fort hypocritement, publiquement hérétiques, schismatiques, apostats, anti-Christ, anti-Chétiens, loups ravisseurs sous des peaux de brebis ou déguisements de faux pontifes.

Et ils y ont non moins installé le Mystère d’iniquité, l’abomination d’un nouveau faux culte, fabriqué par eux de toute pièce en s’alignant sur les repas ou cènes anglicano-protestantes, l’abomination de la nouvelle fausse doctrine moderniste, déjà dénoncée par le Pape Saint Pie X comme l’égout collecteur de toutes les hérésies et solennellement condamnée par lui, l’abomination d’un nouveau Panthéon de toutes les fausses divinités et irréligions sataniques.

Cela, pas seulement dans la Cité Sacerdotale, au Vatican, ni en la seule Ville Sainte de Rome dont ils occupent et souillent toutes les églises et maisons religieuses.

Mais aussi dans le monde entier, où ils occupent et bradent les évêchés, paroisses, églises, monastères, couvents, lieux de pèlerinage, tombeaux des Martyrs et des Saints, etc..

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Abbé Zins
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Sortis du milieu d'entre nous, ils n'étaient point des nôtres :


Toutefois, comment expliquer plus clairement et indubitablement que ces ennemis très rusés puissent être à la fois comme dedans et pourtant dehors, ou plus exactement de dehors tout en étant au milieu et du milieu, de medio ?

Il faut dire avec Saint Jean : « Ils sont sortis du milieu d'entre nous, mais n'étaient point des nôtres, car s'ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec nous.» (I Jn. 2,19).

Par le fait même de leurs hérésies, schisme et apostasie publics, ils ne sont pas, ou pour le moins plus, de et dans l'Eglise, encore moins l'Eglise !...

Dire que ceux-ci ont prévariqué et défailli de la Foi, si toutefois ils l'ont jamais eue, est juste.

Par contre, dire la même chose de l'Eglise, de l'Eglise Romaine, serait faux, théologiquement et juridiquement impossible, de soi hérétique !

Ce qui rend néanmoins la constatation a priori plus difficile est que, à la différence des hérétiques et schismatiques jusqu’ici, ils ne sont pas sortis du milieu des structures ecclésiastiques mais au contraire les occupent.

Leurs hérésies publiques les mettent spirituellement ipso facto hors du Corps Mystique de l’Eglise Militante, bien qu’ils demeurent de fait dans, occupent et dominent l’appareil externe des structures ecclésiastiques.

De là l’immense mystification, la tromperie généralisée du commun des personnes, se fiant davantage à l’apparence légale d’une élection ou d’une nomination, à ce qui semble de légitimes autorités concrètes, qu’à des vérités de Foi non palpables, à des principes supérieurs immuables non visibles, et n’arrivant point à imaginer, d’autant moins à comprendre et admettre, que l’écart effectif de ces vérités et principes implique de façon certaine l’illégitimité, rend manifeste l’intrusion ou la déchéance de ceux qui s’y opposent publiquement.

A cela s’ajoute le double jeu, l’hypocrisie très poussée des intrus, le fait qu’ils ne manifestent pas tout à coup leurs buts et intentions, n’hésitent point à se contredire, à réaffirmer le contraire de ce qu’ils pensent, de ce à quoi ils visent, pour rassurer, diviser, désarmer les plus clairvoyants, paraître démentir le bien-fondé de leurs dénonciations.

En outre, il est complètement inhabituel dans l’histoire de l’Eglise que des hérétiques manifestes ne soient point excommuniés et solennellement déclarés déchus de toute charge et fonction par l’autorité légitime.

Et pour cause, puisque c’est eux qui, par des élections ou nominations apparemment légales, ont réussi à se faire passer pour telles.

D’où ce paradoxe quasi inouï, à part les exceptions de quelques crises des plus graves, que non seulement ces hérétiques publics ne soient point exclus de fait de toutes charges, comme ils le sont en soi, mais que ce soient les fidèles qui en viennent à être extérieurement flétris, condamnés, réduits à s’écarter des églises, évêchés et paroisses !

Et ce, de façon bien plus universelle et trompeuse qu’au temps où Saint Libère et Saint Athanase étaient en exil tandis que des intrus occupaient leurs sièges épiscopaux, ou en celui où Prêtres et fidèles français devaient fuir aussi leurs églises, évêchés et paroisses, livrés aux “juroux constitutionnels”.

Car même en ces deux cas historiques, si l’hérésie triomphait temporellement avec l’appui de la puissance civile, l’aval ou la complicité de clercs hérétiques, arrivistes ou mercenaires, il n’en demeurait pas moins clair que, soit le Pontife légitime était injustement exilé et remplacé par un intrus, soit le Pape a vite condamné “la constitution civile du Clergé”.

La Vérité, gravement persécutée et opprimée matériellement, n’en restait donc pas moins très claire dans les esprits honnêtes.

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Abbé Zins
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L’abomination du mystère d’iniquité dans le Lieu Saint


Paradoxales oppositions apparentes des faits à des vérités de Foi :



Tandis qu’en la mystérieuse crise présente, c’est l’hérésie pourtant déjà condamnée qui paraît avoir été promulguée par quelqu’un légalement élu, avec l’appui d’un apparent authentique Concile général et l’approbation externe de quasi tous les Evêques du monde entier ! C’est la révolution liturgique, doctrinale, pastorale qui reçoit cet aval quasi universel !

C’est donc la, de soi théologiquement et juridiquement impossible, défection ecclésiastique quasi universelle qui paraît réalisée !

D’où un flot immense de perte généralisée de la Foi et de la pratique religieuse parmi les descendants de baptisés dans l’Eglise ; un trouble inquiet chez beaucoup, la docile obéissance à contre-coeur ou pas de la plupart, l’exultation et la tyrannie de la minorité déformiste active, la résistance instinctive mais hésitante, déroutée, stupéfaite, déchirée d’une poignée, portée elle aussi à ne plus savoir où elle en était.

La réalité était que la secte moderniste, composée d’une partie d’infiltrés, de vendus et alliés aux maçons, d’insoumis, d’arrivistes, d’hérétiques occultes acquis à cet égout collecteur, toute dénoncée et condamnée qu’elle ait été par le Pape Saint Pie X, avait réussi par un surcroît de duplicité et d’hypocrisie à demeurer occultement organisée, à occuper de plus en plus de postes d’autorités avec la complicité de dirigeants maçons, à s’infiltrer en nombre au Vatican et dans les dicastères romains.

Enfin, par une mystérieuse permission divine, elle a réussi cette fois ce qu’elle avait manqué de si peu avec Rampolla, 55 ans plus tôt.

Toutefois, qui d’autres que ses affidés et alliés, sauf éventuelle découverte providentielle, révélation ou inspiration divine, pouvaient alors en avoir connaissance ?

Le temps d’assumer relativement discrètement la transition et le placement des siens aux postes-clés sous Roncalli-"J 23", de lancer l’assemblée plénière évoquée par l’apostat Rocca ou l’équivalent des états généraux pour révolutionner le corps ecclésiastique, de sembler élever au cardinalat puis faire élire au pontificat le marrane et grand initié Montini, principale pièce maîtresse de ce diabolique processus de cheval de Troie dans les structures ecclésiales, et l’abomination du Mystère d’iniquité se trouvait installée dans le lieu saint, à l’insu de quasi tous.

Ce qui correspond à cette prémonitoire analyse de Saint Augustin sur une Prophétie énoncée par Saint Paul :
Saint Augustin a écrit :

« Mais en quel Temple de Dieu doit-il s'asseoir, cela est incertain ; sera-ce sur les ruines de ce temple que bâtit le Roi Salomon, ou plutôt dans l'Eglise ?

En effet, l'Apôtre n'appellerait pas le temple d'une idole ou d'un démon, Temple de Dieu.

C'est pourquoi, en ce passage (II Thes. 2,1-11), plusieurs veulent voir dans l'Antéchrist, non pas le chef lui-même, mais son corps pour ainsi dire tout entier, c.à.d. la multitude des hommes qui lui appartiennent, conjointement avec leur chef ; ils estiment aussi qu'il est préférable de dire en latin, comme il est dit en grec, non pas qu'il siégera « dans le Temple de Dieu », mais « en Temple de Dieu », comme s'il était lui-même le Temple de Dieu qu'est l'Eglise ; de même que nous disons : Il s'assied en ami, c.à.d. comme un ami, et mainte autre locution que l'on emploie couramment dans le même sens.»

(Saint Augustin, Cité de Dieu, 20. 19,2)

Cet exposé, concernant une secte prenant comme possession du lieu saint, puis y formant une société apostate, antichrétienne, installée dans les lieux saints comme si elle était l'Eglise de Dieu, correspond à l'opération du mystère d'iniquité évoqué et prédit par Saint Paul comme préparateur de l'Antéchrist personnel.

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Abbé Zins
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Trompeurs, déformateurs, pervertisseurs, et trompés, déformés, pervertis :


Voici, donc, pour les trompeurs, déformateurs, pervertisseurs, ainsi que pour leurs auxiliaires, approbateurs, complices arrivistes ou mercenaires opportunistes. Il importe encore de les distinguer soigneusement de leurs victimes, des trompés, déformés, pervertis.

La distinction la plus délicate à établir restant celle se rapportant à ces victimes, de nature et de degrés divers.

Pour cela, il s’avère utile de les distinguer entre simples trompés, et de plus entre déformés et pervertis. Ceci, en s’en tenant à des grandes lignes au for externe, et sans prétendre analyser chaque cas particulier au for interne, ce qui relève en soi du confessionnal et du savoir divin.

Qui n’a point été trompé, au moins en partie ?

A considérer les plus clairvoyants des résistants à cette fallacieuse et très hypocrite puissance d'égarement, opération de mensonge, réalisation du mystère d'iniquité, comme le R.P. Saenz y Arriaga ou le Prince Paul Scortesco par exemple, on sent à la fois, en leurs écrits après le brigandage de V 2, un immense courage pour regarder la réalité en face et en témoigner publiquement selon leur perception du moment, une grande lucidité par rapport à l’aveuglement généralisé, et en même temps des hésitations, doutes, incompréhensions des causes précises de tous ces effets dévastateurs.

Ceux-là même ont donc été en partie pris de court, déroutés, trompés, effrayés d’entrevoir les sources du mal sans pouvoir encore les percevoir clairement, n’osant tout d’abord point s’arrêter à penser, encore moins à admettre, ce qui leur paraissait de soi impossible, a priori contraire à la Foi, bien que de fait l’induction logique de la remontée des effets à leurs causes ultimes.

Certes, en partie pris de court, déroutés, trompés, mais nullement déformés, encore moins pervertis.

Point déformés, puisque rejetant de toute leur intelligence et de toute leur âme les hérésies faisant une brusque irruption de tous côtés, de même que repoussant le pseudo nouveau culte, la déformation ou caricature des rites liturgiques et sacramentels, les “nouvelles orientations post-conciliaires” en tous domaines.


D’autres ont été en partie déroutés et trompés, jusqu’à accepter un court laps de temps ce qu’ils croyaient venir des “autorités légitimes” et être donc “obligés” de suivre, de peur de pécher par désobéissance, sans avoir encore eu le temps d’être déformés, en ayant vite cherché et pu retrouver ce dont on les avait un instant frustré malgré eux.

D’autres, ayant réagi plus tardivement et commencé à s’inquiéter seulement devant des déformations et abus de plus en plus manifestement constatables en tant que tels, ont déjà été partiellement déformés, avant de se reprendre.

D’autres, d’abord simplement troublés, ou même déroutés et choqués, voire quelque peu inquiets au tout début ou en certaines circonstances, ont malgré tout accepté tout cela par obéissance et ont fini par s’y habituer et à se trouver peu à peu transformés et déformés, sans plus s’en rendre compte, croyant toujours suivre de “légitimes pasteurs” et la vraie Religion.

D’autres, ont correspondu très vite à toutes ces “facilités”, “adaptations” à la mentalité “moderne”, à devenir “à la page”, “in”, “dans le vent”, trouvant “normal” et “nécessaire” cette “mise à jour” (aggiornamento), et ont plus vite encore été déformés et pervertis, heureux et soulagés que l’on ne parle plus de péchés, de pénitence, de continence, de punitions...

Il est, certes, plus aisé de considérer ces diverses distinctions d’une manière générale, que d’en faire une application individuelle et concrète.

Comment, par exemple, pouvoir vraiment déterminer rigoureusement la différence de fait entre simples déformés peu à peu de bonne foi, et pervertis consciemment, se réjouissant de cette mutation substantielle ?

Aussi est-il plus simple et objectif, et impéré (canon 731,2), de s’en tenir a priori, pour le présent au for externe, à constater qui adhère ou non, de fait, en théorie ou en seule pratique d’acceptation effective, aux hérésies déjà condamnées, aux écarts d’avec la doctrine, la morale et la Tradition bi-millénaire de l’Eglise.

Ceci, non seulement parmi les dits “conciliaires”, mais aussi parmi les dits “traditionalistes”.

Sans pourtant manquer de tenir également compte a posteriori, pour ce qui se rapporte au passé et aux cas individuels, des distinctions plus précises susmentionnées.

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Appartenance ou non au corps et à l’âme de l’Eglise Militante :


Il convient de s’appliquer maintenant à considérer cette opération d’erreur et de dévoiement satanique, avec les divisions et subdivisions qu’elle a entraînées de fait, sous l’angle de l’appartenance à l’Eglise.

Une sentence du Catéchisme de Saint Pie X précise : « La véritable Eglise est Une, parce que ses fils, à quelque temps et à quelque lieu qu’ils appartiennent, sont unis entre eux dans la même foi, le même culte, la même loi et la participation aux mêmes sacrements, sous un même chef visible, le Pontife Romain.».

A s’en tenir a priori aux apparences présentes et sur le plan subjectif, les “conciliaires” peuvent prétendre s’appliquer cela et s’y reconnaître, malgré leurs multiples tendances et divergences, avec l’aval des profanes.

A y regarder de plus près toutefois, le à quelque temps qu’ils appartiennent met fort à mal cette union avec vingt siècles de catholicisme dans la même foi, le même culte, la même loi et la participation aux mêmes sacrements.

De même pour les “traditionalistes”, par rapport aux nouveaux rites, nouvelles doctrines, nouveau corps de loi, tenus comme venant de l’Eglise, et sous un même chef visible, pas seulement en paroles, mais en actes.

Bien que tous, pourtant, se considèrent dans et de l’Eglise Catholique et veuillent s’y maintenir.

Objectivement parlant, il y a assurément rupture de fait dans la foi, le culte, la loi et les sacrements, de la part des “conciliaires” ; dans certaines données de la foi et de la loi chez la plupart des “traditionalistes”, y compris “guérardiens” et “thucistes”.

On retrouve donc au niveau des trompés le même hiatus et la même contradiction au for externe que ceux évoqués plus haut pour les trompeurs, entre être en partie dedans, quant aux apparentes structures visibles, et dehors spirituellement quant à la rupture de fait avec une partie de la doctrine, de la foi et des moeurs immuables de l’Eglise Militante.

Quant à ceux qui par fidélité se trouvent de fait privés du culte et des sacrements, tout en s’y unissant en esprit et en désir, la difficulté et nouvelle épreuve se situent comme à l’opposé, ainsi que le soulignent ces trois autres sentences du Catéchisme de Saint Pie X :

« Le Sacerdoce catholique est nécessaire dans l’Eglise parce que, sans lui, les fidèles seraient privés du saint sacrifice de la Messe et de la plus grande partie des sacrements ; ils n’auraient personne pour les instruire dans la foi, ils resteraient comme des brebis sans pasteur à la merci des loups, en un mot l’Eglise n’existerait plus comme Jésus-Christ l’a instituée.»

« Le Sacerdoce catholique, malgré la guerre que lui fait l’enfer, durera jusqu’à la fin des siècles, car Jésus-Christ a promis que les puissances de l’enfer ne prévaudraient jamais contre son Eglise.»

« L’Eglise catholique peut-elle être détruite ou périr ? - Non ; l’Eglise catholique peut être persécutée, mais elle ne peut être détruite ni périr. Elle durera jusqu’à la fin du monde parce que, jusqu’à la fin du monde, Jésus-Christ sera avec elle, comme il l’a promis.»

Ce qui nous replonge en plein dans le côté mystérieux de cette opération de mensonge, et conduit à en déduire de manière indubitable que nous voilà précisément à la fin du monde, au temps de la fin du monde, à la période finale comprenant les trois principaux signes annonciateurs de la fin que sont l’évangélisation universelle et la grande Apostasie des Nations (à présent toutes deux réalisées), et l’avènement de l’Antéchrist (déjà commencé en son corps de fils de ténèbres, d’iniquité et d’apostats).

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Temps de la fin du monde jusqu’auquel tout devait se maintenir comme Jésus-Christ l’a institué, une fois le diable enchaîné et maintenu tel jusqu’à la fin, la période finale en laquelle Saint Jean a prédit qu’il devait à nouveau être déchaîné, une fois levé l’obstacle l’en empêchant, à savoir le pouvoir des clés :

« Il est évident à tous les yeux que le jour où cette puissance d'ordre et de paix, qui des mains de Rome païenne a passé à la Rome Chrétienne, après avoir été lentement minée par les légistes, secouée par la Réforme et la Révolution, aura été définitivement ruinée par l'assaut de tous les éléments du mal déchaînés, les routes seront ouvertes et les issues libres pour le mal. Rien ne les retiendra plus.» (Dom Delatte in II Thes. 2,7s)

« Quel est cet empêchement qui retarde la venue de l'homme de péché ?... La papauté n'est-elle pas, en effet, le rempart qui protège l'Eglise et le monde contre les envahissements de l'antichristianisme ? A l'époque de la grande apostasie, la défection générale des états chrétiens laissera le champ libre à l'Antéchrist ; l'Eglise, non pas anéantie, mais ramenée aux catacombes des premiers jours, n'opposera plus qu'une digue insuffisante à sa fureur....» (Abbé Thomas, vicaire général de Verdun : Le règne du Christ. L'Eglise militante et les derniers temps, pp. 262-263, imprimé par l'Imprimerie de l'Oeuvre de Saint-Paul à Bar-le-Duc en 1892)

« Le diable est montré projeté dans l'abîme lié, parce qu'il est enfermé dans les coeurs des dépravés, et diminué par une disposition divine en sorte de ne point pouvoir nuire autant qu'il le voudrait si la bride lui était lâchée, afin qu'il puisse sévir de façon occulte par l'intermédiaire des dépravés mais ne puisse point éclater en de violents emportements d'orgueil. Cependant, il est aussi indiqué en ce passage comment il doit être délié à la fin du monde : « Et après la consommation de mille années, Satan sera délié de sa prison, et il sortira, et séduira les Nations.» (Apoc. 20,7). Par le nombre mille se trouve exprimé en raison de sa perfection, tout le temps de la Sainte Eglise. Celui-ci une fois écoulé, l'antique ennemi pourra de nouveau user de toutes ses forces, pour une brève période néanmoins, mais il lui sera laissé alors une grande force contre nous.» (Saint Grégoire Ier le Grand, Mor. 32,15 in Job 40,12)

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L’abomination du mystère d’iniquité dans le Lieu Saint


Alors, certes, absconde mais prophétisée opération de mensonge, stupéfiant mais révélé mystère d’iniquité, dépassant assurément les simples investigations et raisonnements humains, dépassant aussi les données communes et ordinaires du catéchisme et de la théologie, comme les autres mystères révélés, du Verbe Dieu uni hypostatiquement à une nature humaine et immolé en elle sur le bois de la Croix, ainsi que de l’Unité et Unicité de l’Auguste Trinité divine.

Alors, dans le lieu saint mais en dehors de l’Eglise Militante ?

A l’extérieur des lieux saints mais dans l’Eglise ?

En son corps et en son âme, ou en son âme seule ?

Pas facile à discerner en un si profond enchevêtrement d’apparences aussi trompeuses, d’externes oppositions et contradictions avec des données de foi, de mauvaises et de bonnes volontés, de pièges tendus, d’illusions entretenues, d’aveuglement et de lueurs fallacieuses, de chutes et de relèvements.


Chacun sera jugé sur sa correspondance ou non aux lumières reçues ou refusées, aux devoirs entrevus, aux sacrifices acceptés ou non.

« Quand, donc, vous verrez l’abomination de la désolation (du mystère d’iniquité) dans le Lieu Saint... que celui qui lit, comprenne..» (Mt. 24,15)

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