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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime", pp. 1-2"]ÉLÉVATION PRÉLIMINAIRE

Le culte des Saints et des Anges en général.

Plusieurs de nos frères séparés ont défini l'essence du Christianisme : la Communion au Père céleste, la Communion avec Dieu. Ils em­pruntaient, sans le savoir, cette définition aux Pères.
Que cette idée, si on l'entend dans la perfec­tion, comme de fait l'entend l'Église catholique, est belle, douce à ravir, sublime et en même temps pratique !
Communier à Dieu, de telle sorte que nous pouvons dire de la Divinité de Jésus, aussi bien que de son Humanité : « Elle est ma vie », Mihi vivere Christus est (1). Sans la moindre confusion possible avec elle, avoir les mêmes pensées qu'elle, les mêmes volontés, les mêmes amours, les mêmes joies; et, au lieu de vivre du néant, de la pauvreté, de la misère qu'est le monde sans Dieu, vivre d'elle, avec elle, en elle, pour elle, même quand nous paraissons vivre seulement du créé !
Et dès maintenant, quel modèle, quel initia­teur de cette Communion à Dieu, à Jésus, nous pouvons saluer dans saint Joseph !
Mais ce n'est pas là toute la vérité sur l'essence du Christianisme : Dieu, par richesse, par libé­ralité, et pour unir tous les êtres entre eux, veut que l'âme s'unisse à lui en union avec les autres créatures, avec l'Église de la terre, qui est sa lumière, sa voie infaillible vers Dieu, avec l'Église du ciel, avec l'Église du purgatoire, avec tous les anges et tous les saints.


(1) - Philip. I, 21.[/quote]
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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime", pp. 2-3"]Dans les climats moins cléments, ou même sur les « Côtes d'azur » : d'Espagne, de France ou d'Italie, l'hirondelle qui s'isole de ses com­pagnes providentielles et s'attarde après elles est bientôt saisie par le froid ou la faim et tombe. Ainsi l'âme qui s'isole des saints et des anges a-t-elle bientôt fait de languir et peut se perdre. L'humilité et la charité devraient lui suggérer que, si la vie est dans la Divinité, dans cette atmosphère adorable dont elle se sait en­veloppée, elle a besoin, pour la respirer pleine­ment, pour s'en nourrir parfaitement, de vivre sous ce climat voulu pour elle par la Providence et qui s'appelle l'Église de la terre et du ciel.

Et plus une âme est profondément chré­tienne, c'est-à-dire intimement unie à Dieu, plus elle estime et goûte cette solidarité de vie avec toutes les âmes ses compagnes de pèleri­nage sur la terre, avec toutes les âmes saintes du purgatoire et du ciel, et même avec les pé­cheurs, pour obtenir par la prière et la souf­france leur conversion.

Et de cette union avec le monde entier - dont il implorait le salut - en même temps que de l'union avec Dieu, saint Joseph encore m'ap­paraît comme un admirable modèle par son union à Jésus et à Marie et, en Jésus et Marie, avec Israël, avec tout le vrai peuple de Dieu qui va remplir le monde.

Qu'est-ce donc qui rend les créatures dignes d'un très grand respect sur la terre, et les saints du ciel et les anges dignes d'un culte religieux ? C'est, répond saint Thomas, « leur affinité avec Dieu » : Maxima reverentia debetur homini ex affinitate quam habet ad Deum (Sum. Theol., II, 11, q. 103, a. 4, ad 2).
Cette affinité avec Dieu peut prendre en cer­tains saints un caractère spécial par la mission que Dieu leur confie, ou par l'honneur surna­turel dont il les investit. (1)
Et, comme nous le savons, aucun rôle surna­turel, sous celui de Marie, n'approche, même de bien loin, du rôle, de la dignité de saint Joseph.
Mais nous parlons d'abord des caractères d'af­finité avec Dieu communs à tous les saints et à tous les anges.
Chacune des Élévations sur saint Joseph nous montrera ensuite comment ces caractères généraux prennent en lui un caractère particulier - : parce qu'ils sont tous orientés vers son rôle sans pareil : par exemple sa grâce est pour son rôle d'Époux virginal de la Vierge Mère de Dieu, et, par la virginité de son Épouse, Père virginal de Jésus.


(1) - Ainsi l'affinité avec Dieu dans les Martyrs, dans les Docteurs…, dans les prêtres, si la sainteté répond en eux à leur mission…, dans les anges glorifiés, peut prendre un caractère spécial, et mériter ainsi un culte particulier. Nous honorerons donc d'un culte particulier, par exemple, saint Michel, saint Raphaël… Cf. St. Legueu : excellents opuscules : Saint Michel, Saint Raphaël (Paris, Amat). - Fierville : Mois de Saint Michel (Abbeville, Paillart).[/quote]
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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime""]I - PREMIER CARACTÈRE GÉNÉRAL DE L'AFFINITÉ DES SAINTS ET DES ANGES AVEC DIEU : LEUR UNION DIVINE.

D'être tout près d'un grand homme vous com­munique, semble-t-il, un peu de son prestige. Il n'y a pas jusqu'aux serviteurs d'un homme supé­rieur qui ne se croient par là relevés bien haut; mais cela est beaucoup plus vrai de ses amis intimes.
Et les anges glorifiés et les saints sont les amis de Dieu, ses amis si intimes que Dieu ne se contente pas de les avoir près de lui : il habite en eux, et ils habitent en lui.
« Il n'y a pas de Dieu en toi ! » La pensée de l'orateur qui lançait cette célèbre apostrophe n'importe guère ici. Nous avons des préoccu­pations d'un autre ordre.
« Il n'y a pas de Dieu en toi ! » Quand cela se vérifie à ce point pour des créatures qu'on ne voit plus en elles même un reflet de Dieu, qu'elles sont pauvres et misérables et qu'elles méritent peu le respect !...
Supprimez dans les parents aux yeux de leurs enfants, dans la patrie aux yeux des sujets, dans les supérieurs aux yeux des inférieurs, tout rapport avec Dieu, que peuvent bien devenir le respect, l'obéissance et ce que saint Thomas n'hésite pas à appeler un culte (Cf. Sum. Theol., q. 101, 102, 103) ?
Aussi quelle oeuvre de désordre, d'anarchie et de néant, font les misérables qui s'en vont chas­sant de partout : - des lois, de l'instruction, des livres, des âmes, - l'idée divine !
« Il n'y a pas de Dieu en toi ! » Nous enten­dons cette parole dans un sens plus élevé en­core : Dieu, la Très Sainte Trinité, n'habite plus en vous, le péché en a chassé la grâce et Dieu avec elle ; alors, fussiez-vous roi, empereur, homme de génie, vous n'êtes rien auprès d'une pauvre femme obscure, auprès d'un petit enfant, qui portent en eux, par la grâce, comme en un sanctuaire divinement vivant, le Dieu qui est la Vie même, l'adorable Trinité ?
Dieu habitant dans l'âme, l'âme ayant par là avec Dieu une intime affinité..., voilà ce qui rend l'homme digne d'un respect religieux, et-quand cette affinité divine est à la fois certaine et consacrée par l'éternité - digne d'un vrai culte : Maxima reverentia debetur homini ex affinitate quam habet ad Deum.
Et plus cette affinité avec Dieu est intime, plus le respect et le culte s'imposent.
Et nous verrons qu'en saint Joseph ce trait général des saints prend des proportions sans pareilles.
Admirable Saint qui portiez tous les jours Jésus dans vos bras, vous portiez aussi comme aucun saint, ni aucun ange, sa Divinité dans votre âme. Et ce titre de Porte-Dieu par excel­lence vous rend digne d'un suprême respect et d'un culte supérieur au culte des saints et des anges.
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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime""]II - SECOND CARACTERE GENERAL DE L'AFFINITE DES SANTS AVEC DIEU : LA VIE DIVINE.

Un second caractère général de l'affinité entre une créature et Dieu, et qui appelle encore notre respect et notre culte, c'est la vie de Dieu en elle.
L'enfant d'un grand homme, par ce seul fait qu'il lui doit la vie, se trouve environné d'un prestige qui impose; on lui rend un respect et des honneurs très particuliers.

Les saints et les anges par la grâce et la gloire sont de race divine.
Nous avons vu d'ailleurs que, par la grâce et la gloire, Dieu ne se contente pas de se rap­procher d'une âme ou d'un ange; il les pénètre de sa vie. Comme le soleil illumine l'air, comme le feu embrase le fer, ainsi la vie de Dieu illumine et embrase les saints et les anges (cf. L'Ange et l'Homme intime, t. I, pp. 415 et s.). Et cette illumination et cet embrasement devenus complets et fixes, c'est la grâce sanctifiante, c'est la filiation divine. Et cette filiation rend une créature ici-bas digne d'un souverain respect.

Une âme transfigurée par la vie divine, c'est une reine, et quelle reine ! Tous les mondes matériels, tous les mondes humains, tous les mondes angéliques, en les supposant dans l'état naturel, ne seraient que pauvreté et misère auprès d'elle. S'il nous était donné de la voir, nous tomberions à genoux. Mais sa royauté de fille de Dieu par la grâce n'apparaît point en­core; sur la terre souvent elle est incertaine, toujours elle est précaire.
Au ciel cette dignité est assurée pour toujours, et envers elle notre souverain respect doit deve­nir un culte religieux.

Ô saint Joseph, comme Celui qui vous appe­lait son Père vous irradiait de sa vie divine par la grâce ici-bas, et vous irradie dans le ciel par la gloire ! Que votre filiation divine est parfaite ! dans aucun saint, dans aucun ange les traits de l'adorable Trinité ne sont si profonds, ni si splendides qu'en vous; aussi nous vous véné­rons au-dessus de tous les saints et de tous les anges.

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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime""]III - TROISIÈME CARACTÈRE GÉNÉRAL DE L'AFFINITÉ DES SAINTS AVEC DIEU : LA SIMILITUDE DIVINE.

Oui les traits de notre Père céleste brillent en nous, en même temps que sa vie nous régé­nère. Et la similitude divine est encore un titre général au respect et au culte.
Les païens, égarés par leur sens religieux, qui manquait de lumière, ont identifié Dieu avec beaucoup d'éléments de la Nature. C'était une déviation d'un instinct légitime. lls avaient rai­son de voir partout dans le monde des signes de Dieu. Partout nous pouvons dire, si nous sommes attentifs : Dieu a passé là ! Et au lieu, comme les païens, de diviniser la Na­ture, nous devrions, devant ces signes de Dieu, tomber souvent à genoux devant Dieu lui-même pour l'adorer.
Le souvenir d'un grand homme ou d'un grand événement, symbolisé dans un monument commémoratif, nous frappe; bien mieux encore pourrions-nous à tout instant être touchés par les souvenirs de Dieu, de sa grandeur, de sa bonté, de son amour... Et cette adoration devrait avoir pour nous un charme toujours nouveau, car ces signes de Dieu sont merveilleusement variés dans le ciel, sur la terre, au sein de l'océan.

Mais que voici bien mieux ! Dans une multi­tude d'âmes sur la terre resplendit une simili­tude divine qui appelle notre plus profond res­pect; et dans les saints et les anges du ciel éclatent les traits glorieux de Dieu, qui non seu­lement nous invitent à adorer notre Père, mais à honorer ces saints et ces anges d'un culte reli­gieux. Oui, devant eux, élevez-vous, pour les adorer, aux mystères de la vie intime de Dieu, dont la glorieuse réfraction les transfigure et agenouillez-vous aussi en présence des saints dans une profonde vénération, essentiellement inférieure à l'adoration réservée à Dieu, mais essentiellement supérieure à l'honneur dû aux dignités naturelles les plus sublimes.
Et le charme de ce culte peut se renouveler sans cesse, car la similitude divine dans les saints et les anges change comme à l'infini. En irradiant des natures angéliques ou humaines si diverses, la Très Sainte Trinité leur donne des physiono­mies d'une extrême variété, qui nous redisent la variété inépuisable de la Vie infinie.

Combien sont différentes les physionomies surnaturelles d'un saint Paul ou d'un saint Jean, d'un saint Augustin ou d'un saint Jérôme, d'une Angèle de Foligno et d'une sainte Thérèse !...
Et notre culte ne sera pas seulement de la vénération, mais aussi une imitation très géné­reuse, et discrète en même temps, des saints et des anges.
Très généreuse : car pourquoi Dieu a-t'il mis sur nos têtes cette « nuée de témoins (Hebr. II, 1) » qui nous révèlent ses perfections ? Afin que nous imitions ces témoins et, par eux, les perfections de notre Père céleste qu'ils rapprochent de nous et nous rendent bien plus saisissables.

Culte très discret en même temps : rien, après la Sainte Écriture, n'est plus édifiant que la Vie des saints; pourtant il faut savoir la lire. Il est des âmes qui veulent imiter tout ce qu'elles lisent, cela part d'un bon principe; mais il peut y avoir là bien de l'imprudence et parfois peu d'humilité. Si vous voulez ressembler aux Séra­phins, aux Chérubins..., reproduire d'une manière prédominante les mortifications d'un saint Pierre d'Alcantara, le zèle d'un saint François Xavier, la vie intérieure de sainte Thérèse..., où irez-vous, grand Dieu !

J'admire en saint Joseph, suréminemment, les traits les plus beaux qui caractérisent chaque chœur des anges et les plus grands saints. Aussi notre culte d'imitation envers lui est-il merveilleusement au large : qu'il a bien de quoi choisir ! Et en même temps sa sainteté va nous apparaître comme celle qui décourage le moins, après les vertus de Marie, notre imitation.
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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime""]IV - QUATRIÈME CARACTÈRE GÉNÉRAL DE L'AFFINITÉ ENTRE LES SAINTS ET DIEU : UNE DIVINE PUIS­SANCE.

Il y a dans la Nature des énergies prodigieuses, d'une promptitude et d'une activité déconcertantes; ce n'est rien auprès de la puissance naturelle des anges.
Et la force naturelle des Dominations, des Principautés, des Puissances, des Vertus.., qui en tombant dans l'enfer ont perdu leur puissance surnaturelle, n'est rien, à son tour, auprès de la puissance surnaturelle des saints.
Pourquoi ? C'est que les puissances naturelles du monde, ou des démons, sortent du néant, et se ressentent toujours de leur origine pauvre et précaire. Tandis que les puissances surnatu­relles viennent de Dieu; elles naissent de Celui qui est la Toute-Puissance, et elles tiennent à jamais de cette origine, pour l'énergie, la promp­titude !...
C'est pourquoi la puissance physique des saints est absolument transcendante, et rien dans le monde ne peut nous en donner l'idée. Et leur activité a la même origine et est de même ordre. Ne vous étonnez pas si cette puissance et cette activité peuvent s'étendre jusqu'au bout du monde et atteindre dans beaucoup d'endroits une multitude d'âmes.

Devant les puissances et les activités formi­dables de la Nature, l'homme se sent souvent dominé par une sorte de terreur religieuse. Devant les manifestations plus imposantes du génie, instinctivement il s'incline. Devant la puissance des saints et des anges, un culte reli­gieux le fait tomber à genoux, non pour les adorer, comme saint Jean dans l' Apocalypse était tenté de le faire en présence d'un ange fulgurant, mais pour les vénérer profondé­ment.
Que je dois m'incliner religieusement devant votre puissance, ô grand saint Joseph ! Le monde voit seulement en vous ce qu'il faut d'ac­tivité pour fuir en Égypte, ou travailler à un métier vulgaire. Mais nous, nous vous admirons d'être assez fort pour porter normalement un Dieu dans vos bras, Celui qui est la Toute-Puis­sance. Et nous savons que votre pouvoir, dans le ciel, est à l'avenant de ce rôle incroyable.
Et dans la mesure où la puissance des saints et des anges ne peut atteindre elle-même tel mal à guérir, tel bien à faire, elle atteint partout grâce à la puissance de Dieu qu'ils inclinent vers nous par leur crédit, et implorent pour nous par leurs prières.

Qu'est-ce donc qui donne du crédit devant Dieu ? Ce qui donne du crédit à une âme, ce qui la rend divinement agréable à Dieu, c'est la grâce, et ce nom même de grâce le dit.
C'est la grâce sanctifiante en cette vie et les fruits que Dieu lui voit produire. Et si, souvent, nous implorions Dieu au nom de tant d'âmes saintes répandues sur la terre, au nom de leur grâce, il me semble que nous obtiendrions des bénédictions divines précieuses.
Et c'est plus encore notre vie divine dans sa perfection éternelle, je veux dire la gloire. Alors cette vie a aux yeux de Dieu son charme suprême, et jamais le moindre péché ni la moindre im­perfection ne viennent diminuer ce charme qui le ravit, et auquel sa bonté et sa miséricorde ne savent pas résister.
Et il me semble que sur la terre la sainteté des âmes leur donne un crédit particulier auprès de Dieu quand des titres spéciaux à sa protection l'accompagnent : tels les titres de mère et de père chrétiens, les titres de prêtre, d'évêque, de Souverain Pontife; rien qu'en voyant leurs sacrifices, leurs vertus, leur sainteté, Dieu se trouve pressé de bénir les âmes dont ils ont la charge. Et plus grande aussi est alors leur puis­sance de prière pour elles.

Dans tous les saints la puissance de la prière est incalculable. Car si je ne puis pas dire que cette prière soit sous sa forme de prière une communication directe de la Divinité, puisqu'il n'y a pas de prière en Dieu, cette prière cepen­dant est une communication de la prière de Jésus; de son Coeur humain tout-puissant près du Père. Tout ce que les saints demandent, Jésus le de­mande avec eux.

Mais encore ici, ô saint Joseph, je songe à votre sainteté sans égale après celle de Marie, à l'influence sans égale aussi qu'elle vous donne sur le Coeur de Jésus et sur le Coeur de Marie, au crédit, près d'eux, de votre nom de Père et d'Époux.
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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime""]V - CINQUIÈME CARACTÈRE GÉNÉRAL DE L'AFFINITÉ ENTRE LES SAINTS ET DIEU : DIVINE BONTÉ.

Nous trouvons ici-bas, çà et là, une admirable bonté dans toutes le âmes vraiment saintes. Et dans les saints éminents, cette bonté prend un caractère devant lequel la perversité des hommes les plus méchants souvent s'arrête déconcertée, touchée.

Dans le ciel, cette bonté est plus parfaite que jamais. Elle y est délivrée de toutes les infirmités qui gênent sur la terre, d'une manière souvent si étroite, l'exercice, l'expansion de la bonté des saints.
Elle y est à jamais sûre d'elle-même, patiente et miséricordieuse, bienveillante et bienfaisante, au-delà de tout ce que nous pouvons concevoir : j'en appelle là-dessus au sentiment chrétien, à la confiance de l'Église.

Si nous voulons chercher la raison de cette bonté transcendante, il faut songer à son origine. On rencontre sur la terre des noblesses, des bon­tés de race. Puisque les saints sont de race divine, leur bonté, au lieu de venir d'une lignée ter­restre, vient directement de Dieu leur père. Au lieu de jaillir du néant, et d'en avoir les carac­tères d'étroitesse et de pauvreté, elle naît de Dieu, la Bonté même. Aussi est-elle profonde, vaste, miséricordieuse à la ressemblance de la bonté infinie du Père céleste.

Et je vous prie de songer quelle doit être la bonté de saint Joseph qui représente d'une manière spéciale la bonté de Dieu le Père envers le Fils de Dieu et Marie !

La similitude divine dans les saints réclamait surtout un culte d'imitation. Leur puissance et leur bonté réclament surtout un culte de suppli­cation. Comme il faut les prier, comme il faut avoir confiance en eux ! Et si je puis avoir la plus grande confiance dans le saint le moins élevé au ciel, quelle confiance aurai-je envers le plus élevé après Marie, et qui est aussi bon que sublimement glorieux !

On ne remarque pas toujours comment le culte des saints et des anges rejaillit sur Dieu. Voyez comment Dieu, toujours, est essentielle­ment mêlé aux honneurs que nous leur ren­dons : il habite dans les saints, il les vivifie, il les engendre à sa ressemblance. Ce n'est que par lui qu'ils sont si bons et si puissants. Leur amour naît de son amour; il est une communi­cation, en même temps qu'une révélation, de l'Amour infini. Ainsi leur culte nous parle-t-il sans cesse de Dieu, il nous initie à ce culte su­prême.

Mais il y a mieux encore : leur culte est une richesse, une opulence du culte de Dieu; Dieu veut avoir des amis pour qu'ils soient honorés avec lui; c'est une ravissante délicatesse de son coeur. Et cette délicatesse du coeur de Dieu, au lieu de scandaliser nos frères séparés, devrait les ravir.

Comment ne pas voir, en particulier, que le culte de saint Joseph nous initie au culte de Jésus, qu'il est une richesse du culte de Jésus : que Jésus veut avoir en saint Joseph un incompara­ble Ami qui sera honoré avec lui, en lui ?

Le culte n'est pas toute la vie intime du chré­tien, mais il en est l'âme. Et quand il est bien compris, il s'empare de toute la vie. Il ne s'agit pas, en effet, seulement d'adorer, de louer, de prier Dieu, d'honorer et de prier les saints; mais il s'agit de les imiter, de reproduire dans notre vie les traits des saints que nous savons devoir plaire davantage à Dieu selon nos qualités ou nos défauts; de ne rien souffrir dans notre vie qui ne soit pas digne des saints et, par eux, digne de Dieu.
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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime""]PROLOGUE

Je vois dans tous les anges et les saints du ciel dans toutes les âmes du purgatoire, et sur la terre dans beaucoup d'âmes, ces traits divins plus ou moins accentués, qui resplendissent aux yeux de notre foi, et réclament tous nos res­pects, et s'ils sont fixés par la gloire éternelle, notre culte religieux.

Mais au centre de tous ces anges, de tous ces saints du ciel, du purgatoire, de la terre, trois physionomies m'apparaissent comme une vision incomparable de sainteté et de gloire : c'est Jésus, Marie, Joseph, la Sainte Famille. Voilà l'idéal de la sainteté de la terre et du ciel.

Encore en parlant ainsi je ne dis pas toute la vérité : Jésus n'est pas seulement le Saint idéal, il est Dieu : non seulement sa Personne, mais sa grâce sur la terre, et sa gloire toujours, sont adorables et nous les adorons de tout notre cœur.
Et dans Marie et Joseph, avec les divines affinités de leur sainteté suréminente, il y a essentiellement autre chose. Il y a le rôle de Mère d'un Dieu Rédempteur; et il y a le rôle d'Époux de la Mère d'un Dieu Rédempteur. Et ce rôle de saint Joseph, - que nous allons méditer en lui-même et dans ses conséquences, - vous ne le retrouverez dans aucun saint, dans aucun ange.
Et c'est pour ce rôle, d'abord, et, ensuite et du même coup, pour sa sainteté dont ce rôle est le principe, que nous l'honorons d'un culte de dulie supérieur (On peut appeler ce culte : culte de « dulie suprême »)à celui que nous rendons aux plus élevés des anges, aux plus grands des saints.

Les Élévations qui vont suivre nous montre­ront combien ce culte de dulie suprême est juste et raisonnable, en nous disant les prépara­tions et les prédilections divines les plus spé­ciales concentrées, depuis toujours, sur saint Joseph, en nous disant, ensuite, ses divines affi­nités, ses grandeurs et ses gloires.
Elles nous montreront aussi combien ce culte en nous exposant les divines inti­mités de saint Joseph, en nous faisant méditer comment ce saint si grand, si glorieux, est en même temps le plus affable et le plus communicatif,le plus prêt à lier avec nous l'amitié la plus parfaite.


Ô grand Saint, d'autant plus vraiment glorieux que vous avez été plus caché, quand je réfléchis un peu attentivement à votre rôle su­blime et à votre sainteté qui l'égalait, votre âme m'apparait comme un abîme : vous êtes comme un ciel profond, vaste, tout rempli de merveilles, et qui d'abord contient Jésus et Marie.

Et je crie vers vous, de toutes les profondeurs de mon âme, de toutes les profondeurs de ce misérable abîme de pauvreté, de faiblesse, de fautes, que je suis, vers vous, abime trop ignoré de toutes les vertus, je crie vers vous si pur, si humble, si obéissant, si dévoué, si sacrifié ! ...

Donnez-moi, donnez aux âmes qui méditeront ces pages, de ne plus regarder l'abîme de vos vertus, le ciel de sainteté et de gloire que vous êtes, avec cette attention et ces réflexions superficielles dont nous sommes trop coutumiers même devant vous, devant la Sainte Famille. Révélez-vous à notre foi, dans vos grandeurs, vos perfections, votre amour.

Donnez-nous de vous rendre enfin les hommages ardents et assidus que réclament votre rôle et votre sainteté; d'imiter, avec générosité, votre pureté, votre modestie, votre courage et votre amour... dans les travaux et les souffrances, votre union à Jésus et à Marie. Donnez-moi de comprendre combien vous désirez vous lier avec moi par la plus vraie amitié, afin que je me lie plus profondément à Jésus et à Marie.

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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime""]CHAPITRE PREMIER

Les divines Préparations de saint Joseph.



Quel est le nœud des affinités entre la Sainte Trinité et saint Joseph ? C'est son mariage avec Marie, Mère virginale du Fils de Dieu. Voilà le cœur de la théologie de saint Joseph, le cœur aussi de son histoire soit dans la pensée éter­nelle de Dieu, soit dans le temps.

Marie Mère virginale, - Ève virginale d'un Dieu rédempteur : toute la théologie mariale est dans ces deux mots; le temps et l'éternité ne feront que développer dans toutes ses splen­deurs ce germe doctrinal. - Époux virginal de Marie Mère, - et Coopératrice de Dieu Rédemp­teur, et, par la virginité de Marie, son Épouse, que l'Esprit-Saint seul a fécondée, Père virginal, Père nourricier, Père protecteur de ce Dieu Rédempteur : toute la théologie joséphique est dans ces deux mots.

Ce qui fait donc la différence spécifique, si j'ose ainsi dire, de saint Joseph, c'est son mariage virginal avec la Vierge des vierges de laquelle est né Jésus : Vir Mariae de qua natus est Jesus (Matth. I, 16). Et nous devons d'abord méditer les préparations de ce mariage par Dieu : dans son plan, dans l'histoire de l'ancien monde, et dans le coeur et la vie de saint Joseph.
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[quote="Charles Sauvé - "Saint Joseph Intime""]PREMIÈRE ÉLÉVATION

Les divines Préparations de saint Joseph (dans les décrets divins)
.


Ce mariage avec la Très Sainte Vierge, prin­cipe de toutes les grandeurs, de toutes les grâces, de toutes les gloires de saint Joseph, nous pouvons le contempler d'abord dans ce décret éternel de sagesse et d'amour qui s'appelle la prédestination. Comprenons bien que ce mariage est avec l'Incarnation au centre de toutes les œuvres de Dieu.

Nous savons que rien n'arrive qui n'ait été prévu, voulu ou permis de toute éternité par Dieu, de même que rien n'arrive dans le présent à quoi Dieu ne se mêle, et que rien dans l'avenir ne peut jamais échapper aux prévisions et aux desseins divins. Et cet enveloppement de toutes choses, mêmes les plus insignifiantes, par Dieu, qui les a prévues de toute éternité, qui assiste en témoin infiniment attentif, aimant et actif, à leur histoire, et ne saurait être déconcerté par l'avenir, donne à toutes ces choses, à tout évènement, à tout incident, même le plus minime, un caractère de grandeur qui saisit l'âme réfléchie. Et notre vie ainsi placée entre deux éternités, sous le regard, l'amour, l'action de l'Infini, a, même dans ses plus humbles actions et ses plus petites souffrances, un sens profond, une portée incalculable.

Mais j'entends parler ici d'une science et d'un amour d'ordre à part, même en Dieu. Trois Êtres seulement rentrent directement dans le décret que nous allons méditer : Jésus Fils de Dieu, Marie Mère de Jésus, et Joseph Époux virginal de Marie. Nous nous demandons quelle place tient saint Joseph dans le plan général de Dieu, - et dans son plan sur l'Incarna­tion.
[/quote]
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