Les Oblats de Marie-Immaculée chez les Esquimeaux

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Abbé Zins
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Re: Les Oblats de Marie-Immaculée chez les Esquimeaux

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INUK "Au dos de la terre ! "

par le R.P. ROGER BULIARD, O.M.I.



CHAPITRE V


FONDATION DEFINITIVE : KING'S BAY



15 août 1939, le Fort Ross jetait l'ancre dans la baie choisie pour la nouvelle fondation.
Non seulement les chefs de la H.B.C. me laissèrent libre d'élire l'emplacement de la Mission catholique, mais ils me demandèrent de « baptiser » la place que j'avais découverte.

Je m'emparai vite d'une petite plate-forme remarquablement située à proximité d'un ruisseau et d'un lac et je donnai aux lieux le nom de King's Bay : La Baie du Roi, pour moi parce que c'était la Mission dédiée au Christ-Roi, pour ces Messieurs parce que, pour la première fois clans l'histoire, les souverains britanniques visitaient en ce moment-là le Canada.

Le Frère Tesnières et mon « parrain », le P. Delalande, me furent prêtés jusqu'à Noël pour construire ma nouvelle demeure ; tous les deux nous devions servir de manoeuvres au Frère charpentier tout en menant de front la traduction d'un livre de prières en esquimau.

La saison idéale était déjà trop avancée quand nous inaugurâmes les travaux ; il neiga bientôt lamentablement.

Nous logions sous une misérable tente où l'eau nous inondait régulièrement malgré les protestations emphatiques de mon « parrain » ; cette tente était si étroite que nous n'y trouvions aucun vrai repos tellement nous y étions entassés, si basse qu'il fut nécessaire de creuser un trou dans le sol caillouteux pour pouvoir dire notre messe sans trop nous voûter.

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Abbé Zins
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CHAPITRE V


FONDATION DEFINITIVE : KING'S BAY




Soumis à seize heures d'un implacable travail par jour, les dimanches non exceptés, quand, éreintés, nous nous accroupissions sur le sable pour prendre nos repas, c'était une pitié de voir notre doyen crouler de sommeil ; lorsque nous le réveillions et qu'il ne parvenait plus à redresser sa longue charpente brisée, nous ne pouvions nous empêcher de rire en l'entendant maugréer : — « Et dire que je suis venu ici pour écrire un livre !... Ah ! l'on m'y reprendra ! »

Il faisait si froid que nos doigts gourds guidaient difficilement les pointes elles-mêmes toutes gelées ; pour gagner du temps, le Frère imagina de se les faire passer par Kallak, mon boy esquimau, et quelques fois même lui demanda de les tenir d'aplomb.., jusqu'au jour où le marteau, au lieu de taper sur la tête de la pointe, écrasa les doigts de l'aide bénévole ; dégringolant le toit en vitesse, Kallak entreprit aussitôt dans les environs, pour calmer sa douleur, un frénétique « marathon », scandé de gutturales invectives à l'adresse du Frère qui ne comprenait heureusement pas l'esquimau et qui n'obtint plus jamais la confiance de mon serviteur.
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Abbé Zins
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CHAPITRE V


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Nous avions un deuxième boy qu'un brillant ministre avait baptisé sous le nom de Moïse.

Tandis que nous étions occupés tous les trois sur la toiture à mesurer et couper notre papier goudronné, Moïse chauffait à l'intérieur le goudron pour nous le procurer liquide en temps voulu.

Quand nous fûmes prêts, je criai : « Moïse, apporte-nous le goudron ! — Oh ! le goudron est en feu ! » me répondit-il placidement... Les flammes sortaient déjà par une fenêtre !

En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, nous étions à terre pour jeter au-dehors rouleaux de papier et planches qui brûlaient déjà.

La maison fut sauvée, mais, à partir de cette très chaude alerte, nous nous défiâmes du diable et de tous les Moïse qui ne voyaient peut-être pas d'un bon oeil notre chantier !

Certes nous eûmes des instants de folle détente ; l'un d'eux pourtant nous attira les foudres de notre Frère architecte.

Le temps s'étant remis au beau, le P. Delalande et moi étions à peindre les planches des murs extérieurs ; cet « été de la saint Martin » et cette mer d'huile, outre qu'ils offraient plus d'une tentation, ne contribuaient pas peu à rendre la besogne affreusement monotone, en dépit des gestes extravagants de mon comparse et des compliments qu'il adressait à ses propres coups de pinceau a si larges, si longs, si fermes, si rapides, si unis, etc. etc..

Mon boy accourut : « — Falla, regarde ! » Sous notre nez, à quelques brasses, des phoques s'en payaient, ayant tout l'air de se moquer de nous !

Le P. Delalande eut la cruauté de me regarder et de me forcer à le regarder... et, sans mot dire, en catimini, nous courûmes à nos fusils et à notre barque !...

Nous ne rentrâmes que le soir, le combat ayant cessé faute de combattants, l'oreille plutôt basse, assez peu fiers de notre désertion...

O misère ! Un simple regard sur les queues rèches et multicolores de nos petits chiens venus à notre rencontre nous prévint de la catastrophe, achevant de nous convaincre que l'humeur du brave Frère allait certainement en souffrir !

Ce dernier en effet, qui préparait le déjeuner, ne trouva personne au coup de midi ; assez mal édifié déjà de notre assiduité au travail, il tomba, pour comble, sur nos chiots en train de se disputer nos pinceaux et de se vautrer avec délices dans les sauces de nos pots de peinture jetés à la renverse !
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Abbé Zins
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... Malgré tout, malgré le diable et ses bourrasques de neige, particulièrement idiotes cette année-là, notre maison fut terminée — l'extérieur du moins — avant que les grands froids et la nuit polaire ne s'appesantissent par trop sur nous.

Si bien qu'à la mi-novembre nous étions prêts à couronner notre oeuvre en y installant le joli petit clocher préfabriqué que notre émérite architecte avait confectionné à cet effet.

A grands renforts de lanières et de bras, il fut hissé sous la haute direction et les terribles vociférations du P. Delalande. Il s'en fallut d'un poil que l'histoire se terminât là.

Il était en balance sur le pignon, prêt à nous basculer sur la tête, quand un ange sans doute lui donna un coup de pouce qui lui fit trouver les quatre trous sauveurs qui lui étaient destinés. Il y tomba avec un bruit mat : un bruit qui semblait sceller quelque chose comme un point final en bas d'une longue page, car il se fit tout à coup un grand silence.

C'est à ce moment que sans y avoir pensé autrement auparavant — nous n'en avions pas eu le temps, ma foi — la signification de cette croix blanche, se détachant maintenant joyeuse, fière et triomphale sur le fond gris du ciel, nous frappa soudain, un peu comme la grâce de Dieu.

Cette croix n'était-elle pas celle qui était tombée, triste et défaite, sur la tombe des PP. Bouvière et Le Roux, massacrés à Coppermine... celle qui, relevée de nouveau, avait encore échoué sur une autre tombe, celle du P. Frapsauce, noyé... celle encore qui avait été reprise par le P. Fallaize et enfin tirée, traînée par nous tous jusqu'ici, en haut, au bout de la terre, à la place que le Christ lui avait lui-même fixée :

ad extremum terrae, au bout du monde.

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Saisis par l'émotion du moment, sa splendeur muette, trois Français — le Parisien, le Normand et le Franc-Comtois — se regardèrent en silence comme attendant, je ne sais quoi... car enfin ces choses-là ça se célèbre, n'est-ce pas, avec quelque cérémonie : une messe solennelle peut-être, ou au moins des drapeaux qui claquent, des rubans qu'on coupe, et sûrement un éloquent discours.

Ce fut notre aîné, le Père Delalande, qui se décida en poussant avec élan : « — Pour nous tous, passés et présents : Hip, hip, hip... »« Hourra ! » répondis-je faiblement.

...Les Esquimaux n'y comprirent rien.

« -- Bande de paysans !... » marmotta l'orateur, vexé.

Durant ces semaines d'activité fébrile, une autre pensée, une peine sourde, un souci constant travaillaient nos coeurs.

Notre patrie — la radio de nos voisins nous l'avait appris — était en guerre et les nôtres menacés.

Français, nous savions ce que nous avions à faire : rejoindre nos régiments. C'était impossible. Nous étions bloqués sur notre île.

L'Océan demeurerait impassable à nos traîneaux jusqu'au fort de l'hiver lorsque le froid extrême gèlerait enfin le détroit. Dès le début janvier nous courrerions notre chance.

En attendant, chacun à son travail : le P. Delalande à son livre esquimau, le frère à son mobilier et moi à mes phoques : le pain quotidien. Pas de répit !
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Le 6 janvier, départ. Je fermai la Mission et nous partîmes au grand galop de nos dix-sept chiens.

Le 18, les valises bouclées prêts à tout, nous étions à Coppermine, attendant que se pose sur la neige l'avion annuel. Il arriva le lendemain.

Nous nous précipitâmes sur notre sac de courrier. Les nouvelles ?

Un mélange de choc douloureux et de surprise joyeuse, partagés comme nous étions entre notre amour pour notre pays et notre devoir envers nos missions.

Monseigneur nous faisait simplement savoir, sans le moindre commentaire, que la France, à la demande du Gouvernement canadien, nous mobilisait sur place...

Une fois de plus le P. Delalande rompit le trop long silence...

« — Nous, les meilleurs fusils de toute la « biffe » c'est-y pas malheureux ! Tu verras, me glissa-t-il à l'oreille, ils vont nous la perdre, tu verras.»

Les autres lettres nous apprirent le reste : nos frères mobilisés, l'attente indécise, la drôle de guerre...

Rien de bon, et rien à faire. Je rechargeai mon traîneau, rattelai mes chiens et pris mon long fouet...

Le P. Delalande vint vers moi : « Roger, ne t'en fais pas trop quand même, hein... Fais attention, veux-tu ? Et rendez-vous ici l'année prochaine, n'est-ce pas ?... Adieu... »

« — Entendu, Lucien, fais attention à toi aussi et bonne chance. Au revoir. A l'an prochain, même date... »

Et je repartis dans ma Thébaïde, seul avec ma guerre à moi.
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Ce fut une longue année... très longue !

La radio du voisin m'avait tenu au courant. Au retour de chaque chasse, de chaque voyage, les nouvelles étaient pires. Et ç'avait été la défaite, la débâcle, l'occupation.

Enfin janvier apparut au tournant. Je me précipitai à Coppermine. Peut-être y aurait-il quelques nouvelles des miens...

Le P. Delalande était déjà là à m'attendre. Ses premières paroles : encore une blague qui ressemblait étrangement à un sanglot :

« — Eh bien, je te l'avais bien dit que, sans nous, ils nous la perdraient, cette guerre. Et voilà... »

Cela sentait le deuil. La rage aussi.

De nos familles, pas un mot. Les ponts étaient coupés. Et cela devait durer quatre ans.

Quatre ans à me demander ce que je retrouverais après dix ans d'absence...
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Pendant ce temps, moi, je continuais ma petite guerre contre les Esprits, les Sorciers et l'Arctique en général...

Semant beaucoup, récoltant peu !

En somme si je voulais résumer et faire toucher du doigt les lenteurs de la fondation matérielle d'une Mission esquimaude — qui d'ailleurs laisse encore loin derrière sa fondation spirituelle dans les âmes — j'en marquerais ainsi les étapes en prenant comme exemple, l'histoire de celle-ci : Uyaraktok-Minto-King's Bay.

1937 : Mission-iglu, sans chapelle !
1938 : Mission-tente, murs extérieurs en neige, avec chapelle et Saint-Sacrement dans un coin !
1939 : maison stable, mobilier élémentaire !
1940 : poste de radio !
1941 : éolienne fournissant lumière !
1944 : harmonium !
1945 : crèche de Noël !
1946 : cloche installée !

... Mission terminée.
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Mission terminée ?

Matériellement peut-être, encore que les commodités modernes, dont s'enrichit votre habitation, multiplient vos peines et vos soucis pour les entretenir et les protéger.

En matière d'apostolat, hélas ! tout reste à peine entamé, et toujours il faut reprendre et recommencer la même tâche de la même façon.

Les conversions sont lentes, nos pauvres Esquimaux n'évoluant pas ou si peu. Combien de fois les défections ne suivent-elles pas les gains acquis, combien de fois ne devez-vous pas vous avouer que ce que vous aviez cru établi en profondeur n'était véritablement que très superficiel !

Quant au pays, il est figé à tout jamais dans son froid, sa solitude et ses embûches ; climat et gens sont impassibles à l'instar de mes collines de roche pure qui se dressent à King's Bay, silencieuses et stoïques contre le ciel, acceptant le soleil et la nuit, la lumière et les ténèbres, la neige et la pluie, le vent et le beau temps, avec la même dédaigneuse indifférence.

En nous entêtant à améliorer notre propre sort et la condition de ceux qui nous entourent, nous avons l'air de pygmées qui tracasseraient des géants, chaque petite victoire semblant appeler un nouveau recul, chaque effort une autre sorte de lassitude, chaque succès un revers de la médaille ; l'unique voie chevauche les montagnes et vous ne bénéficiez d'une facile descente que pour avoir à remonter une pente abrupte à grande coups de collier ! ...
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Je songe à mon premier Noël, à celui, à ceux qui suivirent, à mon tout dernier !...

Tous les mêmes : De rares joies, beaucoup plus de déceptions.

Peu de genoux au pied de la Crèche ! Une foule d'occupations qui ne dispensent pas de ressentir cependant parfois l'ennui et la pesanteur de l'isolement !

Tenez, pour finir, mon dernier Noël de 1947 !


24 décembre. — De toutes les directions, les traînes arrivent les chiens doivent être des centaines, si l'on en juge par le vacarme et les batailles en cours.

En attendant que les iglus s'élèvent un peu partout, enfants et vieillards s'entassent chez moi pour se réchauffer ; mais aujourd'hui c'est la petite Jeanne qui occupe mon temps et mes pensées...

Serait-ce un nouveau cas de méningite ? Je suis inquiet et ma journée se passe en allées et venues.

Entre temps, je travaille à monter la crèche, tandis que les mamans, assises sur leurs talons, allaitent leur marmaille tout en surveillant intensément les « personnages ».

Sous leurs yeux émerveillés, j'installe toutes mes décorations : une étoile qui s'allume et une grotte en papier « rocher » où mes statues vont bientôt prendre place... C'est fini !

Toutes se lèvent pour étudier en détail cette scène « inconnue ».

La Vierge et saint Joseph reçoivent de médiocres compliments ; le petit Jésus remporte un peu plus de succès ; mais le boeuf brun avec ses cornes blanches, l'âne gris avec ses grandes oreilles bien droites, emportent tous les suffrages.

Il n'y en a que pour eux ! Ils sont tâtés, flattés, discutés : « Mamaronaverok ! (Ça doit être bon à manger ! ...) Orsogayak ! (Et quelle graisse !) »

Quand je me retire dans ma chambre où je pensais avoir le loisir de réciter une tranche de mon bréviaire, une jeune femme mariée — quinze ans à peine — m'y suit avec son premier enfant qui se laisse traîner en arrière, accroché à ses vêtements :

« — Falla, est-ce cette nuit que vous chantez ?

— Oui ! C'est la grande nuit de la naissance du Sauveur !

— Je viendrai, mais veux-tu envoyer Marthe me prévenir à l'heure ? Je vais me reposer, je crois bien que je vais avoir un enfant ! ... Pourtant c'est ma septième lune seulement... Qu'en penses-tu ?... »


Je ne puis que sourire ; aussi, ne manque-t-elle pas, en sortant, de donner son opinion à l'assemblée : « — Ces Grands-Sourcils, ça ne connaît rien ! »
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