Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1988)

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Abbé Zins
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

Message par Abbé Zins »


Abbé Zins à Tours
Sainte Jeanne d’Arc, Patronne secondaire de la France
Saint Félix Ier Pape et Martyr
Lundi 30 mai 1988

à Monsieur Georges Salet

Monsieur,

Voulant à tout prix démontrer chez Saint Robert et Saint Alphonse un “cercle vicieux” ainsi schématisé : A ==> B ==> C ==> A, vous employez la formule (“généralement fausse”) “(A ==> C) <===> (Non A ==> Non C)” qui, dites-vous, “est vérifiée lorsque trois propositions A, B, C s'impliquent en cercle”. Autrement dit, pour démontrer qu’il y a “cercle vicieux”.

Soit :

- A : hérétique public

- B : déchéance ipso facto

- C : jugement légal

A ==> B ==> C <===> A ==> C

. tandis que Non A n’implique pas Non C

- en effet, même si pas hérétique public, le jugement peut être légitime si déchéance ipso facto par schisme ou apostasie publique, ou folie, ou imposture due à une élection invalide.

. la légitimité du jugement dépend donc de la déchéance préalable et non de l’hérésie.

- ce qui vérifie :

. 1) que, comme en général, en ce cas, la formule w) : A ==> B ==> C <===> A ==> C est juste ; x) : Non C ==> Non A serait juste mais est indémontrable en elle-même ; y) Non B ==> Non A est juste ;

. 2) tandis que z) : Non A ==> Non B ==> Non C <===> Non A ==> Non C <===> C ==> A est fausse.


A cela vous répondez malgré tout :

- si cette formule z) est fausse de manière générale, elle ne l’est pas dans le cas de cercle vicieux.

. or ici “cercle vicieux”

==> formule pas fausse en ce cas.

Sed contra : Vous employez cette formule (fausse) précisément pour démontrer qu’il y aurait “cercle vicieux”.

==> Vous faites donc là une pétition de principe. [Est affirmé pour “démontrer” ce qui doit précisément être démontré.]
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Abbé Zins
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

Message par Abbé Zins »


Suite de la L Ab Z du 30 mai 1988

A cela, vous répondez ultimement (n̊ 87, p. 27) :

- Le fait objectif de l’hérésie ne dépend pas du jugement, mais la connaissance sûre et certaine de ce fait dépend du jugement.

Cela repose sur une notion fausse de l’hérésie publique.

Vous écrivez : “le juge n’a pu le savoir que par son propre jugement”.

Cela est doublement faux :

1̊ parce que l’Eglise a, en ces matières, déjà émis un jugement ;

2̊ parce que, en conséquence, il n’y a point besoin de juge pour juger de ce qui est “déjà jugé et condamné”.

Par exemple :

Le Concile de Trente a solennellement prononcé le jugement suivant :
“Si quelqu’un dit que l’état conjugal doit être placé au-dessus de l’état de virginité ou de célibat, et qu’il n’est pas meilleur et plus heureux de demeurer dans la virginité ou le célibat que de s’unir dans le mariage (cf. Mt. 19,11s ; I Cor. 7,25s,38-40) : qu’il soit anathème.” (XXIVe Session, D.B. 980)
Quand J.P. II déclare publiquement :
“Les paroles du Christ rapportées en Mt. 19,11-12 (ainsi que celles de Paul en I Cor. 7) ne donnent de fondement ni pour soutenir l’infériorité du mariage, ni la supériorité de la virginité ou du célibat.” (Audience du Mercredi 14/4/1982),


il tombe ipso facto sous l’anathème.

De même, il n’y a point besoin de jugement pour savoir que recevoir le signe du Tilack ou de la bouse “sacrée” sur le front sont des actes publics d’apostasie.

De même que participer activement à des cultes païens animistes dans quelque “forêt sacrée” du Togo sont des actes d’idolâtrie et d’apostasie, au même titre qu’offrir un grain d’encens devant une statue d’idole.

Tous ces faits impliquent l’anathème “ipso facto par le fait même du délit” (canon 2217,1,2̊), “sans qu’il faille quelque déclaration ultérieure” (Paul IV, Constitution “Cum ex Apostolatu”, 6) ; “par ce seul fait et sans autre sentence” (Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice L. 2 ch. 30) ; les délinquants “prononçant une sentence contre eux-mêmes” (Saint Jérôme sup. Tit. 3,10) ; “la transgression de la loi ou du précepte suffit” (canon 2242,2) ; “de par sa nature” (Pie XII, Encyclique “Mystici Corporis”).
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Abbé Zins
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

Message par Abbé Zins »


Suite et fin de la L Ab Z du 30 mai 1988

Contre cela, les Jansénistes ont prétendu que ces lois “latae sententiae” n’ont d’effet actuel qu’après un examen préalable du délinquant par un juge. Cela a été condamné par Pie VI, comme opinion “fausse, erronée, téméraire, pernicieuse et injurieuse envers les pouvoirs de l’Eglise” (D.B. 1547 ; D.S. 2647).

Ce point, fondamental dans votre argumentation, se trouve donc contredire l’enseignement positif de l’Eglise sur cette question, et se trouve de plus condamné par Elle. En tant que catholique, vous ne pouvez plus le tenir.
Cette ultime lettre étant restée sans réponse, ce débat s’est donc achevé ainsi.

Quant à la réponse à mes 4 questions faite par Michel Martin dans son N° 87, p. 26 et suivantes, elles ont été analysées et réfutées dans le n° 12 de la revue Sub Tuum Praesidium.
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